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histore originale par Andrej Koymasky


ROI POUR UN AN CHAPITRE 8
ENFIN À LA MAISON...

Stefan reçut Erek avec tous les honneurs dus au fils d'un roi. Quand il fut seul avec lui, il lui dit : "Je suis heureux que vous ayez accepté ma proposition. Vous ne pouvez pas imaginer le soulagement que vous me procurez."

Erek sourit : "Pensez-vous alors qu'il soit si repoussant de faire le roi ?"

"Non, pas repoussant... simplement pas pour moi. Vous avez été élevé pour devenir un jour un souverain, j'ai été élevé pour faire le vannier... qui était mon occupation à Londres avant qu'ils m'embauchent."

Erek se mit à rire : "J'aime l'idée que vous vous considérez comme embauché. Alors maintenant, vous avez l'intention de démissionner de votre travail !"

"Eh bien, faire le roi est un travail, et même si cela se dit abdiquer, c'est exactement démissionner. Je crois qu'un roi, seulement parce que sa puissance est presque absolue, ne doit pas être considéré comme le maître de sa nation, mais son plus haut fonctionnaire. Roi Jedrek, peu de temps avant sa mort, avait essayé de me montrer comment faire le roi décemment.

"Plus ou moins il m'a dit de dire peu et écouter beaucoup. Pour écouter les conseils, penser, laisser passer une nuit et puis essayer de décider pour le mieux. De dire oui et non en connaissance de cause, sincèrement, et de ne pas le changer sans une raisons sérieuse. De respecter les serviteurs mais exiger un bon service par les puissants du royaume. Il m'a dit qu'une promenade entre mes sujets serait plus utile qu'une réunion avec le Conseil d'État. Et enfin, il m'avertit que l'histoire, peu importe ce que je ferai, dira de moi tout autre chose... "

Erek hocha la tête : "Mon père a toujours fait l'éloge du roi Jedrek. Ce devait être un homme sage."

"Sans doute, l'était-t-il. Mais... vous savez, Erek... il y a une chose qui me fait sourire..."

"Oui ?"

"Vous avez cinq ans de plus que moi, et je vais vous adopter dans les prochains jours... Mais, s'il vous plaît, ne m'appelez pas père..."

"Vous avez un agréable sens de l'humour. Je ne vous appellerai pas père, je le promets. Avez-vous des conseils à me donner ?"

"Des conseils ? Probablement vous en savez plus que moi sur ces questions d'État. Quoi qu'il en soit... Je dirai que vous pouvez avoir pleine confiance dans mon Premier Ministre. C'est une personne très honnête et qui se soucie vraiment du bien de la nation. D'ailleurs, une chose que j'ai toujours aimé en lui, est qu'il m'a toujours dit ce qu'il pensait, avec beaucoup de tact, mais avec autant de franchise, en pensant d'avantage à la nation qu'a sa propre tête."

"Très bien, je dirais..." Erek hocha la tête. "Et, dites-moi, j'ai su que vous avez fait venir d'Angleterre un professeur d'université et aussi un médecin chirurgien pour réorganiser et moderniser l'éducation et la santé de la nation..."

"Oui et à mon avis, ils font un excellent travail. Mais c'est à vous de juger, quand vous serez roi, si vous décidez de leur renouveler ou pas, la tâche pour laquelle je les ai appelés ici."

"Absolument. Je pense qu'il est toujours utile de sortir au moins un peu de certaines de nos traditions... Et en parlant de traditions, j'ai aussi remarqué que vous avez aboli les anciens costumes de cour..."

"Je ne les ai pas vraiment abolis. Je laisse les dignitaires choisir de se déguiser comme ils le souhaitent. Je donne seulement un exemple et je suis heureux que certains, et pas seulement chez les jeunes, le suivent. Mais je n'ai pas décidé quoi que ce soit pour les vêtements de couronnement. Ils me semblent vraiment drôles, mais je comprends que peut-être ont-ils une valeur symbolique pour les sujets..."

"Vous portez les cheveux coupés courts, et vous avez éliminé la barbe et les moustaches..."

"Eh bien... vous ferez comme vous voulez... J'étais habitué au style de Londres... Notre roi a les cheveux courts comme moi, mais il a une moustache et la barbe comme vous..."

