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histore originale par Andrej Koymasky


DEUX FOIS ETRANGERS CHAPITRE 6
UNE COLLISION INATTENDUE

Au cours de la terminale, maintenant tous deux étaient âgés de dix-huit ans, l'amitié entre Itzhak et Elias est devenue encore plus étroite, surtout après que Itzhak soit venu à la défense de Elias. Avec l'approfondissement de leur amitié, l'attirance mutuelle non seulement augmenta, mais sans qu'ils s'en rendent compte, les deux garçons ont graduellement commencé à tomber amoureux l'un de l'autre.

Pourtant, malgré leur amitié, aucun d'eux n'eut le courage de révéler ce qu'il éprouvait pour l'autre, et encore moins l'attraction physique qui devenait de plus en plus forte. Bien que, avec l'approfondissement de l'amitié, ils se dévoilaient de plus en plus l'un à l'autre, en même temps ils évitaient soigneusement tout ce qui pourrait ouvrir une fissure au sujet de leur sexualité, de leur désir, de l'amour qu'ils sentaient devenir de plus en plus fort dans leur cœur.

Tous deux étaient résignés à vivre un amour secret, " platonique " , même s'ils estimaient que ce n'était, après tout, qu'une " castration " psychologique. Mais les deux, Itzhak et Elias, avaient peur de perdre complètement l'autre, s'ils avaient succombé à la tentation d'ouvrir cette porte particulière.

Comme conséquence, réalisant que germait en lui la douce graine de l'amour, chacun d'eux ralentit progressivement, jusqu'à complète cessation tous rapports sexuels avec d'autres hommes, toutes aventures. En fait, tout en eux, du corps, du cœur, à l'esprit, à l'imagination, tout était tendu de plus en plus fortement et exclusivement, vers l'autre.

Personne ne remarqua, ne soupçonnât, n'imagina ce qui croissait en eux et qui devenait de plus en plus fort : ni la famille, ni les copains, ni les amis, ni même eux deux bien sûr.

Ils n'ont pas arrêté d'aller avec des amis, de temps à autre, à la discothèque: les deux aimaient danser, pour libérer leur énergie et se déchainer sur la piste de danse. Mais puisque le groupe de leurs amis gays était différent, ils allaient à des clubs différents, donc ils ne s'étaient jamais rencontré.

Un soir, qu'Elias se trouvait au centre ville avec son groupe d'amis gays, l'un d'eux dit: " Savez-vous qu'ils ont ouvert un nouveau club gay dans une rue latérale de la Via Po. On dit qu'il est beau, grand, et qu'il y a un excellent DJ qui a travaillé pour MTV. Que diriez-vous si nous y allions ? "

" Je me demande combien ça va coûter ... " opposa Elias.

" Rien, rien du tout : ce mois-ci l'entrée est gratuite, on ne paye que pour les boissons. " dit le garçon.

Ils y allèrent. L'endroit était vraiment sympa, bonne musique, et il était bondé avec des gens de tous les âges, même si les jeunes étaient près des deux tiers des membres présents. Bien qu'il soit bondé, il y avait de la place, la piste était super, des chaises et des petites tables étaient dans la pénombre et formaient les îlots en forme de C qui assuraient aux groupes d'amis un peu d'intimité.

Ils explorèrent l'établissement. Il y avait deux bars, l'un à côté de la piste, et l'autre à l'étage supérieur, où il y avait aussi une salle avec des petites tables, où la musique arrivait claire, mais en sourdine et où on pouvait parler sans éprouver le besoin de crier. À l'étage il y avait deux pièces obscures, une presque carrée, avec un pilier au milieu et faisant le tour un banc continu, interrompu seulement par la porte, fermée par un lourd rideau sombre. Mais l'autre ressemblait à un grand couloir en forme de L, divisé par une série de tentures qui pendaient du plafond, formant une sorte de labyrinthe. Dans les deux salles le seul éclairage été fait avec une série de lampes de Wood, c'est à dire de " lumière noire ", ce qui faisait que les seuls objets visibles étaient ceux parfaitement blanc.

