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histore originale par Andrej Koymasky


VIE SECRÈTE D'UN MUSICIEN CHAPITRE 5
LA DÉCOUVERTE DE L'AMOUR

En grandissant, Bruno, réalisa qu'il y avait d'autres personnes qui, dans le secret, aimaient le faire avec des personnes de leur propre sexe. Par conséquent, à dix-sept ans, Gunnar en ayant vingt-neuf, après que son homme ait dû s'établir dans les territoires du Littoral, à Trieste, où il avait été nommé surintendant de la Bibliothèque Civique, Bruno Leopoldo Mottini, qui avait été promu valet, avait commencé à chercher de nouveaux compagnons pour ses rencontres secrètes.

Intelligent, astucieux et extraverti, le garçon trouva bientôt plus d'un compagnon de «jeux secrets», comme Bruno les appelait, entre autres d'autres jeunes serviteurs du palais : d'un garçon d'écurie à un aide cuisinier, d'un autre valet, à un jardinier. Avec ceux-ci, pour la première fois, ce fut à Bruno de pénétrer l'autre : il découvrit que ça lui plaisait plus encore que d'être pénétré. Bruno connaissait le palais mieux que la paume de ses mains, de sorte que, en plus d'avoir de nombreux compagnons, il savait toujours trouver des endroits sûrs où s'écarter avec eux.

Le garçon avait aussi compris qu'il n'était tout simplement pas intéressé par les femmes, mais cela ne lui causa aucun problème, au moins aussi longtemps qu'il pouvait avoir un compagnon pour s'amuser avec. En outre, certaines rares fois, quelque noble invité faisait comprendre au jeune valet qu'il apprécierait une intimité avec lui : si Bruno aimait, il ne se faisait pas prier, et recevait, au-delà du plaisir, également des cadeaux généreux ; si par contre il ne l'intéressait pas, il faisait semblant de ne pas comprendre et évitait de se trouver seul avec cet hôte...

Ainsi, en 1830, alors que Bruno avait vingt-trois ans, il vit pour la première fois à une des fêtes du palais, le jeune compositeur hongrois Niklos Sebestyen Jusztin Tétény. Pour Bruno, ce fut le coup de foudre dès qu'il le vit ! Niklos semblait être le plus beau, le plus sensuel, le plus attrayant qu'il n'eût jamais vu ! Sans en avoir l'air, il commença à flâner autour de lui, à le regarder, en espérant se faire remarquer, pour pouvoir comprendre si, comment il l'espérait ardemment, le jeune compositeur pourrait également être intéressé par l'amour entre mâles.

Mais si d'une part le compositeur ne faisait jamais l'amoureux transi avec les demoiselles, de l'autre il ne semblait pas non plus intéressé par les grâces masculines. Bruno se sentait de plus en plus vivement attiré. Alors en secret, il essaya de savoir quelque chose de plus à propos de ce beau jeune homme qui était toujours si romantiquement triste. La deuxième fois qu'il vit le beau compositeur, l'un des nobles hôtes avec lesquels Bruno avait déjà eu quelques «rencontres galantes», lui fit signe de sortir dans le jardin.

"Bruno, j'ai très envie de toi..." lui dit-il dès qu'ils furent loin d'oreilles indiscrètes.

"C'est très difficile, en ce moment, monsieur..." dit le jeune valet avec un petit sourire malicieux.

"Oui, je sais, malheureusement. Tu ne pourrais pas, avec une excuse, te faire envoyer pour une commission, peut-être demain même, et venir chez moi ?"

"Je le ferais volontiers, mais ça ne dépend pas de moi, monsieur... Mais, dites-moi, que savez vous à propos du compositeur hongrois ?"

"Ah, Tétény... c'est le protégé de l'imprésario Berthold Willibald... et donc aussi son giton..."

"Vous voulez dire que... que l'imprésario... s'amuse avec le compositeur ?" Demanda Bruno, sentant son cœur tressauter en poitrine.

"Certainement ! Willibald ne laisse jamais s'échapper une bonne bouchée. Cela fait neuf ans maintenant qu'il prend... soin du bel hongrois ! Qu'est-ce, tu t'es engoué de lui ?"

"C'est un bel homme..."

"Enlève-le de ta tête, Willibald ne se laisse jamais soustraire un de ses protégés. Ne vois-tu pas comment il ne le perd jamais de vue un seul instant?"

"Mais... tout le monde sait qu'entre ces deux... il y a du sexe ?"

