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histore originale par Andrej Koymasky


LA SAINTE VIE
D'UN EVEQUE
PECHEUR
CHAPITRE 8
ANNÉE 35 ET 36
DES ACCUSATIONS RÉCIPROQUES

Lorsque la famille du comte fut éliminée, le comté de Walsthoff fut confié, comme s'y attendait Wilibert, à l'évêque Sigismund.

Avant d'oublier les détails, Wilibert écrivit un récit détaillé de tout le procès, de ses réactions et il le termina par la recette que le prêtre Liutpold lui avait présentée.

"La main de l'évêque" se renforçait et elle était maintenant gérée par Hunahildis, l'épouse de Friedbalths, parce que ce dernier s'occupait désormais à temps plein du réseau d'espions de son évêque. L'heureux couple avait déjà trois enfants, beaux et vifs, dont ils étaient très fiers.

Certains des "mendiants" avaient pu se faire embaucher comme serviteurs dans des châteaux et évêchés voisins, et grâce à d'autres "mendiants" ils arrivaient à envoyer à Friedbalths de nombreuses informations. Des rapports étaient aussi envoyés par les "marchands" ainsi que par les chevaliers errants envoyés par le père de Wilibert.

Friedbalths recueillait toutes ces informations, les confrontait, les évaluait, les faisait vérifier par d'autres hommes et faisait son rapport périodiquement que Waldemar consignait dans une pièce secrète du trésor de son amant comte-évêque. Parmi les informations venant de tant d'horizons, il s'avéra que l'évêque Sigismund avait obtenu d'être investi évêque puis dans sa charge grâce à de généreux paiements à certains fonctionnaires impériaux, avec l'appui de Beowulfs.

Une autre information, quasi certaine, était que Beowulfs avait eu deux maîtresses, toutes deux mortes dans d'obscures circonstances, et dont il avait eu deux filles ayant aujourd'hui seize et vingt et un ans, gardées en l'état de servantes en son château et avec lesquelles il entretenait une relation incestueuse en abusant des deux.

Enfin, les dernières informations concernaient l'évêque Reinhardt von Meinligen. Lequel, mis à part le luxe effréné de sa vie, avait une caractéristique très particulière : il semblait qu'il descende tous les jours dans le secret des geôles de son château pour "confesser et conforter" ses prisonniers. Cette assiduité sembla suspecte à Wilibert qui demanda à Friedbalths d'enquêter plus à fond sur le sujet.

Quant aux autres évêques, il ne semblait rien y avoir de trop compromettant, en dehors du fait que Theodorus von Belgren, qui était le frère cadet de Sigismund, et Volkwald von Ratzingen avaient une maîtresse, et que Petrus von Bormast était un amateur effréné du luxe et surtout d'excès de table et de boisson.

Enfin, rien ne venait à charge pour Hrudolf von Schardorf, Altmar von Jungberg et Otto von Axelburg. Ce dernier, lors de leurs rencontres, avait toujours inspiré à Wilibert une certaine confiance et il se demandait s'il ne pourrait pas trouver un allié en lui. Mais il n'arrivait pas à se décider à prendre le risque de s'ouvrir à la mauvaise personne.

Wilibert alla alors voir le prêtre Liutpold, déjà en partie au courant de ses soupçons, et lui demanda s'il accepterait de travailler pour lui en s'installant dans le diocèse d'Axelburg pour tenter d'entrer dans les grâces de l'évêque. Il pourrait ainsi lui dire s'il estimait qu'il pouvait ou non faire confiance au prélat.

Liutpold accepta sur le champ et ne demanda que deux faveurs : emmener Godaliufs avec lui et qu'on prenne soin de la mère de ce dernier en leur absence. Wilibert accepta ces deux requêtes.

Il y avait aux portes d'Axelburg des sources thermales renommées, aussi fut-il décidé que Liutpold prétendrait souffrir de problèmes de santé, ce qui justifierait son transfert de Ströben à Axelburg. Wilibert fit écrire à Waldemar la lettre de présentation classique dont un prêtre doit disposer pour changer de diocèse, une lettre formelle et pas particulièrement laudative. Et Liutpold partit avec son Godaliufs.

