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histore originale par Andrej Koymasky


LE LONG VOYAGE CHAPITRE 2 - DÉPART DE PALERME

"Alors, Falzoni et Locatelli, c'est fini, ces petites vacances, hein ? Vous devez rentrer à Novara, maintenant." leur dit l'adjudant Contini.

"Et vous appelez ça des vacances, mon adjudant ! Moi, j'appellerais plutôt ça, l'exil !" protesta Gerardo, mais avec un gloussement.

"Jamais content, Falzoni, hein ? Mais pourquoi, puisqu'à Palerme viennent plein de touristes !" rigola le sergent.

"Les touristes, oui, les touristes... si au moins il y en avait des touristes, quelques belles suédoises à la recherche d'un latin lover..." rétorqua Gerardo.

"Eeeeh ! Il cherche la petite bête, lui ! Dites le lui, Locatelli, vous étiez bien mieux ici que dans les brouillards du nord ! Vous, ceux du nord... "

"Mon adjudant, je suis né à Sienne et Locatelli à Orvieto. Nous sommes du centre, et tous le monde sait que la vertu est au centre."

"Pauvre Italie si vous représentez la vertu ! Surtout vous, Falzoni. La vertu ! Vous n'êtes même pas vertueux quand vous dormez... "

"Surtout quand je dors, je suis tout sauf vertueux, sergent !" rigola Gerardo.

"Je n'ai pas de mal à le croire. Nous disions donc... vous avez cinq jours de permission, donc vous devrez reprendre le service mercredi prochain..."

"Pas jeudi ? En train, ça prend une journée..." protesta encore Gerardo.

"Justement. Aujourd'hui c'est jeudi... Vous savez compter ? Vous prenez le train aujourd'hui à 18h27 et vous arrivez à Novara demain, vendredi, à 11h57. Donc, samedi, dimanche, lundi, mardi et mercredi... font ou ne font-ils pas cinq jours de permission en plus de la journée de voyage ?"

"Ben... mais si il y a du retard, si on rate une correspondance... On pourrait pas se présenter à la caserne jeudi prochain ? Qu'est-ce que ça vous coûte, mon adjudant ? " demanda Gerardo avec un sourire gagnant.

"Pffff ! D'accord, mais jeudi matin avant dix heures, c'est clair ?" grogna l'adjudant. "Dix zéro-zéro, c'est clair ?"

"Merci sergent. Je savais que vous aviez un cœur d'or..." dit Gerardo.

"Ne vous foutez pas de ma gueule, Falzoni, ou je ne vous donne que cinq jours, y compris le voyage !" le mit en garde son supérieur.

Gerardo agita les mains comme pour conjurer un danger et Leandro lui dit à voix basse, "Ça suffit !"

"Au moins Locatelli a un peu de plomb dans la cervelle, lui. Alors... " reprit l'adjudant, mais à cet instant il fut interrompu par le téléphone qui se mit à sonner. Il décrocha le combiné et répondit d'une voix forte, "Adjudant Contini. À qui ai-je l'honneur ?"

Les deux carabiniers le regardèrent hocher la tête, prendre quelques notes, poser de brèves questions et prendre d'autres notes. Puis il conclut, "D'accord, ils seront là chez vous disons pour... 17h00, puis vous vous les accompagnez à la gare. D'accord... Oui... Bien sûr ! Mais oui, comme l'habitude... Salut Pillitteri, ciao."

Il reposa le combiné, relut les notes qu'il avait prises, et regarda les deux carabiniers. "Petite variante pour votre retour, les garçons."

"Oh mon dieu !" gémit à voix basse Gerardo mais il se tut au coup d'œil de son supérieur.

"Voilà, le Commandant me demande que vous accompagniez jusqu'à Milan un certain... Buratti Nicolino, dix-sept ans, en fugue depuis deux ans. Vous voyagerez avec lui, en suivant les ordres du Commandant, jusqu'à Milan et puis vous serez libres... Un changement de détail, non ?"