"Non, bien sûr, personne ne le sait, officiellement. Mais dans notre société d'hommes qui aiment les hommes... les voix courent, certaines choses se savent. Si un musicien n'intéresse Willibald que pour son travail, il ne le tient pas en cage. Mais si, en plus du travail il est également intéressé par le cul de son protégé, il fait en sorte qu'il ne puisse pas lui échapper. Comme il fait précisément avec le bel hongrois. Il le garde bien isolé dans son petit appartement dans le Graben."

"Mais si le compositeur reste là, cela signifie qu'ils s'aiment..." dit pensif le valet de chambre.

"Pas nécessairement. Tu vois, ses mignons ne voient jamais l'argent, parce que le Willibald les administre par contrat. Et un musicien sans un sou que peut-il faire ? Que ça leur plaise ou non, Willibald les prend et les utilises."

"C'est pour cette raison, alors, que Tétény a toujours un air si triste..." dit pensif Bruno, éprouvant de la pitié pour ce beau jeune homme.

"C'est possible. Parce que tu vois, même si le hongrois aimait faire l'amour avec les hommes, Willibald est connu pour prendre son plaisir sans se soucier le moins du monde de celui de son... protégé."

"Pauvre jeune. Mais on ne peut pas faire quelque chose pour lui ?"

"Et quoi ? Un scandale ? Il ne faut pas même y penser. Le Willibald sait aussi pour plusieurs d'entre nous et si nous le traînions dans un scandale, il nous traînerait dans la boue avec lui... Tu sais bien que les lois ne sont pas tendres avec nous sodomites, non ? Donc..."

Bruno s'excusa en disant qu'il devait retourner prendre son service. Mais à ce stade, il était plus que jamais déterminé à soustraire le hongrois à l'imprésario, bien que cela ne signifie pas automatiquement qu'il pourrait l'avoir...

Bruno continua dans ses enquêtes secrètes. Puis, la troisième fois qu'il vit le jeune compositeur au palais, en lui passant à côté, il lui glissa rapidement une note dans une des poches du frac, sans que personne, pas même Niklos, s'en rendit compte.

Quand il retourna chez lui le soir Niklos, avec l'immanquable Berthold, et après que l'homme, comme les autres fois, s'était déversé dans le garçon, et s'en était allé, pour ce jour, satisfait et assouvi, Niklos remit en place ses vêtements. Il remarqua que le rabat de la poche gauche de sa redingote était tourné dans la poche. Il y enfila la main pour le faire sortir et ses doigts sentirent un morceau de papier. Il le sortit un peu surpris et, l'approchant de la lampe, le lut.

«À monsieur N.S.J.T de la part de B.L.M. «Seigneur, depuis la première fois que je vous ai vu, je brûle d'amour pour vous. Si vous voulez savoir qui je suis, qui est le jeune homme qui a écrit ce billet, la prochaine fois que vous venez vous exhiber dans le palais des principes HW, s'il vous plaît demandez à un des valets où sont les toilettes et allez y. Ce sera le signe qui me poussera à me manifester à vous. «Avec un vrai amour et un dévoué respect, le déjà vôtre B.L.M.»

Niklos resta de pierre : non seulement c'était un mot d'amour, mais il avait été écrit par un jeune homme. Craignant que Berthold pût le trouver et le lire, Niklos le brûla. Il pensait qu'il ne pouvait pas donner un signe au soussigné du billet, le jeune B.L.M. mais ce message lui avait fait plaisir. Pour la première fois quelqu'un lui parlait d'amour, de dévotion et de respect !

Pendant les quinze jours avant son quatrième concert, Niklos passa continuellement de la détermination à ne rien faire, de ne pas donner le signe demandé, à l'envie de découvrir qui ressentait de tels sentiments pour lui. Il était profondément en lutte avec lui-même. C'est à cette époque que le compositeur écrivit le lieder «Regards secrets».

Lorsque Berthold alla le chercher pour l'emmener, dans sa voiture, au palais Horstemberg-Windischgraetz, Niklos était encore profondément en lutte. Pendant une bonne partie de la soirée il ne se résolut pas à faire ce que B.L.M. lui avait proposé. Mais contrairement à toutes les autres fois, il regardait avec des «regards secrets» tous les jeunes présents dans les salons du palais. Puis, plus tard, il arrêta un des valets et en un murmure, il lui a demanda de lui montrer où étaient les toilettes. Puis, il avertit Berthold qu'il devait y aller. L'homme, sans soupçon, lui dit d'aller.

