LA COMMUNE LIBRE DE SYLVANA CHAPITRE 6

M - Le grand commandant Admirable demande asile. L'invasion princière. Primevère et Désiré.


L'empire dont la Commune de Sylvana fait maintenant partie eut une vie assez brève. À l'ouest pressait le souverain du royaume voisin et à l'intérieur il y avait des soulèvement de régions qui voulaient leur indépendance ou qui soutenaient le nouveau roi qui, peu à peu, conquérait des territoires. Cela provoqua un afflux de demandeurs d'asile à Sylvana.

Le 25/3/4 Fe LXXVII (1699) le grand commandant des Dévots de la Liberté, Nôtre Admirable, avec une infanterie de 2500 hommes et 400 chevaliers, quelques bêtes de somme et un canon de campagne allait défendre les insurgés de Vaillance et il envoya une délégation demander le libre passage de ses troupes à travers les territoires de la commune, entre Temple et Sereine. Mais avant que la réponse n'arrive les troupes impériales le rejoignirent à Puissance et engagèrent une violente bataille.

Le surlendemain, le grand commandant avec 1500 hommes d'infanterie et 300 chevaliers en retraite se présenta aux confins de Temple et demanda asile pour lui et ses hommes. Les chroniques de Sylvana les décrivent ainsi :

"... c'étaient des garçons de quinze à vingt ans... on voyait des cavaliers à pied et des hommes de troupe à cheval, avec des uniformes de couleurs variées et de styles étranges, tous maigres, en grande confusion. Des armes diverses et incomplètes... des chevaux épuisés et mal harnachés, des hommes avec le poignard à la taille et la cartouchières devant, ressemblant plus à des bandits qu'à des soldats, la barbe longue et les cheveux ébouriffés. Les gens du bourg, inquiets et enfermés chez eux, les regardaient passer. Leur grand commandant, nu-tête, ses longs cheveux roux à l'air, les précédait..."

Le grand commandant fit s'arrêter ses hommes à l'extérieur de la porte du Soleil et, seul, à cheval, il monta à la Roche par la porte de Route et se fit annoncer à la Régence.

Quand il fut reçu il dit : "Seigneur de Sylvana, Recteur, Capitaine, Défenseur, mes troupes ont été mises en déroute par les écrasantes forces impériales, elles sont épuisées par leur fuite à travers la montagne et elles ne sont plus et état de combattre. Ici et maintenant prend fin notre lutte pour la liberté et pour l'indépendance. Et me voici, moi, un réfugié : accueillez-moi comme tel. Et je vous prie de faire médiation avec notre ennemi pour obtenir la sauvegarde des hommes qui m'ont suivis dans cette dernière et douloureuse fuite."

Le Défenseur répondit : "Nous accueillons les réfugiés : cette terre hospitalière vous accueille, grand commandant. Il sera donné à manger à vos hommes, vos blessés seront soignés. Mais en échange vous devez déposer les armes pour éviter désastre et dommage à cette terre. Nous acceptons le mandat que vous nous confiez, parce que l'accomplir est une tâche humanitaire dont nous nous chargerons volontiers."

Le grand commandant redescendit alors à la porte du Soleil et dit à ses hommes : "Soldats, nous sommes en terre d'asile et nous devons à nos hôtes généreux la meilleure conduite. De la sorte nous mériterons le respect dû au malheur qui nous a poursuivi. Je vous libère de votre serment de vous battre sous mes ordres. Ceux d'entre vous qui le peuvent, rentrez chez vous, mais souvenez-vous que notre terre ne doit pas être assujettie. Vous allez tous remettre vos armes à la milice de cette terre d'accueil, puis chacun d'entre vous sera libre de faire comme il le décidera."

En pleine nuit, le grand commandant partit à travers les faubourgs de Bois guidé par un Sylvénien qui connaissait parfaitement la région et l'emmena en lieu sûr. Quand les troupes impériales entourèrent et fermèrent les frontières, le grand commandant était déjà loin et en sécurité. L'armée impériale demanda que tous les réfugiés leurs soient remis. Un groupe d'entre eux tenta une sortie en traversant la rivière Blanche près de Forêt, mais ils furent pris par les troupes impériales qui firent près de 800 prisonniers.

Les troupes impériales violèrent la frontière de la Commune le 3 du 4ème mois. Intimidations, perquisitions, réquisitions : sans résultat. La Régence avait remis aux impériaux 437 fusils, 12 épées, 17 sabres et 23 lances, mais ils voulaient les autres hommes cachés dans le territoire. Et de fait environ cent vingt hommes du grand commandant étaient cachés dans les mines, surtout les jeunes qui n'avaient pas voulu rentrer chez eux et qui demandaient l'asile.

