ARGENT, BEAUTÉ OU AMOUR ? 5
FRED et GENE
3 à 3

"On verra. Manquent seulement Fred et Gene. Qui choisis-tu ?" "C'est égal, mais peut-être... Fred." dit Patrick. "D'accord, je prends le facteur. C'est peut-être le plus mignon de tous, du moins à en juger par les photos. As-tu déjà une idée de comment accrocher le gars des pizzas ? Penses-tu te faire apporter une pizza à la maison ?" "Non, il y a trois garçons qui les portent à domicile : il n'est pas dit, même si j'en commande une par jour, que ce soit lui qui vienne la donner. J'ai un autre plan en tête." "Et lequel ?" "Le suivre quand il finit son boulot. J'ai vu qu'ils ferment un peu après mon restaurant." "Ah, pourvu qu'il n'appelle pas un flic : cet homme me suit !" dit Richard en riant.

Patrick avait calculé que, du restaurant dans lequel il travaillait, en marchant rapidement et sans perdre de temps, il pourrait arriver juste avant la fermeture de la pizzeria. Alors, déjà la nuit du 15, il alla l'attendre presque en courant. Il le vit sortir et le suivit, à courte distance, notant mentalement quelle route il prenait, jusqu'à ce qu'il le voit entrer dans une maison. Alors il rentra chez lui.

Le lendemain soir, il le suivit à nouveau discrètement, sans se faire remarquer, et vit qu'il suivait exactement le même chemin que la veille. Il espérait que c'était un type habitudinaire, surtout à cette heure de nuit. Il était probable qu'il pensait simplement à rentrer chez lui rapidement.

Le troisième soir, il l'attendit de façon à ce que, quand il le vit sortir, il le précède jusqu'à ce qu'il passe devant sa maison. Il le fit pendant plusieurs nuits, il le devançait de façon à se faire voir, mais en le voyant marcher devant lui, le gars ne pouvait pas croire qu'il était suivi, mais simplement que, par hasard, ce gars faisait le même chemin à la même heure.

Après environ une semaine, il s'assura qu'à un moment donné, ils marchaient pratiquement côte à côte. Il remarqua que Fred le regardait de temps en temps. Aucun des deux ne dit rien. La nuit d'après et la suivante, il s'assura toujours de marcher presque côte à côte et Fred continuait de lui jeter des regards rapides.

Alors, finalement, un soir, Patrick lui sourit et Fred lui rendit un signe de salut. "Il ne fait plus si froid, n'est-ce pas ?" dit Patrick. "Non... Habitez-vous par ici ?" "Non, je vais voir un ami qui habite à proximité. Et vous ?" "Je vis ici, je rentre à la maison. Je travaille jusqu'à tard." "Ah oui, vous aussi ? C'est quoi votre travail ?" "Je livre des pizzas à domicile... et vous ?" "Je lave la vaisselle dans un petit restaurant. Je viens de terminer le travail aussi. Je vais rendre visite à mon ami, puis je rentre dormir à la maison. Le matin, je peux dormir jusqu'à tard." "Moi aussi. Eh bien, je suis arrivé. Bonne nuit." "Bonne nuit." dit Patrick en continuant de marcher.

La nuit suivante, dès qu'ils se sont rencontrés, ils se sont immédiatement salués. "Fatigué ?" demanda Fred. "Et bien, un peu, mais pas assez pour ne pas aller chez mon ami." inventa Patrick. "Vous y allez tous les soirs ?" 'Non, seulement ces jours-ci, parce qu'il est seul." "Allez-vous lui tenir compagnie ?" "Oui, il va au travail le matin, nous ne pouvons nous rencontrer qu'à cette heure-là, même s'il est un peu tard." "Un ami d'enfance ?" "Non, nous ne nous sommes rencontrés que la semaine dernière." "Ah." "Et comme son ami est à New York pour son travail..." "Ah, il vit avec un autre ?" "Oui depuis trois ans." "Êtes-vous aussi ami de l'autre mec ?" "Non, je ne l'ai rencontré qu'une fois, lors d'une soirée : ils étaient ensemble. Nous avons causé juste un peu. Mais Harvey m'a frappé, il est bien sympa."