"Alors, après la cérémonie, je vais garder la barbe et la moustache, que j'aime, mais je vais couper les cheveux courts à votre mode..."

"Nous sommes passés à parler de choses vraiment essentielles pour la bonne gestion d'un royaume !" Dit Stefan avec ironie et ensemble ils éclatèrent à rire.

"Vous m'êtes sympathique..."

"Vous aussi, Erek. Dès le premier instant où je vous ai vu."

"Même si je portais les vêtements dans le style que vous trouvez drôle ?"

"Je vous préfère avec les vêtements que vous portez maintenant. Mais plus que les vêtements, je regardais vos expressions, votre manière de bouger, d'agir, de parler..."

"Mon père m'accuse d'être trop... moderne."

"Oh, là, je trouve par contre que c'est une belle qualité. Puis-je vous poser une question... très personnelle ?"

"Certainement."

"Comment se fait-t-il que vous avez déjà trente ans et que vous n'êtes pas encore marié ?"

"Vous ne le savez pas ? Non, évidemment. Je me suis marié il y a dix ans... mais après deux ans, ma femme me fut enlevée par une maladie... Avant qu'elle puisse me donner un enfant."

"Vous l'aimiez ?"

"Oui, bien que je ne l'ai pas choisie moi. Elle savait se faire aimer. Maintenant, mon père m'a dit que votre chancellerie est en contact avec celle de Kruslavie pour un mariage entre les deux couronnes..."

"La princesse Jovanka... vous la connaissez ? J'ai pu l'entrevoir à l'occasion de mon couronnement, et je trouve qu'elle est très belle. Elle a dix-huit ans."

"Je ne la connais pas personnellement, mais j'ai entendu de bonnes choses sur elle. Moi aussi, je l'ai vue le jour de votre couronnement et je suis d'accord avec vous qu'elle est très belle. Attrayante."

"Donc ça ne vous dérangerait pas de l'épouser."

"Pas du tout. Et pas seulement en termes d'une alliance anti Pannirie. Mais ce sont des questions qu'il est bien de laisser aux chancelleries."

"On vous a soumis le programme des cérémonies qui nous concernent ?"

"Oui, votre Grand Chambellan me les a déjà soumises."

"Elles sont à votre goût ?"

"Aucun problème."

"Vous savez jouer à pétanque ?"

Erek le regarda un peu surpris puis se mit à rire : "Non, pourquoi ?"

"Si vous voulez, nous descendons dans le jardin et je vous enseigne... Ce n'est pas difficile... peut-être que ce n'est pas un jeu très royal, mais..."

Lorsque Stefan, le soir, se retira dans sa chambre, il dit à Antoni : "J'aime bien Erek, je pense qu'il sera un bien meilleur roi que moi... mais il est vrai qu'il en faut très peu pour l'être."

"Mon père cependant est convaincu que tu aurais été un très bon roi. Et je suis d'accord avec lui. Mais je te comprends... On ne peut pas enfermer un moineau dans une cage : il mourrait."

"Je serais donc un moineau ?"

"Oui : simple, spontané, gai, tu ne sais pas chanter comme un canari, mais tu sais gazouiller fort et clair..."

"Et toi, que serais-tu ?"

"J'espère être moi aussi un moineau, parce que seuls les oiseaux de même race font leur nid ensemble !"

"Même deux moineaux mâles ?"

"Dans notre cas, certainement oui !"

"Laisse-toi plumer maintenant... J'ai envie de toi..."

"Tu sais que j'ai vu Sinisa se faufiler dans la chambre de Besnik ?"

"Je ne me soucie pas d'eux en ce moment, Antoni..." dit Stefan, et il le fit taire avec un baiser profond.

Au fur et à mesure qu'ils se «déplumaient» l'un l'autre, Stefan le poussait vers le grand lit. Ils tirèrent les rideaux à l'aveugle et se glissèrent derrière. Antoni s'étendit et tira sur lui son bien-aimé.

"Prends-moi !" Lui ordonna-t-il, avec des yeux brillants de désir.

"Hey! Le roi c'est encore moi !" Plaisanta Stefan.