Elias et ses amis, une fois terminé le tour d'exploration, sont allés danser un peu. Puis Elias alla s'asseoir. Un des amis lui dit: " Écoute, si tu vas me chercher un verre, je t'en offre un. "

" Oui, merci. Que veux-tu ? "

" Un gin-fizz. Tiens, paye avec ça et rends-moi la monnaie. "

Elias alla au bar, il attendit son tour et commanda les consommations. Il paya, prit les deux verres et se tourna pour revenir vers ses amis. À ce moment-là, il entra en collision avec quelqu'un qui s'approchait du comptoir.

" Désolé ! " dit-il instinctivement, et il s'arrêta regardant l'autre, bouche bée: c'était Itzhak qui, à son tour, le regardait avec autant d'étonnement.

" Toi ? Ici ? " dit Itzhak. " Tu fais quoi ? "

" Eh bien ... ce que tu y fais, je pense. "

" Mais ... tu sais que c'est un disco gay, non ? "

" Bien sûr que je sais. C'est pourquoi je suis venu ici avec des amis. " a répondu Elias.

Aucun des deux, tout en se doutant que l'autre était gay aussi, n'eut cependant le courage de le dire ouvertement.

" Tu m'attends un instant ? Je donne son verre à mon pote, puis je reviens ici ... " dit Elias.

" Oui, très bien. En fait, non, je préfère attendre en haut, afin que nous puissions parler. "

" Très bien. " dit Elias.

Il porta le verre à son ami et lui a dit qu'il avait rencontré un autre ami qui l'attendait à l'étage. Avec son verre à la main, il monta. Itzhak n'était pas encore là. Elias s'assit pour voir l'escalier et attendit. En attendant que son ami monte, il décida d'avouer à Itzhak qu'il était amoureux de lui. Et il se mit à trembler.

Il le vit sortir de l'escalier. Il laissa son verre sur la table et se leva, pensant instinctivement qu'il serait plus facile de dire ce qu'il ressentait pour lui, debout devant lui. Itzhak s'approchait de lui presque lentement et Elias remarqua que son expression était inhabituellement grave, intense, pas tendue, mais pas détendue.

Itzhak posa son verre sur la table à côté de celui de son ami, se leva, et se trouva à lui faire face ... Alors il le prit dans ses bras et l'embrassa sur la bouche, forçant ses lèvres de sa langue pour l'ouvrir. Ce fut un long, chaud, intime, tendre baiser. Quand leurs lèvres se séparèrent, Itzhak murmura légèrement tremblant : " Je suis amoureux de toi ! "

Elias s'ouvrit en un sourire lumineux et en réponse l'embrassa. Puis il s'assit, encore à moitié serré dans ses bras. Ils se regardèrent dans les yeux, ne pouvant parler, non pas par manque de mots, mais parce que, au contraire, trop de mots étaient dans leur esprit, dans leur cœur, sur leurs lèvres.

Elias finalement murmura : " Dieu, comme je suis heureux ! "

" Je n'avais pas le courage de ... Ça fait un siècle que je voulais te le dire mais j'avais peur ... " dit Itzhak, balbutiant presque, visiblement ému.

" Moi aussi. Et si nous ne nous étions pas rencontrés ici, peut-être qu'on ne se le serait jamais dit... Je t'aime, et je te veux, Itzhak ! "

Ils se sont embrassés à nouveau, et puis caressés doucement entre les jambes, dans un geste d'intimité qui supprima toute barrière résiduelle.

" Et dire que quand on s'est vu pour la première fois il ya cinq ans, on ne se parlait même pas... " dit Itzhak. " Nous avons parcouru un long chemin, hein ? "

" Oui, Dieu merci. Qui aurait pensé il ya cinq ans, que nous étions même destinés à tomber amoureux ? Dieu, comme je suis heureux ! " dit Elias, ressentant une chaleur dans tout le corps.

" Veux-tu être mon ami ? " demanda Itzhak qui rougit légèrement.

