Une fois à Buenos Aires, Alceo salua Renzo, puis à terre Agostino et sa famille. Il chercha tout de suite en San Telmo la Plaza Dorrego, où il lui avait été dit que les rancheros cherchaient de la main d'œuvre. En traînant derrière lui sa grosse valise, maintenant à moitié vide car il avait presque fini les provisions qu'il avait apportés, et où il y avait seulement un couple de vêtements de rechange, après avoir demandé à plusieurs reprises la direction, il y arriva enfin.
Il se demandait comment savoir qui cherchait des manœuvres, quand un gros homme l'approcha.
"Émigrant ?" lui demanda-t-il en l'évaluant de la tête aux pieds.
"Oui, monsieur."
"Tu es italien, pas vrai ? Tu cherches du travail." dit l'homme.
"Oui, dans un ranch. En Italie, J'étais paysan et je sais cultiver la terre et prendre aussi soin des animaux... vaches, chèvres, chevaux."
Bien que l'homme parlât en espagnol et lui en italien, ils se comprenaient plutôt bien.
"Va à l'hôtel Cuatro Reyes et demande au Señor Hernando González, qui est le patron, et il verra si te prendre ou pas."
Alceo trouva l'hôtel et demanda le Señor González. Contrairement à ce à quoi il s'était attendu, c'était un jeune homme, dans la trentaine, avec un corps mince, mais des bras forts et musclés qui sortaient des manches retroussées. Il avait un air sérieux, pénétrant. Assis à une table, abandonné en arrière contre le dos de sa chaise, ses longues jambes un peu écartées, un cigare éteint dans une main et un pot de vin sur la table, il dévisagea Alceo, lui posa différentes questions, puis lui décrivit le travail. À la fin, il lui présenta aussi les difficultés.
"... et pas dernière, lorsque vous déplacez les troupeaux de bétail dans les pâturages, vous restez pendant des mois loin de tout pueblo, ou ville... et donc sans femmes. Qui est marié quitte sa femme à la maison, et qui ne l'est pas, quand il est en ville, va chercher une prostituée. Ce qui signifie que pendant les mois dans les pâturages, soit les hommes sont capables de ne rien faire, et presque personne ne l'est, soit ils se débondent avec la main, et quelques-uns le font, soit les plus âgés baisent avec un des plus jeunes..."
"Est-ce que cela veut dire que je devrais me laisser baiser ?" demanda Alceo un peu étonné pour un tel discours si explicite.
"Non, pas toi, tu es un homme, maintenant. Moi, pour chaque douzaine d'hommes, j'engage toujours deux ou trois garçons âgés entre seize et vingt ans, qui vous préparent le manger, lavent vos draps, montent et démontent les champs et font tout ce dont vous avez besoin pour la vie en plein air. Et qui vous laissent même les baiser si vous leur demandez. Les meilleurs, quand ils deviennent des hommes et ont appris le métier, je les prends comme rancheros."
"Vous voulez dire que... il suffit de prendre un de ces gars et... je veux dire, ils sont des gars auxquels il plaît de le faire avec un homme ?" demanda Alceo, presque incrédule.
"Que cela leur plaise ou pas est secondaire, ils sont embauchés et je les paye aussi et surtout pour cela, les accords sont clairs. Si l'un n'aime pas, il se cherche un autre emploi."
"Mais... et si une fois il y avait plus d'un homme qui voulait se défouler avec le même garçon ?"
"Le premier qui lui a demandé le baise, et l'autre la nuit après. Le chef du troupeau connaît les règles et les applique. Je ne veux pas de querelles entre mes hommes, et ceux qui causent du bordel, ceux qui se saoulent, celui qui vole ou qui travaille peu, est viré sur place. Parfois après un bon coup de fouet exemplaire. Alors, toujours décidé de venir travailler pour moi ?"
"Oui, monsieur."
"Sais-tu faire la signature ?"
"Je peux lire et écrire correctement... au moins en italien." dit Alceo avec une certaine fierté.
L'homme hocha la tête et cria : "Pérez !"