Niklos, dans le couloir que le valet de chambre lui avait indiqué, tourna à angle droit dans un autre couloir et, comme il passait devant un lourd rideau de velours, une main le saisit par la manche et l'entraîna derrière le rideau. Le jeune compositeur, surpris et le cœur battant furieusement dans sa poitrine, se trouva en face d'un jeune valet en livrée, qui ne dit rien mais se pencha tout contre lui, le poussant contre une porte fermée, le prit dans ses bras et l'embrassa dans la bouche, le laissant à bout de souffle.

Personne n'avait jamais embrassé Niklos, même pas son ancien compagnon Laszlo. Le beau compositeur sentit une langueur forte, une douceur incroyable, il sentit ses jambes céder sous l'émotion.

Puis le valet s'écarta de lui et murmura : "Mon nom est Bruno Leopoldo Mottini, monsieur. Je vous remercie d'avoir accepté mon invitation."

"B.L.M." Niklos murmura: "C'est vous..."

"Oui. Êtes-vous déçu que je sois juste un valet ?"

"Non, non, pas du tout. Mais, vous voyez, je... je ne suis pas libre, malheureusement, je ne peux pas répondre à votre sentiment."

"Etes-vous en amour avec l'impresario ?" Lui demanda Bruno lui demanda.

"Non !" cria presque le jeune hongrois, puis, en baissant la voix, il dit : "Je déteste cet homme, mais je ne peux pas me libérer de lui."

"Vous vivez dans le Graben, j'ai su..."

"Oui... comment l'avez-vous su ?"

"Dites-moi où est votre appartement, et je viendrai vous trouver. Au moins nous pourrons parler librement."

"C'est très dangereux, Willibald pourrait arriver à tout moment. Je ne peux pas..."

"Dites-moi un autre endroit. S'il vous plaît ! S'il vous plaît, monsieur !"

"Je ne sais pas... Je, à midi, je vais toujours manger à l'auberge de l'Écrevisse d'Or... Vous savez où c'est ?"

"Non, mais je vais le trouver ! Merci ! Dès que je peux, je viendrai y manger. Pensez-vous que là, nous pouvons parler tranquillement ?"

"Oui. Au déjeuner, il y a peu de clients et généralement je mange à une table tout seul. Mais l'aubergiste... il pourrait le dire à monsieur Willibald. C'est lui qui paie mes comptes..."

"Je trouverai la manière de vous parler. Nous pourrions sortir et marcher dans la rue, qui sait. Nous inventerons quelque chose, j'en suis certain."

"Mais... Bruno... ne vous méprenez pas. Je ne suis pas libre, comme je vous l'ai dit."

"Et je vous libérerai, je le jure. Même si vous ne me rendrez pas mon amour, je vous libérerai !"

"Pourquoi ?"

"Parce que je vous aime."

"Mais vous ne me connaissez pas..."

"Je vous connais assez, grâce à votre musique, monsieur. Dans votre musique, il y a votre âme, votre cœur. Et ceux-ci, en plus de votre beauté, m'ont conquis ! Allez maintenant, ou on remarquera votre absence. Mais je viendrai dès que je peux, à l'Écrevisse d'Or."

Durant le reste de la soirée Niklos était bouleversé, si bien que l'imprésario à un moment donné, lui demanda : "Qu'est-ce que t'as, Niklos ?"

"Rien, monsieur. Je me sens légèrement indisposé."

"Veux-tu un cordial ?"

"Non, je vous remercie, monsieur. Je crains qu'il empire mon mal de tête."

"Avant longtemps, nous pourrons partir. Essaye de résister." dit l'homme.

Quand ils retournèrent finalement à la maison, une fois qu'ils étaient dans la chambre du compositeur, Berthold dit: "Prépare-toi, vite."

"Monsieur... pas cette fois, s'il vous plaît. Je suis indisposé..."

L'homme se mit à rire : "Tu as mal à la tête, non ? Ton cul est en bonne santé, et je le veux. Déshabille-toi, vite, ne me fais pas m'impatienter !"

Niklos, plus triste que jamais, obéit. Et tandis que l'homme le montait avec l'habituel plaisir impétueux, Niklos pensait au doux baiser que le valet lui avait donné, et détesta encore plus que d'habitude l'homme qui lui martelait dedans.

Lorsqu'il s'enleva de sur lui, Berthold lui dit : "Eh bien, tu vois, ça n'a pas été différent des autres fois. Maintenant, va dormir, et tu verras que ton malaise va disparaître. Le sexe est toujours un excellent reconstituant!" et il partit en riant.

