Stefan fut accompagné à Douvres avec la voiture de l'ambassadeur. Il prit le bac où la cabine la plus luxueuse avait été réservée, puis à Calais il monta dans la voiture d'État qui avait été spécialement envoyé de Morgovie pour le mener jusque là.
Il avait avec lui Rasim Vaselin, qui lui servait à la fois comme garde du corps et interprète, avec le personnel de la voiture d'État, qui comprenait six gardes d'honneur, un cuisinier, un serveur, et un officier de la Maison Royale. Aucun d'entre eux ne parlait anglais, donc Stefan voulut Vaselin toujours à ses côtés.
Dans la voiture il y avait la chambre à coucher pour Stefan, avec un lit à baldaquin, le salon étude, la petite salle à manger, une salle de bains privée, puis la cuisine et les logements pour le personnel.
Stefan pensait qu'il n'était pas logique que les deux tiers de la voiture lui soient réservés, y compris deux cabines minuscules pour Vaselin et pour l'officier, et l'autre tiers, et même moins si on enlevait la cuisine, pour huit personnes.
"Vaselin... désolé, mais votre nom... vous me permettez de vous appeler Rasim ?"
"Certainement, Altesse. Mais dans notre langue la vaseline est dite vazelin... avec un Z, et en anglais avec la finale E." dit l'homme avec un léger sourire.
"Merci. Mais dites-moi... honnêtement... cela ne vous crée pas de problèmes de devoir vivre dans un étroit contact avec... avec un homosexuel ?"
"Altesse, non ! Je ne me permettrai jamais, au grand jamais, de juger vos préférences..."
"Rasim, je vous ai demandé de la sincérité... s'il vous plaît..."
Vaselin sourit : "Quand j'étais un garçon... il m'est arrivé de... d'avoir quelques ... expériences intéressantes, bien que maintenant je sois réellement intéressé par le beau sexe. Expériences intéressantes et aussi... très agréables. Donc je pense que dans le fait que vous êtes toujours orienté vers notre sexe... il n'y a rien que l'on puisse critiquer. Peut-être seulement notre Métropolite... mais seulement par devoir, parce que l'église ne l'accepte pas."
"Mais la majorité... nous traite de dégénérés, de pervers... même si moi, vraiment, je ne me sens pas du tout un perverti ou un dégénéré. J'ai plus de respect pour mon partenaire, même occasionnel, que certains maris pour leurs épouses."
"Je m'en réjouis pour vous, Altesse, si cela m'est permis..."
"On ne pourrait pas être moins formels, Rasim... au moins quand nous sommes seuls ? S'il vous plaît ?"
"Vous êtes le prince héréditaire..."
"Oui, bien. Et vous êtes... quoi ? Un agent choisi ?"
"Exactement, Votre Altesse."
"Mais... soit vous arrêtez de m'appeler Altesse, au moins en privé, ou je vais vous appeler Bassesse !" Stefan dit avec ironie.
Vaselin rit : "Mais vous devrez vous y habituer, je crains..."
"Et je vais m'y habituer, mais... vous ne me feriez pas cette faveur personnelle ? Appelez-moi Stefan, simplement, avec ni Altesses ni princes ou autre ?"
"Je risque de me faire couper la tête, si quelqu'un m'entend, ou au moins de perdre mon emploi..."
"Mais quand c'est juste vous et moi..."
"Comme vous voulez... Stefan."
"Oh ! Je vous remercie. Avez-vous vu le garde qui est de service ici derrière cette porte ?"
"Oui ?"
"Un très beau garçon..."
"Je ne sais pas si... Je ne crois pas que..."
"Allons, Rasim ! Je viens seulement de dire que c'est un très beau garçon. Autrement dit, lorsque vous voyez, vous remarquez une belle jeune fille, pour cette raison vous faites tout pour l'emmener dans votre lit ?"
Vaselin rougit légèrement : "Non, excusez-moi. Bien que peut-être... une petite pensée, on peut aussi l'avoir..."
"Et une petite pensée sur ce soldat, je l'ai eue, honnêtement... mais seulement une brève pensée. Comment se fait-il que vous n'êtes pas encore marié, Rasim ?"
"Oui, je suis marié. Ma femme vit dans la capitale."
