CONTES DE PROVINCE CHAPITRE 7
DIX ANS APRÈS

Le 25 Juin 1994 Jefferson Tyler, âgé de vingt-quatre ans, épousa Henrietta O'Doherty. La famille Tyler, au moins nominalement, appartenait à l'église méthodiste, alors que les O'Doherty étaient catholiques pratiquants, de sorte que le mariage eut lieu dans la nouvelle église catholique construite depuis moins d'un an.

La veille, Jefferson fit la fête d'adieu au célibat, invitant tous ses anciens camarades de classe, y compris ceux qui, pour les études ou le travail, ne vivaient plus à Benton. Donc il réserva les pièces pour la réception au Golden Pine Resort & Golf Course.

Garreth Merton manquait de Benton exactement depuis dix ans. Maintenant, il vivait à Boston, où il avait été diplômé dans l'école de droit, et il venait d'être embauché dans un célèbre cabinet d'avocats. Gary, alors que le train le ramenait dans sa ville natale, se demandait comment pourrait être changée Benton. Et combien avaient changé ses anciens camarades de classe.

Automatiquement il se demandait s'il verrait Barry, son camarade de classe et de banc Barrymore Lynch, sa première flamme secrète, son premier amour, malheureusement inexprimé, son compagnon plus beau et plus sexy, auquel il lui était suffisant de s'asseoir à côté, sans même le toucher, pour avoir de très agréables, fortes, presque douloureuses érections, sans relâche...

Gary sourit à ces souvenirs... aux mille fois pendant lesquelles il se masturbait, enfermé dans les toilettes de l'école, les yeux fermés, rêvant de faire l'amour avec «son» Barry. Ils étaient les meilleurs amis, toujours ensemble... mais Gary n'avait jamais osé lui faire comprendre jusqu'à quel point il aurait voulu devenir pour lui... beaucoup plus qu'un ami.

Arrivé à Benton, il alla rendre visite à son grand-père et lui apporta le cadeau acheté pour lui à Boston. Il passa quelques heures avec le vieillard, toujours en parfaite santé, qui, avec sa quatrième femme gérait une petite boutique de quincaillerie en face de la banque.

Puis, quand il vit qu'il était temps, il le salua et se dirigea à pas rapide vers le sud, vers la rivière, pour atteindre le Golden Pine. Il regardait autour, pendant qu'il traversait le pays. Le centre était presque inchangé, plusieurs façades avaient étés repeintes, entretenues mieux qu'il se souvenait. Puis, de nouvelles maisons : le pays avait grandi. Il semblait qu'il avait maintenant près de trente mille habitants, y compris ceux qui vivaient encore dans des fermes isolées du pays. Même la famille Barry vivait dans une ferme au nord-est...

À mi-chemin entre les dernières maisons et la rivière, une camionnette bleue le dépassa. Il la vit ralentir, s'arrêter et jouer le klaxon. Il la regarda avec un air intrigué, et, à la vitre, il vit apparaître le beau visage, que tout de suite il reconnut, de «son» Barry ! Son cœur bondit dans sa poitrine et il courut pour atteindre la camionnette.

"Mais regardez, regardez qui est de retour! Gary ! Bon dieu, que je suis heureux de te revoir !" dit l'ami descendant du véhicule et allant vers lui, les bras ouverts.

Ils échangèrent une brève embrassade virile... suffisante cependant pour faire remuer tout en Gary et lui provoquer le début d'une érection agréable. Donc il se détacha immédiatement, en le regardant de la tête aux pieds.

"Dieu tu t'es fait aussi plus beau que ce que je me rappelais !" dit Gary en se sentant rougir un peu : peut-être il n'aurait pas dû dire à un homme qu'il était beau...

"Et toi, alors? Tu n'es plus le petit gribouillage que je me rappelais... mais ta figure, ton sourire sont exactement les mêmes, bien que tu ais mûri aussi..."

"Hé, le temps passe... Dix ans, non ?"

