HABILLÉ D'UN TATOUAGE (Le Yakuza) |
CHAPITRE 3 UN AMOUR IMPOSSIBLE |
Il émergea doucement du sommeil. Il se sentait heureux. Il avait eu sa première expérience amoureuse avec un homme magnifique. Il avait passé une nuit inoubliable, si belle, dans les bras de Kazu-chan. Il tendit le bras pour le toucher mais la place à côté de lui était vide. Il s'assit sans comprendre, mais à cet instant, le bruit de l'eau venant de la douche le fit sourire. Il s'était inquiété pour rien. Son homme était juste en train de se laver. A côté du matelas, il vit leurs vêtements soigneusement pliés et il sourit de nouveau, il devait l'avoir fait en se réveillant. "Mon homme !" murmura-t-il à voix basse et ces mots entraînèrent un plaisir intense. Oui, il était amoureux de Kazunari. Ils ne s'étaient rencontrés que deux jours plus tôt et il était déjà complètement conquis par le jeune homme. Et sa façon de faire l'amour ! Si forte, si tendre et pleine de passion. Jun ferma les yeux, souriant de penser que dans quelques instants il pourrait le voir nu. Il se demanda pourquoi le soir précédent il s'était senti si embarrassé. C'était idiot. On ne peut pas se sentir embarrassé en face d'une personne qu'on aime et qui vous aime. Ses mains, son corps connaissait ce corps et en avait joui intensément. Et maintenant, ses yeux aussi allaient en profiter. Et il lui demanderait de faire encore l'amour. Il lui demanderait de le prendre enfin, de le faire sien. Oui, il voulait se donner à lui, l'accueillir en lui... Il entendit le bruit de l'eau cesser. Ouvrant de nouveau les yeux, il regarda avec anxiété vers la porte. Dans un moment, il pourrait le voir rentrer. Il pourrait lui dire bonjour, complètement nu. Il repousserait les draps pour lui offrir sa propre nudité sans voiles, l'invitant à revenir près de lui pour faire encore l'amour, cette fois à la lumière du jour, où ils pourraient jouir du spectacle l'un de l'autre. Jun attendait joyeusement, plein d'émotion, et il réalisa qu'il était en train de s'exciter. La porte glissa de côté et Kazunari apparut. Et Jun sentit le monde s'écrouler autour de lui. Le tatouage qui couvrait le corps nu du jeune homme lui fit tout de suite comprendre que l'autre appartenait aux yakuza ! Kazunari le vit assis sur le matelas et s'approcha en souriant, lui dit bonjour et se mit à genoux à ses côtés. Jun tira le drap sur sa poitrine, tentant d'en faire un écran entre eux. "Non, ne me touche pas !" dit-il d'une voix altérée. Kazunari le regarda bouche bée, sans comprendre, mais toujours souriant, dit, "Hé, Jun-chan, c'est moi, ton Kazu !" "Non, ne me touche pas ! Non, non... nooon !" Kazunari découvrit de la peur dans les yeux du garçon et, sidéré, le regarda et lui demanda d'une voix incertaine, "Que t'arrive-t-il ? Que t'ai-je fait ? Pourquoi me regardes-tu comme ça ?" "Tu... tu es un yakuza !" "Oui, mais je suis toujours Kazunari, non ? Je t'aime. Même un yakuza sait comment aimer. Qu'est-ce qui te prends ?" "Je... je... laisse-moi partir." dit le garçon d'un ton presque hystérique. "Calme-toi, hé, calme-toi. Je ne veux pas te faire de mal, tu le sais... Je... je t'aime vraiment." "Mais toi... un yakuza... tu ne comprends pas ?" "Non, je ne comprends pas, vraiment." "Je... je suis un garçon ordinaire. Que veux-tu de moi ?" "T'aimer et que tu m'aimes. Est-ce trop ? Tu as dit que tu m'aimais. Je t'ai cru." "Je... Je t'aime, oui... mais je ne peux pas... je ne peux pas..." "Mais pourquoi ? Calme-toi, je t'en prie ! Essayons de réfléchir. Si tu m'aimes et que je t'aime, où est le problème ?" "C'est que tu vis dans la violence, dans l'abus. Et puis, tu ne comprends pas ? Je vivrai toujours dans la terreur." "De moi ? Moi, je te fais peur ?" demanda-t-il d'une voix peinée. "Non, pas toi. Toi tu es gentil. Mais les autres. Et puis, je vivrai dans la terreur qu'ils te tuent un jour, tu ne comprends pas ? Ou peut-être que tu me caresses avec des mains rouges de sang même si tu les laves ?" "Je n'ai jamais tué personne." "Mais peut-être un jour ? Peut-être devras-tu, un jour ? Si tu n'es pas tué avant ! Quel genre de vie ça serait ? S'il te plait, laisse-moi partir. Si tu m'aimes, laisse-moi partir." "Jun, je t'aime." "Alors, s'il te plait, oublie-moi. Je ne suis pas celui qu'il te faut. Pardonne-moi. Je suis désolé." "Moi aussi, je suis désolé. Mais que puis-je y faire ? Et puis t'oublier, Jun, je ne pense pas que cela soit possible. Mais bien sûr, je te laisse partir. Je ne peux rien faire d'autre. Je suis désolé." dit le jeune homme terriblement