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histore originale par Andrej Koymasky


L'EXPLORATEUR ET LE GUIDE CHAPITRE 6
UNE NUIT ENTIÈRE

Ivan, alors qu'il effectuait les tâches qui lui étaient assignées à l'Arsenal de la Paix, pensait à la façon dont Attilio l'avait fait jouir la nuit d'avant et s'excita. Il était en train d'accrocher dans la rangée de cintres les vêtements reçus en don et remis en ordre par les volontaires, selon le type et la taille, quand il entendit quelqu'un entrer dans la grande pièce. Il était caché par les files des portants à vêtements roulants pleins d'habits de sorte que ni il ne les vit ni les deux le virent.

"... au moins jusqu'à ce que tu ne trouves pas mieux, non ?" dit une voix.

"Non, je ne vais pas donner le cul." répondit une autre voix sur un ton bas.

"On gagne assez, tu sais ? Les Italiens nous aiment nous les gars de l'est. Je vais t'emmener dans un endroit sûr..."

"Oui, et si police trouver moi... seulement moi aura des problèmes."

Ivan scruta entre les vêtements avec curiosité : il a reconnu les deux garçons, l'un était un Albanais et l'autre, celui qui a proposé d'aller draguer, était un Roumain qui devait s'appeler Iulian, un garçon d'environ vingt, vingt-cinq ans, au visage rond et rose, pas particulièrement beau, mais pas mal. Il resta immobile à les écouter et à les regarder secrètement.

"Je l'ai eu dans le cul comme un garçon, en Albanie, de mon oncle, mais plaisait pas ça... Je veux un autre boulot."

"Lorsqu'on est habitué, c'est pas mal, Zani."

"Mais tu aimes hommes ?"

"Oui, et certains veulent je mets dans le cul à eux. Très bien. Et puis ils sucent aussi."

"Je n'aime pas hommes. Non, je ne donne pas mon cul. Et je crains les maladies."

"Il suffit utiliser capotes pour maladies. Mais maintenant, j'ai pièce tout seul et stéréo, et téléphone et je vais bien. Allez, choisis des vêtements et montre au chargé ce que tu prends..."

Il les vit approcher les rails de vêtements derrière lesquels il était caché, et retint son souffle. Alors, rapide et silencieux, il se cacha derrière une pile de boîtes, accroupi à terre.

Iulian essaya encore de convaincre l'autre : "Tu es beau garçon et peut faire plus d'argent que moi, Zani, au moins jusqu'à ce que tu trouves travail que tu aimes plus."

"Mais je ne veux pas faire avec les mâles."

Peu après ils sortirent, avec quelques vêtements sur le bras.

Ivan sortit de sa cachette et recommença à faire son travail. Avec ce Zani il l'aurait aussi fait, pas avec Iulian. Cependant, il pensa qu'il aimait davantage Attilio. Peut-être parce que maintenant il le connaissait un peu. À cette pensée il s'excita à nouveau. Il quitta la pièce pour aller à la salle de bain pour se masturber, pour se calmer un peu.

Iulian le regarda avec surprise, mais il ne dit rien. Le chargé examinait les vêtements que Zani avait choisis. Ivan s'enferma dans la salle de bain, il baissa son pantalon, s'assit sur le water et se donna satisfaction. Puis il sortit et revint pour terminer son travail.

Quand il entra dans la pièce, Iulian était assis sur un tabouret.

"Bonjour. Toi tout entendu ? Tu étais ici ?" il lui demanda, se mettant debout et en l'étudiant.

"Oui." répondit Ivan tranquillement.

"Tu ne dis pas à autres, vrai ?" demanda le Roumain dans un ton à mi-chemin entre le préoccupé et le menaçant.

"Ce sont vos oignons, les tiens. Je m'en fiche !" dit Ivan, et alla pour revenir à son travail.

Mais Iulian l'intercepta se plaçant à nouveau devant lui : "Tu jures ne dit rien à personne."

"Mais oui, je le jure. Je ne me soucie pas de ce que vous faites ou ne faites pas, je te l'ai dit."

"Je fais aucun mal à personne."

"Non, bien sûr."

"Tu ne pense pas que je suis mauvais garçon ?"

"Mais non. Pas pour ce que tu fais, de toute façon. Il suffit de ne pas voler, ne pas faire quelque chose de mal aux autres."

"Non, je ne vole pas, je ne vends pas de drogue. Seul mon corps est mon truc, non ?"

"Iulian, tu ne dois pas t'excuser avec moi. Tu ne dois pas te soucier de moi. Je ne l'ai pas fait exprès de vous entendre."

