Michel le mena dans sa chambre à coucher. Il comprenait l'incertitude du garçon, l'hésitation, la peur, même s'il n'en avait pas eu. Mais c'était un jeune homme sensible et généreux. Et Marcello lui plaisait et l'attendrissait en même temps. Par conséquent il voulait que Marcello se sente à son aise.
"Tu préfères que j'éteigne la lumière avant de nous déshabiller ?" lui demanda-t-il.
"Oui..." dit Marcello. "Ça te dérange ?"
"Non, pas du tout." répondit l'autre, et il éteignit la lumière. "De la fenêtre vient un peu de lumière... tu veux que je baisse aussi les stores ?"
"Non, ça va..." concéda le garçon.
Il pouvait à peine voir la forme indistincte de l'autre. Il vit qu'il commençait à se déshabiller, donc il commença lui aussi à s'enlever ses vêtements. Il hésita quand il se retrouva avec seulement son slip. Il leva les yeux vers Michel et vit qu'il était en train de se l'enlever. Puis il le vit se coucher sur le lit. Il ne réussissait pas à distinguer les détails du corps, rien que la silhouette sombre contre les draps blancs.
"Tu viens ?" demanda Michel en tendant un bras vers lui.
Marcello prit la main de l'autre qui le tira sur le lit avec gentillesse. Il s'étendit à côté de l'autre et leur corps s'effleurèrent. Marcello se sentit le corps en feu.
"Que dois-je faire ?" demanda-t-il à voix basse.
"Rien ... Laisse-moi faire cette première fois. Bon, je veux dire, tu fais ce que tu sens. Ne te fais pas de problème, Marcello."
"D'accord. Merci."
Michael sourit dans l'obscurité pour ce «merci». Il pensa que ce garçon était tendre. Il se sentait excité à l'idée d'être le premier de Marcello. Il se tourna sur le côté et commença à caresser la poitrine de l'autre, avec des gestes légers et de plus en plus amples. Il comprenait que le garçon devait s'habituer à être touché si intimement.
Il pouvait le sentir trembler et comprit qu'il était tendu, mais le tremblement était en train de s'atténuer, le garçon se détendait lentement. Sa main se déplaçait maintenant sur tout le torse de l'autre. L'avant-bras effleura le membre en érection de Marcello. Le fait qu'il l'avait déjà dur était bien, c'était bon signe.
Alors, en glissant légèrement vers l'avant il lui fit sentir son érection contre la hanche, mais sans pousser. Puis, en se soulevant sur un coude, il tenta de déchiffrer l'expression du garçon. Il ne pouvait voir que le blanc de ses yeux, mais ça suffisait pour se rendre compte que Marcello le regardait.
"Tu vas bien ?" demanda-t-il à voix basse.
"Oui... c'est... ça me plaît... jusqu'ici."
"Si je fais quelque chose qui ne te plaît pas, il suffit que tu me dises non. D'accord ?"
"Oui..."
Michel se pencha sur lui et avec les lèvres toucha celles de l'autre, puis les déplaça sur le visage du garçon, qui ferma les yeux. Michel effleura avec la main le membre de Marcello et le sentit palpiter. Il lui posa de nouveau les lèvres sur les siennes et avec la pointe de sa langue, il les lui fit entrouvrir. Avec une main il lui encercla le membre dur. Marcello laissa échapper un léger gémissement, il desserra la bouche et il y accepta dedans la langue de l'autre.
Michel alors se retourna sur lui, le couvrant en partie seulement, il passa un bras sous lui et le tira un peu à soi. En outre, il lui mit aussi une jambe en travers sur les siennes, et le membre de Michael frotta léger et chaud contre l'aine du garçon.
Pour la première fois Marcello bougea : son bras entoura la taille de l'autre et tout en le tirant plus contre lui, sa main caressa le dos de Michel. Le baiser devint plus intime. La main de Michel doigta le membre du garçon agréablement, et celui-ci frissonna : ce n'étaient plus des frissons de crainte, mais de plaisir.