"Et je me rends à Votre Majesté..." dit Antoni avec un sourire satisfait. "Je suis et serai toujours ton sujet le plus fidèle et loyal."

"Je le sais, mon amour... Dieu combien je t'aime !" murmura-t-il pendant qu'il enfonçait en lui son épée d'amour.

Leurs corps bougeaient à l'unisson, d'une manière harmonieuse et joyeuse, et leurs yeux échangeaient des messages d'amour et de plaisir. L'esprit de chacun était rempli seulement par la jouissance qu'il était en train de donner à l'autre, et un doux bonheur les enveloppait dans un cocon de tendresse. Ils se caressaient et s'embrassaient, tandis que Stefan dansait en lui avec un plaisir croissant.

Antoni se réjouissait du piston de chair chaude et turgescente qui à chaque à-fond lui procurait un plaisir le remplissant d'un étonnement joyeux à chaque fois qu'ils s'unissaient.

"Tu sais que je t'aime ?" lui murmura Antoni, avec un sourire radieux.

"Je le sais, et ça me plaît de t'entendre me le dire. Moi aussi je t'aime beaucoup. Tu n'es pas mon favori, comme ton père dirait... tu es le seul !"

"Il est beau de se sentir rempli de toi !"

"Et pour moi de t'accueillir... Prends-moi maintenant... Je ne veux pas jouir trop vite..." dit-il en s'enlevant de sur lui. "Non, ne bouge pas..."

Il lui fit étendre les jambes, s'accroupit sur son bassin et descendit se faire pénétrer. Puis il commença à bouger de haut en bas, en jouissant à son tour de l'expression plus intense et satisfaite de son amant.

Ils changèrent de position à plusieurs reprises, dans une compétition incessante de donner du plaisir à l'être aimé de tout son corps. Jusqu'à ce que, d'abord Stefan puis Antoni, aient été incapables de se retenir plus longtemps, et que chacun déverse en l'autre son élixir d'amour. Ils gisaient repus, les membres tendrement enlacés, se caressant et échangeant des baisers légers, tandis que le calme revenait lentement et doucement dans leurs membres, dans la respiration, et les battements du cœur.

"Un roi ou un paysan, un noble ou un homme du peuple, un serviteur ou un bourgeois sont exactement égaux quand ils s'échangent l'amour..." murmura Stefan, pensif, mais heureux.

"Tu crois à l'égalité de tous les hommes ?" Antoni lui demanda.

"Non, je crois à la différence de tous les hommes. Qui est fort et qui est faible, qui est plus intelligent et qui ne l'est pas, qui est astucieux et qui est naïf, qui est instruit et qui est ignorant, qui est jeune et qui ne l'est plus... Mais quand deux personnes s'aiment, toutes les différences disparaissent. Ce n'est pas un miracle ?"

"Ça l'est, mon bien-aimé. Et pourtant, pour tous les vrais amoureux, le bien-aimé est meilleur que lui."

"Mais comme c'est réciproque, ça fait que les deux amants sont égaux."

"Tant que l'amour dure." Dit Antoni.

"Bien sûr. En fait, quand l'amour cesse, chacun se croit meilleur que l'autre, pour une chose ou une autre. Et alors toutes les différences reviennent à la surface pour mordre."

"Ça me plaît bien de m'endormir ainsi avec toi."

"Tu dis que Besnik et Sinisa s'aiment aussi ?"

"Tu n'avais pas dit que tu ne te souciais pas d'eux ?"

"Pas tant que toi et moi on faisait l'amour. Mais je les chéris beaucoup. Tu leur as déjà dit que nous avons l'intention de les emmener à Londres avec nous, après que j'aurai abdiqué ?"

"Oui, et ils en semblaient heureux. Je ne sais pas s'ils s'aiment comme nous deux, mais il me semble évident qu'ils sont vraiment heureux d'être ensemble."

"Je pensais faire avoir une promotion à Sinisa, comme tu le sais, mais à ce point..."

"Je pense que tu devrais le faire de toute façon. Et pas seulement parce qu'il a égayé ton lit quand je n'y étais pas, mais pour sa loyauté totale et son dévouement pour toi."