"Mais sergent, je pensais m'arrêter à Gênes dans ma famille..." commença à protester Gerardo d'un air légèrement excédé.

"Et nous, pour votre confort, nous devrions en envoyer deux autres d'ici et puis les faire revenir ? Ou vous arrêtez de m'emmerder, Falzoni, ou je..."

"Non, non, ça va, tout va bien !" se hâta de dire Gerardo en voyant que le visage de son supérieur se renfrognait vraiment.

L'adjudant Contini leur délivra les papiers nécessaires et les congédia d'un geste en se plongeant dans un autre dossier. Après l'avoir salué militairement, les deux autres sortirent.

"Quelle merde, faut aussi jouer les nounous pour un gamin fugueur !" ronchonna Gerardo pendant qu'ils parcouraient le couloir en sortant de l'immeuble de l'état-major.

"Allez, qu'est-ce que tu veux que ça soit ?" lui dit Leandro d'un ton conciliant. "Et puis...si aujourd'hui il a dix-sept ans, quand il est parti, il en avait quinze... Deux ans loin de la maison... Qui sait pourquoi il a fugué ?"

"Une forte tête. Il a raté son coup, un an de plus, peut-être même moins et il était majeur et il faisait ce qui lui plaisait... et il me cassait pas les couilles."

"Comment il a survécu, pendant ces deux ans ?" se demanda Leandro, pensif.

"En dealant de la drogue... en volant... ou en vendant son cul... qu'est-ce que ça peut foutre."

"L'adjudant n'a pas dit qu'il est en état d'arrestation."

"C'est encore pire."

"Pourquoi ?"

"Parce que s'il était en état d'arrestation, on pourrait lui mettre des menottes ! Comme ça, on aurait moins de problèmes, tu comprends pas ? Et puis, s'il a fugué, il doit bien y avoir une raison, et il ne voudra pas rentrer, c'est sûr. Alors il va chercher à se faire la belle à la première occasion."

Leandro regarda sa montre. "Qu'est-ce que tu dirais d'aller se faire une pizza pour tuer le temps un moment, on prend une douche, on fait nos sacs et puis on va chercher ce garçon et on se tire ?

"Si tu le fais, je dois te mettre aux arrêts !" lui dit Gerardo.

"Hein ?"

"Si tu tues le temps... C'est un homicide volontaire !"

"Quel con ! C'est vraiment une blague de carabinier..." lui dit Leandro en riant.

Quand, plus tard, ils passèrent à la préfecture pour prendre le garçon, un collègue, pendant qu'il leur délivrait les papiers qui le concernaient, le leur montra derrière une fenêtre. Leandro l'observa. Il était assis sur un banc et feuilletait une revue d'un air renfrogné.

Il était blond avec une légère nuance cuivrée, les cheveux touffus peignés vers l'avant formaient une mèche qui lui couvrait la moitié du front. Il portait un jean bleu très sombre avec des coutures blanches, des chaussures de sport noires et un T-shirt noir frappé du cheval rouge Ferrari. Il avait les joues rougies comme s'il avait pris trop de soleil, des lèvres douces. De l'endroit où il était, il ne réussissait pas à distinguer la couleur de ses yeux.

"... voulu nous dire où il a habité tout ce temps. De toutes façons, il était propre et là où on l'a attrapé, c'est une des zones habituelles où ces garçons se vendent." disait le collègue à Gerardo. "Et il avait dans la poche un peu plus que deux cent mille."

"Ben oui, comme j'avais dit, il a survécu en vendant son cul !" commenta Gerardo en haussant d'épaules. "Mais c'est déjà bien qu'il ne soit pas drogué ou dealeur."

"Pas drogué, non. Dealeur... comme je t'ai dit, il était clean, mais qui sait ?" lui répondit le collègue.

"Il a une tête honnête..." observa Leandro.

"Oui, si tu voyais combien de criminels ont des gueules d'ange !" rétorqua le collègue.

"Que sais-tu de lui ?" demanda Leandro.

