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histore originale par Andrej Koymasky


LA VIE À NASHVILLE CHAPITRE 7
LA VIE AVEC KEN

Je suis allé au centre commercial de Murefreesboro Road.

"Arrête là devant Walgreen. Je descends, attends moi ici..." me dit Ken.

Je le regardai descendre, entrer dans le magasin. Au bout de quelques minutes, il est sorti avec un sac en papier à la main et un large sourire sur le visage.

"Tu as quelque chose de prévu ce matin ?" m'a-t-il demandé en s'asseyant à côté de moi.

"Non."

"On va chez toi, maintenant, alors ?" suggéra Ken avec un sourire plein d'anticipation.

"Certainement."

Je suis rentré en voiture jusqu'à la maison. Nous venions juste de descendre de l'auto, quand Margie parut sur la porte du bureau et m'appela.

"Monsieur Villa, pouvez vous passer un instant au bureau, s'il vous plaît ?"

"Qu'y a-t-il, Margie ?"

"Le locataire du D3 a des plaintes concernant ceux du D7..."

"Vous ne pouvez vous en occuper, Margie ?"

"Il veut absolument parler avec vous..."

"Écoutez, dites-lui qu'il me trouvera au bureau cet après-midi à trois heures. Maintenant, j'ai des choses plus urgentes à m'occuper, je ne peux vraiment pas."

"Je vais essayer. Mais il est vraiment en colère... si vous le voyiez..."

"Essayez de le calmer, Margie. Vous savez comment faire. À trois heures je m'occuperai de lui, je vous le promets."

Margie soupira et retourna dans le bureau. Ken et moi montâmes à l'étage, chez moi. À peine entré, Ken alla directement dans ma chambre et ouvrit le paquet, en déposant sur la table de chevet ses achats : deux paquets de 24 pièces de préservatifs Durex ultra-sensibles et un flacon de gel et me regarda avec un sourire ample et lumineux.

"Oui," dit-il d'une voix chaude et émue, "t'as vraiment des choses plus urgentes pour t'occuper, maintenant..."

Je m'approchai à lui et commençai à le déshabiller.

"Ken, je te désire tellement..."

"Tu me prendras, cette fois ?"

"Je vais essayer... Mais parfois, la première fois peut être difficile. Ça pourrait te faire mal et je ne veux pas... Je veux que ce soit agréable."

"Je crois que ce sera beau quand même, parce que je le veux autant que toi. N'aie pas peur, Luca, ne te préoccupe pas. Je veux être à toi, ton garçon."

Ken m'a aussi déshabillé, puis il m'attira à lui sur le lit. Je m'étendis au-dessus de lui et nous nous étreignîmes, nous nous embrassâmes longtemps. Alors je me mis à genoux entre ses jambes en les lui faisant passer sur mes côtés. Je pris le flacon de gel et je commençai à le préparer, en lui massant longtemps le trou inviolé. Quand je sentis qu'il était complètement détendu et frémissant, je m'enfilai un préservatif et je montrai mon membre dur à son trou glissant.

"Prends-moi..." murmura Ken, excité.

"Si ça fait mal, dis-le moi." j'insistai.

"Ne t'inquiète pas, Luca. Prends-moi !"

Je commençai à pousser et je le sentis frémir, puis s'ouvrir lentement à moi. Je commençais à glisser en lui, et son visage eut une légère grimace. Je me suis arrêté immédiatement.

"Non, Luca, vas-y..." m'encouragea Ken.

"Mais ça te fait mal..." je répétai.

"Mais c'est également trop beau... entre en moi, je t'en prie..."

"Es tu sûr, amour ?"

"Bien sûr. Prends-moi, je t'en prie..."

Je commençai à pousser de nouveau et son visage se détendit dans un délicieux sourire. Je coulai lentement en lui, craignant toujours de lui faire mal, mais son expression heureuse m'encourageait, sans mots, à continuer. Peu à peu je fus complètement en lui.

"Oh, c'est trop bon, Luca ! Je suis à toi, tout à toi, maintenant, n'est-ce pas ?"

"Oui, mon amour. Et je suis tout à toi."

J'essayai de me remuer le plus doucement possible en lui et Ken s'ouvrit dans un sourire radieux, bienheureux.