"Tu as raison comme toujours. Eh bien, avant d'abdiquer, je lui ferai avoir un bon avancement de grade."

Enfin vint le jour où Stefan adopta officiellement Erek. Il convoqua tous les membres du Conseil de la Couronne, leur fit vérifier que tous les documents montraient que Erek était un descendant du roi Jakub, et quand tout le monde eut confirmé qu'il ne pouvait pas exister le moindre doute, il fit rédiger l'acte d'adoption et proclama :

"Devant vos Excellences, messieurs les membres éminent du Conseil de la Couronne, suivant l'arbre généalogique de la famille Markovic', fidèlement rempli selon les documents originaux et authentiques que vous avez tous obtenu de voir et de vérifier, moi, le roi Stefan Markovic', roi légitime de Morgovie, j'adopte l'ici présent Erek Jovanovic', descendant direct de la lignée mâle du roi Jakub Markovic', fondateur de la dynastie royale de Morgovie, et qui à partir de maintenant sera donc appelé duc Erek Markovic'."

Tous les présents signèrent l'acte d'adoption et le roi Stefan y apposa le sceau personnel.

"Eh bien, cousin Erek, vous faites maintenant officiellement partie de la famille royale." Lui dit Stefan en sortant de la salle du conseil.

"C'est un grand honneur, cousin Stefan."

"Dans quelques jours, je vais vous nommer mon héritier, héritier légitime du trône de Morgovie. Et à cette occasion, j'entends vous décorer de la Grande Croix de l'Ordre de Saint Basile. Logiquement, quand vous monterez sur le trône, vous en deviendrez le Grand Maître."

"N'est-il pas drôle qu'on échange des décoration entre nous, familles régnantes ?" Demanda Erek en souriant. "Je vous donne un collier et vous me donnez une médaille..."

"C'est un jeu... Même les puissants de la terre aiment jouer, même s'ils le font avec des expressions et des attitudes très graves. Même le comédien sur la scène d'un théâtre, doit toujours prononcer ses blagues humoristiques avec une expression très sérieuse. Seulement ainsi il reçoit des applaudissements et il obtient le succès. "

"Vous et moi, nous avons une façon très similaire de voir les choses..." dit le duc Erek.

"Mais vous savez les exprimer d'une façon tellement plus élégante et appropriée que moi..."

"Ce qui signifie que je suis un meilleur comédien que vous ?"

Stefan rit : "Vous serez sans aucun doute un meilleur roi que moi !"

"Je suis désolé de ne pas vous avoir connu avant. Et je suis désolé que vous désiriez retourner en Angleterre..."

"Il n'est pas bon qu'un ancien roi reste à côté de celui qui lui succède sur le trône. Il pourrait se sentir obligé de donner des conseils non sollicités... Il pourrait créer des divisions dans la cour. Lorsque deux conjoints divorcent, ils vont vivre dans des maisons différentes."

Erek se mit à rire : "Mais vous et moi ne sommes pas mariés !"

"Non, mais un roi et son trône le sont."

Puis vint le jour de la cérémonie d'investiture d'Erek comme prince héréditaire. Par conséquent, face à la cour réunie dans la salle du trône, Stefan donna à Erek le titre de prince et le déclara son héritier. Puis, le roi et le prince héréditaire, allèrent sur le balcon du château donnant sur la cour principale, et Stefan présenta à ses sujets le prince héréditaire.

Enfin vint le jour de la cérémonie d'abdication. Elle eut également lieu dans la salle du trône, où une table avait été mise en place avec les documents nécessaires. Le Premier Ministre était présent avec le Conseil d'État au grand complet, le Conseil de la Couronne, les juges de la Haute Cour, les généraux de l'armée morgovienne, le Métropolite et les hauts dignitaires de l'église, ainsi que les maires de la capitale et des principales villes de Morgovie.

Stefan lut la proclamation de l'abdication.

"Ne me considérant pas suffisamment apte pour continuer à faire mon devoir envers ma bien-aimée Morgovie et pour le bien de la nation, j'ai décidé d'abdiquer et de laisser le trône au prince héréditaire Erek Markovic'.

