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histore originale par Andrej Koymasky


ROI POUR UN AN CHAPITRE 1
ENVIRON DEUX MILLE KILOMÈTRES PLUS LOIN...

Stephen passait la craie sur le bout de la queue, en attendant de voir ce que pouvait faire son adversaire. Mais son regard se déplaçait, tranquillement mais presque régulièrement, de la surface de feutre vert à une basse table ronde qui se trouvait du côté opposé au billard.

En fait, la petite table ne l'intéressait pas beaucoup, mais plutôt le gars qui était assis là, une chope de bière devant lui, un journal dans ses mains semblant absorber toute son attention. Il voyait son visage presque de profil, et les traits fins ressortaient contre le papier peint bordeaux mat du mur, avec un léger dessin de feuilles d'acanthe de la même couleur, mais brillant.

Tant le papier peint qui couvrait les murs lui semblait de mauvais goût, tant le profil du garçon lui paraissait fascinant. Il pensa qu'il devait être plus jeune que lui de quelques années, ou tout au plus de son âge. Il était habillé dans le style classique de la petite bourgeoisie, ou de la classe des employés de bureau : des vêtements simples, mais bien entretenus, chemise blanche boutonnée jusqu'au cou, mais pas de cravate.

"C'est à toi. Voyons voir ce que tu sais faire !" lui dit son compagnon de jeu, en ajoutant au tableau les points qu'il avait obtenus.

Stephen étudia la position des billes sur la table, en tournant autour du billard et en se penchant souvent pour voir les alignements. Quand il avait fini le tour, il se baissa de nouveau et vit, au-delà des silhouettes des sphères, que le garçon avait tourné un peu la tête et était en train de le regarder maintenant avec un léger sourire.

"Eh bien ? Alors, tu te décides ? Ou devrons-nous passer tout l'après-midi ici?" demanda son ami.

"Tu joues de manière trop instinctive." lui dit Stephen, en se relevant. "Le billard est un jeu scientifique : physique appliquée, mon cher. Tu dois observer attentivement la position des balles, avant de choisir avec laquelle jouer."

Le camarade rit : "L'approche de ta queue aux balles est trop physique..." dit-il avec un clin d'œil.

"Idiot !" Stephen murmura avec un sourire amusé, plaça la main gauche sur la table de drap vert, y appuya sa queue, visa bien et tira.

Dès que la bille partit, il se leva et se tourna vers le garçon, tandis que sur la table les coups secs des billes venaient en succession rapide, et deux tombèrent dans les poches faisant pivoter les coquilles en fonte qui les retinrent, en s'ouvrant avec un bruit métallique.

"Je voudrais savoir comment tu fais! Deux dans les trous d'un seul coup !" dit son ami avec une expression étonnée.

"Approche physique au problème, évidemment." Dit Stephen pendant que le garçon lui faisait un autre petit sourire auquel il répondit avec un clin d'œil. "Si tu manœuvres bien ta queue, tu vas dans le trou !" Dit-il caressant légèrement sa queue de billard, de haut en bas, lentement, en regardant de nouveau droit dans les yeux ce garçon, puis alla marquer ses points sur le tableau.

Quand il se retourna, il croisa le regard du garçon, qui avait maintenant apporté la choppe à ses lèvres et sirotait la bière, toujours en le regardant. Puis il posa la choppe, se lécha la lèvre supérieure pour éliminer la légère moustache de mousse blanche, de manière sensuelle.

"Celui-là en a envie !" Pensa Stephen. "Je dois l'emmener au lit..." Alors il demanda à son compagnon : "Veux-tu aller chercher deux bières ? J'offre." et il lui remit quelques pièces de monnaie.

"Oui, mais... ne déplace pas des balles, alors que je suis parti !" répondit l'ami, et il entra dans la salle à côté pour commander.

"Tu ne joues pas au billard ?" Demanda Stephen au garçon quand ils furent seuls.

Le garçon secoua la tête, tandis que ses yeux riaient, mais il dit : "Mais il me plaît de voir comme tu utilises la queue et comment tu vas dans le trou..."

"Si tu avais le temps... je pourrais te faire une démonstration... privée, de ma capacité d'aller dans le trou..."

