SURGI DE LA MER | CHAPITRE 5 - DES PROJETS |
"Allons préparer quelque chose à manger, d'accord ?" "Oui, j'ai du poisson frais que j'ai attrapé exprès pour toi." Ils firent la cuisine ensemble et s'assirent à table, tous deux en appétit. Pendant qu'ils mangeaient, Minoru demanda à Shinji, "As-tu pensé à ce que je t'ai écrit ?" "Oui, c'est sûr. Ça m'a fait tellement plaisir. Mais j'ai pensé que tu ne devrais pas gâcher ta jeunesse de cette façon..." "Gâcher ? Avec toi, ça ne serait pas du gâchis ! Et puis toi, est-ce que tu gâches ta jeunesse, par hasard ?" demanda Minoru, s'arrêtant avec les baguettes à mi-course. "Je suis né ici. Je ne sais rien faire d'autre, et je ne connais rien d'autre. Mais toi, tu vas avoir un diplôme, tu as fait plein d'études, tu es intelligent." "Tu ne veux pas de moi ici ?" demanda Minoru, essayant de comprendre ce que Shinji voulait lui dire. "Bien sûr que j'aimerais ! Je t'aime, je t'aime vraiment. Mais parce que je t'aime, je dois penser à toi, non ? Si je ne pensais qu'à moi, je dirais tout de suite, viens et reste avec moi. Bien sûr que je voudrais t'avoir avec moi, comment peux-tu en douter ? Je n'attends, je ne pense qu'à toi. Mais tu dois trouver un bon travail, tu dois penser au futur. Tu es bon, je l'ai remarqué, tu sais reconnaître tous les types de poissons, tu sais où et comment les pêcher, et ça, même si tu n'as jamais vécu au bord de la mer. Tu connais des tas de choses dont je n'aurais même pas rêvé. Tu dois trouver un bon travail, tu dois préparer ton avenir, non ?" "Je ne suis pas intéressé par un futur sans toi, par un boulot qui me garderait loin de toi. Si je devais, j'arrêterais même les études, rien que pour être à tes côtés, tu comprends ? Tu es mon avenir, tout le reste passe après. Si tu ne veux pas de moi, c'est sûr, je ne viendrai pas. Je ne veux qu'une chose, vivre avec toi. Nager dans la même mer, en couple avec toi, comme les dauphins, l'as-tu oublié ?" "Oublié ? Comment je pourrais ? Mais..." "Si tu me dis que tu ne veux pas de moi ici, je ne viendrai pas. Mais si tu veux de moi, quel qu'en soit le prix, quand l'école sera finie, je viendrai vivre avec toi. Je t'aime, je ne veux pas renoncer à toi." "Minoru, moi aussi, je t'aime. Tu m'as fait découvrir l'amour. Il y a juste trois mois, je n'avais pas ma moindre idée de ce que c'était. Je ne veux pas non plus renoncer à toi. Mais je voudrais que tu y songes sérieusement. Nous avons encore plusieurs mois. Ne pense pas que je ne veux pas de toi ici ou que je ne t'aime pas, tu comprends ? Sans toi, j'ai l'impression que je ne vis plus... Tu as complètement changé ma vie !" "Toi aussi, tu as changé la mienne, depuis que tu m'as dit que tu étais amoureux de moi. Alors prépare-toi à m'avoir ici, avec toi, pour toujours, en avril prochain. Dans moins de neuf mois. En plus, je passerai aussi mes vacances d'été ici, si tu veux de moi." "Minoru, je suis à toi ! Alors ici, c'est ta maison. Tu n'as pas besoin de me demander si je te veux !" protesta Shinji, boudeur ! "C'est dommage qu'il pleuve, on serait allé nager." dit Minoru en caressant la main de son amant. "Allez ! Ne fais pas la tête, souris-moi ! S'aimer ne signifie pas être capable d'un seul coup d'être d'accord sur tout. Ça veut dire essayer d'être bien ensemble, apprendre à tomber d'accord. Shinji a donné son avis, et Minoru le sien. On trouvera un terrain d'entente, non ? Parce qu'on s'aime." dit le garçon d'un ton persuasif. Shinji sourit le regardant avec le regard baissé, puis il attira Minoru à lui, entre ses jambes, le caressant. Minoru se pelotonna entre ses jambes, contre sa poitrine, caressant ses pectoraux et suçant ses tétons. Ils restèrent ainsi, silencieux, s'excitant progressivement l'un l'autre, savourant cette douce intimité. "Shinji ?" "Oui ?" "Je t'aime tellement !" "Je sais. On va trouver un moyen de rester