triste. Jun s'habilla en hâte et sortit, sans cesser de répéter tristement, "Je suis désolé." Kazunari, resté seul, s'assit sur le matelas et se prit la tête dans les mains en répétant, "C'est pas juste, c'est pas juste, c'est pas juste." En secouant la tête en se demandant pourquoi le garçon l'avait fui de cette façon. Beaucoup de garçons semblaient très excités à l'idée de coucher avec un yakuza... Ça semblait même en fasciner certains... C'était la première fois qu'être un yakuza le privait d'un garçon. Et d'un garçon dont il était tombé fou amoureux ! Quand il fut sorti, Jun s'arrêta. Il avait craint, mais aussi espéré que Kazunari l'appellerait. Il l'aimait, il aimait cet homme, mais ne pouvait même pas imaginer lier sa vie à celle d'un yakuza. Il devait l'oublier, l'effacer de sa vie dans laquelle il était soudain entré, avec une telle force... et une telle douceur. Parce que Kazunari était gentil, tendre et passionné. Il ne pouvait pas le nier. Mais comment violence et tendresse pouvaient-ils cohabiter ? Quel était le vrai Kazunari ? Celui qu'il avait rencontré pendant cette nuit merveilleuse ? Quelque chose en lui répondit oui. Mais il se demanda s'il n'était pas un peu trop naïf ? Même si Kazunari lui avait assuré ne jamais avoir tué personne, violence et mort faisaient partie intégrante de sa vie. Non, il fallait qu'il l'oublie, si seulement il pouvait, il devait absolument l'oublier. Kazunari, abattu, fatigué, se rhabilla. Il essayait de réagir, mais il était vraiment amoureux de ce garçon frais, propre. Mais justement, parce qu'il était propre, ce garçon l'avait en horreur. Bien sûr, ils étaient vraiment aux antipodes, lui et ce garçon, malheureusement. Ah ! Si seulement il n'avait pas été un yakuza, pensa-il un moment, mais il savait bien que c'étaient des rêveries inutiles. Kazunari, essayant d'oublier Jun se lança dans les affaires familiales. Et il cherchait dans les clubs gays un garçon différent chaque nuit. Soda était effaré. Normalement son patron ne prenait qu'un ou deux garçons chaque semaine. Qu'est-ce qu'il avait, tout d'un coup ? Il avait essayé de comprendre et un soir, il avait questionné son patron, mais Kazunari lui avait sèchement répondu de pas se mêler de ses affaires. Même avec Tomoya, il était devenu distant et silencieux. Son frère était déçu de ce retournement après leur conversation dans le bain, mais Kazunari était incapable de se sortir Jun de la tête, et encore moins du cœur. Plusieurs fois, il avait été tenté de demander à Soda de le trouver. Tout ce qu'il savait de Jun était son nom et l'université à laquelle il était inscrit, mais il ne connaissait ni son adresse ni rien d'autre. Mais il se disait que c'était inutile, le garçon lui avait dit franchement qu'il ne voulait plus rien avoir à faire avec lui. Jun n'arrivait pas non plus à chasser Kazunari de son cœur. Il avait presque cessé d'étudier, sa tête était ailleurs. Si seulement Kazunari avait renoncé à être un yakuza. S'il avait trouvé n'importe quel travail honnête, il se serait pour toujours donné au jeune homme sans réserve. Il aurait été totalement sien. Kazunari était bon, gentil et il avait dit qu'il aimait Jun, et le garçon sentait, non, il savait qu'il était sincère. Peut-être, s'il lui parlait, s'il lui demandait... Kazunari accepterait peut-être, par amour. Son Kazu-chan ! Oui, il fallait au moins qu'il essaye. Il savait comment le trouver, il se rappelait clairement où était l'appartement de Kazunari. Il pourrait l'attendre là, dehors, et demander à lui parler. Il hésita plusieurs jours, mais à la fin il prit sa décision. Probablement serait-il de retour tard dans la nuit, et alors pour avoir une vraie conversation, il ne devait pas être pressé... Alors il prévint à la maison qu'il ne reviendrait peut-être pas dormir à la maison, cette nuit-là. Son père hocha la tête. "J'espère que tu nous la présenteras, si c'est sérieux. Tu fais attention ? Je ne veux pas être grand-père avant l'heure." dit son père presque honteux du discours qu'il se sentait obligé de tenir. "Sois tranquille, Papa, personne ne tombera enceinte, il n'y a pas de danger." répondit Jun en essayant de rester sérieux. "Bon, mais tout le monde pense ça, avant." lui rétorqua son père en se replongeant dans son journal. Mais il était content que son fils aîné ait une petite amie. "Quelles bêtises !" dit sa mère depuis la porte de la cuisine, en prenant un air scandalisé et secouant la tête d'un air désapprobateur. Jun sortit. À neuf heures il était assis dans le petit bar en face de