"Tu ne peux pas te débarrasser de lui ?" demanda le garçon.

"Dès que je termine le jeu... Tu as un peu de temps ?"

"Tout ce que tu veux."

"Attends-moi ici, après... Je l'accompagne dehors, je le salue et... je serai de retour."

"Très bien."

L'ami revint avec deux bières. En quelques minutes, le jeu fut terminé.

"Tu gagnes à nouveau. Tu me donnes la revanche ?" Lui dit son compagnon, effaçant leurs scores de l'ardoise sur le tableau.

"La prochaine fois. J'ai un engagement." Dit-il mettant la queue sur la crémaillère.

Ils sortirent. Sur la porte de la salle ils se dirent au revoir et se séparèrent. Stephen après quelques pas, se retourna et vit que son ami avait tourné le coin. Alors il revint et entra dans le salon, allant vivement dans la salle de billard. Le garçon l'accueillit avec un sourire. Il s'assit à sa table.

"Mon nom est Stephen. Et toi ?"

"Mark. Quel âge as-tu? J'ai vingt et un ans..."

"Vingt-trois. Quel travail fais-tu ?"

"Copiste chez un notaire. Et toi ?"

"J'ai un magasin de vannerie avec ma mère. Alors... si tu viens avec moi... je vais te montrer comment aller dans le trou..."

"Chez toi ?"

"Oui, à peu de minutes d'ici."

"Es-tu seul ?"

"Oui, jusqu'à demain. Ma mère est allée rendre visite à sa sœur, avec ma sœur. Elles ne reviennent que lundi. Tu es très beau..."

"Merci. Toi aussi, tu me plais. Et je ne peux pas attendre pour... voir ce que tu peux faire avec ta queue... On y va ?"

"Avec ma queue et ton trou ?" Stephen lui demanda avec un sourire malicieux, comme ils se levaient.

Mark pouffa : "Bien sûr. Mais toi et ce mec..."

"Non, il a une relation stable, c'est juste un ami. Je n'ai jamais fait quoi que ce soit avec lui. Et toi ?"

"Moi, quoi ?"

"Tu as une relation ?" lui demanda-t-il pendant qu'ils sortaient et se dirigeaient vers la maison de Stephen.

"Non, j'aime... expérimenter."

"Comme moi. Je ne t'avais jamais vu auparavant. Tu habites dans ce coin ?"

"Non, je suis allé à l'hôpital rejoindre mon père. Lui apporter la corbeille avec le dîner."

"Au Saint Mary ? Il est malade ?"

"Non... C'est le gardien et il fait le quart de nuit. Quand il est sorti de la maison, ma mère ne lui avait encore rien préparé, alors je suis allé le lui apporter moi-même. Tu es un fils unique, toi ?"

"Non, j'ai seulement une sœur. Et toi ?"

"Un frère plus âgé qui travaille à Scotland Yard."

"Un policier ?"

"Non, un employé civil. Tu l'as grosse ?"

"Hein ? Oh... je crois... juste. Ni grande ni petite. Mais l'important est de savoir comment on s'en sert, non ?" Répondit Stephen avec un petit sourire.

"Tu vas souvent dans le trou ?"

"Je ne me plains pas. Voilà, nous sommes arrivés." Dit-il en sortant un trousseau de clés de la poche de sa veste et il ouvrit une porte.

Ils grimpèrent quatre volées d'escaliers étroits et sombres, puis Stephen ouvrit une autre porte et ils entrèrent dans l'appartement. Il le conduisit dans sa chambre.

"Très bien, un lit d'une place et demi..." dit le garçon, en commençant à s'enlever la veste.

Stephen lui caressa le derrière et le garçon le regarda en riant : "Tu es pressé ?"

"Non, j'explore le terrain de jeu..."

Mark détacha les poignets de la chemise, puis mit sa main entre les jambes de Stephen et palpa : "Mmhh, ta queue semble prête à frapper..."

Ils se déshabillèrent tranquillement, en continuant de se palper, toucher, caresser, en se regardant avec des yeux rieurs, remplis de plus en plus de désir et d'anticipation.