La Régence montra au Prince commandant le rescrit de l'Empereur qui garantissait l'inviolabilité des frontières de la Commune et demanda avec courage et détermination que les troupes impériales quittent immédiatement le territoire. Le prince, pour toute réponse, gifla le Seigneur qui avait parlé au nom de la Régence et mit les quatre autres aux arrêts, à leur domicile.

Le Conseil Général se réunit clandestinement à Bourg et fit un édit : toute la population, qui s'élevait alors à près de 6000 personnes, devait se rendre à Sylvana et encercler la Roche, sans armes, réunis par familles, enfants et vieillards compris, et former un mur humain autour de la Légation, résidence du prince, et demander qu'il abandonne leur territoire.

Tous répondirent immédiatement : ils mirent leurs habits de fête et se ruèrent à la Roche. Le Prince impérial sortit et leur ordonna de rentrer chez eux, sans quoi il commanderait à ses troupes d'ouvrir le feu et de les tuer tous.

Alors une femme, son bébé dans les bras, s'avança et dit : "Certes Prince, tu peux donner ordre de tirer et de nous tuer tous. Et tu devras nous tuer tous, parce que nous ne bougerons pas d'ici. Mais le massacre de femmes, de vieillards et surtout d'enfants comment le justifieras-tu à ton souverain ? Et tes hommes, ils tueront ce bébé qui pourrait être le leur ? Réfléchis." Puis, elle se tourna vers un soldat qui avait le fusil à l'épaulée, et elle brandit son enfant devant le canon du fusil et dit : "Pourquoi n'appuies-tu pas sur la gâchette ?"

Le soldat, déconcerté, abaissa son fusil. Alors la femme se tourna de nouveau vers le prince : "Tu nous dis de rentrer chez nous, mais chez nous c'est ici. Vous, rentrez à vos maisons et laissez-nous vivre en paix. Pourquoi vous acharner à poursuivre une poignée d'hommes désarmés et vaincus qui ne pourront plus nuire à l'empire de ton maître ? Sois magnanime, sois un vrai Prince !"

Le Prince rentra dans la Légation et nul ne bougea. Après près d'une heure le prince ressortit et demanda à la femme : "Quel est ton nom ?"

"Primevère."

"Et celui de ton fils ?"

"Désiré."

"Bien. Gens de Sylvana : vous devez gratitude à Primevère et Désiré, parce que là où votre Régence n'a pas pu me convaincre, ces deux là m'ont fait changer d'idée. Rentrez chez vous et je vous promets qu'au coucher du soleil il n'y aura plus un soldat impérial sur vos terres. Vous avez ma parole d'honneur !"

Entre la porte de Vallée et la porte de la Plaine on voit toujours le monument d'une femme qui brandit son enfant nu, c'est le monument à Primevère et Désiré, érigé par décision du Forum en 5 Fe LXXVII (1700), c'est à dire dès l'année suivante.


N - Le nouvel Empire de Toutes les Terres. Etroites et bonnes relations avec le nouvel empire.


Cependant la guerre continuait et tout le territoire tomba entre les mains du nouvel empereur de Toutes les Terres. Le Capitaine Vital mena personnellement l'ambassade à la cour du nouvel empereur pour garantir la liberté et l'indépendance de la Commune. Il fut reçu avec honneur et curiosité. Vital eut des entretiens personnels avec l'Empereur pendant près d'un mois. On ne sait pas ce qui fut dit pendant cette longue période, mais Vital revint à Sylvana avec un nouveau traité.

La Commune pouvait avoir sa propre loi, sa propre armée, sa propre monnaie aussi, mais en parité avec la monnaie impériale, mais c'était l'indépendance. Les citoyens de Sylvana avaient libre accès et le droit de circuler dans l'empire, mais ceux de l'empire aussi, dans la Commune. Seules les forces armées et la police ne pouvaient pas passer la frontière.

Le nouveau traité est daté du 23 mars 1712, selon le calendrier occidental adopté par l'Empire, soit le 22 du 1er mois de l'an 2 de Graine de la 78ème génération dans le vieux calendrier que seul Sylvana conservait désormais, mais qui était toujours précisé à côté des dates écrites avec le nouveau calendrier plus généralement utilisé.

Le nouvel empire avait des écoles et des universités auxquelles les citoyens de Sylvana auraient voulu avoir accès, alors en 5 Fl LXXVII (1725) eut lieu la dernière réforme du système scolaire de Sylvana. On conserva les "quatre âges" mais l'école des Feuilles fut appelée Primaire, celle des Fleur "le Cours Moyen" et celle des Fruits "Secondaire" et les programmes du Secondaire furent adaptés pour préparer à l'entrée dans les universités impériales.