" À condition que ... "

" Dis-moi ".

" Seulement si tu veux être mon ami ! " répondit-il gaiement.

Ils s'embrassèrent encore, se caressant sur le corps entier.

" Je veux faire l'amour avec toi ... maintenant ... " Elias dit d'un ton d'urgence et rêveur en même temps.

" Moi aussi ... mais là ... "

" J'ai vu qu'il y a une backroom ... "

" Et si il y en a d'autres ? " demanda Itzhak incertain.

" Ben, il suffit de pas y penser ... "

" Mais s'ils viennent nous déranger ? "

Elias dit, " Je le ferais même ici sur le fauteuil, si ce n'était pas un acte obscène en public ... Mais de l'autre côté, où on peut le faire ? T'as un endroit, toi ? "

" Non... Comment allons-nous faire ? Nous devrons toujours le faire dans une backroom ou le faire dans les buissons d'un parc ? Si seulement j'avais la voiture, on pourrait sortir de la ville, au moins tant qu'il fait beau ... "

" Nous allons trouver un moyen, Itzhak ".

" Peut-être que nous devrions chercher une mansarde ou quelque chose comme ça, non ? "

" T'as pas idée combien ils demandent pour donner à bail une petite mansarde vide ? J'ai entendu un de mes amis gays qui en a loué une ... Trois cents euro ... pour dix mètres carrés, pas de chauffage, la toilette commune dans le couloir, seulement un lavabo dans la chambre. Peut-on payer tout cela ? Surtout, qu'on doit payer d'avance et la caution ? Ensuite, il faut au moins un matelas, comment veux tu qu'on l'achète ? "

" Eh bien ... peut-être ... en faisant quelques sacrifices ... Ton père ne te donne pas de l'argent de poche pour tes dépenses ? "

" Oui, papa me donne 50€ par mois. Impossible de me donner plus. Et tes grands-parents ? "

" Le double, cent par mois. "

Elias eut un petit rire. Itzhak le regarda avec un sourire et demanda : " Qu'est-ce qui te fait rire ? "

" On vient juste de se déclarer et on a déjà envie de s'installer comme des jeunes mariés ! "

" Mais je veux faire l'amour avec toi ... sans problèmes ... la backroom ne m'attire pas du tout, c'est bon pour une aventure, une rencontre d'une nuit, ça ne convient pas vraiment pour faire l'amour... "

" Oui, tu as raison. Itzhak. Il en va de même pour moi .... On trouvera quelque chose. On dit que la nécessité est la mère de l'invention, non ? ... Et moi... J'ai besoin de toi. "

" Ton ami qui loue la petite mansarde, ne te la prêterait pas quelques fois ? "

" Je ne pense pas, car il y habite, sa famille vit loin d'ici. Et puis on n'est pas assez amis. "

" Il travaille ou il étudie ? "

" Il travaille, Il est serveur dans un bar. "

" Eh bien, pendant qu'il travaille, s'il nous prête son logement ... Tu peux essayer de lui demander, au pire il te dira non ... "

" Mais maintenant ... Je te veux maintenant ... " dit Elias, poussant sa main sous les vêtements pour lui caresser la poitrine et le ventre.

" Moi aussi, je te veux ... Je voudrais pouvoir faire quelque chose ... maintenant. Allons dans la backroom ? " proposa Itzhak, hésitant.

Oubliant leurs boissons sur la table, Elias se leva, prit la main de Itzhak et le conduisit dans la sombre pièce carrée qu'il avait exploré auparavant. Avec précaution, essayant de s'habituer à l'obscurité presque complète, Elias le conduisit dans la direction opposée à la porte, s'assis sur le banc continu et fit asseoir Itzhak à côté de lui.

Ils se prirent dans les bras et s'embrassèrent de nouveau, et leurs mains commencèrent fébrilement à déboutonner au moins partiellement les vêtements de l'autre pour finalement accéder au corps nu et l'explorer. Ils haletaient un peu à cause de l'intensité de l'émotion qui s'était emparée d'eux. Tous deux sentaient leur tête tourner, même s'ils n'avaient pas bu encore même pas une gorgée d'alcool ...

