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histore originale par Andrej Koymasky


LE GARÇON ALBANAIS CHAPITRE 5
AGGRESSIONS ET GROS MOTS

Je n'arrivais pas à retrouver la paix. Je persistais à le chercher, jour après jour, partagé entre l'espoir, la détermination et la rage. Je voulais... j'exigeais qu'il m'explique ! Pourquoi il m'avait blessé comme ça. Parfois je me disais que si je le trouvais je lui volerais dans les plumes et je le rosserais proprement... Parfois que je le traiterais froidement et le mettrais le dos au mur avec des propos coupants, provocateurs.... Ou encore que j'essaierais de comprendre pourquoi il m'avait fait ça... Pourquoi il s'était d'abord jeté dans mon lit pour après me fuir sans un mot...

Je n'aurais pas cru qu'un garçon puisse bouleverser la quiétude de ma vie à ce point... J'ai toujours été quelqu'un de tranquille... ni les deux fois où ma femme m'a quitté, ni à la mort de ma seconde épouse, je ne m'étais senti comme ça ! Seule peut-être la mort de Dario, mon cadet, m'avait autant bouleversé...

Lors de ces tournées, je me suis retrouvé un soir devant l'église San Pietro et Paolo et je me suis alors souvenu qu'Ylli m'avait dit qu'il voyait cette église de la fenêtre de sa pension... Mais pourquoi n'y avais-je pas pensé plus tôt ? Il était peut-être revenu à sa pension, il avait peut-être réussi à récupérer ses affaires et à se remettre au travail... Dans ce cas, pour ne pas me croiser, il allait peut-être vendre ses produits ailleurs...

Je me suis mis à explorer tous les alentours de cette église pour chercher l'enseigne ou l'affiche d'une pension... Je n'arrivais pas à me souvenir s'il m'avait dit le nom de la pension ou du propriétaire.

Le quartier était bondé d'immigrés, surtout des arabes, quelques chinois, de rares noirs... J'y suis revenu deux ou trois soirs de suite, après le travail, et je me demandais comment retrouver la pension et j'espérais y voir Ylli...

Un soir, en Avril je crois, j'ai vu deux garçons à un carrefour, physiquement, ils me rappelaient Ylli... Alors je me suis décidé et j'ai traversé le carrefour en diagonale pour les approcher. L'un d'eux m'a regardé d'un air intrigué et, je crois, soupçonneux.

Pour qu'ils comprennent qu'ils n'avaient rien à craindre de moi, j'ai ébauché un beau sourire et me suis tourné vers celui qui me regardait :

"Pardon, je cherche un garçon..." commençais-je sur un ton aimable.

L'autre s'est tourné vers moi et m'a dit, avec un accent étranger mais en bon italien : "Ah, tu cherches un garçon ?"

"Oui, un peu comme toi, dans les vingt-cinq ans, grand, fin..."

"Mais dis-moi donc !" dit l'autre, "Tu cherches un garçon comme lui ou comme moi ?" et il avait un étrange sourire.

J'ai répondu : "Peu importe... le garçon que je cherche..."

Il m'a coupé, soudain agressif : "Mais ta gueule, putain ! Tu veux quoi, pédé de merde ?"

"Hein ? Quoi ? Non, tu m'as mal compris, je veux juste trouver un garçon qui..."

"Qui te la foute dans le cul ?" m'a demandé l'autre en me poussant avec dureté.

Enervé, je m'exclamais : "Ôte les mains de sur moi, sale con !"

Ils m'ont volé dans les plumes tous les deux et se sont mis à me frapper, méthodiquement, et bien que j'ai essayé de parer leurs coups, de réagir, de m'enfuir, ils eurent facilement raison de moi et me firent tomber à terre sans cesser de me frapper des pieds et des mains. J'ai crié, j'ai même hurlé, ils m'ont rossé, ils ont déchiré ma veste, puis l'un d'eux, tout en me frappant, est arrivé à m'enlever violemment ma montre tandis que l'autre, habile, a pris mon portefeuille.

