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histore originale par Andrej Koymasky


AU TEMPS DES DIEUX CHAPITRE 4
L'enlèvement du prince berger

"Je peux venir encore ici chez vous, au moins jusqu'à ce que Chapeaumoche revienne ?" demanda Septsous, lorsque les deux furent satisfaits.

"Oui, je veux bien. Mais quand Chapeaumoche revient, comment on va le faire ?" demanda le garçon.

"Eh bien, nous verrons bien comment nous ferons, si tu es intéressé à continuer. "

"Et toi, ça t'intéresse de le faire avec moi ?"

"Tu me plais beaucoup. Bien sûr que ça m'intéresse. Et tu es aussi très beau." dit le jeune homme lui caressant le corps et souriant. "Tu as aimé, me la mettre dedans, Coquelet, n'est-ce pas ?"

"Oui, j'ai aimé. Mais si tu as commencé il y a dix ans, tu n'avais que treize ans..."

"Douze, presque treize. Je vivais alors à Borsellino, pas ici à Girgenti, et je ne travaillais pas encore pour le Baron. On allait jusqu'à la rivière avec des amis, on se baignait tous nu, et puis on se branlait... Mais un jour, un d'entre nous qui savait beaucoup de choses nous a dit qu'on pouvait faire mieux et il nous a appris à le faire... comme nous l'avons fait nous deux."

"Pour moi, les premières fois, lorsque les bergers me la mettaient, ce n'est pas que j'aimais beaucoup, ça faisait mal..."

"Pas à moi, peut-être parce que nous étions tous des garçons encore petits... même ici entre nos jambes on était encore petits, à l'époque, et, peut-être pour cette raison, ça ne faisait pas de mal et en fait nous l'avons beaucoup aimé."

"Mais tu sais pourquoi certains aiment le faire avec les femelles uniquement, d'autres seulement avec les mâles, comme nous deux, et d'autres encore aiment le faire avec les deux ?"

"Bah... et tu sais pourquoi quelqu'un aime le poisson, d'autres la viande et certains aiment manger les deux ? Ou pourquoi un est né bouclés et un lisse et un autre ondulé ? Et qui naît blond, qui noir et qui brun ? C'est que l'on est né ainsi, à mon avis, ce n'est pas que l'on choisit."

"C'est peut-être comme tu le dis. Maintenant, j'ai un peu de sommeil, car tu m'as réveillé. Qu'est ce que tu fais, tu vas remonter dans les combles pour dormir ou tu veux rester ici pour coucher avec moi ?"

"Si ça ne te dérange pas, j'aimerais bien rester ici avec toi."

"Non, ça ne me dérange pas... Qu'est-ce que tu fais? Pourquoi tu remets ta culotte? Ce n'est pas nécessaire, non ? Il fait chaud, et ici personne ne nous voit, et on est bien ainsi, sans vêtements..."

"T'as raison. Là-haut, on dort à quatre dans chaque chambre, alors on reste avec son pantalon sur soi, pour la modestie. Chapeaumoche et toi, vous dormez nus ?"

"Non, avec le pantalon bien sûr. Mais nous on ne fait pas ces choses, lui et moi."

"Tu me l'avais dit. Cependant tu aimerais bien, tu m'as dit aussi."

"Oui, parce que j'aime trop Chapeaumoche. S'il en avait envie, je lui dirais toujours oui."

"Mais s'il ne le fait pas avec toi, et si vous dormez toujours ensemble, avec qui le fait-il, Chapeaumoche ?"

"Avec personne. Il est amoureux de sa femme."

"Amoureux de sa femme ? Mais j'ai entendu dire qu'elle est morte depuis longtemps, sa femme !"

"Qu'importe. Pour lui, c'est comme si elle était encore en vie."

"Eh bien ... alors il vit comme un prêtre, le pauvre Chapeaumoche. Même s'ils disent que les prêtres le font eux aussi, tout doucement, en secret, avec une servante ou un garçon." dit Septsous en riant.

"Eux aussi sont des hommes, non, même s'ils portent la jupe. Qu'est-ce qui ne va pas s'ils le font eux aussi ?"

"C'est qu'ils disent que on ne devrait pas le faire. Comme dit le Baron, ils ne prêchent pas d'exemple. L'un de ceux avec qui je l'ai fait récemment, m'a dit que dans son pays, celui qui lui avait appris, c'était justement le prêtre, qui s'était fait tous les enfants de chœur..."

"Eux aussi sont des hommes..." répéta Coquelet, "et ils l'ont bien entre les jambes, tout comme nous."

"Mais n'ont-ils pas fait le vœu de célibat ? Ils ne sont pas comme les prêtres orthodoxes, nos prêtres. Ceux là peuvent se marier, mais pas les nôtres."

"Et en fait, ils ne se marient pas, non ?" Coquelet dit en riant. "D'ailleurs, combien d'hommes mariés le font avec d'autres femmes... ou quelque garçonnet... comme Cancanier le faisait avec moi. Et je parie que ceux qui crient le plus au scandale si les prêtres font leurs choses, sont juste les mariés qui ont mis des cornes à leur femmes."

