HABILLÉ D'UN TATOUAGE
(Le Yakuza)
CHAPITRE 8
REDDITION FINALE

La demande arriva qui semblait confirmer l'idée de Kazunari que c'était des balourds, des fous qui cherchaient de l'argent facile. Ils demandaient à Kazunari trois millions de yen en coupures usagées. Mais Michiko secoua la tête.

"Ça n'est pas du tout convaincant. Pour avoir organisé si bien le rapt de Jun, ce ne sont pas des amateurs. Ce sont des gens qui nous connaissent bien et savent monter des plans. Une si petite rançon cache un piège. Ou alors, c'est pour tester nos réactions et la vraie demande de rançon n'est pas encore arrivée. Ils ne nous ont même pas dit comment répondre. Ils essayent de savoir comment nous sommes organisés. Ils savent très probablement que nous cherchons Jun. Continuons comme si de rien n'était. J'ai même une idée pour leur chauffer les fesses. Qui qu'ils soient, même si ce sont des Oshima, ils ne doivent pas avoir accès au haut niveaux."

"A quoi penses-tu, Maman ?" demanda Kazunari, tâchant de suivre les pensées de sa mère.

"Je pense à organiser une rencontre des plus importants chefs de famille, ici, chez nous."

"Pour Jun ?" demanda Kazunari effaré.

"Non, ça n'aurait pas de sens. C'est juste un prétexte pour tous les avoir ici, avec leurs équipes. Et à ce moment, de fouiller la ville de fond en comble, dedans et dehors. Oui, officiellement nous cessons de chercher Jun, nous garantirons juste la sécurité de tous ces importants personnages. Oui, bon ! Nous allons rappeler tous les hommes. Nous ne cherchons plus le garçon."

"Tu veux l'abandonner ?"

"Ne dis pas n'importe quoi, Kazunari ! Je veux sauver le garçon. Mais si nous rappelons tous les hommes maintenant, ils penseront que nous sommes prêts à payer. Pendant ce temps... appelle Tomoya immédiatement." dit la femme en se redressant.

Kazunari avait compris que sa mère était partie sur le sentier de la guerre. Il ne savait pas encore ce que sa mère avait en tête, mais il sentait qu'il devait lui faire confiance. Il appela son frère qui arriva immédiatement.

"Tomoya, tu veux sauver Jun, pas vrai ?"

"Bien sûr que je veux le sauver."

"Très bien. Alors demain, nous annoncerons officiellement que tu vas te marier avec la fille de... je ne sais pas encore, peut-être la fille d'Eguchi."

"Eh ? Quoi ? Pour sauver Jun ? Je ne comprends pas." dit le garçon avec un air rieur.

"Si tu veux, tu pourras divorcer rapidement, dès que Jun sera de retour parmi nous, mais c'est comme ça que je pourrai inviter tous les chefs de famille chez nous et que nous pourrons tenir la ville sous contrôle. Nous allons voir grand pour ce mariage et pour la sécurité de tant de grands noms. Et pendant ce temps là nous fouillerons la ville pour trouver Jun. À ce moment, la deuxième demande de rançon arrivera et nous saurons quoi faire. Ça te va, Tomoya ?"

"Oui, bien sûr, ça me va, tu es géniale, Maman !"

"Kazunari, rassemble tous les chefs et donne l'ordre de cesser toute recherche de Jun mais de garder les yeux ouverts. Celui de nos hommes qui apportera un renseignement intéressant sera récompensé. La fouille reprendra dès que le mariage de Tomoya et la liste des invités seront connus. Explique soigneusement ce plan aux chefs, tout doit fonctionner à la perfection." dit la femme avec décision.

Kazunari acquiesça et fit immédiatement ce que sa mère lui avait demandé. Le mécanisme s'était mis en action.


