DE L'AUTRE CÔTÉ
DU MONDE
CHAPITRE 3
MANOEL CÈDE À LA TENTATION

Manoel cessa de parler, descendit avec sa main entre les jambes de son copain et sentit son membre chaud et dur sous la toile des larges braies.

"Attends un instant, je ferme d'abord bien la porte..." dit Lucas en se levant.

Puis il retourna s'asseoir sur la paillasse à côté de Manoel, qui lui ôta aussitôt les vêtements.

Après une brève hésitation, le garçon noir commença également à déshabiller son copain de chambre. En bref, ils étaient nus, ils s'étreignirent et Manoel l'embrassa à nouveau. Cette fois, Lucas répondit au baiser alors qu'ils se frottaient l'un contre l'autre et que leur désir se renforçait. Manoel caressa son partenaire sur tout le corps et il aimait sentir les muscles fermes sous les bouts de ses doigts.

"T'as un beau corps, Lucas, sec et musclé, pas comme le mien..." murmura-t-il.

"Si tu dois travailler dur toute la journée, les muscles viennent... mais tu as aussi un beau corps, lisse comme de la soie et blanc comme de l'ivoire... C'est bon de nous toucher comme ça..."

Manoel regarda le beau membre de la couleur de l'ébène de l'autre garçon, le prit entre ses mains et se pencha pour l'embrasser.

"Hé, qu'est-ce que tu fais ?" demanda Lucas avec étonnement.

Manoel ne répondit pas, mais commença à le lécher et le grignoter doucement, avec un plaisir croissant.

Lucas gémit doucement et s'abandonna à ces attentions inattendues. Quand Manoel fit glisser la belle colonne de chair brûlante entre ses lèvres, Lucas poussa un nouveau gémissement légèrement plus fort.

"Ne fais pas de bruit, ou on va nous entendre des autres pièces !" Manoel le prévint mais en lui souriant.

"Mère de Dieu ! Personne ne me l'avait jamais fait..."

"Et ça ne te plait pas ?"

"Et comment !"

Manoel se plongea de nouveau pour le sucer avec avidité. C'était la première fois qu'il le faisait avec un Noir et la légère odeur qui émanait de ce corps le rendait encore plus excité. Après un certain temps, timidement au début, puis avec une confiance croissante, le garçon noir aussi commença à sucer le membre dur de son partenaire, et ils se sont unis dans un passionné soixante-neuf.

Tandis que Manoel continuait à le sucer avec art, il fouilla d'un doigt entre les fesses du moins expert compagnon. Celui-ci se détacha de lui.

"Tu veux me la mettre dedans, pas vrai ?" il lui demanda dans un murmure.

"J'aimerais..." répondit Manoel, "L'as-tu déjà eu ici ?"

'Plusieurs fois... et toi ?"

"Moi aussi. Et aimes-tu ?"

"Quoi ? Le prendre là ou le mettre ici ?" demanda Lucas en frottant le petit trou du garçon blanc avec son doigt.

"J'aime bien soit le mettre soit le prendre. Et toi ?"

"Oui, les deux... même s'il m'arrivait plus souvent qu'on me le mette."

"Alors nous pouvons faire les deux, n'est-ce pas ?"

"Veux-tu commencer ?" demanda Lucas.

"Oui. Mets-toi sur le dos et lève tes jambes, alors."

"Ainsi ? Pourquoi ?"

"Parce que j'aime plus prendre par l'avant. Ne l'as-tu pas déjà fait ainsi ?"

"Non, on le faisait toujours debout, et par derrière, dans l'entrepôt ou dans la remise des carrosses."

Manoel s'appuya contre lui, mouilla le trou de son partenaire et sa tige avec sa salive et commença à la pousser sur le trou. Il s'y enfonça sans difficulté et, en y pénétrant, ils se regardaient dans les yeux. Un léger sourire se dessina sur le visage de Lucas.

"T'aimes ?" demanda Manoel quand il lui fut enfin tout dedans.

"Oui j'aime bien, comme ça. Et toi ?"

"Aussi."

"Alors, maintenant commence à me baiser, allez !"

