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histore originale par Andrej Koymasky


PAPA ET MAMAN CHAPITRE 9 - AMOUR ET SUCCÈS

Le psychologue que Franca et Gaetano avaient consulté, au lieu de les aider à comprendre comment "affronter" les garçons, les avait aidés à les accepter pleinement, à comprendre que leurs fils étaient parfaitement normaux, et qu'ils devaient être contents qu'ils s'aiment. Il leur avait aussi fourni un peu de littérature sur le sujet. Il n'avait pas eu de peine, parce que les deux parents voulaient surtout comprendre et parce que de toute façon la découverte que leurs fils étaient gay n'avait rien changé à l'amour qu'ils avaient pour eux.

Ainsi, une fois acceptée la sexualité, la relation, et donc aussi l'amour qui liaient leurs fils, ils avaient décidé de préparer en grande hâte la surprise à faire aux garçons, en pensant que ça, mieux que mille discours, leur donnerait le message qu'ils voulaient faire passer. Les nouveaux meubles pour la chambre des garçons étaient arrivés le matin-même de leur retour, juste à temps...

Franca et Gaetano, aidés du personnel qui avait monté et installé la nouvelle chambre, avaient déplacé leurs bureaux et leur bibliothèques dans le séjour, qui maintenant était un peu encombré de meubles. Ils avaient décidé, pour l'instant, de rester quoi qu'il arrive dans cet appartement qui était très commode pour le magasin. Puis ils avaient mis les vêtements des garçons dans l'armoire, et avaient préparé le lit.

Pendant que Franca allait acheter des fleurs pour décorer la chambre, Gaetano avait écrit une grande pancarte de bienvenue. Ils avaient fini le tout à deux heures de l'après-midi. Pour ne pas perdre temps ils avaient déjeuné d'un sandwich pris au bar.

Pour les garçons, ça avait été une très belle, fantastique, et émouvante surprise. D'être ainsi totalement acceptés par leurs parents, avait été comme un baume. Et si auparavant, ils étaient déjà très attachés à leurs parents, à présent, ils l'étaient plus que jamais et sentaient profondément qu'ils faisaient partie d'une seule et vraie famille.

En novembre, Ivan avait repris ses études d'ingénieur, et Dario s'était résigné à suivre les cours de première année de médecine. Ils continuaient aussi à travailler sur leur livre, mais plus en cachette des parents, ce n'était plus nécessaire. Au contraire, aussi bien Franca que Gaetano, auxquels ils avaient montré la partie terminée, leur en avaient fait compliment.

"Et pourtant, vraiment, on voudrait élever un fils à sa façon, et peut-être croit-on y avoir réussi, et en fait..." avait dit Gaetano, avec un sourire, "regarde, Franca, Dario est devenu un artiste comme il voulait, et Ivan un écrivain comme il l'avait décidé !"

"Voyons d'abord si c'est vraiment ça, Papa." dit Dario. "La preuve par neuf, ce sera si nous trouvons un éditeur et si le livre, s'il sort, aura un succès suffisant ou sera un flop."

"D'après moi, vous trouverez l'éditeur sans problème et vous vendrez beaucoup d'exemplaires du livre. L'histoire est très belle et les dessins la rendent encore plus fascinante." dit Franca.

"Si on trouve vraiment quelqu'un qui la publie, nous voulons mettre cette dédicace au livre, à Papa, Maman et Amedeo, avec tout notre amour." dit Dario. "Et le premier exemplaire sera pour vous."

Ils terminèrent la rédaction définitive du livre et les deux garçons allèrent le soumettre à un éditeur réputé. Le chargé des nouveautés donna un rapide coup d'œil au manuscrit, puis leur dit de laisser la copie, qu'il allait le faire lire et évaluer par le comité de lecture et qu'il leur enverrait la réponse, qu'elle soit positive ou négative.

Pendant quelques mois ils ne reçurent aucune nouvelle, à tel point qu'Ivan et Dario pensaient déjà à le soumettre à un autre éditeur.

"Peut-être qu'un éditeur moins renommé sera plus intéressé..." dit Ivan.

"Ce n'est pas dit. L'important est qu'il ait un catalogue de livres pour enfants." dit Dario pendant qu'ils consultaient les pages jaunes.