Bien qu'ils ne soient pas novices en expériences sexuelles, les deux garçons percevaient clairement que ce qui se passait entre eux était quelque chose de totalement nouveau et de très agréable, malgré l'endroit sombre où ils avaient dû s'isoler. Ils se sentaient euphoriques, heureux, chanceux ...

Après un certain temps leur excitation devint si forte qu'ils ont senti un feu qui brûlait en eux et les enveloppait en même temps, et tous deux ressentirent l'envie de fusionner complètement leurs corps. Elias, sans un mot, tira de sa poche de pantalon un étui de préservatif, l'ouvrit et couvrit le membre de son partenaire, lui faisant ainsi comprendre, sans parler, ce qu'il voulait de lui.

Mais leurs vêtements les gênaient et ils n'osaient pas se déshabiller complètement. Le banc était étroit et inconfortable ... de sorte que Elias se leva et s'offrit à son ami. " Prends-moi Itzhak, je veux être tout à toi ... " Il appuya ses mains contre le mur, et se recula contre son ami.

Itzhak le prit par la taille, s'appuya contre lui et poussa vers l'avant. Elias, lui, poussa en arrière, et leur corps se réunirent intimement. Ils commencèrent à bouger ensemble, goûtant leur première, si longuement attendue, rêvée union. Elias se sentait heureux, Itzhak était excité. Rapidement, tant était forte l'excitation, l'orgasme saisit Itzhak qui gicla dans la chaude et étroite gaine de chair du garçon qu'il aimait : dans sa tête fleurit comme un beau feu d'artifice qui se répercutant contre ses paupières closes, descendit comme une pluie de mille couleurs sur son corps frémissant.

" T'as un autre préservatif ? " demanda-t-il quand ils se séparèrent, après avoir embrassé à nouveau Elias.

" Oui. " Murmura Elias.

" Alors, c'est à toi de me prendre maintenant, mon amour. "

Elias savoura le dernier mot : dieu que c'est beau, doux, plus d'une caresse ... Il tendit le sachet à son ami : il voulait que ce soit lui qui lui mette le préservatif. Itzhak s'accroupit devant son ami et, avant de lui mettre la protection, le fit revenir à la pleine excitation en le travaillant pendant un certain temps avec les lèvres, la langue, la bouche ... Puis il se leva et s'offrit à son tour à son nouvel amant.

Lorsqu'ils sont sortis de la pièce sombre, où heureusement personne ne les avait dérangés, se tenant par la main, ils avaient tous deux le visage un peu rouge, les yeux pleins d'étoiles, un sourire idiot sur les lèvres, et ils étaient complètement ivres d'avoir goûté leur premier échange d'amour.

Ils descendirent, à moitié embrassés, profitant de l'intimité que seuls les amants savent comment créer et en jouir.

Un des amis de Itzhak arriva et les vit.

" Merde, Itzhak, on t'a cherché partout, tu avais disparu sans rien dire, nous avons pensé que tu étais parti ... " a-t-il commencé à dire agacé, c'est alors qu'ilremarqua le sourire idiot avec lequel les deux le regardaient. " Ah, bon, c'est pour ça que je ne trouvais pas, où vous étiez caché ? Tu ne me présentes pas ton ami ? "

" Lino, c'est Elias, mon petit ami ! " le garçon dit d'une voix douce.

" Ton petit ami ? Tu avais jamais dit que t'avais un petit ami ... "

" Je viens de l'avoir ... " dit Itzhak.

