LE GARÇON VÉNITIEN | CHAPITRE 4 Toni trouve un nouveau "métier" |
Zulian ne soupçonnait pas quoi que ce soit de la trahison de son Toni, et continuait à l'aimer de tout son cœur, et tout son corps, et il se pliait toujours en quatre pour lui. Le remords de Toni s'atténua graduellement. Simon parfois revenait à la charge, mais Toni trouvait toujours une excuse pour ne pas lui céder de nouveau, même il en sentait le désir. Zulian ensuite eut un coup de chance. Sebastiano Michiel, le maître de quelques gondoles qu'il mettait au service des messieurs étrangers qui venaient passer des vacances à Venise, voulait que ses gondoliers soient expérimentés, mais aussi jeunes et de belle apparence, donc il était souvent à la recherche de nouveaux gondoliers. Ainsi un jour, Sebastiano, quittant l'église des Gesuati, vit Zulian qui était appuyé contre un réverbère et regardait avec une expression absorbée le canal de la Giudecca. Il l'évalua rapidement et il s'approcha. Il lui demanda: "Hey, garçon, t'es à la recherche d'un emploi ?" "Non, monsieur, je fais le porteur et j'attends pour charger ou pour décharger." "Mais dis-moi, par hasard tu sais manœuvrer une gondole ?" "Depuis que j'appris à me tenir debout sur mes jambes, je l'ai fait, bien que maintenant, depuis un certain temps, je fais le porteur." "Combien on te paye, par jour ?" "Trois lires et demie..." répondit-il en le regardant et se demandant le pourquoi de toutes ces questions. "Si tu es bon à manœuvrer une gondole, que dirais-tu de gagner quatre lires par jour ?" Zulian se dressa rapidement, comme pour montrer que, bien qu'il avait seulement quinze ans, il était fort et expérimenté : "Essayez-moi, monsieur." Il répondit fièrement. "Celle-là est ma gondole..." dit l'homme, en indiquant une très belle, avec une "felze", c'est à dire une cabine couverte. "C'est une gondole de plaisance qui vient du chantier de Tramontin... Elle est belle." dit Zulian. "C'est vrai, bravo. Allons, montons et fais moi faire un tour." dit l'homme et il la détacha du poste d'amarrage. Zulian prit la rame, la plaça dans la béquille et se mit à ramer, en exécutant avec précision toutes les manœuvres que l'homme lui disait de faire. Un peu après, Sebastiano le fit accoster de nouveau, il lui fit fixer la gondole au pôle d'amarrage et ils descendirent. "Eh bien, mon garçon, viens chez moi demain, et je vais te donner le costume approprié et tu commences à travailler. Quel est ton nom ?" "Zulian Boscolo, maître." dit le garçon, heureux. "Je suis à votre service ?" "Non, tu sera au service des messieurs étrangers à qui je loue mes gondoles. J'en ai sept, et elles sont toujours louées, les affaires ne vont pas mal. Rendez-vous demain, alors, Zulian, à la location de Sebastiano Michiel, c'est moi, en rio de san Basegi." "Oui, maître Michiel." dit Zulian en retenant avec peine son bonheur. Dès que l'homme eut disparu, Zulian poussa un cri de joie et il se mit à sauter et pirouetter. Il alla avertir que le lendemain, il aurait cessé d'être un porteur et le soir rentré chez lui, il ne fit que parler, soit avant à table avec la famille, puis quand il fut avec Toni au lit, de son nouveau travail. Le lendemain, il alla presque en courant jusqu'à Rio San Basegi, et se présenta à maître Michiel. Celui-ci lui fit donner l'uniforme typique de ses gondoliers, pantalons noirs et veste blanche, chemise à rayures blanches et bleu, et le canotier avec le ruban bleu. Ses vêtements étaient un peu lâches, mais il assura son maître que sa mère les retoucherait pour les adapter à ses mesures, avant