Encouragé, Michel devint un peu plus hardi, s'étendit entièrement sur l'autre et se frotta contre lui avec son corps tout entier, se soutenant sur ses bras et les genoux pour ne pas lui peser dessus. Maintenant, les deux mains de Marcello se déplaçaient légères sur le dos et les fesses de l'autre.
"Tu me plais..." murmura Michel.
"Je ne suis pas... nul ?" demanda le garçon avec une toute petite voix.
"Non, pas du tout. Mais à toi, ça te plaît ?"
"De plus en plus... oui, ça me plaît..."
"Bon. À moi aussi."
Lentement, en le caressant, en l'embrassant sur tout le corps, et en le palpant sur les points les plus érogènes, il descendit avec ses lèvres toucher le membre dur du garçon, qui sursauta à ce contact. Puis Michel serra les lèvres autour du gland de Marcello, le taquinant avec le bout de la langue.
"Non..." gémit Marcello.
Michel se releva tout de suite : "Ça te dérange ? Ça ne te plaît pas ?"
"Oui, ça me plaît... c'est juste que... c'est trop bon..."
Michel alors recommença à se consacrer avec la bouche au membre de l'autre. Mais quand il le fit glisser tout dans sa bouche, en le remuant contre la langue, Marcello tressaillit à nouveau, se tendit tout et déchargea avec des jets vigoureux dans l'autre, gémissant avec force et tremblant violemment.
Michel avala tout, il suça jusqu'à ce que soudain Marcello se détende haletant bruyamment. Michel se releva lentement et il caressa tout le corps du garçon. Quand il le sentit de nouveau détendu, il demanda : "Tout va bien, Marcello ?"
"Oui..."
"Cela t'a plu, alors ?"
"Trop... mais tu... Je ne pouvais pas m'arrêter, je suis désolé..."
"Non, tu ne dois pas être désolé. J'ai aimé..."
"Aimé ?"
"Bien sûr, sinon je m'enlevais, non ?"
"Je n'y avais pas pensé. Je craignais que tu sois en colère..."
"Mais non !" dit-il, en lui caressant une joue.
"Mais tu n'es pas venu... Tu veux que... je dois maintenant te sucer ?"
"Non, sauf si tu le veux. Tu le feras si et quand tu veux. Tu reviendras encore chez moi, ici ?"
"Tu le veux vraiment ?"
"Bien sûr. Pas toi ?"
"Oui... Que dois-je faire maintenant ?"
"Si tu veux, on reste encore un peu ainsi... sinon, nous nous habillons, comme tu préfères."
"Encore un peu alors... d'accord ?"
"Bien sûr."
"Mais tu n'as pas joui. Veux-tu que je te branle ?"
"Si tu en as envie..."
"Oui."
"Et en attendant, ça te va si je t'embrasse de nouveau ?"
"Oui..."
Marcello rentra chez lui heureux, ahuri, émoustillé, étourdi, ivre. Oui, il était pédé, maintenant il le savait. C'était agréable d'être pédé... pourvu que personne ne le sût. Il reviendrait chez Michel... et il apprendrait comment faire tout, absolument tout. Il avait eu du pot de rencontrer Michel.
Il s'endormit serein, satisfait, en se disant de nouveau que ce n'était pas mal du tout d'être pédale, et qu'il devait le dire à Giuliano que maintenant il était sûr de l'être lui aussi...
Ils se rencontrèrent à plusieurs reprises avec Michel et peu à peu il apprit à tout faire, comme il l'avait espéré, sous la patiente guidance de son nouvel ami. Il en parla aussi avec Giuliano, avec qui il était devenu un ami proche, maintenant qu'ils pouvaient se confier l'un à l'autre, même sur cet aspect de leur vie.
Grâce à son ami d'école aussi, en cachette des siens, il lut quelques livres sur le sujet gay, autant des essais que des histoires. Il apprit également à dire «gay» au lieu de «pédé». Non qu'il y eut une réelle différence, sauf que «pédé» était un terme utilisé toujours et par tous avec mépris.
