LA COURTE EVASION (Le sosie) |
CHAPITRE 1 MES PREMIÈRES EXPÉRIENCES |
Mon anniversaire était célébré en grande pompe chaque 9 septembre (t'en souviens-tu ?) c'est à dire aujourd'hui. Même si je suis né un 5 mai. C'est bizarre, non ? En fait, c'est toute ma vie, jusqu'à maintenant qui a été bizarre. Tu me demandes pourquoi ? Oui, toi, mon cher Gualtiero ? Toi qui es un des seuls à connaître mon secret. ? Oui, c'est vrai, je ne t'ai jamais parlé de ma vie, à part des bribes... Le moment est donc arrivé de t'en parler dans l'ordre, depuis le tout début jusqu'à maintenant. Et donc... Je fus conçu entre 3 heures et 3 heures et demie, l'après-midi du 7 août 1811. C'est vrai, les gens savent rarement ce genre de choses, mais je peux en être sûr. Ce jour là, vers 4 heures, mon père fut tué par la police. Et jusqu'à cet instant, il était en prison. Il venait de s'évader et voulait voir ma mère qu'il n'avait pas vue depuis deux ans... Alors qu'il quittait la maison pour se cacher, la police le rattrapa et lui ordonna de se rendre. Mais il tenta de s'enfuir, ils tirèrent sur lui et... Pourquoi mon père était-il en prison ? Il était voleur de profession, voilà pourquoi. Mais il n'était pas très malin et se fit prendre... Je sais très peu de choses sur lui, seulement le peu que m'en disait parfois ma mère. Pour elle, il était vraiment beau... mais c'est qu'elle en était amoureuse... Bon, je sais que toi aussi tu penses que je suis vraiment beau, mais toi aussi tu es amoureux de moi, non ? C'est pourquoi, comme ma mère était une femme honorable, je ne peux avoir été conçu que pendant ce laps de temps. Ma mère me le répétait assez souvent. Si mon père n'avait pas essayé de s'évader (il ne lui restait qu'un an à faire), je ne serais pas né et il serait probablement encore vivant. Mais ma mère ne m'a jamais considéré comme un fardeau, pas plus qu'elle ne me le reprochait. C'était une femme gentille, ma mère. Elle était lavandière. Elle avait les mains rêches à cause de l'eau et du savon, mais son cœur était bon... Mon enfance, même si elle était décidément pauvre, fut vraiment sereine, puisque j'avais l'amour de ma mère, et que je pouvais jouer avec les gamins de ma rue. Puis ma mère, au prix d'un vrai sacrifice, m'envoya à l'école publique. Pour la remercier de ce sacrifice, je travaillais bien pour la rendre heureuse. J'étudiais sérieusement, mais pas trop, parce que j'avais la chance d'avoir une bonne mémoire et une intelligence suffisante... Enfin, je n'essaye pas de me vanter, c'est ce que disaient les professeurs qui trouvant que j'étais un bon élève, m'instruisaient comme il fallait. Quand j'ai eu dix ans, ma mère est morte, et ma tante, la sœur de maman me recueillit. Mais elle avait déjà quatre enfants, alors elle me fit arrêter l'école, qu'elle ne pouvait pas m'offrir. Tante Clarissa était une brave femme, même si elle était par instants brusque et bourrue, mais à sa façon, elle m'aimait. Ce qui me fascinait en Tante Clarissa, c'était sa façon de voir mon père, si différente de celle de ma mère. Elle ne le considérait pas comme un homme bien. Une de ses phrases m'a vraiment frappé. "Il aurait pu y rester encore un an, cet imbécile, comme ça il n'aurait pas laissé ta mère veuve et sans ressources. Et puis, venir la voir juste après son évasion... c'était un peu débile. Il aurait du savoir que la police allait le chercher là, non ? Il aurait pu continuer à le faire avec ses copains de cellule un an de plus... qui a fait trente, eut faire trente et un!" Au début, je n'ai pas compris ce que mon père aurait pu continuer à faire avec ses copains de cellule, et quand j'ai questionné ma tante, elle m'a répondu brusquement "jouer aux cartes". Mais mon cousin Paolo, qui