Fred le regarda avec curiosité : "Harvey est-il l'ami que vous allez visiter ?" "Exactement. Il a à peu près votre âge, il a vingt-deux ans... combien en avez-vous ?" "Vingt et un." "Il vous ressemble un peu, vous savez ?" "Vraiment ?" "Ouais. Mais vous êtes arrivé, non ?" "Oui. Eh bien, bonne nuit et... amusez-vous." "Merci et à demain, peut-être." "Oui, peut-être."

La nuit suivante, ils se sont salués et ont fait le bout de chemin ensemble, en causant. "Votre ami, va-t-il bien ?" Fred demanda à un moment donné. "Harvey? Oui, il va bien." "Et... quand l'ami de votre ami est de retour ?" "Steve ? Il rentre après-demain." "Alors, vous n'irez plus le voir ?" "Non, je ne peux pas. Steve, je pense qu'il n'apprécierait pas du tout." dit Patrick avec un sourire. "Jaloux ?" demanda Fred avec un ton amusé. "Oui, je pense vraiment que oui." "Nous ne nous rencontrerons donc que demain soir." "Eh !" "Dommage, je m'étais habitué à faire la route avec vous." "Moi aussi."

La nuit suivante, Fred lui dit : "On pourrait se tutoyer, ne penses-tu pas ?" "Bien sûr. Je m'appelle Patrick." "Moi Fred. La dernière fois que tu vas chez ton ami, alors." "C'est ça." "Tu regrettes ?" "Mah, au fond, on se connaît depuis peu." "Depuis peu, mais déjà intimement, non ?" demanda Fred avec un voile de malice dans la voix. "Je dirais que oui. Mais peut-être, ces jours-ci, j'ai parlé plus avec toi qu'avec lui." "Ah oui ? Avec lui, peu de mots mais beaucoup de faits, je parie." "Eh, c'est plus ou moins ainsi." "Je suis arrivé, ne viendrais-tu pas chez moi, juste un moment, pour un verre ?" "J'aimerais bien, mais Harvey m'attend. Demain soir, peut-être, si ça te va." suggéra Patrick. "Viendrais-tu ?" "Avec plaisir." "Alors, à demain soir, Patrick." "À demain soir."

La nuit suivante, Patrick l'attendait. "T'es venu." dit Fred quand il le vit. "Oui, tu ne croyais pas ?" "Eh bien, tu sais, nous on se connaît à peine et..." "Non. Je ne fais jamais des arnaques : c'est tellement moche d'attendre en vain, surtout à cette heure de la nuit. Et puis, ça me fait plaisir que tu m'aies invité... pour un verre." dit Patrick. Fred sourit. Arrivés sous la maison, ils montèrent. Les quartiers de Fred n'étaient qu'une grande pièce avec un écran dans un coin qui devait cacher le lit. C'était meublé simplement, mais avec bon goût.

"C'est sympa, ici chez toi : ma chambre est tellement minable à la place. J'aime bien." "Tu aimes? Je suis heureux." dit Fred et alluma la stéréo en mettant une musique de fond. "Que puis-je t'offrir ?" "Qu'est-ce qui tu as ?" "Bière, gin, jus, lait." "Qu'est-ce que tu bois ?" "Moi, bière mais tu choisis ce que tu veux." "Bière c'est très bien pour moi aussi, merci. Beau ce tableau, qui l'a peint ?" "Un de mes amis qui vivait ici avec moi." "Et maintenant ?" "Mah, maintenant il est avec un autre."

"Et te sens-tu seul ?" demanda Patrick. "Un peu." "Avez-vous vécu longtemps ensemble ?" "Deux ans et demi. Je l'ai rencontré le soir de l'Halloween, nous étions vêtus du même costume lors d'une fête." "Ah... quel costume ?" "De Superman, seulement qu'il avait le bon corps, il faisait du bodybuilding." dit Fred en souriant. "Mais toi aussi, tu ne sembles pas trop mal, cependant." dit Patrick. "Tu penses ? Mah, il était bien plus musclé que moi." "Je n'ai jamais aimé les bodybuilders. Et puis on dit qu'ils ont plein de muscles, peu de cerveau et pas d'oiseau !" dit Patrick en riant.

