SURGI DE LA MER CHAPITRE 4 - LE FUTON DOUBLE

Ils s'habillèrent et allèrent manger. Avant le dîner, Shinji demanda à la patronne s'ils pouvaient utiliser les bains du ryokan pour laver le sel de leurs corps. "Oui, bien sûr, il est prêt. Il n'y a personne, vous pouvez vous détendre sans crainte." dit la femme.

Minoru eut l'impression que la patronne du ryokan se doutait de la nature de leurs relations, mais que ça ne lui posait pas de problèmes. Même si elle comprenait, elle ne paraissait pas y voir de malice et encore moins avoir de critique.

Dans le bain, après s'être soigneusement lavés et rincés, ils se plongèrent dans l'eau tiède. Shinji fit s'asseoir Minoru entre ses jambes, le dos appuyé contre sa poitrine, et lui caressa doucement le corps.

"Comme ça, tu vas m'allumer." protesta joyeusement Minoru en sentant l'érection pousser contre ses reins.

Shinji, sous l'eau, posa une main sur le sexe du garçon et l'autre sur sa poitrine et se pencha en avant pour l'embrasser doucement.

"Toi aussi tu m'allumes. Allons vite manger, et puis on rentrera à la maison."

"Et là, je serais à toi..." soupira béatement le garçon.

"Et là tu seras à moi." reprit en écho Shinji d'une voix rêveuse.

Ils se séchèrent mutuellement, s'embrassant sur tout le corps. Seul, le fundoshi serré qu'ils portaient sous le yukata cachait l'érection qui n'était plus visible. Ils allèrent manger. Ils se regardaient l'un l'autre, souriants, bien conscients de leur désir mutuel. Après le repas, la patronne s'arrêta pour bavarder un moment avec les deux jeunes. Minoru était de plus en plus convaincu qu'elle savait à leur sujet, surtout quand elle dit, "Je suis contente que Shinji ait trouvé un vrai ami. Il était si seul, ici, au village. Mais maintenant, il a Minoru-san. Vous êtes beaux à regarder, tous les deux. Il était évident que vous allez bien ensemble."

Ils rentrèrent chez Shinji. Le jeune homme alluma les lanternes, et, sans un mot, passa derrière Minoru et lui enleva ses vêtements. Puis il s'accroupit devant Minoru et commença à le lécher entre les jambes. Minoru le fit coucher sur le côté et le rejoignit dans un soixante-neuf. Shinji comprit et il se sucèrent et se léchèrent l'un l'autre, détendus, se caressant mutuellement.

"Prends-moi, Shinji. Fais-moi tien." demanda Minoru en frissonnant, se laissant partir en arrière. Le pêcheur poussa un coussin sous les reins du garçon qui releva les jambes contre sa poitrine et lui tendit le tube de gel. Le jeune homme lui étala du gel sur son petit trou, et poussa un doigt dedans, comme le lui avait fait Minoru, préparant le garçon à le recevoir. Le garçon frissonna de nouveau, goûtant le doigt qui annonçait un visiteur bien différent.

"Tu aimes, Minoru ?" demanda anxieusement le jeune homme.

"Oh oui ! Prends-moi !"

Shinji lubrifia soigneusement son membre, long et épais, et le pointa vers le trou impatient. Le garçon se détendit complètement, attendant la poussée qui ne fut pas longue à venir. Il sentit le passage commencer à s'ouvrir. Elle était vraiment grosse, la plus grosse qu'il ait jamais prise, et c'était un peu douloureux. Mais le plaisir et le désir de l'accueillir étaient tels que Minoru haletait. "Pousse, plus fort ! N'aie pas peur de me faire mal !"

"Il n'est pas trop gros ? Il a de la peine à rentrer, je le sens." dit Shinji, hésitant. Mais Minoru lui plaçant les mains sur les fesses, le tira vers lui de toutes ses forces. Shinji s'enfonça en lui, gémissant, "Ooooh, c'est... c'est bon, Minoru. C'est bon..." haleta-t-il, tremblant d'émotion.

"Vas-y. J'aime aussi. Allez, fais-la moi sentir, bouge, fais-moi jouir. et jouis-en, vas-y..." supplia Minoru.

"Tu aimes vraiment ? Je crois que j'entre au paradis !"

"Oui, Shinji, c'est vraiment bon. Allez... plus fort... vas-y..."