"Eh bien. Toi gentil. Je maintenant tranquille, juste ?"

"Oui, bien sûr, Iulian, tu peux être tranquille."

"Tu as une copine ?"

"Oui." mentit Ivan.

"Ah. Mais si tu veux faire avec moi, je fais gratuit avec toi... Toi joli garçon..."

"Non, je te remercie, ce n'est pas nécessaire. J'ai une petite amie."

"Comme tu veux. Bonjour, alors."

Bien sûr, Ivan pensa amusé, Attilio était tout sauf une fille... et même pas son petit ami, de toute façon. Il allait avec lui juste parce qu'il le payait, même s'il était évident qu'il le faisait volontiers.

Le soir, après le dîner, Ivan descendit sur le cours pour attendre Attilio. Mais dix heures arrivèrent et il ne le voyait pas encore. Il se demanda si quelque chose lui était arrivé... en général il était plus que ponctuel, en effet, il avait toujours été un peu en avance. Ou il s'était fatigué d'aller avec lui ? Ça ne lui semblait pas possible. Ils s'étaient quittés comme toujours, se donnant rendez-vous pour dix heures.

Il se promenait sur le trottoir devant la porte de sa maison et parfois il regardait sa montre. Il était dix heures et quart, mais on ne le voyait toujours pas. Il décida d'attendre un peu plus longtemps. Une fille anorexique, ses yeux très maquillés et avec une veste et un pantalon en cuir pleins de clous, lui demanda une cigarette.

"Je ne fume pas, je n'en ai pas." dit Ivan.

"Alors, donne-moi du pognon pour me les acheter." lui dit-elle.

"Je n'en ai pas, je suis parti de la maison sans argent."

"Mais va te faire foutre en cul, petite merde !" lui dit-elle, elle cracha sur le sol en signe de mépris et s'en alla.

Ivan sourit et haussa les épaules, en la regardant s'éloigner. Il pensa, avec son sens de l'humour, que s'il n'avait pas déjà été gay, il le serait devenu plutôt que de se mettre avec une fille comme ça.

Puis passa un jeune couple à moitié enlacé, qui se bécotait. Elle était jolie, lui comme ci comme ça. Ivan se dit que si un jour il avait un copain, il ne pourrait jamais se promener de cette façon... Il avait l'impression que plus le mouvement de libération gay faisait des progrès, plus les moralistes homophobes devenaient agressifs. Soutenus par les partis du centre et de la droite. Non pas que la gauche fasse beaucoup, cependant, ou de quelque façon ce peu qu'il faisait il le faisait trop timidement. L'année suivante, il y aurait les élections et il voterait pour la première fois...

Il consulta sa montre : dix heures vingt-six. Peut-être qu'il valait mieux rentrer chez lui, se dit-il un peu déçu. Ou aller au parc pour voir s'il y avait Attilio... Ou même au boulevard Moncalieri pour voir s'il était malade à la maison...

A ce moment-là il le vit arriver : il pédalait plus que vite vers lui et quand il le vit il lui fit signe d'un bras. Ivan répondit, et attendit, se sentant le sourire revenir sur son visage.

Attilio s'arrêta à côté de lui : "Désolé, je suis en retard, je craignais de ne plus te trouver."

"Il t'est arrivé quelque chose ?" il lui demanda, tandis que l'autre fixait la bicyclette avec la chaîne au poteau indicateur.

"Rien de grave. Quand je suis parti de chez moi, je ne pouvais pas trouver la clé du cadenas. Elle était tombée de ma poche et allée finir sous le lit. Il m'a fallu un certain temps pour la retrouver. Je suis désolé."

"Bon. L'important est que tu sois venu. J'ai eu peur que quelque chose te soit arrivé, peut-être tu étais malade, et j'étais un peu inquiet."

"T'as un cellulaire, non ?"

"Oui ..."

"Si nous échangeons les numéros, on peut communiquer, si quelque chose arrive à nouveau."

"Bien sûr..."

"Donne-moi ton numéro : je t'envoie un court message de sorte que tu peux ainsi enregistrer mon numéro."

Ivan le lui dicta et Attilio le numérisa et envoya un message texte : "Fait. Mais tu ne l'as pas ici, il ne sonne pas."

"Non, il est dans ma chambre. On monte ?"

"Bien sûr."

Entrés dans la chambre, Attilio comme la veille, ferma la porte, puis le prit entre ses bras : "Ça te dérange si je prends une douche avant, car je suis tout en sueur."