avait alors dix huit ans, c'était l'aîné, m'a expliqué un peu plus tard dans le détail ce qui se passait entre copains de cellule... et il m'expliqua aussi que, comme mon père était l'un des plus jeunes, (il n'avait que vingt et un ans quand il est mort) "c'était sûrement lui qui faisait la femme..." Ce n'est pas que je ne savais pas que des hommes pouvaient le faire entre eux... j'en avais entendu parler, entre plaisanteries et quolibets, par mes compagnons de la rue. C'est juste que je n'avais jamais pensé que mon père puisse faire des choses pareilles, et cette pensée me toucha profondément. Tu dis que tu peux l'imaginer ? Et bien, c'est possible... Je sais seulement que je l'ai longtemps ruminé, jour après jour. Ce qui me rendait le plus curieux, depuis que cette idée était entrée dans ma vie d'une manière si personnelle, c'était me demander qu'est-ce qu'on pouvait ressentir à le faire avec un autre homme. Ce n'est pas que j'ai su ce qu'on ressentait en le faisant avec une femme. À mon âge, j'étais encore complètement vierge. Je ne l'avais même pas fait tout seul, peux-tu le croire. Ça ne devait pas rester le cas longtemps, mais... Mon père, mon héros, avait fait l'amour avec d'autres hommes pendant deux ans. Je ne sais pas pourquoi, mais je n'avais aucun doute sur ça, pas un instant. Cela ne me troublait pas du tout, mon père restait un héros, simplement, je ne l'avais jamais vu sous ce jour, et j'en étais profondément frappé. À cette époque, je n'ai pas du tout pensé qu'il pouvait s'être plié à la nécessité, aux règles non écrites de l'endroit. Mais simplement qu'il l'avait fait. Avec ses copains de cellule. Pendant deux ans. Ma tante me plaça comme apprenti dans une auberge. Chaque samedi, elle passait prendre mon salaire. L'aubergiste était enjoué, plaisant, et avait trois enfants. Le plus vieux, Timoteo, avait vingt ans, puis venait Bartolomeo, dix neuf, et enfin Dalia, seize. Dalia travaillait à la cuisine avec sa mère. Elle et Bartolo étaient "poil de carotte". Je ne sais pas pourquoi, mais je n'ai jamais aimé les roux. C'est sûr, Bartolo était bien mieux fait, de corps et de figure, que Timoteo, mais ce dernier me plaisait bien davantage, avec ses cheveux bruns et sa peau basanée. Timoteo était sympathique, enjoué, spirituel, et ne se moquait jamais de moi. Lui et son frère servaient dans l'hôtel de leur père. Je faisais la plonge, nettoyais les chambres, parfois, je vidais les crachoirs et les cendriers. En bref, un garçon de salle. Chaque jour, c'étaient treize heures de travail exténuant, avec une courte pause aux heures creuses. Le dimanche, l'auberge était fermée et je pouvais me reposer un peu. Mais le travail ne me pesait pas du tout. Pendant les quelques pauses, j'écoutais avec plaisir les histoires drôles que Timoteo me racontait en les mimant; riant à ses propres plaisanteries. Tout en le regardant, j'avais l'impression qu'il le faisait pour moi, mais à présent je pense que c'est la qualité d'un habile conteur, donner à chacun l'impression qu'il ne s'adresse qu'à lui, ne parle que pour lui... Quoi qu'il en soit, j'étais fasciné par Timoteo. Je ne sais pas combien de fois j'ai pensé que j'aurais aimé, plus grand, lui ressembler. C'est sûr que je n'aurais jamais imaginé devenir ce que je suis... Un jour, je travaillais alors depuis un peu plus d'un an, un soir, après la fermeture, Timoteo demanda à son frère s'il montait prendre comme d'habitude son bain avec lui. "Non, pas aujourd'hui, je dois y aller, j'ai un rendez-vous." répondit Bartolomeo avec un air coquin. "Moi aussi ! C'est pour ça que je veux me laver..." protesta Timoteo. "Qui va me laver le dos, si tu pars ? Et pour me rincer ?" "Tu n'as qu'à demander à Giorgio de rester