"C'est beau, Luca, trop bon. Vas-y..."

C'était beau pour moi aussi. Outre la conscience que Ken était en train de me donner sa virginité, la joie qu'il me montrait et l'intensité de son désir d'être à moi, me remplissaient de plaisir reconnaissant.

Je ne crois pas être injuste envers Mauro et Alex, qui m'ont tant donné et que j'ai aimé et que j'aime toujours, mais pendant que je faisais l'amour avec Ken, il me semblait que ce n'était pas la première fois seulement pour lui, mais presque aussi pour moi de faire l'amour pour la première fois : c'était d'une beauté sublime, tellement grande à me faire éclater le cœur. Je ne peux pas trouver les mots pour décrire la beauté de ce moment magique, fantastique, unique.

Mais ce qui est encore plus extraordinaire est que ces merveilleuses sensations se sont renouvelées et se renouvellent de nouveau chaque fois que je fais l'amour avec Ken. Ce garçon qui avait attendu ses vingt ans pour se donner à moi, était et est vraiment quelque chose d'unique, de spécial, et je me sentais de l'aimer de tout mon corps, avec toutes les cellules de mon être.

Je sentais que j'avais vraiment été créé pour lui et lui pour moi. J'eus la nette sensation d'avoir enfin atteint le bonheur. Quand enfin je vins en lui et il me serra étroitement entre ses bras, je fondis en larmes comme un enfant.

"Je suis trop heureux, Ken, trop heureux ! Merci."

"Merci à toi, mon homme."

Nous restâmes enlacés longtemps, en nous caressant et nous embrassant avec une extrême douceur. Nous nous levâmes seulement quand on a vu que c'était l'heure du déjeuner. Aucun de nous n'avait vraiment faim, mais je devais faire un saut au bureau et en tout cas, il était préférable de manger quelque chose.

Pendant que nous préparions le déjeuner, je lui demandai : "Tu peux rester ici cette nuit ?"

"Certainement. J'espérais que tu me le demanderais."

"Pourquoi tu ne me l'as pas demandé toi ?"

"Je ne savais pas si toi tu serais d'accord..."

"Quel doux idiot ! Bien sûr que je suis d'accord. Je souhaite que tu ne sortes jamais d'ici. Je te voudrais toujours avec moi."

"Toujours, toujours ?"

"Bien sûr, toujours, toujours ! Je me demande bien comment j'ai pu vivre sans toi tout ce temps."

"Je me le demandais moi aussi, tu sais ? Il me semble que j'ai enfin trouvé ma place dans la vie, que j'ai enfin compris la vraie raison pour laquelle je suis né : pour t'aimer !"

"Ken... est-ce que tu veux venir vivre ici avec moi ?"

"Dieu, ce serait génial ! Mais alors... que diraient les autres ? Tu sais comment sont les gens ici... Je ne voudrais pas te qu'ils te créent quelques problèmes de m'avoir ici à vivre avec toi."

"Je ne dois pas rendre compte à personne, moi. D'autant plus que avant Alex avait aussi vécu ici avec moi, sans aucun problème. Et de toute façon, même des problèmes éventuels seraient contrebalancés par la joie de t'avoir ici avec moi."

"Mais maintenant que tu t'es habitué à vivre seul... Ma présence peut te créer des problèmes, peut déranger tes habitudes..."

"Si nous pouvions nous marier, il serait logique de vivre ensemble, et donc renoncer à nos habitudes et essayer d'harmoniser nos vies et d'en créer une nouvelle, la vie d'un couple. Et si cela n'était pas impossible, je te demanderai de m'épouser, maintenant."

"Et je te dirais oui tout de suite !"

"Alors quoi ? Je veux t'épouser... Veux tu être mon garçon pour le meilleur et pour le pire, Ken, jusqu'à ce que la mort nous sépare ?"

Les yeux du Ken brillèrent : "Oui, je le veux. Et toi, Luca, veux tu être mon homme pour le meilleur et pour le pire, même aussi après que la mort nous séparera ?"

"Oui, je le veux !"

Nous nous étreignîmes et nous nous embrassâmes, en sentant, les deux, que nous avions accompli un acte sacré.