En plus de Michel, pendant cette période, il n'eut aucune autre rencontre. Il ne revint jamais dans ce cinéma, il n'aimait pas cette façon de faire du sexe avec un inconnu dans l'obscurité du cinéma et encore moins l'idée de le faire dans les toilettes.
Quand Marcello termina ses études et obtint le diplôme du lycée, il décida d'aller faire son service militaire dans la Marine. Là il eut de nouvelles aventures, tant qu'avec un des autres soldats que, quand il était en congé dans un port, avec d'autres, attirés par l'uniforme de matelot et par son charme.
Il savait que les deux ou trois amis avec qui il s'amusait à bord, quand ils avaient des aventures à terre, se faisaient payer par ceux avec qui ils allaient. Marcello, bien que parfois il acceptât un cadeau, n'avait jamais voulu se faire payer, pour deux raisons : L'une était qu'il lui semblait presque s'avilir à se «vendre» ; il aimait avoir du plaisir et voulait juste aller avec qui l'attirait. L'autre était que, après tout il n'avait pas besoin d'argent, sa famille lui envoyait assez pour ses menues dépenses.
Il avait encore une année de service à faire dans la marine. Il était en permission à Gênes. Il avait entendu dire par un des camarades d'armes avec lesquels il s'amusait, originaire de Gênes, qu'il y avait une discothèque où les gays peuvent se rencontrer sans trop de peine et même danser entre eux.
Etant allés à la maison d'un ami, ils se mirent en civil : il était en effet interdit d'aller dans une boîte de ce genre en uniforme. Avec lui, il alla danser. Il vit qu'il y avait aussi des femmes, et son ami lui expliqua qu'elles étaient lesbiennes et il remarqua qu'en effet les couples qui dansaient étaient presque toutes constitués de deux hommes ou de deux femmes.
Il dansa un peu avec son ami, puis celui-ci lui dit que peut-être il avait trouvé un mec qui l'intéressait et lui donna rendez-vous pour plus tard, pour rentrer ensemble à la maison. Marcello était assis à une petite table, regardant autour, en pensant qu'il aurait aimé avoir une aventure comme son compagnon.
En lui-même, il donnait une note à chacun, en fonction de ce qu'il le trouvait sexy, comment il souriait, et ainsi de suite. Il donna peu d'insuffisances, nombreux étaient sur les six sur dix, le vote le plus haut qu'il avait donné était un huit sur dix : un garçon assez canon, mais il semblait être lié avec un autre gars qui, à son avis, aurait mérité un cinq sur dix tout juste...
Il était en train de s'amuser avec ce jeu mental, quand une voix demanda : "Puis-je m'asseoir ici avec vous ?"
Il leva les yeux : c'était un homme dans la quarantaine, bien fait, bien habillé, avec un visage pas très beau mais bien sympathique et un sourire agréable, à mi-chemin entre le timide et séduisant...
"Oui, s'il vous plaît..." dit-il.
L'homme posa son verre sur la table basse et s'assit à côté de lui.
"Il y a beaucoup de monde... vous êtes d'ici, aussi ?" demanda l'homme.
"Non, je suis un matelot en permission. Après-demain on doit s'embarquer à nouveau."
"Ah, intéressant. On dit que les marins... le font habituellement entre eux..."
"Moins que ce qu'on dit... mais ça arrive. Êtes-vous étranger ?"
"Oui. Ça se sent encore beaucoup, n'est-ce pas ? Je suis roumain."
"Non, vous parlez très bien l'italien, vous n'avez qu'un très léger accent... mais agréable. Vous êtes en vacances ?"
"Non, je suis ici pour un congrès."
"Un congrès? De quel genre ?"
"Professeurs universitaires étrangers qui enseignent ici en Italie."
"Alors vous êtes professeur d'université."
"Oui, j'enseigne la langue et la littérature roumaine. Je suis en Italie depuis cinq ans. Très beau pays, le vôtre. Et surtout, ici vous n'avez pas une dictature comme par contre, nous avons."
"Vous êtes ici avec votre famille ?"
"Non, je me suis enfui de Roumanie tout seul. J'ai obtenu l'asile politique. Je vis toujours seul. Vous avez un petit ami ?"