le lendemain. Sebastiano lui expliqua que quelques étrangers louaient le bateau à la journée, d'autres aussi pour tout le temps durant lequel ils s'arrêtaient à Venise, de peu de jours à un mois. Il lui dit également que si pendant la journée il n'y avait pas de clients, ce qui arrivait très rarement, cependant, il le paierait seulement deux lires. S'il avait clients à la journée, quatre lires, et cinq par jour s'il devait rester disponible même la nuit. S'il devait être disponible jour et nuit pendant plusieurs jours, il aurait cinq lires et demi par jour. "Où je dors, maître, si je dois être disponible jour et nuit ?" lui demanda Zulian. "En tout cas tu rentres chez toi, non ? Lorsque tu quittes l'étranger à l'hôtel ou à sa maison, vous vous mettez d'accord pour l'heure où vous vous voyez le jour après." "Et la gondole ?" "Tu la ramènes ici, logiquement, parce que nous devons la nettoyer et voir que tout soit en ordre. Et je te donne ainsi aussi les ordres pour la journée. Où habites-tu ? Combien te faut-il pour venir ici ?" "Dans la rue San Antonio... en vingt minutes j'arrive jusqu'ici. Encore moins si je marche vite." Ainsi Zulian commença son nouveau travail. Quelques semaines plus tard, cependant, Toni fut licencié par maître Scarpa. Un après-midi il était arrivé que, comme il chargeait la marchandise qu'il devait livrer ce jour-là, Simon avait essayé de nouveau avec lui. Toni avait essayé de l'arrêter, Simon en riant, continuait à tenter de le palper, Toni en reculant, trébucha et tomba à travers la porte, sur la gondole, qui s'était presque renversée et toute la marchandise était tombée dans l'eau. Maître Scarpa avait été furieux et l'avait licencié sur le champ, bien que Simon avait essayé de lui faire changer d'avis. Toni, mouillé et déprimé, rentra à la maison. Au soir, Piero lui fit une réprimande, mais lui dit qu'il demanderait qu'on le prenne comme porteur. Mais quand le lendemain, il revint, il dit à Toni que, malheureusement, le patron n'avait pas besoin de personnel. Toni commença à tourner pour trouver un emploi, mais il semblait qu'il n'y en avait pas. Il était de plus en plus triste et en colère. Puis, il se souvint de ce que Simon lui avait dit à propos de cette maison aux Fondamenta de l'Osmarin, où les messieurs amenaient les garçons qu'ils payaient pour le sexe. Alors il alla la chercher. Quand il la trouva, il frappa et demanda du travail. "On n'a pas besoin d'autres garçons, ici, pour faire tourner la maison." lui dit, un peu brusquement, la femme qui était allée ouvrir à la porte. "Mais j'ai besoin de travailler..." se plaignit Toni. "Amène ici un monsieur qui te paye. Tu es un beau gars, tu devrais le trouver facilement." répondit sèchement la femme et elle ferma la porte. Toni frappa de nouveau. Lorsque la femme, les sourcils froncés, lui ouvrit, il lui demanda : "Mais où puis-je en trouver et comment ?" "Hey, garçon, promène-toi. Dans Piazza, ou au parc derrière les Procuratie Nuove. Tu tournes et les regardes dans les yeux et sois tranquille que si tu en intéresses un, il te demandera d'aller avec lui." "Mais..." commença à dire Toni, mais la femme lui ferma la porte à nouveau sur la figure. Alors le garçon alla dans la Piazza, et au jardin, en tournant sans cesse, en regardant les gens qui passaient, mais personne ne semblait intéressé par lui. Quelques jours plus tard, se sentant de plus en plus détruit, décontenancé, il entra dans l'église San Moïse et commença à prier intensément devant la statue de la Pietà en marbre. "Fais-moi trouver un monsieur qui