Peu après l'Epiphanie, pourtant, un après-midi pendant qu'ils travaillaient dans le salon et Amedeo jouait dans le parc à côté d'eux, arriva enfin un coup de téléphone. Le livre avait été accepté et allait être publié, et donc les deux garçons devaient aller signer le contrat.

Dario et Ivan, radieux, prirent Amedeo dans leurs bras et descendirent immédiatement communiquer la bonne nouvelle à leurs parents.

Gaetano voulut qu'ils aillent ensemble voir un avocat, "Nous vous le payons ; mais vous deux, les garçons, ne connaissez rien à l'édition, et je ne veux pas qu'ils vous imposent des conditions désavantageuses."

L'avocat discuta pour eux, en leur présence, toutes les clauses de la proposition de contrat, et à la fin, après avoir demandé et avoir obtenu quelques modifications, il leur dit qu'ils pouvaient signer.

L'éditeur avait l'intention de lancer le livre à l'occasion de Pâques, une période bonne pour les livres pour enfants. Il voulut cependant changer le titre. Les garçons l'avaient intitulé "Des quatre coins du monde", mais l'éditeur leur dit qu'il valait mieux l'intituler " Les garçons de la Via Po".

"Mais ainsi on perd le sens du contenu interethnique !" objecta Ivan.

"Mais non. L'illustration de couverture est déjà assez éloquente." répondit l'éditeur.

C'était vrai, alors ils acceptèrent. Ils étaient impatients d'avoir enfin en main la première copie du livre. Ils étaient excités, heureux.

Et le même soir, étendus sur leur lit après avoir fait l'amour en toute tranquillité, avec un plaisir et une joie inchangée, alors qu'ils se détendaient en se caressant tendrement, Dario dit, "Tu sais, je crois que nous devrions commencer à écrire notre second livre..."

"Hum, je pense que oui. As-tu quelque chose en tête ?"

"Oui et non... En fait... Je pensais à l'histoire d'un gamin qui... défend son grand frère dont les parents ont découvert qu'il est gay et qu'ils veulent virer de la maison..."

"Tu ne crois pas que c'est un sujet un peu trop... délicat, pour en faire un livre pour enfants ? J'ai peur que l'éditeur ne l'accepte pas, et qu'il ne soit pas publié." dit Ivan, pensif. "L'idée me plaît, mais... le temps n'est peut-être pas encore arrivé pour un truc de ce genre. "

"C'est pas une histoire explicite, trop osée. Au contraire je crois que ça serait bien d'aider les enfants à comprendre qu'il n'y a rien de mal à être gay. Peut-être l'histoire d'un enfant qui décide de lutter contre tous les préjugés, y compris ceux contre les gays. Et le frère gay ne serait pas le centre du livre, juste un des aspects."

"Ouais, on peut y réfléchir. Mais oui... Et si notre premier livre est un succès, on pourra peut-être proposer cette nouvelle histoire à l'éditeur... qui serait alors bien disposé." dit Ivan.

"Mais... au cas où il accepterait le livre mais voudrait couper la partie du frère gay, on irait chercher un autre éditeur !"

"D'accord."

"Tu crois que ça sera un succès, notre premier livre ?" demanda Dario.

"Hein ? Espérons-le. J'y crois, à ce livre. Et comme tu as vu, ils n'ont pas retiré une page, pas un dessin. Donc ça veut dire qu'il était bien comme on l'avait fait. Et puis, tu as entendu, ils ont été trois à le lire et les trois ont donné un avis positif. Et l'éditeur a aussi dit qu'il veut le présenter à un des prix de littérature enfantine. Donc ça veut dire qu'il y croit aussi, non ?"

"Ça sera chouette de voir nos noms sur la couverture du livre. Ivan Trotta et Dario Mosconi. Non ?"

"Et pourquoi pas Dario Mosconi et Ivan Trotta ?" lui demanda Ivan en le caressant.

"Parce qu'on met toujours le nom de l'écrivain d'abord et ensuite celui du dessinateur..."

"Mais tu es aussi co-auteur, en plus de dessinateur."

"Mais le texte, le style, c'est le tien. Et de toute façon l'éditeur en a décidé ainsi."

"Il faut toujours que tu aies le dernier mot ?" lui demanda Ivan, en souriant.

"Tu ne le savais-tu pas, et même avant de te mettre avec moi ?" demanda Dario, avec un sourire coquin.

