ARGENT, BEAUTÉ OU AMOUR ? 6
GENE et FRED
3 à 3
LE MATCH NUL FINAL

Le 15 août Richard téléphona à la pizzeria où Fred travaillait, et demanda combien de pizzas un coursier pourrait livrer. Ils lui répondirent qu'au plus, lors d'un voyage, on pouvait en livrer huit, car le conteneur monté sur le vélo était prévu pour huit cartons. Alors Richard dit qu'il avait besoin de vingt-trois pizzas. Ils lui répondirent qu'ils les enverraient dès qu'elles seraient prêtes.

Vint d'abord un coursier qui n'était pas Fred, puis Fred arriva. Alors Richard lui dit qu'en réalité plus d'invités étaient arrivés que prévu et qu'il avait besoin de sept pizzas supplémentaires, et le pria de les luis apporter : il lui promit un généreux pourboire, le priant de faire vire, el lui disant qu'il le lui aurait donné si c'était lui à les apporter. Fred l'assura qu'il le ferait vite mais lui conseilla d'appeler le magasin pour qu'ils les préparent.

Le troisième coursier arriva, et puis revint Fred. Richard le fit entrer, lui disant d'attendre un moment, qu'il allait récupérer l'argent et le laissa dans la pièce des nus. Quand il revint, Fred les observait et Richard remarqua que la braguette du garçon était plus enflée qu'auparavant. Il lui donna l'argent et à part le pourboire, et les yeux de Fred s'écarquillèrent. "Un tel pourboire... Bordel !" murmura-t. "T'attendais plus ?" lui demanda Richard. "Non... non, merci... c'est très généreux..."

"Les aimes-tu ?" demanda Richard en montrant les fresques. "Oui, je n'ai jamais vu des peintures comme celles-ci, autant... particulières." "Gay, tu veux dire ?" lui demanda Richard clairement. "Eh, oui... ils sont beaux..." "Tu es bien beau... dit Richard avec un sourire malicieux et caressa le cul du jeune homme. Celui-ci sourit mais se soustrait. "Ben, merci, je dois y aller." "Pourquoi ne reviens-tu pas quand t'as fini le travail ? J'aurais d'autres choses intéressantes à te montrer..." "Non merci. Quand je termine le travail, je suis fatigué, je veux juste aller me coucher."

"Alors tu pourrais venir un autre jour... dimanche, par exemple." "Non merci." "J'aimerais te revoir." "Excusez-moi, mais je dois vraiment y aller." lui dit Fred alors qu'il allait vers l'entrée. "Attends une minute." dit Richard en le prenant par le bras. "Non, je ne peux pas, vraiment." "Je t'aime bien." "Oui, je l'ai compris, mais..." dit Fred en se dégageant, "... je dois vraiment aller."

Richard le laissa partir. Il savait où il habitait, alors il décida d'aller l'attendre cette nuit-là à la maison. Quand Fred rentra chez lui et le trouva devant lui, il le regarda avec un froncement de sourcils. "'Comment savez-vous où je vis ?" "Je ne le savais pas, j'attendais que mon chauffeur vienne me chercher." mentit Richard, "Alors tu vis ici ?" "Oui." "Je suis heureux, j'avais vraiment envie de te revoir. Je devrais peut-être téléphonez à mon chauffeur pour qu'il vienne me chercher plus tard." dit-il en sortant le téléphone portable. "Mais je vais au lit maintenant, je ne peux pas m'arrêter avec vous." "Et tu ne me fais pas monter chez toi ?"

"Pourquoi ?" demanda Fred en ton belliqueux. "Parce que j'ai envie de faire l'amour avec toi." "Pas moi, je suis désolé." "Je te ferais un beau cadeau..." "Je ne suis pas une putain." "Je ne voulais pas dire ça. Je t'aime bien." "Excusez-moi, mais vous êtes pas mon type." "Pourquoi ne pas essayer, une seule fois. Tu as un super petit cul, exactement comme je les aime." lui dit Richard, sachant qu'il aimait être pris. "Vous devrez vous en chercher un autre. Bonne nuit." répondit sèchement Fred et entra rapidement dans la maison. Richard sourit, il appela José avec son téléphone portable et il se fit ramener à la maison : il avait encore du temps.

