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histore originale par Andrej Koymasky


L'EXPLORATEUR ET LE GUIDE CHAPITRE 1
LE TABLEAU GÉNÉRAL

Anselmo Grandi était un cadre supérieur de la Banca San Paolo, un homme massif de cinquante et un ans, de taille moyenne, le visage paisible avec un léger sourire sur ses lèvres, presque toujours présent, et depuis qu'il s'était inscrit à l'université, était un zélé et progressivement de plus en plus important membre de l'Opus Dei.

Quand il avait trente-deux ans il avait épousé Germana de Bellis, de quatre ans plus jeune que lui, seule héritière d'une famille de bijoutiers et propriétaire d'un magasin de bijoux dans le centre. Bien qu'ils voulaient avoir au moins trois, quatre enfants, ils n'en avaient pas eu, par conséquent, quand un missionnaire en Equateur, leur ami, avait parlé des nombreux orphelins qu'il soignait, ils avaient décidé d'en adopter un.

Ainsi, en 1989, ils avaient adopté le petit Ramon, âgé d'un an. Puisque Germana ne voulait pas quitter son travail dans les bijoux, ils ont aussi pris comme gouvernante Giuditta Genero, une jeune femme de vingt-neuf ans, mariée à Franco Genero, leur cuisinier, et qui jusque-là avait fait le nettoyage de la maison. Pour le nettoyage ils embauchèrent donc Carla Mazzi, une jeune fille de vingt-quatre ans.

Ils vivaient dans un grand appartement au premier étage d'un élégant bâtiment du dix-huitième siècle sur le Corso Marconi, divisé en quatre zones : le secteur privé du couple, celui qu'ils avaient préparé pour leurs enfants avec quatre chambres, la partie avec les chambres pour le personnel, avec la buanderie repassage et la cuisine, et enfin celle «publique», avec salle à manger, deux salons, l'étude et la bibliothèque.

En 1990, satisfait du premier petit, ils décidèrent d'en adopter un second : Aziz, un gamin Indien de cinq ans. Puis ils adoptèrent Djamel, également de cinq ans, un mulâtre venant du Tchad.

À ce point, peut-être imitant inconsciemment Joséphine Baker, ils décidèrent qu'ils devaient adopter deux autres enfants, un pour chacun des continents manquants. Le premier des deux, Stivieni de trois ans, venait des îles Fidji, et pour réussir à l'avoir en adoption, Anselmo et Germana durent débourser une somme considérable, en chargeant une agence d'adoptions internationales de dénicher un gamin adoptable et qui vînt de l'Océanie.

Enfin, en 1993, ils adoptèrent le dernier de leurs cinq fils, un petit Ukrainien de six ans, nommé Ivan, né à Poltava, abandonné peu après la naissance. Les cinq continents étaient finalement tous représentés, avec beaucoup de fierté pour les parents adoptifs.

Les petits furent tous élevés avec soin et attention, de sorte qu'ils ne manquent de rien à la fois matériellement et affectivement, et à la fois d'études et de sports, de sorte qu'ils grandissent en bonne santé, forts, honnêtes et gentils. Et, bien sûr, de bons chrétiens.

Il faut dire que le fait d'avoir pris une gouvernante pour les petits, ne signifiait pas que le couple ne s'occupât pas d'eux : en effet, ils dédiaient aux petits tout leur temps libre, y compris les week-ends et les vacances.

En n'ayant prévu, quand ils s'étaient mariés et avaient acheté cet appartement, seulement quatre chambres pour les enfants, Ramon et Stivieni, les deux plus petits, partageaient une chambre, mais les trois autres avaient chacun la sienne.

Les cinq garçons donnaient pleine satisfaction aux parents adoptifs : ils étaient studieux, respectueux, aimables, dédiés aux sports, ordonnés, honnêtes, sincères et ils s'étaient très bien liés entre eux.

Tant qu'ils étaient mineurs, ils devaient passer les vacances en famille, mais dès qu'ils étaient majeurs, les parents leur achetaient leur petite voiture, et les poussaient à se faire leurs vacances par eux-mêmes, pour apprendre à «devenir adultes» en assumant progressivement leurs responsabilités.

