Ivan, en attendant de pouvoir rencontrer Attilio à nouveau, se masturba plusieurs fois, en se sentant souvent excité et de plus en plus impatient de le revoir. Même pendant les heures où il était de service en tant que bénévole à l'Arsenal de la Paix, parfois il regardait avec un désir bien caché quelques-uns des jeunes immigrants de bel aspect.
Jusque-là, il lui était certainement arrivé de remarquer un garçon beau et sensuel et de s'attarder à le regarder, mais en n'ayant pas encore eu d'expérience de sexe, son admiration avait été purement esthétique... ou presque. Elle avait été, pour ainsi dire, «abstraite». Mais maintenant qu'il avait admiré, touché et même fait jouir un garçon nu, qu'il avait littéralement eu à portée de main, ses fantasmes étaient beaucoup plus «concrets».
Le soir où il ne put pas voir Attilio, il fut tenté de sortir à nouveau pour trouver un autre tapin... Mais alors il pensa que ce n'était pas dit qu'il soit aussi chanceux une seconde fois, alors il se résigna à rester à la maison. Il s'assit à l'ordinateur et chercha sur Google, en insérant divers mots : «hustler», «prostitution masculine», «tapin», «prostituée», «putain mâle» et autres : il était curieux, il aurait voulu comprendre pourquoi un gars comme Attilio faisait ce travail. La simple réponse «pour l'argent» ne le convainquait pas.
Du point de vue du client, le prostitué a l'avantage non seulement d'être toujours disponible au moment du désir, mais aussi d'être ensuite facilement ignoré, oublié, permettant au client de retourner à sa vie sans avoir établi de liens et de faire face à ses impératifs moraux et sociaux avec une «dignité» qui n'avait apparemment pas souffert des altérations.
Mais Ivan aurait voulu comprendre le point de vue du tapin... et d'Attilio en particulier. Mais il avait une certaine pudeur à en parler ouvertement avec lui. Donc, il continua pendant un certain temps dans sa quête.
Il ne trouva rien de vraiment sérieux, valide, mais presque uniquement des sites pornographiques, ou des sites où on disait simplement qu'il y a des garçons qui se prostituent (belle découverte) et un site Web féministe où on déclarait que les prostitués mâles n'existent pas parce que les hommes, en étant tous des mâles phallocrates, ils ne s'«abaissaient» pas à faire un tel métier, mais ils forcent les femmes à le faire ! Ivan secoua la tête, tout à fait incrédule...
Après plusieurs autres recherches effectuées en tapant des mots clés différents, il renonça à trouver quelque chose d'utile sur le réseau. Aucun site ne faisait une analyse sociologique et/ou psychologique du phénomène.
Si d'une partie le souvenir de tout ce qu'il avait fait avec Attilio et son beau corps, son beau visage l'excitait, de l'autre ce garçon le rendait curieux. Surtout le fait qu'un mec si «normal» par l'aspect, habillement, façon de faire, vend, ou loue comme il l'avait corrigé avec une certaine ironie, son corps, sa sexualité.
Enfin vint le soir du rendez-vous. Ivan prit sa voiture, même s'il pouvait y aller à pied, et il était en face du théâtre Nuovo déjà à neuf quarante-cinq : il craignait que le garçon ne l'attende pas s'il était en retard. Pendant quelques minutes, il resta dans la voiture, puis, craignant de ne pas le voir ou qu'Attilio ne reconnaisse pas sa voiture et ne le voit pas, il en sortit. Il s'appuya à la portière et commença à regarder autour, se demandant de quel côté il arriverait.
De temps en temps, il regardait sa montre, et comme dix heures approchaient, il se sentait de plus en plus agité, mais aussi excité. Le pénis commençait à presser sous ses vêtements, même si pas encore entièrement droit. Il regarda de nouveau le poignet : neuf heures cinquante-six.
Juste à ce moment, du coin de l'œil, il capta un mouvement. Il regarda : Attilio, habillé comme deux jours avant, était en train d'arriver à un pas rapide et athlétique vers lui.
"Ça fait longtemps que tu m'attends ?" lui demanda-t-il avec un léger sourire.
"Non, juste quelques minutes."
"Impatient ?" il lui demanda avec un air coquin, qui fit penser à nouveau à Ivan à celui d'un gamin.
"Eh bien..."
"Allons-nous ?"
Ivan entra dans la voiture et ouvrit la porte du côté d'Attilio, qui s'assit. Il avait un sachet en plastique qu'il lui tendit.
"Capotes et gel. Prends." lui dit-il avec un clin d'œil.