Nus, les membres joliment droits, ils s'approchèrent et se serrèrent l'un contre l'autre, en frottant leurs corps et en s'enlaçant. Stephen le conduisit jusqu'au lit et ils s'y couchèrent, s'étreignant encore et enlaçant leurs membres.

"Tu es bien fait..." dit Mark.

"Toi aussi." Répondit-il, en lui caressant les fesses, puis en fouillant entre elles avec un doigt. "Je l'ai trop grosse?" Lui demanda-t-il pendant que Mark le saisissait et le palpait.

"Non, juste, comme tu avais dit. Et la chose importante est de savoir comment l'utiliser, non ?"

Stephen se mit sur lui, lui faisant écarter les jambes, puis il plia les siennes, en lui poussant les genoux sous les cuisses et en les lui faisant soulever. Mark les amena à sa poitrine et lui sourit.

"Allez... fais-moi voir comment tu vas dans le trou..." Murmura-t-il, excité.

Stephen lui ôta l'oreiller de sous la tête, lui fit soulever ses hanches et il le lui enfila dessous. Puis il se le saisit d'une main et le guida jusqu'à le positionner sur le trou en attente. Mark lui sourit invitant et fit palpiter son trou. Stephen commença à pousser. Il se sentit accueilli et lui glissa dedans sans difficulté : il était serré et chaud, agréable. Mark se caressa la poitrine et les génitaux turgides, en jouissant de manière évidente de cette forte pénétration.

Quand il fut complètement entré, Stephen fit une pause, lui sourit, puis appuya ses mains sur les côtés du compagnon, en forçant sur ses genoux, et commença à bouger rapidement en avant et en arrière, en observant l'expression du garçon. Mark ferma les yeux et se lécha légèrement les lèvres.

"T'aimes ?" Demanda Stephen, en continuant à lui marteler dans un bon rythme.

"Mmhh mmhh !" Il acquiesça d'un signe de la tête, en ouvrant les yeux et en le regardant avec une expression heureuse. "Fais une bonne chevauchée, ne viens pas tout de suite, fais-moi jouir longtemps. Aimes-tu mon cul ?"

"Étroit et chaud... oui. Et tout me plaît en toi, même la façon dont tu souris."

"Tu aimes embrasser ? À fond ?"

Stephen hocha la tête et se pencha sur lui. Mark souleva la tête pour le rencontrer. Ils s'unirent dans un baiser profond et alors que Stephen lui dardait dedans avec la langue, il continuait à le prendre avec de courtes mais vigoureuses poussées. Mark gémissait bas, en proie au plaisir, jouissant de la double pénétration. Stephen de temps en temps s'arrêtait et seules leurs langues continuaient à se battre en un duel joyeux. Puis il reprenait avec énergie.

"C'est sûr que tu sais comment le faire..." Murmura Mark, en commençant à se masturber et à se caresser la poitrine et le ventre de l'autre main.

"Tu me plais..." murmura Stephen, et il augmenta le rythme et l'énergie de ses « à fond ».

"Tu baises très bien... Oui, vraiment bien. Peu de gens savent comment le faire correctement..."

"T'en as eu beaucoup ?" Stephen lui demanda, en augmentant progressivement la force et la vitesse de ses poussées.

"Pas peu... Au moins un paire chaque semaine... Le premier il y a cinq ans, donc... Fais le compte..."

"Plus de cinq cents ! Tous différents ?" Demanda Stephen amusé, en continuant à lui battre gaiement à l'intérieur.

"Non, avec l'un, aussi pendant quelque mois... J'aimerais le faire à nouveau avec toi. Tu es souvent seul ?"

"Malheureusement pas..."

"Je connais un endroit où, en payant une chambre... ça ne coûte pas cher. La moitié chacun, qu'en dis-tu?"

"Où ?"

"Près de Charing Cross, Northumberland Street."

"Je sais où c'est. Les prochaines fois, on peut se retrouver là ?"

"Bien sûr... mais maintenant concentre-toi sur ton boulot... fais-moi jouir..." le garçon haleta.

Ils arrêtèrent de parler et se dédièrent exclusivement à se donner l'un l'autre du plaisir, en s'embrassant à nouveau. Stephen soudain se raidit, frissonna, trembla, et déchargea à l'intérieur de lui avec un long gémissement. Mark vint presque immédiatement, tressaillant sur le lit par l'intensité du plaisir. Ils s'abandonnèrent tout à coup, haletants.