Arriva un petit homme vêtu d'un costume à fines rayures qui avait connu des jours meilleurs, avec une liasse de papiers à la main, regarda Alceo de la tête aux pieds et demanda à González : "Lui ?" Au signe d'assentiment de l'homme, il fit signer des papiers au jeune, après lui en avoir expliqué le contenu, puis lui dit d'être là en face de l'hôtel pour trois heures de l'après-midi, parce qu'un chariot passerait les emmener tous à l'hacienda de monsieur González.
"Nous sommes nombreux ?" lui demanda Alceo.
"Trois à ce jour, avec toi." répondit le petit homme.
"Tous des italiens ?"
"Non, un allemand et un mexicain."
"Il y a d'autres italiens à l'hacienda de monsieur González ?" demanda Alceo au petit homme.
"Seul le cuisinier du patron, avec sa femme et ses enfants. Aucun des rancheros. Tu es le premier, du moins jusqu'à maintenant. Tu ferais mieux d'apprendre à parler espagnol rapidement, si je peux te donner un avis..." dit le petit homme et, sans un mot, il alla s'asseoir à sa table.
À trois heures de l'après-midi, Alceo était de retour devant l'hôtel. Le gros homme qui lui avait dit de se présenter à González était assis sur la caisse du chariot. González et Pérez étaient à côté, chacun sur son cheval. Alceo grimpa sur le chariot avec six autres jeunes hommes. Alors ils démarrèrent.
Le ranch était grand, au centre se trouvait la maison du propriétaire et de sa famille d'une part, il y avait un autre bâtiment avec des installations d'entrepôt, de bureau, et la cuisine ; d'autre part il y avait quatre grandes baraques en bois, chacune avec un porche à l'avant, pour les rancheros, et deux autres baraques plus petites. Sur les côtés il y avait les clos avec les troupeaux, dix avec des vaches, veaux et bœufs, un petit avec quatre taureaux, et deux avec des dizaines de chevaux.
Les nouveaux arrivants furent divisés dans les différentes baraques. Alceo entra dans celle qui lui avait été assignée. À droite et à gauche, il y avait des lits superposés avec des casiers et des cintres pour les selles et les harnais, quatre tables avec des tabourets, et au centre un grand poêle en fonte. La cabine était d'environ huit mètres sur douze et il y avait de la place pour trente hommes. Cinq lampes à pétrole suspendues au plafond et deux lucarnes éclairaient la baraque.
Le chef-baraque, qui était aussi un chef de troupeau, lui donna un lit supérieur et le placard respectif. Il lui expliqua que les douze lits d'un côté et les douze autres de l'autre, correspondaient à deux groupes et que les six lits du fond étaient pour les «muchachos» des deux groupes.
Puis il l'amena dans la sellerie, dans le bâtiment en briques de l'autre côté de la grande cour, pour lui donner une selle et les harnais, puis dans le corral des chevaux et il lui assigna également un cheval : "Il s'appelle Chocho, il a un bon caractère. Tu dois le soigner, toi ou, pour quelques pièces de monnaie, le faire soigner par un des muchachos de notre groupe. Mais je te suggère de le faire personnellement aussi souvent que possible, parce que ton cheval te reconnaît et t'obéira mieux."
"J'étais garçon d'écurie, j'aime prendre soin des chevaux." Dit Alceo, en caressant le museau du cheval qui lui avait été assigné. L'animal baissa la tête et poussa le museau contre sa poitrine.
"Vous êtes déjà amis... il te fait confiance, Alceo." dit le chef.
"Il semble que oui, c'est un bel animal. Qu'est-ce que signifie Chocho ?"
"C'est comme... quelque chose de doux, un bonbon... Mais il sait être pire que le poivre, si tu ne sais pas le prendre de la bonne façon."
"Nous sommes déjà tous là, dans notre groupe ?"
"Avec toi, oui, nous sommes complets. Tu les connaitras au dîner ce soir. Maintenant ils sont descendus en ville, soit pour rester un peu avec leurs femmes, soit pour se trouver une prostituée."
"Et toi, chef, tu ne descends pas en ville ?"