un moment pour t'aider, non ?" répondit son frère en partant. Timoteo me regarda. "Dis-moi un peu, ça t'ennuierait de me donner un coup de main ?" me demanda-t-il gentiment. "Non, pas du tout." répondis-je tranquillement. Si c'était Bartolomeo qui me l'avait demandé, je lui aurais sûrement dit que je devais rentrer. Mais c'était Timoteo, et j'étais heureux de pourvoir lui être utile. Je rentrais donc dans l'arrière-salle, où sa mère et sa sœur avaient déjà préparé le baquet comme tous les samedis soir. Timoteo se déshabilla. C'était la première fois que je le voyais nu (en fait, c'était même le premier homme que je voyais nu, à part les gamins des rues avec lesquels je me baignais dans la Serpentine, mais ils avaient le même âge que moi, des gamins) et je le regardais, fasciné. Son corps était élancé, proportionné, avec d'épais buissons de poil où il fallait. Mais ce qui me frappa le plus était ce qui pendait entre ses jambes. Autant il était plus grand que moi, autant son outil était plus grand que le mien ! C'était le premier membre d'adulte que je voyais. Je me rappelle clairement avoir été tenté de tendre la main pour en tester la consistance, le toucher. Et je me rappelle avoir pensé que si, comme le faisait parfois la mienne, cet outil se tendait, il deviendrait énorme. Il monta dans le baquet et commença à savonner abondamment son corps. Puis il me demanda de savonner son dos et de le lui frotter avec une brosse. Il chantonnait allègrement. "Tu vas voir ta copine, ce soir, Timoteo ?" lui demandais-je, sachant qu'il y avait un bal sur la place. "Oui, et si tout va bien, je ferai même un peu plus que de la voir... Elle me l'a promis !" répondit-il tout joyeux. "Tu veux dire que..." demandais-je, devinant ce qu'il avait en tête. "Oui, c'est pour ça que je me lave. Elle n'aime le faire que quand je suis tout propre... Elle est difficile..." "Tu veux dire que toi et elle... vous l'avez déjà fait ? "Et bien sûr ! Et elle aime ça !" dit-il en se tournant vers moi et en me montrant ses attributs virils. J'écarquillais les yeux. À la question que je me posais l'instant d'avant, la réponse était sous mes yeux, majestueusement érigée, palpitante, à peine couverte d'une mince couche de mousse blanche... Il remarqua mon regard et rigola. La prenant dans sa main et l'agitant légèrement dans ma direction, il dit, "C'est normal qu'elle lui plaise, non ? Sens comme elle devient dure, rien qu'à y penser..." Timidement, mais irrésistiblement attiré par ce prodige de la nature, je tendis la main et l'attrapais. C'était chaud, doux, vraiment gros et agréablement glissant à cause du savon. "Qu'est-ce que tu en penses, alors ?" me demanda-t-il fièrement. "C'est... beau..." répondis-je en murmurant, faisant instinctivement glisser ma main d'avant en arrière, pour mieux en sentir la consistance. C'était incroyablement plaisant. "Eh ! Arrête, sinon tu vas me faire jouir, et je veux tout garder pour elle..." dit-il en retirant ma main en riant. "Mais quand même," ajouta-t-il, "tu sais que j'ai presque l'impression que c'est elle qui me touche ? Peut-être que tes lèvres sont aussi douces que les siennes ?" Je rougis. Il rit de nouveau, et dit, "Allez, rince-moi, maintenant..." J'obéis prestement. Il sortit du baquet, se sécha en se frottant vigoureusement avec une serviette et revêtit des vêtements propres préparés sur une chaise. Je vidai le baquet et rangeai la pièce. Il me remercia et sortit... Je rentrai à la maison. Je me sentais étourdi. Ça m'avait beaucoup plu de la toucher, de sentir sa fermeté, sa vigueur. Pendant des jours, je repensais à ce qui c'était passé. Après, quand, au travail je repensais à Timoteo, je ne pouvais m'empêcher de jeter un coup d'œil entre