Septsous revint toutes les nuits dans la chambre de Chapeaumoche, profitant de l'absence de celui-ci, pour faire l'amour avec Coquelet, et après avoir tous deux comblé leur désir, il restait dormir avec le garçon, se levant juste avant le lever du soleil, ou peu de temps après, pour retourner à son travail comme valet dans les quartiers du Baron et de sa famille.

C'est ainsi que Chapeaumoche les surprit, un matin. L'homme, en effet, qui avait terminé ses commissions pour le Baron, avait pris le chemin du retour. Il passait par Favara et il faisait déjà nuit, alors il pensa que cela ne lui convenait pas d'arriver trop tard à la maison du Baron, car il risquait d'avoir à réveiller la moitié de la maison pour se faire ouvrir la porte. Donc dételant l'âne, il l'attacha à un arbre et se coucha sur le chariot, en attendant l'aube.

La première lueur du jour le réveilla. Il attela l'âne et commença la descente vers Girgenti. Il arriva à la maison du Baron alors qu'un serviteur rouvrait la grande porte. Il traversa la belle cour, passa sous la grande arche et introduisit le chariot dans la cour de derrière, celle de service. Avant de décharger le chariot il entra dans la grande cuisine. Sara venait d'allumer le feu dans les fourneaux pour préparer le petit déjeuner.

Alors il songea aller réveiller Coquelet pour lui dire qu'il était de retour, et lui apporter un cadeau qu'il avait acheté à Caltanissetta. Quand il tira la vieille couverture qui servait de porte d'entrée de sa chambre, il vit les deux garçons, nus sur sa paillasse, blottis l'un contre l'autre et mi embrassés, encore endormis. Il sourit, laissa retomber le rideau et retourna à la cuisine, s'assit et se mit à bavarder de ceci et cela avec Sara et Venera, en attendant que le petit déjeuner soit prêt.

Un peu plus tard, Coquelet entra dans la cuisine, se frottant les yeux, ses cheveux tous ébouriffés. Dès que le garçon vit Chapeaumoche assis à la table il eut un large sourire, il le salua avec une exclamation de joie, courut vers lui et mit affectueusement un bras sur son épaule.

"T'es enfin là ! Quand t'es arrivé ?"

"Tout à l'heure, mon Coquelet. Je n'ai pas encore déchargé le chariot. Tu veux bien m'aider, avant que tu partes travailler chez Grodents ? Pendant que Sara nous prépare le petit déjeuner..."

"Et pourquoi pas !" s'exclama le garçon joyeusement. Ils sont sortis et ont commencé à décharger le chariot.

Alors l'homme lui tendit le cadeau que lui avait apporté : c'était un sifflet en céramique en forme de coq, qui, lui expliqua-t-il, se mettait à chanter si on y mettait de l'eau et qu'on soufflait.

"Quand j'ai vu ce coq, qu'on vendait à la foire, j'ai pensé : et voilà mon Coquelet! Donc je l'ai acheté pour toi. Tu l'aimes ?"

"Oui, je l'aime bien. Et qu'il chante bien ! Et qu'il est beau, peint en blanc, rouge et noir !" et il se mit à le faire siffler, gaiement.

À un moment donné Chapeaumoche dit avec un doux sourire : "Et tu aimes ce Septsous, n'est-ce pas ?"

Coquelet le regarda d'un air surpris et rougit : "Comment peux tu le savoir ? Quoi, par hasard... tu nous as vu tout à l'heure ? N'étais tu pas juste rentré, comme tu l'avais dit ?" demanda-t-il avec hésitation.

"Oui, et je vous ai vu dormir comme deux petits anges, et alors je n'ai pas voulu vous déranger. Tu l'aimes, alors, ce Septsous ?" demanda l'homme à nouveau.

"Tu n'es pas en colère que... que lui et moi..." demanda le garçon, le regardant dans les yeux avec un peu de crainte dans les siens.

"En colère ? Mais pourquoi devrais-je être en colère ? Si vous vous aimez et si vous êtes à l'aise l'un avec l'autre..."

"Ce n'est pas ce que nous soyons amoureux, c'est juste que... c'est juste que nous aimons faire ces choses ensemble. C'était la deuxième nuit que tu n'étais pas là... Je dormais et il est venu et m'a touché... et alors..."

"Mon Coquelet, qu'y a-t-il ? Tu n'as pas à te justifier, ni à avoir honte ! Vous êtes jeunes et si tous les deux vous aimez, vous faites bien à le faire ensemble, je pense. C'est une chose naturelle, ce que vous faites ensemble."

"Ça ne te dérange pas que Septsous et moi... nous ayons fait cela sur ta paillasse ?" demanda le garçon.