Manoel commença à lui battre dedans calmement mais avec détermination. Lucas se mordilla une lèvre et émettait parfois un léger gémissement de plaisir. Pendant qu'il le baisait, Manoel lui posa les deux mains sur la poitrine et commença à lui frotter les mamelons. Lucas émit un gémissement étranglé.

"C'est beau, ainsi... mieux qu'avec les autres esclaves." murmura le jeune noir.

"Oui, n'est-ce pas ? Le faisiez-vous souvent ?"

"Non, peut-être une fois par semaine ou même moins. Et jamais si... si bon. Tu sais bien baiser, Manoel !"

Manoel, continuant à lui plonger dedans, de temps en temps se penchait pour l'embrasser dans la bouche. Lucas répondait avec un enthousiasme et une passion croissants.

Puis le garçon s'enleva de sur lui et Lucas le regarda avec étonnement : "Es-tu déjà fatigué ?" lui demanda-t-il un peu déçu.

"Non, au contraire. Mais maintenant tu me prends un peu, sinon je viens trop vite. Et essaie de ne pas venir non plus, car alors je le fais encore, puis encore une fois toi... comprends-tu ?"

"J'ai l'impression que nous allons dormir très peu ce soir !" répondit Lucas gaiement.

Les deux garçons échangèrent les rôles. Lucas prit son compagnon avec une certaine vigueur, presque brutalement.

"Hey, vas-y doucement !" protesta Manoel.

"Je t'ai fait mal ?" lui demanda Lucas en s'arrêtant inquiet.

"Non, ce n'est pas ça. Mais si tu le fais d'une manière un peu plus douce, c'est mieux pour les deux, n'est-ce pas ?"

"Oui, t'es vraiment différent des autres, toi..." lui répondit le garçon et il commença à lui bouger dedans avec plus de gentillesse. "Tu as raison, c'est plus beau, ainsi... Mais qui t'a appris toutes ces choses, ce prêtre ?"

"Non, je les ai appris un peu à la fois, avec d'autres hommes..."

"Vous les blancs, vous le faites comme ça ?"

"Pas tous. Il y a ceux qui veulent juste baiser et venir vite, sans gentillesse... mais ça me plaît plus comme ça, quand je le fais avec quelqu'un que j'aime bien"

"Alors tu veux dire que tu m'aimes bien ?" demanda Lucas avec un sourire narquois.

"Oui, mais maintenant parle moins... embrasse-moi, caresse-moi comme je fais, Lucas, vas-y !" le pressa Manoel.

Le jeune esclave avait les yeux brillants pour le plaisir. Il prit son partenaire pendant un bon moment, puis ils ont échangé leurs positions encore quelques fois.

Lucas reprenait Manoel quand il murmura : "Je pense que cette fois... je n'arrive pas à ... à m'arrêter, tu sais ?"

"Et alors n'arrête pas..." dit le garçon blanc avec un grand sourire.

Quand il sentit que Lucas était vraiment proche de l'explosion finale, Manoel lui frotta vigoureusement les beaux mamelons noirs et turgescents jusqu'à ce qu'il sente qu'il commençait à se décharger en lui. Lucas jeta sa tête en arrière, fermant les yeux et un long gémissement bas sortit par ses lèvres fermées. Puis il s'arrêta, haletant. Il ouvrit les yeux et sourit à son compagnon.

"Je n'ai jamais autant joui, Manoel. Merci..."

"Je suis heureux pour toi..."

"Mais maintenant, tu auras envie de jouir toi aussi, pas vrai ?"

"Bien sûr."

Ils échangèrent pour la dernière fois les positions, Manoel replongea dans le petit et ferme cul du jeune esclave et, cette fois, le monta avec une vigueur et un plaisir croissants, jusqu'à ce qu'il décharge lui aussi dans les profondeurs chaudes de son copain de chambre, sursautant pour le plaisir et l'étreignant contre lui. Il s'abandonna sur le corps de son compagnon, haletant fort et se calmant lentement. Puis il se glissa hors de lui et laissa échapper un long soupir.

