HABILLÉ D'UN TATOUAGE (Le Yakuza) |
CHAPITRE 1 LA RENCONTRE |
Il sortit lentement de la mer, son habituel sourire lumineux éclairant sa figure. Il se dressa, et les rayons dorés du soleil se reflétèrent sur chacune des gouttes d'eau qui coulaient le long de son corps délicatement bronzé, son torse mince et athlétique mis en valeur par un fundoshi rouge vif magnifiquement rempli. Il était parfaitement inconscient de la beauté sensuelle qui émanait de lui et attirait les regards envieux des hommes ainsi que le désir à peine dissimulé des femmes. Inconscient comme seuls peuvent l'être les vierges. Vierge ni par nécessité ni par choix, mais simplement parce que la vie ne lui avait pas, jusque là, offert l'occasion d'éveiller ses sens. Ça n'était pas que Takeda Jun ne connaisse rien du sexe. Depuis sa puberté, il s'était soulagé lui-même à la main. Mais personne n'avait jusque là éveillé ses désirs ou ses phantasmes. Parfois, il songeait qu'un jour, il se marierait et aurait des enfants mais ne s'attardait pas sur le sujet, de la même façon qu'on peut penser qu'un jour, il faudra mourir mais, surtout quand on est jeune, ça n'est pas une réalité urgente dont il faille se préoccuper. Et donc, inconscient, il s'étira, satisfait du bain rafraîchissant qu'il venait de prendre, de la douce brise et du chaud soleil qui caressait sa peau comme les regards de nombreux baigneurs. Et puis, avec une voluptueuse indolence totalement involontaire, il marcha vers sa serviette et se coucha pour sécher au soleil. Inconscient également du regard d'approbation appuyé avec lequel Yamaguchi Kazunari avait suivi chacun de ses mouvements depuis le solarium privé situé sur le toit de l'établissement balnéaire. Cependant le regard lascif n'avait pas échappé à Soda, le jeune aide de Kazunari. "Tu le veux, chef ?" demanda ce dernier avec un sourire malicieux. "Imbécile ! Tu ne comprendras jamais ce que je veux, jamais." répondit le jeune homme d'un ton sec. "Allez, chef, j'ai bien vu comment tu le mate. Et puis regarde entre tes jambes. Un regard de plus et le slip de bain explose !" dit Soda avec un air rigolard. Kazunari lui tapa sur la tête avec un magazine roulé. Soda continua imperturbablement, "Si tu le veux, tu n'as qu'à me le dire. Et alors, ce soir, tu peux l'avoir sans le fundoshi, comme un bon garçon, prêt dans le lit. T'ai-je déjà déçu, chef ?" "Les autres étaient des professionnels, celui là est différent. Tout le monde peut mettre un gigolo dans mon lit, surtout après s'être fait tailler une pipe, comme tu fais." "Chef ! Tu sais bien que je ne me tape que des filles, non ?" "Ferme-là ! C'est eux qui me l'on dit." "Bon... ben c'était juste pour être sûr qu'ils étaient capables de bien faire, crois-moi. C'est tout juste s'ils étaient capables de me faire bander, vraiment !" répondit le jeune homme d'une voix maussade. Kazunari avait été frappé non seulement par la beauté physique que portait sans affectation le garçon, comme un vêtement de tous les jours, mais aussi par son aspect frais, net. Son sourire doux et lumineux et cet incongru fundoshi rouge vif le faisait ressembler à un porteur de mikoshi dans une procession. Bien sûr, il désirait ce garçon splendide, mais pas pour une ou deux nuits de baise, pour s'amuser de son corps. Pour la première fois, il ressentait du désir pour quelqu'un d'une manière différente, nouvelle... quelqu'un avec qui il aurait voulu faire l'amour, quelqu'un à aimer. C'est pourquoi la remarque de Soda l'avait énervé. Jun se leva et secoua sa serviette pour en retirer le sable et après l'avoir pliée, se dirigea vers les douches. Kazunari le suivit des yeux. De derrière, la carrure en Y du corps du garçon était encore plus évidente. Il avait de larges épaules, une taille fine et des petites fesses qui étaient largement et plaisamment exposées par le fundoshi. Ses jambes étaient droites et musclées. Un corps viril et délicieux, bien taillé, adulte, mais avec une merveilleuse touche d'adolescence. Kazunari sentit