LA MAISON DES MÂLES CHAPITRE 3
FIORE ET DANIEL

Tant qu'il avait Bruno, Fiore n'avait jamais regardé d'autres garçons pour faire l'amour (Bruno lui avait expliqué que ce n'était pas un jeu mais une chose sérieuse) : Bruno lui suffisait, il l'aimait. Mais maintenant, au fil des jours, il en sentait le manque. Inévitablement, et au début inconsciemment, il commence à regarder autour avec d'autres yeux : les yeux du désir.

Les frères de Bruno, même s'il avait appris de cette façon, l'intimident car ils sont tous trop grands. Les autres garçons, il y en a un ou deux qu'il aime, mais ce n'est pas qu'il ait autant d'occasions d'être seul avec eux, ce n'est pas qu'il y ait assez d'intimité pour tenter quelque chose.

Fiore revient à l'abri et se branle, rêvant des bons moments passés là dedans avec Bruno.

Passent quelques mois. Bruno ne sait pas écrire, alors il n'envoie pas de nouvelles. En Fiore, le désir de contact physique augmente. Mais il ne sait pas quoi faire.

*

L'été arrive. Fiore doit se rendre dans le pays voisin pour faire certaines commissions à son père. Au lieu de prendre le vélo et de faire la route nationale, il décide de couper à travers la colline : le temps est agréable et il peut faire une belle promenade.

Il coupe à travers les champs, passe le bosquet, monte jusqu'aux ruines du château et descend vers l'autre pays. Il traverse la gorge, se tourne vers la chapelle de Saint Fermano, il cherche le gué du torrent presque à sec. Il se sent bien, fort, plein de vigueur et de vie.

Il arrive à la petite cascade, réduite à un fil : là on y passe bien. Il saute légèrement de pierre en pierre quand il entend de petits rires. Il s'arrête. Ils viennent de derrière ces gros rochers. Intrigué, il les contourne, cherchant avec les yeux et s'arrête, les yeux grands ouverts : il y a un bassin d'eau claire et dedans, nus comme maman les avait faits, son ami Daniel avec son cousin Giovanni. Celui-ci est debout avec l'eau jusqu'aux genoux, ses jambes écartées, tandis que Daniel est accroupi en face de lui, l'eau jusqu'à ses aisselles, et suce la tige droite du cousin avec entrain ! Les deux n'ont pas vu Fiore et continuent comme si de rien n'était ; il s'accroupit derrière un buisson en retenant son souffle.

Il n'aime pas son cousin Giovanni, il a le même âge, mais il a un corps trapu et il a toujours été un tyran. Daniel, par contre, n'a que quinze ans mais il a un corps déjà mature et remarquablement beau. Et il est aussi sympa, toujours gai, la blague toute prête, le regard d'un polisson. Il joue dans l'équipe de football de la paroisse, comme son cousin. Fiore est jaloux de son cousin, il aimerait bien être à sa place.

Son cousin dit : "Vas-y, Dani, trais, trais, le lait va bientôt sortir !"

Daniel pose ses mains sur les fesses de l'autre et s'affaire, Giovanni attrape sa tête et commence à bouger son bassin d'avant en arrière : "Vas-y, Dani, que je viens... bois ce lait qui te fait du bien... il te fait grandir... Bois Dani ... boooiiis !"

Voilà, c'est fini. Daniel se lève et Fiore en admire la tige droite, plus épaisse que la sienne et il a l'eau à la bouche. Daniel se le prend et commence à le taper rapidement. Mais comment, pense Fiore étonné, Giovanni ne le suce pas ? Ce don des dieux ? Ah, si j'étais là ! Putain qu'il est beau Daniel !

Il le regarde venir : un flot de perles blanches luminescentes se brisant dans l'air, tombe dans l'eau. Le corps de Daniel tremble. Puis le calme revient.

Giovanni, qui le regardait avec un petit sourire, lui dit : "Tu sais ce que je te dis, Dani : on devrait nous voir plus souvent. Tu suces comme si tu étais né juste pour le faire."

"Ouais, mais tu ne me fais pas m'amuser. Tu te fais sucer mais tu ne fais rien.''

"Et ben ? Tu aimes ça, non, prendre dans ta bouche ce saucisson !"

"J'aime ça, j'aime bien. C'est la seule chose que j'aime chez toi, Giova' ! Mais j'étais mieux avec Mario avant qu'il déménage en ville."

"Mario... oui... tu te souviens de lui, quelles bonnes baises à trois? Il avait une bonne bite, celui là, toujours bien dure..." dit-il ; ils sortent de l'eau, puis s'habillent.