"Alors, Lucas, ça t'a plu ?"

"Oui, bien sûr. Vraiment beaucoup."

"Quand a été ta première fois ?" lui demanda Manoel, curieux.

"Il y a sept ans. Au cours de la fête pour le prince dom Pedro qui avait été nommé héritier du trône... Le cocher de l'un des invités de mon maître, prétextant de se faire aider à réparer l'un des courroies de la voiture de son maître, est venu avec moi pour choisir les outils dont il avait besoin et là, vu que nous n'étions que nous deux, il baissa mon pantalon et le mit en moi... Puis, puisqu'il était l'ami d'un des esclaves de mon maître, il lui dit que je l'avais laissé me la mettre sans faire d'histoires, de sorte que, quelques jours plus tard, il a essayé avec moi... Vois-tu, ici les esclaves, avant de se marier, le font souvent entre eux, pour se défouler... Même si les prêtres disent que c'est un péché de le faire..." conclut-il en riant.

"Bon, maintenant c'est mieux si nous remettons nos vêtements et essayons de dormir..." lui dit Manoel.

Ils se rhabillèrent en silence. Puis Lucas retourna vers le matelas de paille de son partenaire.

"Puis-je t'embrasser encore une fois, avant d'aller à ma paillasse ?" demanda Lucas presque timidement.

"Bien sûr, viens ici."

Ils se donnèrent un long baiser, jouant avec leur langue dans la bouche de l'autre. Puis ils se sont souhaités bonne nuit, Lucas éteignit la bougie et les deux garçons, satisfaits, s'endormirent.

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Quelques jours plus tard, monsieur Euclides était dans son bureau avec Getulio. Il plaça la « Gazeta de Rio de Janeiro » sur son bureau et dit à son fils : "Au Parlement, il y a eu un différend entre le ministre de la Justice, Diogo Antônio Feijò, et le tuteur de notre empereur, dom José Bonifacio... et comme résultat Feijò donna sa démission... "

"Ils sont comme des chiens enragés et ils s'égorgent entre eux... Nous pourrions avoir des problèmes, maintenant que Feijò a démissionné, père ?"

"Je ne pense pas. Nous avons toujours des bonnes connaissances au Parlement, des gens qui savent défendre leurs intérêts et qui vont automatiquement défendre les nôtres. Et de toute façon, on dit que Feijò sera nommé sénateur par décret impérial. C'est un homme zélé, courageux et indépendant..."

"Ce n'est pas un ancien prêtre ?"

"Il est toujours prêtre, même s'il ne s'habille plus avec l'habit et a embrassé sa carrière politique et même s'il s'est battu, en vain, en faveur de l'abolition du célibat ecclésiastique... C'est un homme de grande expérience, et lorsqu'il a dû se réfugier en Angleterre, alors que notre pays était encore sous la couronne portugaise, il a eu des contacts utiles avec des hommes politiques anglais."

"Toi, père, tu admires Feijò, pas vrai ?"

"Je l'ai connu à Sâo Paulo et je pense vraiment que c'est un grand homme, d'une valeur exceptionnelle. Il n'a que deux ans de plus que moi et a déjà accompli de grandes choses."

"Toi aussi, mon père, t'as accompli de grandes choses. Tu as hérité cette fazenda de ton père, tu en as triplé la terre et quadruplé le rendement... J'espère devenir comme toi... contrairement à Nicolau, qui semble plus intéressée par la littérature et les arts que par le commerce..."

"Chacun de nous a ses propres intérêts, Getulio et chacun doit suivre son propre chemin..." répondit son père, conciliant.

"Mais lui, avec ses idées, je suis sûr qu'il serait capable de gâcher tous tes efforts et ceux de notre grand-père. Surtout avec ses idées contre l'esclavage."

Euclides ne répondit pas. Il était conscient que le plus jeune fils essayait de le convaincre de lui laisser, le moment venu, la gestion de la fazenda et non pas à son frère ainé et, d'un point de vue purement économique, il ne pouvait pas être en désaccord avec Getulio. Mais en même temps, il n'avait aucune intention de déshériter son fils aîné au profit du plus jeune, même s'il considérait que Getulio était mieux placé pour gérer la fazenda. Pour écarter le sujet qui le mettait mal à l'aise, Euclides envoya son fils faire un tour de contrôle dans la plantation.

