CONTES DE PROVINCE CHAPITRE 12
LA FOIRE DU COMTÉ

La Foire du Comté, qui chaque année avait lieu dans une ville différente, après treize ans, à l'occasion du Troisième Millénaire, eut lieu de nouveau à Benton. Il fut décidé de la tenir dans la zone des prés entre les bois à l'est, la rivière au sud et la route principale reliant Benton au chef-lieu, en fait, elle était trop grande maintenant pour la tenir sur la place principale.

Le conseil municipal fit étendre les connexions nécessaires d'électricité, eau et téléphone, fit creuser les égouts, en bref, il apprêta toutes les infrastructures nécessaires. En outre, il embaucha une vingtaine de jeunes de la ville comme ouvriers pour aider dans l'assemblage des installations et, après la fin de la foire, pour nettoyer les prés soigneusement.

Douglas McManus était l'un d'entre eux. Jusque-là, il avait travaillé comme maçon, mais récemment, il avait perdu son emploi, parce que son patron avait fait faillite. Donc il accepta volontiers le nouveau travail, même s'il était à terme.

Douglas avait dix-neuf ans, il était de taille moyenne, très bien proportionné, il avait un casque doux de cheveux châtain clair, yeux gris-bleu, bouche droite avec les coins légèrement retroussés qui lui donnait un air gai même quand il n'était pas gai. Et en fait, il avait peu de raisons de l'être...

Son père travaillait dans l'usine de poterie locale, derrière les Colored Hills, où il était chef d'équipe. La mère ménagère avait trop à faire pour suivre ses sept enfants, dont Douglas était l'aîné.

Quand Doug eut treize ans, il commença à soupçonner d'être «différent» des autres. La chose l'avait vaguement intrigué, mais aussi troublé en même temps. Tous faisaient des mots d'esprit, d'une voix basse et en ricanant, sur les filles et ce qu'elles «n'ont pas» entre les jambes ; Doug, ces «secrets» ne l'intéressaient pas du tout. Non seulement cela, mais il ressentait un plaisir vague s'il lui arrivait de capter quelque vision des nudités de ses compagnons, en regardant ce qu'ils «ont» entre les jambes, comme lui...

Mais le réaliser et comprendre qu'il devait garder pour lui-même ces choses, fut tout un, parce qu'il entendait comment ses camarades dédaignaient et ridiculisaient tout ce qui était «différent». Le seul type de confiance dans lequel il se sentait égal à ses compagnons, était quand ils parlaient de «se l'astiquer»... Oui, il avait découvert comment le faire et avait constaté que c'était un passe-temps très agréable. Lorsque, après une séance épuisante, de son zizi sortirent quelques gouttes blanchâtres, il avait essayé de les goûter : elles étaient juste tièdes et lui rappelaient vaguement le goût du poisson conservé sous sel...

Doug avait un «ami pour la vie», Matt, le fils de ses voisins, avec lequel il avait fréquenté toutes les écoles depuis la maternelle. Il arrivait souvent que l'un dorme à la maison de l'autre, durant le week-end, et ils s'étaient souvent vus nus, ils avaient observé chacun le développement du corps de l'autre et, ils faisaient aussi parfois, plus ou moins ouvertement, des comparaisons entre eux... Donc il fut également naturel de commencer progressivement à parler entre eux de choses plus personnelles.

Ainsi, certainement pas en quelques jours ou semaines, mais en quelque mois, faisant des pas prudents, tantôt Doug tantôt son ami Matt, commencèrent à se sentir de plus en plus à l'aise à parler même de sexe, ce qu'ils pensaient, ce qu'ils ressentaient lorsque ils se branlaient... ils avaient treize ans quand ils ont finalement trouvé le courage de se masturber face à face... puis, après un certain temps, ils ont également commencé à se masturber l'un l'autre et trouvèrent que c'était beaucoup plus agréable que de le faire par soi-même.