1743 vit le retour à Sylvana des premiers diplômés et vit aussi la fondation du dernier corps de la Commune, les Volontaire, à l'uniforme vert et bleu, qui s'occupaient des incendies, secours immédiat et intervention rapide. Cette même année fut ouvert le premier hôpital à Bourg.

La noblesse et la riche bourgeoisie de l'empire, lorsque la nouvelle de l'existence de ce petit territoire libre se répandit, commença à venir le visiter et y passer les vacances, si bien qu'il fallut vite construire une Auberge pour accueillir ces riches visiteurs. Elle fut construite sur la route qui va de Bourg à Temple, au croisement vers la porte de Forêt. Elle avait une belle vue sur la rivière Blanche et autour il y avait des terrains de jeux et un manège.

Un hôte de cette élégante auberge et un jeune serveur sont les protagonistes d'une histoire de sexe et d'amour. L'hôte était le Grand-Duc Sanspareil, troisième fils du Prince Impérial Vainqueur-du-Peuple. Il avait vingt six ans et le serveur avait vingt ans et s'appelait Nouvel. Le jeune grand duc avait entendu de ses amis des récits sur la liberté sexuelle de la Commune et c'est la raison pour laquelle il était venu y passer des vacances en 1749 : il aimait les garçons et il espérait bien s'amuser à Sylvana.

Installé à l'Auberge, il remarqua Nouvel : c'était un serveur très sensuel et l'uniforme traditionnel, composé d'un maillot blanc ajusté et du court gilet bleu ouvert sur le devant, mettait agréablement son beau corps en valeur. Si bien que, quand il fut dans sa chambre, il s'assit sur le lit et sonna la clochette pour appeler le garçon.

"Votre excellence souhaite ?" demanda la jeune homme en s'inclinant.

"Enlève mes bottes" dit le grand duc.

Le garçon se mit à genoux devant lui, saisit une botte et commença à tirer. Le grand duc commença alors à se caresser entre les jambes de façon provocante. La première botte retirée, Nouvel commença à enlever l'autre. Ses yeux se posèrent alors sur la main du noble qui caressait un renflement de plus en plus évident.

Ayant retiré l'autre botte, le jeune demanda : "Votre excellence désire autre chose ?"

"Oui, tu ne le vois pas ?" répondit-il avec un sourire malicieux.

"Si je peux vous être utile, vous n'avez qu'à demander." dit le jeune homme.

"Viens ici et prends soin de ça." dit le grand duc en écartant les jambes et en montrant la bosse palpitante.

Nouvel tendit la main et palpa légèrement : "Que désirez-vous, excellence ?"

"Enlève mon pantalon et suce-moi !" lui ordonna-t-il.

Nouvel obéit volontiers, ce jeune étranger lui plaisait beaucoup. Il retira du même geste pantalon et caleçon, se pencha et le lécha entre les jambes avec un plaisir évident. Sanspareil lui caressa les cheveux et lui poussa la tête sur son sexe, en lui faisant sentir la force de son désir. Nouvel ouvrit la bouche et le laissa se glisser entièrement dedans, en le suçant. Sanspareil s'allongea sur le dos, haletant, en proie à un plaisir intense.

Nouvel aimait donner du plaisir à ce beau jeune et il lui caressait l'intérieur des cuisses et ses puissants pectoraux, tout en continuant à le sucer avec entrain. Sanspareil frissonnait et gémissait son plaisir grandissant et il retira ce qui lui restait d'habits. Alors Nouvel aussi se dévêtit et, monté sur le lit, il se mit à lécher et à sucer le jeune duc sur tout le corps, de la tête aux pieds.

Sanspareil lui saisit le sexe dressé et le tira vers lui jusqu'à ce qu'il soit à califourchon sur lui et qu'ils puissent se sucer l'un l'autre. Sanspareil suça alors goulûment son beau sexe, en caressant ses fesses fermes et en titillant d'un doigt le trou doux et palpitant. Quand il sentit que le garçon paraissait apprécier ce doigt investigateur, il glissa la tête entre ses jambes pour d'abord lécher ses testicules fermes puis il remonta entre les fesses jusqu'à trouver le trou avec sa langue inquisitrice.

Nouvel gémit de plaisir quand la langue commença à attaquer son trou, à l'assouplir et le préparer. Puis Sanspareil se glissa sur lui remontant de sa langue toute l'épine dorsale du jeune serveur qui tremblait d'anticipation. Il lui mordillait l'épaule, le cou, et pendant ce temps son sexe pressait contre le trou plein de salive. Nouvel poussa le bassin à la rencontre du membre dur qui s'apprêtait à la pénétrer.

