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histore originale par Andrej Koymasky


L'ÂME DANS LE PORTABLE 18 - MICHEL

Dès qu'il eut du temps libre, Eugenio sortit le téléphone de sa poche, l'ouvrit et demanda à la voix de lui parler d'un autre italien.

"Es-tu intéressé de quand je suis Michel, né à Lucques en 1712 ?"

"Je ne sais pas, a-t-il eu une vie intéressante ?"

"Ne me demande pas ; toutes sont intéressantes pour moi qui les ai vécues. Donc, je suis né à Lucques, mon père est meunier et ma mère est une très belle fille espagnole, qui meurt quand j'ai six ans. Mon père se remarie avec une femme qui a un fils de huit ans appelé Felice. Mon demi-frère et moi on se lie immédiatement. Ensuite, une sœur et un autre frère sont nés. Nous aidons au moulin de mon père et grandissons forts et beaux. J'admire beaucoup Felice, qui est également respecté par tous les gamins du quartier.

Nous dormons ensemble depuis des années et lorsqu'un soir, il commence à jouer avec moi, me touchant entre les jambes et se faisant toucher par moi, je le fais sans problème. Et en effet, depuis que la puberté est sur le point d'arriver, j'aime de plus en plus. En réalité, nous nous limitons à nous frotter, à nous toucher, jusqu'à arriver au plaisir. Puis nous nous endormons à demi embrassés, jouissant de la chaleur du corps de l'autre.

Felice a quatorze ans et j'en ai douze. Dans la ville, passent parfois des jeunes nobles étrangers qui sont en train de faire le Grand Tour : des lords anglais, des nobles français, espagnols, des seigneurs allemands, généralement accompagnés d'un domestique et d'un tuteur, parfois même d'un guide. Felice, un soir, me raconte ce qui lui est arrivé. Le guide d'un noble français s'est approché de lui et lui a dit que le seigneur voulait s'amuser avec lui et lui donnerait une pièce de monnaie s'il y allait. Felice y était allé, le noble l'avait fait se déshabiller, l'avait amené dans son lit et ils avaient fait des choses très belles et amusantes.

Je lui demande quoi, et il me demande si je veux les faire avec lui. Je dis oui. Felice me dit alors qu'il va jouer le rôle du noble français et que je dois faire le sien. Pour moi, c'est comme un jeu plus intéressant que d'habitude. Mais en réalité, pour la première fois, nous avons un rapport sexuel vrai, complet et Felice, après nous être embrassés et sucés, me pénètre. J'aime ça, et à partir de cette nuit on le refait régulièrement. Même Felice le refait parfois avec certains seigneurs de passage, car les guides se passent le mot que le fils aîné du meunier de Lucques se prête volontiers aux souhaits des nobles étrangers.

Je demande à Felice si et quand je peux le faire moi-même, mais il me dit que je dois d'abord grandir, que je suis encore trop jeune. Mais il me raconte toujours, avec plein de détails, ce qu'il fait avec ces étrangers et ça me fait m'exciter beaucoup, et surtout lorsque nous le faisons entre nous, cela me passionne encore plus.

J'ai quinze ans quand le guide d'un jeune seigneur anglais vient chercher mon frère Felice. Au lieu d'aller l'appeler, je lui dis qu'il n'est pas là mais je lui dis que s'il le veut, je peux aller à la place de mon frère. Le guide me regarde de la tête aux pieds, puis dit oui et m'emmène à l'auberge où se trouve le jeune lord.

Le noble jeune homme anglais me regarde, puis me fait signe de le suivre. Il m'emmène dans sa chambre, je me souviens des récits de Felice et, même sans comprendre un seul mot de ce que l'autre dit, je m'adapte en conséquence : je me laisse déshabiller et je le déshabille, et je le caresse, l'embrasse, lèche son corps à mesure que je le découvre et l'autre semble en être heureux. Je me mets au boulot, je veux qu'il soit heureux avec moi et quand il me met dessous, je l'accueille avec grand plaisir : il ne l'a pas beaucoup plus gros que celui de Felice et je peux le prendre presque sans problème.

Le lord semble plus que content avec moi, il me donne de l'argent et le guide me dit ensuite qu'il me veut encore dans son lit. J'y retourne plusieurs fois, volontiers. Quand, au lit, je le dis à Felice, il me dit que c'est un signe que je suis devenu assez vieux. Je lui dis que j'ai eu un bon enseignant, mais je lui dis aussi que cette fois, je veux que ce soit à moi de le pénétrer... Felice s'y prête volontiers et je trouve que j'aime au moins autant que d'être pénétré.

J'ai seize ans quand un comte français, un jeune homme de vingt et un ans, est si content de moi qu'il me propose de continuer le Grand Tour avec lui. Je suis fasciné par cette idée, aussi parce que j'aime la façon dont le jeune homme, Guillaume, fait l'amour. Alors, je préviens les miens que j'entre au service de ce seigneur et que je quitte ma maison.