un désir intense qui lui fit presque honte. Il l'observa qui disparaissait dans l'établissement de bain et un murmure sortit de son cœur : "adieu, vision de rêve !" Pourquoi n'était-il pas descendu pour le retrouver ? Pourquoi ne trouvait-il pas de prétexte pour le rencontrer, le draguer ? Pourquoi était-il resté cloué sur sa chaise-longue sur la terrasse avec Soda et ses gardes du corps discrètement répartis autour de lui ? Pourquoi ? Probablement parce que, trop habitué à traiter les garçons qu'il désirait comme des objets, Kazunari avait bien compris que ce garçon était plus qu'un objet ! Il devait être conquis, courtisé, aimé. Il ne devait pas être pris, utilisé et jeté. Kazunari l'avait compris tout de suite. Il aurait peut-être été préférable de l'oublier, pensa Kazunari avec regret. Celui-là n'était pas pour lui. Il avait probablement une petite amie et n'avait pas la plus petite idée de la possibilité de faire l'amour avec un homme... Oui, il était préférable de ne plus y penser. Et puis, au fond, les garçons qu'il trouvait dans les bars gays et qui cherchaient seulement un client ou une aventure lui suffisaient. Au moins, ceux-là savaient y faire et ne présentaient pas de complications inutiles. "Allons-y, Soda !" dit-il à l'improviste, sèchement. "Déjà ? Bon, bon. Comme tu veux. Ne fais pas cette tête là ! Mais tu avais dit que tu voulais attendre Hiroshi." "Je ne sais même pas s'il va vraiment venir. Il est avec sa nouvelle copine aujourd'hui. Si tu crois qu'il pense encore à moi... Allons-y !" Soda fit un signe aux autres et ils descendirent à l'étage inférieur de l'établissement où les Yamaguchi avaient leur salon particulier. Kazunari se doucha, mit un complet crème, monta dans sa décapotable et retourna chez lui. A part les serviteurs, aucun autre membre de la famille n'était là. Il alla dans sa chambre et ouvrit le shoji donnant sur le jardin. Il alluma la télé mais ne la regarda pas. Desserrant sa cravate, il s'assit sous la véranda et alluma une cigarette. Ce jardin était plein de souvenirs pour lui. Le shishi odoshi, le basculeur à eau en bambou qui battait implacablement les secondes depuis longtemps avant sa naissance. Ce son omniprésent faisait partie de tous ses souvenirs, même les plus reculés. Mais un souvenir en particulier revenait. C'était quand son père l'avait surpris, neuf ans auparavant, avec le fils du jardinier. Ils étaient tous deux complètement nus sur son futon et se suçaient mutuellement... Il avait seize ans et son compagnon quinze. Il n'y avait personne à la maison et aucun des serviteurs n'aurait osé entrer dans sa chambre. Mais son père était revenu à l'improviste et ils ne l'avaient pas entendu arriver. Pour quelque étrange raison, il avait voulu parler à son fils et était entré. Il avait enlevé sa ceinture, et les avait fouettés avec un calme féroce, en cadence au rythme du shishi odoshi. Quand il fut fatigué, il dit au jardinier d'éloigner son fils. Il se moquait d'où il l'enverrait à condition de ne jamais le revoir dans sa maison. Et il essaya d'obtenir de son propre fils la promesse qu'une telle chose ne se reproduirait pas Mais Kazunari avait découvert, au moins deux ans auparavant qu'il n'était attiré que par son propre sexe et le fils du jardinier n'était pas le premier avec lequel il couchait. Il n'avait aucune intention d'abandonner et le dit nettement à son père. La seule réponse de son père fut de donner l'ordre à deux de ses hommes de suivre son fils et de ne le laisser seul en aucune circonstance sauf quand il entrait à l'école. Pendant qu'il était à l'école, ils attendaient dans leur voiture pour être sûr que le garçon ne s'échappe pas. Alors Kazunari avait cherché une paire de copains dans l'école. Il allait avec eux baiser dans les toilettes. Toujours deux, parce que, comme ça, pendant qu'il en baisait un dedans, l'autre faisait le guet dehors. Puis ils échangeaient leurs places. Une baise ne lui suffisait pas, au contraire, la première ne faisait que l'exciter.