Niklos se couvrit et, se tournant, passa légèrement un doigt sur ses lèvres, comme pour ressentir à nouveau le frisson de ce baiser. Son premier baiser... en vingt-sept ans de vie. Bruno... avait un nom et une apparence d'italien. C'était un beau garçon, ses yeux étaient vifs et gais comme ceux de Laszlo... mais sa bouche était d'une douceur incroyable.

Le lendemain matin, dès qu'il se leva, sans même descendre pour le petit déjeuner, il écrit immédiatement un nouveau lieder qu'il intitula «Baisers volés».

Pendant le déjeuner, chaque fois que la porte de l'auberge s'ouvrait, Niklos regardait avec un mélange d'espoir et d'appréhension celui qui entrait, mais ce n'était jamais le jeune et beau valet avec la peau olive et les cheveux brun foncé, presque noirs, aux yeux brillants d'une lumière intense, en dépit de la demi-obscurité qui les enveloppait derrière le lourd rideau de velours.

Niklos avait à peine entrevu le beau valet, mais son image mince et sensuelle était gravée de manière indélébile dans sa mémoire. Pourtant, que pouvait-il faire sinon répéter au jeune homme qu'il ne pouvait pas lui retourner ses sentiments, même si, à son tour il était tombé amoureux ?

Le troisième jour, enfin, Bruno parut sur la porte de l'auberge. Il ne portait pas l'ancienne et élégante livrée qu'il avait au palais, il avait des habits ordinaires, modestes, simples, mais son visage radieux était encore plus beau que dans le souvenir de Niklos.

"Hey, patron ! Que me proposes-tu pour le déjeuner ?" Demanda Bruno d'une voix forte, après avoir jeté un chaleureux coup d'œil à Niklos, mais sans lui faire un signe de salut.

Puis il regarda autour de lui et alla s'asseoir à une table à côté de celle de Niklos : "Dites-moi, monsieur, on mange bien ici ?" Lui demanda-t-il.

"Oui... oui, on mange bien..." balbutia presque le jeune hongrois.

Le propriétaire arriva et mit devant le jeune valet un plat fumant : "Voici ce qu'aujourd'hui sert la maison. Et l'usage, ici, est qu'un client inconnu, paye avant de manger."

"Apporte-moi aussi un verre de vin et une tranche de bon pain, et je te paye tout ensemble." dit le jeune homme en mettant quelques pièces de monnaie sur la table.

"Vous venez souvent ici pour manger, monsieur ?" Demanda Bruno à Niklos et lui fit un petit œil.

"Oui, tous les jours..." dit le compositeur, charmé par l'exubérance du jeune italien.

"Donc, la nourriture doit être bonne ici." Dit Bruno, puis il regarda autour et demanda très doucement, "Voulez-vous sortir avec moi ?"

Niklos hocha la tête, ému.

"Et vous m'emmenez chez vous ?" Lui demanda le valet à nouveau dans un murmure.

"Je ne sais pas... s'il venait..."

"Il n'est jamais venu à l'heure du déjeuner ?" Demanda Bruno.

"Non, il n'est jamais venu... mais si par hasard il vient..." Balbutia presque le jeune homme.

"S'il vous plaît..." murmura le valet, puis, en voyant arriver le propriétaire, il dit à haute voix : "Je suis nouveau à Vienne... Je viens de Venise. Avez-vous déjà été dans ma ville, monsieur ?"

"Non, jamais..." dit Niklos.

"Moi oui !" rugit l'aubergiste, "Belle ville, mais dommage qu'il y ait les vénitiens !"

"Pourquoi dis-tu cela, patron ?" Demanda Bruno en riant : "Moi, les vénitiens, je les trouve de très belles personnes. Regarde-moi !"

Niklos sourit. L'aubergiste marmonna quelque chose et retourna dans la cuisine. Les autres clients se mirent à rire amusés.

Après un certain temps, Bruno murmura : "S'il vous plaît, risquez, pour une fois... portez-moi chez vous... "

"Je ne peux pas..." Protesta le jeune compositeur avec une petite voix.

"Si... Je vais vous suivre et vous ne pourrez pas m'arrêter, sauf si vous me cassez une jambe !" murmura le jeune. "Je vous suivrai, je vous le jure !"