Manoel, qui avait entre temps récupéré, disposait désormais d'une petite pièce au deuxième étage de l'aile est de la résidence, avec les employés blancs de la fazenda. La gouvernante lui avait aussi adapté plusieurs habits des fils du maître. Le garçon avait donc maintenant aussi une garde-robe discrète et élégante.

Depuis qu'il avait été transféré là-haut, il était devenu difficile pour les deux garçons de refaire l'amour ensemble, ce qui déplaisait à tous les deux, mais d'autre part Manoel était heureux pour sa nouvelle vie.

Cela faisait déjà quelques semaines que Manoel aidait le secrétaire à cataloguer et à ranger les livres dans la nouvelle bibliothèque située au premier étage et ce travail le fascinait. Certains des volumes étaient en italien, d'autres en français ou en anglais, même si la plupart étaient en portugais.

Nicolau, une fois que Manoel lui avait demandé de quoi parlait un livre en italien, lui avait demandé s'il ne voudrait pas apprendre cette langue, qu'il parlait couramment, contrairement à Getulio, puisqu'il l'avait appris de sa mère et puis qu'environ une fois par an, il se rendait en Italie pour retrouver ses grands-parents maternels. Manoel accepta immédiatement avec enthousiasme. Ainsi, chaque jour, les deux ont commencé à se rencontrer pour des cours d'italien.

De plus, après avoir dîné quand il était libre, Manoel avait pris l'habitude d'aller avec sa lanterne à la bibliothèque où il aimait consulter les livres, les lire et prendre des notes sur quelques cahiers que Nicolau lui avait donnés. Manoel avait vraiment soif de culture et avait décidé de profiter de cette riche bibliothèque pour se la faire tout seul.

Un soir, alors que Manoel, à son habitude, était en train de consulter un livre et prenait des notes, Getulio passa par hasard devant la porte de la bibliothèque et vit une lame de lumière venant d'en bas. Intrigué, il entra et trouva Manoel absorbé dans ses études privées.

"Que fais-tu ici à cette heure, Manoel ?" lui demanda-t-il en fronçant les sourcils.

"Je... je lis, monsieur Getulio."

"Ça, je le vois tout seul, je ne suis pas aveugle. Qui t'a donné la permission de venir ici, d'utiliser nos livres ?"

"Pe... personne, monsieur... mais je ne pensais pas faire mal..." s'excusa le garçon en rougissant.

"Ah, tu ne pensais pas que tu faisais mal ? Tu agis comme un maître ici, et ne penses-tu pas que tu fais mal ? Tu bouffes notre pain gratis et au lieu de travailler, tu perds ton temps ici..."

"Aujourd'hui, j'ai fait tout mon travail, monsieur..."

"Pas assez, évidemment, si tu ne ressens pas le besoin d'aller te coucher à cette heure-ci et tu perds ton temps comme ça ! Et cela c'est quoi, hein ?" demanda le jeune homme, saisissant les petits cahiers du garçon et les jetant au sol avec un geste méprisant.

"Non, s'il vous plaît, monsieur..." protesta le garçon.

Nicolau, qui avait entendu la voix excitée de son frère, était entré dans la bibliothèque, se demandant ce qui se passait.

"Que se passe-t-il, Getulio ?" lui demanda-t-il en entrant.

"Le jeune monsieur, ici, au lieu de travailler, s'est permis de jouer avec nos livres ! Comme s'ils étaient à lui !"

"Mais allons, Getulio, qu'est-ce qui ne va pas s'il aime lire ? Les livres, il ne les mange pas, non ? Et puis, je crois aussi qu'il a le droit de lire un livre pendant son temps libre s'il aime bien..."

"Le droit ? Mais quel droit ? Nous ne le gardons pas ici pour le faire s'amuser, non ? Et puis, j'aimerais savoir où il a volé ces cahiers !" dit Getulio de plus en plus altéré, en les piétinant.

