C'était l'année où Thomas, Prince d'Angleterre, fils de feu le roi Edward II, était mort. Le roi Edward, par la grâce de Dieu, le troisième à avoir ce nom, venait d'avoir son deuxième fils, Lionel, et depuis un an l'Angleterre était en guerre avec la France à cause de ses possessions au-delà de la Manche, que le roi de France revendiquait comme siennes.
Le trois décembre de la même année, à la nuit, après avoir fermé les portes du « Good Rest Tavern (Taverne du bon Repos) », Robin s'assit à côté de la cheminée, avec son Simon, regarda les garçons qui, ayant pris des tabourets et des bancs, se rassemblaient, formant un demi-cercle en face du foyer dans lequel la braise languissait, en répandant une chaleur agréable. Quand ils furent tous là et qu'ils eurent fait silence, il sourit à Simon et commença à parler d'une voix basse et calme. Les garçons écoutaient absorbés, attentifs, ne voulant pas perdre un seul mot.
Je suis né à Canterbury, juste au moment où le saint archevêque Robert Winchelsey mourut, et l'an après l'assassinat de l'amant du roi Edward II, le beau gascon Piers Gaveston... Du moins c'est ce qu'on m'a dit. Si cela est exact, je devrais avoir maintenant vingt-cinq ans.
Mon père était un riche marchand, qui faisait le commerce des vins avec les terres de la France. Ma mère était sa petite servante de dix-sept ans, avec laquelle le marchand aimait s'amuser et qu'il mit enceinte. En me donnant naissance, ma mère mourut. Je fus donc élevé par les autres serviteurs du marchand, et tout mon monde, pour les premiers ans de ma vie, fut la grande cuisine.
Je ne manquais certainement pas de nourriture, bien que, dès que mes petites jambes furent suffisamment solides pour me permettre de marcher droit, je commençai à travailler. Tout d'abord des petites tâches, qui sont devenues plus lourdes au fur et à mesure que je grandissais. Mon seul habit était une tunique que l'une des femmes de chambre avait confectionnée à partir de vieux habits abandonnées par les autres serviteurs, faite de petits morceaux cousus ensemble, ceux qu'on utilisait pour ravauder leurs vêtements, et le résultat était quelque chose de bariolé... et d'informe. Un morceau de ficelle à la vie me servait de ceinture et je n'ai jamais eu des chaussures.
Mis à part le visage, le cou, les bras et les jambes, le reste du corps on le lavait tous les trois ou quatre mois, mais en évitant de le faire en hiver. On tirait l'eau du puits, et on allait se laver dans un coin de l'étable du maître, d'abord les serviteurs, puis les servantes. Jusqu'à l'âge de onze, douze ans, environ, j'ai dû aller me laver avec les servantes, puis je dus le faire avec les serviteurs : ce changement fit de moi, officiellement, presque un adulte.
Ah, j'oubliais, mon vrai nom n'est pas Robin Hall, c'est un autre, mais il est maintenant enterré avec mon passé. Robin me fut donné juste après que je dus commencer à me laver avec les hommes, parce que l'un d'eux dit que je ressemblais à un rouge-gorge... Hall je l'ajoutai quelques années plus tard, pour un fait qui m'est arrivé dans le hall de la maison du maître à l'occasion d'un autre événement, un autre pas vers ma vie actuelle.
Plus que mon ancien nom, Robin Hall dit, d'une certaine façon, qui je suis. À mon avis, quand un enfant naît, il ne faudrait pas lui donner un nom, un nom de famille, mais pour l'appeler, dire premier, deuxième et ainsi de suite, fils de untel... Et puis, adulte, chacun devrait se donner un prénom et un nom de famille qui le décrivent bien ou disent ce qu'il voudrait être, devenir.
Vous voyez, par exemple, parmi les serviteurs du marchand qui, sans se soucier de rien, avait contribué à me donner la vie en déposant quelques éclaboussures de sperme dans sa petite servante, il y avait une fille nommée Happy White... «heureuse blanche», et bien elle était toujours triste et elle avait probablement du sang saxon, car elle avait un teint très sombre et les cheveux aussi, de sorte que son nom semblait une plaisanterie, quelque chose qui avait plus le goût du sarcasme que toute autre chose.