Waldemar continuait à recueillir dans les archives secrètes de Wilibert tous les rapports sur les évêques voisins et les relisait de temps en temps dans l'espoir d'y trouver de nouveaux axes d'investigation pour d'autres enquêtes.

Deux choses surtout le tracassaient : l'intense échange de messages entre Beowulfs, Sigismund, Adelhardt et Rainhardt et la poursuite des incessantes visites de ce dernier aux prisonniers de son château.

Puis arriva une nouvelle du fief d'Honenberg. Le comte von Honenberg avait été convoqué avec sa famille à la cour impériale. Il était parti avec son escorte, avec son épouse et son fils de treize ans, comptant laisser ce dernier comme page à la cour comme il était d'usage.

Ils venaient de sortir du comté quand ils furent attaqués par une importante bande de brigands : toute la famille du comte et leur escorte furent tués. Leurs corps, lacérés et mutilés, avaient été laissés sur la route, tous leurs biens, y compris leurs vêtements, leurs armes et leurs chevaux avaient disparu. Seul l'un des soldats de l'escorte était arrivé à fuir le guet-apens et était rentré donner l'alarme au château...

Quand l'évêque Adelhardt d'Honenberg fut investi de ce comté, il fut donné au soldat qui avait donné l'alarme une charge importante à la cour du comte-évêque ainsi que quelques terres... Wilibert en conclut que ce guet-apens de brigands ne devait être qu'une mise en scène, mais il n'en avait aucune preuve.

Mais quelques mois plus tard, un messager de son père, venu lui apporter de l'argent, lui remit le rapport d'un des chevaliers errants. Il y était écrit qu'au retour de son périple de préparation à l'investiture, le chevalier s'était arrêté pour s'accorder un court repos. Il avait quitté la grand-route avec son écuyer pour rejoindre à travers les arbres et les rochers un torrent où faire boire leurs montures et se rafraîchir un peu.

Ils allaient reprendre la route quand ils entendirent des appels et le bruit des sabots de nombreux chevaux. Soucieux de ne pas être vus, il confia les chevaux à son écuyer près du torrent et alla voir ce qui se passait. Il vit deux groupes de cavaliers, l'un aux couleurs de l'archevêque Beowulfs, l'autre aux couleurs du comte d'Honenberg. Il vit aussi un prélat à la description duquel Wilibert reconnut Adelhardt.

Le chevalier n'arrivait pas à entendre ce qui se disait dans les deux groupes, mais il était clair que le prélat avait donné des ordres puis avait quitté l'endroit avec quelques hommes. Les autres prirent dans les sacoches de leur cheval des habits civils de divers types qu'ils mirent après avoir enlevé leurs uniformes aux couleurs d'Adelhardt ou de Beowulfs et avaient repris la route qui partait d'Honenberg pour, après la frontière, se rendre à la capitale...

Donc Wilibert avait vu juste ! Ces brigands étaient en fait des hommes de Beowulfs et d'Adelhardt.

Il se demanda s'il ne devait pas se rendre sur le champ et en personne à la cour impériale pour dénoncer ce qu'il en était venu à apprendre. Waldemar l'en dissuada : il lui fallait d'abord rassembler d'avantage de preuves pour ne pas limiter ses accusations à Beowulfs et Adelhardt mais les étendre à leurs acolytes, surtout Sigismund et Rainhardt, et si possible Petrus, Theodorus et Volkwald. Wilibert accepta à contrecœur : il ne servirait pas à grand chose de ne faire le ménage que sur une partie du territoire.

Mais il se demandait quels horribles méfaits pourraient bien survenir avant que ne vienne le moment d'agir. Il faut attendre que le bon grain mûrisse avec l'ivraie, puis trier le bon grain de l'ivraie et jeter l'ivraie au feu... se dit-il.

Liutpold, sous prétexte de permettre à Godaliufs d'aller rendre visite à sa vieille mère, envoya son amant rendre compte à Waldemar.

Non seulement l'évêque Otto l'avait accueilli dans son évêché mais, à la mort de son chanoine qui lui servait de chancelier, ayant apprécié la grande culture du prêtre Liutpold, il l'avait [nommé] son chancelier et en avait fait son homme de confiance.