"Seulement ce qui ressort du rapport de recherche et de ses papiers. Tout est là. Nous n'avons rien pu tirer de lui, ni avec en étant gentil, ni en étant méchant."

"Mais pourquoi vous l'avez-vous contrôlé et arrêté ?" demanda encore Leandro.

"Un contrôle de routine pour décourager la prostitution. Il avait sa carte d'identité dans la poche, je crois... Résidence, Milan. Alors on s'est demandés ce qu'un garçon de Milan foutait à Palerme. Et puis on a vérifié et on a vu qu'il y avait un avis de recherche pour disparition. Oh, et il n'a pas dit un mot, tu sais ? Rien, nada, nisba, nothing, niente !"

"Il joue au dur, hein ?" commenta Gerardo.

"Il est furieux qu'on le renvoie chez lui." dit le collègue.

"Ça serait pareil si j'avais fugué et qu'on veuille me renvoyer à la maison..." ajouta Leandro. " Quel que soit le motif pour lequel il s'est tiré."

"Aie, aie, aie ! On ne fraternise jamais avec les criminels !" le mit en garde le collègue en plaisantant.

"Mais allez ! Quel criminel ?" le rabroua Leandro en souriant.

Il regarda de nouveau le garçon qui avait à présent tiré de sa poche une cigarette et l'allumait. Un instant leurs regards se croisèrent. Il remarqua qu'il avait des yeux bleus, avec une expression terriblement austère. Puis le garçon détourna le regard et se tourna légèrement sur le banc de façon à regarder ailleurs.

"Il s'appelle Nicola ou Nicolino ?" demanda Leandro au collègue.

"Nicolino. Buratti Nicolino, c'est sur sa carte d'identité et sur l'avis de recherche. Nicolino !" répéta le collègue, "Je me serais tiré rien que pour plus avoir à porter ce nom !"

"C'est pas laid, comme nom..." observa Leandro.

"Bon, maintenant il est à vous. Bon voyage, les gars."

"Bon voyage de merde, avec un tel boulet derrière nous !" grogna Gerardo pendant que Leandro prenait en compte tous les documents.

Ils entrèrent dans la pièce dans laquelle se trouvait le garçon, qui les regarda avec une expression interrogative.

"Voilà le Caporal chef Falzoni et je suis le carabinier d'élite Locatelli. On te raccompagne jusqu'à Milan, Nicolino... "

"Ah." dit le garçon, sans bouger.

"Eteins cette cigarette. Tu ne le sais-tu pas que les mineurs n'ont pas le droit de fumer ?" l'apostropha Gerardo.

"Merde, ça aussi, c'est défendu. Vous feriez mieux de me dire ce qui n'est pas défendu." bougonna Nicolino, mais il éteignit sa cigarette dans le cendrier et se leva.

Leandro pensa qu'en fait la loi ne prohibe que la vente de tabac aux mineurs de seize ans, mais il ne dit rien. Ils sortirent dans la cour et montèrent dans l'estafette qui les attendait, en se plaçant tous les trois sur les sièges arrière, le garçon au milieu. Arrivés à la gare, ils montèrent dans le train pour Rome, dans le compartiment qui leur était réservé.

Là, ils firent s'asseoir Nicolino à la fenêtre. Gerardo et Leandro prirent les deux places à la porte. Gerardo ferma les trois rideaux sur les fenêtres du couloir, puis ils rangèrent leurs bagages dans les filets et pour la première fois, Leandro remarqua que le garçon n'avait que ce qu'il portait sur lui et se demanda depuis combien de temps il ne s'était pas changé, n'avait pas pris une douche ou un bain.

Il restait encore presque une demi-heure avant le départ du train. Gerardo descendit acheter trois paniers repas. Nicolino regardait par la fenêtre, dans un silence maussade.

"Pourquoi tu es parti de la maison ?" lui demanda Leandro.

"Qu'est-ce que ça peut te foutre." répondit le garçon sans se retourner pour le regarder.

"On doit passer presque une journée ensemble..." se justifia le jeune carabinier.