veut baiser avec moi ! Fais-moi cette grâce, parce que je ne sais plus quoi faire ! Si tu me le fais trouver bientôt, je vais t'allumer une bougie !" répétait-il en lui-même, les mains jointes, les doigts joints si fort qu'ils lui faisaient presque mal. Quand il pensa qu'il avait assez prié, il retourna dans le jardin. Il avait sa chemise déboutonnée, comme toujours quand le temps était beau, parce qu'il était passionné de l'air libre, ses mains profondément dans ses poches, et il marchait lentement, en regardant autour avec espoir. Tout à coup, il vit un homme assez jeune, juste au-delà des trente ans, élégamment vêtu. Ses cheveux étaient brun rougeâtre, coupés en brosse, il portait des lunettes ovales, avec une monture en argent, et derrière les verres on voyait des yeux bruns qui regardaient autour sans cesse, sans bouger la tête. Il avait un cigare pas allumé à la bouche. L'homme le regarda dans les yeux, puis descendit à caresser sa poitrine avec le regard qui continua et s'arrêta pour un instant sur sa braguette. Les yeux revinrent en haut, et à mesure que les deux s'approchaient, le regardèrent de nouveau dans le visage. Toni lui donna un léger sourire et sentit son cœur battre très fort. L'homme arriva devant lui et ils s'arrêtèrent, en se regardant. "Tu as une belle poitrine, garçon..." dit l'homme. "Je suis comme Dieu m'a fait, monsieur... et si je pouvais, je serais toujours nu... surtout si j'étais en bonne compagnie..." "Alors, écoute, écoute ! Moi aussi, je pense que tu serais encore mieux nu qu'avec les habits que tu portes. Mais ici... ici on ne peut pas, bien sûr..." "Où, alors ?" demanda Toni, en se disant que ses prières avaient été exaucées même plus tôt qu'il ne l'avait espéré. "Veux-tu venir avec moi ?" "Au bout du monde aussi, avec vous, monsieur..." L'homme rit, "Non... beaucoup plus proche. Suis-moi, mon garçon." dit-il, et se dirigea vivement vers la Riva degli Schiavoni, tourna vers Calle degli Albanesi, puis tourna vers San Zaccaria et prit les Fondamenta dell'Osmarin. Arrivés devant la maison de la «Table ronde», qui était à côté de Ca 'Priuli, il se retourna pour regarder si Toni l'avait suivi, lui lança un petit sourire et frappa à la porte. "Oh, monsieur le comte, venez, venez..." dit la femme avec un grand sourire. "La chambre qui donne sur San Provolo est libre ?" "Bien sûr, monsieur le comte, la numéro deux." dit la femme avec un petit sourire malicieux. Le comte hocha la tête à Toni, il entra et monta déterminé un escalier, tenant le garçon par le bras. "Quel est ton nom, mon garçon " "Toni Boscolo, monsieur le comte." "Et quel âge as-tu ?" "Seize... presque dix-sept ans." Le comte ouvrit une porte, le poussa à l'intérieur, entra et tout de suite ferma la porte à clé, le prit dans ses bras, et leurs lèvres se coincèrent dans un baiser profond et plein de luxure. La langue de l'homme passa sur les dents de Toni, puis se plongea dans la chaleur accueillante de la bouche. Ses doigts ébouriffèrent les cheveux ondulés et doux de Toni et avec son autre main il caressa son dos, glissa vers le bas jusqu'à palper son derrière, puis monta se glissant sous sa chemise, passant sur son dos, pour redescendre et glisser dans son pantalon. Toni se déshabilla rapidement, impatient, puis il commença à déshabiller aussi peu à peu l'homme. Il en jouissait chaque centimètre et il aspirait l'odeur légère de sa peau qui sentait le propre, le talc et le tabac doux. Ensuite, le comte s'assit sur le bord du lit et Toni lui déboutonna la chemise de fin lin et du décolleté du maillot