ensemble. Je ne sais pas encore comment, mais on va trouver. Moi et mon Taro, nous ne renoncerons pas à toi. Ni à ton Yusuke !" murmura-t-il doucement, le caressant entre les jambes et poussant un doigt pour le chatouiller entre les fesses. Minoru frissonna fortement, et se retourna entre ses jambes, le ceinturant avec les siennes, leurs poitrines face à face. "Taro voudrait entrer, c'est ça ?" dit-il à voix basse, frissonnant de plaisir en le sentant pousser et palpiter sous son derrière et plantant ses mains sur l'arrière du futon et appuyant son torse, se frotta de nouveau sur le pieu turgide de son amant. Shinji prit le membre rigide de Minoru dans sa main, et, se pencha pour le lécher. Minoru, poussant sur ses pieds, se cambra et releva son bassin, poussant tout son sexe entre les lèvres de son amoureux, et murmura, "Fais entrer Taro, allez !" Shinji fouilla de la main pour retrouver le tube de gel et, l'ayant trouvé, prépara le trou du garçon, qui attendait, frémissant. Puis, guidant sa propre érection directement vers le trou de Minoru, attendit avec un sourire engageant. Le garçon se laissa descendre, se faisant pénétrer et poussa un soupir satisfait quand il sentit que Taro était profondément planté en lui. Shinji passa ses bras dans le dos de Minoru, saisit ses épaules attirant le garçon à lui, jusqu'à ce qu'il soit complètement en lui. Ils commencèrent à bouger ensemble, écartant et rapprochant leurs bassins dans un lent et plaisant mouvement ondulant. Minoru laissa partir sa tête en arrière, goûtant cette forte pénétration rythmée, poussant un léger grognement à chaque poussée. "Ça te plait, mon amour ?" demanda Shinji avec une voix rauque de plaisir "Tellement. Je t'aime à en mourir." soupira Minoru. Les bras passés derrière son dos, Shinji attira Minoru vers lui et l'embrassa sur la bouche. Il replia ses jambes sous lui, de sorte qu'il puisse se tenir à genoux et redresser son bassin. Son manche profondément enfoncé dans le garçon, il se releva en poussant sur le bassin du garçon. Minoru encercla ses hanches de ses cuisses pour que les deux corps restent en contact et se pendit à son cou avec ses bras. Alors le beau et puissant pêcheur se releva doucement, les jambes légèrement écartées et se pencha, de sorte que tout le poids du garçon le tenait comprimé sur son bel épieu. "Oh, Shinji, qu'est-ce que tu me fais ?" demanda Minoru, noyé de plaisir. Shinji ne répondit pas, mais commença à marcher à travers la pièce, et chacun de ses pas, tirant sur les bras et les jambes, excitait le membre profondément fiché en lui. "Of, Shinji, c'est bon," murmura-t-il ému, "où m'emmènes-tu ? Au paradis ?" Shinji se remit à genoux devant la table basse et se pencha en avant jusqu'à ce que les épaules et le dos de son amant reposent sur la partie de la table vide de vaisselle. Puis il commença à le pilonner à un rythme fort et régulier. "Minoru, mon Minoru, je t'aime, tu es à moi." "Oui, à toi, rien qu'à toi. Comme tu es fort ! Comme tu es beau !" Ils continuèrent à faire l'amour, débordant de désir mutuel et d'amour, pendant qu'à l'extérieur, la pluie tombait, drue, insistante. Mais pour eux, le soleil brillait. Les heures qu'ils passèrent ensemble s'envolèrent trop vite et le moment de leur séparation arriva. "Les vacances d'été commencent dans seulement trois semaines, Shinji, alors je pourrai passer les trois semaines complètes avec toi, en août." "Tes parents ne vont pas se plaindre si tu ne passes pas tes vacances avec eux ?" "Je leur dirai que je reviens ici pour préparer les examens et pour faire des recherches pour la thèse finale." "Tu pourrais vraiment l'écrire ici. Tant que je peux, je t'aiderai. Tu pourrais voir comment marche notre coopérative de pêcheurs, par exemple." "Eh, ça serait une bonne idée. Dans trois semaines alors. Pense à moi, en attendant." "Je ne ferai rien