ses jambes où le doux relief suggérait la masse de ses attributs virils. Et alors, c'était comme si je le revoyais nu, comme si je le touchais encore. Et la mienne, même si elle était encore si petite, se réveillait, poussait, emprisonnée sous le tissu de mes habits. Non, Gualtiero, à cette époque, je n'avais pas encore conscience que c'était une inclination sexuelle... au moins, je ne l'interprétais pas comme ça, à cette époque. J'aimais simplement la voir, la toucher, même naïvement. J'espérais pouvoir le faire encore... même si c'était très improbable. Et pourtant... Un jour, j'avais alors presque quinze ans, j'ai vu Timoteo avec la figure curieusement sombre. Au début, je me suis demandé si c'était contre moi. Lui avais-je fait quelque chose ? Je ne pensais pas, mais... Profitant d'une occasion où il me demandait d'aller avec lui dans le cellier pour chercher des barils de bière, je l'interrogeais. Il eut un sourire amer. "Non, Giorgio, ce n'est pas toi, pas du tout. C'est juste... elle m'a dit qu'elle allait en épouser un autre, et que donc elle ne veut plus le faire avec moi." "Mais comment ? Elle n'a pas fait l'amour avec toi ?" lui demandais-je, effaré. "Et bien, on s'est touché, elle l'a aussi embrassée, mais elle ne m'a jamais laissé la lui mettre dedans. Et elle m'a aussi fait jouir, avec sa petite main douce. Douce et chaude, comme la tienne." dit-il en secouant tristement la tête. Je le regardais avec sympathie, j'étais triste de le voir si dégoûté. Je lui demandais, "Elle te manque ?" Et lui, "Bien sûr qu'elle me manque. Tu sais bien que c'est pas pareil, tout seul... Tu ne peux pas me comprendre... Tu le fais, tout seul ?" "Quoi ?" lui ais-je demandé, même si j'avais compris. En fait, parfois, je le faisais depuis un moment, depuis qu'on m'avait montré comment faire. Mais, à part cette première fois, je l'avais toujours fait seul... et ne fais pas ce petit sourire, maintenant... "La faire devenir dure, et puis continuer jusqu'à jouir. Mais dis-moi, tu as déjà joui ?" "Heuu..." répondis-je en rougissant, puis je hochais la tête. "Oui. Mais c'est différent, tout seul. Vraiment différent." dit-il d'un air songeur. Puis soudain, comme si ça l'avait frappé, il dit, "Et maintenant, à en causer, elle est devenue dure, regarde !" Et il me montra entre ses jambes, poussant légèrement son bassin vers moi. C'était plus qu'évident. Je déglutis, fixant son entrejambes, fasciné par la généreuse proéminence. Il me sembla qu'elle palpitait, comme prise d'une vie propre... Il me regarda d'un air bizarre. Juste un instant. Puis soudain... non, Gualtiero, rien n'arriva, cette fois là. Soudain, disais-je, il déclara sérieusement, "Bon, allez, ramenons les barils, maintenant..." Non, ce n'est pas que j'étais déçu. Je n'avais rien espéré. Je te l'ai dit, j'étais encore assez naïf, à cette époque. Quelques jours plus tard, il me demanda de nouveau si je pouvais rester pour l'aider pour son bain. Je ne me rappelle pas pourquoi cette fois-là son frère n'était pas avec lui. J'acceptais volontiers, comme ça je pourrais le voir nu, et l'idée me plaisait beaucoup. Cette fois, il bandait déjà quand il se déshabilla. Il se savonna, je lui savonnai le dos et le frottais, puis il me demanda de lui verser de l'eau chaude pour le rincer. Puis il se tourna vers moi, et je vis qu'il l'avait encore glorieusement dressée. Il remarqua le coup d'œil admiratif et sourit. "Tu vois comme elle est dure ? mais malheureusement, je ne peux pas la satisfaire, cette fois. Touche-la, sens comme elle est dure !" m'invita-t-il en poussant son bassin vers moi. Je ne me fis pas prier et la pris dans ma main et la palpai. Il sourit de nouveau et dit, "Cette fois, tu peux aller de bas en haut