Il pensa que par moments Nicolino ne faisait même pas ses dix-sept ans, et par moments il faisait plus vieux. Et puis son accent aux inflexions milanaises était curieusement teinté d'une légère influence sicilienne, dont l'accent sur les mots était le trait le plus évident.

Leandro ôta de la sangle de son sac trois revues pliées en deux. "Veux-tu lire quelque chose ?" demanda-t-il. "Oggi, Panorama ou la Semaine Enigmatique ?"

"Je ne sais pas lire."

Leandro se mit à rire. "C'est ça ! Mais à la préfecture, tu lisais bien, non ?"

"Non, je regardais seulement les images." répondit Nicolino en ton revêche, en continuant à regarder ostensiblement dehors, par la fenêtre.

Leandro pensa qu'il ressemblait à un oiseau en cage, qui regarde le ciel entre les barreaux et rêve de pouvoir voler en liberté. "Bon, je te mets ici Oggi, il y a plus de photos que de mots..." lui dit-il d'un ton amical et il posa la revue sur le siège vide entre lui et le garçon, qui ne la prit pas.

Pendant qu'il feuilletait distraitement Panorama, en continuant à penser à ce garçon, Gerardo rentra avec les trois sacs de nourriture et des boissons qu'il posa directement sur le siège. Après quelques minutes on entendit claquer les portes des wagons, les annonces, puis le train eut une brève secousse, et démarra, sortant de la gare.

"Au moins le départ est pile à l'heure..." observa Leandro.

"Ne t'inquiète pas, Lelo, tu verras qu'on réussira à arriver pile en retard." Il enleva sa casquette d'uniforme et la posa au-dessus de lui, dans le filet.

Leandro l'imita rapidement, puis il se remit à feuilleter sa revue. Gerardo allongea les jambes en les croisant avec celles de son collègue assis face à lui. Leurs jambes se touchèrent légèrement. Leandro pensa que c'était dommage que ce ne soit pas un beau garçon qui soit assis face à lui. Gerardo n'était pas laid, mais il n'était pas du tout son type, sans même parler du fait qu'il n'était irrémédiablement intéressé que par les femmes.

De toute façon il n'avait jamais tenté rien avec un camarade. Tant qu'ils avaient été à Palerme, il n'avait pas pu faire rien et le sexe lui avait manqué, alors il avait dû se soulager uniquement en se masturbant. À Novara il n'avait pas non plus beaucoup de possibilités, sauf lorsqu'il réussissait à faire un saut à Milan. Bien sûr, se dit-il, tant qu'il était carabinier, il ne pouvait pas penser à une relation sérieuse. Trop dangereux et compromettant.

Mais que pouvait-il faire, s'il arrêtait d'être carabinier ? Il n'avait pas suivi d'études supérieures. Il avait fréquenté que jusqu'à la seconde l'institut d'état pour techniciens agricoles, puis il s'était engagé comme carabinier, arrêtant des études qui pourtant se passaient bien.

L'Armée lui aurait aussi permis de reprendre des études et d'avoir un diplôme, mais ça l'aurait automatiquement porté à un grade supérieur, avec une solde à peine meilleure mais des responsabilités bien plus grandes. Le jeu n'en valait pas la chandelle. De toute façon Leandro avait fait son éducation tout seul, en lisant beaucoup, bien que d'une façon désordonnée.

Il se dit que Nicolino aussi, s'il avait fugué quand il avait quinze ans, devait au maximum avoir été au plus en première. Il savait que Gerardo avait un diplôme professionnel d'assistant de laboratoire, mais de justesse. Il était de toute façon le plus "instruit" des trois...

Leandro prit la Semaine Enigmatique et chercha à résoudre une grille de mots croisés. Gerardo prit Panorama et il se mit à le parcourir. Nicolino continuait obstinément à regarder par la fenêtre, immobile, légèrement crispé.

"Gerardo, on s'en sert pour aller au lit, en six lettres, commence par P et finit par... A "

"Putana !" répondit immédiatement son collègue.