Enfin, un jour ils ont trouvé aussi le courage, après avoir fait promettre plusieurs fois de garder le secret, de se le sucer l'un l'autre... et même de goûter à la semence de l'ami. Tout de suite, ils se sentirent à la fois terriblement gênés... mais ils réussirent à en parler et à surmonter progressivement le sentiment de culpabilité pour avoir fait «ces choses». Chaque fois ils se faisaient promettre et re-promettre par l'ami qu'il ne dirait jamais à personne qu'ils faisaient «ces choses» auxquelles ils n'avaient même pas donné de nom. Ce fut Matt qui eut le premier l'idée et sentit le désir de frotter son membre dur entre les fesses de son ami.

"Hey... tu ne veux pas me le mettre dedans, non ?" réagit Doug.

"Et quoi, je ne suis pas stupide. Quelle horreur ! Je ne veux pas me le trouver tout couvert par ta merde !" répondit Matt.

"Et alors, pourquoi tu le frottais là ?"

"Ça me plaît... Tu ne veux pas essayer, toi aussi ?"

Cela plaisait beaucoup à tous les deux... surtout quand ils commencèrent à produire, peu à peu, une plus grande quantité de sperme et à avoir des orgasmes plus forts... Quand ils se trouvaient pour «s'amuser» de cette façon, ils commençaient toujours presque timidement, mais ensuite ils se laissèrent impliquer de plus en plus, et s'abandonnèrent à ce fort plaisir. Ils n'échangeaient presque pas de mots au cours de ces sessions, mais ensuite, une fois rhabillés et retournés à la «normale», ils en parlaient assez souvent, par besoin de se confronter, pour se comprendre eux-mêmes et leurs instincts...

Aucun d'entre eux n'était conscient d'être «pédale» ou gay comme certain disait. Tout au plus, ils pensaient qu'ils étaient bisexuels, et en tout cas, en particulier Matt, était sûr qu'il arrêterait dès qu'il aurait trouvé une jeune fille... Pour le moment, cela semblait trop difficile, donc ils s'enlevaient l'envie entre eux. Mais Doug était toujours plus conscient qu'il n'était vraiment pas intéressé à regarder à se chercher une fille et d'essayer... il était très confortable avec Matt ...

Et un soir, pendant leurs jeux sexuels habituels, Matt essaya de le pousser dans le petit trou de son ami.

"Hé ! Qu'est-ce que tu fais ?" réagit Doug à voix basse.

"Allez... laisse-moi essayer... puis je te laisse essayer toi aussi..."

"Mais c'est une chose... dégoûtante, le mettre dans le cul, non ?"

"J'ai su que certaines filles, pour ne pas tomber enceinte, se le laissent mettre... et elles aiment bien... Allez..."

Cette fois Doug se refusa résolument... mais après il y repensa... et se dit que peut-être... juste une fois... juste pour essayer... Alors un autre soir, tandis que Matt le lui frottait comme d'autres fois entre les fesses, hésitant, Doug lui fit sa proposition.

"Si je te laisse... essayer de me le mettre dedans... alors tu me laisses vraiment essayer aussi bien à moi ?"

"Bien sûr. Qu'est-ce qu'il se passe, tu ne me fais pas confiance ? T'ai-je jamais dit une chose pour une autre ?"

"Non... mais... ça ne te rend pas malade de te le salir ?" C'était sa principale préoccupation.

"Je ne sais pas, mais... nous pouvons l'essayer dans la douche... ainsi... sous l'eau, on se nettoie tout de suite, non ?"

Ils avaient déjà pris de nombreuses fois la douche ensemble, et parfois, ils s'étaient même masturbés ou sucés l'un l'autre sous la caresse de l'eau agréablement chaude. Donc Doug accepta... et les deux amis perdirent leur virginité anale, l'un au bénéfice de l'autre.

Revenus au lit, la lumière éteinte, après un long silence, Matt commenta : "Le mettre... j'ai beaucoup aimé. Le prendre... un peu moins, ça me gênait... Et toi ?"

"À moi... autant le mettre que le prendre..."

"Ça t'importunait ?"

"Non... j'ai aimé. Pour toi, peut-être... peut-être... c'est juste une question de t'habituer... Le faire comme ça... c'est bien plus fort que se branler ou se sucer seulement, non ?"

"Oui, t'as raison. Il te va de le faire à nouveau, les prochaines fois ?"

"Toi a moi et moi à toi..."

"Logique. Cela te va ?"

"Pourquoi pas..."