Nous avons mangé en nous regardant dans les yeux et nous sentant envahi par un bonheur incroyable. Je pense qu'aucun d'entre nous, ce jour-là, a vraiment apprécié la nourriture, parce que nous appréciions la joie profonde et pleine de nous être juré un amour éternel.

Après avoir fait la vaisselle c'était déjà près de trois heures.

"Ken, maintenant je dois aller au bureau pour le problème des locataires du bâtiment D. Pendant que je vais m'en occuper, veux tu aller en ville pour acheter deux bagues pour nous ?"

"Moi ? Tout seul ? Pourquoi pas ensemble ?"

"Non, je voudrais que ce soit à toi de les choisir."

"Mais... et la mesure de ton doigt ?"

"Prends cette bague qui est à ma taille..."

Ken la mit au doigt : "Elle est parfaite, donc ça suffit que j'en achète deux identiques..." me dit-il en me la rendant avec une expression heureuse. "C'est bien que nous avons la même taille, non ?"

Je me suis occupé de l'histoire des locataires du bâtiment D. Après l'avoir réglé, je pris ma voiture et j'allais au centre commercial pour faire des doubles des clés de mon appartement et les donner à Ken. Je suis rentré chez moi quelques minutes avant que Ken revienne avec les bagues. Il frappa à la porte et j'allai lui ouvrir.

Il avait en main deux petites boîtes doublées en soie bleue, et un sourire lumineux embellissait son visage. Je le fis entrer. Il mit les deux boîtes sur la table et m'invita à les ouvrir. Elles contenaient les deux bagues, très simples et belles. C'étaient deux alliances d'or jaune, avec les minces bords crénelés en or rouge : elles étaient vraiment élégantes.

Je lui en donnai une et pris l'autre et nous les enfilâmes au doigt l'un à l'autre, nous sentant émus et heureux parce que ce simple geste sanctionnait davantage notre union. Alors je lui remis les clés de la maison.

"Voilà, celle ci est ta maison maintenant, mon amour. C'est notre maison. Quand tu veux, apporte ici toutes tes affaires."

"Oui, mon amour. Demain, je vais aller à mon appartement et mettre toutes les affaires qui m'intéressent dans des cartons, et lundi j'appellerai une agence qui les apportera toutes ici. Après je pourrai annuler ma chambre. Je n'ai pas beaucoup de choses, je n'envahirai pas la maison..." dit-il avec un sourire timide.

"Ne te préoccupe pas de ça, mon amour. C'est maintenant ta maison et tu dois apporter ici tout ce que tu veux. Si tu le souhaites, nous pouvons décorer à nouveau tout l'appartement pour que tu te sentes aussi vraiment chez toi."

"Il me plaît beaucoup comme il est..." me dit-il avec un doux sourire.

Ainsi commença notre vie en commun. Il ne fut pas du tout difficile de nous adapter l'un à l'autre, parce que chacun de nous deux faisait tout pour aller à la rencontre de l'autre, pour faire se sentir l'autre bien.

Les jours passaient et je me sentais de plus en plus heureux d'avoir Ken avec moi. Nous étions tous deux surpris de voir combien on était bien ensemble, il semblait que nous nous connaissions depuis toujours, que nous avions toujours vécu ensemble. Bien que chacun de nous deux dut s'adapter à l'autre, cela nous venait tellement spontanément qu'on ne s'en rendait même pas compte.

L'amour qui nous unissait et qui nous unit encore, est vraiment très fort et nous a aidés et nous aide de manière que nous sommes un couple de plus en plus uni et de plus en plus beau.

Plusieurs fois je me suis demandé ce qui peut vraiment cimenter un couple, que ce soit un couple gay ou un couple hétérosexuel, surtout quand je vois que, malheureusement, de plus en plus, il y a des couples qui se séparent, parfois presque immédiatement, mais parfois même après des années de vie commune.

Le ciment est l'amour, bien sûr. Mais qu'est-ce que l'amour ? Il est aussi entente sexuelle, bien sûr, mais pas seulement ça. L'amour, avant tout, n'est jamais un point d'arrivée mais plutôt un point de départ.

L'amour est construit à partir de zéro chaque jour, heure par heure, minute par minute. L'amour signifie que l'autre vient avant tout, absolument tout, même avant soi-même. L'amour est don, il n'est pas exiger, il est patience, il est compréhension, il est sincérité totale et absolue, quel qu'en soit le coût.