"Mais non, allez ! Ça commence par PY, pas par PU !" précisa-t-il en riant.

"Pyjama... " murmura Nicolino.

"Ah, oui... Merci." dit Leandro en écrivant le mot.

"Je préfère aller au lit avec une putana qu'avec un pyjama !" rigola Gerardo.

"Tu aimes les mots croisés, Nicolino ?" demanda Leandro." Si tu veux je te les donne..."

"Non, je déteste !" répondit le garçon.

"Peut-être que tu préfères les mots pédés," dit Gerardo avec sarcasme, "Pas vrai, Nocciolino ?"

"Mais va te faire foutre sale flic." murmura le garçon.

"Par toi ?" répondit immédiatement Gerardo.

"Laisse-le tranquille..." murmura Leandro. " Quel besoin tu as d'emmerder tout le monde ?"

"Allez, on plaisante, non ?"

"Mais pas sur certaines choses. Et jamais sur le nom des gens." le reprit Leandro.

"Je ne t'ai pas vexé, Ni-culo, non ? "

"Même pas dans tes rêves, Caporal chef Caleçoni !" répondit le garçon.

"Oh ! ? Oh ! ? Oh ! ? Voulez-vous arrêter, tous les deux ? Dieu, on doit passer presque une journée ensemble. Vous allez pas commencer comme ça ! ?" intervint Leandro, en donnant un léger coup dans le tibia de son collègue.

"Tu vois, petit mec, tu t'es aussi trouvé un protecteur..." rigola le collègue.

"Laisse tomber !" insista Leandro.

"Qu'est-ce que j'ai dit de mal, cette fois ? J'ai dit protecteur... celui qui protège, pas le proxénète, hein ?" répondit Gerardo d'un ton angélique, en feignant de tomber des nues.

Un peu plus tard Gerardo sortit pour aller au cabinet.

"Ne t'en fais pas, Nicolino... il plaisante toujours mais c'est un bon gars, je le connais bien... "

"Si tu savais ce que je m'en fous !"

"Moi, je m'en foutrais, si je ne le connaissais pas si bien... Tu sais, c'est lui qui m'a trouvé le surnom de Lelo, parce qu'on m'appelle Leandro Locatelli... Le-Lo... Alors maintenant tous les collègues m'appellent Lelo. Ça va parce que Lelo n'a rien d'offensant, mais je suis sûr qu'il ne voulait pas t'offenser... il voulait seulement t'asticoter un peu..."

"Moi, les flics, ils me cassent les couilles."

"Je n'aime pas trop les flics non plus... les carabiniers, ça dépend." lui dit Leandro avec un petit sourire.

"Très drôle !" rétorqua le garçon et il se tourna de nouveau pour regarder par la fenêtre.

Gerardo revint. "Putain, ces toilettes sont de vrais chiottes." dit-il en se laissant lourdement tomber à sa place.

Leandro eut l'impression d'entendre un léger ricanement sortir de l'angle où était assis Nicolino. Après peu le garçon se tourna et annonça d'un ton péremptoire, "Je dois aller aux chiottes !"

Leandro se leva, "Viens, je t'accompagne."

Dans le couloir, Nicolino demanda, "Tu vas quand même pas entrer avec moi, non ?"

"C'est pas la peine, la fenêtre est trop petite pour s'échapper par là, et avec le train qui roule de toute façon tu te tuerais."

"Ouais, peut-être que ça serait le mieux."

"Ne dis pas de conneries. Allez, entre." lui dit Leandro en le poussant dans le réduit des toilettes et en restant devant à l'attendre.

Lorsqu'après une dizaine de minutes le garçon ressortit, Leandro sentit une bouffée d'odeur de cigarette. "Si tu voulais fumer, tu pouvais aussi le faire dans le couloir..." lui dit-il.

"Mais je pouvais quand même pas me faire une branlette dans le couloir, non ?" répondit sérieusement Nicolino, pendant qu'ils retournaient vers le compartiment.

Leandro rit. "Non, tu as raison. Ça aurait été un attentat à la pudeur."


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