"Pour le cerveau... peut-être, mais l'oiseau, ça, il y en avait et comment." "Vérifié en personne ?" "Bien sûr, tous les soirs. Nous étions amants, Don et moi." dit Fred en le regardant droit dans les yeux. Patrick lui demanda alors : "Et ... tu les aimes gros ?" "En bref, pas petits, bien sûr." "Et le tien ?" "Le mien ?" demanda Fred en gloussant: "Voudrais-tu le voir ?" "Eh bien, cela ne me dérangerait pas du tout." "Mais toi, est-ce que tu me fais voir le tien ?" demanda l'autre amusé. "Juste voir ?" demanda Patrick malicieusement.

"Non... aimerais-tu passer la nuit ici avec moi ?" "J'espérais que tu me le demanderais." dit alors Patrick, tendant la main, la posant sur la cuisse du jeune homme et la caressant. Fred lui posa une main sur sa main, Patrick la tourna et ils entrelacèrent les doigts. "On va au lit ?" dit Fred en se levant. "Volontiers, bien volontiers." dit Patrick en se levant aussi.

Ils se déshabillèrent en se regardant. "Tu sais que tu es très beau ?" Fred lui dit quand ils étaient nus, en s'approchant et en le caressant sur tout le corps. "Toi aussi, tu ne seras pas un Superman mais tu n'es vraiment pas mal, même ici." lui dit Patrick en palpant son membre raide et dur. Fred alors caressa le membre de Patrick : "Le tien, oui qu'il est beau." "Est-ce la bonne taille pour toi ?" lui demanda l'homme. "Pourquoi ne vérifies-tu pas ?" lui dit Fred, provocant. Patrick lui caressa les fesses et lui demanda : "Ici ?" "Oui, bien sûr, tu ne veux pas mon petit cul aussi ?" Patrick le saisit des deux mains le tirant à lui-même. "Et toi, veux-tu me le donner ?" "Bien sûr, dit le jeune homme en frissonnant et en se frottant contre son corps, "allons sur mon lit, allons Patrick." murmura-t-il en l'attirant derrière l'écran.

Il le fit étendre, se coucha près de lui et commença à le lécher et le sucer partout sur le corps, le caressant, le palpant avec un plaisir gourmand. "Bon Dieu, quel beau mâle tu es ... quelle belle bite dure..." "Mieux que celle de Don ?" demanda Patrick. "Mmmh... laisse-moi le goûter et ensuite je te le dirai." répondit le jeune homme, commençant à le lécher tout du long, en passant la langue sur le gland gonflé, avec des coups de langue experts, jusqu'à ce qu'il le sente frémir. Alors, il le fit glisser tout dans sa bouche, jusque dans sa gorge, suçant et bougeant sa langue, bougeant sa tête de haut en bas, gémissant son plaisir.

Patrick était excité, il prit le jeune homme, le fit se coucher, et alla sur lui : "Je te veux, Fred, je veux ton petit joli cul." "Oui, s'il te plaît, encule-moi, baise-moi." répondit Fred avec enthousiasme en s'offrant à lui tout de suite. Patrick l'attrapa et plaça la pointe frémissante de sa perche sur le petit trou palpitant. "Tu me veux en toi, Fred ?" "Oui, vas-y ! Vas-y, encule-moi. Fais-le-moi sentir tout !" murmura le jeune homme en se poussant contre lui. "Tu me veux vraiment en toi ?" dit Patrick en se retirant un peu. "Oui, je t'en prie ! Écrase-le tout en moi, fort !" "Non, attend." "Non, je ne peux plus résister, encule-moi, je t'en prie. Fais-moi sentir quel mâle tu es ! Pousse-le en moi, fort !" le supplia l'autre en essayant de le ramener à lui.