"Non."
"Vous êtes un beau garçon, très beau. Êtes-vous libre ce soir ?"
"Je dois rencontrer mon ami, plus tard... je dors chez lui. Nous sommes sur le même bateau, lui et moi."
"J'aimerais pouvoir passer la nuit avec vous... vous ne pourriez pas dire à votre ami que... vous pourriez vous revoir demain matin ?"
Marcello le regarda : dans son jeu il aurait donné à l'homme un huit sur dix... Pourquoi pas ? Il aurait volontiers passé la nuit avec lui...
"Mais... où ?"
"J'ai une chambre dans un hôtel. Il n'y a pas de problèmes, donc."
"Je vais voir si mon ami est toujours là. Si je peux l'avertir... je peux rester avec vous cette nuit."
"Merci. Je vais attendre ici, alors."
"Oui."
Marcello se leva et tourna la boîte. Il pensait que son ami était déjà parti et il était désolé, car il se sentait heureux de passer la nuit avec cet homme. Il était sur le point de revenir en arrière pour lui dire qu'il ne pouvait pas avertir son ami, quand il le vit assis sur un petit fauteuil dans un coin sombre, enlacé avec un gars, qui s'embrassaient et se touchaient de manière, à vrai dire, intime...
D'une part, il avait un peu honte de les déranger, de l'autre il voulait l'avertir qu'il avait trouvé quelqu'un. Il resta un peu indécis à les regarder : il n'aurait jamais eu le courage de se peloter ainsi devant tous... Puis son ami leva les yeux et le vit. Il lui sourit et cligna l'œil. Marcello lui fit signe de venir.
L'ami dit quelque chose au mec avec qui il était, qui regarda Marcello et sourit : putain, celui là était un «dix sur dix», pensa Marcello avec un léger sentiment de jalousie. L'ami se leva et le rejoignit.
"Qu'y a-t-il ?" demanda-t-il gaiement.
"Magnifique, celui avec qui tu..."
"Oui, et il veut me ramener chez lui... Seulement toi, comment peux-tu ensuite rentrer chez moi ?"
"Moi aussi j'en ai trouvé un... nous pouvons nous retrouver demain matin... environ à dix heures. Qu'en dis-tu ?"
"Super. Oui, demain matin à dix heures, je t'attends chez moi."
"Il est vraiment très beau, le tien..."
"Il est acteur de feuilletons, vingt-six ans et a un truc très respectable entre ses jambes. Il est chaud comme peu de mecs... Donc d'accord, très bien, demain matin à dix heures chez moi. Meilleurs vœux avec ta conquête, Marcello."
Il revint à sa table.
"Alors ?" lui demanda l'homme.
"J'ai dit à mon ami que je rentre chez lui demain matin vers dix heures... Ça vous va ?"
"Très bien. Allons-nous directement à mon hôtel, ou voulez-vous que nous restions ici encore un peu ?"
"Comme vous voulez..."
"Pourquoi ne nous tutoyons-nous pas ? Mon nom est Gheorghe Kobaske. Giorgio en italien."
"Gheorghe est beau. Mon nom est Marcello Bernardini."
"Enchanté, Marcello." dit l'homme, en lui tendant la main avec un sourire agréable.
C'était une belle poignée de main, mâle, chaude, qui lui envoya des frissons par tout le corps.
"Je n'aurait pas deviné que tu es professeur d'université..." dit Marcello.
"Pourquoi ? Comment sont les professeurs d'université ?" demanda l'homme en souriant.
"Je ne sais pas..." dit le garçon, se sentant stupide, "Peut-être... plus... formels. Et peut-être plus vieux..."
"Eh bien, peut-être que quand j'enseigne... je suis plus formel." admit l'homme souriant à nouveau. "Et j'ai quarante ans, je ne suis plus un garçon. Quel âge as-tu ? Vingt ?"
"Dix-neuf."
Quand il souriait, Gheorghe pourrait aussi mériter un neuf... pensa le garçon. L'homme était très heureux d'avoir rencontré le jeune matelot : il avait un visage propre, un sourire timide et frais, des yeux intelligents...