"Fiouuuu..." Mark marmonna, "celle-ci était en effet une vraie chevauchée. Tu es vraiment bon, ainsi que beau. Tu joues bien au billard mais tu baises encore mieux !" Dit-il avec un sourire, en lui caressant le dos.

"Je te l'avais dit que j'aime aller dans le trou !" lui dit Stephen en glissant à côté de lui et en lui caressant la poitrine baignée de sa semence.

Il apporta sa main humide à son nez : "Tu sens bon." Dit-il.

"Tu as du temps, tu as dit... ?"

"Oui, pourquoi ?"

"Si nous nous reposons un peu... Tu me reprendrais avant de partir ?"

Stephen rit : "Et pourquoi pas ! Nettoyons-nous et allons dans la cuisine. On boit un peu de cidre et on bavarde... Puis, nous revenons ici !"

Mark, descendit du lit et commençait à remettre ses sous-vêtements. Stephen l'arrêta d'un geste.

"Pas besoin, nous sommes seuls. Cela me plaît de te regarder tout nu."

"Comme tu veux. J'ai commencé à seize ans... et toi ?"

"Quand j'avais treize ans. Avec un cousin de ma mère, qui était âgé de quinze ans."

"Et il te l'a mis ?"

"Et il se l'est fait mettre."

"Tu le vois encore ?"

"Non, il est maintenant soldat en Inde... il est l'ordonnance du capitaine, mais aussi son garçon de lit, et il continue à le mettre et se le faire mettre comme il me l'a écrit il y a trois mois. Il se porte bien, dit-il."

"Moi, j'aime seulement me faire mettre. Je suis désolé pour toi." dit Mark gaiement.

"Ne t'inquiètes pas, cela me va bien aussi."

Ils bavardèrent un peu, puis ils retournèrent à la chambre à coucher pour le deuxième round...


Pendant ce temps, le même jour, environ deux mille kilomètres plus loin, en direction du sud-est, dans le château qui dominait la ville de Morgograd, capitale du petit royaume de Morgovie, le roi Jedrek Markovic', un homme sec de soixante-dix ans, jouait aux échecs avec son premier ministre.

"Votre Majesté... le conseil privé est très inquiet..." murmura le ministre, en le regardant un peu de travers.

"Échec au roi. On ne pourrait pas en parler à un autre moment des préoccupations de mon Conseil ?"

Le ministre protégea le roi avec un fou et dit : "Le fait est... vous savez bien le risque qu'est en train de courir votre royaume... Le roi de Pannirie..."

"Comme si vous me permettez de ne jamais l'oublier ! Je... mon devoir en tant que mari... et souverain, je l'ai toujours fait. Ce n'est pas ma faute... aucune de mes trois femmes... même si nous avons aussi essayé... de me faire remplacer secrètement dans le thalamus..." dit-il en regardant attentivement l'échiquier, "Et à mon âge, je n'ai pas l'intention de me marier une quatrième fois." Conclut-t-il, puis il déplaça la tour.

"Mais sans héritier mâle, vous le savez..." dit le Premier Ministre déplaçant le cavalier.

"Je le sais ! Je le sais parfaitement ! Si celui-là, là-haut a décidé qu'un héritier ne me naisse pas, reprochez-le à lui, pas à moi." répondit le roi, un peu altéré et il mangea la dame du premier ministre... "Et tâchez de mieux jouer, je suis en train de m'ennuyer. Soit (à cause de) ces bavardages avec vous (soit) pour le peu d'engagement que vous mettez dans ce match. J'ai également essayé, comme vous l'avez demandé, (de féconder) quelques femmes en dehors de ma chambre nuptiale. Résultat : que des filles ! Que puis-je y faire ? Et puis, une fois que je m'en serai allé, le problème ne me concernera plus."

"Votre Majesté... vos sujets craignent au final d'être annexés par la Pannirie... Échec au roi... en fait, échec et mat."