"Et où tu pouvais le faire, sinon ? Septsous ne dort pas seul, ils sont quatre là haut. Et ces choses on les fait seuls, même si c'est seulement pour le plaisir, pas devant les autres. Mais maintenant que je suis de retour, il faudra trouver une solution pour vous deux, si vous voulez continuer. Avez-vous déjà pensé à ça ?"

"Non..."

"Oh, les jeunes bienheureux, qui ne pensent qu'à profiter de l'instant et ne pensent pas au lendemain !"

"Aussi longtemps que le temps est beau, Septsous et moi on pourrait descendre parmi les ruines des temples ou aller dans les buissons... peut-être prendre ma vieille peau de mouton..."

"Le soir, on ferme toutes les portes ici, et vous risquez d'avoir à passer la nuit dehors. Et maintenant, le temps change soudainement, sans préavis; dans la nuit, il y a aussi des giboulées. Non, il faut trouver une autre solution. D'autre part, si j'allais dormir, que sais-je, dans la cuisine ou dans l'étable ou ailleurs, d'autres me demanderaient pourquoi je ne dors pas dans ma chambre, car je suis l'un des rares ici à avoir une chambre juste pour moi... et pour toi, maintenant."

"Oh non, alors ce ne serait pas juste que tu doives dormir ailleurs. Nous pourrions peut-être aller, éventuellement, dans l'étable."

"Tu vois, mon Coquelet, ces choses que tu fais avec Septsous, tout le monde sait que cela se passe, mais personne ne doit savoir que vous les faites, en particulier parce que le Baron est un de ceux qui n'approuvent pas ces choses, il pense que c'est un péché mortel. Et il serait bien étrange que le soir vous deux disparaissiez dans l'étable... tous pourraient imaginer pourquoi, et tôt ou tard ça arriverait aux oreilles du Baron. Non, non, il nous faut trouver une autre solution, mon fils."

"Mais pourquoi le Baron, comme les prêtres et des autres, pense que c'est un péché de faire ces choses, et que toi, tu penses que c'est normal et qu'il n'y a rien de mal ? Pourquoi non seulement les anciens le faisaient, mais également en parlaient comme tu m'as dit, et également en ont même écrit des poèmes et des histoires, et ce n'est pas ainsi aujourd'hui ? Et à Castor et Pollux on a même construit un temple. Pourquoi, hein ? Les dieux de ces temps là n'étaient pas mieux, au lieu de notre Seigneur Dieu ?"

"Cela, je ne saurais pas te le dire. Les choses sont en constante évolution, elles ne sont jamais les mêmes. Il était une fois des esclaves et il était normal qu'il y en ait, mais ce n'est plus le cas. Fut un temps où les pauvres avaient le droit de ramasser du bois sec sur les terrains des riches et aussi les fruits tombés à terre, ils ne pouvaient seulement pas les prendre sur les arbres... mais ils ne peuvent plus maintenant. Certaines choses ont changé en mieux, d'autres en pire."

"Mais pourquoi pour les prêtres et pour Dieu Tout-Puissant, ce que nous faisons moi et Septsous ce serait un péché mortel ? Ce que nous faisons ne fait de mal à personne, non ? En dehors de cela, c'est aussi agréable de faire ces choses..."

"Faire un péché c'est désobéir à la loi de Dieu Tout-Puissant. Et les prêtres disent qu'il y a une loi de Dieu Tout-Puissant qui interdit à deux hommes de faire entre eux comme les hommes font avec les femmes. Je ne sais pas si cette loi le Dieu Tout-Puissant l'a vraiment faite ou si les prêtres l'ont faite. Mais nos vieux disaient : fais ce que dois, advienne que pourra. Quel mal vous faites, vous deux, si vous êtes d'accord de vous donner du plaisir comme ça ? Ce serait mal si l'un de vous deux forçait l'autre à faire des choses qu'il ne veut pas."

"Mais, de toute façon, Septsous et moi on doit faire nos affaires en cachette. Et aussi, le baron n'aime pas que quelqu'un les fasse dans sa maison, comme tu m'as dit."

"Même pour faire l'aumône aux pauvres, il faut le faire sans se faire voir des autres, car il n'est pas bon de le montrer et de s'en vanter, et aussi parce que ceux qui la reçoivent ne doivent pas avoir honte de la recevoir. Tout ce qui est fait en cachette n'est pas toujours mauvais et tout ce qui se fait sur la place n'est pas toujours bon."

"Mais toi, Chapeaumoche, quand tu étais un garçon, toi aussi as-tu fait ces choses avec d'autres garçons ?"

"Trouve-moi un garçon qu'il ne l'a jamais fait, et je me fais nonne cloîtrée !" dit l'homme en riant.

"Je me demande si je ne pourrais jamais trouver quelqu'un avec qui on peut s'aimer l'un l'autre comme toi et ta Nunziatella vous vous aimiez. Avec les bergers, je l'ai fait juste pour manger; avec Septsous, je le fais juste pour le plaisir... C'est tellement difficile de trouver quelqu'un qui vous aime et que vous aimez de cette façon ?"