Lino s'assit presque en face d'eux et les regarda, puis dit, semblant un peu incertain : " Il ne vous semble pas vous précipiter un peu les gars ? Vous venez de vous rencontrer et ... "

" Non, on se connaît depuis cinq ans, mais aujourd'hui, nous avons eu la façon de nous dire ... tout. On est camarades de classe, voisins de banc ... " expliqua Elias. " Nous étions déjà amoureux, mais on l'avait jamais dit l'un à l'autre, on ne savait même pas être gays tous les deux, avant ce soir ... "

" Eh bien ... si c'est ainsi ... félicitations et plein de fils ! " dit Lino gaiement. " Mais tu n'es pas italien, non ? Comment tu t'appelles ? T'es marocain ? "

" Son nom est Elias et il n'est pas marocain, il est palestinien. " dit Itzhak d'une voix pleine de tendresse.

" Palestinien ? Mais toi, Itzhak, tu n'es pas Israélien ? Merde, vous avez déjà fait la paix, au moins vous deux ! Mais regarde-moi, les tourtereaux. Eh bien, je suis content pour vous. Il est très beau ton Elias, Itzhak. Félicitations, vraiment. Mais maintenant on descend, nous devons fêter ça avec les autres amis, d'accord ? "

Ils sont allés en bas tous les trois. Les amis d'Itzhak, mis au courant par Lino, les fêtèrent et leur posèrent plein de questions, intrigués par le couple improbable. Après un moment, ils ont été rejoints aussi par les amis d'Elias, qui à leur tour étaient à sa recherche, se demandant où il avait disparu.

Puis, quelqu'un a suggéré que le nouveau couple danse. Toute la bande envahit la piste, et les amis ont formé un cercle autour d'eux, afin qu'ils aient assez d'espace pour danser. Les autres gars sur la piste demandèrent qui étaient ces deux types qui dansaient dans le centre et l'ayant entendu, rejoignirent le cercle. Quelqu'un commença à claquer les mains au rythme ...

" Ça ressemble presque comme une fête de mariage, comment on fait dans notre pays ... " dit Itzhak en souriant radieusement à son nouvel amant.

" Oui, c'est vrai ... c'est notre mariage, mon bien-aimé ! " répondit Elias.

" Un baiser ! Un baiser ! " se mit à crier quelqu'un et bientôt tout le monde fit chorus.

Les deux garçons se prirent dans les bras et s'embrassèrent, alors que tous autour d'eux poussaient des cris de joie. D'autres ont voulu savoir ce qui se passait, la rumeur parvint aux oreilles du DJ qui, au-dessus de la musique, annonça : " Amis, un hourra pour nos amis Elie et Isaac, qui viennent de se marier ici, dans notre club ! Malheureusement je n'ai pas l'hymne de mariage parmi mes CD. Mais nous pouvons le leur chanter nous-mêmes, pas vrai les amis ? " et il entonna : " Ta rattata, ta rattata, ta rattatéro tatéro tata ... " et tout le club le rejoignit en un chœur retentissant.

Lorsque, hébétés et heureux, les deux garçons sont retournés s'asseoir, l'un de leurs amis a demandé en plaisantant : " Avez-vous décidé où aller pour votre lune de miel ? "

" Malheureusement, nous n'avons même pas d'endroit où faire l'amour sans problèmes ... " a déclaré Elias. " Pas question de lune de miel. "

" Ouais, le problème pour nous les jeunes, presque pour nous tous. " Dit un autre.

" Pourquoi ne cherchez-vous pas un studio, un loft, un endroit juste pour vous deux ? " demanda un troisième.

" Oui, nous y pensions, mais à nous deux on ne peut pas rassembler assez d'argent. Nous sommes étudiants tous les deux. " dit Itzhak : " Et chez moi ou chez lui, il ya toujours quelqu'un à la maison ... "

" Oui, et puis je parie que leurs familles sont comme les Montaigu et les Capulet ... " dit un autre. " En dehors de cela, je parie que si ils découvrent que vous êtes gay ils vont vous jeter hors de la maison. "

" Non, mon père ne me chasserait pas hors de la maison , a déclaré un autre des garçons, " il me tuerait avec un bâton ! "

" Moi, ma famille, je leur ai dit que je suis gay et ils n'ont pas remué un sourcil : pourtant je n'ose pas ramener un mec à la maison et je ne parle plus de ça à la maison. La technique parfaite des autruches. "