Roi Jedrek regarda assombri l'échiquier : "Je vous ai sous-estimé, vous avez gagné. Comme toujours, d'ailleurs... tranquillement, doucement, vous obtenez toujours ce que vous voulez. Si je n'étais pas certain de votre loyauté... je vous ferais enfermer dans la tour et je jetterais la clé ! Ça suffit qu'il soit mâle et qu'il ait le sang de notre fondateur, non ? Roi Jakub, mon arrière-grand-père. Par le huitième degré de parenté, non ? Faites des recherches appropriées et laissez-moi tranquille. Tant que je suis vivant, le problème ne me concerne pas, et une fois que j'irai là-haut, le problème ne sera que le vôtre."

"Comme vous l'avez ordonné, nous sommes en train de faire des recherches dans votre arbre généalogique, comme dans les branches latérales. Jusqu'à présent, nous avons seulement trouvé des parents de sexe masculin au delà du huitième degré, par conséquent, totalement inutiles pour maintenir la liberté de notre bien-aimée Morgovie."

"Regardez mieux ! Surtout dans les fils bâtards... Je doute qu'il n'y en a pas : nous les Markovic' nous avons toujours aimé... le beau sexe, c'est bien connu."

"Le problème est que les enfants illégitimes ne sont presque jamais enregistrés en tant que tels. Il ne serait pas suffisant d'en trouver un, on doit aussi prouver hors de tout doute que le sang d'un Markovic' est dans ses veines. La tâche est loin d'être facile, comme vous pouvez l'imaginer."

"Comme je vous l'ai dit, le problème est exclusivement le vôtre. Si le roi Jakub n'avait pas accepté le traité avec le roi de Pannirie..."

"Votre arrière-grand-père n'aurait jamais été reconnu comme souverain de Morgovie. Il n'aurait pas suffi qu'il eût réussi à battre et à chasser les Turcs de la région, comme vous le savez bien. Il n'était encore que l'un des généraux aux ordres de la maison royale de Pannirie."

"Maudite soit la loi salique. On ne pourrait pas l'abolir? Les Britanniques, par exemple, ne la suivent pas."

"Malheureusement, dans le traité il y a aussi une clause qui nous empêche de le faire. Si nous essayons, la Pannirie va nous envahir immédiatement, et comme vous le savez, ils sont beaucoup plus forts et mieux armés que nous, malheureusement."

"Vous n'êtes pas en train de me dire quelque chose de nouveau. On ne pourrait pas... contrefaire quelques documents... un acte de naissance ? Nous ne pourrions pas payer un contrefacteur adroit ? L'histoire des nations, après tout, a toujours été faite plus avec de faux documents que avec des vrais !"

"Tous les faux ont été réputés vrais seulement lorsqu'ils convenaient à ceux qui, à ce moment là, avaient le pouvoir dans leurs mains. Croyez-vous que le roi de Pannirie ne trouverait pas un moyen de prouver que nous avons fait un faux, si nous essayions? Il sera déjà difficile de prouver la véracité des documents authentiques, en supposant que nous en trouvions."

Roi Jedrek se leva et alla regarder, par la fenêtre de la pièce, sa capitale qui s'étendait sur la pente, en contrebas du château, jusqu'au-delà de la rivière.

"Je n'aime pas les pannires. Ils sont arrogants, des voleurs et des menteurs en plus que des marchands sans scrupules. Je n'aime pas le roi des pannires, c'est une boule de graisse pleine d'arrogance. J'adore ma terre... J'adore mes sujets..."

"Et vos sujets vont adorent..."

"Mais je n'ai pas pu leur donner non plus un fils mâle! Nous aurions dû y penser avant, et remplacer une de mes filles, nouvelles-nées, avec un garçon ! Mais en ces temps... il semblait qu'il y avait encore beaucoup de temps devant nous... et maintenant..." il soupira et se tourna vers son premier ministre. "Faites de votre mieux, et ordonnez... et demandez, plutôt, au métropolite Gennadi de tenir des neuvaines de prières dans tout le royaume pour... pour le bien de la nation. Qui sait si le roi de là-haut, si nous l'embêtons assez, viendra à notre secours."

"Le primat de Pannirie, Atanasje Seselj, a une dent contre nous parce que nous n'avons pas accepté comme métropolite celui qu'il nous avait proposé avec insistance..."