"Attache ta ceinture de sécurité..." dit Ivan, en le prenant.
"Pour si peu de route..." objecta l'autre, mais il la boucla.
Ils arrivèrent bientôt à la maison. À peine entré dans la chambre d'Ivan, Attilio s'assis sur la chaise ergonomique devant l'ordinateur, la fit pivoter et regarda Ivan.
"Que veux-tu faire, cette fois ?"
"Comme hier..."
"Mais alors à quoi te servent les capotes et le lubrifiant ?"
"Pour les prochaines fois, peut-être..."
"Ah, comme tu veux. Je les ai prises au goût de fruits..."
"Hein ? Goût de fruits ?"
"Tu sais, pour le sucer... Le goût de plastique n'est pas agréable ..."
"Ah. Ouais..."
"Alors ? Tu veux me déshabiller, alors ? Comme avant-hier ?"
"Oui..."
Attilio se leva et se plaça devant lui, en attente. Ivan se sentit le corps en feu, son membre était maintenant très dur. Il commença à le déshabiller, lentement, en admirant et en caressant progressivement les parties du corps qu'il découvrait, en y déposant des baisers légers, en les essayant avec le bout de la langue.
Quand l'autre fut complètement nu, il lui prit le membre, déjà à demi dressé, entre les mains, et pendant qu'avec une main il lui pétrissait délicatement les testicules, il commença à le masturber avec l'autre, en regardant tantôt le membre, tantôt le visage d'Attilio. Il sentit, avec plaisir, que le pénis dans sa main était en train de durcir rapidement et un léger sourire faisait surface sur le beau visage d'Attilio, en formant deux petites fossettes sympathiques...
Une main du tapin le toucha sur la braguette : "Tu l'as déjà bien dur... tu ne veux pas que je te le sors ?"
"Non... pas encore..." murmura Ivan, qui cependant sentit un fort frisson de plaisir à cette caresse sous laquelle son pénis palpita avec force.
"J'enlève ma main ?"
"Non..."
Attilio, après un peu, lui prit délicatement le visage entre ses mains et il approcha lentement le sien.
"Que fais-tu ?" lui demanda Ivan, sachant très bien ce qui allait se passer et sentant le sang battre dans ses tempes.
"Je veux t'embrasser. Tu as de belles lèvres..."
"Mais..." protesta-t-il dans un murmure, sans cependant se dérober.
Les lèvres d'Attilio effleurèrent les siennes, chaudes, douces, agréables. Un peu il pressait, un peu il frottait, puis il commença à y passer le bout de la langue. Ivan instinctivement sortit la sienne, et les deux langues jouèrent pendant un certain temps dans une sorte de duel léger. Puis Attilio lui prit une lèvre entre les siennes et commença à la sucer doucement. Aussi Ivan le fit, continuant à le masturber lentement.
Ça lui plaisait ce contact entre leurs lèvres et langues. Très graduellement, Attilio le transforma en un vrai baiser, sa langue s'insinua profondément dans la bouche d'Ivan. Puis il la retira et celle d'Ivan la suivit jusqu'à pénétrer dans la bouche du beau tapineur, qui se mit à la sucer délicatement. Ivan gémit doucement en frémissant par tout le corps.
Son premier baiser ! Il lui plaisait beaucoup.
La bouche d'Attilio avait un goût vague et agréable de menthe, et Ivan pensa qu'il devait avoir mangé un bonbon ou une pastille... Il se demanda quel goût pouvait avoir sa propre bouche.
Les mains d'Attilio lui caressaient maintenant la nuque et le dos, de haut en bas, jusqu'à effleurer même son derrière. Ça lui plaisait... ça lui plaisait de plus en plus. Ivan essaya d'analyser les sensations qu'il était en train de ressentir, mais il ne lui était pas facile, soit parce qu'elles étaient nouvelles, soit parce que en étant intenses, il lui était difficile de penser avec clarté.
"Laisse-moi te déshabiller..." lui proposa Attilio.
"Non... pas encore... s'il te plaît."
"Comme tu veux..." dit-il et il recommença à l'embrasser.
Après un peu, Ivan se détacha de lui : "Étends-toi sur le lit..." dit-il.
Attilio s'y mit, sur le dos, les jambes légèrement écartées, son membre fièrement droit. Ivan s'approcha du lit et, en admirant le beau corps presque entièrement glabre, avec des muscles bien définis, presque ciselés, il recommença à le masturber, tandis qu'avec son autre main il glissait sur son ample poitrine, taquinant ses mamelons, descendant sur le ventre creux.
