CONTES DE PROVINCE | CHAPITRE 1 UN BON TRAVAIL |
Jeff Flanagan conduisait tranquillement pour couvrir les 117 miles qui séparent la capitale de Benton. Il n'avait pas hâte de rentrer à la maison, de revoir sa femme... Il n'avait donc pas pris l'autoroute et il se réjouissait du panorama et de l'approche du coucher du soleil. La journée était douce, et il avait la vitre ouverte. L'entretien s'était bien passé, le grand chef lui-même lui avait promis que dès que le directeur de succursale aurait pris sa retraite, cette place serait la sienne. Il manquait encore quelques années, mais Jeff était sûr que cela arriverait, il se fiait complètement à la parole du patron. Oui, il était satisfait. Le seul inconvénient de la journée consistait dans le fait qu'il n'avait pas pu se réjouir un couple d'heures au club comme les autres fois. Quand il y était allé, un grand panneau annonçait «fermé pour rénovation». Il en avait été déçu. Et il avait ainsi dû retenir le désir qui semblait en effet s'être renforcé à la suite de ce malheureux accident. Il pensa avec un petit sourire qu'il aurait pu se rabattre sur Joël... ce garçon semblait n'être jamais rassasié de sexe. Oui, il pouvait lui donner un coup de téléphone et lui propose d'aller faire un tour avec lui... S'il n'y avait pas eu Martha à la maison, il aurait pu lui proposer de faire le tour sur son lit matrimonial... pensa-t-il et il sourit, commençant à s'exciter à cette pensée. Inconsciemment il passa sa main entre ses jambes, comme pour caresser l'érection dure qui gonflait les pantalons du complet formel qu'il devait porter au travail, surtout quand il allait au quartier général... Le grand patron y tenait beaucoup à la forme, il était presque obsédé par l'habillement du personnel de la banque. Jeff monta la colline et se demanda ce que pouvait faire à ce moment là son épouse... elle était probablement en train de préparer le dîner... ou peut-être pas, il était encore trop tôt... Dans l'ensemble, il avait eu de la chance de s'être marié avec Martha, qui semblait encore moins intéressée que lui à leurs «devoirs conjugaux», c'est à dire à baiser avec son mari. Jeff se demanda si Martha avait un amant... ou alors si par hasard elle était lesbienne... En fait, elle avait deux ou trois «amies» de cœur... Bien sûr, se dit Jeff, si Martha avait été lesbienne, il aurait pu aussi le lui dire et même, se couvrir l'un l'autre afin de pouvoir avoir leurs histoires sexuelles sans la paranoïa que l'autre le découvre et qu'il en fasse un grand scandale. Mais, c'est certain, il ne pouvait pas prendre à part sa femme et lui demander : "Hé, désolé, juste pour savoir, t'es pas lesbienne par hasard ?" Le fait est que maintenant, ils faisaient du sexe plus ou moins une fois par mois, et c'était toujours lui qui commençait, plus par devoir que pour autre chose. Elle ne s'était jamais refusée il est vrai, et chaque fois elle avait participé avec un plaisir modéré... Ils le faisaient toujours de la même manière, lui dessus elle dessous... Ils jouissaient tous les deux (Jeff était toujours attentif à l'amener elle aussi à l'orgasme, c'était une question d'honnêteté et de respect). Ensuite, elle prenait une douche, puis c'était à lui, ils se souhaitaient bonne nuit... et pendant un mois ils continuaient à dormir ensemble comme deux bons amis... Oui, lui et Martha étaient plus deux bons amis que vraiment mari et femme, bien qu'ils se soient mariés à l'église... Mais ils n'étaient même pas de «vrais» amis, parce qu'ils ne s'étaient jamais confiés les choses les plus intimes... peut-être plus que de bons amis, il serait juste de dire qu'ils étaient de bons collègues, qui collaborent pour faire avancer leur maison, leur