"Hé, tu parles comme mon grand-père ! Le temps passe ? Mais si nous sommes dans la fleur de notre vie, mon ami ! Oui, dix ans exacts... presque la moitié de notre vie, tu y penses ? Dieu qu'est ce que je suis content de te revoir !"

"Moi aussi Barry, moi aussi. Oui... j'étais juste en train de penser à toi, quand tu m'as dépassé et tu m'as reconnu."

"Vraiment ? Est-ce que tu n'avais rien de mieux à quoi penser ?" lui demanda avec un petit sourire l'ami.

"Allez, monte... tu es en train de venir à la fête de Jeffrey, non ?"

"Mais dis-moi, que fais tu, maintenant ?" Gary lui demanda pendant qu'ils repartaient.

"Que veux tu que je fasse ? Le paysan, non ? Mais toi, plutôt ?"

"Je viens de commencer à travailler dans une étude juridique à Boston."

"Alors, est-ce que tu as passé la maîtrise en loi, comme tu disais?"

"C'est ça."

"Eh... tu avais la meilleure tête de la classe..."

"Non, le meilleur était Steve, ne te souviens-tu pas? Il était d'un an plus jeune que nous, pourtant il était le premier en tout, des leçons aux sports. Sais-tu ce qu'il est devenu ?"

"J'ai entendu dire qu'il est le secrétaire du sénateur Davidson... il y sera lui aussi, probablement, à la fête de Jeffrey. Mais toi... tu étais mieux que lui, parce que tu étais toujours prêt à aider tout le monde, et surtout moi. Sans ton aide, je n'aurais jamais eu le diplôme."

"Mais non... tu as une bonne tête, j'ai fait peu, et j'aurais pu faire peu pour toi, si tu n'étais pas aussi intelligent que tu es."

"Oui, oui... tu m'as toujours encouragé, tu m'as toujours aidé, poussé... tu... tu m'as donné confiance en moi, voilà. Tu m'as même fait aimer l'école ce qui est tout dire ! Combien de temps t'arrêtes-tu ici à Benton, hein ?"

"J'ai pris trois jours... j'ai réservé une chambre pour ce soir, puis demain soir je repars."

"Dommage... si peu... J'espérais que tu pouvais t'arrêter plus longtemps. Mais demain, tu dois me promettre que tu vas passer la journée avec moi."

"J'ai promis que je vais dîner chez mon grand-père..."

"Eh bien, le matin, le déjeuner et l'après-midi tu les passes avec moi. D'accord ?"

"Avec plaisir..." Gary répondit avec un sourire.

Dieu... être près de lui le faisait s'exciter comme quand il était un gamin... "Puis-je te poser une question, Barry ?"

"Vas-y."

"Et toi... quand tu te maries ?"

Barry se mit à rire : "Je ne sais pas. Maintenant, je suis avec Mary-Ann... elle est mignonne... elle semble une jeune fille comme il faut... Les siens ont la ferme voisine avec la nôtre et donc... Mais on n'a pas encore parlé de mariage."

"Ouais..." pensa Gary, "Barry n'est pas un pédé comme moi..."

"Et tu ?" l'ami lui demanda : "Rien en vue ?"

"Non, rien de rien. Tu sais... les études... et maintenant le nouveau travail... il n'y a vraiment pas beaucoup de temps pour penser à... à ça."

"Ne me dis pas que... tu as fait une vie d'ermite, allez !"

"Non, ben, non. J'ai eu mes aventures... Mais jamais rien de vraiment sérieux."

"Vous les gens de ville, j'ai lu sur le Reader Digest, vous vous installez plus tard que nous les gens de campagne... Ce sera parce que nous avons moins d'amusement que vous..."

"Ou parce que votre vie est plus... naturelle que la nôtre. Alors vous écoutez les appels de la nature, même sexuellement, plus que nous les rats de ville !" commenta Gary.

"Peut-être. Oui, peut-être que oui, peut-être qu'on donne plus d'attention à la nature..." dit son ami pensivement. "Et peut-être que c'est aussi une bonne chose."