Donc, je «suis» Robin Hall, le rouge-gorge du vestibule...
Revenons à ma vie. Admis à me baigner avec les serviteurs, je découvris combien leur corps étaient plus beaux par rapport à ceux des servantes, et comme moi aussi je serai destiné, en grandissant, à ressembler de plus à eux, cela me faisait plaisir. La nudité, en fait, était toujours évitée, elle était permise seulement à ces occasions.
Donc, jusque-là ma seule comparaison avait été seulement avec le corps des femmes ou d'autres enfants : bien sûr, j'avais remarqué que la seule différence entre nous petits semblait être que certains avaient un tuyau entre les jambes, tandis que d'autres avaient une fente lisse... Lorsque j'ai demandé pourquoi, la seule réponse que j'ai obtenue fut que, plus grand, je comprendrais...
Ce qui me fascinait, quand je pouvais voir des hommes nus, étaient leurs poitrines lisses, sans ces deux ballons enflés comme des melons ou flasques comme des petites outres vides, et le gros picot entre leurs jambes qui, parfois, semblait s'animer de sa propre vie et grandir de façon spectaculaire et se présenter comme un guerrier qui, une fois terminé le repos, se lève fièrement pour affronter la bataille...
De quelle bataille il s'agissait, je le devinai très tôt par les plaisanteries des serviteurs... des blagues sur leurs équipements respectifs ou sur les servantes avec lesquelles ils les utilisaient ou auraient voulu les utiliser. Ces blagues dites en riant, pleines de sous-entendus, qui expliquaient et n'expliquaient pas, et même alors, quand je leur demandai de m'expliquer, la seule réponse que j'obtenais était de nouveau que, plus grand, je comprendrais...
J'avais hâte de grandir...
Il arriva qu'un jour, alors que j'étais envoyé prendre un panier de pommes, je surpris un des autres serviteurs qui, la braguette abaissée, agitait de haut en bas son outil avec sa main. Il ne m'avait pas vu, donc je le regardai un moment, légèrement surpris et intrigué.
Puis je lui demandai : "Que fais-tu ? Il te démange ?"
Il sursauta, se couvrit rapidement, puis me gronda : "Que fais tu ici ? Tu m'espionnes ? Va-t-en !"
"Non... je dois prendre un panier de pommes. Mais que faisais tu ?"
"Prends ce que tu dois et laisse-moi tranquille... Mais malheur à toi si tu dis à quelqu'un ce que tu as vu !"
Cela me fit deviner que, en ce qu'il faisait, il devait y avoir quelque chose d'étrange, s'il craignait que j'en parle... Alors je me fis insistant : "Je ne dirai rien à personne, mais seulement si tu m'expliques ce que tu faisais." ai-je affirmé carrément.
"Je battais Jack..."
"Quoi ? Et qui est ce Jack ? Et tu le frappais avec ton truc ? Et où est-il ?"
"Mais non, idiot ! Je l'astiquais, je me branlais, je me secouais le bonhomme, je me pignolais... ou comme le dis tu ? Je tripotais ma bite !"
"Et pourquoi ?"
"Parce que ainsi on jouit, non ? Mais tu n'en sais encore rien ?"
"On jouit ? Montre-moi !"
Il se baissa la braguette et s'exhiba pour moi, et je compris ce qu'était se faire une branlette, jouir et éclabousser... Non, il ne se fit pas toucher ni il ne me toucha... Mais, dès que je fus seul, la nuit, sur ma paillasse de feuilles sèches, j'ai essayé... comme je commençais juste à mûrir, ce ne fut pas quelque chose de spécial, juste vaguement agréable, mais assez en tout cas pour essayer à nouveau de temps à autre, dans le coin sombre où je dormais.
Jusqu'à ce que je réalise que le plaisir augmentait et une nuit quelque chose en sortit et me mouilla la main et je ressentis un plaisir intense... Bon, je pense qu'il est inutile de vous en dire plus, vous tous y êtes passés et vous comprenez bien ce que je veux dire. Alors, ça devint pour moi une pratique quotidienne agréable, et j'appris que je jouissais davantage si avec ma main libre je me caressais, me touchais, me palpais.