"Mon pauvre père, tu pensais que tu serais plus fort et plus finaud que moi..." dit-il à voix basse en écrasant la cigarette qu'il venait d'allumer dans le cendrier en cristal et en se levant. Après la mort de son père, il avait conclu un arrangement avec sa mère. Tant qu'il ne ramenait pas ses conquêtes à la maison, il pouvait faire ce qu'il voulait, avec discrétion. Aussi, à dix-sept ans, il avait pris un studio dans le centre, petit mais élégant, meublé avec tout le confort... Soda lui ramenait un garçon qu'il avait choisi dans un des bars gays de la ville. La première fois que Soda était entré dans un bar gay, il avait eu honte à mourir. Après, ça l'avait amusé, et il était devenu copain avec tous les prostitués, même s'il était marié et n'aimait que les femmes. Et il ne dédaignait pas de se faire occasionnellement sucer par un des garçons qu'il ramenait dans sa voiture à Kazunari. Le même Soda qui attendait maintenant ses ordres dans la cuisine où il était sûrement en train de courtiser la nouvelle aide du cuisinier, une robuste fille de la campagne de vingt ans. Il prit le téléphone et appela la cuisine. Soda répondit immédiatement. "Apres le dîner, on ira à l'Adon." dit Kazunari. "D'accord, chef. T'as quelque chose de particulier en tête ou tu préfère quelque chose de nouveau ce soir ?" demanda le sbire qui ne disait jamais 'quelqu'un' mais toujours 'quelque chose' en parlant des garçons des bars. "S'il est là, j'aimerais Ken. Sinon, un nouveau. On verra." "D'accord, chef. Veux-tu dîner dans ta chambre ?" "Non, je mangerai avec la famille s'il y a quelqu'un d'autre." Choisissant soigneusement ses vêtements, Kazunari se changea en prévision de la sortie du soir. Même s'il s'agissait souvent de gigolos, il aimait être bien vêtu et, par-dessus tout, porter des sous-vêtements élégants. Selon sa philosophie, même une baise, devait être faite avec art et appréciée.
Ken était un magnifique jeune homme, et pas un gigolo. C'était probablement la raison qui le faisait préférer aux autres garçons. Il allait au lycée, et y était craint et respecté par tous. Il s'était imposé aux autres grâce à sa force et son intelligence. Kazunari l'avait rencontré pour la première fois en allant dans l'école de son petit frère Tomoya regarder un match de basket contre un autre établissement. Ce dernier jouait dans l'équipe dont Ken était capitaine et il lui plut immédiatement. Il se renseigna sur lui et trouva que c'était le fils du propriétaire d'un bar à sushi. Après le match qui avait été gagné par l'équipe de son frère, il vint au vestiaire, apparemment pour féliciter son frère, mais en vérité pour rencontrer ce Ken qui avait excité son désir. Il dragua le garçon et le trouva, en plus d'être beau, attirant avec son air effronté de petit chef. Il l'invita à prendre un pot pour célébrer la victoire. "Attendons-nous ton frère ?" demanda tranquillement Ken. "Non, seulement toi et moi. Je voudrais te connaître mieux. Tu m'intrigues." "D'accord." Ils burent puis Kazunari l'invita dans son studio. Le garçon accepta volontiers. Une fois là, Kazunari ne perdit pas de temps. Il alla droit au but et mis une main entre les jambes de Ken et lui massa la braguette. Ken sauta sur ses pieds. "Hé ! Tu me prends pour qui ? Je suis pas une tapette, tu sais ! Si tu t'es mis des idées en tête..." dit-il d'un ton belliqueux à Kazunari en le regardant d'un air furieux, sur la défensive. "Du calme ! Je sais que tu n'es pas une tapette, sinon je n'aurais même pas essayé. Tu es un vrai homme, c'est pour ça que tu me plais." "Tu délires ! Je ferais mieux de partir." "Non. Maintenant déshabille-toi." dit Kazunari sûr de lui. "Tu es fou ! Boire te fait toujours cet effet là ?" Kazunari l'attrapa par le bras et l'attira vers lui, et lui dit calmement, d'un ton amusé, "Allez, déshabille-toi, je vais te le faire aimer." Ken l'attaqua d'un mouvement de karaté, mais depuis sa plus tendre enfance, Kazunari était entraîné aux arts martiaux et y était expert. En quelques mouvements rapides, il l'esquiva et l'immobilisa. "Mon gars, je peux te forcer comme je veux. Pourquoi n'acceptes-tu pas sans faire des manières ? Je t'ai dit que je veux te faire amuser. Déshabille-toi si tu ne veux pas que je le fasse." "Essaye !" répondit le