Otto semblait tenir Wilibert en très haute estime, contrairement à Rainhardt et Volkwald, quant à Beowulfs, Otto n'avait jamais rien dit de net à son égard à Liutpold. L'avis que ce dernier envoyait à Wilibert était donc qu'il lui semblait qu'il pouvait prendre le risque de se fier à Otto et de lui demander conseil et alliance.

Wilibert envoya alors un messager annoncer sa visite et, avec Waldemar et une petite escorte, il partit pour Axelburg rencontrer l'évêque Otto. Lequel les reçut avec cordialité et amitié. Otto remercia chaleureusement Wilibert de lui avoir envoyé le prêtre Liutpold, dont il dit qu'il était devenu son valeureux bras droit.

Puis Wilibert, devant Waldemar et Liutpold, fit part à l'évêque Otto de tous ses soupçons et des preuves qu'il avait trouvées et qu'il continuait à chercher. Otto hochait la tête. Son air grave et l'expression d'horreur et de dégoût de son visage en disaient plus qu'un long discours.

Le regard plein de tristesse, Otto lui répondit : "Tu ne fais que confirmer que ce que je crains et soupçonne depuis longtemps en mon for intérieur, sans avoir pu réunir les preuves que tu as sagement recueillies. Je suis profondément navré que nos frères en le Christ, les bergers de tant d'âmes, puissent en être venus à de telles bassesses. Je suis d'accord avec toi qu'il nous faut agir, mais je suis aussi d'accord avec ton chancelier qui dit que nous ne devons agir que quand nous aurons de fortes raisons de croire à notre succès.

"Wilibert, grâce à ton père, tu as accès à l'oreille du Saint Empereur. Je m'honore pour ma part d'avoir accès à l'oreille et au cœur de notre Saint-Père à Rome: il se trouve que dans ma jeunesse, quand je fus ordonné prêtre, notre pape actuel était encore un jeune évêque que j'ai eu l'occasion de rencontrer et qui m'a honoré de son amitié et de sa bienveillance. C'est lui qui, élu pape, a voulu faire de moi un évêque. J'irai donc à Rome pour rendre compte au Saint-Père de ce que tu as découvert et que tu m'as révélé."

"Veux-tu que, avant ton départ, je te procure la relation écrite des faits et de nos soupçons?" lui demanda Wilibert.

"Non, mieux vaut que je voyage sans écrits compromettants. Ma mémoire et celle du prêtre Liutpold, bien meilleure que la mienne, seront plus que suffisantes pour cette première action, puisqu'il m'accompagnera dans ce voyage. Attends que je revienne de Rome avec la réponse du Pape, nous verrons alors ce qu'il convient de faire.

"J'ai de bons rapports avec les évêques Hrudolf et Altmar, je les estime et j'ai confiance en eux. Je ne vais rien leur dire pour l'instant de notre plan, mais je vais les mettre en garde et les inciter à la prudence et à veiller sur les familles du margrave de Schardorf et du comte de Jungberg. Je crois que le comte de mon diocèse ne court pas de risque puisqu'il n'a ni fils ni héritier direct. Que Dieu nous protège et nous aide, Wilibert, et qu'il guide nos pas !"

Wilibert et Waldemar rentrèrent à Ströben et, quelques jours après leur rencontre, l'évêque Otto partit pour Rome avec le prêtre Liutpold.

D'autres nouvelles arrivèrent du triple réseau d'espions de Wilibert, grâce auxquels ils purent identifier quelques espions que Beowulfs était arrivé à infiltrer comme serviteurs dans l'évêché de Ströben.

Sur le conseil de Waldemar, ils furent laissés à leur poste, en prenant juste soin qu'ils ne puissent rien voir ni entendre de compromettant et même qu'ils saisissent des bribes de leurs propos aux louanges parfois de Beowulfs, parfois de Sigismund, ou d'Adelhardt ou de Rainhardt.

"Mon tendre Wilibert, ton cœur est de plus en plus chargé de tristesse..."

"Grâce à toi et à ton amour, Waldemar, cette tristesse n'affecte pas mon âme. Je trouve le repos et la joie dans tes bras, et quand tu m'accueilles en toi ou quand je t'accueille en moi, j'arrive à trouver la vie belle."