Les ravisseurs de Jun, quand ils réalisèrent que les recherches de garçon avaient cessé, pensèrent que c'était en raison de leur demande de rançon. Ils n'avaient pas demandé beaucoup d'argent parce qu'ils avaient cru en partie à ce que Jun leur avait raconté. Ils préparaient donc la seconde partie, demander à Kazunari de venir personnellement dans une usine désaffectée, hors de la ville, où ils avaient déjà placé une bombe. Il était évident que Kazunari viendrait bien protégé au rendez-vous et on le ferait sauter avec tous ses hommes grâce à un dispositif électronique qu'il activerait involontairement en entrant dans l'usine.

Mais ni les kidnappeurs ni les Yamaguchi, n'avait pensé à un troisième joueur, les Oshima. Oshima Yoshiki avait rapidement compris qu'il avait perdu la partie face aux Yamaguchi et, en homme pragmatique, avait senti que sa seule chance de survie était une alliance avec les Yamaguchi. Mais il avait aussi compris que pour de vieux ennemis, devenir amis ne serait pas si simple. La seule possibilité serait de trouver l'occasion d'être vraiment utile aux Yamaguchi. Oshima Yoshiki en homme patient, attendait.

L'occasion arriva quand il comprit que les Yamaguchi cherchaient quelque chose. Il trouva assez aisément qu'ils ne cherchaient pas quelque chose mais quelqu'un et que ce quelqu'un était le petit ami du fils aîné, Kazunari, qui avait été kidnappé. Et il comprit aussi que les Yamaguchi le soupçonnaient. Il rassembla alors tous ses chefs et leur demanda de retrouver Jun à n'importe quel prix et que le plus tôt serait le mieux. Et il leur demanda également de lui rapporter toute activité anormale ou suspecte qu'ils constateraient. À part lui et les Yamaguchi, qui restait-il ? Les familles Oda, Nakai et Kojima.

Bientôt, il découvrit deux choses qui éveillèrent ses soupçons. Les Nakai avaient acheté à un de ses associés une grande quantité d'explosifs. Pourquoi à un de ses associés ? Il ordonna une enquête plus poussée sur cette transaction, les mouvements et les activités des Nakai et découvrit qu'ils avaient aussi contacté un expert en télécommande radio à Tokyo. Qui voulaient-ils faire sauter, où et quand ? Oshima Yoshiki demanda à ses hommes d'intensifier leurs recherches. Et ils découvrirent que quelques jours auparavant il y avait eu d'étranges mouvements de voitures dans une vieille usine abandonnée qui lui appartenait, en dehors de la ville. Des explosifs produits par lui, son usine... Donc les Nakai voulaient impliquer les Oshima. Il devait réagir, vite et bien.

Et puis il entendit parler du soudain mariage de Tomoya, pensa que c'était étrange et sourit. Il devina quel plan machiavélique avait conçu Michiko. "Cette femme est extraordinaire." Pensa-t-il avec une admiration sincère.

Sans escorte et sans chauffeur, il prit sa voiture et se présenta seul à la demeure des Yamaguchi. Son arrivée déclencha l'agitation chez les hommes de garde. Hiroshi ouvrit la porte.

"Oshima ! Que venez-vous faire ici ?"

"Ça n'est pas ce qu'on peut qualifier d'accueil chaleureux. Je voudrais parler à ta mère, mon garçon."

"Elle ne vous attend pas, et je ne suis pas votre garçon." répondit vivement Hiroshi en le regardant de haut en bas.

"Elle sera certainement heureuse de me voir." répondit Oshima sans se démonter.

"J'en doute. Attendez ici, de toute façon." répondit sèchement le garçon. Il revint bientôt, "Ma mère va vous recevoir. Vous comprenez bien que je dois d'abord vérifier que vous n'avez pas d'arme." dit-il.

"Je ne suis pas désespéré au point de venir ici jouer au kamikaze. Mais tu peux me fouiller." dit l'homme en levant les mains de bonne grâce.