Ainsi, ayant aussi découvert que s'ils utilisaient la crème hydratante de leurs mères, il glissait dedans avec plus grande facilité, ils prirent l'habitude de conclure leurs rencontres sexuels secrètes avec une mutuelle, agréable pénétration... Aucun d'entre eux n'avait rêvé de faire «ces choses» avec un autre : ils avaient compris que ce serait dangereux si l'autre en parlait autour, et en tout cas ils étaient assez l'un pour l'autre.

Cela faisait une année qu'ils se livraient à cette nouvelle pratique avec de plus en plus de plaisir, parce qu'ils avaient appris à le faire de mieux et mieux, quand, malheureusement, ils furent surpris par le père de Doug, qui, après s'être réveillé pour aller aux toilettes, entendit des gémissements étranges provenant de la chambre du fils aîné...

Doug était à quatre pattes et Matt lui donnait dedans avec joie insouciante et plaisir quand l'homme ouvrit la porte et vit la scène. Il ne cria pas, ne dit pas un seul mot : tout simplement il vola sur le lit pour les séparer et les charger de coups. Le fait que l'homme, son visage rouge de colère, ne dise pas mot, fit sembler la grêle de coups encore plus terrible. Les deux garçons essayaient juste de se protéger contre les coups, eux aussi dans un silence parfait.

Quand l'homme se calma, il s'éloigna du lit et il parla enfin : "Laids cochons dégoutants ! Toi, Matt... prends tes affaires et va dormir en bas sur le canapé, et demain matin, tu rentres chez toi. Avec toi, Doug... je fais les comptes demain. Et... et toi Matt... ne te hasarde plus à te montrer chez nous, jamais plus !"

"S'il vous plaît... ne dites rien aux miens... Mon père me tuerait si..." Matt implora, pâle.

"Je ne sais pas... Je dois y penser. Je ne veux pas que cela... que cette honte soit connue publiquement, mais... il serait aussi juste que les tiens sachent pour toi et... qu'ils tâchent de te redresser le dos. Oust, maintenant !"

Après que Matt, ayant rassemblé ses affaires disparut en bas, le père de Doug verrouilla la porte de la chambre, mit la clef dans sa poche de pyjama et retourna dans sa chambre. Les deux garçons fermèrent à peine les yeux toute la nuit. Lorsque Matt entendit qu'à l'étage supérieur ils étaient en train de se lever, il s'habilla rapidement et, en cachette, quitta la maison de Doug et rentra chez lui...

Contrairement à ce que Doug craignait, le jour après le père ne le chargea pas de nouveau de coups, simplement il lui dit qu'à part aller à l'école, il devait toujours rester à la maison, il ne pouvait plus inviter ses amis ni accepter des invitations... il garderait un œil sur lui et, s'il ne changeait pas, d'abord il le couvrirait de coups, et puis il le ferait enfermer dans une maison de correction... Mais, pour ce que Doug en savait, il ne l'avait pas dit aux parents de Matt. Les deux garçons, bien que fréquentant la même classe, avaient trop peur d'être vus ensemble, donc, bien qu'à regret, ils s'évitaient...

Mais Doug, non seulement privé de l'amitié de Matt, mais aussi de leurs nuits agréables... commença à désirer avec urgence pressante de pouvoir le faire à nouveau, donc, contrairement à auparavant, il commença à regarder tant les camarades que les garçons plus âgés que lui, avec des yeux «sexuels»... Quand il se masturbait enfermé dans les toilettes, afin de déverser dans la tasse et ne laisser aucune trace de son activité, il fermait les yeux et il rêvait de le faire avec tel ou tel autre des garçons sur lequel il avait posé les yeux.

Doug devint un gamin fermé, introverti, sérieux sinon triste. Il évitait de se trouver seul avec un de ses compagnons, et bientôt sa compagnie ne fut plus recherchée par les autres. Même à l'école, il commença à aller de mal en pire, et enfin le père décida de l'envoyer travailler sous patron, chez un ami contremaître.

Pour Doug c'était presque une torture de voir les autres maçons, en particulier ceux jeunes et bien faits, souvent torse nu et voir leurs bons muscles dardant sous l'effort du travail. Mais il avait l'impression d'être toujours gardé sous observation par le contremaître, et se demanda si son père n'avait pas averti l'ami du «problème» du fils... Donc, Doug ne donna jamais confiance à aucun de ses collègues et il se fit une renommée d' «ours».