Putain, Fiore pense, mais la moitié du pays fait ces choses ! Et moi qui pensais être seul ! Il attend que les deux s'éloignent et quitte sa cachette. Il l'a dur, se le sort et il se masturbe en repensant à Daniel et un plan se forme dans son esprit.

*

Le dimanche, il l'attend après la messe. Il arrive à s'écarter avec lui.

"Daniel, j'ai entendu que tu aimes le lait." lui dit-il avec un sourire allusif.

L'ami le regarde et lui dit : "Et alors ?"

"Ou préfères-tu les saucisses ?" demande Fiore, sûr de lui-même.

Daniel le regarde à nouveau, puis dit, un peu incertain : "Aussi..."

"Et peut-être, mieux encore, les saucissons qui donnent du lait, n'est-ce pas ?"

Daniel baisse la voix : "Qui te l'a dit ? Ce foutu de Giovanni ?"

"Non. C'est seulement que... "

"Que ?"

"L'autre jour, je vous ai vu près de la cascade."

Daniel pâlit : "Tu ne vas pas le dire aux autre, maintenant, n'est-ce pas ?"

"Et quoi, suis-je stupide ? Seulement que..."

"Seulement, quoi ?"

"Voilà, je me demande ce que tu trouves chez mon cousin."

"Ben, tu vois, c'est mieux que rien."

"Ça ne t'irait pas, plutôt, de le faire avec moi ?" jette là Fiore, et il sent son cœur battre.

L'autre souri : "Si seulement... ça te plaît aussi ?"

"Eh, et je le ferais à toi aussi."

"Es-tu sérieux ? Voudrais-tu me le sucer ?" demande le garçon intéressé.

"Oui, tant que tu ne dis rien à Giovanni. Je ne l'aime pas, mon cousin."

"J'y met ma signature ! Quand ? Où allons-nous ?"

"Pourquoi ne viens-tu pas chez moi après le match ?"

Ainsi, ce même après-midi. Daniel arrive dans la cour de la maison de Fiore.

"Fiore est là ?" demande-t-il tout haut.

Le garçon sort aussitôt : "Me voici... Maman, je vais faire un tour avec Daniel, moi !" il crie vers l'intérieur.

"D'accord." répond la mère.

"Allons-y..."

"Où ?"

"Tais-toi et viens..."

Ils tournent derrière la maison, passent devant la grange et la contournent. "Vois-tu cette petite fenêtre ? Maintenant je grimpe et je t'attends à l'intérieur. Veille à ce que personne ne te voie, alors tu viens aussi... t'as compris ?"

"Eh, oui..." répond l'ami avec un sourire entendu.

Ils sont à l'intérieur. Fiore bloque la fenêtre. Daniel voit la couche, comprend et sourit.

"Mais si quelqu'un vient ?" Daniel chuchote en regardant l'ami qui est en train de se déshabiller.

"Ils ne peuvent pas entrer d'ici et même pas de l'étable."

Daniel se déshabille à son tour. "Mais si quelqu'un entre dans l'étable ?" il demande encore.

"Il ne peut pas nous voir. On ne fait pas de bruit, et on attend juste qu'il sorte."

Les deux mecs se contemplent : il est évident qu'ils s'aiment bien, comme le démontrent leurs érections naissantes. Fiore fait s'allonger l'ami.

"Qu'est-ce qu'on fait ?" demande Daniel excité.

"Maintenant laisse-moi faire." Fiore dit et se penche sur lui et commence à le lécher comme il le faisait avec Bruno.

Daniel aime beaucoup et, contrairement à Bruno, lui aussi commence immédiatement à lécher et à caresser le corps de Fiore. Leurs membres s'entrelacent, se cherchent, se frottent.

Fiore aime beaucoup et, contrairement à Daniel, il s'empare avec la bouche de la tige de son ami qui lui fait immédiatement le même : leurs corps forment un cercle et le plaisir coule dans ce cercle, de l'un à l'autre. C'est un crescendo d'émotions. Les deux jeunes corps vibrent à l'unisson.

Fiore se détache.

Daniel soulève la tête. "Pourquoi ?" demande-t-il avec étonnement dans un murmure, "ça allait devenir de plus en plus bon, Fiore..."

"Daniel... veux-tu le mettre ici ?" Fiore demande en se touchant les fesses.

Les yeux de son ami s'écarquillent : "Hein ? Le mettre dans ton cul ?" demande-t-il d'une voix basse et retenue.

"Oui. T'en as envie ?"

"Je ne sais pas... je ne l'ai jamais mis. Et même pas pris, cependant. Après... tu veux me le mettre à moi, n'est-ce pas ?"