"Mettez-vous là." lui dit l'autre

Oshima s'exécuta. Une lampe verte s'alluma et un buzzer sonna. Hiroshi sourit à l'air surpris de l'homme.

"Nous ne sommes pas si vieux jeu. Et vous êtes clair. Vous pouvez entrer."

"Ah, des rayons X, alors. Vraiment parfait, mes compliments." dit l'homme en entrant.

À l'intérieur, Michiko dans son immanquable kimono de soie l'attendait, dressée, élégante, une vraie souveraine. Oshima s'inclina. La femme répondit légèrement, lui fit signe de la suivre et le conduisit dans une pièce intérieure.

"Un thé, Yoshiki ?" demanda-t-elle avec une courtoisie rituelle.

"Avec plaisir, Michiko." répondit l'homme en souriant.

"Alors ?" dit la femme après que la servante ait amené le thé vert et se soit retirée.

"Direct au but, hein ? Bien sûr. Takeda Jun a été kidnappé, vous le cherchez et vous me suspectez. Ce n'est pas ça ?"

"Je vois que tu es bien informé."

"Bien sûr. Et ce n'est pas moi qui ai le garçon."

"Et je devrais te croire ?" demanda la femme, haussant légèrement un sourcil dans une expression vaguement ironique.

"Tu dois me croire. J'ai de très bonnes raisons de croire que ce sont les Nakai qui l'ont. Et mes hommes le cherchent, comme les tiens se sont arrêtés, pour le moment, en attendant de reprendre sous le prétexte du mariage de ton fils Tomoya. Bien vu, vraiment. Et très généreux de la part de Tomoya. Après, il y aura un divorce, je pense. Mais j'ai espoir de te ramener le garçon, sain et sauf."

"Vraiment ? Et pourquoi ferais-tu tout ça ?"

"En signe de bonne volonté, et pour reconnaître que les Yamaguchi ont gagné. Avec l'espoir que vous nous acceptiez comme alliés fidèles. Nos hostilités ont commencé pour une stupide histoire de sexe. Ça serait bien quelle se termine sur une autre histoire de sexe... Ou plutôt, si après le divorce de Tomoya, nous le marions à ma fille Nene..."

"Allons !" dit la femme en poussant un ricanement sarcastique.

"J'essaye de survivre, Michiko. Ça serait mieux que je sois un allié fidèle que de disparaître complètement, peut-être même dans un bain de sang."

"Et qui me dit que dit que tu ne l'as pas kidnappé de façon à venir ici me tenir ce discours ?"

"Michiko, tôt ou tard, je t'aurais tenu ce discours, de toutes façons. Je n'avais pas besoin d'une telle mise en scène. Nous avons été ennemis, c'est vrai, mais nous nous sommes toujours respectés. Ce respect doit-il disparaître maintenant que je viens te proposer la paix ? Dans le passé, nous évitions les guerres et les massacres inutiles. Tu te rappelles certainement l'époque de l'escapade puérile de ton Kazunari ?"

"Oui, t'es conduits en homme avec la tête sur les épaules. Tu as dit les Nakai ? Pourquoi ? Veux-tu me dire ce que tu sais ?"

Alors Oshima Yoshiki l'informa de toutes ses découvertes.

Elle écouta attentivement, posant par instant des questions. À la fin, elle lui dit, "D'accord, tu m'as convaincue. Écoute, si tu es vraiment capable de trouver le garçon avant mes hommes, et s'il est sain et sauf, nous pourrions même parler sérieusement de mon Tomoya et de ta Nene, et d'autres sujets. Pour le moment, je te remercie, Yoshiki."

"Pouvons-nous au moins considérer que nous avons conclu une trêve ?"

"Certainement." répondit la femme en se levant.

Satisfait, l'homme quitta la maison des Yamaguchi. Il rentra chez lui et se renseigna sur l'état des recherches sur le garçon. Avec la quasi-certitude que les Nakai l'avaient, le champ des recherches se réduisait remarquablement.