"Rien de bon ne peut venir de Pannirie. D'ailleurs le royaume de Pannirie a surgi en raison d'une trahison, pas d'une guerre comme celle d'après laquelle la Morgovie a retrouvé sa liberté." dit le roi, et il se rassit à la table, en regardant son premier ministre qui soigneusement rangeait les morceaux d'ivoire et d'acajou de l'échiquier dans la boîte doublée de velours bleu. "J'ai appris que vous avez l'intention de faire passer un an à Londres à votre fils Antoni. Vous avez pris contact avec notre ambassade pour qu'ils l'assistent comme il se doit ?"

"Non, Votre Majesté. Je veux qu'il aille en Angleterre comme un touriste ordinaire, pour qu'il se rende compte de la vie réelle. Pas de réceptions ni de présentations à la cour ou autre. Je désire qu'il s'inscrive dans une école d'anglais, de sorte qu'il le maîtrise bien, en plus de l'allemand et du français qu'il connaît déjà. Je veux qu'il s'en tire tout seul, il louera un appartement modeste et je lui payerai au plus une personne de service qui lui fasse le nettoyage et la lessive, rien de plus. "

"Tout à fait un beau saut de la vie ici à la cour, à la quelle il était habitué."

"Mon père avait fait ainsi pour moi, en m'envoyant à Paris, et l'année de cette expérience m'avait fait beaucoup mûrir, donc j'espère que cela se passera pareil pour mon Antoni."

"Il me semble qu'il est déjà un garçon... ou devrais-je dire un jeune homme, très posé, mûr."

"Il l'est pour ses vingt-six ans. Mais, jusqu'à présent, il a toujours été servi et révéré. Il doit se rendre compte que le monde est plus diversifié que ce qu'il a connu jusqu'à maintenant. Je vais lui faire avoir un minimum mensuel pour qu'il puisse survivre et il devra faire avec. Il sera de retour certainement beaucoup plus mûr qu'il ne l'est maintenant."

"Peut-être même aux enfants des rois, on devrait pouvoir donner une telle opportunité... Parfois, j'ai l'impression que nous régnants, nous ne disposons pas d'un véritable contact avec la réalité. Moi, cependant, malheureusement, je n'ai pas de problème similaire." dit le roi, revenant au sujet d'avant. "Voyez à me trouver un héritier possible... au moins par dépit pour les pannires et leur roi. Bon travail."

Le Premier ministre, à ce congé, se leva et s'inclina. Il sortit du bureau privé du souverain et retourna à ses propres appartements. Étant donné que ni le père du roi, le roi Szymon, ni le grand-père roi Filip n'avait eu d'autres enfants de sexe masculin, légitimes ou illégitimes, cette ligne était épuisée. Mais le roi Filip avait eu un frère, le prince Konrad... Celui-ci était allé vivre à l'étranger très jeune, à peine majeur, et ne s'était jamais marié. Cela ne voulait pas dire qu'il ne pouvait pas avoir eu des enfants illégitimes... Il ne serait pas facile d'en trouver une trace, mais pas impossible.

Le prince Konrad, après quelques années pendant lesquelles il avait voyagé à travers l'Europe, s'était installé et était mort dans l'état voisin, le duché de Drgovina... Il devrait effectuer des recherches précises dans les archives de ce territoire. Le duc Ludwik Jovanovic' était en bons termes avec le roi Jedrek... il ne s'opposerait pas à sa demande... du moins il l'espérait. Bien sûr, si le prince Konrad avait semé des enfants en Europe, il serait presque impossible d'en trouver la trace...

Il était rentré depuis peu et était assis dans son bureau, où il vérifiait certains documents, quand son fils Antoni entra.

"Je vous dérange, père ?"

"C'est quoi, Antoni ?"

"Pour ce qui concerne mon voyage à Londres..."

"Oh, assoyez-vous. Eh bien ?"

"Je pensais que... si vous préférez que je vive à Londres incognito... on ne pourrait pas me donner un passeport avec des faux renseignements ?"

Le père le regarda et hocha la tête : "Oui... je pense que c'est une bien bonne idée."