"Oui, viens."

"Si tu veux... je peux rester ici avec toi toute la nuit. Je n'ai pris aucun engagement."

"Bien... mais combien tu veux pour toute la nuit ?"

"Disons cent. Ça te va ?"

"Oui, bien. Ce n'est pas trop peu, pour toute la nuit ?"

"Non, si je ne restais pas avec toi peut-être je trouvais un autre, donc une autre cinquantaine et même pas sûr. Donc, si pour toi c'est correct cent, c'est bien pour moi aussi ; oui c'est très bien. Je n'en fais pas plus de deux par nuit, et parfois je n'en trouve même pas un."

Ils se déshabillèrent et entrèrent dans la cabine de la douche. Ils se savonnèrent l'un l'autre, se rincèrent, s'embrassèrent, se caressèrent. Totalement excités, après s'être séchés, ils allèrent sur le lit.

"Es-tu heureux que je reste jusqu'à demain matin ? Tu le désirais, non ?" lui demanda Attilio, en l'enlaçant et en le serrant contre lui.

"Oui, bien sûr que je suis heureux. C'est une expérience qui me manque encore, dormir avec quelqu'un... enlacé."

Ils commencèrent à faire l'amour. Attilio fit à peu près pareil que la veille, mais quand il prit entre ses lèvres le pénis d'Ivan, celui-ci se retourna pour être avec le visage en face du pénis du compagnon. Il l'entoura avec la main, y approcha le nez et il en sentit l'odeur : c'était un mélange de bain moussant et de peau propre, assez agréable.

Il tira la langue et testa légèrement le gland. Il était lisse, il ne lui donnait pas ni plaisir ni gêne. Puis il le lécha avec plus de décision. Enfin il le prit dans sa bouche. Mais Attilio l'arrêta.

"Il vaut mieux que nous nous mettons la capote, avant d'aller plus loin..."

"Oui, c'est bien."

"Reste là, je vais les prendre..."

Ils se les mirent l'un à l'autre, puis Attilio s'allongea sur le côté, chacun souleva une jambe et posa sa tête sur la cuisse de l'autre et commença à prendre soin de son pénis.

Ivan tout d'abord ressenti un goût léger de fruits, mais bientôt il percevait la chaleur du membre de l'autre, les légers frémissements et il en fut enchanté. Cette nouvelle sensation lui plaisait, accompagnée et renforcée par la chaleur de la bouche d'Attilio autour de son pénis.

Pendant qu'il goûtait son premier soixante-neuf, ses mains, comme celles d'Attilio, se déplaçaient sur le corps de l'autre, en en titillant les parties les plus sensibles. Le plaisir était en train d'augmenter graduellement. Peu après, il lui sembla qu'il ne pouvait plus sentir la présence du préservatif qu'il avait tout d'abord trouvé un peu fastidieux, limitant.

Attilio était très bon dans l'utilisation de la langue et des lèvres pour lui donner du plaisir, donc il tâcha de l'imiter pour lui donner autant de plaisir. L'augmentation des frémissements dans le corps et dans le pénis d'Attilio lui fit comprendre qu'il était en train de bien le faire.

Ils s'arrêtèrent et recommencèrent de nouveau à plusieurs reprises, pour ne pas venir trop tôt. Quand ils arrêtaient, l'un d'eux se retournait et ils s'embrassaient, ils chuchotaient.

"Je le fais bien ?" lui demanda Ivan.

"Oui, bien. Cela te plaît ?"

"Au début comme ci comme ça, ni oui ou ni non, mais maintenant c'est en train de me plaire de plus en plus. Le faire, je veux dire. C'est bon de le faire ensemble, non ? À toi ça te plaît de faire le soixante-neuf ?"

"Oui, bien sûr. Le plaisir est doublé. À certains, cependant, ça ne plaît pas de sucer. Je ne savais pas si tu apprécierais."

Ils continuèrent longtemps, jusqu'à ce que l'excitation soit trop forte pour Ivan qui se laissa aller à un orgasme fort et agréable. Alors même Attilio arrêta de se contrôler et bientôt il déchargea à son tour. À Ivan cela plut bien de sentir le pénis de l'autre dardant fermement dans sa bouche, sur sa langue entre ses lèvres.

Quand ils se détachèrent et il se tourna, Ivan lui dit : "J'aurais aimé savoir quelle est ta saveur..."