"À Londres ?"
"Non, notre capitale, Morgograd. Elle et mes trois enfants."
"Alors, vous serez heureux de les revoir."
"Certainement. Cela fait trois mois que je ne les ai pas vus."
"Êtes-vous amoureux de votre femme ?"
"Disons que je suis très à l'aise avec elle et que je lui suis vraiment affectionné. Puisque chez nous ce sont encore les parents qui décident du mariage de leurs fils... C'est une bonne épouse et une bonne mère. Elle a des traits gracieux, aussi."
"Vous connaissez bien la vie de la cour ?"
"Je n'ai jamais mis les pieds au château... Je ne suis qu'un agent choisi, pas un fonctionnaire ni un noble..."
"Dommage. Je tâchais d'imaginer comme ce sera..."
"Ils disent que le château est très beau... D'aspect sévère à l'extérieur, mais très beau à l'intérieur."
"La cour, je veux dire. Les gens. Eh bien, nous allons voir. Pourquoi vous ne commencez pas à m'apprendre un peu de morgoviais ?"
"Morgovien... Vous voulez commencer avec les termes de cour ?"
"Après... Commencez plutôt de m'enseigner les mots... interdits. Comment la bite, par exemple !" Stefan dit en riant.
Vaselin sourit : "Ils changent légèrement d'une région à l'autre, mais... Pénis se dit kurac'i, kitani ; et jebati ou povaliti signifie avoir des rapports sexuels ; zadna ou straznji est le derrière. Sensuel est privlaci... et amant est ljubavnic '."
"Et homosexuel ?"
"Sodomit..."
"Comme en anglais..."
"Un rapport sexuel est également dit opstiti et embrasser est poljubi..." dit Vaselin amusé en continuant à débiter tous les termes qui lui venaient à l'esprit et que Stefan soigneusement écrivait sur un morceau de papier.
Enfin, ils atteignirent la Morgovie. Une escorte d'honneur et un char tiré par quatre chevaux blancs attendaient le convoi. Le Premier Ministre lui-même était allé recevoir Stefan.
Dans le char, le Premier Ministre l'informa que le roi, bien que conscient, était vraiment à la fin. Par conséquent, tout d'abord, Stefan fut introduit dans la chambre du roi. Le garçon était étonné par le grand luxe...
"Votre Majesté, le prince Stefan est venu, il est ici..." lui dit le Premier Ministre.
Le roi fit signe : "Faites-vous voir... jeune homme." Dit-il d'une voix faible, dans anglais parfait.
"Me voici, Votre Majesté..." dit Stefan, se penchant sur le vieil homme aux cheveux blancs.
"Vous êtes beau, vous ferez une bonne impression en tant que roi et sur les monnaies du royaume." Puis il se tourna vers le Premier Ministre. "Tanek Petrovic', laissez-nous seuls..."
"Certainement, Majesté."
À peine sorti, le roi lui fit signe de se rapprocher : "Stefan... sois un bon roi. Ce ne te sera pas facile, mais pas non plus trop difficile. Tu as de bons yeux, doux... Je suis heureux d'avoir pu te voir avant de m'en aller. Tu me plais. As-tu quelque question à me poser, avant que je m'en aille ?"
"Votre Majesté... Comment on fait pour être un bon roi ?"
Le vieil homme se mit à rire : "Tu sais que je suis encore en train de me le demander... Bah, parle peu, observe beaucoup. Écoute les tous, réfléchis, dors y dessus... et puis espère de prendre la bonne décision. Ne dis pas non quand tu veux dire oui, ou oui quand tu veux dire non. Ne change pas ton esprit sinon quand tu es totalement convaincu qu'il est juste de le faire. Respecte également les serviteurs, mais exige que les puissants du royaume te servent autant bien. Et rappelle-toi que quoi que tu fasses, l'histoire dira de toi quoi que ce soit. Et rappelle-toi ceci : une heure de promenade dans les rues des villages, a autant de valeur qu'une heure passée avec le Conseil d'État."
"Ne vous en allez pas trop vite... Je crois avoir besoin de vous... Maintenant... j'ai un peu peur..."