Finalement le livre sortit, obtint d'excellentes critiques et fut un vrai succès. Gaetano et Franca lui avaient dédié une vitrine. Les copains de cours des deux garçons, leur demandaient s'ils étaient les auteurs et l'un d'eux leur demanda même d'en dédicacer un pour son petit frère.

Puis une galerie demanda à Dario s'il acceptait de faire une exposition avec les originaux des dessins du livre. Dario accepta et beaucoup de ses croquis furent vendus à un excellent prix.

Mais Dario et Ivan avaient déjà commencé la rédaction de leur second livre, après en avoir discuté du contenu avec Gaetano et Franca, qui les avaient encouragés à le faire, même pour la partie concernant le frère gay.

Et enfin, "Les garçons de la Via Po" obtint aussi le premier prix de littérature enfantine au concours auquel il avait été présenté et on en parla de nouveau à la télé et dans les journaux pour enfants, ce qui relança les ventes.

Gaetano décida alors qu'ils devaient aller célébrer le succès des garçons dans un restaurant sur la colline. Lorsque ils furent à table et qu'ils commencèrent à manger, pendant qu'Ivan et Dario, avec Amedeo assis entre eux, coupant sa nourriture et le faisant manger, ils remarquèrent que Franca et Gaetano se regardaient et faisaient un léger signe d'assentiment.

"Qu'est-ce que vous manigancez, tous les deux ?" demanda Dario.

"Rien... Maman et moi nous demandions à qui irait la dédicace de votre second livre..."

"Ben, on n'en a pas parlé. Comme pour le premier, je pense." dit Ivan en jetant un coup d'œil à Dario, qui acquiesça.

"Et moi, je parie que... que vous nous mettrez une dédicace différente." dit Franca avec un petit sourire.

"Différente ? Et pourquoi ? Nous dédierons tous nos livres aux personnes que nous aimons et qui nous aiment. À qui d'autre, sinon ?" dit Ivan.

"Ben... vous êtes mignons, mais... je ne sais pas encore exactement, mais en plus de Papa, Maman et Amedeo... vous devrez le dédicacer aussi à..."

"Tu es de nouveau... Tu vas avoir... un autre petit frère ou une petite sœur ?" demanda Dario avec des yeux brillants de surprise et de joie.

Franca hocha la tête avec une expression joyeuse et Gaetano lui caressa doucement le ventre avec un sourire fier.

"Super ! Ça sera aussi très bien pour Amedeo, comme ça il aura une sœur ou un frère de deux ans de moins et pas seulement deux vieux comme nous, qui avons presque vingt ans de plus que lui !" dit Ivan.

"Et cette fois..." reprit Franca, "Papa et moi avons décidé de vous demander de choisir les noms..."

"Nous ? Vous êtes sérieux ? On peut choisir les noms tous les deux ?" demanda Dario, surexcité.

"Oui, les garçons, à condition que les noms soient raisonnables !" dit Gaetano. "Maman et moi nous réservons un droit de veto."

"Sois tranquille, Papa, nous ne sommes pas si cons, quand même ?" répondit Dario.

Les deux garçons discutèrent, pendant que les parents les regardaient, amusés.

"Carlotta et Sandro !" proposa Dario.

"Mais non ! Carlotta Trotta sonne mal, et Sandro Trotta... dro-tro... C'est laid. Qu'est-ce que tu dis de Livia et de Secondo ?"

"Livia... livide... Nooon ! Et puis, pourquoi Secondo, Second... il devrait être Quatrième... comme celui des Milles... Daniele et Serena ?"

"Bof... Daniele n'est pas mal... Daniele doux comme le miel... Mais Sereine... Comment on peut l'appeler sereine quand elle est énervée ou triste... On dirait une blague ! Et puis mieux vaut que le nom ne soit pas un adjectif."

"Marzio et Mara ?" proposa Dario

"Martien et Amère ? Non non... Sergio et Lydia..."

"Sergio n'est pas mal. Lydia me plaît... Et si au lieu de Sergio nous l'appelions Andrea ?"

"Andrea est un beau nom, mais il y en a trop, c'est trop mode... Qu'est-ce que tu penses de Giulio ?"

À la fin, ils tombèrent d'accord sur deux noms que les parents acceptèrent. Si c'était une fille, elle s'appellerait Lydia et si c'était un garçon, Giulio.

"Maman, quand est-ce que tu sauras si c'est un garçon ou une fille ?" demanda Ivan.