garçon d'un air de défi. "Très bien." répondit Kazunari. Et, restant calme et posé, il retourna Ken dans ses bras comme une poupée de chiffons, et sans arracher le moindre bouton ni faire une déchirure dans ses vêtements, il le déshabilla puis se mit nu à son tour. Ken se débattait furieusement, de toutes ses forces, même si c'était en vain. Quand il vit le corps nu de Kazunari, couvert, des épaules au milieu des cuisses par un tatouage artistique, coloré, il se calma soudain. "Tu es un yakuza !" dit-il d'une voix étouffée, pleine de crainte et de respect. "Oui." répondit le jeune homme tranquillement. "Important ?" demanda Ken, effleurant du bout des doigts le complexe dessin qui couvrait la peau de l'homme comme un costume ajusté. "Assez." répondit l'autre en le regardant avec désir. Kazunari était excité, mais remarqua que Ken avait également une érection. Il rit malicieusement, "Tu dis que tu ne veux pas, mais ta queue ne dis pas pareil." Abandonnant la lutte, le garçon répondit d'une expression revêche, "Je ne l'ai jamais fait, jamais avec un homme." Le tenant toujours de manière à l'empêcher de s'échapper, il commença à le caresser sur tout le corps. "Tu vas voir, tu vas aimer. Détends-toi, mon gars." "Je n'ai pas le choix. Tu es trop fort... Alors baise-moi et laisse-moi partir. Mais au moins, tais-toi." "Non, je veux que tu me le demandes. Je ne veux pas te violer, même si ça me serait facile. Je veux que ça te plaise, je te l'ai dit." "Oh, merde, qu'est-ce que tu veux de moi ? Que je dise que j'aime ?" "Non, pas avant, mais après." répondit Kazunari amusé, en continuant à le caresser et à l'exciter petit à petit. Et progressivement, il relâcha son étreinte, même s'il était prêt à le coincer s'il tentait de s'échapper, mais le garçon ne tenta rien. "Vraiment, tu ne l'avais jamais fait ?" "Bien sûr que non, jamais avec un autre homme." "Mais maintenant, tu n'as pas envie d'essayer avec moi ?" Ken resta un moment silencieux. Il restait tendu et immobile sous les caresses de plus en plus précises de l'autre et puis il poussa un léger soupir. "Tu es un démon. Tu m'excites malgré ce truc que tu frottes sur moi. Tu m'en donnes envie... probablement parce que ça fait un mois que j'ai pas baisé..." murmura Ken et sa main descendit pour empoigner le membre de Kazunari et le massa pendant un bon moment avant de dire, "Qui aurait pu penser que je me retrouve nu avec une bite dans la main ?" "Et ça ne te plait pas ?" demanda Kazunari en effleurant les petits seins sombres et durs, faisant frissonner le jeune homme des pieds à la tête. "C'est bizarre, mais... si." dit Ken en commençant à masturber Kazunari tout en regardant le membre du jeune homme avec fascination. Puis sans le regarder dans les yeux, à voix basse, il dit, "Et je suppose que maintenant, je dois la sucer et qu'après, tu me la mettras dans le cul, c'est ça ?" "Qu'en penses-tu ?" demanda Kazunari en poussant doucement, mais fermement la tête du garçon vers son pubis. "C'est bien ce que je pensais..." soupira le garçon et il se baissa, résigné à lécher le pieu de chair dure qu'il avait en main. Alors Kazunari se retourna sur le tapis et se mit lui aussi à sucer le membre dur et droit du garçon. Ken gémit. Il était la proie du plaisir et, à son tour, il commença à sucer celui du jeune homme avec ardeur. Quand Kazunari sentit que Ken commençait à perdre le contrôle, il le retourna et se mit à le lécher en connaisseur entre ses petites fesses dures. "Oh, ça..." gémit le garçon en poussant son bassin de manière à mieux sentir les incroyables coups de langue. Il savait ce qui suivrait ce léchage, mais ne s'en préoccupait plus. Il était vraiment totalement excité. "Détends-toi. La première fois peut-être un peu douloureuse, mais après tu verras que tu aimeras. Détends-toi, Ken." Lui dit-il retournant de nouveau le garçon et le préparant pour la pénétration. "Plus tu te détendras, moins tu auras mal..." "Vas-y. Dépêche-toi." répondit Ken renfrogné mais excité. Et Kazunari le prit. Il ne fut pas surpris par le fait que Ken ne se plaigne pas quand il le pénétra en une série de fortes poussées avant de vaincre la résistance du canal incroyablement étroit, même s'il se trouva trahi par une courte contraction douloureuse de tous