Ils arrivèrent au Golden Pine. Barry gara et ils allèrent rejoindre le groupe d'anciens camarades de classe qui étaient déjà arrivés. Salutations, poignées de main, sourires, questions... une confusion joyeuse régnait déjà dans la grande salle décorée pour l'occasion.

Comme convenu, le lendemain Gary attendait Barry en face du Mall qui en son temps avait été une scierie, et maintenant était un beau centre commercial.

Barry arriva ponctuel. "Déjà ici? Cela fait longtemps que tu m'attends, l'homme ?" le salua-t-il avec son large sourire.

"Non... Je regardais le nouveau centre commercial..."

"Oui, ils l'ont transformé il y a six ans. Ils ont également entièrement restauré l'Hôtel de Ville, en reportant la façade telle qu'elle était dans les temps anciens. Ensuite, ils ont également construit une nouvelle école, tu sais ?"

"La vieille, la notre... ils l'ont démolie ?" Gary demanda.

"Non ! Ils voulaient la démolir, mais nous avons formé une association pour sauver «La Vieille Benton». Viens, je vais te montrer ce que nous avons fait. Je suis le secrétaire de l'association, sais tu ?"

Il le mena à l'ouest, sur la route qui sortait de l'agglomération, et qui un peu plus loin en passant dans les bois, remontait vers les montagnes. Ils se sont arrêtés devant une vieille maison en bois, avec un long balcon au premier étage qui formait un portique sur la rue.

"Ceci est le premier bâtiment que nous avons pu sauver, et maintenant c'est le siège d'un petit musée et de l'association pour le patrimoine historique et le sauvetage de Benton. Elle a été construite en 1897... Tu sais ce qu'elle était, dans les temps anciens ?"

"Non... Je me souviens de cette maison, mais elle était toujours fermée, portes et fenêtres barricadées... et tout à fait délabrée. Elle n'était pas aussi belle que maintenant..."

"Nous l'avons soigneusement restaurée, en respectant au maximum les matériaux originaux et les formes. Pense que nous avons même réussi à trouver le verre étendu à la main comme ceux de la fin du siècle dernier... Ils en font toujours dans une verrerie de Milwaukee. Celui-ci, à partir de 1897 en avant... était le bordel de Benton ! Ils l'ont fermé seulement en 1942. Nos grands-parents, qui l'avaient peut-être utilisé, semblaient en avoir honte... Mais nous, les jeunes on a foutu le bordel, il faut le dire, jusqu'à ce que nous ayons pu l'acheter, au nom de l'association, et le restaurer. Et maintenant, je suis en train de chercher à restaurer aussi notre vieille école..."

"Bien... Pourquoi nous n'allons pas la revoir ? Cela me plairait. Il y a tellement de bons souvenirs liés à cet endroit..."

"Bien sûr, je voulais juste t'y emmener et te montrer à quel point sont les travaux... et te demander si tu te souviens des détails qui peut-être me manquent. Tu sais, j'y ai apporté tous les anciens élèves, de nos parents aux derniers, les plus jeunes. Et j'ai aussi réussi à trouver pas mal de bibelots de cette époque, d'un vieil atlas et autres livres d'une fois, aux bancs, le tableau noir, les craies, des cartes géographiques à accrocher aux murs... "

L'ancienne école était un bâtiment d'un étage avec six salles de classe, la salle de bains, le bureau du doyen, la bibliothèque. La nouvelle école, de deux étages et beaucoup plus grande, s'élevait à côté. Barry tira de la poche de son pantalon un trousseau de clefs et ouvrit la porte. Ils se trouvèrent dans le couloir et Gary reconnut quelques-uns des tableaux accrochés sur les murs, les plaquettes sur les portes des salles de classe...

"Mon dieu... tu sais que je me sens ému ? Elle est juste comme je me la rappelais..." il murmura, presque avec le même sens de respect avec lequel on parle dans une église. "Et les salles de classe... sont toutes comme elles étaient ?"

"Non, malheureusement. Je suis parvenu à mettre ensemble seulement le matériel pour ranger une classe complète, la bibliothèque, bien qu'il y ait encore peu de livres, et le bureau du directeur. Dans les autres salles de classe, nous pensons faire comme un petit musée avec d'autres objets que nous recueillons et qui racontent l'histoire de l'école depuis la fondation à il y a une dizaine d'années..."