"Aucun roi ne décide le début de la course de sa propre vie ou de son royaume, et aucun roi ne peut en décider la fin. Mon train va arriver à la gare finale, mais je te laisse entre de bonnes mains. Fais confiance au premier ministre : il a vraiment à cœur la Morgovie et son roi plus que tout autre. Maintenant, je me sens un peu fatigué... Laisse-moi me reposer, Stefan..."
"Bien sûr, Majesté. Pardonnez-moi si je vous ai cassé les pieds..."
Le roi se mit à rire à cette expression très peu conforme à l'étiquette de cour. Il ferma les yeux et glissa dans le sommeil, une expression sereine sur son visage ridé.
Lorsque Stefan, après un autre entretien avec le Premier Ministre, se retira dans l'appartement qui lui revenait, il y trouva Vaselin.
"Oh, vous êtes ici, Rasim... j'ai vu et parlé au roi. Je ne savais pas qu'il parlait anglais aussi bien. Il me semble qu'il est quelqu'un de... spécial."
"Il est très aimé par nous tous ses sujets. Quand il était jeune homme, il a étudié à Oxford. Et sa première femme venait de la noblesse anglaise. Malheureusement, elle est décédée peu de temps après leur mariage. Dites-moi, Stefan... est-ce que il vous plaisait vraiment ce garde dont vous m'avez parlé dans le train ?"
Stefan le regarda un peu étonné : il ne pensait plus à cette conversation. Cependant, il répondit : "Oui, je l'ai trouvé résolument beau, très attrayant..."
"Avec beaucoup de tact, je l'ai sondé et je suis sûr que... si vous le souhaitez... il serait honoré de vous tenir compagnie."
Stefan le regarda surpris : "Vous êtes en train de vous faire... entremetteur ?" Lui demanda-t-il, mais avec un sourire.
"Non, C'est que... pour vous il sera non seulement difficile, mais même dangereux de tenter des approches personnellement ; vous risqueriez un scandale, donc je me suis permis... sans que le garde comprenne, pour l'instant, il s'entend..."
"Le Premier Ministre connaît mes goûts. Ne croyez vous pas, Rasim, qu'il serait préférable que vous, ou moi, ou les deux, on en parle avant avec lui ? Qu'il nous dise si et comment agir ? Depuis que je suis entré dans ce château... Il me semble me déplacer sur un terrain recouvert d'œufs : un faux pas et je fais une omelette."
"J'espère ne pas vous avoir vexé de m'être permis..."
"Au contraire, Rasim, je vous suis reconnaissant de vous en être occupé... préoccupé pour moi. Arrêtez d'être si formel. Si vous me cassez, je vais vous le dire clair et net, d'accord ?"
"Casser ? Quoi ? Désolé, je ne comprends pas..."
"Casser les couilles, les pieds... embêter... embarrasser..."
"Oh, oui, je comprends. Je ne connaissais pas cette expression. Vous avez certainement raison, puisque le Premier Ministre sait... peut-être feriez-vous mieux de lui demander comment agir dans ce cas..."
"Et il se trouve que, en plus d'être mon interprète... Je vais vous nommer fournisseur officiel de la Maison Royale de mecs mignons !" Dit Stefan gaiement.
Ils parlaient encore, tranquillement, quand on frappa à la porte de l'appartement. Un valet alla ouvrir la porte, puis frappa à la pièce dans laquelle ils étaient Stefan et Rasim.
"Votre Altesse, le Premier Ministre, le Maître de Cérémonie de la Cour et le Archiatre Royal sont à votre porte, et ils vous prient de les recevoir..."
"Qu'ils entrent..." Stefan dit un peu surpris.
Les trois dignitaires entrèrent et le Premier Ministre dit, dans sur un ton formel : "Altesse Royale, j'ai la tâche ingrate de vous informer que le roi Jedrek Markovic', le quatrième souverain de Morgovie, a tranquillement rejoint ses ancêtres."
"Déjà !" Dit Stefan, se levant et le regardant avec étonnement. "Mais il y a quelques minutes il était... Oh, merde !"
Le Premier Ministre eut une petite toux : "Votre présence est nécessaire dans la chambre du roi, pour certifier son départ et pour assister à la rupture du sceau personnel du roi."