Cela faisait trois ans qu'il faisait le maçon quand il perdit son travail. Mais tout de suite, il fut embauché par la municipalité pour la Foire du Comté. Les trois premiers jours il fut affecté à divers travaux pour équiper la zone, puis au début du quatrième jour, il fut appelé au bureau. Avec le chef des manœuvres il y avait un jeune homme qu'il n'avait jamais vu : grand, vigoureux, il avait une épaisse chevelure châtain foncée, doucement ondulée, des yeux perçants sombres, un léger sourire sur le visage mâle. Saillaient des manches retroussées de beaux bras forts, couverts par un léger duvet crépu plus clair... Doug se sentit vaguement excité de le regarder, donc il détourna le regard en hâte.

"Monsieur Mansfield, vous m'avez fait appeler ?"

"Oui, McManus. Ce jeune homme est monsieur Sam Clark. Il a amené ici, au parc d'attractions, son «tunnel d'amour» et il a besoin d'une paire de bons bras en plus pour le monter, donc j'ai assigné toi et Dalton à travailler pour lui."

"Que dois-je faire ?"

"Va avec monsieur Clark. Il te donnera ses ordres."

Il sortit à la suite de ce jeune homme, qui, avec un sourire lui demanda : "Quel est ton prénom, garçon ?"

"Doug, Douglas, monsieur."

"Et je suis Sam. Et tu n'as pas besoin d'utiliser ce ridicule «monsieur», avec moi. Tu es Doug et moi Sam. Après tout j'ai peu d'années de plus que toi. J'ai vingt-cinq ans, et toi ?"

"Dix-neuf, mons... Sam ... Qu'est-ce qu'un tunnel d'amour ?"

"Tu verras. C'est un trajet à faire sur des chariots spéciaux au parcours fixe... qui parfois s'arrêtent un par un sans être en vue des autres, dans certaines parties du tunnel, de sorte que les couples peuvent se peloter un peu." rit le jeune homme. Puis il dit : "Quand la foire sera inaugurée je te donnerai quelque billet gratuit, ainsi tu pourras y venir avec ta petite amie..."

"Je n'ai pas de petite amie, mons... Sam."

"Allez ! Un grand gars comme toi, de dix-neuf ans... n'a pas encore de fille ? Je n'y crois pas ! Sauf si tu es le type qui aime... voler de fleur en fleur pour toutes les goûter !" dit-il en rigolant.

"Non, vraiment..." dit le garçon à mi-voix.

Sam n'insista pas. Donc, Doug, avec Dalton et les quatre membres de la famille Clark, père, mère, Sam et son frère, commencèrent à monter le «tunnel d'amour». Ils travaillaient par paires, Dalton avec le père, sa mère avec son frère, et Sam avec Doug. D'abord, ils fixèrent la plate-forme de base, d'environ vingt sur trente mètres, sur laquelle ils posèrent les rails pour les chariots. Ensuite, ils ont commencé à placer les piliers, les poutres, la couverture. Ainsi, les murs tout autour et plus tard, les panneaux de séparation interne, de sorte que le tunnel avec ses circonvolutions, commença à prendre forme.

Une fois que tout fut monté, les connexions électriques et phoniques faites, ils commencèrent à décorer l'intérieur...

Bien que Doug travaillât sans perdre de temps, il ne pouvait pas détacher ses yeux du dos de Sam, et souvent il avait même de fortes érections qu'heureusement pour lui le bleu de travail cachait largement.

"Voilà... la pièce de la chute d'eau est à la place. Voyons voir si les lumières fonctionnent..." dit Sam, et réglant le commutateur local, les lumières baissèrent, et sur un mur de feuilles de plexiglas apparut une chute d'eau très réaliste. "Avec le son, l'illusion sera parfaite..." le jeune homme lui dit.

"Putain... c'est beau... cela semble vrai..." s'exclama Doug.

"Ici, chaque petite voiture fera un bref arrêt... et presque tous les couples ont l'occasion de se peloter..." dit Sam avec un petit rire. "De là-bas..." il ajouta, pointant un faux mur de roches, "j'ai vu certaines scènes..."