Quand Niklos sortit, il s'arrêta un peu indécis sur la rue, puis traversa et entra dans la porte d'entrée de la vieille maison où il vivait. Ayant atteint le fond de la cour étroite, avant de gravir l'échelle il se retourna et vit Bruno apparaitre dans le porche. Alors il entra et monta au troisième étage. Il entendit les pas du jeune italien le suivre. Il parcourut le couloir et ouvrit la petite porte avec la clé. Bruno arriva à côté de lui.

Niklos le fit passer, puis ferma et verrouilla la porte, et comme ils grimpaient l'escalier, il murmura : "Il a une autre clé..."

"Nous l'entendrons venir. Il y a une autre sortie ?"

"Non..."

"Une cachette ?"

"Peut-être... peut-être le lavoir. Il n'y est jamais entré, et s'il ne soupçonne quelque chose, peut-être qu'il n'y regardera pas..."

"Très bien. Vous voyez que le risque est moindre ?"

Ayant ouvert aussi la porte supérieure, Niklos entra dans la chambre avec le lit.

Bruno regarda autour de lui: "Vous vivez ici ? Ma chambre dans le palais est plus belle, bien que je ne sois qu'un serviteur. Votre imprésario ne vous traite pas très bien !"

"Non, il ne veut pas dépenser d'argent pour moi, bien que ce soit mon argent. Il dit que je lui coûte plus que ce que je gagne..."

"Pourquoi ne vous révoltez-vous pas ?" Lui demanda Bruno, et avec un bras il lui ceignit la taille en le tirant à soi.

"Parce que... parce que je ne saurais pas quoi faire. Si je ne fais pas ce qu'il veut, il ne me trouve pas d'engagement..."

"Vous êtes très bon vous. Vous n'en avez pas besoin..."

"Ici à Vienne, sans un imprésario personne n'obtient un emploi, ne savez-vous pas ?" Dit Niklos.

"C'est ce qu'il veut vous faire croire lui. Et de toute façon dans le monde, il n'y a pas seulement Vienne. Pourquoi ne pas aller ailleurs ?"

"Il me lie à lui... un contrat de dix ans qui expire à la fin de cette année."

"Donc, à la fin de cette année, vous serez libre..."

"Et qu'est-ce que je peux faire ?"

"Venez avec moi, ailleurs ! Je vais vous servir d'imprésario, et je chercherai vos intérêts, pas les miens. Je vais vous donner tout l'argent que vous gagnerez et vous en ferez tout ce que vous voulez !"

"Mais vous... vous n'êtes pas un valet ? Qu'en savez-vous du travail d'un imprésario ?" Lui demanda Niklos.

"Même votre Willibald, il a bien du commencer à partir de zéro, non ? Comme il a appris, je peux apprendre..."

"Ce n'est pas mon Willibald. Je le déteste !"

Bruno l'attira et se serra contre lui : "Ne pensons pas à cet homme, maintenant... ne pensons qu'à nous deux..." murmura-t-il et, se pressant contre lui, il l'embrassa, et lui fit sentir son érection.

Niklos frissonna et retourna le baiser comme un assoiffé. Quand ils se séparèrent, Niklos lui demanda à voix basse : "Vous me désirez ?"

"Tutoyons-nous, Niklos... après tout j'ai seulement quatre ans moins que toi. Oui, je te veux !"

Niklos se détacha de lui et commença à se déshabiller. Bruno l'arrêta.

"Que fais-tu ?" Lui demanda-t-il avec douceur.

"Je me prépare pour que tu puisses... me prendre." Répondit-il incertain.

"Non... c'est à moi de te déshabiller... et tu me déshabilleras... et avant de faire l'amour, je veux te regarder, toucher, embrasser, caresser, je veux faire l'amour avec toi, Niklos, pas seulement t'enculer, tu ne comprends pas ?"

"Faire l'amour ?" Demanda le jeune homme incertain.

"Oui, jouir de ta proximité, de ton regard, de ta chaleur. Te faire frémir par ma proximité, te faire sentir le désir de t'unir à moi... Je veux te donner plaisir, joie, jouissance... et si tu m'en donnes aussi je t'en serai reconnaissant... "

"Reconnaissant ? Toi à moi ?" Demanda Niklos, presque incrédule.

"Oui, parce que je sens que je t'aime et je voudrais ton amour, avant ton corps."

"Mon cul..." murmura confondu le compositeur.

"Oh non ! Ton cul ne me suffit pas ! Je te veux, toi, tout entier. Je veux ton sourire, je veux ton désir, je veux jouir de ta jouissance... ton cul ne me suffit pas Niklos."

Le compositeur se sentit étourdi, presque comme s'il était ivre, bien qu'il n'eût bu qu'un seul demi verre de vin...