"Oui, comme vous voulez. Et maintenant... eh bien... C'est vraiment à moi. Bon Dieu, pas plus tard qu'hier, j'étais un vannier et aujourd'hui, je suis roi ! C'est à n'y pas croire !"
"Pas encore officiellement roi, Altesse. Pendant sept jours, il y aura les funérailles d'État, puis quarante-neuf jours de deuil ; ensuite il y aura la cérémonie solennelle de votre couronnement. Et alors vous serez officiellement notre souverain. Dans l'intervalle, pour l'administration ordinaire, avec votre accord, je vais prendre soin des affaires de l'État."
"Oui, oui, certainement. Et en attendant... vous m'enseignerez le métier..." dit Stefan avec une expression préoccupée.
Le premier ministre ne put réprimer un sourire : "S'il vous plaît, si vous voulez avoir la courtoisie de me suivre..."
"Vaselin, venez avec moi." Dit Stefan.
"Ce n'est pas nécessaire..." lui dit le Premier Ministre.
"Mais C'est interdit ?"
"Bien sûr que non..."
"Bien. Vaselin, venez avec moi !" Répéta Stefan décidé.
Ils allèrent dans la chambre du roi, et exécutèrent toutes les formalités requises par le cérémonial. Ensuite, l'ordre fut donné de sonner la grosse cloche du château du deuil, pour annoncer au peuple que le roi était mort.
À la cour, ils étaient tous prêts pour l'événement inévitable, donc chacun exécuta sa tâche. L'archiviste royal scella les archives, le trésorier scella la salle du Trésor, le secrétaire des affaires étrangères envoya des télégrammes immédiatement à toutes les ambassades de Morgovie, dont les frontières furent fermées. Les dames du vestiaire du palais prirent les centaines de brassards de deuil qu'elles avaient déjà préparés depuis longtemps et les distribuèrent depuis le dernier garçon d'écurie aux fonctionnaires et officiers du palais.
Pendant ce temps, le Chef de la garde-robe du château avait pris des mesures pour Stefan et des dizaines de couturières commencèrent à couper et coudre les vêtements qui étaient nécessaires à la fois pour les diverses cérémonies, et pour les occasions informelles.
Le premier ministre lui dit: "Vous devrez vous faire pousser la barbe et les moustaches et laissez vous allonger les cheveux, Altesse. C'est la tradition pour nos rois."
"Quoi ? Vous plaisantez ? Et où est-ce écrit ?"
"C'est la tradition, prince Stefan... Ils sont un symbole de maturité et de virilité."
"Et si je ne voulait pas la suivre ?"
"Si je peux exprimer une opinion... tout le monde attend que vous le fassiez... Une fois couronné roi... vous pourriez... progressivement... les raccourcir et assumer l'aspect que vous aimez plus..." dit le Premier Ministre un peu mal à l'aise.
"En échange, alors..." Stefan dit : "Vous aurez à expliquer à mon assistant..."
"Votre assistant, Votre Altesse ?"
"Oui, Rasim Vaselin. Vous aurez à lui expliquer quelle est la procédure pour introduire dans ma chambre... l'un ou l'autre de mes favoris."
"Vos... favoris ?"
"Votre Excellence sait bien quels... quels sont mes besoins de baise, non ?"
"Mais, Altesse, dans la période de deuil..."
"Vous n'accomplissez pas vos devoirs conjugaux avec votre femme dans cette période de deuil ?"
"Mais... vraiment... C'est bien, je m'accorderai avec votre... assistant."
"Bien, et je vais me faire pousser la moustache, la barbe et les cheveux... comme un symbole de maturité et de virilité." Stefan sourit sournois.
"Vous aurez à recevoir les notables du royaume, et les rois des autres nations qui viendront à Morgograd pour les funérailles et pour votre couronnement. Ce serait bon d'apprendre l'étiquette de cour."
"Oui, je suis d'accord, ça fait partie du jeu, n'est-ce pas ? À votre disposition... Mais au moins, j'aurai quelque chose à faire pendant la journée."
Deux jours plus tard Vaselin lui dit : "Le premier ministre m'a donné des instructions pour que je puisse introduire sans problèmes... qui vous savez, dans vos chambres."
"Ah, excellent. Quand ?"
"Dès ce soir..."