À cet instant précis j'ai entendu des voix crier et les deux garçons se sont enfuis, ils ont vite disparu. Quelqu'un courrait vers moi. J'étais encore au sol et je tremblais de la tête aux pieds. J'ai vu un homme arriver, il était suivi par un policier qui courrait, puis par d'autres... L'instant d'avant j'étais seul avec ces deux garçons, maintenant une foule se formait.

Des questions, de la confusion, quelqu'un tâchait de m'aider à me relever, d'autres me disaient de ne pas bouger, d'appeler une ambulance, puis le policier intima le silence à tous. Entre temps je m'étais levé. Je tremblais comme une feuille, j'ai réalisé que je saignais du nez...

Le policier m'a demandé ce qui m'était arrivé. Je le lui ai expliqué dans les grandes lignes : je m'étais approché de deux garçons immigrés pour leur demander un renseignement et ils m'avaient sauté dessus, ils m'avaient frappé et volé.

"Vous les connaissiez ?" me demanda le policier.

"Non, je ne les avais jamais vus..." ai-je répondu.

"Alors pourquoi leur avez-vous adressé la parole ?"

"Je leur ai demandé un renseignement, je vous l'ai dit..."

"Quel renseignement ?" me demanda le policier.

"Pardon, mais quelle importance ? Je suis la victime et vous me soumettez à un interrogatoire ?" ai-je dit, énervé.

"Vous avez vos papiers ?" me demanda le policier.

"Je viens de vous dire qu'ils m'ont volé mon portefeuille !" ai-je répondu, exaspéré.

Et j'ai réalisé à cet instant que c'était le portefeuille qu'Ylli m'avait offert pour Noël... et cela me fit bien plus mal que la perte de l'argent qu'il contenait...

"Si vous voulez porter plainte, présentez-vous, avec des papiers en règle, au commissariat de police ou à la gendarmerie compétente pour ce quartier..." me dit le policier.

"Mais d'abord allez à l'hôpital..." dit un passant.

"Il ne vaudrait pas mieux appeler une ambulance ?" dit un autre.

"Mais non, mais non... ce n'est rien..." ai-je dit de plus en plus irrité par le mur de ces visages qui m'observaient un peu comme une bête au zoo, comme un spectacle gratuit.

"Mais il saigne..." dit quelqu'un.

"Et il arrêtera de saigner !" j'ai répondu, peut-être un peu trop brusque. "Je n'habite pas loin, je rentre chez moi..." j'ai ajouté.

"Mais dans cet état..."

J'allais réagir encore, j'en avais marre, quand j'ai entendu une voix.

"Marco !"

Je me suis retourné... et je l'ai vu : Ylli était là et me regardait l'air inquiet.

"Marco, qu'est-ce qui arrive ?" me demanda Ylli en s'ouvrant un chemin dans la foule et il me prit par le bras.

J'ai eu envie de lui voler dans les plumes et de le frapper... et de sauter dans ses bras et de l'embrasser... de l'envoyer au diable et de l'insulter... de lui demander de m'aider, et je le regardais l'air ahuri et je continuais à trembler.

"Mon dieu, Marco, tu trembles..." murmura presque Ylli.

"Ils l'ont frappé."

"Ils l'ont volé."

"Deux immigrés."

"Il faudrait tous les jeter hors du pays !"

"Non, les mettre tous en prison..." disait la foule autour de nous.

Le policier a demandé à Ylli : "Vous le connaissez ?"

"Oui, c'est mon ami." répondit Ylli.

"Vous savez où il habite ?" demanda encore le policier.

"Bien sûr, de l'autre côté de la gare."

"Bien, alors raccompagnez-le chez lui. Et dites-lui de se faire voir par un médecin. Et qu'il aille porter plainte demain ou après demain." dit le policier, puis il dit à la foule de se disperser.

Ylli et moi sommes restés seuls, même si quelqu'un s'était arrêté non loin et continuait à nous regarder.

"Laisse-moi, je peux rentrer chez moi tout seul." ai-je dit à Ylli.