"De là-bas ? Qu'y a-t-il là-bas ?" Doug demanda.

"La console avec tous les commutateurs, et des judas et ainsi de suite... bien caché pour garder tout sous contrôle..."

"Et... tu as vu... quoi ?"

"Des choses... à ne pas croire. Des branlages aux turluttes ! Les filles, quand elles croient que personne ne peut les voir, sont bien plus effrontées que les garçons !" dit Sam en ricanant.

"Et les garçons..." dit Doug en se demandant s'il avait jamais vu quand il y avait deux garçons, mais il s'arrêta à temps avant de lui poser cette question.

Mais Sam devina ce que Doug pensait : "Deux garçons ne vont jamais sur la même petite voiture... Pas ici en province. Mais à St Louis ou à Chicago... c'est arrivé... et ils faisaient exactement les mêmes choses." dit-il avec un sourire.

"Vraiment ? Deux garçons ?" demanda Doug, les yeux écarquillés.

"Bien sûr. Quel est le problème ? Tu ne l'as jamais fait... avec un ami ?" et avant que Doug réponde logiquement en niant, il continua : "Je l'ai fait..."

"Toi... avec un garçon ?" demanda Doug, étonné, non pas tant par incrédulité que cela soit arrivé, mais que l'autre l'ait admis avec une telle simplicité.

"J'ai remarqué, tu sais, comment tu me regardes... Ça te plairait à toi aussi de le faire... avec moi... Je parie..." dit Sam, en baissant la voix et avec un sourire alléchant.

Doug rougit : "Non... Je... Je..."

Sam le prit entre ses bras et essaya de l'embrasser. Doug tenta, faiblement, de se libérer et tourna la tête pour éviter le baiser, mais il sentit contre lui la forte érection de Sam qui à son tour perçut clairement la sienne. Sam baissa une main pour le palper entre les jambes : "Je ne m'étais pas trompé... Tu en as envie au moins autant que moi..." dit-il d'un air satisfait.

"Non... s'il te plaît... ne... je..." haleta Doug rougissant, mais il ne se déroba pas ni échappa non plus à ses caresses.

"Allez, Doug... ne reste pas si rigide... laisse-toi aller. Tu me plais beaucoup... Je veux baiser avec toi..."

"Mais les autres... c'est... dangereux..."

Sam finalement réussit à l'embrasser, en le faisant ainsi se taire enfin. Doug tremblait tout, incroyablement excité, déchiré entre la peur et le désir.

"Tu me plais beaucoup..." lui répéta Sam.

"C'est dangereux..." insista Doug.

"Viens..."

"Où ?"

"Dans la zone de contrôle... nous nous enfermons à l'intérieur..."

"Mais si les tiens..."

"Les miens ? Ils savent que j'aime les garçons et pas les filles. Pas de problème, donc. Viens..."

"Ils savent ? Et ils ne..."

"Et ils me laissent tranquille, ils me laissent faire, sans problèmes. Viens..."

Doug se laissa guider, comme en transe ; sa tête tournait, il continuait à trembler, mais il était aussi incroyablement excité. "Enfin..." il pensait, "Et avec un homme si beau..."

Entré dans la zone de commande, Sam fit descendre le pieu de la porte, et tout de suite commença à lui ouvrir les vêtements. Doug le laissait faire... Aussi Sam s'ouvrait ses vêtements, sans les enlever. Il le caressait, léchait, mordillait et pour Doug il devenait de plus en plus difficile de ne pas laisser échapper ses gémissements de plaisir... Il vit Sam arracher un sachet de préservatifs et s'en enfiler un.

"Tu veux... baiser mon cul ?" demanda-t-il avec un mélange de crainte et d'espoir.

"Oui, Doug, mais je veux qu'après, toi aussi tu me baises... ça te plaît de le faire, n'est-ce pas ? Dans les deux manières, non ?"

"Oui..."

"Tu l'as déjà fait, non ?"

"Si... il y a trois ans... avec un ami..."

"Lui à toi et toi à lui..."

"Oui..."

Sam le mit de dos, le fit se pencher en avant et lubrifia le trou entre ses fesses. Doug frémit et appuya les mains sur ses genoux... Sam se pencha contre lui... et Doug sentit le membre chaud et dur rechercher sa porte du plaisir et commencer à pousser...