Quelques soirs plus tard, il se retrouva sous la maison de Fred. "Bonsoir." le salua-t-il. "Soir." dit Fred. "Puis-je te parler cinq minutes ?" "Oui." "Écoute, je t'aime beaucoup, pourquoi ne me permets-tu pas de me faire connaître par toi ?" "Je vous ai dit que vous n'êtes pas mon genre." "On peut aussi changer d'avis, en se connaissant : la première impression n'est pas toujours la bonne. Pourquoi ne veux-tu pas me donner une chance ?" "Je pense que vous perdez votre temps." "Écoute, je te propose quelque chose : je vais faire un voyage de presque deux mois, pour me reposer. J'aimerais bien que tu viennes avec moi, logiquement à mes dépens, pour qu'on se connaisse." "Je travaille : je ne peux pas partir pendant deux mois, je perdrais mon emploi." "Après demain va à cette adresse : tu trouveras un nouveau travail pour le quinze juillet."

Fred le regarda avec incertitude : "Quel travail ?" "Qu'est-ce que tu aimerais faire ?" "Bof, tant que c'est un travail décent..." "Tu n'as pas de souhaits ?" "Eh bien, j'aimerais avoir une petite boutique toute à moi." "Boutique, de quoi ?" "Par exemple, une boutique de sandwiches." "Eh bien, si tu viens avec moi, je te l'achète." "Vous vous moquez de moi ?" "Non. Viens après-demain à cette adresse et je te ferai trouver le contrat prêt." "Je n'ai pas dit oui." "Tu as jusqu'à après-demain pour décider."

Richard fit acheter une maison de sandwich, dans un bon quartier, et attendit. Quand Fred arriva, il l'emmena voir le magasin et lui montra le contrat. "Voilà, elle sera à toi, si tu acceptes de venir faire le voyage avec moi." "Si en retour, vous voulez me baiser, la réponse est non." "En retour, je veux que tu fasses le voyage avec moi et si pendant ce voyage tu te convaincs que je ne suis pas si mauvais..." "Mais si je ne change pas d'opinion ?" "La boutique est à toi" "Je ne vous comprends pas : pourquoi vous risquez comme ça ?" "Parce que je t'aime beaucoup. Alors, aimes-tu ce magasin ?" "C'est plus que ce dont j'ai rêvé." "Et l'idée du voyage ?" "Où ?" "Où aimerais-tu aller ?" "En Angleterre." "Nous irons en Angleterre, alors. Acceptes-tu ?" "Mais des chambres séparées." "Si tu le veux vraiment, c'est bon." dit Richard quiètement.

Fred accepta. Ils allèrent enregistrer le contrat en son nom et Richard le lui remit. Puis il lui dit de se préparer à partir. Même il lui a dit de ne rien apporter, il achèterait tout ce dont il avait besoin en Angleterre. Le garçon démissionna de son travail et deux jours plus tard, Richard passa le prendre et ils allèrent à l'aéroport ensemble.

"C'est ma première fois en avion : ce vol m'excite." dit Fred alors qu'ils montaient dans l'avion de ligne. "Je veux que tu te passes tous les caprices que tu veux." "Pourquoi ?" "Parce que je veux te faire comprendre quelle vie tu pourrais avoir si t'acceptais ma cour. Un petit avant-goût." "Mais vous me voulez jusqu'à ce point? Vous dépensez beaucoup d'argent." "Pour moi, ce n'est presque rien ; tu vaux plus, beaucoup plus." dit Richard et Fred sembla apprécier le compliment.

À Londres, Richard avait réservé une suite au Hyatt. Fred regardait autour de lui avec étonnement : "Il me semble presque d'être dans un film de 007 !" dit-il avec admiration. Richard l'emmena faire un tour dans des magasins pour que le jeune homme achète les vêtements qu'il souhaitait. Puis il l'emmena dans les restaurants les plus célèbres. Dans la soirée, de retour à l'hôtel, Fred le salua et se retira dans sa chambre. Richard entendit qu'il verrouillait la porte de communication et sourit.