Patrick lui résista, l'autre le pria, lui frottant les mamelons, se poussant contre lui : "Baise-moi, encule-moi je t'en prie, je ne peux plus résister, vraiment, encule-moi !" gémit-il excité. Alors Patrick rassembla ses forces et lui donna un grand coup. "Aaaah ! Ouiii." Fred gémit quand l'homme s'enfonça tout en lui, "Ooooh, que c'est bon ! Bats en moi, Patrick... fort... fais-moi sentir quel mâle tu es !" Gémit le jeune homme, s'agitant sous lui, excité. Patrick alors commença à lui marteler dedans vigoureusement. "Ainsi, oui, que c'est bon ! Tu es un taureau... plus fort, vas-y..." "Tu aimes ?" "À en mourir... vas-y... bon dieu, que c'est beau... quelle bite dure... allez, allez, plus fort..." implora Fred, s'agitant sous lui, saisi par un plaisir croissant.

"Ne viens pas tout de suite, laisse-moi en profiter longtemps, s'il te plaît." le jeune homme le supplia en caressant son corps avec passion. Patrick aimait la passion avec laquelle l'autre jouissait en soi, avec laquelle Fred l'accueillait, faisant palpiter l'anus autour de sa hampe, remuant son bassin, haletant joyeusement : "Que c'est bon, Patrick... tu es incroyable... tu baises comme un dieu ! Fort... plus fort..." le pressait-il. Patrick n'avait vraiment pas besoin d'être encouragé : il s'était lancé dans une chevauchée passionnée et tout le lit sursautait et craquait à chaque fente, presque au rythme de la musique rock de sous fond.

"Alors, suis-je mieux que ton bodybuilder, Fred ?" "Oh oui..." "Pourquoi ?" "Toi, oui tu sais baiser... tu me le fais ressentir tout, et bien... Ooooh... vas-y... ainsi... Oh quel mâle... oh bon dieu... je jouiiiis... oh, je vieeeens... Pousse... je jouiiiiis... ooooh... oooh... oooooooooh !" cria Fred, tremblant et sursautant dans les affres d'un plaisir intense, ce qui déclencha immédiatement l'orgasme de Patrick qui, lui martelant fort à l'intérieur, le serra contre lui-même, se vidant dans une série de jets puissants.

Fred tremblait et frémissait tout, le serrant dans ses bras, l'embrassant : "Bon Dieu, que cela a été beau ! Non, ne te retire pas encore... continue de me baiser tant qu'il est encore dur..." demanda-t-il encore excité. Patrick maintenant le lui glissait dedans avec de longs mouvements calmes et forts et continua ainsi jusqu'à ce que le membre commence à se ramollir. Alors il s'abandonna sur Fred, épuisé et assouvi. Il le caressa satisfait.

Ils s'endormirent enlacés. Le lendemain matin, ils se levèrent et s'habillèrent. Fred prépara le petit-déjeuner et causa comme deux amis de longue date, mais aucun d'eux ne parla du rapport sauvage qu'ils avaient eu. Jusqu'à ce que Patrick dise à Fred qu'il pensait rentrer chez lui avant d'aller au travail.

"Reviens-tu, ce soir ?" lui demanda Fred sur la porte. "Tu me veux ?" "Et tu me demandes ? Je n'ai jamais autant joui comme avec toi..." dit Patrick avec un petit sourire vaguement incrédule. "Je le jure ! Tu es un vrai taureau, un étalon, toi. Alors, tu viens ?" "Oui, sûr." lui promit Patrick.

La nuit avait certainement été agréable, même si Fred, au lit, semblait un peu trop passif. Non, ce n'était pas correct de dire qu'il était passif... peut-être plutôt... pas trop viril, même sans être efféminé du tout... Mais Patrick aimait les garçons virils, qui se laissaient prendre mais qui voulaient aussi le prendre : il les sentait plus égaux à lui-même, plus agréables. Il pensa que Richard aurait bien aimé Fred. Qui sait comment ça allait avec Gene ? Qui sait quel genre Gene était ? D'après les photos, il n'était pas facile de deviner : Fred, par exemple, il aurait dit qu'il était plus viril qu'il ne l'avait montré au lit.