"Tu es très beau..." murmura Ivan.
Attilio sourit et hocha la tête. Il leva une main et commença à le caresser sur la braguette.
"Tu ne viens pas sur le lit, toi aussi ?" lui demanda-t-il.
"Pas encore... peut-être demain... Tu peux revenir ici aussi demain, non ?"
"Oui, demain je peux. Toujours à dix heures, d'accord ?"
"Oui. En face du Nuovo ?"
"Je peux venir directement ici chez toi, si tu veux."
"Oui, mais ne sonne pas. Je descends dans la rue t'attendre. Je ne veux pas que Carla vienne t'ouvrir."
"Carla ? La femme de ménage ?"
"Oui..."
"Si tu restes là, cependant, je ne peux pas t'embrasser. Ça ne te plaît pas ?"
"Oui, oui ça me plaît..."
"Allez, monte ici, même sans te déshabiller si tu ne veux pas, ainsi nous pouvons nous embrasser." lui suggéra Attilio.
"Cela te plaît de m'embrasser ?" lui demanda Ivan, en montant à genoux sur le lit après s'être enlevé les chaussures.
Attilio le guida pour se mettre à califourchon sur ses cuisses et l'attira à lui : "Oui, ça me plaît bien de t'embrasser..."
Ivan repoussa sa main sur le giron et recommença à le masturber, pendant qu'il se penchait sur lui. Attilio lui ceignit le cou avec ses bras et l'attira vers lui, jusqu'à ce que leurs lèvres se rencontrent à nouveau dans un baiser profond et chaud.
Puis Ivan glissa à côté, en se couchant sur le côté et en faisant aussi mettre Attilio sur le côté, et ils recommencèrent à s'embrasser, pendant qu'il le masturbait et que l'autre continuait à le palper gentiment entre ses jambes. Dans cette position, ils étaient tous deux plus confortables.
"Tu aimes ?" lui demanda Attilio.
"Oui. Et toi ?"
"Aussi. Mais ça me plairait plus si tu étais nu toi aussi..."
"Peut-être demain..." dit Ivan.
"Comme tu veux."
Ivan le sentait frémir de plus en plus au fur et à mesure que la jouissance augmentait, et il sentit un vague plaisir d'en être lui l'auteur. Il se sentait un peu comme un musicien qui tire des sons et des mélodies d'un instrument de musique, qui était le corps d'Attilio, à sa complète disposition. Pourtant, il savait qu'Attilio n'était pas un objet, il en devinait la personnalité forte, malgré qu'il se prête à ses désirs... En outre un objet, un instrument de musique, ne sourit pas et Ivan aimait le sourire du garçon qu'il payait pour rester là.
Il remarqua que le visage d'Attilio était en train de rougir légèrement et il comprit qu'il était toujours plus proche de l'orgasme. Il se sentit indécis si accélérer le va-et-vient de sa main pour le faire venir en hâte, ou si ralentir pour faire durer plus longtemps le moment qui précède la décharge finale. Il décida de ralentir un peu : il lui plaisait d'observer sur le visage de l'autre se refléter les sensations qu'il était en train de lui provoquer.
Attilio avait fermé les yeux, mais le sourire sur son beau visage mâle et gentil était en train de s'accentuer progressivement. À Ivan ça faisait plaisir de penser que c'était lui qui suscitait ce sourire et le plaisir dans le beau corps à côté de lui, langoureusement couché...
Il le sentit tendre tous ses muscles et il comprit que maintenant l'orgasme était sur le point d'exploser. Alors il accéléra les mouvements de la main, en observant le gland lisse et tendu, afin d'en cueillir les premiers jets. Il le fit étendre sur le dos de nouveau, juste à temps : il les sentit monter dans la dure hampe, puis jaillir dans une série d'arcs lactés et baigner la poitrine et le ventre du beau garçon, qui accompagnait chaque jet avec un gémissement bas et chaud.
Lorsque le dernier jet fut lancé, avec l'autre main Ivan étala les gouttes sur la peau soyeuse du garçon. Attilio ouvrit les yeux, l'attira à nouveau à soi et l'embrassa.
Ivan lui chuchota : "Si tu veux, là il y a la douche..."
"Oui, merci, mais après... Laisse-moi me détendre un peu, maintenant."
"Bien sûr... Ça t'a plu plus que l'autre fois ?"
"Ça doit te plaire à toi, pas à moi. Tu me paies pour cela, non ?"
"Pour moi... c'est plus qu'autre chose pour... comprendre. C'est comme une expérience, dans un sens."
"Et alors je serais le cobaye ?" demanda le garçon avec un sourire amusé.