À ce point, même ma façon de regarder les autres serviteurs quand on se lavait, en particulier les mieux faits, prit une nouvelle dimension pour moi, me causait un nouveau plaisir subtil et quand la nuit je « frappais Jack », je voyais à nouveau avec ma fantaisie tous ces beaux membres nus et dans divers états, de doux à fièrement droits...
Grâce aux efforts quotidiens et l'abondance de nourriture, même si c'était seulement des restes, j'étais en train de grandir de plus en plus fort et, au moins on me disait, beau, bien que plus ignorant qu'une chèvre. Toute ma vie se déroulait uniquement dans l'aile des serviteurs, en particulier dans la cuisine ou dans le garde-manger. Je n'avais jamais mis les pieds hors de la cour de service : je ne savais pas comment était le monde extérieur. Je n'avais même jamais mis les pieds dans les appartements de mon riche père et maître.
Entre nous les serviteurs il y avait une véritable hiérarchie. Par-dessus tous, il y avait le Maître de Maison, qui est le chef de tous les serviteurs. Puis venaient les familiers, qui sont, ceux qui servaient dans les appartements du maître et de ses trois enfants, tous des garçons. Ceux-ci étaient très bien habillés, au moins selon moi, cependant, je vis alors, certainement pas avec le luxe des maîtres. Puis il y avait les serviteurs et les servantes de la cuisine et de l'écurie, vêtus de vêtements rapiécés, mais encore décents. Et enfin, nous les garçons et les bonnes, destinés aux travaux les plus ingrats, sales et lourds, et vêtus de restes, de haillons.
Le marchand, Aaron Wilson, qui est mon père et maître, était l'un des fournisseurs de vin de la cour du roi. Quand Edward II se maria avec la reine Philippa, sa famille fut invitée à la cour, probablement dans l'espoir qu'il apporterait beaucoup de vin comme cadeau, ce que bien sûr il fit. Il partit avec sa femme et deux de mes demi-frères ; seul Charles, le second, qui était alors âgé de dix-huit ans, soit trois ans plus que moi, resta à la maison, car il avait une légère indisposition.
Le Maître de Maison profita de l'absence des propriétaires pour faire un nettoyage à fond de toutes les chambres de leurs appartements, ce qui me permit de mettre le pied, pour la première fois, dans la maison de mon père. Ma tâche était d'amener les seaux d'eau propre et d'enlever ceux d'eau sale, d'aider à déplacer les meubles plus lourds afin de nettoyer derrière et dessous et ainsi de suite.
Dire que j'étais bouche bée de voir les belles chambres, le mobilier riche, est un euphémisme. Je me souviens que je me demandais comment pouvait être la « maison » du roi si celle de mon père - maître était si belle ! Je ne pouvais même pas vraiment l'imaginer.
À un certain point, dans un moment où il semblait qu'aucun des serviteurs avait besoin de mon travail, alors que j'étais dans le hall, dans le vestibule, et regardais fasciné une tapisserie colorée (un tapis suspendu au mur, je pensais alors) qui représentait une bataille avec nombreux chevaliers et soldats et des drapeaux et des fantassins... j'ai senti quelqu'un me toucher sur l'épaule. Je pensais qu'on me rappelait au travail et je me suis tourné... et me suis trouvé en face de Charles, mon demi-frère.
"Hé, toi, garçon, quel est ton nom ?" me demanda-t-il.
"On m'appelle Robin, monsieur." je lui ai dit, impressionné. "Je ne fais rien de mal, monsieur."
Je dois souligner que je portais seulement une culotte courte informe, lacée à la taille et au-dessous du genou et rien d'autre. Charles me regarda de haut en bas sur tout le corps, à plusieurs reprises, puis il me demanda : "Tu viens juste d'être embauché ?"
"Non, monsieur, je suis né ici... Je veux dire... en bas, dans la cuisine."
"Où as-tu été caché jusqu'à maintenant ?"
"Caché, monsieur ? Je... je ne me cachais pas..."
"Et pourquoi est-ce que je ne t'ai jamais vu ?"
"Ils ne me font pas travailler dans votre maison, monsieur, je suis juste un garçon de cuisine."