"Ce n'est pas plus difficile que entre mari et femme, mon fils. Tu sais combien de couples régulièrement mariés à l'église et bénis par le prêtre, ne le font pas du tout par amour, mais juste pour se soulager, en particulier les hommes, et la femme pour être protégée. L'amour, malheureusement, est une perle rare, bien plus rare que celles qu'a la reine sur sa couronne."

"Mais Pollux et Castor, en plus de faire ces choses l'un avec l'autre, tu m'avais dit qu'ils étaient aussi amoureux. Ces choses se produisent seulement dans les histoires ?"

"Non, mon cher Coquelet, comme j'ai trouvé ma Nunziatella, peut-être un jour tu trouveras aussi la belle âme qui te donnera l'amour et à qui tu pourras le donner."

"Et comment puis-je le trouver ? Comme puis-je savoir que je peux partager avec lui l'amour aussi bien qu'aller avec lui pour faire ces choses ?"

"Comment sais-tu que le printemps arrive ? Regarde l'amandier, qui est tout nu et apparemment mort et n'est rien de spécial et puis au contraire... et puis, presque soudainement tu vois qu'il est tout couvert de fleurs et il est beau d'une beauté unique. Ainsi un jour, tu rencontreras quelqu'un dont à première vue tu penseras peut-être qu'il n'est qu'un gars quelconque, mais puis un jour tu réaliseras que c'est quelqu'un de spécial."

"Ce soir, tu me ramènes dormir parmi les ruines des temples des dieux, dans la vallée ?"

"Je t'y amènerai avec plaisir, Coquelet. Mais n'aurais-tu pas plutôt envie d'y aller avec Septsous ?"

"Non, Chapeaumoche, cette fois, je préfère aller avec toi, peut-être que tu me raconteras quelque chose de beau et intéressant à propos de ce qui se passait aux temps des anciens dieux."


Dans la soirée, donc, tous deux descendirent dans la vallée des Temples. L'homme erra dans les ruines jusqu'à ce qu'il s'arrête à côté d'un tas de grosses pierres carrées, de parties de colonnes, et de chapiteaux entassés en désordre.

"Eh bien, ce soir nous allons dormir ici." Annonça-t-il.

"Qu'est-ce que c'est que cet endroit ?" demanda le garçon en regardant autour un peu surpris par la peu exceptionnelle beauté du lieu. "Comment se fait-il que cette fois tu m'aies amené ici où il n'y a rien de beau ?"

"C'est un endroit très important, en dépit de l'apparence : ce que tu vois est ce qui reste du grand temple de Jupiter Olympien, que les Grecs anciens appelaient Zeus."

"Il semble le plus abîmé de tous. Pourquoi ? Ne devrait-il pas être le temple le plus beau et merveilleux, s'il fut dédié au roi des anciens dieux ?"

"Le temps et les hommes sont responsables de cette ruine, en particulier la fureur des premiers chrétiens qui ont détruit tous les temples dédiés aux anciens dieux. Le temple de Jupiter était le plus grand et le plus majestueux de tous, ici, dans la vallée, comme il convenait au plus grand des dieux, mais il est maintenant complètement ruiné, tombé au sol. Un jour, j'ai essayé de mesurer sa grandeur, qu'on peut encore comprendre par les pierres qui étaient la base sur laquelle il a été construit : j'ai compté environ 115 doubles enjambées sur 55 de côté. Ce temple a été construit par les habitants d'Akragas, ce qui est à présent Girgenti, pour célébrer la victoire dans la guerre contre les Carthaginois. Mais ensuite, après son effondrement ou quand il a été détruit, beaucoup de ses pierres furent utilisées pour construire les maisons des seigneurs de Girgenti. À en juger par les restes des colonnes que tu vois, je pense que chaque colonne devait être aussi élevé que dix hommes l'un sur l'autre, si ce n'est même plus."

"Pourquoi tu m'as amené ici, Chapeaumoche ? Qu'est-ce qu'il y a de si spécial dans cet endroit ?" demanda le garçon, encore un peu surpris.

"Allez, viens, couchons nous sur cette pierre. Bon. Et maintenant, regarde le ciel, là vers le sud, tu vois ? Regarde ces étoiles qui forment comme une croix un peu de travers..." dit l'homme, pointant vers le ciel : "Tu vois, c'est la constellation de l'aigle, et là c'est le cou et cette étoile est le bec. Maintenant suis la direction dans laquelle elle vole... Eh bien, tu vois cette étoile, puis plus en bas l'autre... suis mon doigt, là... et là-bas... et puis un peu plus sur le côté une autre étoile : elle par contre appartient à la constellation du Verseau..."

Coquelet regardait où l'homme indiquait, et maintenant, dans la voûte du ciel dans lequel brillaient d'innombrables petits points, dans un apparent désordre comme une poignée de lentilles jetées sur un plancher, maintenant il distinguait les deux figures que l'homme lui avait montré, et son imagination achevait ces deux groupes d'étoiles en y voyant vraiment un aigle et un porteur d'eau qui versait l'eau d'une jarre.