"On y va, alors ?" demanda l'homme.
"Oui. Il est loin, ton hôtel ?"
"Nous prenons un taxi. Il n'est pas très loin, je crois un peu plus d'une demi-heure à pieds."
Ils sortirent. Non loin de là il y avait une gare de taxis, mais il n'y avait pas de taxi en attente.
"Que faisons-nous, on attend ou on y va à pied ?"
"Eh bien... nous allons à pied. Une demi-heure c'est pas beaucoup."
Ils marchaient. Marcello lui demanda : "Comment on dit Marcello, en roumain ?"
"Marcel. Presque pareil."
"Tu avais un garçon, en Roumanie ?"
"Oui... Ils ont découvert qu'il était gay et ils l'ont mis en prison. Il n'a rien dit sur moi... Mais j'ai décidé de quitter la Roumanie..."
"Tu ne sais plus rien de lui ?"
"Non, malheureusement. J'ai entendu dire qu'ils l'ont envoyé aux travaux forcés... quelqu'un a dit qu'ils l'ont envoyé en Russie..."
"C'est triste..."
"Oui. Toutes les dictatures, qu'elles soient de droite ou de gauche, nous persécutent nous gays."
"Il était... beau ? Vous étiez ensemble depuis longtemps ?"
"Pour moi, il était beau, peut-être parce que j'en étais amoureux. Nous nous sommes rencontrés en première année à l'université et nous nous sommes mis ensemble quand nous étions en troisième année."
"Vous viviez ensemble ?"
"Non, ce n'était pas possible. Nous étions tous les deux en famille, à Bucarest, nous n'aurions eu aucun prétexte pour aller vivre ensemble, les maisons de nos familles avaient assez de chambres. Et les appartements sont très chers, à Bucarest. Ce n'était pas facile de nous voir, de faire l'amour, mais tant bien que mal on y réussissait... "
"Mais comment ont-ils découvert qu'il était gay ?"
"D'abord, ils ont découvert qu'il était anti-communiste, puis, quand ils ont fouillé sa maison, ils ont aussi trouvé des documents qui ont fait comprendre à la police secrète qu'il était aussi gay. Par chance, ils n'ont pas pu remonter à moi."
Ils arrivèrent à l'hôtel et montèrent jusqu'à la chambre de Gheorghe.
L'homme enfin le prit entre ses bras et l'embrassa. Il embrassait bien et Marcello se sentit excité de nouveau, immédiatement. Gheorghe le porta sur le lit, toujours vêtu, se coucha sur lui et recommença à l'embrasser. Ils se déshabillèrent l'un l'autre peu à peu. À l'homme ce garçon chaleureux et plein de désir, plaisait vraiment. Bien que pas du tout effronté, il était très chaud et répondait immédiatement à ses attentions, avec une passion croissante.
Après de longs préliminaires, le garçon s'offrit en posant ses jambes sur sa poitrine. Lorsque Gheorghe entra en lui, le garçon laissa échapper un long gémissement de plaisir, se poussant contre lui et en le tirant à soi. L'homme lui fit écarter les jambes, appuya sa poitrine contre celle du garçon et l'embrassa dans la bouche tout en déplaçant son bassin dans un court, lent mais vigoureux va-et-vient.
Quand leurs yeux se rencontraient, le garçon lui souriait heureux. Gheorghe était de plus en plus heureux d'avoir rencontré le jeune matelot, de l'avoir avec lui. Marcello lui avait mis les mains sur ses fesses et le tirait à lui à chaque poussée que l'homme lui donnait dedans.
Quand Gheorghe eut atteint son plaisir dans le garçon, ils s'étendirent sur leurs côtés, à moitié embrassés, pour se relaxer un peu.
"Je suis heureux de t'avoir ici..." dit l'homme.
"Moi aussi. Et de ne pas avoir à tout faire à la hâte."
Ils s'embrassèrent et bavardèrent un peu.
"Dommage que tu doives embarquer à nouveau, et que je doive bientôt retourner à mon travail. J'aurais aimé te rencontrer à nouveau..."