"Mais toi tu fais le bien des terres et des âmes qui t'ont été confiées, tu secours le pauvre, la veuve et l'orphelin, tu n'opprimes pas l'humble, tu rends la justice avec équité et miséricorde... De tout cela te rendent grâce, hormis moi-même, tes sujets et surtout Dieu le Père."

"Oui, notre amour que je demande chaque jour à Dieu de bénir, ou de pardonner les imperfections, me donne la force de continuer et allège la peine qui pèse sur mon âme. Notre amour que pourtant la sainte Eglise de Dieu et la loi des hommes condamnent."

"Les âmes bonnes verront en toi un saint."

"Mais je ne suis qu'un pêcheur."

"Comme tu l'as dit un jour au prêtre Liutpold - il m'en a parlé - seuls Jésus notre Seigneur et Marie, sa mère pleine de grâce, sont sans péché. Et si ton pire péché est d'aimer, je ne le dis pas parce que je suis l'objet de ton amour, mais oublies-tu qu'on dit qu'il sera beaucoup pardonné à celui qui a beaucoup aimé ? Et Saint Augustin, l'évêque d'Hippone, n'a-t-il pas dit : Ama et fac quod vis ?"

"Mais l'amour que mon âme ressent pour toi, tout mon corps veut te le manifester."

"N'est-ce pas toi qui, à la schola, m'as appris que corps et âme, bien qu'étant différents en leur substance, ne font qu'un ? Et qu'il ne se peut aimer par le corps sans le démontrer dans l'action ni aimer avec l'âme sans l'exprimer par le corps aussi ?"

"Alors, laisse nos corps parler et partager tout l'amour qui habite nos âmes. Mon corps brûle du désir d'écrire des hymnes d'amour sur le tien, mon corps frémit et vibre de l'amour dont tu me fais part, il frémit et vibre de l'amour dont tu me parles et il chante de doux hymnes d'amour lorsqu'il est enfin caressé et fait sien par ton beau corps... Viens..."

Devant la fenêtre de la chambre à coucher du comte-évêque de Ströben, un joyeux vol d'oiseaux volait et chantait en chœur, tandis que sur leur lit les deux amants passionnés se donnaient l'un à l'autre.

Leurs jeunes et puissants corps s'unissaient en une heureuse tension qui clamait leur amour. Par moments l'un se donnait à l'autre qui l'accueillait avec grand plaisir, par moments c'était l'autre qui se donnait à son amant non sans lui communiquer tout le feu de sa vigueur.

Quand enfin, comme un feu dont ne restent que les braises sous les cendres, ils se laissèrent aller à la douce langueur qui suit l'achèvement de la tendre union de deux corps en un seul, sans cesser d'unir de temps en temps leurs lèvres en un doux baiser, la sérénité était revenue dans le beau visage et dans le regard de Wilibert.

"Que ton corps a embelli depuis cette première fois où mes yeux se sont posés sur ta nudité sur les berges du lac, il y a tout juste dix ans, ici, sous ma chambre. Et là aussi, entre tes cuisses, ta virilité a si plaisamment mûri..."

"Je me rappelle avoir rougi quand j'ai compris qu'enfin tu avais posé ton regard sur moi, que j'ai éprouvé de pudeur et de honte, bien que l'ayant désiré ardemment, bien qu'ayant décidé de me baigner à cet endroit dans le seul espoir de capter ton regard et ton cœur."

"Cette première fois, tu as fui dès que tu t'es aperçu que je te regardais depuis le balcon..."

"Je craignais que la raideur entre mes jambes ne trahisse mes sentiments et mes objectifs... et que tu puisses m'en vouloir de ma hardiesse."

"Un garçon à la fois effronté et pudique..." s'amusa Wilibert, en le caressant tendrement.

"Et qu'en est-il de toi, mon aimé, qui continuais à me guetter de derrière les colonnes du balcon ?"

"Tu m'avais vu malgré mes efforts pour me cacher ?"

"Par moments le vent faisait ondoyer ta tunique, sa couleur trahissait ta présence... et emplissait mon cœur d'espoir."