de corps il aperçut une petite touffe de duvet léger, presque doré. Il lui enleva le maillot et admira les petits et sombres mamelons, les effleura et les sentit durcir. Il se pencha pour y jouer avec sa langue et ses lèvres, puis doucement les grignota, et se réjouissait d'entendre l'homme gémissant heureux. Pendant ce temps, il lui ouvrit la ceinture, déboutonna son pantalon et finalement sortit un beau membre dur, pas grand mais lisse et fort. Il s'accroupit pour lui enlever pantalon et culottes. Sans un mot, le comte le prit et le fit allonger sur le lit à l'envers et ils commencèrent immédiatement à se sucer l'un l'autre. Les grandes mains de l'homme, lisses, chaudes, fortes et délicates, planaient sur le dos et sur les fesses du garçon. Alors le comte se sépara de lui, se mit sur son dos et plia ses jambes sur sa poitrine. Et enfin il parla de nouveau : "Allez, met tout cela dedans, baise-moi !" Toni ne l'avait jamais fait dans cette position. Il saisit les chevilles de l'homme et se pencha contre lui. Il entra facilement et glissa tout dedans à la première poussée. Il fit une pause et regarda les yeux du comte : ils brûlaient de luxure. Alors Toni commença son galop. Bientôt, il était couvert de sueur pour l'énergie qu'il y mettait. Ses fesses se contractaient à chaque poussée, sa queue sortait presque entièrement puis descendait dedans... Ils gémirent à l'unisson. Toni enlaça ses doigts avec ceux du comte et ils les étreignirent vigoureusement. La pointe du membre de l'homme frottait contre son ventre. Les jambes de l'homme encerclaient maintenant sa taille avec force. Tout à coup, l'homme atteignit l'orgasme et tout son corps et son anus se crispèrent à chaque jet. Après un certain temps, Toni estima qu'il avait atteint le maximum de plaisir et laissa échapper un cri de joie quand il sentit qu'il commençait à se vider dans le canal chaud et confortable. Il le saisit par la taille et poussa de toutes ses forces jusqu'à ce que son orgasme prenne fin, puis il retomba sur le comte, qui lui mit aussi ses bras autour. Puis il l'embrassa longtemps. Après s'être calmé, ils se couchèrent sur le côté. "Nous allons nous reposer un peu... puis je sonne pour qu'ils nous préparent quelque chose à manger." dit le comte. "Tu es une force de la nature, garçon. J'ai aimé bien !" "Vous ne voulez pas me prendre aussi, monsieur le comte? " "Non, j'aime ainsi. Et... après que nous avons mangé, tu me baises encore une fois, d'accord ?" "Eh bien..." "Je vais te payer plus, bien sûr. Au lieu de quatre livres, je vais t'en donner six, d'accord ?" "Comme vous voulez." répondit gaiement Toni. Lorsque ils se furent habillés, ils sont descendus manger ; il y avait d'autres messieurs et des garçons à la table. L'un des autres messieurs salua le comte: "Oh, cher comte Filippo Novello..." Toni alors réalisa qui était ce monsieur, et resta la bouche bée : il était le comte Filippo Agostino Novello de San Dona, le secrétaire du préfet du roi ! Il en avait entendu parler, mais ne l'avait jamais rencontré auparavant. Et il n'avait jamais imaginé qu'il aimait les garçons... Il regarda les autres seigneurs et les garçons qui étaient avec eux, mais il ne connaissait personne. Après le déjeuner, les messieurs allèrent s'asseoir dans un salon pour fumer, chacun avec son garçon à côté, ou assis sur ses genoux, qui, comme ils parlaient avec les autres messieurs, le caressait, le palpait, parfois même l'embrassait. Ces seigneurs connaissaient tout le monde, c'était évident, et parmi eux il y avait même trois étrangers, qui