vie communautaire, en s'aidant et en se soutenant l'un l'autre... Ils s'entendaient : en sept ans de mariage ils ne s'étaient jamais disputés. Benton était une petite ville de province, à l'économie essentiellement agricole, avec de grandes étendues de champs au sud, des fermes d'élevage sur le plateau au nord, la forêt à l'est, là-haut vers les montagnes et le désert à l'ouest derrière les «Colored Hills» avec une ancienne usine de céramique entre les collines et la Debbie River, et des petites usines de meubles au sud entre le fleuve et l'autoroute. Les gens avaient une mentalité fermée, conservatrice, traditionaliste. Néanmoins, Jeff avait réussi à vivre sa dimension sexuelle, sans trop de problèmes, même si, logiquement, en secret. Malheur à lui, si on savait, ou même on soupçonnait, qu'il était gay ! Toute la dimension sexuelle semblait totalement «inexistante» à Benton, même la soi-disant «normale», donc beaucoup plus celle en dehors de la règle communément approuvée. Mais personne ne doit se laisser duper par la mer calme : la surface est apparemment une table lisse, imperturbable... mais si vous plongez là, vous pouvez voir là-dessous qu'elle est bourdonnante de vie et d'activité... Voilà, c'était ainsi pour la vie sexuelle à Benton : en surface absolument rien... mais en-dessous, il y avait une myriade d'activités intenses, et beaucoup étaient très différentes de celles dites «canoniques». Surtout entre garçons... mais pas seulement. Bien sûr, les garçons, avec le déchaînement de leurs hormones, sont plus prêts à explorer le territoire vaste et varié de la sexualité avec curiosité et esprit d'aventure. S'ils trouvent aussi un guide complaisant, ils sont tout aussi prêts à le suivre, même si avec précaution et avec esprit critique. Jeff en savait quelque chose. Pourtant, s'il n'avait pas manqué de gamins curieux et prêts à lui demander de les guider (c'est-à-dire de les prendre au lit ou quelque part pour faire du sexe avec), son neveu Joël n'étant pas le dernier, (une véritable bombe sexuelle, ce gars), Jeff manquait de quelqu'un de plus mature, plus équilibré, avec qui peut-être avoir une relation stable et durable et pas seulement des coups de baise. Alors qu'il conduisait tranquillement vers sa ville, Jeff, n'était cependant pas en train de penser à tout cela. Son esprit était plutôt concentré sur son travail. Il vit donc seulement à la dernière minute l'autostoppeur qui, le pouce levé, se tenait sur le bord de la route. Mais la vision, dès qu'elle pénétra dans son esprit, lui fit sauter quelques battements du cœur : même si la vision avait été fugace, il lui avait semblé que l'autostoppeur était très bien fait, attrayant, résolument intéressant. Il donna un coup d'œil sur le rétroviseur et, puisque aucune voiture ne le suivait, il freina avec énergie, mais graduellement afin de ne pas faire déraper la voiture. Il s'arrêta et mit la marche arrière pour revenir au point où l'autostoppeur attendait. Quand celui-ci vit l'auto revenir en arrière, il ramassa un sac à dos et courut vers la voiture. Jeff, tourné en arrière comme il procédait en marche arrière, vit sur le visage du beau garçon un sourire lumineux, il en remarqua ses mouvements athlétiques, le corps enveloppé dans une paire de jeans gris et un T-shirt bleu clair et pensa que le garçon était terriblement sexy... Il s'arrêta à côté du gars qui se pencha à la vitre et le salua avec un ample sourire. "Merci, ça fait au moins trois heures que personne ne s'arrête !" dit le garçon. "Où vas-tu ?" lui demanda Jeff, en lui rendant le sourire et en sentant à nouveau se réveiller l'érection sous ses pantalons élégants. "Au nord... nulle part... Je tourne pour trouver du