l'immeuble de Kazunari de façon à ne pas perdre de vue l'entrée et ses environs. Il attendit des heures jusqu'à ce qu'à minuit le serveur lui dise que c'était l'heure de la fermeture. Il paya la note et sortit. Il resta appuyé à un arbre proche de l'entrée de la résidence. Il commençait à avoir peur que Kazunari ne rentre pas de la nuit. Il pensa que peut-être il n'était pas en ville. S'il ne le rencontrait pas cette nuit là, il reviendrait jusqu'à ce qu'il le rencontre. Il y était déterminé. Kazunari était au Two Ways. Il avait payé à boire à un groupe de garçons et discutait avec eux, imaginant lequel il aimerait avoir dans son lit cette nuit là. Celui qui s'appelait ou qui se faisait appeler Masao l'attirait assez. Il portait des vêtements serrés, moulant un corps bien bâti, et un agréable relief sous la braguette de son jean blanc. Et il avait un sourire un peu effronté qui promettait une nuit plaisante. Mais par-dessus tout cet air voyou qui l'attirait chez les gigolos. Plus ils s'y croyaient, les mauvais garçons, les machos et plus il aimait les plier en deux sous son corps, les jambes en l'air, et les baiser pour son plaisir. Pour ces garçons qui juraient qu'ils ne se la feraient jamais mettre dans le cul, voir ses tatouages suffisait à les rendre plus obéissants que des agneaux, et même d'être fiers d'avoir été enfilés par un vrai yakuza. Qui pourrait comprendre, se demanda Kazunari, pensant soudain à la réaction de Jun, pourquoi le seul qui était vraiment important pour lui devait réagir de manière si différente de tous ces petits mecs ? Ah, Jun, où es-tu ? Penses-tu toujours à moi ? se demanda-t-il, se sentant encore plus triste qu'il ne l'avait jamais été. La seule chose à faire pour cette nuit était de mettre dans son lit ce Masao, pensa-t-il en regardant le garçon dans les yeux. Et d'essayer d'oublier Jun, au moins pour quelques heures. Le garçon lui sourit, et sous la table, lui mit la main sur la cuisse, le caressant. Kazunari prit sa main et la serra, puis se penchant vers le garçon, il lui dit : "Je rentre à la maison, mon ami que voilà te conduira chez moi." "Mmmmhhh, celui-là ? On va le faire à trois ?" demanda malicieusement le garçon, "Mais le prix est plus élevé pour le faire à trois..." "Non, juste nous deux. Il te conduira chez moi et te paiera. Dis-lui ton prix." "Comme tu veux." répondit le garçon. Kazunari se leva, salua les autres garçons et se dirigea vers la porte. Soda lui fit signe qu'il avait compris qui il avait choisi. Il paya l'addition de son patron et se tourna vers Masao et lui fit signe de le suivre. Le garçon se leva avec un grand sourire et souhaita le bonsoir à ses compagnons et suivi Soda. Quand il fut dans la rue, Soda lui demanda, "Combien pour toute la nuit ?" "Cinquante." lança le garçon. "D'accord, mais pour ce prix, tu me tailleras une petite pipe avant d'aller chez le chef." dit tranquillement Soda, en ouvrant la porte de la voiture. Le garçon monta dans la voiture et demanda, "D'accord, où ?" "Ici." répondit-il en ouvrant sa braguette. "Ici ? Il y a des gens qui passent..." "Il y a des vitres fumées, personne ne peut nous voir. Vas-y, dépêche-toi et fais un bon boulot !" Le garçon savait y faire et le fit bander dans la minute. Soda ferma les yeux et goûta les lèvres douces, comme celles d'une fille, qui glissaient de haut en bas sur son membre. Il aimait se faire sucer par ces garçons. Cela lui donnait la sensation d'être encore plus viril. Un jour ou l'autre, il faudrait qu'il essaye de baiser l'un d'entre eux dans le cul, pensa-t-il en se détendant sur son siège pendant que Masao le suçait avec un art consommé. Kazunari venait d'arriver à sa résidence quand il vit Jun et le reconnut immédiatement. Il freina instinctivement et son cœur commença à battre follement. Il prit son téléphone portable et appela Soda juste au moment ou ce dernier refermait sa braguette. Il répondit. "Soda ? Paye le garçon et renvoie-le. J'ai changé d'idée." "Mais..." répondit Sado sidéré. "Paye-le et renvoie-le. Et ne viens pas avant que je t'appelle demain. C'est compris ?" dit Kazunari et il coupa la communication. Kazunari avait garé sa voiture et se dirigeait vers Jun. En entendant le bruit de pas, le garçon se retourna. "Kazunari... je t'attendais..." dit-il en hésitant. "Jun, tu reviens ?" répondit l'autre, incrédule. "Je voulais seulement parler avec toi..." "Tu ne veux pas monter ?" "Si tu veux, mais seulement pour parler." répéta Jun, mais il ressentit une forte émotion au contact du jeune homme. "Bien