Le garçon caressa sa poitrine légèrement velue : "Tu as un beau corps. Tu vas à la gym ?"
"Non, je fais quelques sports. Tennis et natation surtout, juste pour me garder en forme." répondit l'homme. Il lui caressa ses génitaux encore turgides. "Tu as envie de me prendre, maintenant ?" lui demanda-t-il.
"Oui... volontiers... si tu aimes."
"Bien sûr. Viens sur moi, viens..." lui dit Gheorghe.
Ils ont recommencé à faire l'amour. L'homme l'accueillit en lui avec un large sourire et son visage avait une expression bienheureuse au moins autant que quand il avait pris le garçon. Alors que Marcello s'agitait sur lui avec un calme vigoureux, Gheorghe lui caressait le dos et le cou.
L'homme regrettait que le garçon n'habite pas dans sa propre ville. Il voulait le rencontrer de nouveau: il était si doux et si chaud, désinhibé mais tendre. Dommage qu'il ne soit sans doute qu'une aventure...
Aussi la manière avec laquelle avant le garçon s'était laissé prendre par lui et maintenant le prenait, ça lui plaisait beaucoup. Par expérience, il était rare qu'un partenaire fût tout aussi heureux de faire l'amour dans les deux sens. En Roumanie seulement avec son amant, il avait eu ce type de relation totalement égale.
Lorsque Marcello aussi eut atteint un plaisir agréable en lui, ils s'étendirent de nouveau, s'enlacèrent, pour se relaxer après l'orgasme. Ils causèrent encore un peu, jusqu'à ce que le garçon s'endorme entre les bras de l'homme, recroquevillé contre lui, la tête appuyée sur le bras de Gheorghe, leurs membres entrelacés.
L'homme s'endormit aussi, sentant une grande douceur, qu'il ne sentait plus depuis des années. La plupart des garçons avec lesquels il avait fait l'amour depuis qu'il vivait en Italie, une fois atteint l'orgasme semblaient pressés de se rhabiller, de s'en aller. Il sentit que Marcello était différent des autres.
Le lendemain matin, Gheorghe se réveilla avant. Il réveilla le jeune, agréable compagnon de cette nuit en le caressant et l'embrassant. Quand Marcello ouvrit les yeux il lui sourit.
"Nous allons prendre une douche, puis nous irons en bas ensemble pour le petit déjeuner ?" proposa l'homme.
"Quelle heure est-il ?" demanda le garçon lui frottant légèrement un mamelon.
"Huit heures. Nous pouvons tout faire calmement, avant que tu retournes à la maison de ton ami et que je doive aller aux rencontres du congrès. C'est ici dans l'hôtel, donc il n'y a pas de problème pour moi."
"Ils ne trouveront pas étrange que je descende avec toi pour le petit déjeuner ?"
"Je ne crois pas. Et je ne m'en soucie absolument pas. Allons prendre une douche maintenant?"
Ils y allèrent ensemble. Ils se lavèrent l'un l'autre et ils s'excitèrent. Ils firent l'amour de nouveau, étendus dans la vasque l'un sur l'autre, tête-bêche, et ils atteignirent un nouvel orgasme réunis en un agréable soixante-neuf.
Ils se rhabillèrent, en se souriant satisfaits. Puis ils descendirent pour le petit déjeuner ensemble dans le restaurant de l'hôtel. Là Gheorghe voulut échanger les adresses avec Marcello.
"On peut peut-être s'écrire, de temps en temps... et peut-être qu'un jour on pourra nous rencontrer de nouveau."
"Nous habitons à plus de six cents kilomètres l'un de l'autre. Ce sera dur..." dit Marcello, mais il empocha le feuillet avec l'adresse et les numéros de téléphone de Gheorghe, soit à la maison, soit à l'université. Ce sera toujours, de toute façon, un agréable souvenir.
Marcello avait donné à l'homme tant son adresse au cours du service militaire que celle de la maison. Mais il pensait qu'ils ne se reverraient plus, ni ne s'écriraient... Ce serait juste un souvenir agréable qui progressivement disparaîtrait.