" Oui, la technique parfaite des étrons, plutôt. " Rigola un autre. " Je ne cherche même pas à le dire à mes parents, parce que je sais ce qu'ils pensent. Lorsque à la télé on voit quelque chose qui nous concerne nous les gays, ils disent toujours qu'on devrait nous enfermer tous à l'asile ou en prison et jeter la clé ! Et je sais qu'ils ne parlent pas ainsi pour rire. "

" Nos parents sont déçus d'avoir un enfant pédé, parce qu'ils ont investi tout sur nous et ils pensent que nous devons être comme eux : trouver une femme, élever une famille, leur donner des petits-enfants ... Quand ils se rendent compte que, au contraire, nous sommes faits d'une autre façon, tout s'effondre, et alors ils sont fâchés contre nous, car nous sommes un produit défectueux, mais malheureusement nous sommes plus sous garantie et ils ne sont plus en mesure de nous remplacer par une fils qui fonctionne de la manière qu'ils veulent. "

" Mon père est maçon, il n'a été que jusqu'à la cinquième, ma mère est femme au foyer et elle sait juste faire le calcul et la signature avec une croix, mais quand je leur ai dit, pour moi, ils m'ont juste demandé si j'étais heureux. Ils n'ont pas changé avec moi. Et si j'amène un ami chez nous, ils ne font pas des histoires ... "

" Putain, t'as du cul, toi. Et tu peux également l'amener au lit ? " demanda l'un des garçons, surpris.

" Non, pas ça, mais qu'est que cela a à voir : mon frère aussi ne peut pas amener sa petite amie au lit à la maison ... De ce côté, ce n'est pas seulement nous les gays qui avons des problèmes. "

" Oui, le problème pour tout le monde est de trouver un endroit, jusqu'à ce que nous soyons indépendants. Mais qu'est-ce que vous en pensez, les gars, si nous mettions tous ensembles on pourrait trouver un endroit pour baiser ? Un peu d'argent chacun, et tout le monde pourrait l'utiliser à des moments différents ... " suggéra l'un des garçons.

" Non... D'abord on commencera à se disputer pour le planning d'utilisation, puis pour ceux qui doivent nettoyer, et plein d'autres conneries. Et si quelqu'un ne paie pas sa part quand il est temps, et si un autre y fait des orgies et les voisins seraient énervés ... Je ne pense pas que ça peut marcher. "

" Il y a une pension à Corso Matteotti où pour vingt euros, vous pouvez amener un mec dans une chambre et ils ne font pas des histoires. L'hôte est gay aussi. "

" Vingt euros c'est presque quarante mille lires, c'est cher pour une petite heure. Ce mec est fourbe, il y gagne plein d'argent. Et puis il faut voir si c'est un endroit propre ... "

" En tout cas c'est mieux que dans la backroom ou dans un parc, non ? " dit un autre. " Tu peux me donner l'adresse ? "

" Non, il peut voir sur tes documents que tu n'as pas l'âge, il ne veut pas d'ennuis avec la police, et toi t'as que dix-sept ans. Et puis la première fois que tu veux y aller il faut que quelqu'un qu'il connaît déjà te présente. "

Itzhak murmura à Elias : " Tu veux sortir et te promener avant de rentrer à la maison ? "

" Oui, volontiers. " répondit le garçon. " Mais alors, comment pourrons-nous rentrer à la maison ? Il n'y a plus de bus et les amis avec la voiture, s'en iront peut-être avant que nous on revienne ici ... "

" J'ai de l'argent pour prendre un taxi pour rentrer. Jusqu'à quelle heure tu peux rester dehors ? "

" Jusqu'à deux heures, trois ... parce que demain c'est dimanche et je n'ai pas à aller à l'école. J'ai les clefs de la maison. Et toi ? "

" Plus ou moins pareil, moi aussi. On y va ? "

Ils saluèrent leurs amis et sortirent. Ils marchèrent vers le centre, en direction de leurs maisons, pour raccourcir la distance et payer un peu moins de taxi.