Pendant ce temps, Kazunari avait reçu l'ordre de porter en personne la rançon dans l'usine. Avertis des explosifs par les Oshima, le plan des Nakai était maintenant clair. Michiko répondit à l'émissaire que Kazunari apporterait bien l'argent demandé à l'endroit indiqué, mais, au prétexte du mariage imminent, elle demanda une semaine de délai et attendit la réponse. Mais, inquiète pour la vie de Jun, elle demanda une preuve qu'il était encore vivant, une photo du garçon portant dans les mains un journal daté de trois jours plus tard.

Au même moment, les invités au mariage de Tomoya commençaient à arriver, et les hommes des Yamaguchi reprirent discrètement le contrôle de la ville. Kazunari était sur des charbons ardents, il aurait voulu faire quelque chose pour son Jun, mais tout dépendait des autres, les hommes qui retenaient Jun prisonnier et les siens qui poursuivaient leurs recherches sans se faire remarquer. Soda tentait de son mieux de rassurer son patron, et poussait ses hommes, espérant retrouver le garçon au plus vite.

Deux jours plus tard, tout se précipita.


Kazunari était tendu, il n'en dormait plus la nuit. Seul dans son lit, il pensait à son Jun. Le garçon avait renoncé à tout pour lui, s'était donné à lui sans retenue, surmontant ses propres peurs, pour lui. Jun lui avait donné tout son amour et maintenant, il en payait le prix au risque de sa vie. À cause de lui. Parce qu'il n'avait pas été capable de renoncer à quoi que ce soit pour lui. Maintenant, au contraire, il aurait renoncé à tout pour sauver Jun. Il aurait même abandonné ses obligations envers la famille, mais c'était trop tard. Kazunari n'avait pas l'habitude des larmes, mais à présent, elles coulaient à la seule pensée des souffrances que Jun endurait à cause de lui. Comment avait-il pu être si aveugle, sans cœur, égoïste ? Il répétait au tendre garçon qu'il l'aimait, et il y croyait, mais maintenant, il se rendait compte qu'il n'en avait pas été capable. Lui, Kazunari était heureux parce qu'il possédait le plus beau garçon de la terre et il n'avait même pas été capable de le protéger. Il ne pouvait pas se fâcher contre Soda et ses hommes pour l'enlèvement de Jun. Ça n'était que sa faute, parce que, absorbé pas les affaires de la famille, il avait laissé Jun seul. C'était à lui d'assurer la protection du garçon, et il n'en avait pas été capable. Si quelque chose arrivait à Jun, s'il ne le retrouvait pas sain et sauf, il ne se le pardonnerait jamais.

Le mariage de Tomoya fut célébré.

Le même matin, les hommes d'Oshima localisèrent la prison de Jun et avertirent leur chef. Ce dernier avait déjà préparé un plan et donna l'ordre à son lieutenant de l'appliquer. Les hommes d'Oshima réussirent à pénétrer dans l'entrepôt en banlieue où il était retenu prisonnier et après une violente fusillade, réussirent à le libérer. Ils téléphonèrent alors à Oshima pour lui rendre compte que le garçon était sain et sauf, sous leur protection. Oshima, qui faisait partie des invités du mariage de Tomoya, leur dit de le conduire dans un hôtel qu'il possédait, dans sa suite privée, et de faire en sorte qu'il puisse prendre un bain, être visité par un docteur, changer de vêtements et se reposer. Il donna aussi l'ordre à ses hommes de faire sauter l'usine. Puis il alla voir Kazunari qui participait à la fête qui suivait la cérémonie, tendu et sinistre, et lui donna la nouvelle que Jun était sain et sauf, et où il pourrait le trouver. Kazunari, surexcité, le dit à sa mère et à Tomoya, s'excusa et courut à l'hôtel.