"Non, je accompagne chez toi." m'a répondu Ylli.

"Je n'ai pas besoin de toi. J'y arriverai bien tout seul." lui ai-je dit, durement.

"Non. J'ai dit que j'accompagne !" insista-t-il d'un ton décidé.

"Mais vas-tu me ficher la paix ?"

"Non... j'accompagne chez toi..." répéta Ylli à voix basse.

Je n'avais pas envie de commencer à me disputer avec lui, je ne m'en sentais pas l'énergie. J'avais cessé de trembler mais je me sentais d'une incroyable faiblesse, comme vidé. trop d'émotions à la fois, d'abord battu, puis ces gens autour de moi, et à présent Ylli, là, à côté de moi...

"Lâche-moi le bras. Je peux marcher seul." ai-je dit, brusque.

"D'accord, mais j'accompagne chez toi." répliqua-t-il.

Nous marchions en silence. De temps en temps quelqu'un se retournait pour me regarder, je devais être un sacré spectacle, la veste déchirée, saignant du nez... j'étais peut-être bien sale et décoiffé. Mais je m'en moquais complètement.

Je me sentais endolori, je me sentais en colère, je me sentais hagard... Ylli marchait à côté de moi et il me regardait de temps en temps. Il m'a arrêté en me retenant par le bras parce que j'allais traverser au rouge. Puis il a tout de suite enlevé sa main. Nous sommes arrivés aux arcades de la via Sacchi.

"Maintenant je peux rentrer tout seul." lui ai-je dit.

"Non, j'accompagne chez toi." répéta-t-il, obstiné.

"Mais merde !" ai-je murmuré sans cesser de marcher, "Mais putain, qu'attends-tu de moi ?"

"Rien. J'accompagne juste chez toi et je mets au lit. Et je veux faire sûr que tu appelles d'abord médecin."

"Me mettre au lit ? Ah oui, et peut-être bien t'y glisser toi aussi ? Et bien non, petit con ! Lâche-moi la grappe !"

"D'accord, mais quand tu as appelé docteur et tu est couché ! Après je lâche ta grappe." répondit Ylli avec force.

"Putain, mais que tu es con !" lui dis-je, mais j'abandonnais.

Nous sommes arrivés chez moi. Il a voulu m'aider à me laver, il a voulu assister à mon appel au médecin, il a voulu m'aider à me déshabiller et il a voulu me voir couché.

Puis il fit mine de s'asseoir au bord de mon lit.

"Non ! Casse-toi ! Pas question que tu touches mon lit !" ai-je crié.

Il sursauta presque, mais il s'éloigna et il s'accroupit sur la descente de lit de sorte que son visage était à hauteur du mien.

"Mais putain tu veux quoi ? Tu fais quoi ? Tu te mets à prier à présent ?" je lui ai demandé, énervé et sarcastique.

"Non, je veux juste parler."

"Parler. Ah, monsieur veut parler. Et de quoi ? De la façon dont tu es parti d'ici sans un mot ? De pourquoi tu l'as fait ? Parler de ce que tu m'as fait ? Me dire à quel point tu es con ? C'est de ça que tu veux me parler, hein ?"

"Oui, tout cela... Il faut que je parle toi, Marco..."

"Monsieur Marco, pour toi. Et tu me dis vous."

"Oui, vous avez raison, monsieur Marco... Mais moi écoutez, je vous prie..." me dit-il et ses yeux si clairs étaient d'une beauté incroyable...

"Non, je n'ai pas envie de t'entendre. Je suis au lit, non ? Et n'as-tu pas dit que tu me lâcherais la grappe ?"

"S'il vous plait... Je vous prie... s'il vous plait, monsieur Marco... accordez-moi parler..."

"Et pourquoi devrais-je ? Hein ? parce que tu m'as laissé t'enculer ? Tu m'expliques pourquoi je devrais, alors !"

"Parce que vous gentil, monsieur Marco."