" Ça me semble encore incroyable que nous soyons enfin ensemble... " dit Itzhak.

" Ouais. Je n'aurais jamais pensé que les amis nous fêteraient ainsi. C'était bien, non ? "

" Moi, au début, j'étais un peu honteux d'être le centre d'intérêt, mais j'étais heureux, aussi, parce que j'ai arrêté de penser aux autres et je ne pensais qu'à toi. Sais-tu que ça ne me semble pas encore réel qu'on se soit mis ensemble ? C'est trop beau ! "

" Penses-y, Itzhak, que si ce n'était pas grâce cette nouvelle discothèque, peut-être qu'on se serait jamais mis ensemble ! On aurait continué à rêver en pensant n'avoir aucun espoir ! Nous avons eu du cul, pas vrai ? "

" Oui, c'est vrai. Mais dis-moi, Elias, tu as déjà décidé ce que tu veux étudier à l'université ? Tu veux toujours étudier histoire ? "

" Je pense que oui, en tout cas je m'inscris en lettres. Toi aussi, hein ? "

" Oui, et j'aimerais que nous choisissions les mêmes études. Littérature m'intéresse un peu plus, mais j'étudierai aussi volontiers histoire avec toi. "

" L'un n'exclut pas l'autre, non ? J'aimerais aussi suivre les mêmes cours et passer les mêmes diplômes que toi. Au moins on pourra se voir tous les jours et être ensemble et s'entraider. Si seulement nous pouvions avoir un endroit pour nous, Itzhak, ce serait parfait ... "

" Après le lycée, tu penses que cette année nous pouvons passer les vacances ensemble ? "

" J'adorerais. Où pouvons-nous aller ? "

" Que penses-tu de faire une virée en Italie, au hasard ? En auto-stop ? Avec des sacs de couchage, et si on peut, une petite tente pour deux ? Aimerais-tu ? "

" Oui, pourquoi pas ? Peut-être que je peux emprunter une petite tente pour deux, par certains des gars de la paroisse. Ça nous coûterait pas cher, nous pouvons y arriver si nous achetons quelque chose à manger et le préparons par nous même, non ? Et le soir, dans la tente ... "

" Nous dormons ! " Itzhak conclu en souriant malicieusement.

" Bien sûr. Mais seulement après que nous ayons fait l'amour, sinon je ne te laisserai pas dormir. " dit Elias en riant, et il lui prit la main, en la serrant doucement et en le regardant avec des yeux pleins d'amour.

" Ne me regarde pas comme ça, Elias, tu me donnes envie de le refaire ... " murmura-t-il tout excité.

" Si je te regarde comme ça, c'est parce que j'ai déjà le désir de le faire à nouveau. C'était pas assez dans la discothèque, avec les yeux fixés sur la porte, de peur que quelque voyeur vienne nous déranger. Regarde, on le voit que je ressens le désir. "

Itzhak regarda son ami et vit que sa braguette était considérablement enflée. Il sourit, sentant une chaleur agréable à l'idée qu'il faisait cet effet à son petit ami. " Mon boy-friend, quelle belle chose à dire ! " pensa Itzhak et il regarda Elias en souriant.

Ils ont traversé le pont sur la Dora Riparia. Elias regardait la berge du Lungo Dora Napoli. Il tourna à droite.

" Où m'emmènes-tu ? " demanda Itzhak un peu surpris de ce détour, mais il le suivit.

" Viens ... " dit simplement l'autre garçon et il le conduisit en bas de la berge, arrivé là il le pousse contre le tronc d'un arbre, s'appuya contre lui et l'embrassa, se pressant contre lui.