Quand notre histoire commence, Aziz-Marco a vingt ans et étudie à la faculté de médecine. Pour les vacances il a décidé de passer trois mois en tant que bénévole dans un hôpital des Missionnaires de la Consolata au Kenya. Djamel-Matteo est âgé de dix-neuf ans et est entré en Faculté de Physique. Il a décidé de passer les vacances d'été en tant que bénévole dans un centre de réadaptation pour toxicomanes. Ramon-Giovanni a dix-sept ans et Stivieni-Paolo seize ans, encore mineurs, étaient partis en vacances avec leurs parents dans leur villa en Suisse.

Ivan-Luca, âgé de dix-huit ans, qui venait juste d'avoir son diplôme au lycée classique et avait reçu le don de sa première voiture utilitaire, décida de rester en ville, parce qu'il voulait faire un peu de «bénévolat» au Vieil Arsenal, maintenant appelé «Arsenal de la Paix», au centre d'accueil pour les immigrants et les sans-abri.

À la maison, il n'y avait ni Franco, le cuisinier, ni son épouse Giuditta, la nounou, qui étaient allé travailler dans la villa en Suisse, mais seulement la femme de ménage, Carla Mazzi, qui avait maintenant quarante-six ans, et qui pourvoyait à lui préparer les repas. Donc Ivan jouissait de liberté presque complète. Justement comme il le voulait.

Ivan en fait, depuis environ trois ans, avait un problème, un grand problème, dont il n'avait jamais voulu ni pu parler avec personne : il avait réalisé, de plus en plus clairement, être gay.

C'était un problème, parce qu'il savait bien que les parents n'auraient jamais pu accepter en un des fils un telle «tendance vers un mal moral intrinsèque» et «un désordre objectif»... surtout après les prononciations répétées de Jean-Paul II et de Benoît XVI sur l'homosexualité.

Ivan, en bon fils, avait d'abord tenté de supprimer cette tendance en lui, mais plus les mois passaient plus il réalisait qu'il était confronté à une lutte inégale, vouée à l'échec. Alors, habitué soit par l'école soit par la famille à se documenter sérieusement sur les choses, il avait commencé à chercher tout le matériel possible sur l'homosexualité, en particulier en explorant Internet, auquel chacun des cinq frères était connecté avec son ordinateur personnel, dans sa chambre.

Sérieusement, il lisait tout ce qui avait un semblant d'honnêteté, de texte scientifique, en évitant les nombreux sites porno auxquels il ne pouvait cependant pas éviter de donner un coup d'œil et qui lui suscitaient des érections agréables... et peu à peu il se rendit compte que les préceptes de l'église ne le convainquirent pas du tout.

Toute cette activité intérieure et intellectuelle, les longues réflexions qu'il faisait, l'accumulation de la documentation qu'il évaluait, le convainquirent qu'il n'y avait rien de mal à être gay, mais aussi que, comme tout ce qui concerne la sexualité humaine, il y avait différents niveaux sur lesquels vivre sa dimension.

Par conséquent, tout en se livrant parfois à des moments de séances secrètes dans lesquelles il se masturbait, il n'avait jamais essayé, en effet, il avait même évité de chercher à avoir des contacts sexuels avec une personne. Cela avait également été facilité par le fait que, jusque-là, il n'avait pas bénéficié d'une grande liberté, ayant toujours été suivi par la famille à tout moment de ses journées, il n'avait jamais été seul, pas assez longtemps, de toute façon.

Mais maintenant, il pouvait l'être, et pendant près de trois mois ! Il décida donc d'accomplir le pas qu'il ressentait depuis longtemps qu'il devait faire, qu'il devait accomplir : il devait enfin essayer d'avoir une relation sexuelle avec une personne de son même sexe. Il avait maintenant dix-huit ans, il n'était plus un enfant, un gamin.

Il avait déjà tout prévu depuis quelques mois, et il avait décidé que la meilleure façon de faire le test qu'il avait en esprit, serait d'embaucher un de ces gars qui vendent leur corps dans le parc du Valentino à proximité. Il en chercherait un, jeune, plus ou moins comme lui, d'aspect agréable, et certainement un expert, étant donné le travail qu'il faisait. En sachant qu'il devrait en payer les performances, il avait secrètement mis de côté une partie du mensuel que les parents donnaient à leurs cinq fils, de sorte qu'il avait maintenant quelques centaines d'euros de côté. Il espérait qu'ils lui suffiraient : il ne savait pas quels étaient les prix, les tarifs.