Cependant, Patrick était tout sauf désolé de faire l'amour avec Fred et ne pouvait nier que le garçon savait comment le faire s'exciter, et qu'il lui donnait de très forts orgasmes. Mais à long terme, bien qu'il ait aimé, il manquait quelque chose et commençait à espaces ses visites chez Fred, également parce que les deux mois allaient passer et qu'il allait devoir le quitter quand même. Le jeune homme s'aperçut que Patrick s'éloignait de lui mais ça ne semblait pas lui poser de problème.

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Le 15 mars, Richard était allé au bureau de poste où Gene travaillait au comptoir des colis. Il avait envoyé un paquet au gardien de sa maison de campagne, qui ne contenait rien : Il en avait fait préparé plusieurs et il comptait en envoyer un par jour pendant une semaine entière, afin que Gene se souvienne de lui, le reconnaisse. Le dimanche, Richard passa «par hasard» sous la maison de Gene. En fait, il avait attendu dans la voiture pour le voir sortir.

"N'es-tu pas le commis de la poste où je vais envoyer mes colis ?" lui demanda Richard. "Oui..." répondit le jeune homme avec un sourire. T'habites dans ce coin ?" "Oui, là-bas." dit Gene en désignant la porte d'où il était sorti. "Tu es toujours si gentil avec moi au bureau ... puis-je t'offrir quelque chose dans un bar ?" "Merci, ce n'est pas la peine." "Non, vraiment. On n'a pas l'habitude de donner des pourboires aux employés des postes, alors, pour t'exprimer mon appréciation... Tu viens ?" "D'accord, merci." répondit Gene.

Richard lui demanda comment il s'appelait, quel âge il avait, et il se présenta. Il lui demanda quelle marotte il avait, et quand Gene lui dit qu'il collectionnait des minéraux, Richard lui dit qu'il avait aussi une belle collection de minéraux et que les colis qu'il envoyait n'étaient que des minéraux qu'il avait envoyés à une de ses connaissances et l'invita à aller voir sa collection : "Peut-être, si j'ai des pièces en double qui t'intéressent..." suggéra l'homme. "Merci, j'aimerais bien..." "Pendant quelques jours, je suis un peu occupé, mais si tu veux... voyons voir... jeudi soir, peux-tu venir voir ma collection ?" "Oui, à quelle heure ?" "Est-ce que ça va bien autour de sept heures ?" "Parfait." "Ici, c'est mon adresse." dit Richard en lui tendant une carte de visite. Puis il le salua en lui disant qu'il était un peu pressé et partit.

À son retour chez lui, il ordonna de lui faire avoir une collection de minéraux, comprenant des vitrines et tout le nécessaire, y compris de nombreux échantillons pour chaque minéral et quelques minéraux rares. Et aussi de faire venir chez lui le mardi un expert en minéraux qui lui donnerait les explications de base, afin qu'il puisse parler un peu des minéraux avec Gene. Il lui dit de monter la collection dans la pièce située entre la chambre des nus et le jardin. En fait, il voulait faire passer Gene dans la chambre des nus, histoire de lui donner la chance de se faire une idée qu'il était gay lui aussi : cela faciliterait les choses.

Quand le jeudi soir arriva, Richard se sentait prêt et en forme. Gene sonna à la porte à sept heures précises. Quand Richard le vit, il le salua avec un large sourire. Gene était légèrement embarrassé et dit : "Je ne savais pas que vous... que vous viviez dans cette maison : je pensais m'être trompé." "Oui, c'est ma maison. Et ne me vouvoie pas, maintenant... Alors, on va voir ma collection ?" "Merci."

Ils passèrent dans la salle des nus peints par David et Richard remarqua que Gene les regardait avec un intérêt évident. Ils entrèrent dans la pièce avec la riche collection de minéraux improvisée. Gene ouvrit grand les yeux : "Punaise ! Presque comme une salle de musée ! Ce n'est certainement pas ma collection...'' "Ouvre les vitrines, si tu veux prendre en main un minéral, sans chichi. Sous les vitrines, il y a des pièces en double, dans les tiroirs. Si tu es intéressé par l'un des minéraux contenus dans les tiroirs, tu peux en prendre sans problèmes."