"À tour de rôle un de nous doit rester pour surveiller la baraque et les hommes qui restent éventuellement. Aujourd'hui, c'est mon tour. Mais personne ici ne m'appelle chef. Je suis Pepe."
"Ça fait longtemps que tu travailles ici ?"
"Exactement vingt-deux ans. J'ai commencé comme muchacho quand j'avais seize ans."
"Es-tu marié ?"
"Oui, et j'ai quatre enfants, deux filles et deux garçons. Le plus grand est âgé de quatorze ans et il voudrait faire mon travail... mais je ne veux pas qu'il fasse le muchacho... Je vais le faire embaucher quand il sera assez grand pour faire tout de suite le ranchero..."
"Ça m'a étonné la coutume des muchachos..."
"Et pourquoi ? Ici avec nous c'est un peu comme pour les marins, ou en prison : on ne voit pas une femme pendant longtemps, et c'est pas tout le monde qui sait rester sans. La tension augmenterait, il y aurait souvent des querelles... Ainsi, à la place, les choses filent lisses."
"Mais tu n'aimerais pas que ton fils fasse le muchacho... Même si tu m'as dit que t'as commencé ainsi..." lui fit remarquer Alceo.
"Oui... et peut-être quand nous sommes dans la pampa, j'en choisis un moi-même, et me le mets dessous, sous ma couverture. Mais j'aurais de la peine de savoir que quelqu'un se met dessous, mon fils..."
"Mais les muchachos qui sont avec nous... auront bien un père qui, comme toi..."
"Souvent, ils sont orphelins ou fugueurs. Mais personne ne les oblige à faire leur travail. Et ici ils ont, en un sens, une famille, nous prenons soin d'eux, on ne les baise pas seulement, non ?"
"Je ne les ai pas vus, dans notre baraque... Sont-ils aussi en ville avec les autres ?"
"Oui. En général, chacun des muchachos se choisit un de nous comme guide, instructeur et protecteur. Et ils vont en ville pour se rappeler qu'ils sont des mâles..."
"C'est à dire ?" demanda Alceo.
"Pour baiser une putain, non ?"
"Même les plus petits ?" demanda Alceo amusé.
"Même les plus petits sont déjà en mesure de jouir d'une fente chaude et poilue !" dit l'homme en riant. "On ne les prend jamais avant quinze, seize ans. La vie est trop dure, dans les pampas, pour un garçonnet plus petit."
"Qui a eu l'idée de muchachos ? Maître González ?"
"Non, ils existent depuis bien longtemps ; qui sait qui a trouvé cette solution... Avant les plus jeunes devaient contenter les plus vieux et se laisser mettre sous... Un beau gars comme toi aussi, même si tu as déjà plus de vingt-cinq ans. Mais cela créait trop de problèmes..."
"À moins qu'il y en ait eu un qui aimait le faire avec les mâles..." suggéra Alceo.
"Non... un homme ne pourrait jamais admettre d'être un maricòn, il serait méprisé par tous les autres hommes, tu ne comprends pas ? Même s'il y en a un, il doit faire semblant d'être même plus mâle que les autres, bien sûr."
"Mais... et les muchachos, alors ? Ils ne sont pas méprisés ?"
"Mais non ! Ils le font tout simplement parce que c'est leur travail... et comme je t'ai dit aussi, en la ville, ils vont aux putes comme les autres." Puis, changeant de sujet, il dit : "Si tu es italien, tu es catholique, non ?"
"Oui... pourquoi ?" Alceo demanda un peu surpris par la question.
"Le dimanche matin, quand nous ne sommes pas dans la pampa, nous allons tous avec les patrons à l'église pour la messe. En dehors de celui qui, à son tour, doit rester dans l'hacienda pour la surveillance."
"C'est obligatoire ?" demanda Alceo.
"Non, mais... on le fait."
"Oh, je vois : on va aux putes, on baise les muchachos et puis on va à l'église... pour demander pardon à Dieu."