Lorsque Marcello retourna à la maison de son ami, les deux garçons se racontèrent leurs aventures de la nuit, même dans les détails : ils n'avaient pas de secrets entre eux. L'ami lui montra une photo que son acteur lui avait donnée: il était vêtu seulement d'un maillot de bain très serré, et il était canon.
"Il vit à Gênes. Alors, quand je termine le service militaire, nous réussirons à nous voir de nouveau."
"Il te plaît tant que ça ?"
"Putain ! Beaucoup trop ! Et il dit qu'il aimerait se mettre avec moi. Il dit qu'il veut faire les choses sérieusement..."
"Et toi?"
"Moi aussi, je crois, oui, ça me plairait. Bien sûr, on devra se connaître mieux, mais j'aimerais vraiment. Et ton professeur ?"
"Bah, que veux-tu... à moi aussi ça m'a plu, mais... Outre que nous habitons si loin... et puis il a deux fois mon âge... ç'a été une aventure agréable. Rien de plus. Et puis un professeur d'université, et moi je ne dispose que d'un diplôme d'études secondaires, et je n'ai jamais vraiment aimé les livres... non, nous sommes trop différents."
"Mais tu me disais qu'il faisait bien l'amour, non ?"
"Si, ça oui. Mais je n'ai aucune intention de me lier, pas encore. Et puis on vit si loin... Il vit tout seul, ton acteur ?"
"Oui. Il a un bel appartement. Pas de luxe, mais beau, bien meublé. Ce qui m'a amusé ce sont toutes les lettres qu'il reçoit de filles, même de femmes mariées, qui sont amoureuses de lui... Si seulement elles savaient qu'il est gay ! Pense combien de cœurs brisés !"
"Beau comme il est, pourquoi il n'a pas déjà un petit ami ?" lui demanda Marcello en regardant la photo.
"C'est ce que je lui ai demandé. Il dit qu'il en avait un, un garçon d'hôtel avec qui il a vécu pendant trois ans, jusqu'à ce que le mec soit tombé amoureux d'un touriste canadien et le suive jusqu'au Canada, le laissant du jour au lendemain. As-tu lu la dédicace qu'il m'a écrit derrière la photo ?"
Marcello la retourna et lut : «J'espère pouvoir bientôt commencer à vivre une romance avec toi, et pas seulement sur un magazine».
"Romantique..." commenta Marcello.
"Oui, si tu parles avec lui il est vraiment romantique... mais quand nous allons au lit, il baise comme un hérisson en chaleur ! Les deux choses, de toute façon, me plaisent." Dit l'ami avec un petit rire.
"Mais... en est-tu amoureux ?"
"Non, pas encore du moins. Mais je crois que nous serons bien ensemble. Et puis, si on n'essaie pas, on ne sait pas. Pour l'instant, nous avons décidé de nous mettre ensemble, quand j'aurai terminé mon service militaire."
"Mais tes parents ?" lui demanda Marcello.
"Au moment voulu, je leur dirai tout clair et net. Si tout va bien, pas de problème. Si les choses ne vont pas bien... pas de problème tout de même. En tout cas, je vais vivre chez lui, je me trouve un boulot et je mène la vie que je veux."
"Je n'aurai pas le courage de le dire aux miens..." commenta Marcello.
"Je crois que les miens ont déjà compris quelque chose. Ils ne m'ont jamais vu avec une fille. Je n'ai jamais reçu un appel ou une lettre d'une fille. Surtout ma mère, je pense qu'elle l'imagine. Je n'ai jamais parlé de mariage... et peut-être qu'elle pense que je suis avec toi, qui sait..."
"Vraiment ? Merde, c'est gênant..."
"Mais allez ! À part que nous ne dormons pas dans la même chambre, tu ne vois pas comment ils te traitent tranquilles et sereins ? Peut-être qu'ils pensent seulement que tu es un compagnon du service militaire, peut-être qu'ils ne pensent rien de toi et moi. De toute façon, tant qu'ils ne me font pas de problèmes, je ne m'en soucie pas."