"Dix ans ont passé et on on croirait que c'était hier..." murmura Wilibert.

"Dix ans ont passé et on croirait que c'est depuis toujours..." dit Waldemar en écho d'une voix heureuse.

"... et que ce sera à jamais, ô mon unique aimé parmi les hommes !"


L'évêque Otto revint de Rome. Le Saint Père l'avait écouté et avait décidé de donner les pleins pouvoirs au prêtre Liutpold, avec son sceau et une bulle secrète, à divulguer le temps venu, par laquelle il le nommait son légat plénipotentiaire. D'autre part il envoyait une bénédiction très spéciale à Wilibert.

Peu de temps après Friedbalths revint à l'évêché : il avait entendu des bruits, selon lui dignes de foi, affirmer que les visites de l'évêque Rainhardt dans le secret des geôles de son château ne visaient pas à "conforter et confesser" les prisonniers comme il le prétendait, mais à les soumettre lui-même à des sévices pour après s'adonner à d'immondes violences charnelles qu'il assénait lui-même ou les forçait à s'infliger entre eux en sa présence.

De plus, aux dires d'un des geôliers, quand l'évêque Rainhardt en avait fini avec l'un de ses prisonniers, il le supprimait de ses propres mains en l'étranglant pendant qu'il le pénétrait. Tout cela ne reposait sur aucune preuve formelle, mais ces bruits venaient de différentes sources qui, loin de se contredire, se renforçaient mutuellement.

Wilibert se dit qu'il avait déjà bien trop temporisé, aussi envoya-t-il un messager à l'Empereur pour lui demander audience. Mais aucun geste de Wilibert n'échappait aux espions de Beowulfs qui devina le danger. Aussi envoya-t-il lui aussi un fidèle messager accuser devant l'Empereur Wilibert et Waldemar d'entretenir un commerce charnel et lui demander la permission d'intenter une action judiciaire contre eux.

Il ne doutait pas d'obtenir cette permission de l'Empereur, tout comme il avait, quelques années avant, été autorisé à instruire l'affaire du comte de Walsthoff.

Pour la chance de Wilibert, quand le messager de l'archevêque arriva à la cour impériale avec son infamante accusation, le comte von Hausthafen, le père de Wilibert, allait quitter la cour impériale. L'Empereur le fit appeler.

Il lui lut l'accusation de l'archevêque et lui dit aussi que son fils avait requis une audience de sa part.

"Alors, mon fidèle Hausthaufen, que crois-tu que je devrais faire en toute justice ?"

"Préside ce procès en personne, majesté, pour que justice soit vraiment faite, mais avant écoute ce que mon fils Wilibert a à te dire et pourquoi il t'a demandé audience."

"En les convoquant tous à la cour ?"

"Si cela ne te dérange pas trop, et si tu le souhaites, je crois que mieux vaudrait que tu te rendes en personne à Trelingen où tu pourras à loisir écouter à son tour chaque parti. Puis instruis le procès sous ta direction, ou celle de quelqu'un en qui tu as pleine confiance. Je ne veux pas dévoiler ce que mon fils veut t'annoncer, mais prépare-toi à de graves évènements et à un grand et long procès qui impliquera bien des grands noms."

"Et si ton fils s'avérait coupable de ce dont on l'accuse ?"

"Tu exerceras sur lui ta justice comme ta sagesse te l'inspirera."

"Comprends-tu que si sa faute est prouvée sans doute possible... je pourrais le condamner au bûcher ?"

"Je le sais... et pour autant qu'en ce cas mon cœur le pleurerait, si sa culpabilité est établie, j'accepterais ton verdict avec respect et obéissance."

"Tu ne me demandes pas la clémence pour le sang de ton sang ?"

"Je sais que tu auras la clémence que te permet la justice. S'il te faut infliger au corps de mon fils et à mon cœur une sentence... Je baisserai la tête et resterai ton muet... et fidèle vassal."

"Je vais faire selon ta suggestion. Après tout Trelingen est un lieu agréable, je m'accorderai un long repos... et le procès sera instruit et présidé par moi-même."


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© Matt & Andrej Koymasky, 2015