"Quand je serai loin de Morgovie, dans mon cœur, je ne vais pas changer l'amour que je ressens pour ce beau pays et ses habitants. Je vous prie tous d'accepter de bon cœur ma décision, et d'avoir confiance dans le Seigneur Dieu et en celui qui prends ma place.

"Je veux que vous sachiez que cette décision vient de moi et de moi seul, personne ne m'a poussé, suggéré ou demandé d'abdiquer. Au contraire, j'ai reçu des pressions pour rester à ma place, mais j'ai pris cette décision à la fois pour votre propre bien et pour ma sérénité.

"Renoncer au trône a été beaucoup moins difficile parce que je sais que je laisse le royaume entre les mains de mon héritier, le prince Erek Markovic', qui a eu une longue préparation pour faire face aux affaires publiques d'une nation, et que je sais être une personne de considérable valeur, à qui je serai fier et heureux de prêter allégeance dès qu'il sera couronné et placé sur le trône glorieux des Markovic'.

"Je tiens à remercier ici le Conseil de la Couronne, qui m'a aidé pendant cette année, ainsi que le Conseil des Secrétaires d'État, et en particulier le Premier Ministre le comte Tanek Petrovic', qui a déjà si valablement servi pendant des années sous mon prédécesseur, le feu roi Jedrek. Il n'y a jamais eu de friction ou malentendu ou problème entre moi et mes conseillers, dans cette heureuse année de mon règne.

"Je remercie également toute la cour et enfin je dois un remerciement spécial à tout le peuple de Morgovie, de toutes classes sociales et états, qui m'ont toujours accueilli et traité avec une joie festive. À tous je suis profondément reconnaissant.

"En laissant mes engagements publics, je laisse aussi cette terre, et je ne sais pas si et quand j'y reviendrai, mais tous sachez que je vais toujours avoir dans mon cœur la Morgovie et tous les gens qui en font une si belle et fière nation. Même de loin, je vais suivre attentivement vos destinées.

"Vous aurez bientôt un nouveau roi. Je lui souhaite de tout mon cœur, et à tous ses sujets, le bonheur, la prospérité. Dieu vous bénisse. Dieu sauve le roi et son pays !"

Stefan remarqua que beaucoup étaient en larmes, en particulier le Premier Ministre et cela l'émut lui aussi profondément.

Il s'enleva la couronne de la tête et du cou, le collier de Saint Basile, et les rendit au Métropolite, il ôta son manteau et le tendit au Maître de Cérémonie, ensuite il donna son sceau au Premier Ministre, qui le brisa devant tous.

Enfin ce fut le jour du couronnement du nouveau roi, Erek Markovic' de Morgovie. Après les cérémonies somptueuses dans la cathédrale, Erek sortit sur la place et fut accueilli par de hautes ovations du peuple. Et quand peu après, Stefan quitta la cathédrale, de nombreuses ovations lui furent également accordées.

Le nouveau roi, au lieu d'aller à cheval ou en chariot pour monter au château, décida de monter à pied, entre les deux ailes de la foule en liesse. Au château, roi Erek monta sur le trône et reçut le serment de loyauté et de fidélité de tous les dignitaires du royaume, le premier entre tous étant Stefan. Après le serment, Erek descendit du trône et l'enlaça, chose non prévue par le cérémonial.

Alors le roi reçut les félicitations et les vœux de tous les rois et les membres des familles royales présentes. Lorsque, d'abord, il reçu l'hommage de son père, le duc Ludwik Jovanovic' de Drgovine, celui-ci lui dit : "Laissez-moi, roi Erek, profiter de cette occasion pour vous faire connaître ma décision, en accord avec votre prédécesseur."

Un peu surpris, le fils lui fit un signe d'assentiment de la tête.

Alors le duc Ludwik annonça : "Avec l'accord de mon Conseil d'Etat, et selon les accords conclus entre les chancelleries du royaume de Morgovie et du duché de Drgovine, j'ai pris la décision d'abdiquer en faveur de mon fils Erek de Morgovie, de sorte que les deux couronnes soient combinés. Une fois que roi Erek aura accepté tout ce que j'ai naguère déclaré, et accompli toutes les formalités, naîtra alors le Royaume de Morgovie-Drgovine. Une seule langue, une seule religion, des traditions très similaires et une longue amitié entre nos deux nations me font croire fermement que la nouvelle nation se développera en harmonie, bien-être et puissance".