" Ici ? On peut être vu depuis le pont ... "

" Personne ne passe, à cette heure. T'as pas vu qu'il n'y avait que nous dans la rue ? " dit Elias, en commençant à déboutonner son pantalon. " Et puis, au pire, ils vont penser que nous sommes seulement deux pédés qui baisent, c'est pas ça ? "

Il l'embrassa à nouveau. Itzhak se rendit et commença à son tour à tripoter la ceinture et la fermeture éclair du jean de son ami, presque avec urgence. Elias alors s'accroupit en face de lui : " Je ne connais pas encore ton goût ... " dit-il en le regardant avec un sourire, il sortit le membre dur du pantalon et commença à s'en occuper avec un désir avide.

Itzhak caressa ses cheveux noirs et lisses, avec un sourire reconnaissant, en regardant son ami qui se consacrait à lui donner du plaisir. Il pensait que, bien que cet acte fut identique à plusieurs qu'il avait fait auparavant, c'était cependant très différent, parce que ce n'était pas juste un jeu, juste pour s'amuser, juste une recherche de plaisir, mais un véritable acte d'amour. Il regarda vers le pont : il était désert mais, après tout, il ne s'en souciait pas beaucoup, si quelqu'un passait et les voyait. Il entendit une voiture passer derrière eux, sur le Lungo Dora et pensa qu'ils ne pouvaient pas être vu, protégés par le tronc de l'arbre.

La nuit était douce, il n'y avait pas un souffle d'air, pas un bruit, maintenant que la voiture s'éloignait ; seul s'entendait le léger murmure de la rivière qui coulait à un peu plus d'un mètre d'eux. Itzhak se sentait heureux.

" Elias ... attention ... Je suis ... " dit-il tout à coup, de toute urgence.

" Je t'ai dit que je veux savoir quel goût tu as, non ? " répondit le garçon dans un murmure et il replongea pour prendre soin du garçon qui l'aimait, posant ses mains sur les fesses nues et le tirant à lui.

Après un instant, Itzhak lui versa l'hommage de l'amour, gémissant légèrement sous l'intensité du plaisir et encore plus pour l'émotion qu'il ressentait ... Elias se leva et l'embrassa, et pour la première fois Itzhak sentit son goût dans la bouche de la personne aimée.

" Mais maintenant c'est à moi de savoir quelle est la saveur de mon bien-aimé. " dit-il.

Il s'assit sur l'herbe, le dos appuyé contre l'arbre, étendit ses jambes entre celles du bien-aimée, posa ses mains sur ses fesses et le tira. Elias mit ses mains sur le tronc afin d'être en mesure de pousser son bassin plus vers l'avant et de jouir des tendres, chaleureuses, passionnées attentions de son Itzhak.

Lorsque, momentanément satisfaits, ils reprirent la route, Itzhak dit : " Quand pourrons nous faire l'amour sur un lit, au calme, confortablement installés, sans problèmes ? "

" Je ne sais pas, Itzhak. C'est trop bon de le faire avec toi, même dans une backroom, ou contre un arbre. J'ai toujours aimé faire ça avec d'autres, mais jamais comme avec toi. Avec les autres ce n'était que du plaisir, mais avec toi c'est du plaisir et du bonheur. "

" Oui, c'est vrai, c'est exactement la même chose pour moi. Avec les autres, au fond, on s'utilisait l'un l'autre pour atteindre la jouissance. Entre nous, cependant, nous nous donnons l'un à l'autre pour faire jouir l'autre, n'est-ce pas ? "

" Ouais, eh bien, tu as été capable de me dire, maintenant, pourquoi je sentais que c'était différent. Tu as raison. Mon dieu, Itzhak, serons-nous toujours aussi heureux ? Serons-nous capables de vivre ensemble, de construire notre vie ensemble ? Je me sens si heureux que j'ai peur de me réveiller et découvrir que c'était seulement un rêve ... "

" Tôt ou tard nous réussirons, Elias, à avoir notre vie, à vivre ensemble, même si je crains que ce ne sera pas de si tôt. "

Ils arrivèrent à la maison à pied, et il était quatre heures passées. Tous deux purent atteindre leurs chambres sans réveiller personne, et tous deux s'endormirent heureux, mais rêvant d'être dans le lit du garçon qui lui avait donné son amour.


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