"Pardon ? Et pour quoi ? Seul celui qui tue ou vole doit demander pardon. S'ils ne le pendent pas avant. Mais un homme a le droit de se défouler, non ? C'est la nature... de quoi devrait-on demander pardon à Dieu ?"
Pepe l'amena voir la baraque où les hommes se lavaient. Elle faisait environ quatre mètres par huit. La première partie avait deux étagères où mettre les vêtements que les hommes s'ôtaient et au centre il y avait une sorte de long évier avec un tuyau avec de nombreux trous d'où l'eau descendait et au dessus quelques miroirs à utiliser pour se raser. La deuxième partie avait un appareil de chauffage avec une chaudière pour chauffer l'eau, quatre grandes cuves en bois, quelques bassins et, dans un coin, une sorte de douche. L'eau pouvait couler à travers le plancher en lisses de bois.
"On se lave tout le corps sous la douche, afin de laisser l'eau des cuves propre, de sorte que les autres hommes, peuvent s'y mouiller. L'eau est chauffée uniquement les lundis, mercredis et vendredis."
A côté de la douche, dans une autre baraque en bois, il y avait les latrines, avec dix box avec des trous à la turque, et un urinoir le long de la paroi opposée.
Un grand panneau sur le mur portait l'inscription: «Laisse la latrine plus propre que ton lit !»
Le tour «touristique» terminé, ils retournèrent dans leur baraque. Alceo rangea ses affaires dans l'armoire et, à côté, il accrocha sa selle et ses harnais.
Plus tard, les hommes commencèrent à revenir et Alceo fut présenté à ceux de son groupe. Il était l'un des plus jeunes. Arrivèrent aussi leurs trois muchachos : le plus jeune avait dix-sept ans et le plus âgé dix-neuf. Alceo pensait que deux de ses collègues et aussi un des muchachos étaient vraiment beaux...
Au dîner, les «nouveaux» furent submergés de questions. Puis, les jours suivants, en attente du départ pour les pâturages, les hommes apprirent à Alceo à utiliser les lassos, les bolas, à faire des nœuds fondamentaux et d'autres techniques utiles pour leur travail.
Le muchacho qui plaisait bien à Alceo, le garçon de dix-neuf nommé Paquito, qui travaillait là depuis trois ans, était agréable et serviable, ainsi que vraiment beau. Quand Alceo alla prendre un bain, peu après Paquito y alla aussi, et s'offrit de lui laver le dos. Puis ils se plongèrent en même temps dans le seul baquet libre.
Il vint une érection à Alceo, en restant presque en contact avec le garçon. Paquito le remarqua et sourit, mais ne dit rien. Peu à peu, les autres hommes sortirent et allèrent dans la première partie de la cabine pour se sécher et se rhabiller.
Restés seuls, Paquito lui dit : "T'as envie de le faire, hein ? Ta pinga est bien dure !" et il lui toucha le membre, sous l'eau.
"Hein, oui, ça fait déjà un peu que je ne baise pas..." admit Alceo en le regardant dans les yeux.
"T'as envie de me la mettre ?"
"Faute de mieux... pourquoi pas ? Jusqu'à après demain on ne descend pas en ville, on m'a dit. Mais à toi, ça te plaît ? Et où on peut aller ?"
"Personne n'aime aller chez le barbier pour se faire enlever une dent... mais il y a ceux qui le font mal et ceux qui savent bien le faire... Je connais un endroit... As-tu déjà été dehors, à la source ?"
"Non, je ne suis pas encore sortis de l'hacienda. Est-ce loin ?"
"Cinq minutes, pas plus. Si ça te va, je peux t'emmener là-haut."
"Pourquoi pas ?" dit Alceo.
Ils s'essuyèrent, se rhabillèrent, et le garçon le conduisit sur la pente, derrière le corral. Ils se trouvèrent à côté d'une falaise, et le garçon le guida dans un chemin parmi les gros rochers et crevasses, en montant à pas sûr. Il s'arrêta dans un endroit isolé, en partie recouvert par de hauts buissons.