Ce qui, jusqu'à ce que cette nuit-là, avait été pour lui à peine plus d'une belle mais incompréhensible vision, était en train de devenir un champ partiellement connu, une feuille d'obscurité mystérieuse sur laquelle une main invisible avait tracé des figures fantastiques définies par des minuscules taches de lumière.

"Voilà, Coquelet, cet aigle est Jupiter et le verseau est Ganymède, et il ne verse pas de l'eau, mais l'ambroisie que c'est le nectar des dieux immortels, une sorte de vin que même pas le Baron ici à Girgenti et même pas le roi, ni le Pape à Rome n'ont de si bon sur leur table ou dans leurs caves."

"Et qui est-ce Ganymède, et qu'est-ce qu'il a à voir avec Jupiter et l'aigle ?"

"Ganymède était un garçon de ton âge, au moins aussi beau que tu es beau, mon Coquelet. Et comme tu l'as fait à un moment donné, c'était un berger." a commencé à raconter Chapeaumoche. "Sur le mont Ida, qui est aujourd'hui là où est la Turquie, vivait un homme riche nommé Erichthonios, le plus riche de tous les mortels. Tout le pâturage et les troupeaux sur toutes les terres qu'on pouvait voir de la montagne, étaient à lui. Donc, cet homme riche avait un fils, dont le nom était Tros. Quand il fut un homme, Tros fonda une ville sur le mont Ida, avec de beaux et forts murs tout autour pour défendre son peuple et il en fut le premier roi. Cette ville a été appelée ainsi Troie, celle que chantait Homère, le poète aveugle de l'antiquité. Tros a donné naissance à trois fils, plus beaux les uns que les autres, au premier il donna pour nom Ilos, au second, qui était plus beau que le premier, il donna le nom d'Issarcos et enfin naquit le troisième, notre Ganymède, qui était le plus beau de tous ceux qui ont vécu à cette époque, et partout dans le monde."

"Mais alors, Ganymède était un prince et non pas un berger comme tu as dit..." objecta le garçon.

"Oh, à cette époque ce n'était pas comme aujourd'hui : les rois étaient des bergers, des agriculteurs, des pêcheurs, des chasseurs, en temps de paix, de même que leurs enfants. Les reines balayaient la maison, tissaient avec le métier, cuisaient de bons petits plats pour leurs hommes, puis lavaient les casseroles et les assiettes et, le ménage fini, elles sortaient pour bavarder avec les voisines..."

"Mais alors, quelle est la différence entre un roi et un pauvre ? Entre une reine et une servante ? Entre un prince et un garçon quelconque ?"

"Aucune sauf une importante : ils régnaient sur la ville et sur la campagne environnante et vivaient dans une grande et belle maison et portaient de beaux vêtements. Mais, tu vois, ils pouvaient commander justement parce qu'ils faisaient les mêmes choses que les autres, donc ils savaient quels étaient les besoins de leur peuple et quels ordres étaient bons à donner. Ils ne vivaient pas enfermés dans leurs beaux palais en donnant des ordres au sujet des choses qu'ils ne connaissaient pas et dont ils avaient seulement entendu parler. Le roi, dans les temps anciens, était un peu comme le père de tous, et faisait en sorte que personne ne meure de faim, et il défendait les faibles, les orphelins et les veuves contre les arrogants."

"Alors les rois, à cette époque, étaient tous bons ?"

"On ne peut pas dire ça : comme tous les pères de ce monde, il y en avait de bons et de mauvais, de sages et de fous, de forts et de faibles... Mais bien sûr, tout le monde savait ce qu'était la vie avec ses peines et ses joies. Un roi avait le pouvoir absolu, mais ce pouvoir lui était donné par le peuple que si les gens le considéraient comme un homme digne et capable."

"Mais s'il était mauvais ou faible, ou incapable ?" demanda Coquelet.

"Ou on le chassait et mettait un autre à sa place, ou on se rebellait et on le tuait, ou même, parfois, un autre roi plus fort lui enlevait ses terres et sa couronne, le cas échéant. Quoi qu'il en soit, comme je l'ai dit, Tros était le roi de Troie et fut un bon roi et un bon père. Un jour, son Ganymède, qui avait plus ou moins ton âge, comme dans beaucoup d'autres jours, gravit les pentes du mont Ida avec les troupeaux de son père et les chiens, et d'autres garçons comme lui, et les gardiens et ses tuteurs qui lui apprenaient les choses qu'un prince doit savoir."

"Mais il y avait aussi des gardes avec eux ?"

"À cette époque, tous les hommes libres portaient des armes, un arc ou une épée, une lance ou un couteau : il n'y avait pas comme maintenant des gardes ou des soldats, parce qu'ils étaient tous des bergers, des agriculteurs, des gardes ou des soldats, selon les besoins."

"Et alors ?" demanda le garçon curieux d'entendre l'histoire de Ganymède.