sûr. Viens. Je suis heureux de te revoir." "Moi aussi, oui, moi aussi." Dans l'ascenseur, ils ne parlèrent pas. Ils entrèrent dans l'appartement et s'assirent à la table basse sur les coussins. Kazunari lui offrit à boire. "Kazunari, je ne suis pas sûr que j'ai bien fait de venir..." "Je suis content de te voir..." "Je... j'ai beaucoup pensé à toi, tous ces jours... à nous deux..." "Moi aussi, je n'ai pensé à rien d'autre. Je t'aime, Jun." "Moi aussi, moi aussi je t'aime." répondit le garçon avec une voix désespérée en le regardant dans les yeux. Alors Kazunari se pencha vers lui et le prit dans ses bras. Jun poussa un profond soupir et répondit à cette étreinte. Le jeune homme l'attira près de lui sur le tatami et l'embrassa. Le garçon retourna le baiser avec passion. Kazunari le poussa sur le tatami le couvrant de tout son corps, et sentit avec joie l'érection du garçon. "Non, s'il te plait..." "Veux-tu que j'éteigne la lumière ?" demanda doucement le jeune homme en le caressant. Jun sourit avec tristesse. "Non, ce n'est plus nécessaire, mais je voulais parler avec toi, avant. Je suis venu pour te parler." "Je te veux. Je t'aime." "Oui, mais... moi aussi, je t'aime, je te veux, mais..." "Mais ?" "Kazunari... abandonne les yakuza, s'il te plait ! Et je serai à toi pour toujours, je le jure. Je veux être à toi." "Abandonner ? C'est pas comme arrêter ses études à l'université, où démissionner d'un boulot, tu ne comprends pas." "Mais tu pourrais quand même, si tu voulais, non ?" "Jun, je suis le fils aîné de Yamaguchi Noboru, fils aîné de Naiki, yakuza depuis des générations. Mon père est mort, et dans quelques temps, je devrai prendre sa place. Je dois prendre sa place, j'ai été élevé pour ça. C'était la volonté de mon père. Comment pourrais-je dire simplement : je m'en vais?" "Laisse ta place aux autres, je t'en prie. Tu as bon cœur, tu es gentil. Comment peux-tu penser à être le chef d'un gang de yakuza ? Non, pas toi, si tu m'aimes. Je t'en prie !" "Je t'aime, je t'aime vraiment. Mais toi ? Est-ce que tu m'aimes ? Si tu m'aimes, tu dois m'accepter comme je suis." dit Kazunari renfrogné. "Je t'aime, oui, mais c'est plus fort que moi. J'ai trop peur. Pour toi, pour toi. Bien sûr, je t'accepte comme tu es. Ce que je n'accepte pas, ce n'est pas toi, c'est les yakuza, tu ne comprends pas ?" "Et tu ne comprends pas que je suis un yakusa comme je suis japonais, ou homme, ou un Yamaguchi ? Je n'ai rien choisi de tout ça, je suis né comme ça." "Mais si tu voulais, tu pourrais renoncer à être japonais par exemple. Il y en a plein qui l'ont fait, pas vrai ? Regarde les nissei." "Tu la joues facile. Regarde, regarde ce qui te fait si peur !" dit alors Kazunari en se déshabillant jusqu'à la taille et en montrant le tatouage qui couvrait son torse viril comme un gilet multicolore. "Tu le vois ? Ce tatouage ne peut être effacé, exactement comme le fait d'être un yakusa. Pour toujours, tu comprends ? On ne peut pas l'effacer, tu comprends ? C'est une partie de moi-même, maintenant... et elle te fait peur !" Jun effleura le tatouage du bout des doigts, doucement, "C'est beau, terriblement beau. Non, ce n'est pas ça qui me fait peur, mais ce que ça signifie. Ça, c'est beau, comme toi, tu es beau." "C'est beau, mais c'est ma marque. Sais-tu qu'à cause de ça je ne peux pas aller dans les bains publics ? Qu'à la plage, je ne peux même pas me mettre torse nu ? Que je ne peux pas avoir une vie normale comme la tienne ? Je ne peux pas aller dans une piscine, être membre d'une équipe sportive. Mais au moins, comme yakusa, j'ai d'autres avantages." "Mais à quel prix ? Même au risque de me perdre ?" "Ce n'est pas moi qui fixe ce prix. C'est toi, même si tu dis que tu m'aimes !" cria presque Kazunari. "Et tu dis que tu m'aimes !" "Je suis probablement prisonnier de mon monde, comme toi du tien, Kazunari. Mais au moins, dans mon monde, je ne suis pas forcé de tuer, de voler, d'avoir peur jour après jour d'être tué ou de voir un de ceux que j'aime être tué. Ils ont tué ton père. Quand ton tour viendra-t-il ? Je ne veux pas pleurer en regardant ton cadavre dans un cercueil, tu ne comprends pas ça ? Et pas parce que quelqu'un t'a tué juste pour devenir plus riche, tu ne comprends pas ? Tu ne crois pas que je t'aime ? Si je ne t'aimais pas, je ne serais pas ici, maintenant, à te supplier, à t'implorer." "Jun, oh Jun ! Si nos mondes sont inconciliables, si je ne suis pas capable de renoncer pour toi, si tu ne peux pas m'accepter, quelle option nous reste-t-il ? De nous dire adieu de