"Donc, au lieu de Antoni Petrovic', vous pouvez faire écrire Anthony Peterson... Peut-être me faire passer pour le fils d'un... immigrant anglais né ici en Morgovie..."

"Pas de problème. Et..." demanda le premier ministre amusé, "quel métier votre père anglais ferait ou aurait fait, ici à Morgovie ?"

"Le... majordome."

Le premier ministre se mit à rire : "Eh bien, après tout, toutes proportions gardées, je suis un peu le majordome du roi ! Dans quelques jours vous aurez votre faux passeport, Antoni. Et votre mère, que serait-elle ?"

"Une femme de chambre morgovienne ? Pour justifier ma physionomie peu anglaise."

"Bien pensé. Vous êtes heureux pour votre prochaine... aventure londonienne, Antoni ?"

"Je vous le dirai quand je reviendrai, mais je pense que ce sera intéressant. Croyez-vous que deux cents couronnes par mois me suffiront pour vivre à Londres ?"

"Pas assez pour jeter l'argent par la fenêtre et vivre une vie facile, mais suffisamment pour vivre dignement. Les renseignements que notre ambassade nous a envoyé, disent qu'un étudiant universitaire à Londres vit plus que décemment avec l'équivalent de cent cinquante de nos couronnes, et donc cela devrait vous suffire."

"Mais je vais devoir me faire un vestiaire approprié en Angleterre..."

"Vous repartirez avec vos habits les plus simples, puis vous vous intégrerez une fois arrivé. D'accord, je vais vous donner cinq cents couronnes pour les premières dépenses et pour vous organiser. Êtes-vous satisfait maintenant ?"

"Certainement, je vous remercie. Une dernière chose, si vous permettez..."

"Oui ?"

"Plutôt que de me chercher une personne de service à Londres, je pourrais prendre avec moi mon valet Besnik Ryevic' ?"

"Ah, le gitan ? Mais, pourquoi pas ? Cependant vous aurez à le payer avec les deux cents couronnes mensuelles que je vous assignerai, est-ce clair ?"

"Certainement, monsieur mon père. Je vais lui dire de se préparer, alors."

"Pour lui, il ne sera pas nécessaire de faire un faux passeport, non ?"

"Bien sûr que non. Vous avez simplement à l'ajouter à mon passeport."

Antoni était heureux. Il savait qu'il pouvait avoir une confiance totale dans son jeune valet gitan, qui non seulement lui était affectionné, mais qui, comme lui aimait les hommes, par conséquent, il couvrirait ses amours comme il l'avait toujours fait ...

Parfois, ils s'étaient aussi amusés et avaient dépensé leurs énergies juvéniles ensemble. Il l'avait pris à son service, quatre ans auparavant, après avoir passé une nuit de folie avec lui. Le père, bien sûr, ne soupçonnait pas pourquoi il avait demandé d'embaucher et de mettre à son service ce garçon gitan.

Il se rendit immédiatement à leur chambre et appela Besnik.

"Mon père m'a donné le feu vert : tu viendras à Londres avec moi ! Prépare tes affaires !" Lui annonça-t-il.

Le garçon sourit : "Je suis très heureux, maître, j'ai très peu à préparer pour moi. On fera le voyage ensemble ?"

"Certainement. Je vais te faire préparer quelques vêtements à la mode européenne, tu ne peux pas venir avec cette drôle de livrée..."

"Pourquoi pas, maître ? En fait... je serai plus exotique, vous ne pensez pas ? Et ces vêtements traditionnels, au-delà de leur beauté, font mieux ressortir mon corps et me faciliteront des rencontres agréables... Si vous saviez, quand je descends en ville, avec quels yeux me regardent certains hommes ! Surtout ici devant..." dit avec un sourire amusé le garçon en effleurant la belle courbe entre ses jambes.

"Et comment vas-tu faire, tu ne sais même pas un mot d'anglais ?"

"Oh maître, pour certaines choses les yeux parlent plus que les lèvres, et le langage des regards est le même partout. D'ailleurs, quand vous m'avez connu, je ne connaissais pas un seul mot de morgovièse, mais il me semble qu'on s'est entendus parfaitement !" dit-il avec un petit sourire malicieux.