Nous allons à Florence, Pise, Rome et moi, pendant la journée, je l'accompagne en lui apportant le nécessaire pour dessiner. Pendant la nuit, je suis dans son lit, prêt à lui donner du plaisir. Je le suis lorsqu'il remonte à Bologne, puis à Venise, et d'ici à Milan, à Berne, puis en France. Mais ici à Dijon, Guillaume me congédie. C'est vrai qu'il me laisse beaucoup d'argent pour compenser mes «services», mais je suis déçu.

Au début, je pense rentrer à Lucques donc je descends vers Lyon. Au long de la route je m'arrête dans une petite auberge. Ici s'est arrêté aussi un trio de musiciens qui sont en train de monter à Paris, appelé par la célèbre Madame Geoffrin. Parmi eux se trouve un violoniste nommé Antoine, un jeune homme de vingt-cinq ans. Quand il apprend que je suis italien, il commence à parler en italien avec moi. Il me demande pourquoi je suis dans ces régions et je lui réponds que j'avais été au service d'un noble pendant une partie de son grand tour et que je venais d'être démis.

Il me regarde et sourit, alors il me dit qu'il a bien compris et ajoute qu'il aimerait recevoir les mêmes services de ma part. Je le regarde un peu surpris, me demandant s'il est vraiment en train de me proposer de faire l'amour avec lui et Antoine, pour dissiper tout doute, me demande si par hasard je n'aimerais pas le faire avec lui. Je dis que oui, alors il me propose de monter immédiatement dans sa chambre.

Il ne perd pas de temps en préliminaires, se déshabille, se mets à quatre pattes et me demande de le baiser et il veut que je le lui mette avec force et plus je le claque dedans avec vigueur, plus il semble en jouir. Lorsque nous venons enfin, je suis satisfait mais aussi totalement épuisé. Antoine me dit qu'il a beaucoup aimé et me demande si j'aimerais le faire aussi avec ses deux compagnons... Je le regarde étonné, alors il m'explique que tous les trois aiment se le faire mettre et que, généralement, lorsqu'un d'entre eux trouve un joli taureau, il le partage avec les autres. Et j'ai été vraiment bon, je suis fort et viril, et j'ai aussi un grand et bel outil.

Je reste sur le lit pendant qu'Antoine se rhabille et descends. Peu de temps après arrive Édouard, il a vingt-huit ans et joue de l'alto. Il me salue, s'approche de moi et me regarde avec un désir évident, me caresse entre les jambes et se déshabille. Il est moins bien fait qu'Antoine, plus mince, mais entre les jambes il y a un engin qui me fait frissonner : heureusement qu'il ne veut pas me le mettre, je pense... Sans monter sur le lit, il se penche sur mon pubis et me le suce pendant un bon moment, se branlant, puis se met à cheval sur moi et s'empale tout seul... Il fait tout lui, monte et descend, gigote, me jouit calmement jusqu'à ce qu'il soit pleinement satisfait.

Puis il se lève, me dit d'attendre, s'habille et sort. Au bout d'un moment, le troisième arrive dans la chambre, Victor : il a vingt-trois ans, joue du violoncelle, c'est le frère d'Édouard. Il se déshabille en hâte : il n'est pas mal, même si Antoine reste le plus beau des trois. Il me sourit avec un regard mi-effronté et mi-timide et me dit que je suis très beau, monte sur le lit et commence à m'embrasser et me caresser sur tout le corps, et je le lui fais aussi, tant qu'il se met à côté de moi, tête bèche, et je comprends qu'il veut faire un soixante-neuf. Nous nous rejoignons donc : il est très bon à le sucer, et même si je suis déjà venu deux fois, il me le fait redevenir dur sans difficulté.

Au bout d'un moment, il se met sur le dos, écarte les jambes et me demande de le baiser. Je lui fais appuyer les jambes sur mes épaules et je le prends : il me frotte les tétons, gémissant de plaisir, se poussant contre moi à chaque fente, me donnant un plaisir de plus en plus fort. Lorsqu'il sent que je suis sur le point de venir, il me prend la tête dans les mains et m'embrasse profondément dans la bouche, jusqu'à ce que nous ayons joui tout les deux. Je m'abandonne sur lui, haletant, complètement vidé, dénué d'énergie. Il me caresse le dos, me dit qu'il a beaucoup aimé, que je suis vraiment un mâle et que j'ai un corps super et un super membre...

On se rhabille et il m'invite à dîner avec eux. À table, ils parlent de moi et à un moment donné, Antoine me propose d'entrer à leur service, de les accompagner à Paris. Je réponds avec un sourire que j'aimerais, mais que je ne pourrais pas toujours les satisfaire tous les trois comme cet après-midi. Ils me disent qu'ils le comprennent, que je passerai chaque nuit avec un seul d'entre eux à tour de rôle. Pendant la journée, je dois prendre soin de leurs bagages, de leurs vêtements, surtout ceux de scène. Ils me feront coudre des habits pour quand je devrai les accompagner à des concerts et ils me paieront un montant mensuel, pas élevé, mais puisqu'ils payent le gîte et le couvert, il est discret. Donc, finalement, j'accepte.