les muscles du corps. Il savait que Ken était un garçon coriace et ça le rendait encore plus désirable. Il ne fut même pas surpris par la docilité avec laquelle Ken accepta le vigoureux martèlement qui suivit. Le garçon acceptait l'inévitable en un vrai homme. Il fut étonné quand le garçon commença à gémir bruyamment. "Oh, je vais jouir, oohh, jouiiiir... aaah... ah... ooooh.... oooh... aah, jouiiiiir !" et déchargea contre le matelas sans même s'être touché. Il frissonna intensément pendant que Kazunari se vidait en lui, pleinement satisfait d'avoir maté ce petit coq et d'avoir pris sa virginité. Après, tout en se rhabillant, Ken était silencieux et morne, presque boudeur. Kazunari tenta de le faire parler, mais le garçon ne répondait que par monosyllabes. Et puis Ken lui demanda s'il était libre de partir. "Je vais te faire reconduire dans ma voiture." dit Kazunari. "Par un de tes larbins? Non merci. Autant prendre le bus." "À bientôt." dit le jeune homme à la porte. Ken ne répondit pas et descendit les escaliers en vitesse, quatre à quatre, sans prendre l'ascenseur. Il fuyait presque. Mais ils se revirent et ce fut le même Ken à qui il avait donné son téléphone qui l'appela et lui demanda, d'un air à la fois timide et effronté de le baiser de nouveau. Ils se revirent souvent. Un soir, Kazunari conduisit Ken à l' Adon et le garçon commença à chercher des partenaires. Il avait été totalement converti à l'amour entre homme, même si Kazunari pensait qu'il n'avait pas complètement abandonné les filles. Quand ils se rencontraient à l'Adon, Ken acceptait toujours ses invitations sans problèmes. Maintenant qu'il avait pleinement accepté sa sexualité, il participait avec un plaisir avide aux rencontres érotiques avec Kazunari et se livrait sans réticences au jeune homme avec un plaisir évident. Parfois, Kazunari avait pensé lui proposer de se joindre à la famille, mais, jusqu'alors, quelque chose l'en avait dissuadé.
Ce soir, tous étaient présents pour le dîner, même le mari de sa sœur aînée et l'avocat de la famille. Kazunari sentit immédiatement qu'une affaire importante se tramait. "Alors, Eguchi, nous devons vraiment conclure ce contrat avec Matsuda ?" demanda sa mère dès qu'ils furent assis à table. "Madame, si nous renonçons à ce contrat, c'est Oshima qui le prendra et ça ne nous convient pas qu'il se renforce maintenant." "Oshima ? Ça serait le comble ! Ce porc !" dit Tomoya surexcité. Hiroshi lui lança un regard dur. Tomoya se tut mais garda son expression belliqueuse. "Est-ce que ça signifie que nous n'arriverons pas à prendre le contrôle de Matsuda ?" "Nous l'aurons vite, Madame, mais pas assez pour obtenir le contrat, et après, ça sera juste plus difficile." "D'accord, je comprends. Alors, nous devons conclure." dit Michiko. "Mais Matsuda hésite encore, ils veulent évidemment augmenter leur prix. Ils essayent de nous faire comprendre qu'ils ont reçu de meilleures offres." "D'Oshima, c'est ça ?" demanda Tomoya brutalement. Hiroshi lui donna un coup de pied sous la table. Kazunari en fut amusé. Hiroshi était froid et rationnel. Tomoya était impétueux, comme d'habitude. Hiroshi trouvait énervante la nature volcanique de son petit frère. "Bien, faisons comprendre aux Matsuda que soit ils acceptent notre offre, soit ils risquent de ne plus pouvoir accepter aucune autre offre." dit sèchement Michiko en avalant une huître. "Nous lui avons déjà mis la pression, mais..." dit l'avocat. "Kazunari, demain matin, tu iras rendre visite au Président de Matsuda, Monsieur Nakamura et tu lui feras entendre raison." "Je peux utiliser la manière forte ?" demanda tranquillement le jeune homme en étudiant l'expression de sa mère. En fait, il savait très bien que plus que les mots, c'était l'expression qui comptait. "Rien de personnel. Malheureusement les petits hommes ont parfois une âme de martyr. Trouve ce qui compte pour lui..." "On pourrait enlever un de ses enfants." dit Tomoya et il reçut un autre coup sous la table de son frère qui dit, "Tu n'as pas compris ? Kazunari va s'en occuper. Tais-toi donc une bonne fois !" "Kazunari, toujours Kazunari, juste parce que c'est le plus vieux." ronchonna Tomoya. "J'ai dix-huit ans, quand est-ce qu'on me fera faire quelque chose, Maman ?" "Quand