Alors le pêcheur, saisissant les hanches du garçon, commença à le pomper, d'abord avec une sorte de précaution, puis, voyant l'expression béate de son ami, avec une vigueur croissante. "Ooooh, c'est... c'est... trop bon, comme ça... j'aime ça, Minoru, c'est beau... tu es à moi ! Oui, tu es à moi..." murmura-t-il avec une émotion profonde, se laissant partir dans une vigoureuse chevauchée, pleine de passion, provoquant ainsi un plaisir intense dans le corps du garçon. Minoru admirait les muscles puissants du beau pêcheur se tendre et se relâcher à chaque poussée, dans une sorte de danse érotique et savourait sa vigoureuse et massive présence en lui. Bien meilleure qu'Akira et tous les autres. Celui-là était vraiment un mâle, c'était vraiment être possédé, pénétré, pris ! Le plaisir évident que ressentait Shinji se propageait, ajoutant à son propre plaisir. Shinji continuait à le pilonner avec vigueur, se penchant pour embrasser ses lèvres et leurs langues jouaient ensemble. Minoru posa une main sur l'épaule du beau mâle en rut, lui caressant le dos et de l'autre massa son propre membre, le poussant pour frotter le ventre plat et tendu du beau pêcheur passionné.

Le corps de Shinji commença à être saisi de puissants frissons, annonçant l'orgasme imminent. De fait, le rythme profond et régulier se dérégla, devient erratique, mais plus passionné. Le jeune homme se mit à émettre de longs et sourds râles, se tendit, tendit, tendit, comme s'il essayait désespérément de résister à l'explosion qui se préparait en lui, puis il céda soudainement, donnant une forte poussé et déchargeant dans les entrailles du garçon, pendant que Minoru aussi se vidait entre leurs corps serrés, frénétique et heureux.

Ils se laissèrent aller, épuisés, sur le futon, toujours étroitement enlacés, se détendant petit à petit. Alors Shinji murmura: "Minoru-chan, c'est trop beau ! Comment vais-je faire, sans toi, les jours, les semaines prochaines ? Maintenant que je sais comme c'est bon ! Je t'aime tant ! Te sentir en moi, me sentir glisser en toi, boire ta semence qui a un tel goût de mâle, te remplir de la mienne. Et puis nous tenir dans les bras, nous caresser, nous lécher, s'embrasser tous les deux. Je ne sais pas quelle émotion est la plus forte, la plus belle."

"Oh, Shinji ! Pour moi aussi, ça sera très dur. Tu es un merveilleux amant. Tu es l'amant idéal !"

"Toi aussi, même dans mes plus beaux rêves, je n'imaginais qu'il puisse exister une personne comme toi, et que je pourrais la rencontrer un jour. Pourquoi sommes-nous si éloignés ? Reviendras-tu encore me voir ? Tu viendras ? Tu ne te fatigueras pas de moi ?"

"Bien sûr que je reviendrai et que je ne me fatiguerai pas de toi ! Mais toi ?"

"Tu es la chose la plus merveilleuse de dans ma vie, Minoru. Je serai fatigué de la vie avant d'être fatigué de toi !"

"Bon, faut ranger, maintenant."

"Malheureusement il n'y a pas de bain, ici, chez moi..."

"Avec une serviette humide, ça ira."

"Viens dans l'autre pièce, à l'évier. Je vais te nettoyer et tu me nettoieras."

Le prenant par la main, Shinji le guida dans l'autre pièce, une large cuisine avec un grand évier de pierre. Il prit deux petites serviettes, les mouilla, les tordit et en tendit une au garçon. Ils se nettoyèrent l'un l'autre, longuement, avec délicatesse, se regardant en souriant.

"J'aime te regarder nu." dit Shinji.

"Moi aussi." répondit le garçon.

"Ici, à la maison, on peut toujours rester nu."

"Mais si quelqu'un vient ?" demanda Minoru.

"Il ne vient jamais personne. Et puis on peut garder deux yukatas prêts, comme ça, en une seconde on peut les mettre. Mais personne ne vient jamais. Il n'y a rien à craindre."

Ils revinrent dans l'autre pièce. Ils s'assirent côte à côte sur le futon, proches et à demi enlacés.

"Tu ne vas pas pêcher, cette nuit ?"

"Tu plaisantes ? Je reste ici, avec toi. C'est bien plus important que d'aller pêcher. Et meilleur. Tu n'as pas sommeil ?"