"Notre salle de classe ? Est-elle vide ?"

"Non, c'est la seule entièrement meublée... Viens..." dit-il avec un sourire et d'un air fier.

Ils entrèrent et Gary s'arrêta sur le seuil, ému. "Nous deux... nous étions assis là, sur le troisième banc vers les fenêtres..."

"Exact."

"Ah, aux verres... les mêmes rideaux !"

"Non, ils ne sont pas les mêmes. Mais il y en avait encore un morceau, utilisé comme chiffon de nettoyage... et alors nous sommes allés chez les vieilles sœurs Stenton, tu sais, celles qui faisaient les brodeuses, qui habitaient dans la maison à côté de l'église presbytérienne, et elles ont brodé les nouvelles, copiant parfaitement les broderies de ce morceau de tissu... juste à temps avant de passer à une meilleure vie."

Gary alla jusqu'à ce qui avait été leur banc, se demandant s'il pouvait vraiment être le même... s'assis sur le petit tabouret et il eut un sursaut : sur la table il y avait, entre d'autres graffitis, celui que Barry avait fait il y a plus de dix ans avant, avec son petit couteau pliable : la tête d'un cow-boy avec un chapeau et une écharpe autour du cou. Il y passa ses doigts.

"C'est l'original... ou tu l'as refait ?" il demanda.

Barry s'assit sur le tabouret à côté de lui. "L'original. Ce banc a été entassé avec d'autres, un peu branlant, très mal réduit, et les autres amis voulait s'en défaire... mais je l'ai reconnu, et alors... j'ai voulu le remettre à la place et le placer là où il avait toujours été..."

"Tu as bien fait... Bon dieu... Il me semble être retourné dix ans en arrière." Gary murmura, ému et excité.

"Oui, toi et moi, sur ce banc... comme maintenant... J'y tenais vraiment de t'amener ici. Et ainsi... maintenant..." dit Barry avec un sourire, puis il se leva : "Attends-moi un instant..." il ajouta, et sortit.

Gary entendit que son ami tirait le verrou à la porte d'entrée de l'école et se demanda pourquoi... Barry revint à la salle de classe, en souriant, et se rassit à côté de lui.

"Tout comme il était une fois..." dit-il, et posa sa main sur celle que toujours, inconsciemment, touchait le cowboy graffiti. "Tout comme un temps... Si tu savais combien de fois j'ai pensé à ces jours... ce que tu as fait pour moi, Gary... Si ce n'était pas pour toi, je n'aurais pas été promu, et puis je n'aurais jamais pris le diplôme, c'est sûr. Tu as fait tant pour moi... et moi, cependant, je n'ai rien fait pour toi..."

"Tu m'as donné ton amitié, Barry..."

"Oui, bien sûr... mais au fond, je prenais toujours de toi et je ne te donnais jamais rien. L'amitié, oui... Même un peu de gratitude, bien sûr... Mais toi, de moi, tu voulais plus, n'est-ce pas ?"

Gary le regarda ému, troublé, incertain. "L'amitié... c'est déjà quelque chose de bien beau..." il murmura.

"Pourtant... toi de moi, tu espérais davantage... tu espérais autre chose. Il m'a fallu des années pour le comprendre... et quand, là au Golden Pine Resort... tout en parlant avec Matt et Steve... j'ai compris de ton regard... j'ai lu dans tes yeux... que tu encore... tu sens pour moi un peu de ce que tu ressentais alors... et que je ne comprenais pas... Je me trompe, mon ami ?"

Gary rougit et détourna le regard, mais il ne répondit pas.

"Même à l'époque... même maintenant... tu... tu me voulais, non seulement mon amitié, bien que proche..." dit doucement Barry.