"C'est encore trop tôt. Les organes génitaux du petit... ou de la petite, ne se sont pas encore formés, donc il est encore impossible de le savoir."

"Pour le troisième livre, on pourrait écrire sur la façon dont naissent et se forment les enfants. Hein, Ivan ?" proposa Dario.

"Il y a déjà beaucoup de livres comme ça..." objecta Ivan.

"Il suffirait de lui donner un point de vue différent, de montrer comment changent les relations dans la famille dans laquelle il naîtra. La croissance physique du petit dans le ventre de sa maman en parallèle avec la croissance de la famille qui l'accueillera..."

"L'idée me plaît !" dit Franca.

"Et comment éviter la jalousie des frères déjà nés... comment préparer un nid accueillant pour le nouveau-né... Et puis la joie de la naissance..." ajouta Gaetano.

"Et comment il a parfois l'air affreux à la naissance, mais qu'ensuite il devient chaque jour plus joli..." dit Dario, en caressant la tête d'Amedeo.

Après le déjeuner, ils passèrent sur la pelouse qui était autour du restaurant et pendant qu'Ivan et Dario jouaient avec leur petit frère, Gaetano et Franca s'étaient assis sur un banc, appuyés tendrement un contre l'autre, en se réjouissant de la vue de leurs trois fils.

"Nous avons trois garçons splendides." dit Gaetano. "Tu sais que j'aime Dario comme si je l'avais fait ?"

"Il a commencé à t'appeler Papa et Ivan à m'appeler Maman... Tu ne sais pas le plaisir que ça me fait."

"Si, je le sais, parce que ça me fait très plaisir à moi aussi. Et tu sais... le fait que Dario et Ivan s'aiment, et même qu'ils font l'amour, maintenant ça me fait plaisir, ça me semble une très belle chose !"

"C'est toujours une belle chose, lorsque deux personnes s'aiment. Comme nous deux..." chuchota Franca.

"Nous sommes vraiment une très belle famille..."

Dario donna un petit coup de coude à Ivan pour attirer son attention, "Hé, regarde-les..." lui dit-il à voix basse, avec un sourire, "regarde comme ils sont tendres, Papa et Maman !"

Ivan sourit aussi, "Et pense qu'il y a trois ans, ils ont failli tout laisser tomber... par notre faute."

"Surtout de ma faute. Si j'avais été moins con avec toi..."

"Allez ! Si j'avais compris plus tôt ce que j'étais et ce que tu étais... et si... et si... Avec des si on ne construit rien. Ça s'est bien passé, tant pis pour le reste."

"Ça c'est bien passé, d'abord parce que nous sommes amoureux, et ensuite parce que Maman et Papa nous ont acceptés comme sommes et ont accepté notre amour. Nous sommes vraiment gâtés."

"Tu sais... je pensais... si on réussissait à gagner assez avec nos livres... et si ta tante était d'accord... j'aimerais acheter ce chalet là-haut, à la montagne. Qu'en dis-tu ?"

"Ben, mes cousins n'y vont plus maintenant, ce chalet ne les intéresse pas, il est trop isolé à leur goût. Et mon oncle vieillit et lui non plus ne veut plus monter là-haut. Donc, qui sait, ils seraient peut-être disposés à nous le vendre, ou au moins à nous laisser l'utiliser."

"Moi, Dario, je préférerais qu'il soit à nous, rien qu'à nous. Malgré la visite surprise de Papa et la tension qu'il nous a fait tomber sur les épaules, pour moi, ça a été une belle lune de miel, là-haut."

"Oui, c'est vrai, pour moi aussi. Je demanderai à Maman d'en parler à sa sœur. Et puis c'est pas un truc à décider en hâte, il faut d'abord mettre assez d'argent de côté."

"Oui, bonne idée."

"Tu sais, Ivan, je me demandais, quand Amedeo commencera à comprendre pour nous deux... qui sait comment il va réagir ?"

"Et comment veux-tu qu'il le prenne ? Bien, j'en suis sûr, surtout parce Papa et Maman l'ont bien pris, et puis parce qu'ils nous aiment. Le seul problème, peut-être, sera de lui faire comprendre qu'on ne doit pas parler de certaines choses, même si elles ne sont pas mauvaises."

"Oui... pourtant... pourtant c'est pas juste, pas beau."