"Non, pas du tout. Oh, j'oubliais, j'ai amené mon appareil photo. On peut prendre de photos, tu es d'accord ?"

"Nu ?" demanda Shinji, "Et puis il n'y a pas trop peu de lumière ?"

"Nu aussi, et puis avec ton fundoshi. J'ai un flash. Et puis on peut en prendre d'autres demain matin. Attends."

Minoru sortit son appareil. Il prit quelques photos de lui, expliqua à Shinji comment en prendre de lui-même, et puis le posant sur le pied, il prit des photos de lui-même avec Shinji, avec le retardateur.

"Tu m'enverras de Tokyo toutes celles où tu es ?" lui demanda Shinji quand il rangea l'appareil.

"Bien sûr. Mais la prochaine fois on en prendra aussi dehors, et aussi sur le bateau."

"Celles où on est nu... que va dire le gars de la boutique ? Ça va pas être bizarre ?"

"Maintenant, c'est tout fait par des machines. Personne ne les verra. Sur les premières que j'ai prises, on avait le fundoshi. Et puis je m'en fiche, je ne le connais pas. Je peux aller dans n'importe quel magasin de Tokyo."

"J'aurais honte quand même, mon corps nu regardé par un étranger."

"Aux bains du ryokan, on se voit tous nus, même les étrangers, non ?"

"Oui... c'est vrai. Et même entre pêcheurs, des fois, on se change en face les uns des autres, sans faire attention. J'aime vraiment ça, te regarder nu. Et puis voir aussi ton petit frère et savoir qu'il est à moi. Je voudrais l'embrasser encore..."

"On a encore plein de temps, plus tard, peut-être. Moi aussi, avant de rentrer à Tokyo, je voudrais goûter encore à ton goût de mâle, embrasser Taro."

"Taro ? C'est qui, Taro ?" demanda Shinji, curieux.

"Ton petit frère. Il a bien un nom ?"

"Et le tien alors ? Comment on l'appelle ?"

"Le mien est plus petit que le tien."

"Mais c'est un ami cher. Yusuke ? On peut l'appeler Yusuke, alors ?"

"Hé, pourquoi pas !" répondit Minoru, amusé.

Ils bavardèrent, plaisantant, se racontant des épisodes de leur vie, se tenant tendrement dans leur bras.

La lune donnait à la mer tranquille une couleur d'argent, et le murmure des vagues accompagnait leur voix douce. Une brise légère entrait par la fenêtre ouverte, caressant leurs corps nus.

Ils recommencèrent à s'embrasser et progressivement leurs membres se mélangèrent de nouveau, jusqu'à ce qu'ils se retrouvent encore unis dans un soixante-neuf passionné. Minoru se sentit délicieusement emporté par la frénésie sexuelle de son splendide pêcheur et par l'explosive sensualité qu'il avait réveillée par cet après-midi ensoleillé, après la plongée.

Combien de fois avaient-ils déjà joui pendant ce jour, se demandait Minoru en se régalant de nouveau entre ses lèvres du membre puissant et frémissant de son compagnon. Il le suçait, le léchait, le mordillait gentiment, suçant parfois un testicule puis l'autre, saisi pas le plaisir profond, intense, pendant que Shinji lui prodiguait les mêmes caresses. Vraiment, il n'y avait pas de comparaison possible avec les expériences précédentes avec ses camarades d'école.

Ils se suçaient tranquillement, sans hâte de jouir. Ils voulaient jouir de l'autre le plus longtemps possible. Comme par un accord tacite, ils se conduisirent l'un l'autre au bord de l'orgasme puis ils ralentirent et firent durer l'intense plaisir.

Enfin, ils ne furent plus capables de se contrôler, de se retenir et ils se laissèrent aller à un doux et tranquille orgasme, relâchant leur crème l'un dans la bouche de l'autre, pas en jets puissants comme les fois d'avant, mais comme le lent mais irrépressible flot d'une rivière en crue, comme la marée qui recouvre la plage.

Le matin arriva et le soleil les trouva encore tendrement enlacés, projetant leur prochaine rencontre.

"Minoru, ne t'en vas pas !"

"Je ne peux pas, malheureusement."

"Je sais, je comprends... mais..."

"C'est l'heure de s'habiller."

"Malheureusement..."