nouveau ?" "De nous dire adieu une nouvelle fois. J'en ai peur. Mais si tu veux... j'ai dis à mon père que cette nuit, je ne dormirai pas à la maison. Je voudrais, si tu veux aussi... j'aimerais... faire l'amour avec toi." "Alors, ne parlons plus. Viens ici. Faisons encore l'amour, cette nuit. Et demain, nous nous dirons au revoir, comme si nous devions nous revoir le soir même, sans adieu, sans nous demander des choses impossibles. Pour la dernière fois." Jun hocha la tête. Ils se levèrent et allèrent dans l'autre pièce où Kazunari fit sortir le lit. Puis il déshabilla lentement Jun, avec amour, le caressant, l'embrassant et l'admirant avec des yeux rêveurs. Et Jun ouvrit le pantalon de son compagnon, le baissant en même temps que le caleçon, admirant en même temps la beauté virile et le reste du tatouage, qui couvrait le bas de son corps, comme un genre de short, jusqu'aux genoux. "Comme tu es beau," soupira le garçon, caressant presque timidement le membre tatoué d'un serpent qui dressait fièrement la tête. Il se baissa pour prendre du bout des lèvres un sein du jeune homme, autour duquel était peinte une fleur de camélia. Kazunari l'enlaça, l'attirant contre son corps, soulevant le garçon du sol, puis se coucha sur le lit, au-dessus du garçon, et l'embrassant sur la bouche avec une passion brûlante. "Me prendras-tu, cette fois ?" demanda Jun dans un murmure, presque honteux de sa requête, en lui caressant le dos. "Tu le veux vraiment ? Je peux te faire mal, même si je ne veux pas." "Prends-moi, même si ça fait mal, s'il te plait." répondit doucement le garçon, en pensant qu'être pénétré ne serait jamais aussi douloureux que l'idée que c'était leur dernière fois, et regardant le jeune homme dans les yeux, il s'y sentit perdu. Alors, abandonnant sa timidité, Jun se glissa sous son compagnon, léchant et suçant, embrassant et caressant partout, jusqu'à ce qu'il puisse rejoindre le serpent palpitant qu'il commença à lécher, à sucer avec dévotion. Kazunari qui était posé sur ses genoux et ses coudes éprouva un intense frisson de plaisir et se retourna de sorte qu'il puisse s'unir avec son compagnon dans un soixante-neuf passionné. À cet instant, Jun n'était plus qu'un tremblement et une excitation grandissante lui fit petit à petit perdre sa retenue. Quand Kazunari commença à le lécher sous ses fermes boules pleines, poussant vers son petit trou vierge, il écarta les jambes, s'offrant de lui-même au jeune homme. Kazunari n'avait jamais ressenti un désir aussi intense pour un garçon que celui qui le poussait vers Jun, pour ce garçon inexpérimenté et un peu maladroit au lit, mais qui compensait son inexpérience et sa gaucherie par sa beauté et la manière douce et spontanée dont il s'offrait à lui. Ce garçon, il le sentait clairement, ne couchait pas, comme les mille garçons qu'il avait eus jusque là, il faisait vraiment l'amour, s'offrait à lui en cadeau. Et le jeune homme, pour la première fois, était complètement concentré à lui prodiguer du plaisir plutôt qu'à en chercher pour lui-même. Pour la première fois, le sexe ne lui apparaissait pas seulement comme quelque chose d'excitant, mais aussi de pur, brillant, merveilleux. "Oh, Kazu-chan, fais-moi tien." implora le garçon frémissant. "Jun-chan, tu me veux en toi ?" répondit l'autre en se retournant et le préparant délicatement, presque inquiet de ce qu'il lui avait demandé. Jun, les yeux plantés dans ceux de son compagnon, hocha la tête, sérieux. Kazunari mit le préservatif et présenta son gland dur et gonflé sur la palpitante rosette de chair. "Je pourrais te faire mal." dit-il incertain et préoccupé. "N'y penses pas, prends-moi." répondit le garçon d'un ton plein de douceur tout en caressant sa poitrine large et musclée. Kazunari eut comme une hésitation. Il prit un petit pot dans un coin et étala quelque chose sur le trou du garçon, et le massa pendant un bon moment. Jun éprouva une sensation à la fois fraîche et chaude et se laissa aller sous cette tendre caresse et les sensations qu'elles lui donnaient. Kazunari étala la même crème sur son membre érigé et de nouveau approcha la pointe de l'anus en attente. Avec une délicatesse et une attention extrême, il commença à pousser tout en caressant le corps qui attendant avec le trac de sentir l'outil de Kazunari en lui. Petit à petit, il fit sa voie en Jun qui l'attendait en frémissant. Il plongeait en lui avec prudence et anxiété. Kazunari sentait une telle chaleur et un plaisir extrême le saisir, une onde de gratitude pour ce garçon qui lui donnait