L'amour est accepter l'autre pour ce qu'il est, et pas pour ce qu'on imagine ou ce qu'on voudrait qu'il soit. L'amour est confiance, respect et estime, et parfois même sacrifice. Si les deux partenaires le vivent ainsi, l'amour devient plus fort et grandit et ne craint pas d'adversité.

L'amour, pour moi, c'est Ken !

Certes, il y a aussi eu des périodes où nous avons traversé quelques moments de tension, de petits malentendus, de fatigue, mais nous les avons surmontés sans grande difficulté et sans drame, grâce au fait qu'on a parlé toujours et clairement de tout ce que nous nous sentions, de tout ce que nous pensions.

Et surtout grâce au fait que chacun d'entre nous a essayé, avant tout, de comprendre l'autre, même avant de le juger, et de se faire comprendre par l'autre, sans prétendre a priori avoir raison.

Surmonter ces moments nous a permis de nous comprendre mieux tant l'un l'autre, que nous-mêmes, et il ne faisait que cimenter de plus en plus notre union. Chacun de nous deux cherche, en ces occasions, surtout de voir en quoi l'autre a raison, plus que d'expliquer à l'autre ses propres raisons. Chacun de nous essaie d'accepter le point de vue de l'autre au lieu de « convaincre » l'autre du caractère raisonnable de son point de vue.

Je crois que quand dans un couple un des deux dit à l'autre : "Non, tu ne me comprends pas...", il commence ainsi à détruire la relation. Si on a vraiment l'impression que l'autre ne nous comprend pas, on doit être conscients que c'est notre faute, pas de l'autre. Chacun d'entre nous, Ken et moi, on essaie toujours de comprendre l'autre, quel est son vrai problème, et l'aider à le résoudre. Chacun d'entre nous veut, toujours et surtout, se sentir bien avec l'autre.

Il y a maintenant dix-huit ans que Ken et moi vivons ensemble, et notre amour est plus fort que jamais, à cause de cette attitude que j'ai essayé d'expliquer. Trop souvent, dans les autres couples, je vois par contre un effort pour amener l'autre à accepter leur point de vue... Bien sûr, il faut être deux pour vivre la relation de cette façon. Une autre erreur que je vois souvent dans d'autres couples, que ce soit gay ou hétéro, c'est la phrase fatidique : "Je suis fait ainsi, je ne peux rien y faire..."

Non, si je suis fait « ainsi » et l'autre ne l'aime pas, c'est à moi de changer, juste pour l'amour que j'ai pour l'autre, juste pour le faire sentir bien, parce que je veux son bien, bien plus que mon propre bien. Si on est deux à vouloir cela, les problèmes meurent dès qu'ils surgissent, et non seulement tout va bien, mais ça va de mieux en mieux.

Un jour, pendant que j'étais dans le bureau avec Margie pour examiner certains comptes, et que Ken était au travail dans le magasin informatique, notre ordinateur se bloqua. J'ai essayé de l'éteindre et de le rallumer, pour le réinitialiser, mais il semblait qu'il n'y avait rien à faire.

"Ah, s'il y avait monsieur Fong ici..." s'exclama Margie à un moment donné.

"Je peux essayer de lui téléphoner au travail ; peut-être qu'il peut nous dire ce que nous devons faire..." je lui dis et je pris le téléphone. Mais, malheureusement, Ken était chez un client.

"Peu importe, quand ce soir il revient à la maison, vous le lui ferez voir." dit Margie. "Heureusement, on n'est a pas pressé, nous pouvons continuer ce travail demain."

"Oui, vous avez raison. Que pouvons-nous faire, alors, maintenant ?" je lui demandai.

"Rien de spécial, monsieur Villa. C'est une chance que vous pouvez compter sur monsieur Fong..." me dit la femme.

"Oui, il est vrai." je lui ai répondu sans penser à un double sens dans les mots de la femme.

Mais Margie continua : "Monsieur Melling aussi était une personne comme il faut, ce fut une mauvaise perte pour vous. Mais monsieur Fong, permettez-moi de le dire, est vraiment une personne merveilleuse. Depuis qu'il est venu vivre avec vous, monsieur Villa, vous êtes... épanoui. Vous semblez presque rajeuni... Il est très agréable de vous voir ensemble..."