"Il ne les a pas volés, pas du tout, Getulio, je les lui ai donnés quand il m'a dit qu'il voulait étudier... Allez, je ne vois pas vraiment la nécessité de faire un drame pour quelque chose qui n'existe pas."

"Et tu lui as donné la permission de venir utiliser la bibliothèque, alors ?"

"Non, mais s'il l'avait demandé, je la lui aurais certainement donnée. Je n'y vois rien de mal, bien au contraire..."

"Rien de mal ! S'il dort peu, il travaille moins, c'est ce qui ne va pas, Nicolau ! Est-il possible que tu n'y arrives pas tout seul ? Tu te laisserais mettre les pieds sur la tête par tous, y compris les esclaves !"

"Mais allons, Getulio, n'en fais pas trop maintenant. Il travaille avec monsieur Gregòrio Alves Romero et il ne me semble pas que monsieur Gregorio ait eu raison de se plaindre de lui, bien au contraire..."

"Cependant, il est clair qu'il n'a pas assez de travail à faire, s'il perd son temps comme ça. Je vais essayer de lui en trouver plus !" dit Getulio et il sortit de la pièce, en colère.

Nicolau ramassa du plancher les cahiers froissés du garçon et les lui tendit. "Ne t'inquiète pas, Manoel. Je vais essayer de régler cette affaire. Demain, j'en parlerai à mon père..."

"Merci, monsieur Nicolau..."

"Aimes-tu étudier ?"

"J'aime apprendre de nouvelles choses..."

"Et que voudrais-tu faire, un jour ?"

"Je ne sais pas... J'aimerais devenir enseignant, peut être..."

"Les études sont longues pour devenir enseignant... Longues et difficiles, mon garçon. Maintenant, va dormir, cependant, il se fait assez tard."

"Oui, monsieur... et merci encore."

Cette nuit-là, Manoel dormit mal. Il sentait l'hostilité de Getulio envers lui grandir et il ne comprenait pas pourquoi. Il savait que dans quelques mois, monsieur Nicolau partirait pour l'un de ses voyages en Italie et il craignait la période où il devrait rester à la merci de Getulio sans que personne ne le défende. Il pensa, et pas à tort, que dès que Nicolau serait parti, Getulio le lui ferait payer chèrement.

Trois semaines plus tard, toute la résidence était pleine d'activité, car le maître avait décidé d'organiser une fête pour le vingt et unième anniversaire de son fils Nicolau, tombant peu avant son départ prévu pour l'Italie. Il avait invité plusieurs familles d'amis et de connaissances de Santo André et de Sâo Paulo. Aussi Manoel avait travaillé dur pour les préparatifs et la salle des fêtes était maintenant prête, toute décorée de fleurs fraîches et de tables remplies de nourriture et de boissons.

Lorsque le jour de la fête arriva, peu de temps avant l'arrivée des premiers invités, monsieur Euclides croisa Manoel sur le grand escalier.

"Je voulais te remercier, mon garçon, j'ai vu que tu t'es donné beaucoup à faire, tu ne t'es pas arrêté un seul instant. Mais maintenant va te laver et mets le plus bel habit que tu aies, tu dois participer à la fête aussi..."

"Moi, monsieur ?" demanda le garçon, étonné.

"Oui, Nicolau veut que tu y participes, toi aussi, et je suis d'accord. Allez, vite, va te faire élégant. Les invités vont bientôt arriver. "

Manoel courut au deuxième étage et choisit l'habit qu'il aimait le plus, c'est à dire un vêtement obtenu à partir d'un vieil habit de Nicolau.

Puis, le paquet de vêtements à la main, il descendit en hâte dans la cuisine. "Idalina, le maître a dit que je dois me laver et me changer. Y a-t-il de l'eau chaude, s'il te plaît ?"

"Tu sais que dans le chaudron de droite, il y a toujours de l'eau bouillante, n'est-ce pas ? Prends-en autant que tu en as besoin."

"Où puis-je aller me laver ?"