sa virginité. Ils ne parlaient pas, ce n'était pas nécessaire. Leurs yeux parlaient pour eux. Je te fais mal ? Ne t'inquiète pas, je te veux en moi. Je t'aime tant. Je t'aime aussi. Ça me plait. Je t'adore. Tu n'as pas mal ? N'importe, continue. Mais je t'aime. Moi aussi, je t'aime. Mais après, nous devrons nous séparer. Nous devrons nous séparer, malheureusement. Je suis triste. Moi aussi, mon amour. Tu es si beau. Tu es merveilleux. Ils ne parlèrent pas, mais ils se parlaient l'un à l'autre, pendant que Kazunari continuait lentement et précautionneusement à pénétrer le garçon qui l'accueillait sans la moindre résistance. Joie et tristesse, ces deux sentiments se mélangeaient dans le cœur des deux amants, émergeant dans leurs yeux. Et enfin, Kazunari fut entièrement dans le garçon. Jun fit un doux sourire et se poussa contre le jeune homme pour lui faire sentir comme il était content de l'avoir en lui. Alors Kazunari qui avait presque retenu sa respiration tout ce temps, poussa un imperceptible soupir et reprit son mouvement, commençant un lent mouvement de va et vient, encore retenu par la peur de lui faire mal. Jun l'attira à lui et lui offrit ses lèvres. Kazunari l'embrassa avec une douce passion et continua les mouvements amoureux de son membre. Complètement détendu, Jun goûtait le viril massage intime et se sentit une fois encore heureux dans les bras musclés de Kazunari. Il repensa à leur première étreinte, pendant le tremblement de terre, à l'émotion qu'il avait ressentie à ce moment, puis à ce qu'il sentait maintenant et une angoisse jaillit de leur imminente séparation. Il lutta contre les larmes qui se formaient au coin de ses yeux et réussit à les chasser. Il ne voulait pas que Kazunari puisse les interpréter comme des larmes de douleur. En fait, Kazunari avait été si incroyablement attentif et délicat que la douleur physique était presque absente et que Jun pensa que sa capacité à être à la fois si viril et délicat était un incroyable miracle. Un autre miracle était que lui, qui un mois auparavant ne connaissait rien au sexe et encore moins à l'amour, puisse maintenant être si intimement et profondément uni à Kazunari. Ce tremblement de terre avait vraiment mis sa vie sens dessus dessous... même s'il ne devait plus le revoir, il était follement amoureux de lui. Aussi Kazunari était perdu dans un monde de pensées pleines de joie, d'étonnement et de tristesse pendant qu'il faisait l'amour avec Jun. Il avait découvert que dans ce monde il existait vraiment un garçon splendide, dont la beauté, même extérieure était surpassée par la beauté intérieure. Et quelqu'un s'était donné à lui sans hésitation, était tombé amoureux de lui et s'était fait aimer de lui. Et maintenant il allait le perdre. Ce garçon qui ne se comportait pas en macho et qui même quand il était pénétré était plus masculin que beaucoup des petits mâles qu'il avait eus. Ce garçon que n'impressionnaient ni sa richesse ni son pouvoir et qui savait lui tenir tête malgré son apparente fragilité l'avait complètement désarmé. S'il l'avait voulu, il aurait pu avoir le garçon pour lui, mais il ne voulait pas l'avoir de force. Il ne voulait pas seulement un beau corps. Il voulait que Jun l'aime, et l'aime tellement qu'il accepte le fait qu'il soit un yakuza. Pour la première fois de sa vie, Kazunari regrettait de ne pas être né dans une famille différente, même de simples ouvriers, d'honnêtes employés. Mais il était ligoté, il n'y pouvait rien. Il ne pouvait effacer les tatouages comme il ne pouvait ignorer son appartenance à la famille. Même un roi peut abdiquer, mais pas un yakuza, jamais ! Jun, qui se donnait maintenant à lui avec passion, en aurait souffert autant que lui, il en était sûr. Jun pour qui il était le premier homme. Jun qui lui avait offert sa virginité, mais n'avait pas été capable de lui offrir sa vie. Il pouvait comprendre le garçon, mais... Et lui, d'ailleurs, que lui offrait-il ? Une dernière nuit d'amour. Qu'au moins elle soit inoubliable. Sa longue expérience avec tellement de gigolos et de garçons variés en onze ans de sa vie avait appris à Kazunari les techniques d'amour les plus raffinées, et son talent, mais également son amour désespéré firent de lui un amant formidablement instinctif. Cette nuit-là, Jun connu le délire des sens. Il connut le paradis. Pendant des heures, il se sentit comme si le temps c'était arrêté et le reste du monde avait disparu. Il n'avait conscience que de son plaisir et du corps tatoué merveilleusement fort qui l'enlaçait et le