travail..." "Monte alors. Mets le sac à dos sur le siège arrière." Le garçon monta, ferma la porte et immédiatement ceignit la ceinture de sûreté. Comme Jeff mettait la première et repartait, l'autostoppeur se tourna vers lui et dit : "Merci, vous êtes très gentil. Mon nom est Ray Hoffmann." "Je suis Jeff Flanagan, enchanté. Quel âge as-tu ?" "Je viens juste d'avoir vingt et un an." "Onze ans plus jeune que moi, alors. Quel travail tu cherches ? Quel travail tu faisais ?" "Mes parents étaient commerçants. J'ai étudié, puis j'ai fait trois ans dans l'armée, et maintenant je suis ici, un bon à rien. J'étais un des meilleurs à tirer, sous le drapeau, mais rien d'autre. Mais après trois ans, j'en avais assez de cette vie et de la discipline, et donc j'ai demandé le congé." "Et ça ne t'aurait pas plu de travailler, peut-être, dans le magasin de tes parents ?" "Ce n'est pas que je ne voudrais pas, un travail en vaut un autre... C'est que je suis en mauvais termes avec les miens : ils étaient pires que mes supérieurs dans l'armée... Maintenant que je suis adulte, je veux faire ma vie à ma façon." Jeff étudiait du coin de l'œil le garçon et se sentait de plus en plus excité par sa proximité. Ray était assis relaxé, ses mains abandonnées sur ses cuisses, les jambes légèrement écartées, son torse contre le dossier. Il avait un visage propre, un sourire lumineux... une voix sensuelle... Jeff pensait qu'avec ce garçon inconnu, encore loin de Benton, il risquait très peu... donc il se lança : "Tu es un beau garçon, Ray. J'aimerais baiser avec toi." Ray le regarda sans changer d'expression : "On pourrait le faire, moi aussi j'aimerais baiser avec toi, Jeff. T'es un bel homme. Mais où ? Un motel ?" répondit-il tranquillement. "Oui, il devrait y en avoir un dans quelques miles. Toi, t'es actif ou passif ?" "Peu importe. J'aime tout, à condition que ce ne soient pas des choses trop particulières... c'est à dire pas de SM, fist-fucking ou douche d'or ou des choses comme ça. Et toi ?" "Exactement pareil." "Tu n'as pas un petit ami fixe ?" "Non, je suis marié... Dans mon village, il y quelque gamin avec qui, parfois, je peux m'amuser... avec les précautions d'usage." "Des gamins ? De quel âge ?" lui demanda Ray en fronçant un peu les sourcils. "De seize ans et plus... Ce sont les plus faciles à accrocher, parce qu'ils ont toujours envie de baiser... mais je les préfère plus grands, au moins comme toi." "Je préfère les gens plus grands que moi, par contre. Même depuis gamin... Mon premier, quand j'avais quatorze ans, avait vingt ans. Je ne sais pas pourquoi, mais pour moi cela ne m'a jamais plu de le faire avec des gens plus jeunes que moi, et peu aussi avec mes pairs, à quelques exceptions près." Jeff vit le signe du motel, tourna à droite et alla s'arrêter dans la zone de parking. Il alla demander une chambre, paya, prit la clé, retourna à la voiture et fit sortir Ray ; il la ferma et allèrent ensemble dans la pièce. "Préfères-tu prendre une douche avant ou après ?" lui demanda Jeff en plaçant sa mallette sur le bureau. Ray posa son sac à dos sur le plancher. "Avant, je me sens un peu échauffé et poussiéreux... Cela fait trois jours que je ne peux pas me laver vraiment bien. Cela te va de prendre une douche ensemble ?" demanda-t-il, en ouvrant son sac et en sortant un change de vêtements propres. "Oui, bien sûr, avec plaisir." répondit Jeff et il commença immédiatement à se déshabiller. Le garçon se déshabilla aussi et les deux se regardaient, curieux de voir enfin ce que les vêtements avaient jusque-là caché. Chacun mit ses vêtements sur une chaise. Enfin nus, ils se regardèrent avec un sourire satisfait : ils avaient tous les deux une belle érection. "Tu