"Notre second livre, s'il a le même succès que le premier, contribuera peut-être un peu à changer la mentalité des gens, surtout des nouvelles générations. Tu ne crois pas, Dario ?"

"Espérons-le..."

"Moi, maintenant... j'ai très envie de faire l'amour avec toi, blondinet..." lui chuchota Ivan a l'oreille.

"Je pense qu'il vaut mieux qu'on attende ce soir, d'être à la maison..." rigola Dario. Et puis il ajouta, "Mais... je le ferais aussi ici et maintenant, sur cette pelouse, sous le soleil, si on pouvait."

"Et peut-être... Papa et Maman le feraient aussi, s'ils le pouvaient. Tu sais, à les voir, Papa qui a maintenant cinquante ans tout rond et Maman quarante-six, et qui se font les yeux doux comme deux tourtereaux... je pense que nous deux aussi, dans une trentaine d'années nous serons comme ça..."

"Qui sait s'ils l'ont déjà fait sur une pelouse ?" demanda Dario amusé.

"Mais nous, on ne l'a jamais fait sur une pelouse..."

"Ben... on devrait peut-être essayer, un de ces jours" lui dit-il avec un petit sourire aguichant.

"Peut-être là-haut, à la montagne... en prenant nos précautions... Tu te rappelles ce pré après le virage, hein ?"

"Pourquoi n'y avons-nous pas pensé ?" demanda Dario.

Puis ils décidèrent de rentrer à la maison. Franca prépara un dîner léger, et Ivan et Dario mirent Amedeo au lit dans sa chambre et retournèrent au salon bavarder un moment tous les quatre ensemble.

Gaetano avait un bras autour des épaules de Franca, et Dario autour de la taille d'Ivan. C'étaient vraiment deux beaux couples, heureux et amoureux.

"Allons-nous dormir ?" demanda à un certain moment Gaetano à Franca.

"Oui. Même si demain, c'est lundi et que le magasin est fermé le matin... Bon, nous pourrons nous lever plus tard, démarrer tranquillement." acquiesça Franca.

Ils se souhaitèrent bonne nuit. Ivan et Dario restèrent encore un peu au séjour à bavarder à voix basse, puis Dario dit, "Qu'en dis-tu, on va aussi au lit ?"

"Es-tu fatigué ?"

"Non... J'ai envie de toi..." lui répondit Dario avec un sourire coquin.

"Je croyais que ça t'avait passé..." plaisanta Ivan.

"Et comment ? Tu sais que l'unique façon de me le faire passer... c'est avec toi, sur notre beau lit !"

"D'après toi... ils dorment ou..." demanda à voix basse Ivan pendant qu'ils passaient devant la porte des parents.

"Selon moi... 'ou' !"

Ils entrèrent en riant dans leur chambre. Dario alluma les lampes sur les tables de nuit et éteignit la lumière centrale. Comme toujours, les deux garçons se déshabillèrent l'un l'autre, lentement, se caressant d'une façon toujours plus intime et en s'embrassant, développant ainsi leur excitation, et renforçant leur désir réciproque, en savourant aussi ces instants.

"Putain, que tu es beau !" murmura Dario.

"Ne parle pas à une putain, parle-moi !" plaisanta Ivan.

"Idiot ! Et puis même ta queue est belle. Tout est beau en toi !" lui dit-il en le caressant.

"T'ai-je jamais dit combien je t'aime, blondinet ?"

"Je crois que oui, mais je ne me rappelle pas bien..." plaisanta Dario.

"La mémoire courte, hein ?"

"La mémoire... peut-être. Mais ça... je pense que non..." rit Dario en agitant son membre.

"Non, tu as raison. Il a juste la bonne dimension pour moi !"

Dario le poussa sur le lit et s'étendit sur lui. Ivan le serra entre ses bras et ses jambes. Ils s'embrassèrent profondément, longuement, avec désir et passion. Dario se frotta contre lui, serrant entre leurs ventres leurs membres durs et forts, chauds et palpitants.

Dario releva un peu son torse, en sortant un bras, et avec la main libre frotta doucement les tétons de son amant. Ivan frissonna et lui passa délicatement les ongles le long du dos.

"Mets-la moi, vas-y..." demanda Ivan dans un chuchotement excité.