"Non, n'importe. J'aime me le faire mettre. Pourquoi n'essaies-tu pas ?"

"Ben, bon... et pourquoi pas ?" Daniel dit légèrement incertain, mais intéressé.

Fiore prend la petite boîte que Bruno a oubliée, explique à son amis quoi et comment le faire, et se met à quatre pattes. Il entend son ami trafiquer, le préparer, le prendre, pousser, lui glisser dedans.

"Ooooh, Fiore... que c'est bon..." halète l'ami excité.

"Oui, n'est-ce pas ?" dit Fiore heureux : il aime avoir enfin la sensation de se sentir remplir à nouveau : "Vas-y, maintenant bouge avec un va et vient... monte moi, vas-y !" il le presse.

Daniel ne se fait pas prier. Daniel a un an de moins que lui, mais un grand beau battant. Il le lui secoue dedans avec enthousiasme, avec vigueur, pendant qu'il en palpe et caresse le corps. Fiore en profite et pense avoir eu de la chance : Daniel est encore mieux que Bruno !

Fiore sent que son ami est sur le point de venir. Il attend joyeusement. Daniel s'accroche à son corps, pousse avec fureur, vient, gémissant bas son plaisir. Puis il s'éloigne de lui, haletant.

"T'as aimé Dani ?"

"Et comment ! Mais ... et à toi ?"

"Aussi bien."

"Mais tu n'es pas venu..." dit Daniel, lui palpant la tige droite et frémissante et le regardant, "si tu veux essayer de me la mettre..."

"Non... fais-moi venir avec la bouche..."

"Bien sûr." dit son ami, prêt, se penchant sur lui et commençant à le sucer goulûment.

Fiore ferme les yeux : il est vraiment bon Daniel, il est en train de lui faire un service de première classe...

"Voilà... voilà..." gémit Fiore arquant les reins et des jets de semence tiède jaillissent et Daniel les boit à grandes gorgées. Il suce jusqu'à la dernière goutte.

Puis il se lève d'un air satisfait : "Il ne me voit jamais plus Giova'... avec toi alors c'est bon ! Dis-moi, tu veux toujours de moi ici avec toi ?"

"Bien sûr. Je t'aime bien ''

"Mais dis moi... est-ce agréable de le sentir à l'intérieur ? Là-bas, je veux dire ?"

"J'aime beaucoup."

"Je pense que je veux essayer aussi, sais-tu, peut-être la prochaine fois."

"Mais les premières fois, ça fait tellement mal... Ce n'est qu'ensuite qu'on s'habitue et alors ça devient très bon. Cela m'a pris plus d'un mois..." lui dit Fiore franchement.

"Mais tu t'es habitué, n'est-ce pas ? Et tu aimes, n'est-ce pas ?" demande Daniel en lui caressant la poitrine.

"Oui, bien sûr, c'est comme ça."

"Et alors, je peux le faire moi aussi. J'ai vu à quel point tu l'aimais. Et puis, tu n'es pas comme ton cousin, qui pense seulement à en jouir lui."

*

La fois après, Daniel se prépare à perdre sa virginité. Fiore est un peu craintif. Il le prépare longtemps, puis il essaye. Il pousse, il sent de la résistance, ça l'excite. Il pousse plus fort et sent l'autre céder peu à peu et il s'enfonce en lui juste un petit peu.

"Aïe !" gémit Daniel.

"Ça te fait mal ? Je m'enlève ?" demande Fiore inquiet, même s'il n'a aucune envie de s'enlever.

"Non... Un peu, oui, ça fait mal, mais j'aime bien. Pousse, vas-y !"

Fiore est heureux, excité. Il recommence à pousser et ressent une grande chaleur, très belle. Il pousse et s'enfonce avec difficulté mais il entre. Les sensations sont toujours plus fortes. Il caresse le corps de son ami, lui palpe les génitaux et sent qu'ils ne se sont pas dégonflés, signe que le plaisir est plus fort que la douleur. Alors, il pousse avec plus de vigueur, encore peu et lui sera tout à l'intérieur. Les sensations sont très fortes. Avant de pouvoir lui arriver au fond, Fiore explose dans un orgasme très fort.

"T'es déjà venu ?" demande l'autre légèrement déçu.

"Oui, je n'ai pas pu résister, c'était trop bon."

Ils se séparent. Daniel le prend entre ses bras et ils se couchent.

"Je t'ai fait mal, n'est-ce pas ?" demande doucement Fiore.

"Oui, mais je m'en fiche. Je vais m'y habituer, non ? Ça t'a plu, à toi ?"