d'autre. Fais bon voyage, mon amour. Et ça, tu ne l'ouvriras que quand tu seras rentré dans ton foyer, c'est promis ?" "C'est quoi ?" demanda Minoru en prenant le petit paquet que Shinji lui tendait, et le regardant sous tous les angles. "Une petite surprise. Mais tu ne l'ouvriras que seul dans ta chambre, c'est promis ?" "D'accord. Alors au revoir, Shinji." "À bientôt, Minoru." Ils durent de nouveau se séparer, la distance entre eux grandissant rapidement. Mais cette fois, la séparation était moins pesante pour chacun d'eux, puis qu'ils seraient bientôt réunis et pas seulement pour quelques heures. Dès que Minoru arriva eu foyer, il ouvrit le petit paquet que son amant lui avait donné au moment de son départ. Il contenait un talisman acheté dans un sanctuaire, et sur le sac de broquart était brodé en or, " Vie heureuse en couple." Minoru sourit, heureux et le pendit immédiatement sur son sac d'école. Shinji avait dû l'acheter avant son arrivée, et donc il avait pensé, quoi qu'il en dise, à ce souhait. Shinji désirait cette vie de couple au moins autant que Minoru et le lui disait à travers ce talisman. Il se déshabilla et se coucha. Il allait éteindre la lumière quand on frappa à la porte. Il enfila un caleçon et alla ouvrir. C'était Akira. "Hé, le bourreau des cœurs, tu ne passes plus dire bonjour en rentrant ?" dit-il en souriant. "J'étais fatigué. C'est un long voyage. Entre." s'excusa Minoru "Moi, je pense que tu es fatigué pour une autre raison." rigola Akira en faisant semblant de le cogner dans l'estomac, et il ajouta, "Au moins, c'est comme ça pour moi. Kaoru est insatiable. Je ne me plains pas, bien sûr, pas du tout. Mais ce gamin a une bite à la place du cerveau." "Il se calmera." dit Minoru en souriant. "Passerez-vous les vacances d'août ensemble ?" "Oui, mais pas à Kanazawa, parce que ma famille y sera. Nous avons décidé de prendre ma tente et de nous balader ensemble. Lui et moi, seuls, avec la tente, dans la nature. Ça sera bon. Toi, je pense que tu les passeras avec ton Shinji, non ?" "Bien sûr, il me manque déjà." "Toujours aussi déterminé à vivre avec lui ?" "Plus que jamais." "Mais tu feras quoi, là-bas ? Quel travail, je veux dire." "Je deviendrai pêcheur, comme lui, je pense." "Ouh ! Je voudrais avoir ton courage ou ton inconscience. J'aime trop Kaoru, mais comment savoir si on pourra se voir quand l'école sera finie ? Il est amoureux de moi. Je voudrais rester avec lui, après les examens. Mais qui sait où je trouverai du boulot ? Si c'était à Hokkaido par exemple, ou pire, à Okinawa. Sûr que si je trouve dans les environs..." "Mais tu tiens vraiment à lui ? Je veux dire à part pour baiser avec lui." "Ben... oui, il est vraiment gentil, et si mignon, et pour moi, il serait prêt à tout. Et au lit, en plus du fait qu'il ne s'arrête presque jamais, c'est vraiment quelqu'un que j'aime bien. Je ne pense pas que je pourrais trouver un autre Kaoru. C'est sûr que j'y tiens." "Alors fait le possible et l'impossible pour rester à Tokyo ou dans les environs, non ? En plus, si tu as vraiment l'intention de te marier, ça ne sera plus aussi facile pour vous deux d'être vraiment amants. Le travail et la famille te prendront la plus grande partie de ton temps et de ton énergie." "C'est vrai. C'est pour ça que je t'admire, tu t'en fiches du boulot que tu trouveras, tu ne te marieras pas, tu ne penses qu'à rester avec lui... Kaoru est comme toi." "Parce que lui, évidemment est vraiment amoureux." Conclut Minoru, regardant sévèrement son ami. Akira hocha la tête et dit à voix basse, presque effaré de ce qu'il disait, "La vérité, c'est que moi aussi je suis en train de tomber amoureux de lui... Je perds la tête pour lui, vraiment." "Et c'est pas bien ?" "Au contraire..." "Ben alors, ne fais pas cette tête ! C'est pas la chose la plus belle, être amoureux ? Tu ne te sens pas heureux ?" "Ça