es encore mieux que ce que je pouvais espérer..." murmura le garçon approchant Jeff et caressant son membre dur avec une main légère. "Toi aussi t'as un corps très beau... sensuel... désirable..." Jeff murmura le tirant à lui, et il posa ses lèvres sur celles du garçon. Leurs langues jouèrent un peu, puis le baiser se fit intime, profond, plein de feu et le garçon se pencha contre le corps de l'autre, se frottant contre lui et gémissant légèrement. Jeff posa ses mains sur les petites fesses fermes et l'attira encore plus vigoureusement contre lui. Leurs bouches se séparèrent... "Baise-moi maintenant, ici... la douche on la fait après !" murmura Ray frémissant de désir. "Après la douche, cependant, tu me baiseras, non ?" Jeff lui dit alors que le garçon se retournait entre ses bras et écartait ses fesses avec les deux mains, en s'offrant au jeune homme. "Non, attend... Je dois prendre des capotes..." lui dit-il. "Oui, tu as raison... mais tu me fais perdre la tête !" murmura le garçon, rougissant légèrement. Jeff fouilla dans son sac et il en sortit un paquet. Ray enleva un sachet de la boîte, le déchira, en sortit le diaphragme opalescent, s'accroupi devant le compagnon et, avec les doigts et les lèvres, il le déroula sur le membre frémissant et fier. "Voilà... prends-moi maintenant... allez !" Il murmura en se levant debout et en s'offrant de nouveau à l'autre. Jeff l'appuya sur la rondelle de chair et commença à pousser. Le sphincter s'ouvrit docilement pour l'accueillir et la hampe glissa à l'intérieur du canal chaud avançant lentement mais continuellement. Ray gémit son plaisir et poussa son bassin en arrière pour faciliter la pénétration. "Ohhh... oui..." murmura-t-il quand il le sentit tout dedans "... allez !" Jeff lui posa une main sur son sexe turgescent en le palpant, et l'autre sur la poitrine en lui frottant les mamelons, puis il commença à lui pomper dedans avec une vigueur calme. Ray remua légèrement le bassin pour mieux jouir de la gymnastique érotique souhaitée depuis longtemps. "Cela te plaît, hein ?" lui chuchota à l'oreille le jeune homme, puis il commença à lui mordiller le lobe de l'oreille. "Oh oui ! Ça fait trois jours que je ne fais plus rien... j'en avais vraiment besoin ! Allez... allez... cela me plaît trop..." Ray se pencha un peu en avant et s'appuya avec les mains sur le bord de la têtière de fond du lit, afin de mieux soutenir les poussées de l'autre. Jeff lui battait dedans avec de plus en plus de plaisir et de passion, sentant l'excitation augmenter avec chaque fente dans le petit cul accueillant. Il pensait qu'il aimait comme ce jeune autostoppeur se faisait prendre... Enfin, il atteignit l'orgasme. Il ceignit avec ses bras la taille de l'autre et le tira fermement à soi, alors qu'il déversait avec de forts frétillements dans le chaud, profond, étroit canal. "Oh... Ray... Ray... Ray..." murmura-t-il comme pour souligner chaque éclaboussure. Il aimait ce garçon, il aimait en dire le nom. Puis il arrêta, haletant légèrement et ils restèrent immobiles pendant un certain temps, jusqu'à ce que le membre de Jeff commence à s'assouplir et à reculer du canal accueillant du garçon et en sorte. Ray se leva, se retourna et l'embrassa dans la bouche. "Allons prendre une douche, maintenant ?" il lui demanda avec un large sourire. "Ainsi, après... je te rends la courtoisie." "Oui. Viens..." dit Jeff, le prenant par la main et le conduisant dans la cabine de la douche. Ils se lavèrent l'un l'autre et le léger massage sur leurs corps des mains rendues glissantes par la mousse, tenait bien éveillées leurs excitations. De temps en temps ils s'embrassaient avec un croissant, renouvelé désir. "Combien ça faisait que