"Et voudrais-tu... travailler ici, pour moi ? Et être habillé... un peu mieux ?"
Mes yeux se sont écarquillés : "Si je voudrais ? Putain, monsieur, bien sûr que je voudrais..."
"Eh bien, si tu seras obéissant... Je vais commander au Maître de Maison de te mettre à mon service..."
"Je suis toujours obéissant."
"Alors... viens avec moi, maintenant."
Je l'ai suivi. Comme nous montions les escaliers pour aller à l'étage, nous avons croisé la Maître de Maison.
"Où vas-tu, Robin ? Reviens travailler en bas !" m'apostropha-t-il.
Charles se retourna : "Le garçon, peut-être que je vais le prendre à mon service. C'est moi qui lui ai ordonné de me suivre."
"Comme vous l'ordonnez, jeune maître..." dit le Maître de Maison et, je ne sais pas pourquoi, il me jeta un regard étrange, que je ne compris pas.
Charles m'a emmené, au grenier. Il y avait là des vieux meubles branlants, des coffres qui, qui sait ce qu'ils contenaient, remplissaient toute la grande pièce qui était éclairée par une série de petites lucarnes et était dans une sorte de pénombre mystérieuse. Charles avança dans une sorte de labyrinthe que tous ces objets formaient, jusqu'à ce que nous soyons dans un coin, où le toit finissait sur les murs d'enceinte, bordé par deux grands placards avec des portes branlantes, placées à un angle, de sorte que pour entrer dans la place ainsi délimitée, on devait entrer dans l'un d'eux et sortir par le derrière défoncé.
Je me demandais pourquoi il m'avait amené ici, quel travail il y avait à faire... Dans l'espace ainsi délimité, il y avait un lit de paille sans la structure et un banc avec une lampe à huile, éteinte, parce qu'à cette heure filtrait là dedans suffisamment de lumière du jour.
"Alors," il me dit, "tu vas obéir à n'importe quel ordre je te donne ?"
"Certainement, monsieur."
"Enlève tes culottes."
Je pensais que c'était un ordre un peu étrange, ou du moins que je ne comprenais pas, mais j'obéis sans hésitation.
Il ne dit qu'un "Mh !" Il hocha la tête et fit un léger sourire, pas à moi mais à lui-même. Puis il ouvrit sa belle braguette qu'il avait, il en sortit le membre à moitié dur et me dit : "Donne moi du plaisir avec ta bouche, pour commencer."
Je l'ai regardé sans comprendre, et je lui demandai : "Plaisir ? Mais comment ?"
"Tu ne l'as jamais fait avec les autres serviteurs ?"
"Fait quoi, maître ?"
Eh bien ... il me l'a expliqué en termes plus que clair. Je, franchement, j'en fus un peu surpris, je n'avais jamais pensé qu'on puisse faire ces choses, mais, puis qu'il me l'avait ordonné, je m'apprêtai à le faire. Il me fit asseoir sur le banc et vint devant moi ; je l'ai pris dans mes mains, sentant un plaisir subtil, et commençai à lécher comme il m'avait demandé de faire. Je souris, en me disant que c'était quelque chose de très drôle, mais plutôt agréable. Le membre de Charles prit rapidement sa pleine consistance et se dressa, haut, tendu, dur.
Au bout d'un moment, il m'ordonna de le prendre entre mes lèvres, en me donnant tour à tour des instructions précises sur la façon de bouger la langue, de ne pas lui faire sentir mes dents, de sucer, de bouger ma tête en avant et en arrière... Ça me semblait plus un jeu qu'un travail, honnêtement. En attendant, il me caressait la tête d'une main, tandis que de l'autre il se tenait soulevée la tunique élégante. En continuant à faire ce qu'il m'avait demandé de la manière qu'il me disait, je levai mon regard et vit qu'il avait un sourire satisfait sur son visage.
"Bien," je me suis dit, "il semble que le jeune maître soit satisfait jusqu'ici..." et j'ai continué avec engagement, étant donné que le prix serait de pouvoir vivre dans les étages supérieurs de la maison et d'avoir de meilleurs habits...