"Et alors... Ganymède jouait avec d'autres garçons sur les prairies du mont Ida, à se chercher, à s'attraper, à tanière, à colin-maillard, et s'amusaient et riaient et criaient, aussi heureux que tous les garçons insouciants de ce monde. Pendant ce temps, sur le mont Olympe où les dieux vivaient, Jupiter était dans son palais, allongé sur le canapé, et s'ennuyait un peu. De temps à autre Hébé, sa fille à lui et à son épouse Junon, lui remplissait la coupe d'ambroisie. Jupiter en but un peu, se lécha les lèvres et regarda Junon broder une nappe pour les fêtes, quand tout à coup il entendit le bruit de ces garçons qui venait du mont Ida, car les dieux peuvent aussi sentir à des milliers de miles, et il regarda de l'Olympe et jeta un regard sur la terre. Alors il vit Ganymède, et tout d'un coup, il a été vaincu par un fort désir pour ce garçon si beau et avec le désir, il sentit qu'il était aussi brûlant d'amour pour lui."

"Mais Jupiter, tu m'as pas dit qu'il était un coureur de jupons ? C'est pas lui, comme tu m'as dit, qui a pris la forme d'un cygne pour faire ces choses en catimini à Léda, la mère des jumeaux ?"

"En ces jours, qu'ils soient des dieux ou des hommes, ils n'avaient pas beaucoup de problèmes comme nous avons aujourd'hui, et c'est ainsi qu'ils tombaient amoureux d'une femme ou d'un homme, que l'un ou l'autre touchait leur cœur. Ce gars splendide, plus beau qu'un amandier en fleurs, je le veux tout pour moi, se dit Jupiter, s'asseyant pour mieux regarder, et plus il le regardait, plus il tombait amoureux de lui. Alors, il a réfléchit et agit, il prit la forme d'un aigle, quitta son palais sur le mont Olympe et s'envola vers le mont Ida, tenant dans ses serres ses flèches magiques, ce que nous appelons les tonnerres et les orages.

"Il a volé, et volé, et volé, et sur le mont Ida ses grandes ailes ont suscité de forts vents, et tout le ciel s'assombrit, et Jupiter lança alors ses flèches, l'éclair et le tonnerre ébranlèrent la terre, et secouèrent la montagne, et une grande tempête enveloppa les pentes du mont Ida comme un manteau de peur. Ils ont tous couru pour chercher un refuge, puis le grand aigle fondit, saisit Ganymède et s'envola. Vainement ses compagnons et les tuteurs et tout le monde, absolument tout le monde, leva ses bras en l'air, en sautant et en criant, en essayant d'attraper le jeune et beau prince, pour le retenir, pour le sauver de l'aigle, et aussi tous les chiens aboyaient après l'ombre qui emportait le beau Ganymède."

"Mais il ne lui faisait pas de mal, l'aigle, quand il l'a pris avec ses serres ? Il ne le blessait pas ?" demanda le garçon étonné.

"T'as jamais remarqué le chat, les dents pointues qu'il a ? Tu sais, non, comme il écrase la souris lorsque il la capture. Pourtant, quand il saisit de ses dents un de ses chatons nouveau-nés par le cou et le soulève pour l'emmener, il ne lui fait même pas une égratignure. Ainsi, l'aigle n'a même fait pas une égratignure au garçon, lorsqu'il l'a soulevé du sol et l'a emporté."

"Qui sait quelle peur avait saisi le pauvre Ganymède, hein ? Il ne savait pas que cet grand aigle était en fait le dieu Jupiter..."

"C'est vrai, cependant, je dois dire, que c'était un garçon très courageux... Quoi qu'il en soit, Jupiter est arrivé sur les pentes de l'Olympe, il déposa doucement le garçon sur le sol, et a lui aussi atterri, puis il a repris sa forme normale. Ganymède eut l'air surpris à cette transformation, et cessa de trembler. Et Jupiter lui dit : Maintenant, embrasse-moi, mon doux Ganymède, puisque nous sommes finalement arrivés là où nous resterons pour toujours, toi et moi. Ganymède lui dit : Comment se fait-il que l'aigle qui a fait tant de peur à tous mes amis et à moi aussi, et qui m'a éloigné de mes troupeaux, me parle maintenant? Est-ce que la peur m'a rendu fou ?

"Non, tu n'es pas fou. Je ne suis pas un homme ordinaire, moi, mon beau garçon, mais comme tu vois, je ne suis même pas un aigle. N'aie pas peur de moi, je suis un dieu, dit Jupiter. Que voulez-vous dire? Vous un dieu ? Vous êtes peut-être le dieu Pan à qui nous les bergers offrons toujours des sacrifices ? Mais vous n'avez pas de cornes sur le front ni de syrinx, la flûte pour faire de la musique, vos jambes ne sont pas velues, et même vos pieds ne sont pas des pieds de chèvres... dit le garçon, un peu confus.