Quand il entra dans la suite, Jun, épuisé, se reposait sur le lit. Kazunari s'approcha de lui et le réveilla d'un baiser léger. Le garçon se réveilla, ouvrit les yeux et s'illumina.

"Kazu-chan ! Enfin !" murmura-t-il, en le prenant dans ses bras et en le tirant à lui.

Ils s'embrassèrent. Puis Kazunari lui demanda, "Comment vas-tu ? Qu'est-ce qu'ils t'ont fait ?"

"Ça va bien, maintenant. Je suis juste terriblement fatigué. Ils ne m'ont rien fait. Rien de méchant à part m'insulter, se moquer de moi et me garder tout le temps attaché. Est-ce que tu sais que je t'aime ?" demanda-t-il doucement.

"Mon pauvre amour, tu as encore souffert à cause de moi. Pourquoi t'es-tu collé à un bon à rien comme moi ?" demanda le jeune homme, ému.

"Parce qu'il n'y avait rien de mieux sur le marché. Je suis si content de te retrouver !" répondit faiblement Jun.

"Je ne me serais jamais pardonné s'ils t'avaient fait du mal. Oh, comme je t'aime, Jun !"

"Comment ?"

"Autant que... Viens, je vais te montrer."

"Quoi, tu ne veux pas faire l'amour, maintenant ?"

"Plus tard, c'est promis. Mais maintenant, il y a quelque chose de très important. Habille-toi et viens avec moi."

Jun, un peu déçu, s'exécuta, bien qu'il ait espéré faire tout de suite l'amour avec son homme. Il monta dans la voiture blindée de Kazunari qui le ramena à la maison. Les derniers invités partaient, alors Kazunari entra par la porte de derrière. Il entraîna Jun dans sa chambre, et lui dit d'attendre là. Moins d'une demi-heure plus tard, il était de retour.

"Ils arrivent tout de suite pour te saluer."

"Mais il y avait une fête ?"

"Oui, Tomoya s'est marié, dans l'espoir de t'aider."

"Quoi ?" demanda Jun amusé, pensant à une plaisanterie.

Kazunari lui expliqua en quelques mots ce qui était arrivé. Il avait juste fini quand on frappa à la porte. Michiko, avec Hiroshi, Tomoya et Ryuta entrèrent. Ils congratulèrent tous Jun qui fut ému par la joie qu'ils montrèrent tous les quatre, mais Tomoya en particulier. Kazunari attendit que l'excitation se calme puis demanda le silence. Il fit asseoir tout le monde, puis commença,

"Maman, que penserais-tu de continuer à guider la famille pour quelques années de plus ?"demanda-t-il sereinement.

"Et bien, deux ans, c'est ça ?"

"Non, Maman, peut-être cinq."

"Je ne comprends pas. Veux-tu plus de temps, Kazunari ?"

"Je veux beaucoup de temps. Beaucoup plus. Toute la vie, Maman. As-tu toujours en tête de faire restaurer les bains du Mont Fuji et de nous les donner ?"

"Tu veux dire que..." dirent-ils.

"Je veux dire que j'ai enfin compris quelle est ma vie, ma place. Je veux dire que je ne veux plus que mon Jun souffre encore, parce qu'il a déjà trop souffert à cause de moi. Je veux dire que j'ai compris que pour conduire la famille, il faut une personne plus froide, plus déterminée que moi. Par exemple, Hiroshi, qui, même si il est trois ans plus jeune que moi, est plus mûr que moi. Et qu'il conviendra mieux que moi. Je veux dire que je renonce à conduire la famille, et que je veux commencer à vivre tranquillement, loin des problèmes, avec mon Jun. Je comprends que je lui dois ça."

"En es-tu vraiment sûr, Kazunari ?" demanda très sérieusement Jun.

"Oui, plus que sûr." répondit le jeune homme en lui souriant avec une grande tendresse.

"Voudrais-tu y réfléchir encore ?" demanda Hiroshi.