me fait un peu peur. Peut-être parce que c'est la première fois..." "Comme pour moi, et pour Shinji, et je crois que pour ton Kaoru aussi, c'est la première fois, non ?" "C'est vrai. Mais ça ne m'aide pas de savoir que c'est pareil pour les autres. Ça ne change pas mon problème et je ne sais pas comment le résoudre. Je n'ai pas envie de renoncer à tout pour lui, mais pas non plus de le perdre." "Mais tu as encore huit mois et même plus pour trouver la meilleure chose à faire. Jusque là, approfondis votre relation, et puis tu décideras. Ces trois semaines en août seront importantes pour vous deux, tu ne penses pas ?" "Oui, c'est vrai. On verra. Bon, je te laisse dormir, maintenant. Bonne nuit, Minoru-kun." "Bonne nuit. Et mes meilleurs vœux." Le week-end suivant, Minoru rentra chez lui et commença à dire à ses parents qu'il pensait trouver un travail à Kyushu. Sa mère se lamenta que c'était trop loin, mais son père répondit qu'une place en valait une autre, si elle était bonne. Puis son père lui demanda, "As-tu une idée précise ?" "Non, mais je pense commencer à chercher, à regarder. Je pourrais écrire à des entreprises." "As-tu pris des contacts quand tu étais là-bas pendant la Golden Week ?" demanda encore son père. "Mais il est allé dans cette île minuscule, presque déserte. Comment il aurait fait ?" reprit aigrement sa mère. "Je pensais en parler à l'école et prendre l'avis de mes professeurs." dit Minoru en espérant dévier l'observation sèche de sa mère. "Oui, tu ferais bien. Ils en savent plus que nous, c'est ce que tu as de mieux à faire." observa son père. "Mais il n'a que dix-huit ans, et pour aller si loin, seul..." objecta sa mère, énervée de ne pas recevoir d'appui de son mari. "Moi aussi, j'ai quitté la maison à dix-huit ans. Même pas dix-huit en fait, et il en a presque dix-neuf." rétorqua posément ce dernier. "Mais toi tu viens de province, et tu es venu en ville. Il veut faire tout le contraire ! Ça te semble raisonnable ?" "Ses professeurs lui diront ce qui est raisonnable ou non. Il y aura probablement plus d'opportunités en province qu'ici, qu'est-ce qu'on en sait ?" dit son père d'un ton qui coupa court à la discussion. "De toutes façons, pendant les vacances d'été, j'irai à Kyushu, comme ça je connaîtrai vraiment les lieux. En trois semaines, ce qui est beaucoup plus que ma première visite, je pourrai avoir une vue d'ensemble, et me faire une idée..." suggéra Minoru. "Quoi ? Tu ne viens pas avec nous à Niigata chez grand-mère ?" demanda sa mère d'un ton belliqueux. "Mais laisse-le donc, il a dix-huit ans, après tout ! Et je pense que c'est une bonne idée qu'il aille voir par lui-même, pour commencer." objecta son père. "Mais où va-t-il aller ? Combien ça va nous coûter ?" insista sa mère. "Je trouverai une chambre pas cher, et la vie est moins chère qu'ici." dit Minoru en regardant son père. "Oui, très bien." répondit tranquillement ce dernier en reprenant la lecture de son journal. De retour à l'école, Minoru alla vraiment parler avec ses professeurs. Ils lui dirent qu'à Kyushu, il pourrait vraiment trouver de bons boulots, mais pas dans la région de Kojima comme il le pensait. Un de ses professeurs lui donna aussi plusieurs adresses, mais toutes dans d'autres préfectures de Kyushu, telles que Fukuoka, Nagasaki, Kumamoto ou Kagoshima. Minoru les remercia et garda les documents qu'il avait reçus, juste pour montrer à la maison qu'il n'était pas impossible de trouver un bon boulot. Puis il alla dans plusieurs agences de voyage pour se faire une idée des prix les plus bas demandés dans les hôtels de Kyushu. Il n'avait aucune idée de combien d'argent son père allait lui donner pour les trois semaines, mais après tout, il n'avait besoin que de très peu. En lui annonçant des prix d'hôtels pas chers, ça serait plus facile d'obtenir l'accord de son père, et sa mère