"Et quoi? Peut-être que tu crois, mon beau et doux Ganymède, que la divinité est quelque chose qui n'appartient qu'au dieu rural Pan, le dieu des bergers ? Je suis Jupiter, de tous les dieux je suis le roi, de tous, y compris ton Pan."

"Mais si vous êtes le roi des dieux, celui à qui mon père a sacrifié la meilleure de nos chèvres il n'y a que deux jours, si vous êtes le grand dieu qui règne sur tous, et nous protège tous, vous payez ainsi mon père qui vous est dévoué, avec le vol d'un fils ? Êtes-vous comme le loup qui, quand le chien est absent, vole un mouton du troupeau pour en faire un repas pour sa harde ?"

"Ce n'est pas pour te partager avec d'autres que je t'ai amené ici, mais pour t'avoir à moi tout seul, pour faire de toi mon amant, et ainsi te rendre immortel. Les dieux ne vieillissent jamais, de sorte que tu seras toujours la personne merveilleuse que tu es et ta beauté ne sera jamais gâtée par les mains impitoyables du temps, si tu acceptes d'être mon bien-aimé et mon amant..."

"Allons, soyons sérieux, mon seigneur Jupiter. Que feriez-vous d'avoir avec vous un simple mortel, vous qui êtes un dieu, en effet le plus grand de tous ? Maintenant, soyez une personne honnête et ramenez moi là-bas sur le mont Ida, où bien sûr on me pleure déjà pour mort. Si vous êtes un Dieu bon, ou même seulement un Dieu juste, rendez-moi aux miens, et je vous promets que je sacrifierai à votre divinité l'agneau le plus beau de notre troupeau, pas plus vieux de trois ans, et à partir de maintenant je vais vous faire honneur avant tous les autres dieux, avant même que le dieu Pan."

Jupiter a répondu : "Pour rien, donc, j'ai pris la forme d'un aigle et je t'ai enlevé ? Pour rien j'ai lâché la grande tempête qui faisait écho à mes sentiments pour toi ? Il est inutile que je t'aie dit que je te rendrai immortel, comme un dieu ? Et pour rien, surtout, que je t'ai offert mon amour ? Ne suis-je pas assez beau pour toi ? Mon garçon, toi tu n'es pas né pour te promener avec des troupeaux et faire des jeux enfantins, mais pour servir à moi et aux autres dieux l'ambroisie et le nectar et en boire toi aussi avec nous."

"N'avez-vous pas dit tout à l'heure que vous ne vouliez pas me partager avec les autres dieux ?"

"Non, ton innocence sera toute pour moi, rien que pour moi je veux ton cœur et ton corps plein de grâce qui a tant enflammé mon cœur et mes reins. Tu seras toujours à mes côtés, tu seras l'échanson des dieux et tu leur serviras l'ambroisie et le nectar, mais c'est seulement avec moi que tu partageras l'alcôve et la passion. Ta beauté brillera dans mes yeux pour toujours, non plus mortel, mais comme un dieu, grâce à mon amour."

Mais Ganymède dit : "Mais, s'il vous plaît, dites-moi, dieu Jupiter, pourquoi m'enlevez-vous à mes jeux et à mes amis, et surtout à ma famille ? Que puis-je faire ici, en plus d'être l'échanson de vos amis, et le compagnon dans votre lit ? Je m'ennuierai et regretterai la vie simple et belle que j'ai eu jusqu'à maintenant !"

"Je vais te trouver des compagnons de jeu, comme Cupidon, qui est le dieu de l'amour, et d'autres encore, comme le rusé Mercure, et d'autres encore. Et je vais récompenser tes copains là-bas sur le mont Ida en leur donnant ma bienveillance, et récompenserai ton père lui donnant deux beaux chevaux blancs, forts et rapides comme ceux d'Apollon, des chevaux divins rapides comme le vent. Et ton père Tros, qui maintenant pleure parce qu'il t'a perdu à jamais, et son cœur est rempli d'angoisse, sera consolé, sachant que tu es avec moi et que tu vivras éternellement. Je vais lui envoyer mon messager Mercure avec les deux chevaux et la nouvelle que tu es vivant. Et pour réconforter l'âme de ta mère, je mettrai deux constellations dans le ciel, l'aigle et le verseau, et en les regardant elle saura que je t'ai donné l'immortalité et l'amour du roi des dieux. Leurs cœurs seront ainsi remplis de joie."

Ganymède lui dit : "Et je vais dormir avec vous ? Si la nuit je vous frappe, ou ronfle, ou parle dans le sommeil en vous dérangeant, vous ne me renverrez pas loin de vous ? Et je ne serai pas déçu d'avoir perdu tout ce que vous venez de me promettre ?"

"Si je me réveille dans mon sommeil, ne t'inquiète pas, ce sera une joie pour moi, que je puisse te donner encore et encore mon amour viril."

"Mais moi, même si j'accepte ce que vous dites, je ne sens pas pour vous l'amour que vous souhaitez, mais seulement la crainte. Et puis, qu'en sais-je de comment me comporter dans le service des dieux ?"