"Non... Mais je ne te connais pas encore."
"Qu'est que cela a à voir ?"
"Que, tu vois... chacun de nous est une personne puisqu'il est connu par les autres..."
"Donc, pour toi, je ne suis pas encore une personne ?"
"Oui tu l'es, d'autres te connaissent, non ? Pour moi, tu es une personne, mais seulement... dans un sens abstrait. Je ne sais pas si je sais l'expliquer."
"Peut-être que oui. Peut-être que j'ai compris, même si je suis peu instruit. Je n'ai fait que deux ans d'école professionnelle, je ne l'ai même pas finie quand j'ai du quitter la maison. J'avais seize ans... Tu étudies, non ?"
"J'ai pris la maturité classique."
"Et tu iras à l'université ?"
"Oui. Lettres à l'adresse historique. Tu sais que tu es beau ?"
"Toi qui as étudié, c'est quoi la beauté ? Certains disent qu'elle est ce qui nous plaît... mais ce qui plaît à certaines personnes, à moi peut sembler moche..."
"Pour moi, la beauté est ce qui suscite dans une personne une stupeur complaisante, même après une centaine de fois qu'on le voit, qu'on le sens, qu'on l'expérimente."
"Une stupeur complaisante... J'aime ta définition. Donc, si tu me trouves beau, cela signifie que chaque fois que tu me regardes, tu sens ceci... une stupeur complaisante ?"
"Oui, exactement."
"Mais, à force de regarder, on s'y habitue, non ? La stupeur n'est pas seulement la première fois ?"
"Non, la première fois est plus forte, parce qu'il y a la découverte, la surprise. Mais la beauté ne peut jamais lasser, et si la surprise est moins forte, elle est là, et le plaisir est toujours fort. Non, la beauté ne peut jamais lasser."
"Oui, ton raisonnement me convainc. Maintenant, je peux aller prendre une douche ?"
"Oui, bien sûr. Viens, je vais te donner le nécessaire."
Il l'emmena à la salle de bain, et lui demanda s'il pouvait rester le regarder. Attilio hocha la tête avec un sourire et se lava. Ivan était assis sur le couvercle fermé de la toilette, et l'admirait avec un fort plaisir. Parfois, le garçon, en continuant à se laver, lui jetait un sourire. Ivan pensait qu'il aurait aimé aller sous la douche avec lui et se laver l'un l'autre... mais il ne se sentait pas encore prêt, bien qu'il soit très excité. Il sentait encore une certaine pudeur à se laisser regarder nu par l'autre.
Attilio s'essuya et s'habilla, prit l'argent que Ivan lui donnait, confirma le rendez-vous pour le soir suivant et partit.
Ivan se déshabilla rapidement, se coucha sur le lit qui gardait encore l'empreinte du corps d'Attilio et commença à se masturber pour soulager la forte excitation qu'il avait. Il lui avait plu d'embrasser, d'être touché là-bas, bien qu'au-dessus des vêtements, par la main délicate d'Attilio. Il décida que le soir suivant il se fera déshabiller par lui, qu'il le laisserait le masturber, ainsi qu'embrasser à nouveau, logiquement : maintenant qu'il était sur le point d'atteindre l'orgasme, son sens de la pudeur s'était évaporé comme le brouillard au soleil. L'idée qu'Attilio le déshabille, lui faisait augmenter l'excitation.
Il vint presque subitement avec une série de jets puissants et il n'eut pas le temps de prendre le mouchoir, alors il mit l'autre main sur le gland pour empêcher ses éclaboussures de mouiller le lit. Il se détendit haletant, secoué par l'intensité du plaisir qui l'avait saisi.
Il se détendit longuement, en gardant les yeux fermés et en laissant l'esprit vagabonder à revoir les moments les plus aigus de plaisir éprouvé avec le tapin, et en essayant d'imaginer quels autres plaisirs forts il pourrait expérimenter avec le bel Attilio.
Il sourit en repensant à quand il lui avait demandé s'il était juste un cobaye... Non, il était une personne, un travailleur du sexe, un bon gars, pour le peu qu'il commençait à le connaître, qu'il pouvait en deviner le caractère.
Alors qu'il faisait tourner la douche, il se dit qu'Attilio devait être un garçon sérieux, réfléchi : ce n'est pas tout le monde qui se demande comment on peut définir la beauté... Et le sourire lui faisait deviner aussi qu'il devait avoir de la gentillesse d'âme et le sens de l'humour.
Oui, il avait eu la chance de rencontrer Attilio, déjà à la première tentative.