Gene commença à regarder attentivement, en faisant des commentaires qui montraient qu'il s'y connaissait assez en minéraux. Mais il ne prit aucune pièce. "Hey, Gene, ne t'intéresses-tu pas d'aucun de mes doubles ?" "Oui, plusieurs... même trop. Je ne peux pas les prendre, je n'aurais rien d'intéressant à te donner en retour." "Mais qu'importe, ce sont seulement des doubles, qui ne m'intéressent pas." "Ce sont des pièces qui valent trop." "Pour moi, c'est rien du tout, vas-y. Prends-en tranquillement, tu me feras plaisir." "Non merci, vraiment." répondit Gène fermement : "C'est déjà un plaisir de voir de tels minéraux rares et beaux, de les tenir entre mes mains. T'as une collection fabuleuse. Cela a dû te coûter une fortune." "Bon, la plus part c'est des cadeaux, en fait : prends quelques pièces, vraiment, sans te soucier de la valeur. Après tout, ce ne sont que des pierres, des cristaux... ne fais pas de manières." '"Merci." dit Gene, mais il ne prit rien.

"J'ai fait préparer le dîner pour deux : tu restes manger avec moi, non ?" dit alors Richard. "Oui, merci..." répondit Gene après une courte hésitation. Ils retournèrent dans la chambre des nus : "Tu aimes la décoration de cette chambre ?" demanda Richard. "Intéressante. Très érotique." "N'est-ce pas ? Surtout ce couple, tu ne trouves pas ?" '"Oui, bien sensuel." répondit Gene.

Ils sont allés dîner. Les serviteurs ont servi et les ont laissés seuls. "Je pensais, Gene, que j'aurais aimé que le peintre qui a réalisé ces peintures t'ait pris pour modèle." dit Richard. Gene le regarda sans rien dire. "Tu es un grand beau garçon, toi. Quand je venais à la poste, je ne pouvais pas m'empêcher de t'admirer." ajouta Richard avec un sourire. Gene continuait à ne rien dire. "Est-ce que ça te dérange ce que je dis ?" "Non..." "T'as un problème parce que je suis gay ?" "Non. Moi aussi je suis gay, et donc..." "Vraiment, Gene ? Cela me fait plaisir...'' "Plaisir ? Pourquoi ?" "Eh bien... parce que tu m'attires beaucoup et... puisque tu es gay aussi, je peux te le dire tranquillement."

Gene à nouveau ne dit rien. "Qu'y a-t-il, Gene, tu as l'air tendu." "M'as-tu invité voir tes minéraux pour m'emmener au lit ?" demanda le jeune homme directement. "Non, je veux dire... je t'aime bien, comme je te l'ai dit, et je voulais mieux te connaître. Je n'ai pas porté la main sur toi, non ? Je ne t'ai rien demandé." "D'accord, mais..." "Est-ce que j'ai fait quelque chose de mal ? Est-ce que je t'ai offensé ?" "Non... juste que tu n'as pas à croire, parce que je suis gay aussi, que je dois automatiquement aller au lit avec toi. Je ne vais pas au lit avec le premier que je rencontre."

"Je te demande seulement de nous connaître, pas autre chose. Bien sûr, je t'aime bien, je te désire, mais je ne pense pas que tu puisses me blâmer pour cela..." "Non, bien sûr." "Et si, en nous connaissant, on arrive aussi à... eh bien, j'en serais heureux, c'est clair." "Bien, je comprends. Seulement ... ta richesse m'intimide." "Ce n'est pas ma faute si je suis riche : ne peux-tu pas simplement me voir comme un homme qui est attiré par toi ?" "Oui, tu as raison, je ne dois pas avoir de préjugés."

De peur de le voir fuir, Richard n'insista pas à lui dire qu'il lui plaisait. Ils ont parlé de quelque chose d'autre pour le reste du dîner. Gene sembla se relâcher, se détendre petit à petit. Mais Richard avait la nette impression que le jeune homme l'étudiait, l'évaluait. Cela ne le dérangeait pas : il était certain que le charme de la richesse fascinerait tôt ou tard le jeune homme.