"Je n'ai pensé qu'à ça depuis qu'ils ont enlevé Jun. Même si je ne suis arrivé à cette conclusion qu'hier. Je me suis dit que si je le récupérais vivant, je ne voulais que ce que je viens de dire. J'en suis plus que sûr, vraiment. Hiroshi, veux-tu ma place ?"

"Si tu me le demandes, et si Maman est d'accord, c'est oui." répondit le garçon très sérieusement.

"Maman, qu'en penses-tu ?" demanda Kazunari.

"Que je guiderai encore la famille pendant cinq ans, et que je vais immédiatement faire commencer le travail dans les bains. Je pense que Hiroshi sera un bon chef et j'espère de tout mon cœur que vous pourrez être heureux ensemble."

"Et toi, Jun, qu'en penses-tu ?" demanda Kazunari.

"Je... Tout ce que tu décideras me va, tu le sais bien, Kazu." répondit le garçon, profondément ému, cachant mal son extrême bonheur.

"Très bien. On fait comme ça." dit avec force Michiko, puis elle ajouta avec douceur, "Mais maintenant, je pense qu'il vaut mieux laisser Jun se reposer. Et demain, si vous acceptez le cadeau, vous irez faire un voyage autour du monde, pour vous reposer, en attendant que les bains soient prêts. Nous ferons l'inauguration quand vous rentrerez et en attendant, on commencera la publicité. Un gros travail vous attend, mes enfants. Bon, maintenant allons-y, et laissons-les en paix." dit Michiko en se levant et en sortant de la pièce.

Hiroshi et Ryuta la suivirent. Tomoya sortit le dernier, après avoir cligné de l'œil et lui avoir montré son pouce levé.

"Et maintenant, est-ce que tu sais combien je t'aime ?" demanda Kazunari.

"Oui, plus que tout au monde. Tu es grand, Kazu-chan. Et ne me demande plus pourquoi je t'aime. Je ne t'aime pas, je t'adore, mon doux Kazu-chan."

"Montre-le-moi, alors." dit le jeune homme en commençant à déboutonner la veste et la chemise du garçon.

'"Ici, maintenant ?" demanda Jun effaré.

"Bien sûr, laisse-moi juste le temps de sortir le futon et de te déshabiller complètement."

"Mais... et les autres ?"

"Tu as entendu ma mère, non ? Elle a dit de nous laisser tranquille. Qu'est-ce que tu crois que ça veut dire ?" déclara-t-il et il déploya le futon sur le tatami. Puis il se remit à retirer les vêtements de son amant.

Ce dernier s'étendit, souriant, heureux, attendant que Kazunari se déshabille et l'attira sur lui, l'entourant de ses bras et de ses jambes, l'embrassant avec fougue.

"Prends-moi, mon amour. Je meurs d'impatience de te sentir enfin en moi. Comme tu es beau ! Je veux ton splendide serpent en moi. Prends-moi, s'il te plait !" dit-il dans un souffle plein de désir, s'offrant à son homme.

Kazunari le pénétra avec une tendre virilité, le serrant entre ses bras, l'embrassant avec passion, et se sentit comme au paradis, libre et heureux. Puis il commença à bouger voluptueusement en lui, avec de longues et fortes poussées, pleine de tendresse, et murmura,

"Tu me plais, Jun. Comme tu me plais ! Je t'aime. Tu es l'homme le plus beau et le plus sensuel du monde. Tu es plus important pour moi que ma propre vie. Je ne veux plus être loin de toi, même pour un seul jour. Unis pour toujours, pour toujours. Même si je ne peux pas retirer ces tatouages, je veux que ma vie de yakuza ne soit plus qu'un souvenir."

"Mais maintenant, j'aime beaucoup ce tatouage et je voudrais que tu ne portes que ce tatouage comme habit." répondit le garçon ravi, suivant légèrement le dessin du bout des doigts, pendant que son homme continuait à le prendre avec joie.


F I N


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