Je les suis donc au nord, jusqu'à Paris. Des trois musiciens, avec Antoine, je vais bien car il est gentil et parle bien l'italien ; Édouard n'est pas mauvais, mais nous ne sommes jamais vraiment connectés. Peu à peu, celui que j'aime le plus, surtout au lit, c'est Victor.

A Paris, nous sommes les invités de Madame Geoffrin, une belle femme, royale, âgée d'environ trente ans. Ce qui me surprend, c'est qu'elle sache que je suis un servant un peu spécial et que cela ne semble pas la choquer du tout, en effet... Son salon accueille à chaque fois de cinquante à cent personnes, principalement des hommes, des érudits, des scientifiques, des artistes, des philosophes français et étrangers, notamment italiens. Juste pour te donner quelques noms, à cette époque, je vois des personnages comme Diderot, D'Alembert, Beccaria, Voltaire, Algarotti. Et c'est précisément là que l'idée des Encyclopédies est née. Chaque fois que Madame ouvre son salon, mes trois musiciens doivent jouer quelques pièces du répertoire peu de temps après le début. Ensuite, on se mélange avec les invités.

Ma tâche est d'emporter les pupitres, les instruments de musique, les partitions, puis de les ranger, et pour le reste du temps, je peux également rester. En fait, je ne figure pas comme un serviteur, mais comme assistant : c'est Madame Geoffrin qui le voulut ainsi, ce qui me permet de rester.

Je pense que Madame a pris goût à moi. C'est une femme de culture raffinée, elle parle bien le français, l'italien, l'allemand, l'anglais et l'espagnol. Elle connait bien l'art, la musique, la littérature, l'histoire, la philosophie. C'est un enchantement de l'écouter, elle a de la verve, un sens de l'humour et une profondeur de pensée. Elle est vraiment une grande dame.

Madame, un jour, me prend à part et me dit qu'un de ses invités, le marquis De Machy, est tombé amoureux de moi. Je suis un peu mal à l'aise, je ne sais pas quoi dire et, pour prendre du temps, je dis que je suis au service de messieurs les musiciens... Elle répond que je ne suis pas leur propriété et que si j'acceptais de devenir un protégé du marquis, j'aurais tout à gagner et elle me propose de m'introduire au noble. Je n'ose pas dire non, alors je la suis.

Le marquis de Machy est un jeune homme de vingt ans, beau comme le soleil, au regard intense, souriant, profond et sensuel. Je me sens immédiatement incroyablement attiré par lui. Madame nous laisse seuls et Jean-Philippe, le marquis, m'invite à m'asseoir à côté de lui près d'une fenêtre où nous pouvons parler tranquillement.

Je suis littéralement fasciné par ce jeune homme qui n'a que deux ans de plus que moi. Il me pose des questions sur ma vie, mille détails et je lui raconte tout. Lorsqu'il pose des questions plus intimes, je me trouve à lui donner des réponses, même sur ces points, sans le moindre embarras, tellement il sait me mettre à l'aise. Lorsqu'il me propose de l'accompagner, j'ai très envie de lui dire oui, mais je lui répète que je suis au service des musiciens. Il me dit les mêmes mots que Madame : je ne suis pas leur propriété. Je suis encore un peu incertain, mais mon cœur bat très fort, tellement je me sens attiré par Jean-Philippe. Lorsque Madame passe près de nous, il se lève et lui dit quelque chose. Madame me sourit et me dit de ne pas m'inquiéter, qu'elle pense à arranger les choses.

Ainsi, quand les invités commencent à partir, Jean-Philippe m'attend alors que je monte dans les chambres pour mettre mon manteau, puis il m'emmène dans son carrosse. Il dit au cocher de nous emmener à son pavillon de campagne et de revenir nous chercher le lendemain. Le pavillon de campagne est juste en dehors de Paris, c'est en fait une belle villa dans un parc. Les serviteurs l'accueillent avec surprise, Jean-Philippe donne l'ordre de préparer la chambre d'amis pour moi et le dîner pour les deux. Alors il m'emmène dans un petit bureau. Là il me tire à lui et pour la première fois il me touche, il m'embrasse. C'est très doux, j'aime beaucoup.