grognerait un peu moins. Puis il réserva un ticket dans le car de nuit pour Kyushu. Il avait plus de temps et c'était beaucoup moins cher que le Shinkansen. Minoru connaissait Kaoru de vue, mais n'avait jamais eu l'occasion de bavarder avec lui. C'était un joli garçon avec un corps glabre et mince, mais pas maigre. Il l'avait vu à quelques occasions à la piscine de l'école, portant un maillot de bain bleu et gris et le garçon n'était pas mal du tout. Il avait toujours l'air très sérieux. Akira, un soir, invita Minoru à manger avec eux dans un petit restaurant pour qu'ils se rencontrent. Minoru vint volontiers. Il était curieux de ce garçon qui était au bord de faire capituler son ami. "Je suis Kanedo Kaoru, enchanté." dit le garçon, cérémonieusement. "Je suis Shiba Minoru, enchanté. Akira m'a beaucoup parlé de toi, Kaoru-kun." "Et lui m'a aussi parlé de toi, Minoru-kun. Tu es son best friend." "Et toi son boy friend." répondit Minoru et le garçon sourit du jeu de mots. "J'ai entendu que vous deux passerez vos vacances d'été ensemble, sous la tente. Où irez-vous ?" "Nous n'avons pas encore décidé, mais probablement dans les environs de Kyoto. Et puis Nara. Kaoru n'y est jamais allé." dit Akira. "Pourquoi ne viendriez-vous pas quelques jours à Kyushu ? Comme ça vous pourriez rencontrer mon Shinji ?" proposa Minoru. "On pourrait, pourquoi pas. Peut-être une semaine. Il y a de bons campings par-là aussi." dit Akira. "Sur Kojima aussi on peut trouver de bons endroits. Si vous aimez plonger et nager, c'est un endroit fabuleux. Shinji pourra vous y conduire avec son bateau." dit Minoru. "Oh, oui ! Allons-y !" dit Kaoru avec les yeux brillants. "D'accord. Tu devras nous donner l'adresse alors, Minoru." dit Akira. "Bien sûr. Quand vous serez la-bas, il vous suffira de demander à n'importe qui où est la maison de Katsuzaka Shinji. Si vous me dites quand vous venez, on peut vous attendre au ferry. Il n'y en a qu'un par jour à l'heure du déjeuner. Et Shinji pourra vous dire le meilleur endroit pour planter la tente." Du coin de l'œil, Minoru vit que sous la table, Kaoru caressait la cuisse d'Akira, et il sourit. Dans cette partie du restaurant, il était le seul à pouvoir les voir et Kaoru en profitait. À le regarder, Kaoru semblait calme, et pas la bête de sexe dont Akira lui avait parlé. Mais il faut se méfier de l'eau qui dort. Comme Akira, Kaoru était d'une famille qui, sans être riche était assez aisée. Ils parlèrent de ci et ça. Kaoru, passé le premier moment de retenue, devint plus vivant. Il montra plus souvent son sourire décidément agréable. Ils quittèrent le restaurant et Kaoru proposa d'aller dans un bar karaoké. "Ils ont aussi des loges privées où on est plus tranquille." expliqua-t-il. Et il montra tous de suite ce qu'il voulait dire par "plus tranquille". Dès qu'ils entrèrent dans la loge, il prit Akira dans ses bras, l'embrassant profondément sur la bouche, aucunement gêné pat la présence de Minoru. Ce dernier pensa que ses deux camarades étaient beaux à regarder et ressentit cruellement combien son Shinji lui manquait. "Aki, après, on pourrait passer par le hangar à bateaux ?" demanda Kaoru avec un léger soupir, en se séparant de son ami. "Le soir, c'est moins tranquille que le jour, tu le sais bien." répondit Akira en lui ébouriffant les cheveux. "Minoru pourrait faire le guet... pas vrai, Minoru-kun ?" insista le garçon en le regardant. "Oui, volontiers." dit Minoru. "Alors, Aki ?" insista le gamin, surexcité. "Comment je pourrais refuser ?" dit Akira en regardant Minoru avec une expression résignée mais un sourire ravi. Ils chantèrent un moment, riant et prenant du plaisir. Par instant le couple se caressait et s'embrassait. Au bout d'un moment Minoru s'aperçut que des deux, c'était le plus jeune qui menait le jeu. Il demandait toujours à Akira mais au bout du compte il lui faisait