Gary laissa échapper comme un gémissement et il se sentait trembler. Il prit une profonde inspiration et, sans oser regarder son ami, d'une voix si faible qu'il était presque indiscernable, finalement admit : "Je suis gay, Barry... Je l'ai toujours su... et je... J'étais amoureux de toi. Pour toi, j'aurais fait... quoi que ce soit... "

"Et tu l'as fait... mais je n'ai jamais fait assez pour toi..."

"Mais tu n'es pas gay, donc... Et je ne voulais pas gâcher notre amitié..."

"Ce n'est pas pour ceci que... que tu as décidé d'aller à Boston avec ton père au lieu de rester ici avec ta mère, quand les tiens ont divorcé ? Parce que... tu avais peur de ne pas pouvoir éviter de... de me faire comprendre ce que tu ressentais pour moi ?"

"Oui..." Gary gémit, "Comment t'as fait pour le comprendre ? C'était tellement évident ?"

"Non. Comme je t'ai dit... j'y suis arrivé beaucoup plus tard... Et hier toi, sans le vouloir peut-être... tu me l'as confirmé. Même comment tu m'as enlacé dès qu'on s'est vus, mais alors comme tu t'es détaché de moi... presque comme si tu t'étais brûlé... Tu... tu sens encore pour moi... ce que tu ressentais. Ai-je tort ?"

"Non, tu ne te trompes pas, je suis désolé. Même maintenant... être si proche de toi..." admit Gary et il rougit violemment.

"Ouais. Et alors... Je veux, maintenant, te donner tout ce que tu espérais pouvoir recevoir de moi et que jamais je ne t'ai donné !" dit-il, presque tout d'un souffle, avec une voix chaude et gentille.

Gary le regarda étonné... et se perdit dans ses yeux souriants. "Peut-être... peut-être qu'on devrait sortir d'ici... S'il te plaît, Barry..." dit-il troublé, et il se mit debout.

Mais Barry se leva aussi, le prit par le bras, le tira à lui et l'enlaça : "Ne fuis pas, maintenant. Maintenant que j'ai décidé de te remercier, enfin, comme tu le mérites..."

"Mais tu es... tu n'es pas gay. Laisse-moi, s'il te plaît. Tu as ta copine... tu n'es pas gay..."

"J'ai ma petite amie, oui, et je l'aime, et je suis très bien avec elle. Mais, peut-être, je ne sais pas pour sûr, mais il est possible que je sois en réalité bisexuel... de toute façon... tu ne sens pas ? Moi aussi je suis très excité, à te serrer ainsi, et en pensant que maintenant... maintenant je veux te donner enfin ce que tu aurais toujours voulu de moi... "

"Barry... non... s'il te plaît ..." gémit Gary, mais être entre ces bras puissants, contre ce corps chaud et plein d'énergie, était en train de lui enlever toutes les forces, à la fois physiques et de volonté.

L'ami ne répondit pas, mais il commença à lui ouvrir les vêtements, lentement.

"Non..." gémit Gary, en commençant à trembler.

"Oui, au contraire. Déshabille-moi, toi aussi... De l'extérieur, on ne nous voit pas... J'ai même barrée la porte... nous sommes en sécurité ici... Je te veux, et je sais que tu me veux. Aujourd'hui... je veux faire tout ce que tu as rêvé de faire avec moi... tout ! Et tout d'abord..."dit Barry, et il l'embrassa profondément, lui faisant entrer dans la bouche sa langue, et en jouant avec la sienne, et Gary finalement capitula, submergé par le désir et le plaisir.

En silence, ils se déshabillèrent l'un l'autre, en jetant pêle-mêle leurs habits sur les bancs à proximité, en se touchant, caressant, explorant mutuellement. Quand ils furent finalement nus, Barry en le tenant par les bras, recula un peu et le regarda de la tête aux pieds avec un sourire chaleureux, "Tu t'es fait vraiment beau... tu n'es plus le petit gribouillis que tu étais..." dit-il avec un grand sourire tendre.

"Tu... tu es splendide, tu as toujours été beau... et je mourais derrière toi... Je te désirais tellement..."