Pendant qu'ils échangeaient ces mots, les deux se déshabillaient l'un l'autre et le jeune hongrois éprouvait des sensations qu'il ne se souvenait presque plus n'avoir jamais connu, sauf avec Laszlo... Mais Laszlo ne l'avait jamais embrassé...

Maintenant à demi nus, Bruno se pencha sur lui et commença à lui sucer, grignoter, embrasser, lécher ses mamelons, d'abord l'un puis l'autre, tour à tour, pendant qu'il frottait et titillait avec les bouts des doigts celui laissé libre. Niklos gémit dans les affres d'un plaisir intense et son membre était fort et palpitant comme il ne l'avait jamais eu.

Bruno le poussa sur le lit, le fit étendre sur le dos, et lui monta dessus. Il le serra entre ses bras et l'embrassa à nouveau. Leurs érections, pressés l'une contre l'autre, se frottaient fortes et dures, chaudes, fermes et douces à la fois. Les mains de Bruno lui caressaient incessamment tout le corps, des cheveux jusqu'aux cuisses...

"Oh, Bruno... c'est trop... c'est trop bon..."

"Et c'est juste le début, Niklos..." murmura le valet. "Je vais t'emmener au paradis..."

"Il n'existe pas le paradis, pour moi..."

"Que tu n'y sois pas encore entré, ne signifie pas qu'il n'existe pas, Niklos. Je vais t'y emmener avec moi, si tu veux me suivre..."

"Avec toi..." lui fit écho le compositeur d'une voix rêveuse.

"Toi, Niklos, t'as soif d'amour... et j'ai l'intention d'étancher ta soif..."

"Étancher ma soif..."

"Et tu as besoin de donner de l'amour... ta musique me l'a murmuré... et je voudrais le recevoir de toi..."

"Pourquoi de moi ?"

"Parce que tu as enlevé mon cœur..."

"Je n'ai rien fait..."

"Si ! Tu as écrit la musique merveilleuse qui m'a séduit. Ta beauté, soit celle de ton corps soit celle de ton âme, m'a conquis. Pour cela, Niklos, je voudrais que tu sois à moi, comme je veux être à toi."

"Prends-moi, Bruno..."

"Oui, après. Si vraiment tu le désires, je te prendrai... ainsi que, si tu veux le faire, tu me prendras... Mais je voudrais que ce ne soit pas se prendre, mais plutôt se donner. Si tu veux, tu te donneras à moi, et moi, si tu me veux, je me donnerai à toi..."

Bruno se tourna lentement sur le corps de Niklos, et prit son membre dur entre ses lèvres, se mit à le lécher, le baiser, et à le sucer. Niklos vit le membre du jeune valet palpiter à côté de son visage. Il y appuya une joue et en sentit la chaleur agréable, le sentit frémir, puis il tourna la tête et finalement le prit à son tour entre ses lèvres et il pensa, confus et ému, qu'il était très bon.

"Prends-moi, Bruno, je te prie !" Murmura Niklos, plein de désir.

"Tu veux vraiment ?"

"Oui, je t'en prie..."

Bruno se déplaça sur lui, et immédiatement Niklos se tourna sur son ventre et écarta les jambes.

"Non, pas ainsi, Niklos. Tourne-toi. Je veux te prendre par devant..."

Comme le faisait Laszlo... pensa le bel hongrois avec un plaisir confus et, tout docile, il se retourna. Bruno lui fit écarter ses jambes, se mit à genoux entre les cuisses minces du compositeur et se fit appuyer les chevilles sur ses épaules.

"Prends-moi, Bruno !" implora le jeune homme.

"Oui, maintenant oui..." dit doucement le jeune italien.

Finalement Niklos sentit le membre fort du jeune homme sensuel fouiller dans son sillon, localiser le trou en attente, qui palpita plein de désir pour la première fois en près de dix ans. Bruno poussa et commença à le pénétrer, lui sombrant dedans avec une énergie contenue.

"Oh, oui... oui, Bruno... Je te veux... je te veux en moi... fais-moi tien... permets-moi de l'oublier... permets-moi de l'oublier, s'il te plaît..." murmura Niklos.

"Ne penses pas à lui, maintenant. Je suis là pour toi. Et je ne suis pas en train de te donner seulement ma chair, Niklos... je te donne mon amour..."

"Oui, donne-moi ton amour..."

"Et tu me donnes ton amour, Niklos..."

"Je voudrais..."

"Tu peux."

"Apprends-moi..."


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