Sanspareil le fit mettre sur le côté de façon à lui caresser la poitrine et à l'embraser sur le bouche et enfin il s'insinua en lui avec des poussées passionnées. Nouvel l'accueillit en lui avec gémissements et frémissements, se poussant contre lui, plein de désir. Le grand duc aussi se sentit vite enflammé et le prit avec de plus en plus de plaisir. Ils bougeaient tous deux à l'unisson, gémissaient et se serraient l'un contre l'autre avec passion. Sanspareil le prenait avec fougue et le masturbait en même temps.

Ils atteignirent l'orgasme ensemble, et meuglèrent de plaisir.

Puis Sanspareil, le tenant dans ses bras, lui demanda : "Vous êtes tous comme ça, ici à Sylvana ?"

"Comme quoi, Excellence ?"

"Il suffit de vous demander de baiser pour que vous le fassiez ?"

"Si l'autre nous plait , oui. Et si l'on n'a pas encore de compagnon." répondit Nouvel.

"Mais comme ça, librement ?"

"Bien sûr. Vous me plaisez, alors quand j'ai compris que vous me désiriez, j'ai été content de le faire avec vous."

"Et si je ne t'avais pas plu ?"

"Dans ce cas non, bien sûr. Nous sommes un peuple libre, nous, excellence."

Sanspareil avait beaucoup aimé faire l'amour avec Nouvel, mais c'est surtout la simple spontanéité avec laquelle il s'était donné qui l'avait marqué. Il avait l'habitude de devoir chercher avec prudence qui serait partant et à le faire avec encore plus de prudence, en cachette de tous, même si son appartenance à la haute aristocratie impériale lui donnait quelques avantages, surtout avec les serviteurs. Il était fasciné par le fait qu'il existe vraiment un endroit où l'on pouvait sans problème demander à un autre de faire l'amour.

Alors il voulut essayer avec d'autres : il suffisait qu'il voie un garçon ou un jeune qui lui plaisait pour qu'il l'accoste et lui demande de faire l'amour : certains acceptaient, d'autres pas, soit parce que coucher avec le grand duc ne les intéressaient pas, soit parce qu'ils disaient être déjà lié à quelqu'un d'autre. Mais aucun ne sembla étonné par sa demande directe et explicite.

Un jeune qui accepta tranquillement de l'accompagner dans sa chambre pour faire l'amour essaya, quand ils furent au lit, de pénétrer le grand duc. Celui-ci refusa et essaya de le pénétrer. Alors le jeune homme, avec gentillesse, lui dit qu'ils n'étaient peut-être pas faits l'un pour l'autre.

Sanspareil à qui l'homme plaisait beaucoup insista et fut très surpris quand il lui répondit : "Même si tu étais le Seigneur de Sylvana ou l'Empereur, je te dirais non. C'est juste que toi et moi nous n'allons pas bien ensemble, il n'y a rien de grave à ça, non ? Chacun est fait à sa propre manière." Et en disant tranquillement cela il se rhabilla.

Sanspareil, après s'être amusé quelques jours avec différents garçons, finit par se dire que Nouvel était celui avec qui il s'était le mieux trouvé, alors il l'appela dans sa chambre : "J'ai envie de faire l'amour avec toi, Nouvel." Dit-il au serveur quand il se présenta.

"Je croyais ne plus vous intéresser..." dit le garçon, "... vous êtes allé avec... tout le monde."

"Je voulais juste m'amuser un peu, mais tu me sembles le meilleur. Tu me plais beaucoup. Tu ne veux pas le faire de nouveau avec moi ?" lui demanda-t-il, presque stupéfait de se voir, lui le grand duc, prier presque un serveur.

"Si, vous me plaisez beaucoup aussi." Dit le jeune homme en se penchant vers lui et en le caressant entre les jambes avec à la bouche un sourire plein de désir. Puis il ajouta, provoquant : "Alors, pourquoi vous ne me déshabillez pas ?"

Sanspareil l'attira à lui et l'embrassa et commença à le déshabiller, cependant que le garçon le caressait et le déshabillait aussi. Puis le grand duc le prit, le posa sur le lit et se pencha pour lui sucer la langue, les tétons, le ventre et enfin le sexe. Puis il le fit se tourner et l'embrassa, le prit dans ses bras, le lécha, le suça, lui mordilla les fesses et lécha entre ses fesses pour le lubrifier avec plein de salive et le préparer à la pénétration. Nouvel était tout frisson et gémissait dans cette agréable attente.

Sanspareil le fit encore se tourner et lui grimpa dessus pendant que le garçon se préparait à l'accueillir. Sanspareil lui prit les jambes et les fit passer par dessus ses épaules, puis se pencha sur lui et, lui caressant la poitrine et le visage, il lui dit plein de désir : "Maintenant je te prends..."