Fred était gentil avec lui, il accepta de le tutoyer, et il se laissait même toucher, mais dès que Richard tentait une approche plus intime, il l'arrêtait avec un sourire et une fois il lui dit : "Tu m'avais promis de ne pas le faire, ne me mets pas mal à l'aise." "Je te veux, Fred, je te veux tellement". "Mais moi pas encore." Répondit gentiment Fred, mais en s'éloignant de lui.

Les jours passaient et Fred ne semblait pas changer. Richard faisait pression sur lui avec le seul moyen qu'il connaissait : le couvrant de cadeaux coûteux, au point qu'un jour, Fred lui dit : "Richard, je suis gêné par tous ces cadeaux, car je comprends que tu veux m'acheter avec ce système, mais je ne me sens pas vraiment comme ça. S'il ne s'agissait que de faire l'amour une fois, je pourrais même le faire, mais tu en veux plus." "J'aimerais que tu acceptes d'être mon petit ami." "Non, je ne peux tout simplement pas : vivre cette vie pendant un mois, c'est bien, mais ce n'est pas ma vie. Je n'aurais pas envie de vivre à côté de toi. Toi et moi sommes trop différents."

"Mais que veux-tu de la vie ? Ne voudrais-tu pas vivre dans la richesse, sans problèmes, dans le luxe ?" "Non. Je préfère avoir mon travail, qui me permette de vivre." "Je te l'ai donné." "En échange d'un boulot qui ne me dérangeait pas du tout, et qui me permettait de gagner ma vie, parce que tu voulais faire ce voyage avec moi. C'est toi qui le voulais, pas moi." "Alors, devrais-je te remercier d'avoir accepté ?" demanda Richard ironiquement. "Exactement. J'aime ce voyage, mais ce n'était pas essentiel pour moi, je pouvais continuer à le rêver sans problème."

"Je ne te comprends pas : que peut-on désirer de plus que la richesse ?" "La paix, la liberté, un homme qui m'aime, qui n'essaie pas de m'acheter. Est-il possible que tu ne le comprennes pas ?" "Non, cela me semble absurde. Avec l'argent, on peut acheter tout ce qu'on veut, non ? Et je t'en offre autant que tu ne pourras jamais en avoir par toi-même." "Il y a ceux qui sont faits pour être riches, peut-être, et ceux qui ne le sont pas. Je ne sais pas pourquoi, mais pour moi, trop de richesse me met mal à l'aise. Je ne voudrais jamais être à ta place, crois-moi..."

Ainsi, la fin du voyage arriva et Richard ne put que se résigner. Ils rentrèrent à New York. Fred commença à travailler dans sa boutique de sandwiches, heureux et tranquille.

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Le 15 mai, Patrick était allé au bureau de poste. Il avait demandé à Gene des informations pour envoyer un colis. Gene lui avait expliqué comment il devait le faire, avec gentillesse. Patrick avait l'impression que Gene lui souriait de façon un peu plus que seulement professionnelle. Il le remercia et quitta le bureau de poste. Son plan était simple : il savait que Gene allait déjeuner chez le Kentucky Fried Chicken qui était à proximité. Il attendit donc qu'il y entre et il entra lui aussi, se retrouvant juste derrière Gene.

Quand celui-ci se retourna avec le plateau, il le reconnut et lui fit un signe de salut : "Vous aussi vous venez manger ici ?" il lui demanda. "Oui, mais seulement pour le déjeuner : le dîner je le prends au restaurant où je travaille." "Ah, êtes-vous un serveur ?" "Non, le plongeur." dit Patrick en souriant. "On peut s'asseoir à la même table..." suggéra Gene. "Volontiers." répondit Patrick joyeusement. Ils s'assirent et, en mangeant, ils causèrent. Gene lui parla de son enfance. Patrick le faisait parler, posant des questions de temps en temps. Puis Gene lui demanda : "Je viens toujours manger ici aussi, mais je ne vous avais jamais vu, auparavant." "Je viens de changer de roulement, j'avais l'habitude de manger plus tard." Quand ils se dirent au revoir, Gene lui dit : "À demain, alors ?" "Oui, bien sûr. Qui arrive le premier, attend, d'accord ?"