Quand Gene dit qu'il était temps de rentrer, Richard l'invita à se revoir et, à sa satisfaction, Gene accepta. Ils ont pris rendez-vous trois jours plus tard. Il retournerait dîner chez Richard. Lorsque Gene arriva, Richard l'invita à se baigner dans la piscine couverte. Le jeune homme objecta qu'il n'avait pas de maillot de bain, alors Richard lui demanda, hésitant : "As-tu honte d'être nu dans la piscine ? Nous ne serons que nous deux." "Non, si ça te va." répondit Gene.

Le jeune homme se déshabilla sans montrer de honte mais aussi sans exhibitionnisme. Ils ont plongé, nagé un peu, puis se sont étendus pour se sécher dans le solarium attenant. Richard avait envie de le toucher, de le caresser, mais il pensait qu'il valait mieux attendre. Mais alors qu'ils étaient étendus, le regardant, il lui dit : "Tu as un grand beau corps, Gene." "Merci." "Tu aimes nager ?" "Oui beaucoup." "Tu peux venir quand tu veux, avec ou sans costume, comme tu préfères. Je ne le mets généralement pas, mais tu fais comme tu veux." "Désormais... même nu, c'est bien."

Richard lui donna une de ses robes de chambre et ils allèrent dîner. Ils ont surtout parlé de leurs amours passées. Richard avait un désir croissant de le toucher, même de l'emmener au lit, mais il pensait qu'il n'était pas encore approprié de faire ce pas. Il le sentait distant, même s'il était un peu plus amical que la dernière fois. Quand il offrit une cigarette à Gene, il accepta. Alors Richard alluma les cigarettes avec son briquet d'or, puis demanda à Gene : "Tu aimes ce briquet ?" "Très beau... ici aussi un nu masculin, hein ?" "Oui, c'est une reproduction d'un bas-relief grec. Si tu l'aimes, je te le donne." "Non, merci. Ça vaut trop." "Est-il possible que je ne puisse pas t'offrir un cadeau ? Je serais très heureux si tu l'acceptais." "Je ne..." "S'il te plaît !" insista Richard. Finalement, Gene l'accepta en le remerciant.

Ils se rencontrèrent de nouveau plusieurs fois : Gene semblait de plus en plus ouvert et acceptait les précieux cadeaux que Richard lui faisait, et enfin, de retour à regarder les minéraux, après beaucoup d'insistance de la part de l'homme, Gene accepta d'en prendre plusieurs. Richard était heureux. Parfois, maintenant, à certains moments, ils s'effleuraient casuellement, mais Gene ne se raidissait plus. Donc, une fois, alors qu'ils étaient dans le solarium après la piscine, Richard se risqua à caresser le corps du jeune homme.

"Non... s'il te plaît..." dit-il. "Je t'aime beaucoup, Gene. Laisses-toi caresser, allez." "Non, s'il te plaît. Je n'ai toujours pas envie de... faire l'amour avec toi." "Je ne te demande pas de faire l'amour, seulement de pouvoir te caresser." "C'est la première étape, puis tu t'excites, et je m'excite aussi..." "Si tu étais excité, cela voudrait dire que toi aussi tu as envie de faire l'amour, n'est-ce pas ?" "L'excitation physique et le désir de faire l'amour ne sont pas exactement la même chose." "On se connait depuis plus d'un mois." "Nous commençons juste à nous connaître." objecta Gene en éloignant la main de l'homme de son corps.

Richard savait qu'il avait encore peu de jours disponibles. Il devait absolument conquérir le jeune homme. Il acheta donc une bague en platine avec trois diamants petits mais parfaits. Quand Gene revint chez lui, alors qu'ils étaient allongés dans le solarium, Richard sortit la petite boîte et la lui tendit. "Pour toi, Gene." Lui dit-il. Celui-ci prit la petite boîte et s'assit, l'ouvrit et regarda la bague, étonné. "Qu'est-ce que ça signifie ?" "Que j'aimerais que tu deviennes mon petit ami, Gene. Que je te désire trop, je ne peux plus attendre. S'il te plaît."