"Oui..." murmura de nouveau le garçon, se sentant incroyablement excité.

Sam le saisit par les épaules et poussa plus vigoureusement. Doug le sentit lui glisser dedans, lentement mais irrésistible, imparable... "Enfin..." il pensa encore et poussa son derrière contre lui. Il sentit un léger inconfort : Déjà trois ans que plus rien ne lui entrait par là... mais il se sentit heureux.

Sam, quand il lui fut tout dedans, déplaça ses mains chaudes et fortes sur la taille du garçon et commença à lui pomper à l'intérieur avec une énergie calibrée. Doug se tortillait légèrement, pour mieux en jouir. Son érection, qui n'avait pas du tout diminué, sembla devenir encore plus forte qu'avant... Doug sentait filtrer dans la cabine étroite le bruit de marteaux, d'outils et de voix étouffées et pensa qu'à peu de pas d'eux, il y avait les quatre autres, ce qui augmenta son excitation. Penser que la famille de Sam savait et n'avait aucun problème, lui donnait une sensation de forte chaleur.

Après quelques minutes, il sentit que Sam était sur le point d'atteindre l'orgasme en lui. Il fit palpiter son anus, se poussa contre lui, ferma les yeux et sentit le pieu de chair forte et chaude sursauter fortement et mentalement compta les jets par lesquels le jeune homme jouissait en lui.

Sam s'arrêta et exhala un long soupir. Puis il se désenfila, le fit tourner et l'embrassa dans la bouche. Cette fois Doug retourna le baiser comme un assoiffé. Sam se détacha, prit un autre préservatif et le mit sur le membre dur comme l'acier du garçon.

"Maintenant, c'est à toi..." lui dit-il avec un sourire invitant.

Il se retourna et se mit en position. Doug se pencha contre lui, avec quelques vigoureux coups il le pénétra... et il se sentit au paradis ! Il commença à se remuer passionnément en lui, lui caressant le ventre et la poitrine, taquinant ses mamelons.

"Bravo... ainsi..." murmura Sam.

"Oui..." exhala-t-il avec un sentiment euphorique, heureux.

Enfin, encore plus tôt qu'il ne le souhaitait, il lui déchargea à l'intérieur avec une série de fortes poussées. Il fit une pause, haletant, secoué par des vagues de frissons de plus en plus légers. Enfin, lentement, il se désenfila du chaud et accueillant... «tunnel d'amour».

Sam se tourna, le prit à nouveau entre ses bras et il l'embrassa. "As-tu aimé ?" il lui demanda, en lui caressant les hanches.

"Même trop... Cela faisait trois ans que je ne... Toi aussi t'as aimé ?"

"Énormément. Nous le ferons encore, dans les prochains jours, n'est pas ?"

Ils le firent, même sur le lit de Sam, dans le camping-car familial. Au début Doug avait un peu honte de le suivre, parce qu'il savait que la famille de Sam n'avait aucun doute sur le sens de leur enfermement dans le camping-car... Mais il remarqua que personne ne faisait de petits sourires, de commentaires, de blagues... et que tout le monde le traitait exactement comme avant.

Lorsque la Foire commença, Doug continua à fréquenter Sam, en s'isolant avec lui dans le camping-car au moins une fois par jour... Puis vint le temps de démanteler le tout.

"Doug... pourquoi ne viens-tu pas avec nous ? Les miens... Je leur ai parlé... et ils seraient d'accord. Tu me plais beaucoup, et je pense avoir le béguin pour toi. Tu es un garçon très bien, et pas seulement physiquement, pas seulement pour baiser..."

"Je... je ne peux pas..."

"Le travail pour la Foire fini, tu es de nouveau sans travail, tu m'as dit. Pourquoi ne pas travailler avec nous, alors ? Les miens te donneraient aussi un salaire... peut-être pas si élevé, mais comme tu mangeras et vivras avec nous, ça devrait te suffire..."

"Les miens me prendraient pour un fou, à faire la vie des foires..."

"Et qu'est-ce que ça fout ? Tu es majeur ici dans cet état, non ? Tu ne dépends plus des tiens. Tu ne veux pas être avec moi ?"