"Oui..." dit le garçon et de la main il guida en lui le membre fort et dur.

Sanspareil, tremblant, commença à pousser et se glissa en lui en épiant l'expression du plaisir qui envahissait le visage de Nouvel pendant qu'il sombrait en lui.

"Ça te plait ?" demanda Sanspareil excité quand il fut complètement en lui et il commença à bouger légèrement le bassin dans un mouvement tournant.

"Oui..." grogna Nouvel en se poussant contre le jeune homme et en levant la tête pour lui sucer et mordiller les tétons.

Alors Sanspareil commença à se glisser d'avant en arrière avec des coups vigoureux et longs qui faisaient sursauter et gémir de plaisir le garçon.

Puis, il passa ses bras sous les aisselles du garçon et le tira à lui en se redressant lentement sur les genoux. Nouvel, pour ne pas perdre le contact, lui passa les jambes autour de la taille, si bien que, quand Sanspareil fut à genoux, il pesait de tout son poids sur le membre puissant solidement fixé en lui. Alors Sanspareil se coucha sur le dos. Nouvel posa les genoux autour de la taille de l'autre et commença à bouger de bas en haut sur le membre dressé du jeune homme avec une joie et un plaisir évidents.

Après une longue chevauchée, Sanspareil arriva au sommet du plaisir et soudain Nouvel eut aussi un puisant orgasme.

Alors Sanspareil le tira contre lui et ils s'enlacèrent : "J'aime tellement faire l'amour avec toi."

"Moi aussi, vous êtes forts et gentil."

"Tu feras l'amour avec moi tous les jours, pendant que je suis ici ?"

"Avec grand plaisir."

Mais vint le jour où Sanspareil dut rentrer. Il fit un cadeau à Nouvel et il lui dit qu'il espérait pouvoir vite revenir. Nouvel était triste du départ du grand-duc. Il pensait très souvent à lui avec de plus en plus de nostalgie. Mais Sanspareil lui aussi pensait tous les jours à Nouvel, avec de plus en plus de désir. Aussi, dès que ça lui fut possible, il revint passer quelques jours à Sylvana pour pouvoir faire l'amour avec lui.

Leur désir mutuel se renforçait, de même que leur plaisir à être ensemble, alors le Grand-Duc demanda à Nouvel de venir avec lui et de devenir son valet personnel. Nouvel accepta et ils quittèrent Sylvana. Mais quand il fut au palais de la famille du grand-duc, dans la capitale, le fait de devoir cacher à tous ses rapports avec le grand-duc, de ne guère pouvoir le voir, sauf la nuit, le fait de se retrouver parmi des gens de culture, à la langue, aux coutumes, aux mentalités et aux habitudes si différentes attrista peu à peu Nouvel.

Sanspareil était entre temps petit à petit tombé amoureux du garçon, et lui du grand-duc. Alors, par amour, il s'en accommodait. Mais Sanspareil se rendit compte que le garçon se fanait. Alors, deux ans après l'avoir emmené avec lui, il décida que le mieux pour eux deux serait de retourner à Sylvana. Alors il dit à son père qu'il avait l'intention de s'installer dans la petite commune. Son père ne s'opposa pas au désir de son cadet, il lui donna sa part d'héritage et une rente et il le laissa aller.

Sanspareil demanda l'autorisation de se faire construire une villa dans le bourg de Terrasse, sous le mur d'enceinte, entre les portes de Forêt et du Soleil. Dès qu'il eut le permis, il fit construire une belle petite villa qui existe encore et s'appelle la Villa Ducale : c'est une belle construction sur un étage, qui suit la pente, avec une chambre circulaire caractéristique qui donne sur la salle de bain à moitié en plein air, le tout construit dehors en pierres sculptées et recouvert à l'intérieur de bois précieux. Les huit hommes nus en pierre blanche qui forment les colonnes de la chambre sont peut-être parmi les pièces maîtresses de la sculpture Sylvénienne. On dit que les deux vers la salle de bain seraient Sanspareil et Nouvel.

Un an après leur retour à Sylvana, Sanspareil et Nouvel célébrèrent leur mariage en grandes pompes. Quatre ans plus tard, Sanspareil obtint la citoyenneté de Sylvana.Deux ans après, ils adoptèrent trois frères : Vital de quatorze ans, Simple de onze ans et Dixième de six ans. Vital deviendra plus tard Député aux affaires extérieures et Dixième entrera dans l'ordre et sera Seigneur pendant une génération.

Simple par contre deviendra poète et, entre autre, il reste de lui ses "Sonnets de louange à mes garçons" un recueil de 417 poèmes dédiés à ses nombreux amants, compositions élégantes et érotiques où il chante les mérites de chacun. D'évidence, à la lecture de ses poèmes, il eut une vie sentimentale très riche et variée, au point que dans la littérature des générations suivantes "Simple du Duc" devint synonyme de Don Juan.