parce que de toutes façons... ce soir, je ne dois rien garder pour une autre..." J'obéis. Il me laissa faire un moment, puis il murmura, "Tu as la main douce comme elle... Serre un peu plus, accélère, va..." Je fit comme il voulait. Il ferma les yeux. "C'est bien ?" lui demandais-je, espérant qu'il était content de moi. "Oui, c'est bon... mais... mais elle lui faisait aussi des petits baisers..." murmura-t-il sans ouvrir les yeux. Je me penchai alors et posai mes lèvres dessus. Le contact était agréable. Il eut comme un sursaut. Je l'embrassais sur toute sa longueur et ça lui plaisait. Ça me plaisait aussi. "Oh, Giorgio... c'est bon... comme ça. Tu es presque meilleur qu'elle..." dit-il à voix basse, et puis, "Elle la suçait aussi, elle aimait ça." Sans plus de problème, j'ai aussi commencé à la lécher. Au début un peu timidement, et puis avec de plus en plus d'assurance, parce que je m'apercevais que plus je le faisais à pleine langue, plus il ça avait l'air de lui plaire. Et puis le dernier acte de cette soirée fut accompli. Je le sentis vibrer comme la corde d'un violon, tendu, frémissant, tremblant et enfin, du bout de son pieu vigoureux, jaillirent jet après jet d'iridescentes gouttes couleur de perle. J'observais, admiratif, stupéfait, enchanté de ce prodigieux jaillissement... Rien de comparable aux pauvres gouttes que j'émettais au sommet de mes moments de plaisir solitaire. Quand je vis que le flot était tari, sur l'extrémité tendue et brillante, il ne restait qu'une perle qui scintillait. Je sortis le bout de la langue pour la recueillir, et pour la première fois, je savourais le goût de cette mâle liqueur. Timoteo caressa mes cheveux, "Merci, Giorgio. C'était bon. Même elle n'était pas aussi bonne..." dit-il, me remplissant d'une grande fierté. Il ne dit rien d'autre, il ne fit rien de plus. Mais je me sentis vraiment excité et heureux de ce qui venait d'arriver. J'avais senti l'intensité du plaisir de Timoteo, et j'aimais la sensation d'avoir été l'auteur de cette jouissance. Pendant plusieurs jours, il ne se passa rien de plus. Mais je sentis qu'entre nous était née une sorte de complicité intime. Il me regardait différemment, je le regardais d'un œil neuf. Son sourire, quand il me parlait, avait une nuance spéciale, plus chaude, plus personnelle. Je ne sais pas si c'était juste mon imagination, mais c'est ce que je sentais... Un après-midi, à un moment où il y avait peu de clients, son père demanda à Timoteo de ranger le cellier. Il me demanda d'y aller avec lui. À peine rendus, nous nous sommes mis au travail. Mais au bout d'un moment, il me prit le bras et m'attira dans un coin, derrière un grand tas de caisses, posant la lanterne sur un tonneau. Avec un sourire complice, à voix basse, il dit, "Giorgio, tu me referais ce que tu m'as fait l'autre jour, après mon bain, s'il te plait ?" Je hochais la tête. Bien sûr que j'allais le faire, et volontiers. Il sourit, la sortit et je me penchai sur ce fabuleux instrument pour le rendre heureux. Il me plaisait tellement. Au bout d'un moment, il me dit dans un murmure, d'un ton persuasif, "Prends-la dans ta bouche, maintenant... entièrement... suce-la, vas-y..." Sans discuter, je le fis. Pour moi, c'était encore meilleur qu'avant, et je voyais que c'était pareil pour lui. Il commença à bouger d'avant en arrière, et à caresser mes cheveux. Quand il commença à trembler, la voix basse, chaude et rauque, il dit, "Ne recule pas, bois tout." et il tint ma tête contre son aine. Je me préparais à recevoir la savoureuse liqueur dont j'avais déjà eu un aperçu du goût musqué. Je le savais très bien, elle jaillirait bientôt en abondance, généreusement. Ses tressaillements intenses devenaient de plus en plus