Shinji le conduisit en ville, dans son bateau à moteur. Minoru voulut lui offrir le petit déjeuner dans un bar près de la gare. L'heure de la séparation arriva. Minoru monta dans le car et s'assit près de la fenêtre. De l'extérieur, Shinji le regardait, immobile, silencieux. Tous deux sentaient la tristesse de la séparation.

La porte du car se ferma. Shinji le salua de la main, pendant que le car démarrait. Minoru le vit, immobile jusqu'à ce que le bus tourne et bientôt, il quitta la ville.

Encore un mois d'attente, pensa Minoru, le cœur gros. Et il n'avait pas eu le courage de dire à Shinji qu'il était amoureux de lui et de lui demander s'il partageait le même sentiment. Mais s'il aimait Shinji, qu'était-il prêt à faire pour lui ? Viendrait-il vivre avec lui sur cette petite île perdue, dans cette pauvre maison ? Oui, il viendrait, sans aucun doute. Il deviendrait pêcheur, comme Shinji, si seulement il était sûr d'être aimé par le jeune homme. Il savait qu'il ne pouvait pas lui demander de venir à Tokyo. C'était à lui de bouger. Mais comment réagirait sa famille ? Et puis de toutes façons, il devait d'abord finir ses études, encore un an, un peu moins. Et pendant ce temps, il aurait le temps de comprendre si Shinji l'aimait, ou s'il voulait seulement s'amuser avec lui, comme lui s'amusait avec Akira ou Saburo, sans en être du tout amoureux. Si c'était le cas... et bien, il profiterait du merveilleux pêcheur pendant le temps que ça durerait... en espérant que ça soit long, malgré tout.

Dans le train, il tomba dans un profond sommeil, jusqu'à Tokyo. Une femme assise près de lui le réveilla à l'arrivée. Quelque peu abruti, il prit le métro et alla directement au foyer. Il pensa aller voir si Akira était déjà rentré, mais décida de se mettre au lit, et de nouveau, il s'endormit immédiatement.

Le matin suivant, pendant qu'il se préparait à rejoindre les cours, quelqu'un frappa à la porte. C'était Akira.

"Alors ?" lui demanda son ami en entrant.

"C'était merveilleux. Et comment ça c'est passé, pour toi ?"

"Ah, comme un rêve. Je te laisse juste imaginer ce qu'on a fait, mon Kaoru et moi. Ce gamin, si je le laissais faire, ne lâcherait pas ma queue une seule seconde ! Je n'ai jamais pris autant de plaisir. Mais toi, Minoru, dis-moi."

"Shinji me plait vraiment. Je me sens bien, avec lui."

"Vous avez fait l'amour, non ?"

"Bien sûr. Je suis de plus en plus amoureux de lui. Si tu le voyais, il est si beau que tu tomberais amoureux de lui dans la minute."

"Il n'avait jamais fait l'amour avec un homme, avant ? Et il a tout fait sans problème ? Tout ?"

"Tout. Et il aime et il le fait bien."

"C'est bien. Mon Kaoru aussi. Mais pour lui, ce n'est pas la première fois. Est-ce que tu sais qu'il a commencé à onze ans ? Il a sucé plein de ses camarades de classe. Et au collège, à treize ans, il s'est fait mettre par plein d'autres. Il a de l'expérience. Mais toi, tu as déjà décidé quand tu retourneras à Kojima ? Tu sais, Kaoru a hâte de revenir avec moi à Kanazawa. Dans un lit, c'est mille fois meilleur que debout là bas, au milieu des bateaux."

"Je sais, je sais." répondit Minoru en souriant. "J'y retourne dans quatre semaines, le second dimanche de juillet."

Ils allèrent en classe. Dans l'après-midi, Minoru alla dans une boutique de développement rapide. Quand il eut les tirages, il sépara celles où ils étaient complètement nus, et en choisit une de Shinji et une de lui où ils étaient juste en fundoshi et demanda un agrandissement. Ils seraient prêts le jour suivant. Il revint au foyer. Il regardait tranquillement les images, avec plaisir. Il y en avait de vraiment bonnes. Il prit un crayon et du papier et commença à écrire à Shinji, continuant à regarder les images étalées sur le bureau.


-La saison des pluies arrive bientôt, et la chaleur, ici à Tokyo augmente rapidement.

J'espère que tu prends bien soin de toi pour rester en bonne forme.