En 3 Fl LXXXI (1783) eut lieu la première tentative d'évangélisation de la Commune : un groupe de missionnaires venant de l'Empire essaya de convertir la population. Ce qui entraîna en réaction un renouveau de l'ancienne religion : la cause principal de l'échec des missionnaires fut leur attitude envers les choses du sexe qu'ils présentaient sans ambages comme quelque chose de négatif, surtout entre personnes du même sexe. Nous avons trouvé une intéressante "Apologie de la religion de nos ancêtres" où le père Doré d'Ecluse écrit entre autres :

"Vous (les missionnaires) dites que votre religion est fondée sur l'amour : là, vous ne nous apprenez rien de nouveau, la nôtre l'est aussi. Mais votre amour semble abstrait et, plus encore, limité et limitateur. Votre Dieu semble ne rien avoir de mieux à faire que de décider avec qui il est licite de faire l'amour. Mais si amour il y a, comme vous dites, et nous sommes d'accord, pourquoi donc votre dieu trace-t-il des frontières entre les humains ? Vous dites que comme l'appétit est important pour la survie de l'individu, l'acte sexuel est important uniquement pour la survie de l'espèce.Àcela j'oppose deux choses : manger un bon repas pour le simple plaisir devrait alors être interdit. Et, par ailleurs, le couple d'un homme et d'une femme qui ne procréé pas devrait être séparé. Vous niez ces deux choses et vous êtes donc en pleine contradiction avec vous-mêmes. Vous dites que votre religion est celle du pardon, mais il est clair que c'est vous qui provoquez les sentiments de culpabilité que vous pouvez absoudre. Notre religion nous enseigne le pardon et la tolérance pour tous, sans besoin de créer cet absurde sentiment de culpabilité. Le mal, dans notre religion, n'est que d'atteindre à la liberté d'autrui : mépriser ou asservir son prochain. Votre religion, qui dit libérer l'homme, l'asservit à une loi absurde et opposée à la nature humaine. Pourtant vos écritures disent qu'il n'y a plus maître ni esclave, homme et femme, et ainsi de suite. Comment pouvez-vous proposer une religion qui porte de si profondes contradictions en elle ?...."

En moins d'une génération, n'ayant réussi pratiquement aucune conversion, les missionnaires abandonnèrent le territoire de la Commune. Mais leur passage créa un petit changement : l'ordre créa une école de formation et d'étude des textes sacrés et commença à produire des livres d'étude et d'explication de l'antique religion qui, pour la première fois, reçut un nom : le Sylvanisme. En fait, même s'ils maintenaient le culte du Prince Réveillé, ils comprirent qu'ils étaient désormais loin de la religion du Prince qui d'ailleurs était en voie de dispartion dans les territoires voisins.

En 4 Fl LXXXII (1804) fut établi le service des postes : tous les trois jours un carrosse allait à Opulence prendre et porter le courrier et les Volontaires furent chargés du courrier intérieur. Cette année là, la population atteignait 9359 citoyens et 611 étrangers résidant permanents et 423 étrangers de passage, soit un total de 10393 habitants.


O - Décadence, déportation et suppression de la Commune. Sa vie clandestine dans la diaspora.


Mais de noirs nuages s'amoncelaient dans le ciel de la Commune. L'autorité impériale n'acceptait plus que même une petite parcelle du territoire échappe à son contrôle direct. Aussi, le 23/5/5 Fe LXXXIV (1840) sous le nouvel Empereur, sous le prétexte qu'une centaine de renégats avait demandé asile à la Commune, les troupes impériales occupèrent le territoire. Au début l'autorité impériale semble respecter la tradition de la Commune, n'imposant que la présence d'un "Gouverneur impérial" qui avait droit de veto sur les lois de la Commune. Mais peu à peu toutes les libertés de la Commune furent supprimées, une après l'autre : ce fut d'abord la monnaie qui ne fut plus reconnue hors du territoire, ce qui imposa de fait l'utilisation de la monnaie impériale.

Puis la conscription annuelle de mille hommes pour l'armée impériale fut rétablie et deux ans plus tard tous les hommes de la Commune furent assujettis à la conscription impériale et le contingent spécifique de la Commune fut supprimé. Puis tous les citoyens de Sylvana furent soumis à l'impôt impérial.

En 1851, le Forum fut supprimé, puis la Députation et enfin, la Régence aussi. Cela provoqua une rébellion qui fut écrasée dans le sang par les troupes impériales. Suite à cette rébellion, les deux tiers de la population furent déportés. C'était le début de la fin.