"Va dans la chambre de Lucas. Et fais gaffe à ne pas mouiller le sol, j'en ai assez à faire aujourd'hui ! Tu sais déjà où se trouve le bassin et tout le reste, non ?"

"Bien sûr, Idalina, merci." dit le garçon.

Il mit ses vêtements sur le coffre de Lucas, prépara tout et commença à se déshabiller, quand Lucas entra.

"Salut Manoel ! Maman m'a dit que tu étais là..." le salua le garçon noir avec un large sourire.

"Oui, je dois me laver..."

"Alors déshabille-toi... je veux te laver."

Manoel sourit. "J'ai bien peur que si tu me laves... je vais... tu sais quoi, hein ?"

"Eh bien, ça fait un bon moment que nous ne pouvons pas le faire comme il faut... Cela ne me dérangerait pas de le faire maintenant, le sais-tu ?"

"Ben, il nous reste encore un peu de temps... Verrouille bien la porte, allez... et déshabille-toi aussi."

Les deux garçons se déshabillèrent rapidement et s'allongèrent immédiatement sur le matelas en paille de Lucas, l'un dans les bras de l'autre. Ils s'embrassèrent avec passion et laissèrent libre cours à leur désir trop longuement retenu. Lucas attira Manoel sur lui et ses jambes entourèrent sa taille, ses bras entourant ses épaules.

"Prends-moi, Manoel, allez ! Je t'avais pris la dernière fois, alors maintenant c'est à ton tour !"

Manoel ne se fit pas prier. Aidé de ses mains, il dirigea sa propre barre dure entre les fesses du jeune esclave et la glissa toute dans le canal chaud. Quand il commença à aller et venir, Lucas l'embrassa dans la bouche. Ils étaient tous les deux très excités et la vigoureuse chevauchée ne dura pas longtemps. Au pic du plaisir, Manoel se déchargea en lui avec de puissants jets. Puis il se dégagea de l'étreinte de son compagnon et descendit pour le sucer, jusqu'à ce que Lucas verse également sa contribution dans la bouche accueillante du garçon blanc.

Satisfaits, ils se levèrent de la paillasse.

"Bon. Maintenant, va dans le bassin et laisse-moi te laver, mon pote." lui dit joyeusement Lucas. "C'est dommage de devoir le faire si en hâte, mais c'est toujours beau avec toi."

"J'aime beaucoup aussi, tu sais ? Comment tu le prends et comment tu le mets... Tu vas me manquer..."

"Qu'est-ce que tu veux dire ?" lui demanda Lucas en commençant à lui frotter le corps et à le laver.

"Rien..." répondit Manoel en se mordant la langue.

"Comment rien ? Tu ne vas pas partir, n'est-ce pas ?"

"Monsieur Getulio me déteste... Alors, maintenant que monsieur Nicolau s'en va, j'ai pensé que je ferais mieux de partir..."

"T'en aller, où ? Et faire quoi ? Après tout, monsieur Nicolau ne sera absent que durant quatre mois, n'est-ce pas ? Et monsieur Euclides te traite bien, non ? À mon avis, tu ne dois pas t'en aller, tu fais une erreur."

"Non, j'y ai beaucoup réfléchi... Je suis sûr que monsieur Getulio me fera payer cher chaque fois que monsieur Nicolau avait pris ma défense..."

"Quand penses-tu partir ?"

"Je ne sais pas encore, mais bientôt. Mais tu dois me jurer de ne rien dire à personne."

"D'accord..."

"Non, tu dois le jurer !"

"D'accord, je le jure sur mon âme, qu'elle puisse aller en enfer !"

Après s'être séché, Manoel se rhabilla avec ses beaux vêtements. Lucas l'aida à bien les mettre.

"Eh bien, maintenant je monte dans le salon..." dit Manoel.

Lucas le prit par un bras, le serra entre ses bras et l'embrassa profondément dans la bouche. "Je suis désolé si tu t'en vas, Manoel... toi aussi tu me manqueras bien beaucoup... Et je pense que tu ferais bien d'y réfléchir à nouveau..."

"Peut-être." répondit Manoel et il sortit.


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