"Et comment ?"
"Je l'inviterai chez moi, puis je vais l'introduire dans vos chambres à travers la porte intérieure..."
Stefan se mit à rire : "Alors... on pensera qu'il vient égayer votre lit, Rasim, au lieu du mien !"
"Pas de problème. Sachant que je suis marié, ils vont penser... comme vous dites en Angleterre ? Que j'aime tremper le biscuit dans le lait et dans le chocolat ! Même s'il n'en est pas ainsi."
"Le soldat... vous a déjà dit oui ? Quel est son nom ?"
"Bien sûr. Son nom est Sinisa Gvero. Il a vingt-six ans. Il aime beaucoup et exclusivement le faire avec des personnes de son propre sexe. Il le fait souvent avec quelques camarades d'armes. Il sera vraiment heureux d'être en mesure de vous satisfaire."
"Êtes-vous sûr qu'il n'y vient pas seulement parce que je suis le prince ?"
"Je dirais que je peux l'exclure. Et de toute façon, il comprend bien qu'il ne doit pas en parler à âme qui vive. Je l'ai sondé avec beaucoup de prudence."
"Il m'aurait plu de pouvoir voir comme vous vous êtes arrangés..."
"N'oubliez pas que j'ai une longue expérience en tant qu'agent secret."
"Bien que je suppose qu'on ne vous a pas appris à faire face à des missions... comme celle-ci."
"Sans aucun doute, non."
Lorsque dans la soirée, Vaselin frappa à la porte de sa chambre, il entra suivi par le beau soldat dans son uniforme serré et provocant. L'expression de Sinisa était à mi-chemin entre timidité et excitation et il se mit au garde-à-vous. Stefan le regarda appréciateur de la tête aux pieds, arrêtant son œil sur la bosse prometteuse qu'il avait dans son pantalon, et sourit. Le soldat ne répondit pas à son sourire, mais ses yeux brillèrent.
"Je vous laisse. Sonnez la clochette quand vous voulez que je revienne..." dit Vaselin.
"Non, Rasim, dites-lui de se détendre et de s'asseoir et restez un certain temps avec nous. Avant de... j'ai besoin de vous comme interprète."
"Comme vous désirez."
Ainsi, à travers Vaselin, Stefan parla au séduisant soldat.
"Personne ne vous a forcé à venir ici ?"
"Non, Votre Altesse."
"Vous avez été payé pour venir ici avec moi ? Ou on vous promis une récompense ?"
Le beau soldat semblait étonné par la question : "Non, Altesse."
"Cela vous fait vraiment plaisir de venir batifoler avec moi ?"
"Énormément, Altesse."
"Arrêtez de dire Altesse à chaque phrase. Il y a des choses que vous n'aimez pas, que vous ne voulez pas faire... au lit ?"
Le soldat rougit légèrement : "Il n'y en a pas."
"Vous avez une relation stable ?"
"Non, juste quelques amis avec lesquels me détendre."
Stefan le regardait dans les yeux, tandis que Vaselin lui traduisait ses questions, et vit que le jeune homme se détendait un peu, et que ses yeux continuaient à briller... et nota avec plaisir que la bosse dans son pantalon vert, tendait de plus en plus la toile.
"Si je fais quelque chose que vous n'aimez pas, il suffit de me dire : non. D'accord ?"
"Bien sûr, mais... ne vous inquiétez pas."
"Eh bien, Rasim, je vous remercie. Maintenant vous pouvez aller."
Vaselin dit quelque chose au soldat qui hocha la tête.
"Qu'est-ce que vous lui avez dit, Rasim ?" Demanda Stefan.
"Tout simplement... de se comporter spontanément."
"Ah, très bien. Je vous remercie."
Lorsque Vaselin les laissa seuls, Stefan hocha la tête et le conduisit à sa chambre. Il ouvrit le rideau du lit à baldaquin et commença à s'enlever les vêtements. Le soldat sourit et fit de même. Lorsqu'ils se furent libérés de tous leurs vêtements, Stefan vit avec plaisir que le soldat non seulement était bien fait, mais qu'il avait également une érection importante.