Le Conseil se réunit clandestinement et établit quelques règles en attendant de rétablir un jour la liberté. Certains frères, en civil, partirent établir des contacts avec les Sylvéniens déportés et, le 1er janvier 1867 fut fondé le journal "Le Soleil" qui fut le lien entre toute la population dispersée de la Commune. Le Soleil ne parlait jamais de la Commune de Sylvana, mais dans chaque édition une nouvelle l'évoquait par toute une série de métaphores et parlait de la situation de la Commune.

En 1883, une tentative de rétablir la liberté fut découverte et le gouvernement impérial ordonna la déportation de la population restante. Le décret impérial contenait des clauses destinées à annuler pour toujours la culture Sylvénienne : interdiction de l'ordre, du mariage entre personnes du même sexe, de célébrer les fêtes traditionnelles et même de se réunir entre Sylvéniens.

Les Sylvéniens réagirent à cette loi en maintenant leurs habitudes en secret. Il faut dire que ces lois qui ne fixaient pas de punition aux contrevenants, ne créaient pas de vrai problème à la population dispersée, mais encore organisée en petites communautés locales. Le Soleil suggéra à ses abonnés de se convertir à la religion officielle de l'Empire, au moins en apparence, et de former des groupes où, sous couvert des rites officiels, les enfants pourraient être élevés dans les valeurs traditionnelles de Sylvana.

Mais en 1902, le Soleil fut censuré. Du fichier secret des abonnés naquit un nouveau journal : "La Nuit" dont le sous titre était explicite "Dans l'attente de l'aube du nouveau jour." La Nuit, organe culturel, était en vente avec les journeaux de l'Empire, mais seuls les ex Sylvéniens pouvient s'y abonner.

En 1917, une grande révolution mit fin à l'Empire dans le sang. Le nouveau régime fut pire que le précédent, et il déçut tous les espoirs des Sylvéniens. Mais ils décidèrent d'en tirer le meilleur parti et ils infiltrèrent les organes du parti unique. Et grâce à un haut foncyionnaire Sylvénien, une loi expulsa du territoire de Sylvana tous les nouveaux habitants qui s'y étaient établi, presque tous non Sylvéniens et qui transforma le territoire en une sorte de grand musée qui fut appelé "la cité morte de Sylvana"

Le nouveau régime était spécialement sévère pour les rapports sexuels entre personnes du même sexe et les Sylvéniens résolurent le problème en mariant officiellement deux hommes qui voulaient être ensemble à deux femmes qui voulaient être ensmble, les quatre allant vivre dans des logements voisins où, en secret, ils échangeaient leurs conjoints. La Nuit publait des demandes de marriage, souvent rédigées comme "deux amis aimant la vie à l'air libre cherchent deux amies de même profil pour mariage" ou en des termes équivalents.

Pour se reconnaître entre eux, ils adoptèrent tout un système de signes et de symboles, basés surtout sur les couleurs bleu et or et sur le symbole du Soleil, ou sur des gestes comme la main fermée sur le pouce ou, pendant la messe, les deux mains croisées sur le cœur avec les doigts en éventail, en symbole du Soleil.

En 1989 le système politique dictatorial s'effondra et il sembla un moment souffler un vent de liverté. Alors, en 1990, grâce à la loi sur la liberté religieuse, pour la première fois commencèrent à se mettre en lumière de nouveau groupes de l'ordre des Sylvéniens, l'assocition des ex déportés et le journal la Nuit changea une troisième fois de nom pour s'appeler l'Aube. Le plus impressionnant sur l'Aube, c'est le nombre de ses abonnés : 9103, qui laisse deviner un peuple au moins du double. Nous en déduisons que le peuple de la Commune, dispersé de longue date, avait maintenu son unité bien que la première déportation remonte à près de sept générations.

Les Sylvanites actuels sont tous nés après la déportation. Ils n'ont pas encore obtenu le droit de retourner à Sylvana, mais ils ont obtenu que toutes les archives récemment découvertes, auxquelles je dois les sources historiques de la présente publication, restent au Musée et que la nouvelle "Association de Sylvana" soit déclarée propriétaire du Territoire "avec tout ce qu'il contient."'

On pense que ce n'est que le premier pas vers le retour à la terre des ancêtres et, si on ne reconnaît pas l'indépendance, peut-être au moins leur reconnaîtra-t-on une certaine autonomie dans l'enceinte de la nation.

L'Association de Sylvana compte 23 238 membres et en son sein ont été rétablies la Régence et le Conseil comme organes sociaux. L'ordre des sylvéniens possède douze maisons réparties sur le territoire de la nation, avec un total de 2 746 frères et sœurs. Ces maisons sont devenues le point de référence et de rencontre pour tous les sylvéniens laïcs.