"Eh bien, bon, ainsi..." il dit, en fait, avec un sourire plus ample. Puis il ajouta : "Continue et... et bientôt, je giclerai dans ta bouche ma graine... et tu la boiras toute, entendu ?"
Je me détachai un instant pour lui dire : "Oui, maître !" et je repris ma tâche.
Charles prit ma tête entre ses mains, en la tenant et commença à bouger son bassin d'avant en arrière... et je sentais qu'il tremblait, et commençait à émettre comme une basse plainte, de sorte qu'une fois de plus, je le regardai un peu inquiet, mais je vis qu'il avait l'air heureux... et finalement je sentis qu'il se passait ce qu'il m'avait annoncé...
Une fois les éclaboussures terminées, je suçais encore avec énergie. Il se tira de moi et se le remis en place. Je l'ai regardé, son visage était légèrement rouge et avait l'air satisfait.
"Lève-toi, Robin..." me dit-il.
"Je l'ai fait bien, maître ?" je lui demandai, plein d'espoir, savourant le goût étrange d'amandes que je me sentais dans la bouche.
"Je dirais que oui. Et dis-moi, Robin..." il me demanda, caressant mon cul et fouillant avec un doigt jusqu'à me titiller le trou, "l'as-tu déjà pris ici ?"
"Pris quoi, maître ?"
"Un membre d'homme."
"Là ? Non... jamais..."
"Et tu me le laisseras te le mettre ?"
"Il n'est pas... trop gros ?" je demandai un peu incertain. "Il ne peut pas entrer dans mon petit trou..."
"Je dis par contre que oui... Avec un peu de saindoux pour le faire glisser dedans plus aisément... Alors, tu vas me laisser te le mettre ?"
"Maintenant ?" je demandai, encore un peu incertain.
Il rit : "Non, maintenant tu m'as vidé. La prochaine fois... ou mieux les prochaines fois. Alors ?"
"Tout ce que tu commandes, maître... Si tu es sûr qu'il peut y entrer..."
"Mais... tu dois d'abord me jurer que tu ne diras jamais à personne ce que je fais avec toi. Jamais !"
Je hochai la tête et dit : "Oui, d'accord, je le jure. Tu me prends à ton service ? Et tu me fais mettre... des plus beaux habits ?"
"Oui, Robin."
"Et quel autre travail dois-je faire, pour toi, maître ?"
"Ceci est le principal, mais il doit rester secret. Tu tiendras en ordre ma chambre, mes affaires... Tu feras ce que je te commande, en fonction de mes besoins."
"Bien sûr, d'accord."
Il acquiesça d'un signe de la tête, avec un sourire satisfait: "Remets toi la culotte, maintenant, et viens en bas avec moi. Tu finiras ton aide pour le ménage, puis tu te présenteras au Maître de Maison qui te donnera des vêtements décents, et alors tu reviendras à moi."
"Ici ?"
"Mais non, dans ma chambre. Tu y vivras, je vais faire ajouter un matelas de paille au fond de mon lit pour toi."
"Merci, maître." je lui dis.
Et ainsi, ma vie changea, radicalement. En dehors que travailler pour le jeune maître était beaucoup moins fatiguant que tout ce que j'avais fait jusque-là, je vivais dans sa belle chambre, et maintenant j'avais un costume simple mais décent, y compris même les chaussures, tout comme les autres familiers. Même la nourriture, si avant elle avait été plus que suffisante, maintenant elle était encore mieux, pas seulement composée de restes.
Mais, déjà la première nuit que je passai dans la chambre de Charles, il me fit déshabiller, tout comme lui, me fit aller à quatre pattes sur le lit et avec un peu de saindoux, qu'il m'avait commandé de prendre dans la cuisine sans être vu par les autres serviteurs ou par les cuisiniers, il m'enduisit abondamment le trou.
Puis, d'abord avec un doigt, il commença à me forcer et me faire assouplir le trou. Au début, il me donnait un peu de gêne, mais aussi d'étranges sensations agréables. Lorsque le doigt fut à l'intérieur, il le fit tourner lentement... Puis il le força avec deux doigts... Encore une fois l'inconfort mais puis aussi du plaisir... Puis, avec trois doigts... longtemps... Je comprenais qu'il me faisait élargir assez pour pouvoir m'y enfiler son bâton dur, et je pensais que si je me détendais, ce serait plus facile...