Ils se revirent : Patrick avait l'impression d'être sympathique à Gene, et le jeune homme aussi lui était toujours plus sympathique, mais aucun d'eux n'avait pas encore dit qu'il était gay. Ils parlaient de beaucoup de choses, mais surtout de ce qu'ils pensaient, de ce dont ils rêvaient, de ce qui était important pour eux, et ainsi ils se rencontraient depuis environ une semaine et maintenant, ils se tutoyaient. Et un jour, Patrick lui dit : "Parfois, je me sens seul, j'aimerais avoir quelqu'un avec qui partager ma vie." "Ouais, c'est le rêve de tout le monde, je pense." "Même le tien ?" "Bien sûr, le mien aussi. Une personne à aimer, par qui être aimé."

Quelques jours plus tard, Gene à un moment donné, lui demanda : "Tu n'es pas marié, n'est-ce pas ?" "Non." "Divorcé ?" "Non, je n'ai jamais été marié." "Comment ça se fait ?" "Bof, diverses raisons." "Et tu ne penses pas que tu vas te marier ?" "Tu penses que je suis assez vieux pour ?" demanda Patrick avec un sourire. "Ben, quel âge as-tu ?" "Trente trois." "T'en parais moins." "Merci." "D'habitude, à ton âge, la majorité est déjà mariée." "Je suis différent de la majorité." dit Patrick avec un sourire.

"Cependant, t'es un homme charmant, tu ne devrais pas avoir de difficulté à trouver." lui dit Gene. "Le fait est que je ne me soucie pas de chercher une femme." "Ah. Eh bien, je suis encore jeune, je viens d'avoir vingt ans, mais je ne pense pas que je me marierai jamais." dit Gene, sérieusement. "Comment ça se fait ?" Patrick demanda alors." Bah... Je n'ai jamais été attiré par les filles." dit Gene en regardant Patrick dans les yeux. Celui-ci acquiesça puis dit : "Moi non plus. Quand j'étais petit, cela était un problème pour moi, je me sentais différent de mes pairs. Mais maintenant, je suis tranquille, je me suis accepté."

"Ouais. Pour moi, ça a été différent : je me suis accepté immédiatement, dès que je l'ai compris. J'avais quatorze ans et je suis tombé amoureux d'un de mes camarades de classe." "Ça arrive, en tant que garçons." "Non, ce n'était pas une chose d'ados, mais c'était un amour véritable, du moins de mon côté." "Et lui ?" "Lui pas. Il voulait juste s'amuser. Nous étions ensemble depuis trois ans, puis il m'a quitté, pour une fille." "Tu dois en avoir souffert, je suppose." "Oui, et pas qu'un peu. Alors je me suis dit que je n'irais jamais avec quelqu'un avant d'avoir la certitude qu'il soit aussi amoureux de moi." "Et ?" demanda Patrick. Gene sourit : "Et je n'ai encore été avec personne." "Pas même une petite aventure ?" "Même pas."

"Ne te pèse-t-il pas de n'avoir plus eu de relations sexuelles depuis... trois ans ?" "Un peu, mais cela me pèserait bien plus de faire l'amour avec quelqu'un qui pense juste à s'amuser avec moi." "Je... J'aimerais aussi trouver un amant sincère, mais honnêtement, je n'ai pas su attendre comme toi. J'ai donc eu plusieurs aventures et quelques déceptions." "Mais aussi quelques bonnes histoires, j'espère." "Tant que je me suis fait des illusions, oui, aussi de belles histoires. D'autre part, quand peut-on être sûr que c'est pour toujours ? Y a-t-il une relation pour toujours ?"

"Je l'espère. Vois-tu, je suis inscrit à la Mattachine... Là-bas, j'ai rencontré trois couples gays : l'un est ensemble depuis douze ans, l'un depuis dix-huit et l'autre de vingt-six. Donc c'est possible." "Pourtant, la plupart des couples ne durent pas si longtemps." dit Patrick. La chose intéressante est que Patrick était tellement à l'aise avec Gene qu'il ne pensait même plus au pari. Ou plutôt, il était en train de renoncer à essayer de le gagner ; Il aimait de plus en plus Gene et il n'avait pas envie de se moquer de lui, il préférait perdre ses dessins de Leonardo. Et petit à petit, au fil des semaines, Patrick réalisa qu'il était en train de tomber sérieusement amoureux de Gene.