"Ici..." dit simplement le garçon et, lestement il s'ouvrit la ceinture et abaissa son pantalon. Puis, il demanda à Alceo : "Veux-tu que je te le suce, avant de le mettre dans mon cul ?"
"Comme tu veux..." répondit le jeune homme, qui avait ouvert son pantalon.
Paquito s'accroupit devant, il le prit en main et commença à lui donner du plaisir avec ses lèvres et la langue, puis le suça un peu. Il savait y faire. Puis il se leva, se retourna et se pencha contre l'une des grosses pierres. "Allez... Baise-moi." dit-il sans se retourner à le regarder.
Alceo, avec son pantalon autour de ses chevilles, se pencha contre lui et le lui poussa dedans. Il entra sans difficulté. Puis il l'attrapa par la taille et commença à lui pomper dedans. Il le monta longtemps, avec plaisir. Le garçon se tenait immobile sous ses assauts, sans participer... "Il est en train de faire son travail..." pensa Alceo. Il descendit avec ses mains sur les génitaux du garçon et il sentit qu'ils étaient turgides... "Mais il aime bien..." se dit-il et alors il commença à les lui manipuler, à le masturber.
Le garçon laissa échapper un léger gémissement et commença à agiter légèrement le bassin... "Oui... il aime bien..." pensait Alceo, commençant à ressentir plus de sensations. Il souleva une main sous le blouson du garçon et taquina ses mamelons. Paquito émit un nouveau gémissement et se poussa contre lui. Maintenant, ça plaisait davantage à Alceo... Il continuait à prendre le garçon et à le stimuler, si fort que celui-ci vint, gémissant doucement et tout de suite après Alceo se déchargea en lui.
Quand ils se séparèrent, le garçon se retourna, le regarda presque en fronçant les sourcils et demanda : "Pourquoi tu l'as fait ?"
"Quoi ?"
"Me faire venir ainsi..."
"Eh bien, pourquoi pas ? Je ne devais pas être le seul à jouir, si ?"
"D'habitude... je dois venir seul, avec ma main... Tout le monde s'en fout si je jouis ou non..."
"Il y a des barbiers qui enlèvent mal les dents, et d'autres qui savent bien le faire, non ?" dit Alceo avec un sourire.
"Mais toi, Alceo... tu es un maricon ?" lui demanda-t-il avec un air de défi.
"Et toi, Paquito, es-tu un maricon ?" répondit le jeune homme diplomatiquement.
"Les maricons ne sont pas des hommes... tous les méprisent..." dit le garçon.
"Je ne te méprise pas, pour rien..."
"Mais je ne suis pas un maricon..."
Ils étaient encore tous les deux avec le pantalon baissé. Alceo prit le garçon entre ses bras et l'embrassa dans la bouche, profondément. Paquito se débattit et, le visage rouge, sa voix basse et rauque, demanda : "Que fais-tu ?"
"Je t'embrasse."
"Nous sommes deux mâles."
"Ça ne t'a pas plu ?"
"Qu'importe ? Deux hommes ne s'embrassent pas."
"Je viens de le faire..." dit Alceo et il l'embrassa à nouveau. Cette fois Paquito, un peu hésitant, retourna le baiser. Quand leurs lèvres se séparèrent, Alceo lui demanda encore : "Ça ne t'a pas plu ?"
Paquito rougit, mais répondit, d'une voix basse : "Si..." et avec une main il descendit caresser le membre, maintenant doux, de l'autre. Puis il posa ses lèvres sur celles d'Alceo et ils se donnèrent un troisième long baiser. Alceo caressa le membre du garçon. En bref, ils étaient à nouveau excités en même temps.
"T'as envie de m'enculer à nouveau ?" lui demanda le garçon.
"Et toi ? T'en as envie, toi ?"
"Oui... tu sais le faire... tu es différent des autres..."
"Je suis un bon barbier ?" demanda Alceo, espiègle.
"Très, très bon..."
Le jeune homme le poussa sur une basse pierre et il le fit étendre sur son dos, lui fit mettre les jambes sur ses épaules et le prit à nouveau, cette fois par l'avant. Le garçon lui mit ses mains sous sa chemise et lui frotta les mamelons. Alceo le tenait par les épaules et lui battait dedans avec goût. Paquito ferma les yeux et commença à murmurer : "Oui... oui... ainsi... allez..."