Il me caresse, je sens qu'il est excité, je m'excite aussi, mais il me murmure qu'il viendra me voir pendant la nuit et il se détache de moi et me dit en souriant qu'il n'est pas bon de brûler les étapes. Il me demande si je peux monter à cheval et quand je lui dis non, il dit qu'il va m'apprendre. Il me demande ensuite si je souhaite lui apprendre l'italien et il m'aidera à perfectionner mon français. Je comprends de tout cela qu'il a l'intention de me garder près de lui pendant un long moment et cela ne me dérange pas du tout. Nous avons le dîner. Nous nous promenons dans le parc et là, il me prend dans ses bras, me poussant contre un arbre et m'embrassant, mais il s'éloigne de moi en disant qu'il viendra plus tard. Je le désire de plus en plus.

Je suis juste allé au lit quand il entre dans ma chambre. Il allume tous les doubleurs avant de venir à côté de moi, en me disant qu'il veut bien me voir. Il monte dans mon lit et me serre contre lui, seules les chemises de nuit séparent nos corps, mais je sens clairement sa chaleur, son excitation. Il me caresse, m'embrasse longuement, enlève enfin ma chemise de nuit et me regarde avec une admiration évidente. Alors je la lui enlève: il a un grand beau corps, que je caresse plein de désir. Il semble qu'il veuille prolonger ces moments doux et pour moi c'est juste bon.

Pour la première fois, j'ai la nette sensation que nous ne faisons pas du sexe pur et simple, mais que nous faisons vraiment l'amour. Pourtant, on vient juste de se connaitre... Jean-Philippe se consacre à moi avec une tendre passion et je réponds instinctivement avec le même sentiment. Jusqu'à ce que Jean-Philippe, après m'avoir amené à une très forte excitation, s'offre à moi et me prend ensuite... et dans l'un et l'autre moment, je suis vaincu par sa tendre virilité, par la douceur avec laquelle il se donne à moi et me fait sien.

Après, nous continuons à nous caresser et à nous embrasser pendant un long moment, nos membres entrelacés langoureusement. Jean me dit qu'il m'aime beaucoup et me demande de rester avec lui. Je lui dis que je ne demande rien de mieux, que je n'ai jamais été si bien avec qui que ce soit comme maintenant avec lui. Il me dit qu'il veut rester dormir avec moi. J'en suis heureux. Nous nous endormons après un moment, toujours enlacés.

Le matin après, à l'aube, Jean me réveille avec des baisers et des caresses sur tout mon corps et nous faisons l'amour avec un désir renouvelé, ses yeux lumineux et souriants me remplissent de passion et nous nous prenons à nouveau l'un l'autre. Il rentre donc dans sa chambre pour s'habiller et on se retrouve pour le petit-déjeuner. Son carrosse arrive : Jean me dit d'attendre son retour ; il doit se rendre au palais pour préparer certaines choses, mais il reviendra, il m'apprendra à monter à cheval et on passera quelques jours ensemble.

Quand il revient, le soir, pendant le dîner, il me dit qu'il veut que je reste avec lui, qu'il prépare son Grand Tour et il veut que je l'accompagne. En tant que serviteur, dis-je ? Non, dit-il, en tant que mon compagnon. Tu ne seras jamais mon serviteur. Je lui rappelle que je ne suis pas noble, je ne sais même pas comment me comporter, je lui ferais avoir une piètre figure. Il me dit en souriant qu'il y en a tellement qui se font passer pour des nobles sans l'être... qu'il m'apprendra l'étiquette et qu'il a l'intention, dès que je serai prêt, de me présenter à sa famille en tant que le gentilhomme italien Michel de Saint Martin, gentilhomme de Lucques. Je ris, je dis qu'ils n'y croiront jamais, mais il est sérieux : il veut vraiment que je puisse être à ses côtes en toute occasion. Je lui demande comment sa famille va le prendre, mais il me dit de ne pas m'inquiéter.

Pendant ces jours, il m'apprend à faire de l'équitation, je lui apprends l'italien qu'il apprend facilement en ayant étudié le latin et il corrige mon français. Il m'apprend l'étiquette, il m'apprend les rudiments de l'escrime. Et il passe chaque nuit dans mon lit à faire l'amour, et c'est splendide.

Il va encore à Paris pour quelques jours, puis il passe d'autres jours avec moi et poursuit mon éducation. Il rentre à Paris mais cette fois m'amène avec lui. Il m'emmène chez un tailleur italien et lui demande de me confectionner une garde-robe complète à la dernière mode italienne et me fait séjourner dans un petit hôtel où il vient me voir presque tous les jours. Le tailleur me fait une série de vêtements très élégants, pour différentes occasions : je n'ai jamais rien porté d'aussi beau.

Il me ramène à la maison de campagne et je trouve là un jeune domestique italien qui sera mon domestique personnel, du chevalier de Saint Martin... Je le laisse faire, il semble si sûr de lui... Bien sûr, avec ces vêtements et avec ma première perruque poudrée, je ressemble à un autre... Je commence à aller à cheval assez désinvolte et même dans l'escrime, ça ne va pas mal. Jean-Philippe dit que j'apprends vite et il est fier de moi. Et fait l'amour avec moi avec un plaisir et une passion inchangés. Je réalise petit à petit que je tombe amoureux de lui : C'est un jeune homme vraiment exceptionnel, il a un caractère à la fois fort et doux.