Roi Erek regarda un peu surpris d'abord son père, puis le Premier Ministre. Toutes les personnes présentes se taisaient. Puis un bourdonnement croissant envahi la salle.

Alors Tanek Petrovic' murmura au roi : "Ainsi tous les traités vont perdre leur valeur... vous en ferez de nouveaux... et celui avec la Pannirie ne contiendra plus la clause d'annexion..."

"Ne pouviez-vous pas me le dire avant ?" demanda le nouveau roi, mais sans dureté.

"Vous avez toujours le pouvoir de refuser..." Lui dit le Premier Ministre d'un ton suave.

"Qu'à Dieu ne plaise !" sourit le nouveau roi. Puis, il proclama haut et fort : "Je remercie mon père, le duc Ludwik. J'accepte son offre du fond du cœur."

Toutes les personnes présentes applaudirent. Puis, les cérémonies terminées, le prince Stefan, roi Erek , le duc Ludvik et le Premier Ministre Tanek Petrovic', se trouvèrent dans le bureau privé du roi.

"Bon début !" S'exclama roi Erek, mais d'un ton amusé. "Vous complotez derrière mon dos?"

Le duc Ludvik dit : "J'ai demandé que les choses se passent ainsi. La seule chose dont je me soucie est que vous puissiez régner paisiblement sur vos deux peuples, qui sont en fait un seul, et en accord avec votre Premier Ministre, nous avons vu que ma décision vous libérait du traité avec la Pannirie. En fait, depuis que le Royaume de Morgovie-Drgovine est une nouvelle entité tant nationale que politique, tous les anciens traités expirent automatiquement et doivent être discutés à nouveau."

"Si vous le permettez, Votre Majesté..." intervint Tanek Petrovic'.

"Oui, dites."

"J'ai eu des contacts avec le roi de Kruslavie, ici présent à la cour avec sa fille la princesse Jovanka. Le roi m'a dit que si vous êtes d'accord, il se fera un plaisir de vous donner la main de la princesse Jovanka de Kruslavie. Il n'attend que votre réponse de sorte que finalement nos chancelleries puissent s'accorder sur la date des noces royales."

Erek sourit : "Dieu merci, qu'au moins mon mariage n'ait pas été fixé à mon insu... Vous voyez, prince Stefan ! Maintenant, je comprends pourquoi vous avez voulu renoncer au trône... Je me demande ce qu'ils trameront encore derrière mon dos !"

"Maintenant que vous êtes roi... ils n'oseront plus le faire. Ils vous ont juré allégeance et loyauté, et s'ils essayent de tramer quelque chose derrière votre dos... vous pouvez leur faire couper la tête en place publique !" Rit Stefan.

"Non, je ne le ferai jamais : c'est un système barbare et désuet. Je les ferai fusiller !" Rit le roi Erek.

Et enfin vint le jour où Stefan se prépara à quitter la Morgovie, avec son Antoni, Besnik et Sinisa.

Roi Erek lui dit qu'il avait décidé de retenir à la fois en Morgovie Vincent Edwards et Nathan Hall et de les confirmer dans leurs rôles. Puis il lui dit qu'il avait décidé de lui assigner un apanage qui lui permettrait de vivre confortablement sans soucis, à Londres.

"Je vous remercie, mais ce n'était pas nécessaire..." dit Stefan.

"Comment non ! Vous êtes un prince de sang, et tant que la princesse Jovanka ne sera pas mon épouse, et ne me donnera pas au moins un enfant de sexe masculin, vous êtes en fait l'héritier du trône..."

"Oh, non ! S'il vous plaît, occupez-vous sérieusement de donner à la nation une belle couvée de garçons ! Je ne veux pas courir le risque d'avoir à redevenir roi !" Stefan se mit à rire.

"Je crois que j'exaucerai très bientôt votre désir : Jovanka est très belle et de compagnie agréable... et je vais accomplir mes devoirs de mari et de roi, ne vous inquiétez pas. Je suis désolé que vous ne vouliez pas rester encore un peu, afin d'assister à mon mariage... et puis à la proclamation du nouveau royaume."