tu ne baisais plus, toi aussi ?" lui demanda le garçon pendant qu'ils s'essuyaient. "Cinq jours... avec le fils de mon frère, un garçon de seize ans, déjà bien développé... Mais je préfère toi..." répondit Jeff, en le portant sur le lit d'une place et demi. "C'est toi qui lui as enseigné ? Tu l'as défloré ? Vous faites tout ?" lui demanda Ray alors que Jeff lui glissait un préservatif sur le beau membre bien raide. "Oui, aux trois questions. J'avais un petit soupçon qu'il était gay, donc j'ai commencé à le sonder, tant qu'il l'a admis, et il m'a dit que, bien qu'il n'ait encore jamais fait quoi que ce soit, il en avait bien envie... Et il m'a demandé de lui apprendre, de le faire avec lui... Il est naturel, il a appris vite et bien... c'est un cher garçon... mais tu me plais bien plus..." Jeff lui a dit, en se couchant sur le lit et en le tirant sur lui. Il lui ceignit la taille avec ses jambes et Ray se déplaça de façon à s'apprêter à le pénétrer. Puis, tenant ses mains pressées sur le matelas, il avança son bassin jusqu'à miser son membre sur la cible. Il le regarda et sourit. Jeff hocha la tête et sourit. Ray alors commença à pousser et le jeune homme s'éclot sous lui, l'accueillant avec un léger et long soupir de plaisir. Quand Ray fut complètement immergé en lui, il se pencha pour l'embrasser, et tandis qu'il baisait sa bouche avec sa langue, il commença à bouger avec énergie le bassin, en le baisant aussi dans le cul. Jeff se sentit immédiatement excité à nouveau, lui plaisait beaucoup la façon dont le jeunot le prenait, plein de passion et de vigueur. Ray, en plus d'être un beau garçon et de savoir comment faire vraiment bien l'amour, avait un air sympathique qui charmait Jeff. Même maintenant, pendant qu'il le prenait, il avait un sourire plein de joie, viril et doux en même temps. Jeff caressait son corps jeune et frais, les muscles frétillants à chaque poussée, et il répondait avec un sourire béat au sourire de l'autre. "Cela te plaît, hein ?" lui demanda Ray, sa voix un peu enrouée par la croissance du plaisir. "Oui, beaucoup. Et à toi ?" "Et comment ! Ça me plaît soit comme tu baises soit comme tu te fais baiser. Ça me plaît comme tu embrasses... J'adore ton corps... c'est vraiment génial de le faire avec toi !" Après que Ray ait aussi atteint l'orgasme, pendant qu'ils se reposaient sur le lit, à moitié embrassés et satisfaits, Jeff lui demanda : "Il y a trois jours... un autre auto-stop ?" Ray comprit : "Non. Un type qui m'avait accroché aux latrines de l'autoroute... Il avait le camping-car garé près de là... Il m'y a emmené et nous avons baisé. Mais, honnêtement, il ne savait pas y faire aussi bien que toi, ni à le prendre, ni à le mettre... il devait avoir environ vingt-cinq ans, pas plus. Sais-tu que nous ne nous sommes même pas dit notre nom, le mec et moi ? Juste un coup de baise, et adieu !" "Eh bien, je suppose que maintenant je dois retourner sur la route. J'aurais aimé avoir un peu plus de temps..." "Bon, de toute façon, tu n'as pas voulu te rhabiller dès que nous avons fini... Oui, moi aussi j'aurais voulu avoir plus de temps. Je suis très bien avec toi..." Ils se rhabillèrent et se remirent en route. Ils causèrent. À Jeff ce mec plaisait de plus en plus. Il regarda sa montre... il aurait voulu rester plus longtemps avec lui... "Cela te dirait de dîner ensemble ? J'offre..." proposa-t-il. Ray sourit : "Oui, bien sûr. Merci." "J'avertis seulement à la maison que je rentre plus tard que prévu..." dit Jeff approchant du côté de la route et s'arrêtant. Il prit le téléphone et appela. Il avertit sa femme que, la réunion s'étant prolongée, il dînait dehors et serait de retour la nuit, donc de ne pas l'attendre... Quand