Il l'approcha et caressa son membre. Sinisa trembla et son sourire s'accentua. Avec un peu d'hésitation, il toucha à son tour Stefan entre les jambes et quand celui-ci hocha la tête, il lui saisit le membre à pleine main, en le palpant et en y remuant léger la main en haut et en bas.
Stefan lui fit signe vers le lit et ils montèrent, côte à côte assis en face l'un de l'autre. Il passa ses doigts sur ses lèvres du soldat qui les lécha léger. Puis il le prit par la taille et le tira à soi, ils entrelacèrent les jambes, et Stefan l'approcha pour l'embrasser. Sinisa immédiatement retourna le baiser, avec un plaisir évident, et gémit légèrement, tout en caressant le corps de Stefan.
Sinisa se recula un peu, il indiqua le membre de Stefan puis ses lèvres et lui sourit.
"Ye..." Stefan hocha la tête avec un sourire, il avait appris à dire oui et non, et c'est à dire ye et ne.
Le beau soldat se baissa entre ses jambes, mais Stefan le fit se coucher sur le côté et se coucha au revers, de sorte qu'ils puissent se joindre en un bon soixante-neuf. Tout en se suçant l'un l'autre avec plaisir croissant, ils se malaxaient les testicules, ils se taquinaient le trou entre leurs fesses. Quand ils furent tout un frisson, ils se séparèrent.
Puis Stefan prit sa position et il invita par gestes les beau Sinisa à le prendre. Le jeune homme alla sur lui avec un sourire et s'apprêta à le pénétrer. Oui, sans aucun doute il avait de l'expérience, pensait Stefan en l'accueillant avec plaisir en lui. Le soldat se consacrait à le prendre, infatigable, avec énergie, mais aussi avec une attention évidente pour lui plaire. Et finalement, il déchargea en lui, murmurant sur ton passionné quelque chose dans sa propre langue, que Stefan ne put pas comprendre...
Puis Sinisa s'enleva de dessus lui et rapidement s'offrit à Stefan lui demandant, avec un sourire tentant : "Ye ?"
"Ye..." Stefan lui répondit et à son tour s'étendit sur le beau corps si promptement offert et se plongea en lui avec une seule, lente mais vigoureuse poussée.
"Yeeee..." murmura Sinisa quand il l'avait accueilli complètement.
Alors, Stefan commença à s'affairer sur lui et, à l'accentuation du sourire du séduisant jeune homme, il se lança dans une longue galopade forte. Sinisa soulignait chaque poussée avec un soumis "Ye ..." et c'était clair qu'il appréciait cette union. Stefan atteignit bientôt un bon orgasme et ensuite se détendit sur lui. Ils se caressèrent longtemps, en s'embrassant de temps en temps, légèrement.
Après qu'ils se soient rhabillés, Sinisa lui prit la main et y plaça un baiser léger, et Stefan réalisa que c'était un moyen de le remercier. Stefan joua pour appeler Vaselin, qui arriva rapidement.
Il regarda l'expression des deux et demanda : "Tout s'est bien passé, n'est-ce pas ?"
"Oui, très bien. Dites-lui que je le remercie et, s'il le désire, j'aurais plaisir qu'il revienne ici pour moi, parfois."
Vaselin traduit et les yeux du soldat brillèrent. "Le soldat Sinisa Gvero dit qu'il est très heureux que vous soyez satisfait de lui et qu'il reviendra avec grand plaisir chaque fois que vous le souhaiterez."
Puis Vaselin accompagna le soldat dans sa chambre pour le faire sortir.
Stefan se mit au lit pleinement satisfait et s'endormit presque immédiatement, avec un léger sourire qui flottait encore sur son visage.
Les funérailles solennelles du roi Jedrek furent célébrées, et Stefan s'en tira assez bien avec les notables du royaume et avec les régnants qui étaient venus. En représentation du royaume de Pannirie était arrivé seulement un ambassadeur.
"C'est une véritable offense !" Chuchota le Premier Ministre à Stefan. "Ils n'ont même pas envoyé un parent éloigné"
"Demandez-lui s'il parle anglais, s'il vous plaît..."
Tanek Petrovic' le lui demanda, et l'ambassadeur répondit en anglais, le ton soutenu : "Mais bien sûr !"