faire ce qu'il désirait. Minoru pensa que vraiment Akira, le fort et déterminé Akira qui s'était toujours imposé à tous, avait perdu la tête pour ce gamin de deux ans son cadet. Ils rentrèrent au foyer, mais au lieu de rentrer dans le bâtiment des chambres, ils tournèrent vers le hangar des bateaux. Le couple entra rapidement. Minoru s'appuya contre le mur pour surveiller. Il se rappelait combien de fois lui aussi l'avait utilisé, avec Akira, Saburo et d'autres. Combien d'étudiants, comme lui, avaient été "initiés" à la sexualité là dedans par leurs aînés ? Des générations d'étudiants. Certains d'entre eux, comme Akira et Kaoru, y arrivaient déjà bien disposés, d'autres, comme lui, étaient rapidement mis au niveau. Et parmi ces derniers certains, comme lui, y revenaient souvent tandis que d'autres évitaient l'endroit. Mais aucun n'avait jamais trahi le secret de ce lieu de rencontres érotiques. Même s'ils avaient des chambres individuelles, il était plus dangereux de faire l'amour dans leurs chambres qui n'avaient pas de rideaux aux fenêtres et le règlement interdisait de fermer les portes à clé. Minoru était plongé dans ses pensées quand ils émergèrent tous deux du dépôt. Ils avaient les yeux brillants. Ils le remercièrent et tous trois revinrent vers le foyer, tranquillement. Kaoru leur souhaita bonne nuit et s'arrêta à l'étage des étudiants de première année. Ils s'arrêtèrent devant la porte de Minoru. "Kaoru t'aime bien." dit Akira "Il me plait aussi. Il a l'air d'un gentil garçon." "Tu peux le dire ! Mais tu l'as vu, il veut tout le temps faire l'amour !" "Pourquoi ? Pas toi, par hasard ?" demanda Minoru avec un peu d'ironie. Akira rigola, "Bien sûr que si. Et surtout avec lui. Il a vraiment un super petit cul." "Seulement ça ?" "Ben, aussi une super petite bouche." "Seulement ça ?" insista Minoru encore une fois. "Non, bien sûr... J'aime tout en lui. Oui, vraiment tout. Et puis c'est bien de se sentir désiré, non ?" "Bien sûr, une des meilleures choses." "Bon, ben bonne nuit, alors." "Bonne nuit, Akira-kun." Minoru entra dans sa chambre et commença immédiatement à écrire à son Shinji tout en regardant sa photo. Puis la lettre fermée, il se coucha, se demandant si au même moment son amant pensait à lui. Peut-être qu'en regardant la lune lumineuse, de son lit, comme lui, sur la lune, leurs regards se rejoindraient... Les vacances d'août commencèrent. Son père avait donné à Minoru assez d'argent. Le garçon dit au-revoir à ses amis et à sa famille, et prit le car de nuit. Il était excité par la rencontre imminente, et cette fois longue, avec son amant. Il dormit peu et mal. Il avait vraiment hâte d'être en face de Shinji, presque sûrement dans son habit du dimanche comme les autres fois, l'accueillant avec son large sourire, le ramenant vite avec son bateau à la maison où il pourrait enfin lui faire bon accueil entre ses bras puissants. Le temps était encore une fois radieux, il l'avait vérifié les jours précédents à la télé et la météo annonçait du beau temps, au moins pour cette semaine. Shinji, dans sa dernière lettre lui disait qu'il l'attendait avec impatience. Il lui disait aussi qu'il était heureux que ses amis Akira et Kaoru viennent les visiter, parce qu'il était content de rencontrer un autre couple d'amoureux comme eux. Il écrivait qu'il les emmènerait volontiers pêcher ou plonger, ou sur la plage à l'arrière de l'île où ils pourraient bronzer nus. Et il finissait sa lettre en décrivant, pour la première fois, ce qu'il rêvait de faire avec lui sur le large futon double. Minoru, lisant cette description, bourrée de fautes mais pleine de poésie, était très excité et, rien que se la rappeler réveillait une érection. Le ciel s'éclairait rapidement et le car poursuivait sa course sur l'autoroute. Minoru regardait glisser le panorama derrière la fenêtre. Il se leva et se fit un