Nous sommes ensemble depuis un mois et demi, quand il décide qu'il est temps de me présenter à sa famille. Il annonce la visite d'un de ses amis italiens, il vient me chercher avec le carrosse, avec mes bagages et mon domestique, et m'emmène au Palais De Machy. En chemin, je lui demande si les serviteurs de la maison de campagne ne diront pas la vérité à sa famille, mais il me rassure qu'ils sont loyaux, ils ne diront jamais rien : dans le passé ils ont couvert ses aventures sans problèmes. Je lui demande si moi aussi je suis une de ses aventures. Il me regarde avec des yeux doux, prend ma main, la serre et me dit qu'il espère que non, il espère que quelque chose de plus solide soit en train de naître entre nous. Je suis ému et je lui dis que j'ai l'impression que je suis en train de tomber amoureux de lui. Jean-Philippe porte ma main à ses lèvres, l'embrasse et dit qu'il en est heureux.

Je suis bien reçu par la famille de Jean, sans le moindre soupçon. Ils me font préparer une chambre dans l'aile des invités. Jean a deux sœurs aînées et deux frères plus jeunes. Outre son père et sa mère, la sœur de son père, une veuve, vit avec ses deux fils adolescents dans le palais. Quand nous sommes seuls, je lui demande comment il va venir à moi la nuit, avec tous ces gens autour. Il m'explique qu'il passera par la chambre de son serviteur, il montera par l'escalier de service, il passera dans la chambre de mon serviteur et entrera chez moi sans craindre d'être vu par les siens. Je lui demande s'il peut faire confiance aux serviteurs, et il me dit que oui, je n'ai pas à m'inquiéter. Sandro, mon serviteur, est l'amant de Paul, son serviteur... quand il monte chez moi, Sandro descendra chez Paul. Et si quelqu'un va le chercher, Sandro viendra pour le prévenir... Il a pensé à tout.

Cependant, rien ne se passe. Je participe aux fêtes du Palais De Machy et quand ils sont invités, je les accompagne à des fêtes dans d'autres palais nobles. Et je ne lui fais jamais honte. Pour l'anniversaire du roi, je vais à Versailles avec les De Machy. Ici, je rencontre des invités de Madame Geoffrin, mais ils ne semblent pas me reconnaître... À part Madame Geoffrin elle-même qui me complimente, elle dit qu'elle me trouve bien. Je la remercie de m'avoir fait rencontrer Jean-Philippe. Elle dit que simplement je lui avais semblé la bonne personne pour son jeune ami.

Le roi Louis a vingt et un ans et n'a pas encore assumé la plénitude du pouvoir. C'est un charmant jeune homme d'une extrême élégance. Lorsque le père de Jean-Philippe me présente au roi, il me salue avec un sourire et, avant d'aller plus loin, il me dit en italien que je suis le bienvenu dans son royaume. Je suis très ému.

Puis nous partons pour le Grand Tour. Nous passons au Danemark, en Suède, puis nous montons à la cour du tsar, et après nous descendons à Budapest, Vienne, Venise, Florence, Rome, et enfin nous retournons en France. C'est un voyage de trois ans. C'est moi et Jean-Philippe, Sandro avec Paul, Jiri, un tchèque, interprète pour les langues de l'Est, avec son amoureux Misha, lui aussi un interprète... Nous restons parfois dans des hôtels inconfortables, de véritables taudis, parfois chez des nobles, dans des palais somptueux ou des châteaux anciens. On se trouve à manger des aliments inhabituels, à passer par des chemins dangereux, battus par des bandits, mais nous avons la chance de ne pas les rencontrer. Quand nous quittons Florence, Jean-Philippe veut que nous nous arrêtions à Lucques pour rencontrer les miens. Avec une certaine appréhension, je l'accompagne au moulin de mon père. Mon frère aîné, Felice s'est marié et a déjà trois enfants. Ils nous accueillent avec plaisir. Ils admirent mes vêtements.

Felice comprend que Jean-Philippe et moi sommes amants et quand il me le demande, je le confirme. Il me dit qu'il est heureux pour moi, il aime bien Jean-Philippe. Je lui pose des questions sur lui, qui s'est marié, comment il se trouve. Il me dit qu'il est content, mais que parfois il se rend à Florence où il a un petit ami. Nous restons cinq jours à Lucques, puis nous rentrons rapidement dans le nord, chargés de souvenirs rassemblés tout au long du voyage.

Comme à l'habitude après le Grand Tour, à Paris, il y a une série de réceptions où nous devons raconter notre expérience, montrer les souvenirs, répondre à des milliers de questions. Aussi Madame Geoffrin, notre bonne amie, nous invite dans ses salons. Et une fois elle nous demande ce que nous avons l'intention de faire, pour rester ensemble. Jean-Philippe dit qu'il n'y a pas encore pensé, je peux rester dans le palais de sa famille...