"Ah, très bien, monsieur l'Ambassadeur. Portez à la famille royale de Pannirie nos meilleurs vœux pour un prompt rétablissement..."
"Un prompt rétablissement ?" demanda l'ambassadeur un peu surpris.
"Eh bien... oui. Puisqu'aucun d'entre eux n'a répondu à notre invitation, nous devons supposer que, soit ce sont des goujats soit ils sont malades. Et puisque nous espérons être en mesure d'exclure la première hypothèse, nous avons imaginé qu'ils sont tous malades. Nous sommes-nous trompés ? Notre première hypothèse était peut-être la bonne? Je ne peux pas le croire..."dit Stefan d'un ton suave.
L'ambassadeur était décidément embarrassé. Stefan et Tanek Petrovic' s'éloignèrent, et en souriant, le premier ministre dit doucement : "Un peu fort, mais... un coup astucieux. Ça ne me se serait jamais venu à l'esprit et vous avez utilisé le nous royal avec désinvolture... "
"En fait... j'ai utilisé le nous en pensant à tous les citoyens de Morgovie. Mais c'est mieux ainsi."
Mais quand Stefan salua le prince de Starelie, le premier ministre faillit s'étouffer.
"Oh, merci d'être venu, collègue !"
Le prince ébaucha un sourire : "C'est un honneur d'être appelé collègue par un roi... Je ne suis qu'un prince..."
"Mais vous êtes un prince souverain, et je n'ai pas encore été couronné... Mais dites-moi, vous ne vous ennuyiez pas à toutes ces cérémonies ?"
Le pauvre Tanek Petrovic' eut une petite toux.
Mais le prince de Starelie ne se troubla pas : "Un enterrement ne peut certainement pas être... amusant."
"Croyez-vous ? Regardez autour, seules quelques personnes se soucient vraiment d'être ici... Comment très peu pleurent sincèrement la mort de mon prédécesseur, en dehors de ses sujets. N'êtes-vous pas d'accord ? Non pas que cela soit très différent de celui de l'enterrement des gens communs. Lorsque mon père mourut... les gens qui ont suivi le cercueil parlaient de football, d'affaires... tout sauf la douleur qui nous avait frappé ou du défunt. Tout comme ici, maintenant. "
Le prince de Starelie hocha la tête : "Vous avez bien raison, prince Stefan. Et j'accepte votre critique."
"Non, non, ce n'est pas du tout une critique pour vous. Pensez-vous que j'aurais agi différemment si ça ne me concernait pas de si près ? Je n'ai malheureusement pas eu le plaisir de bien le connaître, autant que je l'aurais voulu, le roi Jedrek... mais j'ai immédiatement éprouvé de l'affection et du respect pour lui."
"Il fut sans doute un souverain digne de respect et d'affection. Un excellent voisin... pour ainsi dire. Et je souhaite que votre règne soit de nature à nous permettre de rester... de bons voisins."
Quand ils s'éloignèrent, Tanek lui dit : "Nous avons eu de la chance que le prince ait un bon caractère... Essayez de..."
"Mieux me comporter ? Peut-être alors, jusqu'à ce que j'ai appris mon métier, je ferais mieux de la fermer..." déclara Stefan, en assumant l'air d'un écolier grondé par le maître.
"Je comprends, croyez-moi, vos difficultés."
"Vous parlez à ma place... en mon nom. Si j'offense mon égal, en Angleterre, au plus il me dit des gros mots ou me donne un coup de poing sur le nez... Je ne voudrais pas susciter une guerre."
"Je ne pense pas qu'on en arrive à cela, mais... Je vous prie d'être plus réservé et prudent. Pour le bien de... tous."
Et enfin vint le jour du couronnement. Ce fut une cérémonie très longue, complexe et ennuyeuse, et Stefan se trouvait ridicule, en costume traditionnel.
"J'ai l'impression d'être un roi d'opérette, ainsi accoutré !" Dit-il en privé à son Vaselin, en se regardant dans le miroir, quand enfin la cérémonie fut terminée.
"Mais je trouve par contre que vous êtes très bien..."
"Parce que vous n'êtes pas à ma place ! Ça vous plairait ?"
"Non."