café. Il revint sur son siège et le bu à petites gorgées. Il devait encore changer de car, prendre une ligne locale jusqu'à l'endroit où l'attendrait Shinji. "Qui sait ce qu'il fait maintenant," se demandait le garçon. Il regardait sa montre, "peut-être qu'il dort encore. Peut-être qu'il rêve de moi." Il aurait voulu être déjà sur le futon à côté de lui, pour le réveiller, peut-être en le couvrant de baisers. Ils n'avaient encore jamais vraiment dormis ensemble jusqu'à maintenant. Pour ne pas perdre les quelques heures qu'ils pouvaient passer ensemble, ils passaient toujours des nuits blanches. Comment c'était, s'endormir, se réveiller à côté de lui ? Bientôt, il saurait. Le car arriva à la station de Yawata, où Minoru devait prendre le car local. Il arriva trente minutes plus tard. Il monta et s'assit à côté de la fenêtre de droite. Le car démarra. Minoru commençait à reconnaître la route, par endroits. Il ressentit une sensation de "chez lui", et cette pensée lui plut. Oui, maintenant, il appartenait à cet endroit. Shinji était là, il le reconnut de loin et, peu de temps après, le jeune homme l'aperçut aussi et lui fit un geste de bienvenue pendant que le car, ralentissant, approchait de l'arrêt. "Minoru ! As-tu fait bon voyage ?" lui demanda-t-il, plein d'attention pendant qu'il descendait. "Couci, couça. Je n'ai presque pas pu dormir. Mais ça va et de toutes façons, j'aurai tout le temps que je veux pour me reposer, cette fois." "Viens..." lui dit joyeusement le pêcheur en lui prenant son sac des mains et en partant vers le port. Pendant qu'ils approchaient de Kojima dans le bateau à moteur, Minoru remarqua quelque chose de changé dans l'aspect de la maison de Shinji. Il regarda attentivement, " As-tu fait des travaux ?" demanda-t-il, curieux. "Oui, des petites modifications... Un truc que je devais faire." répondit Shiji énigmatiquement. "Sur ce côté, c'est la cuisine, non ?" demanda Minoru. "Exact..." "Tu l'as agrandie ?" "Non, pas vraiment. Juste un peu modifiée." Minoru, pendant que le bateau approchait, regarda avec curiosité. Il y avait deux nouveaux piliers plongeant dans l'eau, du côté de la mer, jusqu'au deuxième étage, une grande fenêtre donnant sur la mer, un toit. Presque comme si une pièce avait été ajoutée. Ou comme si la cuisine avait été agrandie comme il avait d'abord pensé. Mais au vu de la réponse évasive du pêcheur, Minoru n'insista pas. Il s'amarrèrent sous la maison, et montèrent à l'étage. Comme d'habitude, il se jetèrent dans les bras l'un de l'autre, comme s'ils n'attendaient que ça. "Oh, Shinji, comme c'est bon d'être de retour avec toi ! J'ai vraiment besoin de toi, et de Taro." "Moi aussi, j'ai besoin de toi et de ton beau Yusuke." "Mais je l'ai dit le premier." répondit Minoru avec un sourire coquin, en commençant à ouvrir le pantalon de son amant. L'homme fit un drôle de geste, comme s'il se rendait, tandis que le garçon lui baissait le pantalon sur les genoux, s'agenouillait devant lui et posant les lèvres sur le fundoshi gonflé, commençait à le dénouer. "Attends, je sors le futon." dit Shinji "Non, prends-moi là. Oh, le voilà, mon ami Taro !" soupira Minoru en commençant à lécher le formidable pieu érigé, enfin libéré. Il lécha le sac gonflé des testicules, puis le membre sur toute sa longueur, puis le gland pourpre qu'il fit glisser entre ses lèvres, jusqu'à sa gorge, le suçant, plein de plaisir. Shinji frissonna de tout son corps, se sentant de plus en plus rempli de désir pour son jeune amant passionné. Il fit se lever Minoru, ouvrit son pantalon tout en l'embrassant passionnément sur les lèvres, dénoua le fundoshi du garçon. Puis Minoru se tourna, tendant vers lui son petit derrière. Shinji lubrifia avec sa salive son petit trou, avide et palpitant et, attirant le garçon vers lui, il le prit.
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