tu montreras un peu plus de maturité." dit Hiroshi. "Tu n'es pas ma mère !" rétorqua vivement Tomoya. "Ça suffit !" coupa Michiko. Pour détourner l'attention de Tomoya, Ryuta, le mari de Naoko demanda, "Kazunari, as-tu besoin d'aide ?" "Non, pas pour le moment. Si demain il ne signe pas, alors peut-être..." "As-tu un plan ?" demanda Hiroshi. "Un camion rempli d'explosifs garé dans le parking souterrain de la tour Matsuda, je pense." répondit doucement Kazunari Tomoya s'illumina, mais les autres le regardèrent, perplexe. Ce n'était pas la méthode habituelle de Kazunari. Il sourit imperceptiblement à la réaction des autres et continua. "Et une petite promenade touristique pour Monsieur Nakamura de son bureau jusqu'à ce camion, juste pour lui montrer qu'il ferait mieux de signer avec nous avant de ne plus être capable de signer avec personne. Si nous pouvons garer un camion dans son sous-sol si bien gardé, nous sommes capables de mettre ce que nous voulons où nous voulons." conclut Kazunari. Ils discutèrent encore un peu, puis, vers onze heures du soir, Michiko leva la séance. Comme Kazunari allait donner ses ordres à Soda, Tomoya s'approcha de lui. "Pourquoi tu ne lui mets pas une charge de dynamite dans ses toilettes ? Ce gars tient plus à son cul qu'à sa tour, je pense !" murmura rapidement Tomoya et il alla prendre sa moto au garage. "Es-tu prêt, Soda ?" "Bien sûr, chef. Qui prenons-nous avec nous ce soir ?" "Choisis-en deux. Et assure-toi qu'ils seront présentables là où nous allons. La dernière fois, ils avaient l'air de deux flics." "Chef, s'ils vous entendaient, ils seraient furieux !" "C'est pas de ma faute s'ils ont tué l'ambiance." Cette nuit là, Ken n'était pas à l'Adon. Kazunari choisit un garçon balaise, assez grand pour faire un joueur de base-ball, avec un regard dur. Il adorait mater ces jeunes taureaux dans son lit. Il désigna le garçon à Soda et dit à un autre de ses hommes de le conduire dans son studio. Quand l'étalon arriva, Kazunari qui ne portait que son yukata, ordonna au garçon de se déshabiller. Le garçon obéit en souriant et quand il fut complètement nu, il astiqua son gros instrument jusqu'à complète érection, et demanda, sûr de lui, "Elle te plait ? Pourquoi tu ne le dis pas ? Où veux-tu que je te la mette ?" Kazunari sourit et dit, "Pas mal, mais... pour commencer, tu peux te baisser, et la rendre belle et glissante parce que je vais te la fourrer dans ton petit cul." Et il laissa glisser son yukata de ses épaules et montra au garçon sa propre érection. "Eh ! Non ! Je ne la prends pas, je la mets seulement." dit le garçon avec un ton suffisant. "Tu veux parier ? Et tu auras même droit à deux tours !" riposta Kazunari en l'attrapant et en une seule prise, l'immobilisa sous lui. Le garçon tenta de s'échapper, mais Kazunari était plus fort et plus habile et bientôt il comprit qu'il n'avait rien à dire. Kazunari excita alors le garçon jusqu'à le plier complètement à sa volonté et quand il commença à le pénétrer, le petit dur abdiqua complètement. Kazunari glissa en lui avec une extrême facilité et lui dit en riant, "Je ne suis pas le premier à ce qui semble." "Non... mais je préfère les mettre." "Et qui te la met, que je puisse la rentrer si facilement ?" Le garçon ne répondit pas. Kazunari jouit longuement de lui. Puis il fit aussi jouir le garçon, et pendant qu'il se détendait avant le deuxième tour, il lui répéta sa question. Le garçon répondit alors, "Mon entraîneur de boxe. Contre mon cul, il me file un gamin à mettre pendant qu'il m'enfile." "Une partie à trois ?" "Oui." "Et tu es au milieu ?" "Oui." répondit en riant le garçon en caressant le membre du jeune homme qui se dressait de nouveau. Et il demanda, "Tu veux vraiment remettre ça ?" "Bien sûr, tu me plais." "Si j'avais su que ça se terminerait comme ça, j'aurais amené un gamin avec moi. Tu te fais pas mettre, pas vrai ?" "Tout juste ! Mais avec l'argent que mes hommes vont te donner, tu pourras te payer une paire de gamins, et même plus si tu veux." dit Kazunari en se positionnant pour prendre de nouveau le garçon avec une ardeur renouvelée. Oui, il aimait vraiment mater ces petits coqs qui jouaient les machos... et plus ils prétendaient être des hommes, plus il appréciait de les soumettre.