longs et fréquents. Ils m'excitaient terriblement. Et finalement je bus à grandes gorgées le nectar dont il m'abreuvait. Je m'en sentais presque enivré. Quand tout fut fini, il s'arrangea, puis entourant mes épaules de ses bras, il me demanda, "Ça t'a plu, Giorgio ?" J'opinais et rougis de plaisir. Il ajouta en souriant, "Et bien, on recommencera, d'accord ?" "Oui..." murmurais-je. Ce fut le début. Nous nous retrouvions assez souvent, à différents endroits. Et après quelques fois où ça s'était passé comme ça, il me conduisit dans un petit bois, entre l'auberge et chez moi. Il me fit baisser mon pantalon, et il me pénétra pour la première fois. Non, cette première fois ne me plut pas. J'eus du mal à ne pas hurler, à ne pas chercher à échapper à cette perche puissante qui m'écartelait, m'envahissait. Mais je voulais qu'il soit heureux avec moi, alors je résistais à la douleur, et aussi parce que j'avais l'impression de ressentir la même chose que mon père. La fois suivante fut meilleure, puis de mieux en mieux. J'appréciais chaque fois d'avantage. Et lui aussi... Non, Timoteo n'aimait pas seulement les hommes, comme nous. En fait il trouva une autre copine. Il me parla d'elle, tout en le faisant avec moi. Il disait qu'il aimait le faire avec moi et avec elle. Et puis il se maria. Mais pas avec cette fille, avec une autre. Mais il continua quand même avec moi, quoique moins souvent. Ben oui, j'étais un peu jaloux. D'abord de sa copine, et puis ensuite de sa femme. Mais à présent, ça me plaisait trop et je compris que si je voulais continuer avec lui, je ne devais pas faire d'histoires. Après son mariage, Timoteo, parfois pendant des semaines ne le faisait plus avec moi. Ça me manquait. J'aurais voulu le faire plus souvent, bien sûr. Quand j'ai eu seize ans, j'ai rencontré celui qui allait devenir mon premier amant. C'était un habitué de l'auberge. À cette époque, il avait vingt et un ans. Il venait souvent avec son frère aîné, mais parfois il était seul. Il s'appelait Lorenzo. Oui, exactement lui. Il a le même âge que toi, tu le sais. Oui, c'est vraiment un beau garçon, non ? Il me plaisait. J'ai commencé à le regarder, à l'observer. Son père faisait commerce de peaux, alors il avait de l'argent. Il était toujours bien habillé. Son pantalon était de bonne flanelle, serré, comme le voulait la mode, ce qui me permettait de juger de la douce et généreuse bosse entre ses jambes, et de fantasmer. Mais je n'aurais bien sûr jamais osé lui dire qu'il me plaisait. Comme est-ce arrivé ? Et bien à la différence de Timoteo, aucune fille ne l'attirait, seulement les garçons. Alors, petit à petit, il s'aperçut de mon existence. Je lui plaisais, il commença à me dire bonjour, à me sourire, à me traiter gentiment, à me donner parfois des pourboires. Et finalement, un soir, alors que je rentrais chez moi après la fermeture, je le vis assis sur une des bornes au carrefour près du petit bois. "Bonsoir, Maître Lorenzo..." dis-je étonné, parce que je savais qu'il habitait de l'autre côté du village. "Bonsoir, Giorgio..." dit-il en se levant et en venant vers moi avec un sourire, "Tu rentres chez toi ?" "Oui..." "Tu dois être fatigué, je pense." "Pas trop, Monsieur..." répondis-je le cœur battant. Mais, Gualtiero, à seize ans, je n'étais plus aussi naïf qu'avant. Le fait qu'il m'attende, à cet endroit écarté, fit galoper mes phantasmes. Je ne pouvais être sûr qu'il était là pour ce que j'espérais, mais... "La nuit, le bois est fascinant." dit-il. "Oui..." "Pas loin, il y a la vieille chapelle..." "Oui, Sainte Marie Madeleine... c'est presque une ruine à présent." "Je voudrais la revoir, de nuit... Peux-tu m'y conduire ? Ça t'ennuie ?" me demanda-t-il avec un sourire. "Volontiers, Maître