"Oui."

"Je l'ai aimé aussi, sais-tu. Nous le ferons encore, n'est-ce pas ?"

"Bien sûr." dit Fiore avec un sourire.

Daniel s'approche de son visage et l'embrasse sur la bouche. Bruno ne l'avait jamais embrassé, il aime bien. Il répond au baiser, leurs langues se cherchent, c'est beau.

"Qui t'a appris à embrasser ?"

"Personne. J'ai vu qu'entre amoureux ils le font, et j'ai pensé que ça doit être bon."

"C'est bon oui. Mais alors, nous deux sommes amoureux aussi ?"

''Une espèce. Je t'aime beaucoup, Fiore."

"Et j'e t'aime bien toi, Daniel."

"Nous le ferons toujours ensemble, n'est-ce pas ?"

"Bien sûr."

"Mais juste nous deux, pas avec d'autres, me le promets-tu ?"

"Tu ne vas plus avec Giova' ?"

"Certainement pas."

"Je promets, alors."

*

Bruno, après le service militaire, ne rentre pas dans le pays : il a trouvé du travail dans la ville. Mais cela ne dérange pas Fiore. Tout le monde au village sait que Fiore et Daniel sont devenus amis comme larrons en foire, indissociables. Personne ne soupçonne qu'ils sont réellement devenus amants. Environ deux mois après leur première rencontre clandestine, les deux garçons ont réalisé que ce qu'ils faisaient n'était pas seulement pour s'amuser, mais qu'ils s'aimaient.

Daniel avait d'abord utilisé ce mot : "Fiore, si je te dis quelque chose, ne ris-tu pas ?" dit-il.

"Non, je le promets."

"Je réfléchissais, mais nous deux, à présent, ne sommes-nous pas devenus deux... amants ?"

Fiore y réfléchit un moment, puis dit : "Eh, je crois que oui. Amants secrets."

"Mais alors... me jures-tu que nous serons ensemble pour toujours ?"

"Oui, c'est naturel, Fiore et Daniel unis, pour toujours."

*

Fiore a dix-sept ans, Daniel seize et cesse d'aller à l'école. Les deux continuent leurs rencontres clandestines. Un jour, Daniel est couché sur le dos et Fiore est sur lui, le prenant dans ses bras et l'embrassant, Daniel enveloppe instinctivement avec ses jambes la taille de son amant. Fiore sent son pal droit et dur glisser entre les jambes de Daniel, alors il lui frotte le petit cul et pense qu'il pourrait aussi bien le prendre par l'avant. Il essaie. L'autre comprend et le soutient immédiatement. Ils n'y arrivent pas tout de suite, jusqu'à ce que Fiore se rende compte qu'il doit prendre les jambes de son amant sur ses épaules. Et finalement, il se glisse à l'intérieur de lui avec une aisance et un plaisir énormes. Et les deux aiment bien : comme ça ils peuvent se regarder le visage, caresser la poitrine, embrasser sans avoir à faire des contorsions. Ainsi, leur manière de s'unir change avec une grande satisfaction mutuelle.

*

Fiore a dix-huit ans, Daniel dix-sept. Leur anniversaire n'est que dans deux semaines et ils ont décidé de le célébrer ensemble : il leur semble être plus uni, comme ça. Aucun d'entre eux n'a de petite amie, mais dans la campagne, il y a peu de garçons de leur âge qui en ont, donc ça ne semble étrange à personne. Et puis, ils s'en foutent. Ils sont trop bien ensemble. Ils sont en train de grandir forts et beaux. Ils s'aiment de plus en plus.

Quand il y a la fête du village, ils vont danser, tout le monde y va. Pendant qu'ils dansent avec une fille, ils se regardent de temps en temps. Sans avoir besoin d'aucun signe, il suffit que leurs yeux se croisent, ils savent qu'après la danse, ils iront à leur abri pour faire l'amour.

À présent, ils se comprennent à la volée. Chacun sait percevoir le désir dans les yeux de l'autre et s'enflamme immédiatement du même désir. Les filles avec qui ils dansent ressentent, avec leurs corps, le réveil de leur chevalier, et elles en sont heureuses, se faisant des illusions sur le fait qu'elles en sont la cause. Elles sont déçues lorsque les deux gars les remercient courtoisement et les laissent pour demander la prochaine danse à une autre. Elles ne comprennent pas. Elles ne savent pas que les deux le font exprès : ils ne veulent pas se lier à qui que ce soit, ne leurrer personne. Ils en ont parlé entre eux, ils ont décidé de cette façon.


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