Kazunari n'avait voulu personne avec lui et il avait eu raison. Nakamura avait été impressionné que le jeune homme arrive seul. Il n'avait ni élevé la voix ni proféré de menaces. Nakamura avait été convaincu en moins de quarante-six minutes de conversation "amicale". Sans même qu'il faille de lui montrer le camion plein d'explosifs dans le parking souterrain. Et maintenant, Kazunari sortait du bureau du président au vingt-septième étage de la tour avec le contrat signé dans la poche. Ses hommes l'attendaient dans le hall, mais Kazunari décida de monter d'abord sur la terrasse pour regarder le panorama. Il avait entendu dire qu'il était magnifique et ne l'avait pas encore admiré. Il prit son téléphone portable et appela Soda au rez-de-chaussée, "C'est fait. Je monte en haut voir la vue et puis je descends." "On doit monter ?" "Non." Au centre du dernier étage, il y avait un bar entouré d'un jardin terrasse entouré de baies vitrées sur les quatre côtés du bâtiment. Le panorama était vraiment splendide. Cette tour était la plus haute de la ville que sa famille dominait, presque incontestablement depuis la dernière guerre avec le clan d'Oshima. D'après sa mère, les Oshima devaient être éliminés, mais pas par une guerre sauvage comme le suggérait Tomoya. Il suffirait d'éroder le petit territoire qu'ils dominaient. Ce mouvement avec Matsuda réduisait grandement les possibilités des Oshima et Kazunari était très heureux à cette pensée. Il ne reculait jamais, mais comme sa mère, il préférait des méthodes discrètes et élégantes, sans violence et sans massacres inutiles, même si en fait c'était lui qui avait provoqué la dernière guerre, cinq ans plus tôt. Involontairement, ou pour mieux dire, sans prévoir qu'un banal accident pouvait déclencher cette réaction en chaîne, Seule la témérité de sa mère avait su terminer cette guerre. Kazunari poussa un léger soupir et décida de redescendre. Il se dirigea tranquillement vers les ascenseurs et attendit en face de celui du milieu dont la les voyants indiquaient l'arrivée prochaine... En sortirent des familles avec enfants, des touristes, des gens comme lui qui voulaient admirer le panorama, et puis... "lui". Il le reconnut immédiatement. C'était le garçon qui avait émergé de la houle paisible moins de vingt-quatre heures auparavant. Maintenant il portait un pantalon souple vert d'eau et une chemise paille qui cachaient les formes de son corps parfait. Mais le faciès serein était indubitablement le sien, même s'il portait maintenant des lunettes. Le garçon allait passer en face de lui et Kazunari pensa qu'il lui aurait suffi de tendre la main pour le toucher. Il sentit un désir brutal, brûlant, pour le garçon, une pulsion violente et irrationnelle de le prendre dans ses bras et de l'embrasser, là, devant tout le monde. Jun était juste passé devant Kazunari et regardait la vue par la fenêtre quand l'enfer se déchaîna. Un brutal et très violent tremblement de terre. Des cris de panique et le fracas des verres et des bouteilles qui tombaient du bar en explosant sur le sol emplirent l'air. Kazunari vit le garçon pâlir et se précipiter instinctivement vers le plus proche ascenseur encore ouvert. La secousse, ou plutôt le train de secousses se poursuivait brutalement. Kazunari se lança et bloqua le garçon de derrière. Les gens courraient dans tous les sens comme des souris affolées. Kazunari poussa Jun contre un pilier de béton. "C'est plus sûr ici." dit-il. Une expression épouvantée dans les yeux, le garçon se débattait pour fuir, mais Kazunari le tenait fermement dans ses bras. Il bloqua ses jambes avec les siennes et se laissa tomber à terre. "Du calme, du calme, c'est presque fini." dit Kazunari. Quand il se rendit compte que le tremblement de terre était fini, Kazunari s'aperçut qu'il présentait une vigoureuse érection, indubitablement causée par l'étreinte avec laquelle il avait saisi le garçon paniqué, et qu'il la poussait contre lui, involontairement. Embarrassé, il relâcha le garçon et ils se relevèrent. Il entendit un bruit sec venant de sous sa chaussure. Il avait marché sur les lunettes du garçon, les cassant. Il se baissa pour les ramasser. "Oh, je suis désolé ! Excuse-moi J'ai cassé tes lunettes." "C'est pas grave..." "Tu ne devrais pas monter dans un ascenseur pendant un tremblement de terre. C'est le pire endroit où se tenir." Kazunari était gêné et pour se justifier, il tendit le bras qui tenait les lunettes cassées. "Je sais, mais je n'étais pas très lucide à ce moment." répondit un peu honteusement le garçon à voix basse. "J'ai cassé tes lunettes. Je vais t'en acheter une autre paire." "Ce n'est pas votre faute, vraiment, ça ne fait rien. Merci." "Non, non, je veux les remplacer. As-tu le temps maintenant ? On peut aller ensemble chez un opticien." "Ne vous inquiétez pas, vraiment." insista le garçon. "Allons-y." dit résolument le jeune homme en le prenant par le bras pour le conduire vers l'ascenseur. "Est-ce que l'ascenseur est sûr, maintenant ?" demanda Jun avec un sourire incertain. "Je pense que oui, mais de toutes façons, on ne peut pas attendre ici jusqu'à la fin des temps." Dans le hall d'entrée, Soda allait s'approcher mais Kazunari lui fit signe de l'œil qu'il ne voulait pas l'avoir dans les jambes et sortit dans la rue avec Jun. Soda fit un signe aux autres et suivit discrètement son patron et le garçon sans les perdre de vue ni se faire remarquer. "Nous ne nous sommes même pas présentés. Je suis Yamaguchi Kazunari." dit-il en souriant. "Oui, et moi je suis Takeda Jun. Enchanté." "Travailles-tu ? Non, tu dois être étudiant, c'est ça ?" "Première année d'université en littérature." "Et ça te plait ?" "Beaucoup." "Oh ! Voilà un opticien, entrons." "Celui là est bien trop élégant. Ça doit être un magasin cher." "Mais c'est pour moi, ne t'inquiète pas." "Je suis désolé de vous donner tant de tracas." dit le garçon d'un ton incertain, mais il le suivit dans le magasin. "Choisis le modèle que tu préfères, et ne t'inquiète pas du prix. Je pourrais me permettre d'acheter toute la boutique, si je voulais." dit Kazunari sur le ton de la plaisanterie. Soda et les autres restaient à l'extérieur du magasin, avec l'air de faire du lèche-vitrines et d'admirer les différents styles de lunettes exposés dans la vitrine. Kazunari regardait le garçon avec intérêt, curiosité et un désir croissant. Le destin le lui avait littéralement jeté dans les bras. Serait-il maintenant capable de ne pas le laisser s'échapper ? "Ce style te va bien." dit-il à Jun. "Elles sont très belles..." "Alors celles-là, avec les meilleurs verres. Quand seront-elles prêtes ?" demanda-t-il au vendeur en lui tendant les montures. "Pour demain six heures, Monsieur ?" "Très bien. A quelle heure fermez-vous ?" "A huit heures, Monsieur." "Très bien. Nous serons là juste avant huit heures... Ça te va, Jun ?" "Je peux venir seul, je vous remercie." "Non, nous irons ensemble." dit Kazunari en se dirigeant vers la caisse avec sa carte de crédit. Pendant qu'ils sortaient, Kazunari dit à Jun, "Tu ne pourrais pas me dire tu ? Tu me fais me sentir vieux..." "Comme tu veux, merci. Mais vieux, toi, Kazunari ? Quel âge as-tu ? Vingt quatre ?" "Vingt-cinq. Et toi, dix-neuf ? C'est ça ?" "Oui. Nous ne sommes pas si éloignés en âge, non ?" dit Jun avec un doux sourire. Kazunari se sentit fondre. Il aimait ce sourire et l'aurait aimé pour lui tout seul. "Puis-je t'offrir quelque chose ? Veux-tu que nous allions dans un café passer un moment ensemble ?" "Avec plaisir. Mais tu n'as rien de plus urgent à faire ?" "Non. Je viens de faire de bonnes affaires et je veux les fêter, avec toi. Viens, on va prendre ma voiture." Il conduisit jusqu'à un bar élégant qui appartenait à un des homme de sa famille sur une colline juste à la sortie de la ville. Pendant le court trajet, ils bavardèrent. Soda et les autres les suivirent en voiture en poussant un soupir de soulagement. Ils étaient en territoire sûr. Soda avait immédiatement reconnu le garçon et compris que son patron le draguait. "Celui d'hier ne lui a pas suffi..." murmura-t-il en secouant la tête. Son voisin lui demanda, "Qu'est-ce que tu dis, Soda ?" "Rien, rien. Regarde la route." Kazunari fut reçu au bar avec beaucoup de courtoisie et de respect. Il demanda un salon privé au second étage et y conduisit Jun.
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