Madame lui fait remarquer que ses parents vont bientôt lui proposer un mariage et que je ne pourrai pas rester leur invité pour toujours. Jean-Philippe lui demande alors si elle a une quelque idée, car il n'a pas l'intention de se marier ni de se séparer de moi. Madame Geoffrin lui dit qu'en fait, elle y a pensé, qu'elle aurait une idée. Un ami cher, qui possède de vastes domaines à la frontière allemande, cherche un administrateur et elle pense que Jean-Philippe convient à cette tâche. De cette façon il peut s'éloigner de sa famille et vivre à sa manière dans un petit château transformé en palais, au milieu des possessions.

Jean-Philippe me demande ce que j'en pense. Je propose d'aller voir et on part dans un carrosse. L'endroit est charmant, la résidence est délicieuse, au bord d'un petit lac, tenu en ordre par une dizaine de domestiques, les domaines sont vastes et diversement cultivés, la rémunération est généreuse. Il décide d'accepter, alors nous y déménageons. Nos chambres sont séparées par un salon et chacune a une chambre pour le serviteur à côté. Évidemment nous apportons avec nous Paul et Sandro, qui s'occuperont de nos chambres, ainsi le reste des serviteurs ne peuvent pas se rendre compte que nous dormons toujours dans le même lit.

Pour Jean-Philippe, la nouvelle occupation ne pose aucun problème, car il avait aidé son père à prendre soin de leurs possessions. J'apprends à l'aider et à comprendre les problèmes à résoudre. Nous ne manquons pas les salons sociaux de Paris, où toutefois nous revenons de temps en temps. Nous sommes heureux, la vie en plein air nous renforce et nous fait du bien. Notre amour ne connaît pas de crise.

Mais en 1752 Jean-Philippe, alors qu'il se rend à Paris, a un accident : sa voiture, poursuivie par des bandits, se renverse et tombe dans un ravin. On le récupère encore vivant, mais il meurt au bout de cinq jours seulement. Après les funérailles, Madame Geoffrin me persuade de retourner dans les domaines pour les administrer. Je comprends qu'il ne me reste rien d'autre à faire, mais je me sens certainement très seul ; Jean-Philippe me manque terriblement.

Deux ans plus tard, alors que je fais le tour à cheval des domaines, je vois quelqu'un couché par terre à côté de la route. Je descends en pensant que c'est quelqu'un saisi par un malaise. Je retourne le corps : c'est un jeune homme pâle comme la cire, à la livrée de serveur, sale et déchirée. Il est toujours en vie. Je le soulève à bout de bras, le mets sur la selle et retourne au château. J'appelle Sandro et Paul et je le fais amener sur un lit. Avec leur aide, je le dépouille pour voir qu'il n'ait pas de blessures : le corps, particulièrement sur les bras, les jambes, la poitrine, est parsemé de petites blessures et de cicatrices. Je me demande ce qui lui est arrivé et Paul dit qu'il pense qu'il ait été torturé.

Nous lui lavons le corps, nous le soignons et le pansons, puis je le confie à Paul qui le surveille et qui m'appelle lorsqu'il reprendra connaissance. Le jeune homme a un beau corps, fort, et pendant que je le lavais, mis à part la pitié que son état suscitait en moi, il m'avait légèrement excité. Je me demande qui il est : un serviteur qui s'est échappé ? Mais pourquoi ? Et ces blessures ?

Paul vient m'appeler, car le jeune homme a repris conscience. Je vais à son chevet, il parle allemand. Je ne le comprends pas, mais Paul le parle suffisamment et agit comme interprète. Il s'appelle Ole, il a vingt-quatre ans, et est d'origine danoise. Depuis l'âge de douze ans, il est au service d'un noble allemand. Le fils de son maître l'a violé à l'âge de quatorze ans, puis il a continué à le prendre. Tout compte fait, il s'y était habitué, tout allait bien, mais trois ans auparavant, il était tombé amoureux d'un garçon d'écurie. Le fils du maître les a surpris un an avant et il était devenu furieux. Le garçon d'écurie s'était enfui, mais lui avait été enfermé dans le sous-sol, il l'avait torturé et en avait profité plus qu'avant. Un autre domestique l'avait libéré quelques semaines auparavant et l'avait fait fuir...

L'histoire n'était pas sortie comme ça ; ceci en est le résumé, mais Paul avait réussi à le faire se confier petit à petit. J'alterne avec Paul pour veiller le jeune homme, nous lui donnons une nourriture légère et substantielle et je change ses médicaments. Et je me sens de plus en plus attiré par le jeune homme. Mais, après les mésaventures qu'il a vécues, je n'ai pas le courage de lui faire comprendre mon désir. Quand il se remet sur pied, je lui propose de rester et de travailler pour moi. Il accepte avec gratitude.