"Et tu te contentais à rester près de moi, prêt à faire quelque chose pour moi... toujours. Tu partageais avec moi tes bons goûters... Tu m'expliquais les leçons avec plein de patience... Tu m'encourageais... et tu brûlais pour moi... tout comme maintenant. J'aurais dû le comprendre avant et peut-être... qui sait... peut-être tu serais resté ici à Benton... avec moi..."

"Mais cela n'aurait-il pas été pire ? Tu as toujours regardé les filles..."

"Parfois, même les garçons, même si je ne le montrais pas. Mais peut-être qu'il a été mieux de cette façon, pour toi, ou bien peut-être au lieu de devenir un avocat, maintenant tu travaillerais dans le magasin de ton grand-père... Mais aujourd'hui... maintenant... je veux que tu aies ce que tu espérais..."

"Qu'est-ce que... que tu veux faire... avec moi... maintenant ?" Gary demanda en hésitant, mais terriblement excité.

"Tout, vraiment tout, sans aucune limite. Tu... tu veux me prendre, n'est pas ?"

"Mais tu... tu l'as déjà fait ?"

"Non, mais avec toi je veux le faire."

"Je voudrais aussi... que tu me prennes..."

"Avec plaisir... J'ai apporté des condoms et du lubrifiant..." dit Barry, le laissa, fouilla dans les poches de son sweat-shirt et en sortit des sachets et un flacon, qu'il posa sur leur banc d'école.

"Si tu ne l'as jamais pris là-bas..." Gary objecta, incertain.

"Je sais que tu sauras me le faire... plaire. Parce que je t'aime, Gary. Honnêtement, je ne peux pas dire que je suis amoureux de toi, mais je t'aime beaucoup. Ce n'est pas seulement de la gratitude, mais vraiment le désir de faire enfin quelque chose pour toi, pour te donner ce dont tu as envie, et que tu n'as jamais osé me demander."

Gary glissa lentement sur ses genoux, s'accroupit devant lui et commença à lui donner du plaisir avec ses lèvres et la langue, et finalement le suça avec tout son art. Il jouissait à entendre Barry frémir dans les affres d'un plaisir croissant.

Peu après, Barry le fit arrêter et se consacra à son tour à lui donner du plaisir de la même manière. Quand il le sentit frémir trop intensément, il se leva et lui sourit. Ils se sont enlacés et embrassés encore. À Gary, il lui semblait rêver... Il avait abandonné toute hésitation restante et il se réjouissait de la disponibilité pleine et joyeuse de l'ami.

Puis Barry prit un sachet, l'ouvrit, il lui mit le préservatif sur le membre en érection et très dur, étala un peu de gel sur son sphincter inviolé, se tourna se penchant avec les mains sur leur bureau de la vieille école et, tendant ses fesses en arrière, en le regardant avec un léger sourire, "Allez !" l'incita-t-il.

Gary se pencha contre lui, l'enlaça et, visant le membre dur sur le trou, il commença à manœuvrer, à pousser, en essayant de surmonter la résistance naturelle du partenaire sans lui faire mal. Barry était complètement relaxé, et collaborait, en bougeant de la juste manière, en poussant vers lui son derrière, pour être pénétré. Lorsque le membre de Gary commença à lui dilater le sphincter, il l'encouragea avec un soumis "ainsi..." plein de chaleur et sentit un léger inconfort, fortement atténué par le fort désir de pouvoir enfin lui faire plaisir.

Après de longues et prudentes manœuvres, Gary finalement commença à le pénétrer, lui glissant tout à l'intérieur et en taquinant ses mamelons et les génitaux que s'étaient dégonflés au début, étaient en train de se gonfler à nouveau.

Lorsque, après une avancée très lente, finalement, il lui fut complètement dedans, Barry soupira doucement et l'encouragea : "Allez, maintenant... mon ami."

Gary commença à lui bouger dedans, avant et arrière, et il pensait qu'il n'avait jamais connu un plaisir tellement intense à s'unir à un autre mâle... «Son» Barry... il était finalement vraiment à lui... Il ne put pas résister autant qu'il l'aurait voulu, il était trop excité, donc après peu de minutes, son rythme se brisa, devint désordonné au fur et à mesure qu'il se sentit saisir par l'orgasme. Barry comprit et l'encouragea avec une série de bas "Oui... oui..." et enfin Gary s'abandonna à un orgasme fort et alors, en tremblant fortement il se déchargea dans l'intimité profonde et chaude de son ami.