J'ai repris mes études, ma vie habituelle, et les heures que j'ai passées avec toi me semblent un rêve. Ici, tout est gris et ennuyeux, et non lumineux et beau comme dans ta belle petite île. De la fenêtre, je ne peux voir que la cour, quelques arbres et des vieux murs. Pas la mer comme quand j'étais avec toi. Cette mer magnifique qui m'a permis de te rencontrer. J'espère que ces quatre semaines avant notre prochaine rencontre passeront vite. Ton sourire me manque et tout le reste de ce que tu m'as donné.

Et puis Taro, ton gentil petit frère, me manque. Je voudrais tellement l'embrasser, jouer avec lui. Si tu avais le téléphone, je pourrais au moins entendre encore ta voix.

J'ai fait tirer les photos et je t'envoie un exemplaire des meilleures dans cette lettre. Au moins, toi aussi, tu pourras les regarder, comme moi maintenant. Et aussi celles où on est tout nu. Aucun problème comme je pensais. Et on pourra en prendre d'autre la prochaine fois.

Est-ce que je te manque comme tu me manques ? Aujourd'hui pendant le cours, je ne pouvais presque pas écouter parce que je pensais tout le temps à toi. Ou plutôt, à nous, ensemble. Je pensais que je devrais m'appliquer d'avantage aux cours de natation, comme ça je serais meilleur et je n'offrirais pas un triste spectacle quand je nage avec toi. Pense juste à ça, quand ils m'ont dit que pour la Golden Week, je devais aller à Kojima pêcher avec un certain Katsuzaka-san, je n'étais pas content ! Je ne savais pas encore que c'était toi. Maintenant je suis content qu'ils ne m'aient pas envoyé sur un gros bateau comme j'avais demandé. J'ai vraiment eu de la chance. Avec ça, je clos ma lettre.

Je me sens comme si j'avais tellement de choses à te dire, comme quand je suis à tes côtés, mais je ne peux pas l'expliquer sur le papier. Je me limite à rêver de toi. J'espère avoir de tes nouvelles rapidement. Je poste immédiatement cette lettre, pour que tu l'aies plus vite. Porte-toi bien.

De Minoru à Shinji.-


Il mit les photos dans une enveloppe, et avec cette lettre dans une autre enveloppe, écrivit l'adresse et alla à la poste.

Sur le chemin du retour, il croisa Saburo. "Oh, Minoru-kun, ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu ! Tu vas bien ?"

"Oui, merci, et toi ?"

"Hé, tu voudrais faire un tour avec moi au hangar à bateaux ?" demanda le garçon à son aîné.

"Non, Saburo-kun."

"Mais j'ai besoin. Je ferai tout ce que tu voudras, tu le sais. Tu viens ?"

"Non, Saburo-kun. Cherche quelqu'un d'autre maintenant." lui dit gentiment Minoru.

"Mais tu es celui que je préfère, tu le sais bien. S'il te plait !"

"Saburo-kun, j'allais toujours avec toi avec plaisir, mais maintenant, je suis amoureux, alors je ne peux plus, tu comprends ?"

"Amoureux ? D'un nouveau ?" demanda le garçon, boudeur.

"Non, hors de l'école. Tu ne le connais pas. Je suis désolé, Saburo-kun. C'était bien avec toi."

"Pour moi aussi. J'aimais bien comment... comment tu le faisais. Tant pis !"

"Tu trouveras d'autres garçons, non ?"

"Oui, bien sûr... Mais si tu changes d'avis..." répondit le garçon en s'éloignant.

Minoru rentra dans sa chambre et commença à travailler. C'était l'année de l'examen final, et il devait terminer avec de bonnes notes, s'il voulait trouver un bon travail. S'il ne décidait pas d'aller pêcher avec Shinji. Et son esprit s'évada des livres pour rêver à son beau pêcheur. Puis secouant la tête, il reprit ses révisions, tâchant de ne pas se laisser distraire. Mais c'était loin d'être facile.

Le jour suivant, Akira lui demanda ce qu'il avait.

"Rien, pourquoi ?"

"Je te connais. C'est pas vrai qu'il n'y a rien. Tu es bizarre, tu as la tête ailleurs. Ah, tu penses à lui ?"

"Mhhmh."

"Tu es fou amoureux, hé ?"

"Mhhmh."