il rangea son téléphone cellulaire et reprit le chemin, Ray lui demanda : "Désolé, ce n'est pas pour mettre mon nez dans tes affaires, mais... t'es marié, t'as des enfants ?" "Oui, je suis marié, Non, nous n'avons pas d'enfants. Que veux-tu, dans une petite ville, presque tout le monde doit s'épouser, en particulier nous gays..." "Mais ta femme ne sait rien pour toi, si ?" "Certainement pas, du moins je ne crois pas... Et heureusement pour moi ce n'est pas qu'elle aime avoir du sexe trop souvent... ce n'est pas qu'elle soit vraiment frigide... mais parfois je me demande si par hasard elle n'est pas lesbienne..." "Si elle l'était, et si vous vous le disiez... ce serait beaucoup plus simple pour tous les deux, non ?" dit Ray d'un ton amusé. Puis il ajouta : "Je crois que je ne pourrais même pas me le faire dresser, avec une femme..." "Je ne peux pas lui demander si elle est lesbienne. Si elle me demandait si je suis gay, je devrais nier, à titre de précaution... Donc elle devrait faire autant avec moi... Une situation sans issue. Mais je ne me plains pas. Pour chaque baise que je fais avec elle, je peux en faire au moins une douzaine avec un garçon..." "Cela ne te plairait pas d'avoir un petit ami stable ?" "Quelqu'un comme toi... oui." lui répondit sincèrement Jeff, puisqu'il se sentait de plus en plus attiré par Ray, et pas seulement physiquement. "Pour ce que je te connais... moi aussi, je crois que ça me plairait de me mettre avec toi. Ne pourrais-tu pas m'aider à trouver un boulot dans ton pays, afin qu'on puisse se fréquenter et voir si on est bien ensemble ?" "Ben... je pourrais y penser... mais nous ne pourrons jamais vivre ensemble, tu comprends..." "Mais on pourrait nous voir assez souvent, non? Et si entre toi et moi ça fonctionnait... j'en serais heureux." Jeff y réfléchit et se dit que peut-être il pourrait être intéressant d'essayer. Il pensait qu'il pourrait lui offrir un emploi comme agent de sécurité dans la banque où il travaillait, comme il avait dit être habile avec les armes. "Tu as dit que tu étais très bon pour tirer, n'est-ce pas ?" lui demanda-t-il. Ray fut un peu surpris par ce changement apparent du discours. "Oui... J'étais un des meilleurs soit avec le pistolet soit avec le fusil." répondit-il. Jeff entra avec la voiture dans une aire de service. Il fit le plein d'essence, puis alla se garer devant le petit restaurant qui se trouvait derrière le distributeur. "Il est un peu tôt pour manger le dîner, nous pouvons faire deux pas et ensuite aller manger. Qu'en dis-tu ?" "Oui, volontiers." dit le garçon. Ils sortirent et commencèrent à marcher entre les arbres de la zone de service, devant et derrière, en bavardant. Jeff étudiait le caractère du jeunot, en le faisant parler beaucoup de manière à réaliser comment il était, et se sentait de plus en plus convaincu que peut-être il pouvait vraiment lui offrir un emploi et essayer de se mettre avec lui... Ils dînèrent, tout en causant. Et enfin, en attendant que la serveuse leur apporte le gâteau, Jeff lui fit sa proposition. "Écoute, Ray, maintenant je vais t'emmener à Benton, presque dans le centre ville il y a une pension où je crois qu'ils ont encore des chambres libres. Demain matin, je vais donner l'ordre, à la banque où je travaille, de mettre une annonce pour un nouvel agent de sécurité... tu te présenteras vers midi et tu demanderas qu'ils te prennent... Ils te feront parler avec moi. Nous allons faire semblant de ne pas nous connaître, cela vaut mieux. Ainsi, tu commences à travailler pour nous..." "Tu dis vrai? Putain, ça me plairait ! Mais après, comment allons-nous faire pour nous voir ? Je ne pense pas que tu pourras venir à la pension pour baiser