Peu après, ils se séparèrent, Barry se retourna et ils s'étreignirent encore et s'embrassèrent. Gary ensuite prit un autre préservatif, il le mit sur le membre de l'ami et se coucha sur le banc, tirant ses jambes sur sa poitrine et s'offrant à lui. Barry sourit, se pencha contre lui, et sans difficulté, il plongea son membre dur comme le granit dans le canal confortable, et il fut reçu avec un gémissement bas et chaud de plaisir intense.

Ils se regardèrent dans les yeux, se souriant heureux. Barry commença à le prendre avec un plaisir viril, avec des mouvements calibrés du bassin, à la fois jouissant de la sensation agréable qu'il tirait de son propre membre et de l'expression de plus en plus de bonheur, heureuse de Gary.

"Es-tu content, Gary ?" il lui demanda dans un murmure excité.

"Heureux. Je suis vraiment heureux. Merci, mon ami..."

"Je suis aussi très heureux. Et ça me plaît... de pouvoir le faire avec toi."

Barry dura plus longtemps, et les deux jouirent à fond de cette union. Mais enfin, il atteignit le plaisir suprême, son visage rougit légèrement pendant qu'il se laissait aller à un beau et intense orgasme. Après une dernière poussée et un dernier jet, il s'arrêta, haletant légèrement, et il sourit.

"Dieu, Gary... ça a été grand... plus que je ne pouvais l'imaginer..." dit-il, en lui restant dedans, et en lui caressant légèrement sa poitrine.

"Ne me dis pas que tu es devenu gay..." plaisanta Gary avec une tendre ironie.

"On ne deviens pas gay, ou on l'est ou pas, tu devrais le savoir mieux que moi. Je ne crois pas l'être, comme je t'ai dit, je suis peut-être un peu bisexuel... mais je ne m'en soucie pas. Je sais juste que je suis heureux... si j'ai réussi à te rendre heureux. Te donner ce dont tu avais rêvé pensant que cela ne pouvait pas se passer..."

Barry se désenfila lentement, il le fit soulever s'asseoir et l'embrassa de nouveau.

"Tu sais que tu embrasses bien, Barry ?"

"Toi aussi."

"Merci, mon ami... merci pour... tout. Ça a été vraiment spécial de pouvoir le faire ici dans notre ancienne salle de classe, où j'ai rêvé pendant des années de pouvoir le faire avec toi, pensant que cela n'arriverait jamais."

Ils s'échangèrent de doux sourires et se rhabillèrent. Puis ils s'assirent à leur banc.

"As-tu, par hasard, le petit couteau à cran d'arrêt, avec toi ?" lui demanda Gary.

"Non... mais peut-être il y en a un dans le tiroir du bureau, je vais voir. À quoi il te servira ?

"Pour ajouter un petit graffiti sur notre banc..." dit Gary, puis il ajouta : "Si cela ne te dérange pas."

"Non, ça ne me dérange pas. C'est notre banc... et maintenant il l'est encore plus qu'avant..."

Barry revint avec un petit couteau et le lui tendit. Il l'ouvrit, et commença à graver, à côté de la tête de cowboy de Barry, une autre presque identique, en la copiant. Ensuite, sur le chapeau de celui de Barry, il grava un «G». Il remit à l'ami le petit couteau, qui comprit au vol, et sur le chapeau du nouveau cow-boy, il grava un «B».

Ils quittèrent l'école, heureux, insouciant comme deux gamins.

"Tu m'inviteras à ton mariage, Barry ?"

"Tu peux parier ! Et si tu... si tu te fais un véritable ami... un boy-friend... tu me l'amèneras ou tu m'inviteras à venir chez vous, pour le connaître ?"

"Tu peux le parier toi aussi, mon ami !"


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