"Mais qu'est-ce que tu vas faire ? Tu ne comprends pas que c'est une histoire sans issue ? Tu devrais le sortir de ta tête. Il ne peut pas venir, c'est sûr, et qu'est-ce que tu pourrais faire là-bas ?"

"Devenir pêcheur comme lui."

"Oh oui, pour crever de faim ensemble ? N'as-tu pas écrit que la petite île se dépeuple et que ton homme a à peine assez pour survivre ? Minoru-kun, redescends sur terre ! Aussi beau qu'il soit, tes illusions s'envoleront."

"Regarde..." lui dit Minoru en lui tendant une photo de Shinji. Le jeune homme ne portait que son fundoshi, assis sur l'appui de la fenêtre, le ciel clair de l'aube derrière lui, sa figure éclairée par le flash.

"Héé, un modèle pour magazine gay ! Qu'est-ce qu'un mec comme ça fait sur une île perdue ? Je comprends que tu aies perdu la tête pour lui. Il est beau, vraiment beau. Quel corps !"

"Il est splendide, et pas seulement ce que tu peux voir sur la photo."

"Tu veux dire qu'il a une belle queue ? On le devine, son fundoshi à l'air bien plein..."

"Tu ne penses donc qu'à ça ? Je voulais dire en tant que personne, son caractère... il est vraiment splendide..."

"Oh, je vois. Mais quand même, un bon outil ne fait pas de mal, pas vrai ? Et il a l'air bien monté. Tu aurais du le prendre à poil..."

"Je l'ai fait..." répondit Minoru dans un murmure.

"Waouh, montre ! Fais voir ! Tu les as dans la chambre ? Montons, allez !"

"Non, je ne les montre pas à n'importe qui..."

"Allez ! On est potes ou pas ? Entre nous deux, tu vas pas faire des histoires, non ? Je ne te couvre pas quand tu vas chez lui ? Tu ne peux pas me faire ça. Et puis je ne vais pas te le voler. Allez, viens, montre-les-moi !"

"Mais Akira-kun..."

"Allez, quoi ! On se connaît assez, ou même assez profondément, je peux dire !" Son compagnon sourit du jeu de mots qui faisait allusion à leurs relations passées.

Ils montèrent et Minoru lui montra les photos où Shinji était complètement nu. Akira les regarda et émit un sifflement admiratif. Surtout quand il vit celle où Shinji portait une érection triomphante, souriant à l'objectif, dans une position si naturelle et détendue qu'elle en était provocante.

"Putain de merde ! Quel mec ! Et tu l'as vraiment prise dans le cul ? Banzaï, Minoru-kun !"

"Et c'était bon..." répondit fièrement le garçon, caressant la photo des yeux.

"Mais... tu la lui as mise aussi ?" demanda alors Akira, tout en continuant à admirer les photos.

"Bien sûr, et il a aimé. Il n'a pas fait du foin comme toi."

"Ben, chacun ses goûts, pas vrai ? Mais quand même, tous mes compliments, tu as vraiment trouvé celui qu'il te faut, je vois. Je comprends que tu sois amoureux. Mais ça reste une relation difficile. Merde, je t'envie, tu sais ?"

"Mais tu ne l'aurais pas laissé te la mettre, pas vrai, alors je ne sais pas s'il t'aurait laissé faire l'amour avec lui." dit Minoru avec un certain plaisir, reprenant les photos pour les ranger.

"Ben, sûrement pas, un pilier de cette taille !" dit Akira, et il ajouta, "Pour moi, Kaoru est parfait, il n'aime que la prendre et je n'aime que la mettre, alors on va bien ensemble. Et je pense que Kaoru est en train de tomber amoureux de moi. Il a commencé à m'écrire des poèmes..."

"Mais tu es amoureux de lui ? Ou tu t'amuses juste comme tu as fait avec moi ? De toute façon, je n'étais pas amoureux de toi."

"Et bien, je l'aime beaucoup. Mais être amoureux... c'est trop sérieux. En mars, on quittera l'école, mais lui doit y rester encore deux ans..."

"Vous pouvez vous voir de la même façon, s'il est vraiment important pour toi. Mais c'est tes affaires, pas les miennes."

"Qui sait où le pourrai trouver du travail. Je ne veux pas de liens, après tout je n'ai que dix-huit ans et lui seulement seize. Et puis tôt ou tard, il faudra que je me marie. Même si j'espère plus tard."