avec moi, ni moi à ta maison..." "Dans la banque, après la fermeture... Dans mon bureau, il y a un sofa lit où parfois je m'étends quand je suis trop fatigué. Nous serons seulement nous deux... Après la clôture... officiellement tu devras contrôler les systèmes de sécurité et moi réarranger les derniers documents... L'autre garde, auquel je ferai faire le tour d'ouverture, s'arrêtait toujours, donc il n'y aura rien d'étrange... " "Tu baises aussi avec lui ?" Jeff rit : "Non, non ! Celui-là est marié, c'est un homme trapu, d'âge moyen et vraiment très peu intéressant..." "Mais es-tu sûr qu'ils vont embaucher un garde de sécurité en plus ?" lui demanda Ray, très intéressé. "Oui, jusqu'à l'année dernière, nous en avions trois qui faisaient les roulements, puis un déménagea et il restèrent à deux, mais le directeur sera certainement d'accord avec moi qu'il est préférable d'en avoir à nouveau trois." "Mais s'il te dit non ?" insista Ray. "Eh bien... Je chercherai une autre solution. Ça me plaît trop, l'idée d'essayer de me mettre avec toi. Tu me plais beaucoup... et pas seulement au lit... Je crois qu'il est possible qu'on se mette ensemble." Jeff laissa Ray devant la pension, puis retourna chez lui. Le lendemain matin, il proposa au directeur d'embaucher un autre agent de sécurité, et le chef accepta immédiatement. Ray se présenta, et il fut embauché. Donc, ils pouvaient faire l'amour tous les soirs dans le bureau de Jeff, après la fermeture, du lundi au vendredi... Les deux étaient de mieux en mieux ensemble, en fait, ils tombèrent progressivement amoureux l'un de l'autre. Jeff arrêta donc de s'amuser avec les garçons de la ville, et donc aussi avec son neveu Joël, en lui expliquant que, étant amoureux de Ray, il ne pouvait ni ne voulait plus avoir encore d'autres aventures. Ray s'inséra bien dans la vie de la petite ville, grâce à son bon caractère, et après quelques mois, il quitta la maison d'hôtes et loua un petit appartement dans un complexe, qui se trouvait pas loin de la maison de Jeff. Alors le garçon commença à fréquenter l'église presbytérienne où Jeff et son épouse allaient, et Ray bientôt lia amitié avec Martha, et les deux se trouvèrent tout de suite mutuellement sympathiques. La femme de Jeff, ayant entendu dire que Ray n'avait pas de famille, commença à proposer à Jeff de l'inviter à déjeuner le dimanche, puis parfois aussi au dîner... Cela facilita la formation d'une amitié «officielle» entre Jeff et Ray, de sorte que parfois ils purent commencer, avec l'excuse d'aller escalader les sommets qui se levaient à l'est de la ville, une activité qui n'intéressait absolument pas Martha, et donc aussi passer quelques weekends ensemble dans une tente, avec une grande satisfaction mutuelle. "J'aime beaucoup pouvoir dormir avec toi et me réveiller à côté de toi, tu sais ?" lui dit Jeff un samedi soir, après avoir fait l'amour dans la tente qu'ils avaient placé sur les pentes du Mont Du Château. "Moi aussi... ce serait bien si nous pouvions le faire tous les soirs, au lieu d'une seule fois de temps en temps..." "Oui, ce serait bien... Mais il faut se contenter de ce que nous avons... Bon dieu, combien je t'aime, Ray !" "Moi aussi. J'ai eu la chance ce jour-là, que pendant trois heures, personne ne s'est arrêté pour me donner un passage... Et que ce fut toi le seul à me le donner." "Oui, nous avons eu tous deux de la chance." murmura le jeune homme, en tirant encore à lui le beau corps nu de l'amant et l'embrassant sur la bouche avec désir. Ils se caressaient par tout le corps, ils s'embrassaient, et bientôt ils commencèrent à nouveau à faire l'amour, avec une passion renouvelée.
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