"Gentil ? Gentil mais pas couillon! Mais putain qu'attends-tu de moi ? La mal que tu m'as fait ne te suffit pas ? Ne vois-tu pas ce que tu as fait de moi ? C'est ta faute, tout ça..." lui dis-je, désespéré, furieux contre moi-même de me sentir encore aussi bêtement amoureux.

"Ma faute, monsieur Marco ? C'est à cause moi vous êtes dans état comme ça ?" me demanda-t-il l'air ahuri, sans comprendre.

"Oui, c'est ta faute ! Je t'ai cherché... je t'ai cherché tout ce temps et ce soir aussi je te cherchais. Et tu sais pourquoi ils m'ont frappé, ceux-là ? Pourquoi ils m'ont volé ? Tu le sais ?"

"Non..."

"Parce que je leur ai dit que je cherchais un garçon... et ils ont cru que c'était une avance, ils ont cru que j'étais pédé... et toi, peut-être que toi aussi tu as cru que j'étais un pédé à utiliser et à jeter après ! Toi aussi... toi aussi... Et moi, comme un imbécile, en vrai con, je tombe amoureux de toi... putain mais quel con... quel con..."

"Non ! Pas moi ! Moi je..."

"Tu n'as rien à foutre de moi ! Je n'ai rien à foutre de toi ! barre-toi de chez moi, fous-moi la paix. C'est toi qui as voulu me donner ton cul, je ne t'ai rien demandé ! Je ne t'ai rien demandé ! Je n'attends rien de toi, je veux juste que tu te casses d'ici ! Casse-toi de chez moi, et tout de suite !"

Ylli s'est levé sans rien dire, les yeux baissés, et il est sorti de ma chambre. Puis j'ai entendu la porte d'entrée se refermer. Et j'ai éclaté en sanglot comme un idiot : je l'avais trouvé... et je l'avais envoyé au diable.

"Crétin... crétin... crétin..." répétais-je sans cesse à voix basse, en sanglotant, sans savoir si je m'adressais à moi ou à Ylli, au garçon albanais qui avait réussi à bouleverser ma vie et qui n'avait pas voulu accepter mon amitié quand je la lui avais offerte.

J'essayais de me calmer et je me suis dit que le lendemain il faudrait que j'appelle le bureau pour dire que je ne pourrai pas aller au travail, puisque j'étais victime d'un... accident. Puis il faudrait que j'aille chez le médecin, puisque je lui avais dit qu'il était inutile qu'il vienne chez moi, que je pouvais aller le voir...

Je me sentais extrêmement fatigué, j'aurais voulu m'endormir et dormir des mois durant... des années... jusqu'à pouvoir me réveiller en ayant tout oublié, vraiment tout, surtout Ylli...

Je me suis endormi et réveillé plusieurs fois. Ma lampe de chevet était allumée et elle éclairait le réveil que j'ai vu marquer dix heures, puis onze heures et demie, puis deux heures, puis trois heures, puis quatre, puis quatre heures et quart...

Quand il a sonné à sept heures, j'avais l'impression de n'avoir pas dormi, j'étais crevé. Mais je me suis levé. Je suis allé me doucher et j'ai vérifié dans quel état était mon corps : plein de bleus... Mais rien ne semblait cassé et il n'y avait pas de blessures. Ces gens étaient finalement arrivés à temps pour m'éviter un pire sort... Peut-être avais-je eu de la chance qu'un flic passe dans le coin... puis aussi Ylli... j'ai chassé son image de ma tête, et son nom : je ne voulais plus penser à lui, je voulais le chasser de ma mémoire, de mon esprit et de ma vie.

Je suis allé me faire un café à la cuisine. Le bocal de café était vide, alors je suis allé à la remise chercher un autre paquet... J'ai pris un paquet de Lavazza et, derrière, j'ai découvert une boîte d'Illy... Le nom d'Ylli, écrit à l'envers... Mon dieu, se pouvait-il qu'il me poursuive ainsi ? Jusqu'à la marque du café ?