"Se marier ! Je ne me marierai jamais !"

"Essaie d'expliquer ça à tes parents !"

"Bien sûr que je leur dirai, la première fois qu'ils parleront de mariage."

"Mais alors tu es sérieux quand tu dis que tu veux vivre avec lui." dit Akira, incrédule.

"Bien sûr. Mais seulement s'il me dit qu'il est amoureux de moi." répondit Minoru avec décision.

Le lendemain, Minoru alla au magasin de photo prendre les deux agrandissements, et acheta deux jolis cadres. Celui avec la photo de Shinji, il le garderait pour lui et l'autre avec sa propre photo, il le porterait à Shinji la première fois qu'il retournerait le voir. En rentrant au foyer, il trouva une lettre de Shinji. Il courut s'enfermer dans sa chambre pour la lire.


-La chaleur augmente jour après jour et c'est comme si chaque année était plus chaude que celle d'avant et aujourd'hui il pleut aussi même si la saison des pluies n'a pas encore commencé mais je pense que j'ai de la chance qu'il pleuve aujourd'hui mais qu'il faisait beau quand Minoru-chan était là mais que même si il avait plu ça aurait été pareil parce que mon soleil c'est Minoru-chan à qui je voulais le dire quand il était là mais tu sais que je ne suis pas bon avec les mots.

En fait je voulais te dire une chose que je sens en moi mais que je n'arrive même pas à expliquer à moi-même alors tu peux imaginer si je serais capable de l'expliquer à toi mais je vais essayer quand même et je voulais te dire que je sens dans mon cœur une chanson qui chante le nom de Minoru-chan et c'est la plus belle chanson et que pendant les heures où tu es loin de moi je pense que c'est trop et que je ne veux pas me tromper mais je pense vraiment que je suis amoureux de toi.

Et voilà que j'ose dire le mot que je t'aime et ça me fait peur parce que je ne sais pas si on peut le dire entre deux hommes, mais je me sens comme ça et je ne sais pas si tu trouves ça bizarre et je voudrais savoir ce que Minoru-chan pense et sent et Minoru-chan fait des études et il comprend ces choses plus mieux que moi qui suis un simple pêcheur sur une île perdue comme disait toujours mon grand-père.

Minoru-chan est apparu dans ma vie et soudain tout a changé et je sens comme si je commençais à vivre juste maintenant et Minoru-chan me manque tellement et son sourire et je regarde les deux dauphins du si joli cadeau que tu m'as donné et je rêve que nous pourrons nager toute notre vie et je ne sais pas si Minoru-chan se sent comme Shinji et que si il se sent comme Shinji alors Shinji est le plus heureux des hommes qui existent mais alors je pense comment Shinji peut espérer que Minoru-chan veut nager avec lui toute sa vie ?

Minoru-chan vient de la ville et qu'est-ce qu'il peut faire ici sur une petite île et Shinji au contraire serait mort dans une ville mais peut-être qu'à Tokyo aussi il y a du travail pour un pêcheur et je pourrais essayer mais c'est tout des idées folles et peut-être Minoru-chan a d'autres idées et qu'est-ce que je peux y faire dedans.

Et alors maintenant je ne sais même pas si je dois envoyer cette lettre mais je vais l'envoyer quand même comme ça Minoru-chan saura tout ce qu'il y a dans le cœur de Shinji et il fera comme il voudra. Alors j'envoie toutes mes pensées et Taro salue beaucoup Yusuke son compagnon de jeu et qu'il espère le rencontrer encore bientôt même si Minoru-chan lit cette lettre et n'est pas content avec mais j'espère que ce n'est pas comme ça.

De Shinji à Minoru-chan.-


Il l'avait écrit ! "Je suis amoureux de toi" et il écrivait aussi qu'il rêvait de passer toute leur vie ensemble. Quoi d'autre ? Shinji était amoureux de lui, cela seul comptait. Tout le reste suivrait. Quand il retournerait le voir, il lui dirait qu'il voulait vivre avec lui, qu'il voulait devenir pêcheur comme lui, pour toujours. Et si Shinji acceptait, il terminerait ses études, et il annoncerait sa décision à ses parents. À la vérité, il aurait même abandonné ses études, mais dans ce cas, ses parents s'y seraient opposés de toutes leurs forces. Si par contre, il terminait ses études, il pourrait commencer à dire qu'il avait de bonnes pistes pour un travail, et alors ça suffirait pour tenir jusqu'à ce qu'il soit majeur.