Donc, quand il fut seul, après avoir hésité pendant une dizaine de jours, un soir, il prit sa voiture et se décida de faire un tour le long du parc du Valentino. Ayant identifiée la zone où les ombres fugaces erraient entre les arbres, il se gara, sortit et s'y enfonça, en regardant autour. C'était la première fois qu'il faisait une telle chose, et il se sentait le cœur battre fort dans sa poitrine : il n'avait pas peur, mais il était ému parce que il comprenait qu'il était sur le point d'accomplir un pas qui aurait un poids considérable dans sa vie.

En outre, en n'ayant pas la moindre expérience de ces choses, il se sentait incertain et il réalisa qu'il était plus facile de penser à le faire que de le faire réellement.

Presque à l'improviste, il apparut hors de l'ombre un homme dans la cinquantaine, qui le regarda avec des yeux perçants et lui sourit d'une manière qui ne lui plut pas. L'homme s'arrêta devant lui.

"Bonjour, mon beau, je ne t'ai jamais vu ici. La première fois ?"

"Oui..." répondit-il hésitant.

"Combien tu demandes pour te le faire mettre dans le cul ?"

"Hein ?" demanda-t-il, étonné par cette approche.

"T'es un tapin, non ?"

"Non..."

"Ah, c'est tout aussi bien. Tu ne veux pas venir dans les buissons pour faire quelque chose avec moi ?"

"Non."

"Tu fais la précieuse ? Mais vas chier, alors !" l'insulta l'homme et il partit embêté.

Ivan se sentit un peu secoué par cette rencontre. Il se demanda s'ils étaient tous ainsi... Il se demanda s'il avait bien fait d'aller à cet endroit... Il était incertain de continuer ou de revenir en arrière à sa voiture, à la maison. Il prit une profonde inspiration, essayant de se dégager sa tête. Non, il ne pouvait pas se rendre à la première rencontre qui avait mal tournée.

Il recommença à errer à travers les petites allées entre les arbres, en regardant constamment autour. Il remarqua un mec assis sur un banc. Lentement, il se dirigea vers ce type, en continuant à explorer tout autour de lui avec le regard.

Quand il lui passa devant, il le regarda. C'était un homme sur la trentaine, vêtu avec élégance, mais d'une manière sportive, et il était en train de fumer. Aussi l'homme le regarda, d'un air inexpressif. Ivan passa au delà.

Il n'était pas mal, cet homme, mais il voulait un garçon plus ou moins de son âge. Et il voulait qu'il le fasse pour l'argent, soit parce qu'il supposait qu'il soit plus expert, soit parce qu'il voulait être le seul à décider quoi faire.

Il vit deux garçons jeunes venir dans la direction opposée à la sienne. Les deux parlaient et riaient entre eux. Comme ils approchaient, Ivan les étudiait et même ceux-là le regardaient. L'un d'eux avait un air efféminé qui le dérangeait un peu, mais l'autre n'était pas mal.

Quand ils sont arrivés à quelques pas, les deux cessèrent de parler et le regardaient maintenant de manière attentive, presque en l'étudiant. Puis l'efféminé l'arrêta d'un "Salut !"

"Salut." répondit Ivan.

"Tu tapines ?" demanda-t-il.

"Moi ? Non."

"Ça te dit de faire un trio ?"

"Non..."

"Dommage. À mon petit ami ça plaît de le faire à trois... et il vient de me dire que tu lui plais..."

"Ah..." dit Ivan, un peu confus.

"T'es un gars de peu de mots, hein ? Nous ne t'avions jamais vu ici à faire salon..."

"Non, c'est ma première fois..."

"Tu viens de hors de la ville ?"

"Non..."

"Alors, où est-ce que tu allais draguer, beauté ?" continua à lui demander l'efféminé.

"Nulle part. Je... c'est la première fois que... je viens ... draguer."

"Et entre nous deux... avec qui il te plairait de baiser ?" insista le garçon.