Lorenzo. Par ici, venez." dis-je en prenant le sentier qui entrait dans le bois. Je connaissais l'endroit comme ma poche, y ayant joué des années. Et il m'attendait juste au début du sentier, alors lui aussi devait le connaître. Arrivé à la chapelle, illuminée par une lune au troisième quartier, il me fit signe de m'asseoir sur un muret de pierre. Il s'assit à mes côtés. Il enleva son manteau et le plia sur le mur. "Il fait beau, non ? Pas du tout froid." "Non. L'automne est très doux cette année." répondis-je. "C'est beau, ici, c'est calme. Et la lune a une lumière d'argent. J'aime beaucoup." "Venez-vous souvent ici, Monsieur ?" lui demandais-je. "Parfois. Mais c'est la première fois que j'y viens de nuit et pas seul. Ça semble même encore plus beau à deux..." dit-il en prenant ma main. Il la serra à peine. Je répondis à sa pression. Il passa un bras autour de ma taille et m'embrassa sur la bouche. Ce fut mon premier baiser... Ça m'a plu. Puis il me murmura, "Tu me plais tellement, Giorgio..." "Vous aussi, Monsieur..." dis-je, plein d'émotion. Il m'embrassa à nouveau, en caressant mon corps. Je frissonnais. Il commença doucement à ouvrir ma chemise de grosse toile. J'étais excité, le sang cognait à mes tempes. J'étendis la main et la posais sur le beau paquet, chaud, plein et ferme. Il me lâcha, étala son manteau sur l'herbe et me dit simplement, "Viens..." Nous fûmes vite complètement nus, et il m'embrassait sur tout le corps. C'était si bon que j'essayais de l'imiter. Nos membres se mélangeaient, s'accrochaient, se cherchant. Je ne m'étais jamais senti aussi excité. C'était la première fois que j'étais complètement nu, couché avec un homme pour faire l'amour. Ça me plaisait énormément. Quand je me retournai, rempli de désir, m'offrant à lui, je sentis son désir si puissant, il me fit me tourner de nouveau. Un peu déçu, pensant qu'il ne voulait pas me prendre, je le regardais. Il me sourit et me demanda, "Me veux-tu en toi ?" "Oui, bien sûr... Si vous le désirez aussi..." "Oui, je te veux. Mais pas par derrière. Tu es trop beau, je veux voir ta figure, quand je te ferai mien..." Je ne comprenais pas. Timoteo m'avait toujours pris par derrière, à genoux ou debout, et je n'imaginais pas qu'on puisse le faire autrement. Il m'installa gentiment dans la bonne position, et finalement je compris et cette seule pensée m'excita encore plus. "Maintenant, je vais te pénétrer, Giorgio..." dit-il avec un éclair de doux désir dans les yeux, en commençant à pousser. "Oui, s'il vous plait..." suppliais-je, ému. Et bien, Gualtiero, il ne manquait que l'amour pour que cette nuit soit parfaite. Il me monta longuement, me souriant, prenant et donnant simultanément du plaisir. Son ventre frottait contre mon membre tendu, érigé, ajoutant le plaisir au plaisir. Pendant qu'il me prenait, il me caressait, agaçait mon corps aux points les plus sensibles. Le silence de la nuit chantait... Et bien oui, c'était une nuit vraiment spéciale. Non, idiot, maintenant que je t'ai, je ne le regrette pas. Tu sais que je t'aime, non ? Mais ce qui était beau hier le reste aujourd'hui, non ? Ainsi, nous commençâmes à nous voir assez régulièrement. En secret, bien sûr. Lequel je préférais ? Lorenzo, sans aucun doute. Mais Timoteo me plaisait aussi. Ils étaient très différents. Timoteo était plus fougueux, Lorenzo plus doux. Mais, vois-tu, comme je n'avais d'amour pour aucun d'eux, ça m'allait bien de continuer avec les deux, sans qu'ils sachent l'un pour l'autre. Non, je sentais simplement qu'ils auraient été jaloux l'un de l'autre. Même si ce n'est pas moi qui en ai fais directement l'expérience. Non, à cette époque non plus, Lorenzo n'était pas amoureux de moi. Il est tombé amoureux