Minoru était excité et heureux, il commença immédiatement une longue lettre pour Shinji. Il pouvait maintenant lui écrire tout ce qu'il pensait, ce qu'il ressentait, tous ses rêves, ses projets, lui demander d'y penser sérieusement et de lui donner une réponse quand ils se reverraient.

Et enfin, il retourna à Kojima, à son beau pêcheur amoureux. Dès qu'il furent dans la chambre de Shinji, le jeune homme le prit dans ses bras et l'embrassa, le serrant fort contre son corps. "Oh, mon Minoru, je t'aime ! Comme c'est beau de pouvoir te dire ça, maintenant que je sais que tu m'aimes aussi ! Je t'aime, je t'aime, je t'aime !" répétait-il, heureux comme un gamin. Mais ce que Minoru sentait pressé contre lui, n'était sûrement pas le membre d'un gamin. Il baissa la main pour le caresser à travers le tissu, massant la vigoureuse érection de son amoureux. Shinji soupira doucement: "Je te veux..."

"Prends-moi !" répondit Minoru en commençant à déboutonner le pantalon de Shinji, plein de désir.

"Non, je veux dire que je te veux en moi ! Plus tard, si tu veux, je te prendrai, mais j'avais vraiment envie de te sentir en moi. Mais attends, j'ai une surprise pour toi !" dit-il en ouvrant le placard.

"Moi aussi." dit Minoru en ouvrant son sac et sortant la boîte avec le cadre.

Shinji referma le placard. "Alors laisse-moi d'abord regarder ton cadeau." dit-il avec un sourire. Il prit le paquet et commença à l'ouvrir. Quand il vit le cadre contenant l'agrandissement de la photo de Minoru, celle où il ne portait qu'un fundoshi, son sourire devint lumineux. "Ça c'est vraiment un cadeau ! Je vais le garder toujours bien en vue, pour regarder mon amoureux quand il sera loin." dit-il et il embrassa la photo.

"Et maintenant, montre-moi ta surprise." dit Minoru, content de la réaction de l'autre. Shinji ouvrit de nouveau le placard et en sorti un beau futon double couvert d'un gai tissu bleu ciel décoré de fleurs, et le déroula sur le sol.

"Là-dessus, je pense que nous serons plus confortables, aussi bien pour faire l'amour que pour dormir. En plus, mon futon était vieux, il ne convenait pas pour mon amoureux."

"Mais tu as dû payer une fortune ! Il est si beau. Et puis, qu'est-ce que les gens de l'île ont dit en te voyant acheter un double futon, surtout que tu es seul ?" demanda Minoru.

"C'était le plus beau. Je l'ai acheté en ville, personne n'en sait rien. Et puis laisse-les penser ce qu'ils veulent. La seule chose qui compte, c'est de rendre Minoru heureux." dit Shinji, en ouvrant les draps.

Alors Minoru continua à ouvrir les vêtements de son beau pêcheur, et Shinji à son tour déshabilla le garçon. Quand ils furent nus, ils se serrèrent fort, frottant leurs érections l'une contre l'autre et s'embrassant, pleins de désir.

Shinji se laissa descendre sur ses genoux et commença à sucer le membre frémissant de son amoureux. Quand il le sentit prêt, il prit le tube de gel que Minoru avait laissé lors de sa visite précédente et lubrifia soigneusement le sexe du garçon avec un soin amoureux.

Il se coucha, plaça un coussin sous ses reins, lubrifia son trou et dit à Minoru,

"J'y suis mon amour. Prends-moi. Fais moi sentir que ton mignon petit frère veut me rendre visite !"

Le garçon s'agenouilla en face du beau postérieur offert, et en quelques poussées passionnées, entra.

"Aaaahh... Comme c'est bon... Ooooh, Minoru, mon amour, comme j'aime ça ! Vas-y, prends-moi, fait-moi sentir comme tu m'aimes !" s'écria le beau pêcheur, plein d'amour.

"Je t'aime, oui... Je t'aime tant, Shinji, mon Shinji !" murmura le garçon, se sentant au septième ciel.

Ils firent l'amour, remplis de passion, jusqu'à ce que s'apaise le violent désir qu'avaient attisé les quatre semaines de séparation et s'abandonnèrent à une plus tendre et douce intimité.


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