Ils se rencontraient aussi le dimanche et faisaient de longues promenades ensemble. Parfois, ils allaient au cinéma, allaient visiter des musées et avaient de longues conversations. Patrick n'avait jamais connu quelqu'un d'aussi propre, doux et droit que Gene. Et il était content que Richard n'ait pas pu le corrompre. Même Gene semblait de plus en plus attiré par Patrick et celui-ci en était très heureux, mais en même temps, il était désolé de devoir continuer à prétendre avec lui d'être ce qu'il n'était pas.

Alors, début juillet, il ne restait que deux semaines jusqu'à la fin du pari, après une nuit blanche, Patrick décida de dire toute la vérité à Gene. Il avait peur de le perdre comme ça, mais d'un autre côté, il ne pouvait plus jouer à ce jeu stupide. Quand ils se rencontrèrent le dimanche matin, Patrick était tendu, agité mais décidé. Gene comprit aussitôt que l'homme était différent de l'habituel : "Que se passe-t-il, Patrick ? T'est-il arrivé quelque chose ?" "Non... je dois te parler, Gene. Une affaire grave, difficile à dire." "Mauvaise ?" "Je ne sais pas, j'espère que non, c'est à toi de voir." "A moi ?" "Promets-tu de m'écouter en silence et d'essayer de comprendre ce que je veux te dire ?" "Oui, c'est sûr."

Alors, Patrick lui dit que depuis quelques jours, il s'était rendu compte qu'il était tombé amoureux de lui et qu'il devait donc lui dire la vérité sur lui-même, il ne pouvait plus lui mentir. Il lui dit qui il était vraiment, puis il lui raconta son pari avec Richard et lui dit que, d'abord, ce pari l'avait gêné, mais jamais comme maintenant, simplement parce qu'il était amoureux de lui. Gene l'écoutait en silence, sérieusement. Ils étaient assis sur un banc dans Central Park, Patrick n'avait pas le courage de regarder Gene en face et, en parlant, il tremblait.

"Voilà, je t'ai tout dit, maintenant. J'ai fini." il conclut et se sentit comme s'il avait enlevé un rocher de son estomac. Gene, pendant un moment, resta en silence, puis dit : "Et tout ce que tu m'as dit ces jours-ci, était-ce juste pour me mettre dans ton lit ?" "Non. Au début, le premier, deuxième jour. Mais alors, tout ce que je t'ai dit était vrai, c'est ce que je pense vraiment, ce que je ressens. J'évitais seulement de faire des références concrètes à ma vie réelle, et cela me pesait de plus en plus. Je jure que je ne me moquais pas de toi. Et j'ai décidé que je préférerais perdre mon pari stupide que de te perdre... si je ne te perds pas de toute façon."

"Patrick, je tombais amoureux de toi, tu me semblais une personne merveilleuse et je ne parle pas de l'apparence physique. Maintenant... je suis un peu secoué, honnêtement. Cependant, je ne peux qu'apprécier le fait que tu as voulu me dire la vérité. Mais, vois-tu, je me sens déplacé. Toi, un milliardaire..." "Est-ce si important ?" "Je ne sais pas, simplement. Je pensais que je tombais amoureux d'un gars qui faisait la plonge dans un restaurant. Comprends-tu que ce n'est pas vraiment la même chose." "Mais je ne pense pas que tu tombais amoureux de moi parce que j'étais un plongeur, j'espère que tu tombais amoureux de Patrick, de moi." "Oui, peut-être. Mais..." "Tu ne voudras plus me revoir ?" lui demanda Patrick avec appréhension.

"Non, pas ça. C'est seulement que nous devrons tout recommencer. Comprends-tu ce que je veux dire ?" "Mais es-tu prêt à recommencer ?" "Oui, bien sûr, ce que je ressens pour toi est réel. Je dois juste comprendre si tout sera comme avant, maintenant." "Gene, aussi longtemps que tu le veux, mais laisse-moi une chance de plus." "Maintenant je comprends le comportement de Richard. Mais quelle illusion de penser que l'argent ou la beauté peuvent conquérir. Je veux dire, non, je comprends que beaucoup seraient conquis par l'un ou l'autre, car ils peuvent éblouir. Mais ils ne peuvent pas être la base de l'amour."


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