J'ai rageusement refermé la porte de la remise. Je me suis fait un café. Je n'avais pas envie de m'en préparer plus, ce matin. Mais j'avais un peu faim... je me suis décidé à descendre au bar sous les arcades pour manger un peu... puis j'attendrais qu'il soit temps d'appeler au bureau et après j'irais chez le médecin...

J'ai passé mon manteau, vérifié que j'avais les clés en poche et j'ai ouvert la porte pour sortir.

Ylli était là, debout, appuyé à la rampe de l'escalier. Dès qu'il m'a vu il s'est redressé.

"Putain, mais que fais-tu ici ?" lui ai-je demandé à voix basse.

"J'attendais vous, monsieur Marco..."

"Et tu m'attends depuis quand ?"

"Je revenu ce matin six heures, pour être sûr là quand monsieur Marco sort de chez lui."

"Et tu me veux quoi ?"

"Rien, seulement parler. Vous voulez pas moi chez vous, mais rue est à tout le monde et on peut parler. Et je dois parler vous. Après ce que vous avez dit à moi hier, je dois parler vous, sûr ..." répéta-t-il presque en geignant.

"Mais que t'ai-je dit hier, MOI ? Je t'ai juste dit de me foutre la paix et de me lâcher la grappe."

"Non, monsieur Marco, vous aussi dire moi que... que vous amoureux de moi..."

J'ai fermé les yeux et je me suis demandé quand je le lui avais dit. Et aussi pourquoi. J'ai entendu le voisin ouvrir sa porte...

"Entre." ai-je dit sèchement et il est rentré. Il y avait des sujets et des mots que je ne voulais pas que le voisin entende...

Il est entré et il est resté derrière moi pendant que je fermais la porte. J'ai enlevé mon manteau et l'ai mis au portemanteau.

"Allons au séjour." lui ai-je dit.

Il m'a suivi. Je lui ai désigné un fauteuil et je me suis assis sur le divan en face de lui, seule la table basse en verre nous séparait. Ylli s'assit au bord du fauteuil, plutôt raide, à l'évidence gêné.

"Je t'écoute, maintenant. Alors, que DOIS-tu me dire ?"

"Je... je peux parler, monsieur Marco ? Vous pouvez rester assis écouter moi jusqu'à ce que je dis tout ? Après, je jure, je m'en vais, je serai plus sur la grappe de monsieur Marco. Mais vous écoutez tout, jusqu'au bout ?" me supplia-t-il presque.

"D'accord, si tu ne tardes pas trop. Je dois appeler mon bureau, puis aller voir le médecin. Je n'ai pas toute la matinée devant moi." lui ai-je dit sans ménagement.

"J'essaie faire vite, mais laissez parler moi, s'il vous plait. Je... C'est difficile être sincère en tout, mais c'est quoi je veux. J'ai honte tout dire, mais je dois pour monsieur Marco. J'ai jamais dit ça à personne..."

"D'accord, d'accord, j'ai dit que je t'écouterai et je t'écoute. Veux-tu oui ou non me dire ce que tu as à me dire avant de me foutre enfin la paix ?"

"Oui, ce que j'ai dit de moi à monsieur Marco, tout était vrai, mais c'était pas tout, il y a plus. Quand je suis enfant, je..."

"Mon dieu, maintenant on va remonter à Adam et Eve ?"

"Adam et Eve ? Non, quand je suis enfant..."

"Rappelle-toi que j'ai peu de temps... bon, regarde, tu vois la pendule sur la commode ? Il est sept heures et demie : je te donne jusqu'à huit heures et demie, après...après je m'en vais."

"Oui, je comprends, mais alors, s'il vous plait, laissez parler moi sans interrompre moi, s'il vous plait. D'accord ?"

"OK, je m'en fous. Mais regarde souvent la pendule, je n'ai pas l'intention de te donner une minute de plus que j'ai dit."

"Oui, je regarde pendule. Quand je suis enfant..." reprit Ylli avec patience et obstination, et je me suis adossé au dossier pour me préparer à entendre ce qu'il pouvait bien avoir de si important à me dire.


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