pénétrait simultanément, fusionnant avec son propre corps. Pendant ces heures également, rien n'exista pour le jeune homme en dehors de Jun, un jeune homme sorti d'un rêve éveillé. Cette nuit, ils se donnèrent l'un à l'autre sans réserve, totalement. Et quand ils arrivèrent enfin à l'extase finale, elle fut douce et si intense qu'ils en furent foudroyés, tremblants l'un dans les bras de l'autre, presque pétrifiés que ce soit fini. Ils restèrent tendrement rapprochés, avec un réel et vrai sentiment de la nostalgie d'un paradis perdu. Ils s'endormirent comme ça, se tenant étroitement l'un l'autre, refusant d'admettre que c'était fini. Au matin, Kazunari s'éveilla le premier. Jun était toujours pelotonné contre lui, et la chaleur du corps du garçon l'ému. Il le caressa légèrement, pensa avec peine que dans un moment le garçon s'éveillerait, mettrait ses vêtements et sortirait de son appartement et de sa vie, pour toujours. Et il en fut ainsi. Jun rentra chez lui en bus, en pleurant. Sa figure était tournée vers la vitre pour cacher aux autres passagers ses larmes silencieuses qui semblaient ne pas vouloir s'arrêter. Il avait goûté au paradis, et l'avait perdu. Kazunari, toujours dans le lit qui conservait les traces du passage de Jun, se retourna et se rendormit. Il n'avait pas envie d'affronter le jour, le monde, sa propre vie. Mais il le devait. Son dévoué Soda eut la deuxième surprise de cette période : Kazunari ne sortit plus pour chercher un garçon après l'autre comme il en avait pris l'habitude. Il ne semblait plus intéressé par le sexe et continuait à dormir dans son studio. Un jour, Kazunari demanda à Soda, de trouver de façon très discrète l'adresse de Takeda Jun, de localiser sa maison sur une carte et de rassembler des informations sur sa famille. Soda avait des contacts à l'université, et il obtint l'adresse sans difficulté. Il trouva la maison et fit quelques recherches sur la famille. Au cours de l'enquête, il découvrit qui était Jun et comprit. Ainsi donc, son patron était tombé amoureux du beau garçon avec le fundoshi rouge qu'ils avaient vu sur la plage. Oui, il devait vraiment être amoureux, et ça expliquait l'étrange humeur de son jeune patron. Mais alors, pourquoi ne se rencontraient-ils plus ? Qu'est-ce que son patron avait en tête ? Que se passait-il ? Soda aurait voulu savoir, mais il savait que son patron n'était pas d'humeur à lui parler du garçon. Soda fit à Kazunari un rapport complet quand il eut tous les éléments. La famille Takeda vivait au rez-de-chaussée d'une ancienne maison de bois, dont ils étaient propriétaires dans la vielle ville. Ils louaient deux petits appartements au premier étage. La famille comprenait six membres, le père, la mère et quatre enfants. Jun était l'aîné, puis venaient ses deux sœurs, et un petit frère de treize ans. La mère était femme au foyer. Son père travaillait comme gardien au château. Le salaire du père, additionné aux deux loyers, permettait à la famille un train de vie modeste, mais digne. Les quatre enfants allaient dans des écoles publiques. Maintenant que les enfants étaient plus grands, la mère suivait deux fois par semaine des cours d'ikebana et de cérémonie du thé. Pendant son temps libre, le père pêchait. La fille aînée faisait partie de l'équipe de natation de son lycée, la petite faisait de la photo. Le petit frère prenait des cours de Kendo. La famille Takeda, était une famille japonaise ordinaire, traditionnelle. Kazunari écouta en silence le rapport de Soda, sans montrer d'émotion particulière, mais ce dernier le connaissait assez pour savoir que son patron enregistrait mentalement les informations. Oui, le jeune homme était vraiment amoureux. Mais qu'avait-il en tête ? Il le découvrit assez vite. Vers la fin de l'année, Kazunari l'appela pour lui dicter une liste détaillée de cadeaux pour la famille Takeda. Chaque cadeau se rapportait aux centres d'intérêts de ses membres et comportait aussi des boissons et des mets délicats, pour un total à plusieurs zéros. Le jeune homme lui donna l'ordre que tout soit joliment emballé et livré chez les Takeda de manière à ce qu'il soit absolument impossible de connaître la provenance des cadeaux ! Soda était ahuri, il comprenait de moins en moins son patron ! Quel sens cela avait-il de faire de tels cadeaux et de rester anonyme, se demanda-t-il. Mais il suivit les instructions à la lettre et s'assura qu'elles soient bien exécutées. Un matin, Mme Takeda entendit frapper à sa porte, et quand elle ouvrit, elle vit un coursier d'une entreprise