parlaient un italien approximatif avec un fort accent allemand. Puis des seigneurs sortit, d'autres, comme le comte avec Toni, montèrent jusqu'aux chambres avec leur garçon. Le comte Filippo se fit prendre de nouveau, longtemps. Puis finalement ils se rhabillèrent et il le paya lui donnant, comme il lui avait promis, six lires argent avec l'aigle d'une part et le portrait du roi de l'autre. Quand il sortit de la maison, Toni alla s'asseoir sur les rives du rio à proximité, s'enleva les chaussures et y cacha quatre lires à l'intérieur, sous les semelles de carton : deux il les donnerait à son oncle Piero, les autres il les garderait pour les lui donner dans les jours suivants s'il ne trouvait pas un autre "monsieur" à rendre content... d'autre part, il ne savait pas comment justifier un gain de six lires... En marchant il sentait les pièces de monnaie sous le pied : ils lui donnaient un peu de gêne, mais il souriait, satisfait. Au dîner ce soir-là, il dit qu'il avait aidé à décharger des caisses à la Gare Maritime et donna deux pièces d'argent à Piero. Il mangea de bon cœur, joyeusement. Quand les deux garçons montèrent dans leur chambre, Toni dit : "Tu sais... j'ai pensé d'une autre façon de le faire... Veux-tu essayer ?" "Et comment ?" lui demanda Zulian curieux, avec un sourire. "Déshabillons nous, et je vais te montrer. Et... n'éteins pas la lanterne..." "Mais il vaut mieux dans l'obscurité, non ? Si quelqu'un vient et il nous voit comme ça... Dans l'obscurité on aurait le temps de se remettre en place..." "Eh bien, oui... c'est dommage, mais..." Quand ils étaient au lit, après s'être engagés dans les longs préliminaires qu'ils aimaient tous les deux, Toni se coucha dans la position où le comte s'était mis pour se faire prendre par lui, et guida Zulian sur lui-même. Le cousin le toucha dans l'obscurité afin de comprendre comment il s'était mis, puis rit. "Comme t'as eu l'idée de le faire comme ça ?" il demanda, amusé. "Je pensais qu'avec la lumière on pourrait nous voir le visage... et ainsi, comme on le fait, on peut aussi bien s'embrasser, non ?" "C'est vrai..." Zulian plongea en lui, puis se pencha pour l'embrasser, et il commença à bouger en lui avec de plus en plus de plaisir. "Tu as raison, j'aime ainsi, tu as eu une très bonne idée, Toni !" dit-il, et il descendit de nouveau pour l'embrasser en continuant à pomper à l'intérieur de lui avec une passion joyeuse. Après que Zulian eut atteint le maximum de plaisir, ils se caressèrent encore un peu. Puis il dit : "Maintenant, je me mets dans cette position et tu me la mets..." Ils se sont déplacés de telle sorte que Zulian se coucha dessous, puis il mit ses jambes contre sa poitrine. Toni lui alla au-dessus et le pénétra avec quelques coups. Il pensait que son «marco» était plus étroit et plus agréable que le comte... Il commença à bouger en lui et se pencha pour l'embrasser. Toutefois, étant donné qu'il avait déjà eu deux orgasmes là à la maison de la Table Ronde, bien qu'il fasse de son mieux, il semblait incapable d'atteindre l'orgasme. Zulian réalisa également qu'il semblait que quelque chose n'allait pas... "Comment se fait que tu n'es pas encore venu ?" demanda un peu surpris. "Je ne sais pas... peut-être... peut-être parce que je suis trop fatigué. Tu vois, de haut en bas, de haut en bas avec ces caisses..." il a commencé à dire, mais arrêta aussitôt car ce «de haut en bas», qu'il avait dit lui rappelèrent les deux fois qu'il l'avait fait avec le comte et il sentit un vague sentiment de remords. Il arrêta, s'enleva de dessus son