"Moi, vraiment... Je cherchais un tapineur..." répondit timidement Ivan.

L'autre parla : "Un jeune et beau comme toi, quel besoin a-t-il de se chercher un tapineur ?"

"Eh bien... ainsi... Je voulais essayer..." dit Ivan. "Il n'y en a pas ici ?"

"Tu peux parier qu'il y en a. Mais surtout des immigrants, maintenant. Roumains, Marocains, Albanais ... mais parfois, ils sont dangereux, surtout les Albanais. Ils disent qu'ils sont partants et puis, ils te volent, et au lieu de la bite ils sortent le couteau..."

"Des Italiens ?" Ivan demanda.

"Quelques-uns. Cependant, ils se répartissent les zones... si tu cherche un Italien tu ferais mieux d'aller sous le pont du cours Dante, au Pont Isabella. Sais-tu où il est ?"

"Oui, je vous remercie."

"Eh bien, salut, alors, beauté." dit l'efféminé et ils s'en allèrent.

À Ivan ça ne l'intéressait pas du tout que le tapineur soit italien ou non, mais après ce que les deux garçons avaient clairement expliqué que les immigrants pouvaient aussi être dangereux, il pensa que ce serait plus sûr s'il se trouvait un garçon italien. Donc il se dirigea vers le Pont Isabella.

Bien que ce soit le début de l'été, la nuit était fraîche. Ivan, qui était sorti avec un seul T-shirt, frissonna légèrement, mais peut-être, plus que pour la basse température de la nuit, c'était aussi l'incertitude du monde inconnu qu'il était sur le point de découvrir qui le faisait trembler légèrement.

Une chose est de le lire sur un texte, une autre est de s'y aventurer en chair et en os. En outre, si Ivan était un peu comme un explorateur qui va dans une terre inconnue, c'est pour cela que d'une certaine manière il cherchait à engager un guide. L'important serait de trouver le bon guide... mais il réalisa qu'il ne pouvait pas en évaluer la validité qu'après l'avoir mis à l'épreuve.

Arrivé en vue de la galerie qui traversait la base du pont Isabella, il remarqua deux, trois figures en mouvement dans les environs de l'embouchure et s'arrêta pour observer la scène.

L'une des figures s'approcha d'une autre, à en juger par les silhouettes un semblait être un homme d'âge moyen et l'autre un garçon. Il vit qu'ils parlaient. Puis l'homme mit sa main entre les jambes du garçon et le palpa... Ivan fut surpris que l'homme ose faire un mouvement si hardi, que tout le monde, comme lui maintenant, pouvait voir. Puis il se dit que presque certainement quiconque était à cet endroit à ce moment-là était là pour la même raison : trouver quelqu'un pour avoir du sexe.

Le garçon s'enfonça entre les buissons jusqu'à la berge de la rivière et l'homme le suivit de près, disparaissant au-delà des arbres et en bas de la descente. Apparemment, les deux avaient conclu.

Ivan remarqua un garçon sur l'autre trottoir, vêtu de manière voyante, avec un jean blanc et une chemise aux grandes fleurs, qui était appuyé contre le tronc d'un arbre, dans la pénombre. Puis il vit un autre garçon sortir du tunnel sombre du côté opposé au sien.

Le nouveau venu, arrivé devant celui appuyé au tronc de l'arbre, le salua d'un geste et s'arrêta. L'autre sorti un paquet de cigarettes et en alluma une, sans en offrir. Il pouvait les entendre chuchoter doucement, tranquillement, même s'il n'en distinguait pas les mots. Il avait l'impression que les deux se connaissaient.

Ensuite, celui qui était sorti de la galerie fit un signe de tête à l'autre et recommença à marcher. Comme il passait sous un des rares réverbères, Ivan remarqua qu'il portait une paire de jean noirs et un tricot à col haut, fermé avec une fermeture éclair, noir également, avec le col, les épaules et deux larges rayures sur les bras de couleur crème ou gris très clair, il ne distinguait pas bien. Il avait des cheveux bruns courts parfaitement en ordre, il était assez grand et il semblait jeune et bien fait.