"Mercure va t'apprendre à servir l'ambroisie et le nectar et aussi t'apprendre l'étiquette, de sorte que tous les dieux admireront ta beauté, ta grâce, et ton expertise au service. Mais Cupidon, qui est le dieu de l'amour, t'apprendra à aimer, à m'aimer, et moi aussi je vais t'apprendre, te communiquer l'amour, si maintenant tu me laisse baiser ta bouche charmante..."

Jupiter enfin prit dans ses bras le beau prince berger et l'embrassa, et finalement aussi le cœur de Ganymède flamba avec amour pour Jupiter. Et lorsque ensuite le roi des dieux, avec beaucoup de passion et de tendresse, coucha avec Ganymède sur l'herbe parfumée et s'unit à lui dans la prairie en fleurs, de faire l'amour au beau garçon et de le faire sien, le rendit immortel, et le consacra à son amour. Ganymède était vraiment heureux.

Puis il l'emmena dans son palais sur le sommet du mont Olympe, lui tenant tendrement la main, et il dit à tout le monde qu'il avait trouvé un nouvel échanson. Mais sa femme Junon, la mère de Hébé, regarda avec suspicion et aversion le beau Ganymède car elle comprit la véritable raison pour laquelle son divin époux avait ramené ce garçon, autre que pour être échanson, que c'était juste une excuse. Mais elle savait aussi qu'elle devait être rusée, il ne fallait pas lui dire qu'elle savait, mais prétendre au contraire que les deux, sa fille Hébé et le garçon, soient mis à l'épreuve pour voir qui devait vraiment être l'échanson des dieux. Et elle réclama aussi que, si son Hébé, qui était aussi la déesse de la jeunesse, gagnait et elle était sûre qu'elle serait facilement la gagnante, que Ganymède soit chassé de l'Olympe.

Mais Hébé était trop confiante de gagner la compétition, grâce à la protection de sa mère et parce qu'elle connaissait depuis longtemps le travail, de sorte qu'elle ne s'impliqua pas vraiment et n'effectua pas avec soin sa tâche et c'est ainsi qu'elle trébucha, et qu'une fois elle versa une coupe sur les vêtements de l'une des déesses, et une autre fois laissa tomber de sa main la coupe de l'un des dieux qui étaient invités au palais et celle-ci se brisa en mille morceaux...

Ganymède, cependant, s'acquitta de sa tâche avec grâce et gentillesse, et aussi avec beaucoup de soin et d'attention. Par conséquent, les dieux, aussi parce qu'ils étaient fascinés par la beauté et la grâce de Ganymède, décrétèrent tous, sauf naturellement Junon, que le garçon était sans aucun doute le meilleur échanson qui avait jamais servi sur l'Olympe. Et ainsi, depuis ce jour, il a pendant le jour remplacé Hébé pour servir à la table, et pendant la nuit il partageait le lit de Jupiter et l'aimait de toute son âme, de tout son cœur et de tout son corps.

Junon, en colère et humiliée, ne pouvant pas se venger sur Ganymède, pris en haine la lignée de Tros, tous les Troyens et en particulier le beau Paris, un de ses descendants. Elle nourrissait dans son cœur sa vengeance. C'est de sa faute, en effet, si des années plus tard, la guerre de Troie fut déclenchée, et que la ville fut détruite par les armées des Grecs et que la lignée de Tros a été rayée de la surface de la terre... même si Ganymède, l'amant et aimé de Jupiter est encore vivant dans le ciel."

"Quelle belle histoire, Chapeaumoche. Je me demande si un jour moi aussi je vais trouver mon Jupiter qui tombe amoureux de moi et me prend pour le servir le jour et l'aimer la nuit ?"

"Je ne serais pas surpris si cela arrive ; en fait, je serais très surpris si cela n'arrive pas : tu es en train de devenir chaque jour plus beau et plus aimable, mon garçon, et je n'aurais jamais pu espérer, rêver d'avoir un meilleur fils que toi."

"Septsous n'est pas mal, mais il n'y a pas d'amour entre lui et moi, il n'y a que du plaisir. Comment vais-je savoir que je rencontre mon... Jupiter? Ou peut-être mon Ganymède ? Comment comprend-on qu'on est amoureux ? Ganymède n'était pas amoureux de Jupiter au début, et il voulait revenir sur sa montagne au milieu de son peuple. Quand a-t-il compris ? Quand Jupiter l'a embrassé, ou sur la pelouse quand ils l'ont fait pour la première fois ?"

"La légende le raconte ainsi, mais il n'est pas dit que ça se passe toujours comme ça. Tu l'as déjà fait, d'abord avec les trois bergers dont tu m'as parlé, et ces jours-ci avec Septsous, mais tu dis qu'il n'y a pas d'amour. Mais il arrive parfois que l'on sente l'amour qui brûle dans nos poitrines et qui nous coupe le souffle même avant d'embrasser ou de faire l'amour avec une certaine personne."


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