Je la regardai un peu intrigué et je me demandai à quel point elle avait compris la vraie nature de notre relation. "Oui," je lui ai dit, "je suis très bien avec lui."

"On le voit. Vous êtes vraiment un beau couple..."

J'ai probablement dû avoir l'air un peu gêné parce que Margie sourit et ajouta : "Excusez-moi, monsieur Villa, peut-être je n'aurais pas du m'exprimer ainsi... Mais croyez-moi, je suis sincère quand je dis que vous semblez un beau couple. C'est dommage que vous ne pouvez pas vivre votre relation à la lumière du soleil, pour ainsi dire."

"Est-ce si évident ?" lui ai-je alors demandé.

"Eh bien, monsieur Villa... vous portez même la même bague à l'annulaire gauche comme un couple marié. Mais à part ça, ça suffit juste voir comment vous vous regardez, pour comprendre... Mon fils, par contre, deux ans seulement après son mariage, il a déjà divorcé, puis de nouveau marié et divorcé à nouveau après seulement un an, et il semble que maintenant il veuille se mettre avec une autre fille..."

Je l'écoutais sans savoir quoi lui dire. Bien qu'elle semblait accepter sans problème ma relation avec Ken, qu'elle avait évidemment parfaitement comprise, je ne savais pas encore où elle voulait arriver.

"Excusez-moi, monsieur Villa, peut-être que vous êtes en train de penser que je suis juste curieuse... que ce sont des affaires qui ne me regardent pas... Mais ça fait depuis un certain temps que je ressentais le besoin de vous dire que je suis heureuse pour vous et monsieur Fong. Que je vous admire, que je vous estime. Vous voyez, avant de vous voir avec monsieur Melling, d'abord, puis avec monsieur Fong, maintenant, j'avais un certain préjugé envers... envers un certain type de relation... Mais, maintenant, j'ai complètement changé d'avis. Si je pense aux relations ratées de mon fils et d'autre part aux vôtres, monsieur Villa, maintenant je pense que je préférerais que mon fils soit comme vous, mais qu'il ait su maintenir une bonne relation, plutôt que comme il est, mais avec l'incapacité d'avoir une bonne relation."

"Mais pour avoir une bonne relation... il faut être deux. Peut-être que votre fils, Margie, a été seulement malchanceux, qu'il n'a pas trouvé les bonnes personnes..."

"Non, monsieur Villa, le fait est que mon fils, bien que j'ai essayé de l'élever d'une manière saine... est trop égoïste pour maintenir une bonne relation. Peut-être que c'est aussi ma faute... et celle de mon mari... que nous n'avons pas su donner un bon exemple à mon garçon quand il était enfant, avant que mon mari meure. Peut-être que vous et monsieur Fong vous auriez été pour lui un meilleur exemple que ce que nous avons été mon mari et moi... Voilà ce que je voulais vous dire. En tout ce temps... je n'ai jamais entendu monsieur Fong et vous vous disputer... mon mari et moi, cependant, on se disputait, même trop souvent... Nous n'avons pas été un bon exemple pour mon fils."

"Vous m'avez toujours semblé une personne excellente, Margie..." lui dis-je alors.

"On essaye de l'être, mais... Vous voyez, je me demande parfois pourquoi on ne nous enseigne jamais à être de bons parents et encore moins un bon couple. Il nous faut toujours improviser. Et malheureusement, quand on comprend qu'on s'est trompé, il est souvent trop tard. Mais je pense aussi que si personne n'a jamais enseigné à mon mari et à moi comment être un bon couple... on vous l'a beaucoup moins enseigné à vous et à monsieur Fong comment l'être, et pourtant il me semble que vous deux soyez en train d'y réussir très bien."

"Même parmi les couples comme nous il y en a beaucoup, cependant, qui ne réussissent pas à rester ensemble. Le problème, selon moi, est que personne ne nous apprend jamais ce qui signifie aimer, aimer vraiment. L'amour n'est pas une chose romantique, il n'est pas comme nous le lisons dans les romans à l'eau de rose... Au moins, il n'y a pas que ça."


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© Matt & Andrej Koymasky, 2019