cousin : "Eh bien, il vaut mieux arrêter, cette fois... Je suis désolé, Zulian..." dit-il, honteux. "Peu importe, si tu es trop fatigué..." dit le cousin, mais on sentait qu'il était un peu déçu. Toni se dit qu'il ne fallait pas que cela se reproduise, et que par conséquent, il n'aurait jamais du le faire avec un «Monsieur» plus d'une fois par jour : deux étaient bons, mais évidemment pas plus. Il ne voulait pas décevoir son «marco». Il était assez mauvais d'avoir à lui mettre les cornes pour gagner un peu d'argent... Mais, après tout, il avait également aimé avec le comte aussi... "Que penses-tu, Toni ? Pourquoi es-tu silencieux ?" lui demanda Zulian, caressant son visage. "Que je regrette que ce soir, je n'ai pas pu..." "Bon, d'accord, mais c'est la première fois... ça arrive... si tu es trop fatigué..." dit le cousin. "Mais tu as bien eu ton plaisir, non ?" "Oui, mais j'aime aussi quand tu me le mets à moi, pas seulement te le mettre." "Tu verras que demain ira mieux..." "Si tu n'es pas obligé de le décharger à nouveau..." "Mais non... et puis je vais m'y habituer, non ? Il est juste que je n'y étais pas habitué à peiner ainsi... Tu verras que ça ne se produira plus." "Espérons-le..." "Je t'ai déçu, Zulian ?" "Non... c'est juste... tu ne..." "Je ne, quoi ?" "Tu ne... tu ne te lasses pas de le faire avec moi, non ?" "Mais non, idiot ! S'il était ainsi je t'aurais dit tout de suite que je suis fatigué et on ne faisait rien. Qu'est-ce que tu vas penser ?" "C'est vrai. Et puis... t'as pensé à cette nouvelle façon de le faire." "Exactement. As-tu aimé ?" "Oui, je l'ai aimé plus que de mettre sur le ventre ou me coucher sur ton dos. Et comme tu le dis, eh bien, nous pouvons nous embrasser pendant que l'on baise, et je pense que ce serait bien de le faire avec la lumière et se regarder... Dommage qu'on ne peut pas fermer la porte... " "Même si on pouvait la fermer, si quelqu'un venait, ce serait étrange, non ?" "C'est vrai. Mais tu... vraiment tu ne t'es pas fatigué à le faire avec moi ? Pour de vrai tu aimes toujours ?" "Mais oui, Zulian, ne te mets pas des drôles d'idées dans la tête." "Mais dis moi un peu, Toni... comment ferons-nous quand nous deviendrons adultes et que nous devrons nous marier ?" "Eeehhh! Il reste des années. D'abord, nous devons aussi aller à l'armée." "Moi, cependant, je ne veux pas avoir à me marier." "Nous avons le temps, plein de temps ! Et puis, même si on doit se marier, on peut continuer à baiser, toi et moi, non ?" "Mais on ne pourra plus dormir ensemble comme maintenant..." "Eh bien, pas cela, il est vrai..." "Être ensemble n'est pas seulement baiser... C'est que j'aime même seulement dormir ensemble, comme ça. Et puis, je ne voudrais pas te partager avec une femme !" Toni sentit un coup au cœur : que dirai Zulian s'il savait que lui déjà le partageait... avec d'autres hommes ! D'ailleurs, que pouvait-il faire ? L'important, se dit-il, c'était de ne pas faire plus de ratés avec lui et de lui donner ainsi ce qu'il voulait. Si seulement ils étaient riches, il n'y aurait plus de problèmes... peut-être. Mais, honnêtement, il avait aimé à le faire avec Simon... et même avec le comte Novello... Même si il avait perdu son emploi en raison de Simon, ne voulant pas le faire de nouveau avec lui... S'il lui avait dit oui, rien ne se serait passé, et il n'aurait pas été nécessaire d'aller chercher un «Monsieur» pour le faire avec d'autres... "Que penses-tu ?" lui demanda Zulian. Toni ne répondit pas et fit semblant de dormir.
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