Depuis cette années, l'Aube est en édition bilingue : en plus de la langue de la nation, chaque article est également traduit en sylvénien. Et y sont publiés, aussi en édition bilingue, tant des textes sacrés que des textes historiques, d'art et de littérature sylvéniens.

Pour l'an prochain s'organise un grand rassemblement national de tous les "associés", c'est à dire des tous les sylvéniens. La Régence se penche sur le problème du nombre croisant de personnes qui demandent à faire partie de l'association bien qu'ils n'aient pas d'ancêtres sylvéniens.

En conclusion de cette brève histoire de la "Justissime et Sérénissime Commune de Sylvana" je suis heureux d'annoncer que je fais partie de ceux qui souhaitent rallier leurs couleurs : en fait, alors que je faisais les recherches qui conduisirent à la découverte des archives secrètes de la Commune au cœur de la Roche, un des membres de notre équipe archéologique m'avait frappé par sa grande beauté : c'était un jeune étudiant de la faculté d'archéologie dont je viens.

Juste, tel est son nom, s'aperçut de mon attirance pour lui et un soir, alors qu'ensemble nous classions quelques photos des sculptures de Champfleury, il me demanda ce que je pensais d'un groupe en marbre qui montrait deux jeunes étroitement enlacés dans une tendre pose.

"Ils sont tendres et doux : on voit qu'ils s'aiment et ils sont immortalisés ainsi."

"Vous ne pensez pas que l'amour entre hommes est une chose ... blâmable?"

"S'il y a amour, non, je pense au contraire que ça peut être quelque chose de beau, comme le montre ce groupe de marbre, ainsi que d'autres statues d'ici."

"Vous accepteriez l'amour d'un homme ? Vous pourriez le lui rendre ?"

"Je crois vraiment, surtout avec quelqu'un comme toi." lui dis-je alors ouvertement.

Juste me sourit et dit : "Moi, j'aimerais beaucoup pouvoir donner mon amour et recevoir le sien de quelqu'un comme vous."

Ainsi nous devînmes amants, ce soir là. Quand Juste commença à mieux me connaître, nous nous rendîmes compte tous deux que notre rapport dépassait le simple plaisir réciproque, et quand nous comprîmes que c'était bien de l'amour qui nous unissait, il m'avoua être sylvénien et il m'expliqua petit à petit les choses dont nous trouvâmes plus tard confirmation dans les fabuleuses archives découvertes.

Au début, Juste sembla très inquiet et triste que nous ayons découvert l'antique archive, il craignait qu'elle soit dispersée. Il n'en connaissait pas l'existence, mais il en comprit tout de suite la valeur, avant même que nous n'étudions son contenu.

Juste m'a aidé à déchiffrer de nombreux documents, parce que, dès son enfance ses parents, en plus de la tradition sylvénienne, lui avaient appris leur antique langue et écriture. Mais surtout, il m'a aidé à comprendre et à traduire nombre des expressions colorées de cette langue ancienne.

Juste m'a aussi expliqué comment se transmettait en secret la tradition de Sylvana. Il m'a raconté comment sa famille s'étaient comportée avec lui. De la naissance à quatre ans, soit l'âge de Graine, la famille avait tenu secret tout ce qui se rapportait à leur identité de sylvéniens. Mais à partir de cinq ans et jusqu'à neuf, pendant l'âge de Feuille, ses parents ont commencé à lui apprendre la langue, l'histoire, les coutumes de Sylvana et à lui expliquer la nécessité de garder secret pour tous les autres tout ce qu'il apprenait sur Sylvana.

À partir de dix ans, entré dans l'âge des Fleurs, ils lui expliquèrent tout ce qu'il devait savoir sur la vie sexuelle, et, à la puberté, ils demandèrent à d'autres familles sylvéniennes avec un garçon ou une fille de quinze ans d'apprendre au garçon à "jouer", c'est à dire d'avoir des relations sexuelles avec lui, cependant que la famille continuait sa formation à la sexualité et à l'affectivité. D'autre part, Juste commença à prendre part à la vie sociale des sylvéniens.

À quinze ans il fut libre d'avoir des rapports sexuels avec qui il voulait, mais sans révéler son identité sylvénienne aux autres. Après vingt ans, mais seulement dans le cas où un non sylvénien était amoureux d'un sylvénien et qu'ils aient décidé de vivre ensemble, le sylvénien pouvait demander la permission d'initier son partenaire à la culture sylvénienne et, même de l'introduire petit à petit dans le groupe. C'est ce que Juste a fait avec moi et à présent je veux l'épouser selon leur ancien rite. Le nôtre, en fait.


F I N


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