"Oui, ça me plairait, et comment ! Mais... je ne me sens pas... Et si les choses ne fonctionnent pas entre nous ? Si tu te fatigues de moi ou moi de toi ?"

"Comme tout couple... chacun pour son chemin... Mais je doute pouvoir me fatiguer de toi, pour ce que je te connais. Tu as un caractère très doux, tu plais aux miens aussi... Surtout à ma mère. Mais papa et mon frère t'estiment aussi et ils sont d'accord si tu venais avec nous. Et une main en plus nous irait aussi bien. Et dans le camping-car, nous mettrons seulement un lit plus grand... et si tout va bien entre nous, peut-être un jour papa pourrait également te proposer d'entrer dans un partenariat... Demain matin, nous partons... Viens avec nous..."

"Non, Sam... Je ne me sens pas... J'ai bien aimé... beaucoup aimé, ces jours-ci, avec toi. Mais..."

Sam insista encore un peu, mais finalement, avec regret, il se résigna.

De retour à la maison, Doug ne faisait que penser à Sam... à la vie avec lui... accepté par la famille Clark, comme même pas sa famille ne l'avait accepté... Il resta silencieux pendant tout le dîner, puis il se retira dans sa chambre. Après avoir regardé un peu la télé il alla au lit, mais il ne réussissait pas à trouver le sommeil. Il tournait et se retournait dans son lit. Il avait été si bien avec Sam, en ces jours... et pas seulement pour baiser... même s'il devait admettre que Sam savait baiser très bien... et qu'il lui plaisait soit de le prendre soit d'être pris... et la famille de Sam savait et ça leur allait bien et ils l'accepteraient sans problème...

La première lumière de l'aube pénétra par la fenêtre de la chambre. Doug se leva, s'habilla. Il prit une feuille de papier et écrivit une lettre aux siens:

«Papa, Maman, Harriett, Frank, Jody, Daniel, Felicia, Ron.
On m'a offert un excellent travail avec ces caravanes, donc je pars avec eux. Ici je serais à nouveau sans travail. Donc, je visite les États, et l'idée me plaît assez. Je ne vous l'ai pas dit hier soir, parce que je ne me sentais pas encore prêt. Parce que je ne voulais pas en discuter avec vous. Et puis, je pense que papa sera bien content, si je m'en vais. Je vais faire ma vie, à ma façon.
Au revoir et prenez soin.
Douglas McManus.»

Il remplit deux sacs avec ses vêtements et le peu de choses qu'il était déterminé à emporter avec lui, sortit sans faire du bruit et se dirigea à pas rapide vers les prés de la Foire. Quand il arriva là, le camper et les voitures des Clark étaient toujours là. Tout se taisait. Il s'assit sur les marches du camper, en attente. Il regarda sa montre : il était seulement six heures dix-huit.

Il n'eut pas à attendre longtemps. À sept moins dix il entendit quelqu'un se déplacer dans le camper et des voix basses en venir. Il se leva et fit face à l'entrée. Après une vingtaine de minutes, la porte s'ouvrit et la mère de Sam apparut, dans sa robe de chambre, ses cheveux parfaitement en ordre.

"Doug ?" demanda la femme, surprise ; elle remarqua alors les deux sacs aux côtés du garçon.

"Si vous me voulez..." dit le garçon hésitant.

"Entre. Bien sûr qu'on te veut. Bienvenue." dit-elle avec un léger sourire, elle fit un pas de côté pour le laisser entrer, et cria vers l'intérieur : "Sam ! Saaam ! Viens voir qui est là pour toi !"

Sam arriva presque en courant, portant seulement son boxeur, ébouriffé, une serviette sur l'épaule, il vit le garçon et s'illumina dans un grand sourire. Doug sentit comme un «bang» de joie dans son cœur. Dieu, qu'il était beau, son Sam...

"Viens... bienvenue chez les Clark. Viens poser tes choses dans ma chambre. Bientôt, nous prenons le petit déjeuner, puis nous quittons. Maman conduit le camper, papa, mon frère et moi les trois camions... tu viendras dans le mien, on voyagera ensemble."

Et, enfin, Doug retrouva l'envie de sourire.


PRÉCÉDENT - SUIVANT