"Je le ferais volontiers, mais... Alors vous me demanderez de rester un peu plus longtemps pour assister au baptême de votre premier enfant, puis du deuxième, puis du troisième... quand on doit donner un changement de direction à sa vie, il est bon de le faire avec décision."

"Je vous comprends. Et vous n'avez pas tout à fait tort de penser que je voudrais essayer de vous retenir plus longtemps parmi nous. Mais dites-moi, de retour à Londres, vous reprendrez votre ancien nom ?"

"Stephen Walker ? Non, je voudrais garder mon nom actuel, Stefan Markovic', avec votre permission, bien sûr. Étant donné que les liens avec notre famille d'origine ont été renoués, je n'entends pas les résilier de nouveau."

"J'en suis très heureux. Je vous souhaite bon voyage, cousin Stefan. Je regrette seulement de ne pas avoir été en mesure de passer plus de temps avec vous."

"La même chose vaut pour moi. Je vous souhaite de tout mon cœur une vie et un règne heureux."

Les quatre amis avaient décidé de faire tout le voyage en train, comme des voyageurs normaux, en réservant seulement deux compartiments voisins en première classe.

Lorsque le train quitta la gare de Morgograd, Stefan dit à Antoni : "Avec l'apanage généreux que roi Erek m'a assigné, nous pouvons vivre tous les quatre dans le confort. Nous allons acheter une maison à Londres... peut-être au bord de la Tamise, dans la région de Richmond, une maison avec jardin. Qu'en dis-tu ?"

"Et que ferons-nous, toute la journée... à part faire l'amour ?" demanda Antoni en lui prenant la main et en la caressant.

"Je ne sais pas... As-tu quelque idée ?"

"Nous pourrions développer le commerce de vanneries locales et exotiques de ta famille, en les important directement... Mais... as-tu pensé comment justifier avec ta mère et ta sœur le fait que nous allons vivre ensemble ?"

"Officiellement... tu es mon secrétaire, et Besnik avec Sinisa nos familiers..."

"Ils ne s'étonneront pas qu'aucun d'entre nous ne prenne femme ?"

"Et nous les laisserons s'étonner. J'aime ton idée de devenir importateurs de vanneries typiques de diverses parties du monde. Ceci, en plus d'améliorer le magasin de ma mère, va nous permettre de profiter de prix plus compétitifs. La seconde dépense, après avoir acheté la maison, sera de trouver un entrepôt pour les marchandises que nous importerons, puis la troisième sera de moderniser et d'agrandir la boutique de ma mère."

"Complètement d'accord."

"Mais dis-moi, qui va nous faire à manger ? Besnik en est-t-il capable ? Toi et moi, bien sûr que non, et je doute que Sinisa ait jamais mis ses mains dans une cuisine."

"Besnik s'en tire, mais, honnêtement, il n'est pas très bon. Nous devrions trouver une cuisinière... Ou un cuisinier."

"Un cuisinier, et il est préférable s'il est un comme nous, pour avoir plus de liberté à la maison. Je dois reprendre contact avec de vieux amis... peut-être certains d'entre eux peuvent-t-ils nous aider à trouver la bonne personne."

Passé les différentes frontières, le train arriva finalement à Paris. Ici ils transbordèrent tous les bagages sur le train de Calais, puis ils prirent le bac, et enfin le train de Douvres à Londres. Quand ils descendirent, ils trouvèrent une surprise : un homme les attendait avec une grande pancarte qui disait «Prince Markovic».

Stefan s'identifia.

L'homme lui dit alors : "Deux voitures de l'ambassade vous attendent ici, Altesse Royale. L'ambassadeur a réservé quatre chambres pour vous à l'Hôtel Savoy, de sorte que vous n'ayez aucun problème jusqu'à ce que vous soyez installés. L'ambassadeur m'a également chargé de vous délivrer cette invitation à une réception en votre honneur dans l'ambassade..."

"C'est une plaisanterie de roi Erek, je parie..." Dit Stefan à Antoni.