quand il a rencontré Giacomo. De Giacomo, pas de moi, même si à ce moment, il ne le savait pas... Et bien on ne tombe pas amoureux juste d'un corps, non ? C'est sûr que Giacomo a des qualités que je n'ai pas, au moins au yeux de Lorenzo. Comme j'en ai aux tiens, non ? Mon troisième homme ne compte presque pas. Oui, d'accord, tu veux que je t'en parle aussi. Il s'appelait Terenzio. Il avait trente deux ans. Non, ce n'était pas un client de l'auberge, mais notre livreur de bière. Il venait de la ville une fois par mois avec sa charrette. Terenzio était grand et fort. Non, pas du tout gras. Il était marié et avait quatre enfants, dont l'aîné n'avait que deux ans de moins que moi. Il avait dû épouser sa femme parce qu'il l'avait mise enceinte... C'était la sœur de son petit copain de l'époque. Oui, il le faisait régulièrement avec les deux, sans qu'elle le sache. Mais plus tard, le frère s'engagea dans la marine et ils ne se virent plus Mais donc, Terenzio alla droit au but avec moi, sans discours inutiles. Un dimanche matin, il vint dans notre village pour le mariage d'un membre de la famille de sa femme. Il me vit dans l'église et me fit un clin d'œil. Je le connaissais, et je ne m'en souciai pas. Je le pris pour un salut de loin. Mais, alors que nous sortions de l'église, il vint à mes côtés en souriant et dit, "Comment t'appelles-tu ?" "Giorgio." dis-je, étonné qu'il ne s'en souvienne pas. "Oui, bien sûr, Giorgio. Toi aussi tu es invité au mariage ?" "Oui, la mariée est une parente éloignée. On est tous parents, d'une manière ou d'une autre, dans le village." "Alors on est peut-être aussi parents !" dit-il en riant aux éclats, puis il me dit, "Écoute, Giorgio, veux-tu gagner une pièce d'argent ?" Je le regardais avec intérêt. Je n'avais jamais eu une pièce d'argent à moi. "Bien sûr." répondis-je. "Viens avec moi, alors..." dit-il et je le suivis. Il me conduisit derrière l'église, et nous traversâmes l'ancien cimetière. "Où allons-nous ?" demandais-je, étonné. "À la cabane des pêcheurs." "Il n'y a rien ni personne, là-bas. Qu'est-ce qu'on va y faire ?" "Justement." dit-il sibyllin. Après avoir dépassé les trois ou quatre premières, il m'attira dans une hutte plus retirée que les autres. Il sortit une pièce d'argent et me la tendit. "Pour quoi faire ?" lui demandais-je en la prenant, la faisant tourner dans ma main, admiratif. Comme elle brillait ! "Et maintenant, tu vas être gentil avec moi, d'accord ?" "Gentil ? Comment ?" répondis-je sans comprendre. Alors, sans un mot, il la sortit et commença à la masturber à pleine main. À ce moment, j'avais compris ce qu'il voulait. Il appuya sur mon épaule avec sa large main, me faisant mette à genoux devant lui, et frotta mes lèvres avec son bout. Je lui rendis sans problème le service qu'il désirait... Après, je lui ai demandé, "Mais si j'avais dit non ?" "J'ai vu comme tu regarde les hommes entre les jambes. Je connais les gars comme toi. Et je ne me suis pas trompé. Et puis tu sais y faire, c'est pas tout le monde qui est prêt à la boire. Tu aimes les bites, non ?" Et donc, à partir de ce dimanche, cinq ou six fois. A chaque fois, il me donnait une pièce d'argent... Bien sûr que j'aimais, sinon j'aurais refusé, pièce d'argent ou pas. C'était toujours du vite fait, je pense que quand il venait pour moi, il y avait un moment qu'il n'avait pas fait l'amour, parce qu'il jouissait assez vite. Non, il ne me demanda pas de me la mettre par derrière. Je pense que j'aurais été d'accord... Tu sais que je suis un peu... un petit cochon, pas vrai ? Tu es si gentil... Sûrement pas ! Tu sais que depuis que nous sommes tombés amoureux, personne d'autre ne m'intéresse.
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