Il le vit s'éloigner. Entre les deux, l'un sous l'arbre et l'autre qui s'en allait, il lui semblait plus intéressant le second, et il décida de le suivre, mais continuant à marcher sur le trottoir opposé. Comme il le suivait il l'observait plus attentivement : il le voyait de trois quarts arrière et il lui semblait qu'il avait aussi des traits agréables.

Le garçon s'arrêta et s'assit sur un banc, ses jambes un peu écartées, ses bras étendus sur le dossier du banc. Ivan aussi s'arrêta, en continuant à le regarder. Oui, il semblait bien fait et il semblait avoir un beau visage. Le garçon regardait le long du boulevard, dans les deux sens, comme pour voir si quelqu'un arrivait, et parfois il jetait un bref coup d'œil aussi vers Ivan.

Enfin Ivan se décida et il traversa le boulevard, en se dirigeant vers le banc. Maintenant, les deux se regardaient et quand il arriva devant, l'autre lui fit un signe de la tête, et un léger sourire. Oui, pensa Ivan, il est beau et s'il est un tapineur...

"Salut..." dit Ivan.

"Salut. Est-ce que tu cherches de la compagnie ?"

"Oui..."

"Il te plairait de le faire avec moi ?"

"Oui..."

"Mais je le fais pour l'argent..."

"D'accord..."

"Pourquoi t'as besoin de payer, un blondinet jeune et mignon comme tu es ?"

"C'est que je... tu... fais-tu tout, au lit ?"

"Oui, tout : au lit, debout, dans les buissons ou dans la voiture... Bon, presque tout... Pas de sadomaso ni des choses... étranges, mais seulement de la saine baise. T'as une place ?"

"Oui... nous pouvons parler un peu... avant ?"

"Parler ? Bah ! Assieds-toi ici..." dit-il en enlevant un bras du dossier.

Ivan s'assit de côté : "Tu vois, voilà... Je... Je ne l'ai jamais fait auparavant, et..." il commença à dire doucement, presque honteux.

"Jamais ? Rien ?"

"Jamais rien. Mais je veux essayer..."

"Ah. Mais toi... tu es gay ?"

"Je pense vraiment que oui, alors..."

"Quel âge as-tu ?"

"Dix-huit. Et toi ?"

"Vingt-et-un. Et tu veux essayer... avec moi..."

"Oui. Mais... je veux être le seul à dire... quoi faire."

"Eh bien, je te l'ai dit, pas de sadomaso ni rien de pareil. Vraiment, tu n'as jamais rien fait avec un mec ?"

"Jamais."

"Et avec une fille ?"

"Jamais. Elles ne m'intéressent pas. Toi... tu me plais ..."

"Merci. Vierge à dix-huit ans..." dit l'autre avec un léger sourire. "Moi, à quatorze ans, j'avais déjà tout fait, par contre."

"Tu es italien, non ?"

L'autre le regarda un peu surpris : "Oui, Piémontais pur sang, de Trofarello."

"Mon nom est Ivan."

"Salut, Ivan. Je suis Attilio..."


Limerick final :
Le bel ukrainien à Poltava étant né
La nuit et le jour, ne faisait que penser :
"J'ai vraiment l'impression
Que j'aime bien les garçons."
Mais il n'en était pas du tout dérangé.

NOTE : Limerick est le nom d'une ville irlandaise et aussi une sorte de poésie décontractée ou même un peu absurde ou surréaliste, née dans la langue anglaise, dont les règles strictes sont les suivantes :

1 - il se compose de cinq versets, deux hendécasyllabes, deux septénaires, et un hendécasyllabe final [11-11-7-7-11]
2 - le premier hendécasyllabe doit toujours se terminer par [ou au moins contenir] le nom d'une ville ou d'un emplacement géographique qui existe effectivement
3 - les rimes doivent être A-B-A-B-A ou A-A-B-B-A

Afin de suivre ces règles, puisqu'Ivan est né à Poltava en Ukraine et Attilio à Trofarello dans le Piémont, j'ai souvent fait recours à des subterfuges pour dire d'où les garçons n'étaient «pas»...

Chaque chapitre se termine par un Limerick pour «alléger» un peu l'histoire, en vous faisant faire un sourire.


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© Matt & Andrej Koymasky, 2019