Quand Alceo déchargea en lui pour la deuxième fois, le garçon eut un sourire fugace. Le jeune homme, puisque cette fois l'autre n'était pas venu, se désenfila lentement, puis se pencha sur lui et le suça jusqu'à ce qu'il vienne et il en but toute la semence. Paquito sursauta et laissa échapper un long gémissement.
Puis, se levant de la pierre, lui demanda, mais cette fois presque avec gentillesse : "Es tu un maricon ?"
"Et toi ?" demanda Alceo avec un sourire en coin.
"Oui... et tu me plais beaucoup... Tu es un maricon comme moi, pas vrai ?"
"C'est si important ? Oui, j'aime les beaux gars comme toi... et pas du tout les filles. Mais pourquoi toi, quand tu vas en ville avec les autres, tu vas avec une pute ? Ça te plaît aussi de le faire avec une femme ?"
"Non, il ne me vient même pas dur, avec une femme..."
"Alors, comment fais tu ?"
"Ça suffit que tu lui payes le tarif et tu lui dis de ne dire à personne que tu n'as rien fait. Cela leur convient mieux de se taire, et de gagner de l'argent sans rien faire."
"Aucune ne t'a jamais trahi ?"
"Non, jamais."
"Il y en a d'autres comme nous, parmi les hommes ?"
"Dans notre groupe, je ne crois pas. Dans les autres groupes, peut-être deux ou trois, mais je ne suis pas sûr."
Ils ont remis en place leurs vêtements. Paquito alors lui demanda : "Veux-tu m'embrasser à nouveau ? C'est la première fois qu'un homme m'a embrassé... c'est bien beau..."
Alceo sourit, le reprit entre ses bras et l'embrassa à nouveau, plus longtemps. Quand ils se séparèrent, le garçon soupira. "Je suis content que tu sois dans mon groupe. Quand nous irons dans les pampas, J'espère pouvoir venir avec toi plutôt qu'avec d'autres... même si nous devons être prudents, ou bien on deviendrait suspect si on nous voit trop souvent ensemble... Et pour toi ce serait encore pire que pour moi..."
"Comment fait-on le choix ?"
"Chacun de nous doit contenter environ quatre hommes, et la règle est pas plus d'un par jour..."
"Mais chaque homme va toujours avec le même garçon ?"
"Certains aiment changer, à d'autres il plaît toujours le même, parce qu'il sait ce qu'il aime faire et comment. Il n'y a pas de règle. Mais si tu ne veux pas te faire soupçonner, il vaut mieux que tu changes, de temps en temps et puis..."
"Mais si quelqu'un va toujours avec le même, pourquoi pas moi avec toi ?"
"Parce que nous les maricons nous devons prendre plus soin des autres." lui dit Paquito alors qu'ils redescendaient vers l'hacienda.
"Toi, tu as commencé ici, comme muchacho, ou tu le faisais déjà avant ?"
"Aussi avant. Mon premier homme... J'avais quatorze ans. C'était un instituteur. Je lui faisais le ménage... et une fois il a essayé avec moi... il lui a fallu un certain temps pour me convaincre, mais alors j'ai aimé. Mais il n'embrassait pas. Il baisait seulement. Puis, après deux ans, on découvrit qu'il le faisait aussi avec un de ses élèves, et ainsi il a dû fuir... parce que les parents du garçon voulaient le tuer. Puis ils m'ont aussi interrogé... et j'ai juré que je n'en savais rien, qu'il n'avait jamais essayé avec moi... "
"Même moi, la première fois je l'ai fait avec un maître d'école, mais c'est moi qui lui ai demandé de le faire avec moi. Il ne voulait pas..."
"Tu lui as demandé ? Mais tu savais déjà qu'il te plaisait ?"
"Bien sûr."
"Et comment savais-tu qu'il aimait lui aussi ?"
Alceo commença à raconter...