Dario sourit et se dressa sur les genoux. Il lui prit les jambes qu'il posa sur ses épaules. Ensuite lentement il appuya et, guidé par la main d'Ivan, il commença à le pénétrer. Ivan ferma les yeux et poussa un bas et long "aaahhh..." de plaisir au fur et à mesure qu'il le sentait entrer en lui et le remplir, fort, calme, décidé et sûr.

Quand son bassin fut fortement serré contre les chaudes fesses de son amant, Ivan rouvrit les yeux et il lui dédia un sourire lumineux, "Vas-y..." l'incita-t-il, plein de désir.

Dario commença à se retirer lentement, pour ensuite couler de nouveau en lui, dans un viril va-et-vient. Dans le même temps, ils se caressaient l'un l'autre, titillant les tétons, et ils se souriaient, heureux. De temps en temps Dario, bien fiché en lui, s'arrêtait, se penchait et ils échangeaient un long baiser, en jouant avec leurs langues dans la bouche l'un de l'autre. Puis Dario reprenait sa danse d'amour, chaque fois avec plus d'énergie que la précédente, au fur et à mesure que l'excitation se renforçait, augmentait, le saisissait...

"Oh, Ivan... Ivan... je t'aime !"

"Moi aussi, blondinet... moi aussi je t'aime..."

"Tout l'après-midi... J'ai rêvé... de cet... instant..."

"Je sais... moi aussi..."

"Sais-tu que... tu es le garçon... le plus sexy... que... j'aie jamais vu ?"

"Toi aussi, mon amour... et tu me portes... au paradis !"

"Mais aussi... mon petit cul... n'attendait que l'heure... de t'accueillir... tu sais ?"

"Oui je le sais !"

"Je t'aime... t'aime... Ivan..." murmura en accélérant les poussées.

"Je sais..."

"Me voilà... Ivan... je... t'aiiiime..." gémit-il en se poussant contre lui et en se déchargeant en lui avec une série de forts jets.

Ivan le serra et l'embrassa de nouveau, pendant que Dario se calmait progressivement et se détendait, légèrement essoufflé.

Peu après, Dario se laissa glisser, s'étendit sur le flanc et l'attira sur lui.

"Maintenant à ton tour, mon amour, de me porter au paradis..."

Il replia ses jambes contre sa poitrine, ensuite il se glissa sur le côté, se tournant ainsi le bassin en l'air. Ivan s'agenouilla devant lui et se pencha pour lubrifier le trou exposé. Dario frissonna puissamment. Ivan se baissa et, dirigeant d'une main le membre vers sa cible, il commença à glisser en lui.

"Oui... oui... comme ça..." chuchota Dario, pendant que son visage rosissait légèrement et que ses yeux brillaient comme de très pures aigues-marines,

"Dieu... comme tu es... beau..." murmura Ivan, en enlevant sa main et en finissant de pousser en lui.

"Oh, mon amour ... Oh, enfin... Je t'aime... je t'aime tant... et je suis à toi !"

"Et moi à toi !" fit Ivan en écho et, en poussant sur les genoux, il se mit à bouger le bassin de haut en bas dans un rythme calibré, soutenu, tendrement vigoureux, en jouissant de l'expression allègre qui flottait sur le visage de Dario.

"Je t'adore... Dieu que tu es beau..." murmura celui-ci, en bougeant lentement sous lui, pour mieux le sentir et augmenter leur plaisir.

Ivan se courba sur lui, jusqu'à de que leurs bouches s'unissent, et ils s'embrassèrent pendant qu'il continuait son vigoureux va-et-vient.

Dario lui caressait les bras, le dos, jouissant de l'union passionnée. Par la fenêtre ouverte entra un papillon de nuit blanc qui tourna un moment contre un abat-jour, puis il repartit à l'extérieur, dans la nuit douce. Aucun des deux garçons ne s'était aperçu de cette brève visite.

Dans la chambre des parents, Gaetano glissa du corps de Franca, en poussant un soupir satisfait et se coucha sur le côté. Franca lui caressa le torse légèrement velu et lui sourit, heureuse. Gaetano lui prit la main et l'embrassa.

"D'après toi... ils dorment ou..." demanda Franca à voix basse en faisant un signe de tête vers la chambre des garçons.

"D'après moi... 'ou' !" répondit Gaetano, en souriant, sans savoir que leurs fils s'étaient posé, peu avant, la même question et y avaient répondu de la même façon.


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15eEtagère

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