"Bon, un trait gentil à ton égard. Après tout, n'oublies pas que tu es un prince de sang." Dit Antoni.

"Ils ne me le font pas oublier même si je le voulais, même ici à Londres. Mais tu n'oublies pas qu'à cause de moi tu es comte ! Et voilà pourquoi je compte sur toi."

Installé dans l'hôtel, Stefan se fit amener dans l'une des deux voitures laissées à sa disposition, à la boutique de la mère, qu'il n'avait pas voulu avertir de son retour pour leur faire une surprise.

Il entra dans le magasin et sa sœur immédiatement salua : "Bonjour, mons... Stephen !" puis elle cria : "Que fais-tu ici ?"

"Quel bel accueil !"

"Mais... pourquoi..."

"J'ai perdu mon travail, on m'a viré !" Plaisanta Stefan.

"Ils ont fait la république ?" demanda sa sœur, les yeux écarquillés.

"Mais non, ils ont embauché un autre roi à ma place. Maman est derrière ? Au dépôt ?"

"Non, elle est sortie pour faire des courses. Mais un roi... il ne peut pas être viré, non ?"

"J'ai démissionné, je n'aimais pas ce travail..."

"Et... qui est ce beau jeune homme qui est venu avec toi ?" demanda-t-elle doucement.

"Hey, mais n'es-tu pas fiancée, toi ? C'est mon meilleur ami et mon secrétaire. À quelle heure maman sera de retour?"

"À tout moment, maintenant. Mais... il est déjà marié ? Ne me le présentes-tu pas ?" Demanda-t-elle à nouveau, en le lorgnant.

"Pense à ton fiancé, dévergondée !" Stefan se mit à rire.

A ce moment, revint la mère, chargée avec les sacs d'achats. Quand elle vit son fils, elle les posa sur le plancher et cria : "Stephen ! Oh bon dieu... Tu es à Londres ?"

"Apparemment oui, Maman. Comment allez-vous ?"

"Tu vas rester longtemps ? Voilà pourquoi il y a la voiture avec des drapeaux ici dehors... Je vais bien, mon fils, mais toi ? Vous vous arrêtez déjeuner avec nous, non ?"

"Je suis ici avec mon secrétaire et ami, le comte Antoni Petrovic', et deux serviteurs. Pour l'instant, nous restons au Savoy..." Puis, se tournant vers son amant, il dit: "Antoni ? Peux-tu venir ici une minute ? Voici ma mère, et voici ma sœur. Lui, c'est le comte Antoni Petrovic'."

Les deux femmes lui firent une sorte de révérence maladroite et Antoni les salua avec une révérence impeccable.

"Que dis-tu, Antoni, on accepte l'invitation de ma mère pour le déjeuner ?"

"Avec grand plaisir."

"Il parle anglais, le comte..." remarqua la sœur, minaudant un peu et le caressant avec ses yeux.

Stefan, souriant, dit à Antoni, en morgovien : "Elle a déjà posé les yeux sur toi, en dépit d'être déjà engagée. Sois prudent..."

"Elle t'avait demandé si je suis marié. Pourquoi tu ne lui réponds pas ?"

"Et qu'est-ce que je peux lui dire ?"

"Dis-lui oui... sans préciser que tu es la personne à qui j'ai donné mon cœur..." dit avec un sourire Antoni.

Après avoir déjeuné avec sa famille, et leur avoir tout expliqué au sujet de l'abdication, son intention de s'installer à Londres, ainsi que ses projets pour s'occuper de l'importation de vannerie et d'élargir le magasin, ils retournèrent à l'hôtel.

"Bien sûr, c'est pratique d'avoir une voiture... mais celle-ci est de l'ambassade. Je ne veux pas l'utiliser trop longtemps. En plus de la maison, il nous faut acheter une voiture, et en plus du cuisinier, nous devons trouver un chauffeur." dit Stefan à Antoni, quand ils furent seuls.

"Et peut-être qu'il sera l'amant du cuisinier..." suggéra Antoni en riant. "Et, sur le seuil, nous pouvons mettre le panneau : «Ici on baise ou on meurt» !"

"Ou l'appeler Villa Baiserine!" Dit Stefan en riant.


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