de messagerie. "Quelques paquets pour la famille Takeda. Je vous les dépose où, Madame ?" "Paquets ? Quels paquets ?" "Des cadeaux de fin d'année." "Et de qui ?" demanda la femme, étonnée. "Je ne sais pas, Madame. Ça doit être écrit dedans, je pense. Je les livre seulement. Où puis-je les mettre ?" "Heu... ici." dit-elle, hésitante et elle vit avec effarement deux porteurs décharger paquets après paquets. Quand les livreurs furent partis, elle regarda les paquets. Ils étaient tous emballés dans le même papier blanc et rouge, et chacun portait une étiquette jaune sur laquelle était inscrit d'une élégante calligraphie le nom de chaque membre de la famille. Elle aurait voulu en ouvrir un pour voir qui envoyait une telle quantité de cadeaux, mais elle pensa qu'il valait mieux attendre son mari. Peut-être la commune avait-elle décidé à l'improviste de faire des cadeaux à ses employés. Les élections étaient proches, mais c'était curieux, ce n'était jamais arrivé jusque là. Il était évident que ces cadeaux venaient de la même personne, mais de qui ? Et que contenaient-ils ? Ils étaient nombreux, de formes diverses, certains légers, d'autres lourds. La femme les disposa dans le séjour, en pile suivant le nom écrit dessus. Six portaient seulement le nom "Famille Takéda" et ensuite, deux pour le mari, deux pour elle, et deux pour chacun des quatre enfants. Un total de dix-huit paquets qui excitaient sa curiosité. Le cadet et les filles revinrent à la maison et elle eut de la peine à les convaincre d'attendre leur père. Puis Jun rentra et lui posa beaucoup de questions, "Qui les a amenés. Qu'est-ce qu'il t'a dit ?" Et, renfrogné, il semblait plus pensif encore qu'elle. Enfin, le père rentra. Non, il n'attendait aucun cadeau, certainement pas autant et de la même personne. "Bon !" dit-il enfin, "Ouvrons-les et voyons qui les envoie." Jun était tendu et voulut ouvrir un des paquets destinés à toute la famille. Il contenait un coûteux assortiment de viande. Et aucune carte. Alors le père décida d'ouvrir un autre paquet, et encore un autre. Enfin chacun ouvrit un paquet à son nom. Jun craignit de trouver une carte de Kazunari dans un des deux paquets à son nom, mais aucun paquet ne portait de carte avec le nom de l'expéditeur. Chacun regardait avec extase ses propres cadeaux, une coûteuse canne à pêche pour son père, accompagnée d'un jeu d'accessoires de pêche, un service à thé de cérémonie ainsi qu'un splendide vase ikebana pour sa mère. Jun trouva un exemplaire original d'un roman de Ueda Akinari dont il avait dit à Kazunari qu'il l'aimait, ce qui lui confirmait la provenance des cadeaux, ainsi qu'un rouleau de tissu pour y tailler un splendide yukata. Sa sœur aînée trouva une très belle et moderne tenue de bain et sa petite sœur un appareil photo avec une série complète d'objectifs, du grand angle au téléobjectif. Son petit frère trouva un katana et un uniforme de kendo complet. Chacun était excité et montrait ses propres cadeaux. Jun dit alors, en emballant ses cadeaux, "Nous devons les renvoyer à l'expéditeur." "Pourquoi ?" répondit le chœur familial unanime. "Nous ne pouvons pas accepter des cadeaux aussi chers et précieux de... dieu sait qui !" dit-il avec décision en regardant son père dans l'espoir de trouver un allié. Mais l'homme caressait la splendide canne à pêche. "Ben... pour la renvoyer à qui ? Peut-être qu'il a juste oublié de mettre sa carte," puis dans un second temps, "Peut-être... je ne sais pas... nous ne les avons pas demandés, non ? Et nos noms étaient sur les paquets, et le contenu bien choisi, alors de qui que ce soit, il nous connaît très bien... peut-être Oncle Naoya, qui sait ?" "Papa ! Peux-tu imaginer Oncle Naoya, avare comme il est..." "Il n'est pas avare, il est juste économe. Il n'a pas de problèmes d'argent et peut-être que comme il ne nous a pas fait de cadeaux depuis des années... Après tout, je suis son plus jeune frère, non ? Il m'aime bien. Peut-être a-t-il eu des remords de nous avoir oubliés si longtemps." "Papa, tu rêves éveillé. Imagines-tu, s'il nous avait envoyé toutes ces belles choses, qu'il aurait oublié de mettre son nom sur un seul des paquets ?" rétorqua Jun. Mais il sentit qu'il avait la famille contre lui. Et il ne pourrait certainement pas leur dire qu'il savait d'où venaient ces cadeaux, d'un yakuza à qui il s'était donné ! Qui sait quelle partie de cette histoire aurait le plus troublé sa famille ? se demanda-t-il en commençant à renoncer à insister.
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