"Justement. Le roi d'Angleterre ne s'habille plus de manière si désuète. Je ne l'ai jamais vu de près, mais seulement la photo dans le journal... Ce col tout frisé, ce collier si lourd et kitsch... Et les cheveux longs, la barbe, la moustache... et les bottes souples et les pantalons serrés... et puis la cape..."
"Chaque métier a ses pours et ses contres, croyez-moi..."
"Je ne le mets pas en doute."
"Bientôt vous devrez aller dans la salle du trône, puis dans le salon des fêtes..."
"Ainsi accoutré donc ! Dès que j'ai un peu de temps... je vais me faire faire une garde-robe plus moderne ! On doit commander à notre ambassadeur à Londres de nous envoyer des photos du roi d'Angleterre pour nous inspirer."
"Ne croyez vous pas que le Conseil de la Couronne ne verra pas de bon œil ces changements?"
"Je n'en ai pas la moindre idée, mais... Je vais essayer de les habituer progressivement... et je les laisserai porter ces vêtements de cour ridicules, s'ils le souhaitent. Mais peut-être au moins quelques-uns des nobles et des courtisans, prenant exemple sur leur roi, commenceront à se vêtir d'une manière plus normale et moderne."
"L'habit ne fait pas le moine..." dit Vaselin.
"Selon les Allemands, on m'a dit, ce proverbe est exactement le contraire... L'habit fait le moine. Probablement les deux ont raison : en partie il ne le fait pas, et en partie, oui, il le fait. Il ne fait pas, parce que, par exemple, il ne suffit pas d'être habillé comme un prêtre pour être un prêtre, mais alors, qui s'habille comme un prêtre... en quelque sorte est forcé d'agir en harmonie avec son habit, et se comporter comme un prêtre... C'est aussi pour ceci, je crois, que les soldats doivent mettre un uniforme..."
"Autrement dit, vous voulez dire, il ne suffit pas seulement de porter un uniforme pour devenir un soldat, mais un soldat en uniforme agit plus comme un soldat ?"
"Oui, ainsi. Donc, un roi vêtu de ces vêtements... d'opérette est susceptible de se comporter comme un roi d'opérette. Un roi vêtu d'une manière digne et moderne, va se comporter d'une manière plus digne et moderne."
"Mais s'il est un bon roi, quel que soit son costume il est un bon roi, et si il est un roi indigne, cependant, il reste encore un roi indigne."
"C'est vrai ; alors, comme je l'ai dit avant, je pense que les deux versions du proverbe contiennent une partie de vérité."
"Vous avez une expression fatigué... pourtant vous attendent encore de nombreuses heures de... présence en public."
"Dans un certain sens... j'étais mieux quand j'étais vannier... Bien que même là, il fallait être poli et souriant avec les clients, même quand ils vous cassaient les couilles... Oups ! Un roi ne doit pas utiliser ces expressions, non ? "
"N'ayez crainte..." dit Vaselin avec un sourire amusé, "je ne rapporterai à personne vos mots..."
"Rasim, on ne vous a pas demandé de me guetter, de me contrôler ?"
"Le Premier Ministre est une personne très correcte... et si quelqu'un me demandait de le faire... je lui dirais s'adresser à vous, pour que vous m'en donniez la permission !" dit l'homme en riant.
"Pourquoi m'êtes-vous fidèle... au-delà de votre serment d'allégeance ?"
"Parce que plus je vous connais, plus je vous respecte et je vous admire."
"Et vous seriez également prêt à me dire quand, selon vous, je rate quelque chose ?"
"Si vous me promettez de ne pas me faire couper la tête... oui, je vais vous le dire."
"Je vous promets que je ne vais pas vous faire couper la tête. Au mieux, je vous ferai fusiller !" Stefan répondit gaiement.
"Vous êtes en train de devenir un vrai roi..."
"C'est à dire ?"
"Que vous pesez vos mots avec soin, de sorte de pouvoir faire ce que vous voulez sans nier ce que vous avez dit ou promis plus tôt !"
"Il y a un peu de whisky quelque part dans cet appartement ?"
"Je crains que non..."
"Eh bien, je devrai commander qu'ils m'installent quelque part un bar bien approvisionné..."
"Si vous voulez, je peux m'en occuper..."
"Je vais vous nommer mon ange gardien !"