Ole retrouve sa forme, travaille dur, il apprend peu à peu le français. Je me sens de plus en plus attiré par lui. Parfois, je le vois avec la poitrine nue fendre du bois et je ne peux m'empêcher d'admirer les beaux muscles de la poitrine et des bras. Un jour, je vais au lac, quand j'entends un bruit d'eau déversée derrière une touffe de buissons ; je vais regarder : Ole, l'unique vêtement une braguette étroite, est dans l'eau jusqu'aux cuisses et il déverse de l'eau sur lui à deux mains.

Puis il retourne au rivage, il s'allonge sur l'herbe. Je vois le renflement entre ses jambes se gonfler, et après un moment, il commence à se le caresser lentement à travers le tissu mouillé, les yeux fermés. Je retiens mon souffle, très excité. J'aimerais aller à côté de lui, le caresser, mais je me retiens, craignant de l'embarrasser. Le jeune homme passe la main sous sa braguette et continue sans se rendre compte qu'il est espionné. J'avale ému, mes yeux fixés sur ce beau corps. Soudain il ouvre ses yeux, les tourne vers moi et me voit, debout entre les buissons, qui le regarde.

Il enlève sa main, se met assis et rougit. Alors je sors et je vais vers lui et lui dis qu'il est très beau... Il me regarde et rougit à nouveau. Je m'accroupis lentement à côté de lui, la tension entre nous monte en flèche. Je tends la main et lui effleure la poitrine, il frissonne, retire ma main de sa poitrine mais la porte à ses lèvres et l'embrasse. Je lui passe le bout des doigts sur ses lèvres et il me suce un doigt, me regardant dans les yeux. Puis je lui dis que je le désire et il hoche la tête, puis presque bégayant, il me dit qu'il en est honoré. Je m'éloigne de lui, sinon je commencerais à faire l'amour là-bas et ce n'est pas le cas. Je lui demande s'il veut venir, plus tard, dans mon bureau. Il me dit qu'il va certainement venir.

Je l'attends en me préparant pour lui faire un discours. Je veux lui dire que je le désire, mais qu'il ne doit pas se sentir obligé, que je le veux avec moi que s'il le veut aussi, qu'il n'a pas à se sentir obligé de dire oui... Il frappe à la porte de mon studio : il est maintenant dans une livrée parfaite et j'en suis presque désolé. Je le fais asseoir devant mon bureau et je suis sur le point de commencer mon petit discours quand il me demande la permission de parler.

Il me dit qu'il me sera éternellement reconnaissant de la manière dont je l'ai accepté et de la façon dont je le traite, avec un respect que peu de maîtres ont pour leurs serviteurs. Qu'il a remarqué que je traite tout le monde avec respect et que je suis un maître extraordinaire, qu'il m'admire. Puis, il me dit que, mis à part sa gratitude et son admiration, il s'est senti de plus en plus attiré par moi, parce que je suis un bel homme et qu'il rêve depuis longtemps d'être mien. Et qu'aujourd'hui que je lui ai révélé mon désir, il se sent heureux comme jamais. Puis il ajoute dans un bégaiement en rougissant délicieusement, que s'il pouvait me faire plaisir...

Je me lève, je vais vers lui ; il se lève aussi, et attend. Je le prends dans mes bras et l'embrasse. Il répond au baiser avec passion. Je lui demande s'il veut monter avec moi, il hoche la tête, évidemment ému, au moins autant que moi. Je l'amène dans ma chambre, dans mon lit. Nous commençons à faire l'amour et Ole est très doux, passionné, spontané. Il s'offre à moi et je le prends avec un plaisir intense. Quand je m'offre à lui, il a l'air surpris, mais c'est avec un désir évident qu'il me prend aussi. J'aime sa véhémence juvénile, la tendresse avec laquelle il s'unit à moi me fascine, la passion qu'il me montre me conquiert.

Nous nous allongeons haletants, je l'embrasse, je le remercie. Il sourit gentiment et dit que c'est à lui de me remercier et ajoute que chaque fois que je le veux, il sera prêt et heureux de faire l'amour avec moi. Je caresse son corps et lui dit que je l'aime vraiment, il sourit timidement et murmure que j'ai un corps beau et sensuel et presque pour confirmer ce qu'il me dit, je le vois s'exciter à nouveau. Je lui demande s'il veut faire l'amour à nouveau, il dit comme je veux. Ensuite, je lui dis que s'il veut que nous continuions, il doit toujours me dire ce qu'il ressent, que ça soit oui ou non, sinon je ne ferai plus jamais l'amour avec lui : dans mon lit je veux Ole, pas un serviteur.

Il sourit, rougit et me dit qu'il a encore envie de faire l'amour avec moi. Je lui dis que j'en suis heureux... et nous recommençons avec une passion renouvelée. Si possible, c'est encore plus beau qu'avant.