Gene ferma la petite boîte et la lui rendit : "Richard, il y a quelque chose qui me bloque envers toi, alors je dois te dire non : tu crois qu'en me couvrant de cadeaux, tu peux me conquérir. Tu crois que juste parce que tu es plein d'argent, je dois tomber à tes pieds. Tu ne veux faire rien d'autre que m'acheter, dès le premier instant où je suis venu chez toi. Mais je ne suis pas à vendre, Richard." "Mais Gene : je t'offre une vie que tu ne pourras jamais avoir, je peux te donner tout ce que tu veux." "Non, apparemment. Il y a une chose que tu ne peux pas me donner..." "Quoi ?" "Ton amour. Tu ne m'aimes pas, tu me veux. Et je ne t'aime pas, je ne te veux pas non plus, et alors..."

"On pourrait au moins faire l'amour, pas vrai ?" "T'as envie de baiser ?" demanda Gene avec une certaine froideur. "Bien sûr, aussi. Après tout, en échange de ce que je te donne, de combien je peux te donner, tu pourrais même faire l'amour avec moi, non ? Voudrais-tu me faire croire que tu ne fais l'amour qu'avec ceux que tu aimes ? N'as-tu jamais baisé juste pour baiser ?" demanda Richard fermement. "Non. Jamais." "Je ne le crois pas !" "Tu vois que tu ne me connais toujours pas? De moi, tu ne vois que mon corps." "Et qu'est-ce qui ne va pas ?" "Que l'homme n'est pas qu'un corps. Je suis désolé, Richard, mais toi et moi ne pourrons jamais être amants ou simplement amis... Nous avons deux mentalités trop différentes."

"Mais tu aimes venir dans ma piscine, bien manger, tu as aimé les cadeaux que je t'ai offerts, non ?" "Oui, bien sûr, beaucoup." "Alors, quoi? Tout cela peut continuer, cela ne dépend que de toi." "Ouais, je comprends." répondit Gene pensivement. Ils allèrent dîner. Après le dîner, Richard insista pour que Gene accepte la bague. Gene la prit. "Tu viens demain ?" lui demanda Richard. "Sans aucune doute." répondit Gene. Richard sourit satisfait.

Le lendemain soir, Gene arriva. Lorsque Richard allait l'emmener à la piscine, Gene lui dit : "Non, attends." "Oui ?" Gene ramassa le sac qu'il avait avec lui, l'ouvrit et sortit un par un tous les cadeaux que Richard lui avait donnés et les posa sur la table. "Tu fais quoi ? Qu'est ce que cela signifie ?" "Voilà, et celle-ci est la bague." "Mais pourquoi ?" "Parce que je ne veux pas que tu dises que je te dois quelque chose. Je ne sais pas quoi en faire de ces cadeaux, puisque tu ne sais rien me donner d'autre." "Mais ça n'a aucun sens." "Pas pour toi, peut-être. Pour moi, oui. Et ce soir, je préfère ne pas m'arrêter et je ne reviendrai pas chez toi d'autres fois, Richard."

L'homme était étonné mais aussi en colère. "Mais qui tu penses être, toi ? Retourne à ton trou à rat, comme tu craches sur la chance quand elle se présente. Tu n'es qu'un petit, stupide, mesquin employé à deux sous !" cria-t-il. Gene sourit. "Bien, tu n'as rien fait que me confirmer ce que j'avais deviné. Ne te fâche pas, tu trouveras des dizaines de garçons qui seront heureux d'être achetés par toi, tu n'as pas besoin de moi. Adieu, Richard." le jeune homme lui dit et quitta sa maison.

Lorsque Richard rencontra Patrick, il était toujours furieux contre cette défaite. À présent, lui et son ami avaient trois points chacun et il restait encore un seul mec à essayer : il dépendait entièrement de ce dernier test. La seule chose qui consolait Richard, en partie, c'est que Charles l'attendait toujours et qu'il irait vivre dans deux mois avec lui. Il aimait beaucoup, Charles.


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