"C'est vrai. Mais oui... et pendant le voyage je t'enseignerai quelques notions de base d'anglais."

"Il durera longtemps le voyage ?"

"Si nous n'avons pas de problèmes, un peu plus de quarante-huit heures, mais moins de trois jours. Nous aurons à au moins quatre ou cinq changements. Nous prendrons peu de bagages, pas plus de quatre valises."

"Oh, je n'aurai presque rien à porter, seulement deux ou trois rechanges, c'est tout. Deux livrées légères et deux lourdes, dont celle que je porterai. Vous êtes heureux d'aller à Londres ?"

"Oui. Et toi ?"

"Intrigué. Et vous êtes heureux de me prendre avec vous ?"

"Bien sûr. Si par hasard je ne trouve pas de compagnie..." répondit-il avec un sourire en clignant de l'œil.

"Oh, vous trouverez pour sûr, beau comme vous êtes ! Mais vous savez très bien que vous pouvez toujours compter sur moi... et mon petit cul !"

Antoni le lui caressa, il le serra un peu : "Oui, je le sais... Sauf que tu as toujours refusé de le mettre... Je t'aurais voulu aussi comme mon garçon fixe..."

"Vous savez que je n'y arrive pas, non ? Et puis... Je suis juste un serviteur, et en plus un gitan. Comment pourrais-je être votre petit ami ?"

"Depuis combien de temps n'as-tu plus... de visites, ici ?" lui demanda Antoni en continuant à caresser son petit cul à travers la toile des pantalons serrés.

"La dernière fois... C'était Nelek Filipovic', le caporal de la garde, il y a cinq jours."

"Mais... il n'est pas marié ?"

Besnik rit : "Oh, si vous saviez combien d'hommes mariés, à condition que cela ne se sache pas, aiment s'amuser avec un gentil garçon. Et puis, vous devrez aussi vous marier, tôt ou tard, vous avez déjà vingt-six ans !"

"J'espère vraiment pouvoir l'éviter."

"Et vous voulez vivre seul ? Célibataire toute votre vie ?"

"Non, je voudrais avoir un jour un amant régulier."

"Vous ne pourrez jamais vivre ensemble."

"Toi et moi, de fait, on vit ensemble."

"Mais seulement parce que je suis votre valet. Je suis désolé, Maître, mais... si vous continuez à me toucher comme ça... vous allez me faire mourir d'envie..."

"Dois-je arrêter ? Ou..."

"Arrêter ? Non ! Emmenez-moi dans votre chambre plutôt... s'il vous plaît... Si vous aussi vous avez envie, bien entendu."

"Cette nuit, Besnik, nous aurions plus de temps et de calme..."

"Ben... Alors vous le faites encore avec moi cette nuit." dit le valet de chambre avec un sourire taquin.

"Et peut-être à nouveau, aussi demain matin ?" demanda en riant Antoni alors qu'ils entraient dans la chambre à coucher.

"Si vous en avez envie, pourquoi pas ?" Répondit le garçon gaiement, en le suivant.

Ils s'enfermèrent dans la chambre, Antoni se déshabilla et immédiatement Besnik se mit à genoux devant lui, prit son membre à demi dressé dans sa main et se mit à le lécher de haut en bas avec plaisir. Puis, quand il fut entièrement dressé, il le prit entre ses lèvres. Alors Antoni, tenant sa tête entre ses mains, bougea en avant et arrière. Besnik, tout en le suçant, se libéra de la livrée et bientôt lui aussi fut nu.

Puis ils étendirent un drap blanc sur le grand lit, le garçon y grimpa rapidement, se mit à quatre pattes, tournant sa tête en arrière et regarda le maître avec un sourire séduisant.

"Vous venez ?" Demanda-t-il excité.

"Hé, qu'est-ce que cette précipitation ?" Lui dit Antoni, mais il monta à son tour sur le lit, se mit à genoux derrière le garçon, le saisit par la taille et l'enfila d'une seule poussée ferme.

"Vous avez dit que maintenant nous avons peu de temps, non ?" Répliqua-t-il, en poussant son cul en arrière pour répondre à la pression et faciliter la pénétration.

Et la première des trois agréables chevauchées annoncées commença ainsi...


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