"Trop dangereux. On peut attraper le sida même ainsi, tu sais ? Tu n'es certainement pas séropositif, si tu n'as jamais fait quoi que ce soit avec quelqu'un, avant de le faire avec moi. Je crois ne pas l'être, j'ai toujours pris mes précautions, et de temps en temps je vais me faire faire le test sanguin. Mais il est préférable de ne pas prendre de risque. On ne sait jamais. Les analyses simplement vous disent que jusqu'à six mois avant tu ne t'es pas infecté, mais si on l'a attrapé disons cinq mois avant ou quelques jours avant, ça ne sort pas encore."

"Mais si deux sont négatifs pour deux fois de suite, ils peuvent aussi le faire sans utiliser un condom, non ?"

"Si aucun d'eux ne fait quoi que ce soit avec quelqu'un d'autre, et si on ne se drogue pas ou quelque chose comme ça, oui, c'est comme tu le dis. Mais ils doivent faire confiance à la fois à l'autre à cent pour cent... et être honnête."

"Mais si tous les deux sont séropositifs, ils peuvent aussi le faire sans condom, non ?"

"Non, le médecin dit non, parce que le virus dans chaque corps semble changer d'une manière différente, passant ainsi le virus qui a muté, la situation peut empirer pour les deux. C'est comme de s'infecter deux fois."

"Tu connais plein de choses, toi..."

"Bien sûr, je suis un professionnel sérieux, tu sais." dit Attilio avec un sourire ironique.

"Pourquoi fais-tu ce travail ?" lui demanda Ivan, et tout de suite il se demanda si cela n'était pas après tout une affaire trop intime, personnelle.

"En raison du sexe j'ai tout perdu : la famille, la maison, tout. Alors maintenant, grâce au sexe je veux tout récupérer. Et puis cela me plaît aussi, au moins parfois, comme avec toi..."

"Mais tôt ou tard..."

"Tôt ou tard, je vais arrêter, bien sûr. Ou parce que je serai décemment installé, ou parce que je serai trop vieux. Pour l'instant, ceci est le travail que je sais faire le mieux. De toute façon, je suis bon, non ?"

Ivan sourit et hocha la tête. Il posa sa tête sur son épaule et poussa une jambe entre les siennes, tout en lui caressant légèrement la poitrine.

"J'éteins la lumière ?" lui demanda-t-il.

"Si tu veux." Répondit Attilio.

Ivan alla l'éteindre puis il vint de nouveau s'allonger à côté de lui et s'accroupit légèrement contre lui.

"Ça me plaît..."

"D'être ainsi ?" demanda Attilio.

"Oui, et de savoir que tu restes ici, et quand je me réveille tu es toujours là."

"Bien."

"À toi, pas ?"

"À moi aussi."

"Tu dors habituellement seul, non ?"

"Presque toujours."

"Moi, toujours. C'est la première fois pour moi. Combien de premières fois, depuis que je te connais !"

"Bien."

"Je pense que j'ai eu la chance de te rencontrer, dès la première fois où j'ai décidé d'essayer."

"Merci."

"Malheureusement, je ne peux pas te payer cent euro chaque nuit, je risque de finir trop vite mes économies..."

"De toute façon, j'ai aussi d'autres engagements. Et puis, les tiens vont revenir et nous ne pourrons plus nous voir, non ?"

"Et ben, oui, c'est vrai... Malheureusement..."

"Si tu te trouves quelqu'un qui ait une place..."

"Et comment ?"

"Où tu m'as trouvé, il n'y a pas que des tapins. Un beau mec comme toi trouverait aisément."

"Mais les plus jeunes, ils ne le font que pour l'argent, n'est-ce pas ? Je voudrais trouver un ami jeune..."

"Pas tous, mais la plupart. Et je n'ai jamais trouvé, sauf entre nous tapins, un aussi jeune que toi. Je crois qu'ils vont draguer dans des discos et des pubs, les jeunes comme toi."

Après un long silence, Ivan demanda. "Mais je ne pourrais pas venir chez toi, peut-être dans l'après-midi, une fois que les miens sont de retour ?"

Attilio ne répondit pas.

"Tu dors ?" demanda-t-il doucement.

Pas de réponse.

Il se tourna pour regarder l'horloge numérique sur la table de chevet : il fut surpris de voir que c'était déjà près de quatre heures. Alors il ferma les yeux en attendant le sommeil et jouissant de la proximité douce de ce beau corps nu...

Limerick final :
Ivan, qui faisait l'étudiant à Turin
Voulait aussi tailler une bonne pipe.
Alors il dit au tapin :
"Hé, donne-moi ta bite !"
Ils se sucèrent jusqu'au premier matin.


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