Il continue à venir chez moi presque tous les jours et petit à petit, il devient plus spontané, plus libre, tout en ne se donnant pas des airs lorsqu'il doit faire son travail de serviteur. Je l'aime de plus en plus. Alors, je décide que je le veux en tant qu'amoureux et je lui propose de participer au travail administratif, non plus en tant que serviteur mais en tant qu'ami, amant et collaborateur. Il est ému, mais il me demande ce que les autres domestiques vont dire de sa promotion : ne la trouveront-ils pas au moins étrange ? Ils ne vont pas murmurer ? Il est aussi bien en tant que serviteur...

Cela me convainc encore plus. Mais en partie je suis ses conseils. Au début, il m'aide en restant officiellement un serviteur, mais entretemps, il améliore sa connaissance du travail. Au bout d'un an environ, je le nomme greffier, puis un an plus tard, je le nomme secrétaire et collaborateur à tous égards.

Pendant ce temps, notre relation se renforce et devient de plus en plus belle, même si j'ai presque deux fois son âge. La joie avec laquelle il me prend et se donne à moi me montre que la différence d'âge ne lui pose aucun problème. Je demande à Paul s'il ne regrette pas de devenir le serviteur d'Ole et Paul accepte sans le moindre problème. Ole dort maintenant dans la chambre qui fut celle de Jean-Philippe.

Parfois, alors que nous parlons près de la cheminée de ma chambre, embrassés tendrement, je lui dis que, quand je mourrai, il prendra ma place et il se trouvera un jeune et joli amant, mais Ole ne veut pas écouter ces discours : il me dit qu'il prie toujours de mourir avec moi, car sans moi sa vie serait vide. Logiquement, je suis heureux de l'entendre dire ces mots, en partie parce que je sais qu'il est une personne d'une sincérité absolue.

Nous vivons ensemble encore seize ans. Il est devenu un bel homme, élégant et fort, mais je vieillis, mes cheveux sont presque blancs. Je lui demande comment il peut aimer d'être avec un vieillot, mais il me fait taire et me dit que, surtout au lit, je suis un jeune homme, et qu'il m'aime et ça suffit !

En 1773, à l'âge de soixante et un ans, je tombe malade et meurs, mais après avoir obtenu du propriétaire des terres qu'Ole me remplace en tant qu'administrateur..."

"Tu ne sais pas si Ole a trouvé un autre amant à qui laisser sa place à sa mort ?" demanda Eugenio légèrement amusé.

"Non, je ne le sais pas. Aussi parce que de toute façon, rappelle-toi, environ vingt ans plus tard, la révolution française éclate... Je me demande si Ole l'a vécue et comment ? Il devait être dans la soixantaine à l'époque... "

"Peut-être est-il devenu le maître de tout..."

"Il n'était pas du genre à profiter des situations, il était honnête jusqu'au scrupule, loyal... S'il n'est pas mort avant, ou s'il n'a pas échappé au déclenchement de la révolution, je crains qu'il en ait été victime... Mais de toute façon, je ne sais pas et je ne le saurai jamais."

"Tu aimes Ole..."

"Je l'ai vraiment aimé en tant que Michel. Maintenant, pour moi, Ole n'est que l'un des nombreux."

"Mais allez, tu ne peux pas éviter de le comparer avec les autres, et en obtenir un bilan. Et tu en as parlé avec une affection évidente..."

"L'affection que Michel avait pour lui..."

"Je ne peux vraiment pas comprendre cela, ton prétendu détachement des sentiments..."

"Le sentiment ne naît que dans la réalité corps-âme : le corps seul ne comprend que le plaisir ou la douleur physique, l'âme seule voit les choses d'une manière désenchantée. Mais quand ils sont une réalité unique, alors les sentiments naissent..."

"Alors je préfère l'homme à la seule âme." dit Eugenio avec détermination.

"Moi aussi, qu'en crois-tu ! Le corps seul n'est que matière et ne vit pas, ce n'est qu'un cadavre. L'âme seule est également incomplète. C'est pourquoi je ne peux pas attendre pour me réincarner."

"Donc, tu connais l'impatience si tu dis que tu ne peux pas attendre. Tu as quelques sentiments..."

"Non, ne confondre pas les expressions que je suis obligé d'utiliser avec des sentiments. Même un ordinateur bien programmé peut dire qu'il ne peux pas attendre pour... quelque chose."

"Et qui sait que les ordinateurs n'ont pas d'âme..."

"Ne dis pas des choses absurdes. Ce téléphone m'accueille pour ainsi dire, mais il n'a pas d'âme. Les objets n'ont pas d'âme."

"Et les animaux ? Et les plantes ?"

"Même s'ils l'ont, je ne pense pas que ce soit comme l'âme des êtres humains ; c'est du moins la conviction que je me suis fait, aussi parce qu'en environ dix mille ans de réincarnations, il ne m'est jamais arrivé de me réincarner dans un chat ou une pâquerette..."



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