Après une longue et patiente préparation, il me saisit par les hanches et il dirigea sa lance de chair sur l'objectif et commença à pousser. Comme il m'avait déjà élargi avec les doigts, le bout entra sans difficulté, mais puis il sembla être incapable de dépasser l'étroit couloir. Charles poussa plus vigoureusement... et tout à coup il me glissa tout à l'intérieur, et laissa échapper un bas râle de plaisir et de victoire.
Il commença ensuite à se déplacer d'avant en arrière, avec de si fortes poussées, que je dus mettre mes mains sur la tête du lit afin de ne pas tomber en avant... J'ai senti une sensation étrange, un mélange de légère douleur, d'inconfort pour le frottement continu du fort poteau en moi, mais aussi un léger plaisir, tous mélangés de façon mystérieuse.
Charles me martelait maintenant avec force, et chaque fois que son aine battait mes fesses on pouvait entendre un glougloutement rythmique et léger qui résonnait dans la chambre. À ce bruit, bientôt se rejoignit le son de son souffle qui se faisait puissant, lourd, presque haletant, tout en augmentant l'énergie de ses poussées et du rythme.
Et enfin, avec un long gémissement comme celui avec lequel il avait déchargé dans ma bouche là-haut sous le toit, tressaillant et me donnant des coups forts, il déchargea en moi. Quand son souffle devint indiscernable, il glissa hors de moi et me donna une fessée légère.
"Parfait ! As-tu vu qu'il est entré, comme je t'avais dit ?"
"Oui, maître." je lui ai dit, en tournant la tête pour le regarder.
"As-tu aimé ?"
"Enfin... ça m'a gêné..."
"Tu te habitueras et tu apprécieras aussi bien. Tu as un beau petit cul, bien serré et chaud... Assieds-toi, maintenant."
Je me retournai et me suis assis en face de lui. Lui aussi s'est assis. Je regardais entre ses jambes et vis que maintenant il était doux, mais il était un peu sale... Il suivit mon regard, puis m'ordonna de prendre un tissu qui était à proximité et de le lui nettoyer. Il me plaisait le lui manipuler, le toucher. Après le nettoyage, je caressais sa poitrine.
"Tu es très beau, maître." je lui ai dit.
Il sourit : "Tu es très bien fait. Vraiment tu ne l'as jamais fait, peut-être avec les autres serviteurs ?"
"Jamais, monsieur. Et toi ?"
"Tu n'es certainement pas le premier. Mais tu me plais plus que les autres."
"Des serviteurs de la maison ?" je lui demandai, intrigué.
"Non... quelque garçon d'auberge ou des garçons qui s'offrent au marché."
"Il y a un marché où on vend même des garçons ?" je demandai, vraiment étonné.
Il rit : "Non, pas vraiment. Il y a des garçons des rues qui se le laissent mettre, et on les trouve qui traînent dans les marchés, en général..."
"Et alors, tu les amènes ici? Ou sous le toit ?"
"Non... en général, ils ont un endroit où aller le faire."
"Et qui vous a appris à faire... ces choses, maître ?"
Il rit de nouveau : "Quand j'avais ton âge... le secrétaire du doyen de la cathédrale, un savant moine bénédictin, jeune, beau et fort, qui me servait de tuteur. Il m'expliqua que, puisque notre Seigneur était venu sur terre pour sauver les pécheurs, le péché était nécessaire pour mériter le salut... et plus le péché était grand, plus le salut serait grand, il m'expliqua-t-il."
"Mais alors, ce que nous avons fait est un péché ?" je lui demandai, un peu confus.
"Mais non ! Ce moine là avait seulement envie de baiser un beau gamin, et il avait inventé cette excuse. Il n'existe pas, le péché."
"Mais alors, pourquoi il doit rester secret ?"
"Tu ne sais pas ce qui est arrivé à ce gars bourguignon qui baisait avec notre vieux roi, Edward II ? Il a été tué simplement parce qu'il faisait ces choses avec le roi. Alors..."
"Alors on doit garder le secret !" me suis-je exclamé, plus que convaincu.
"Exactement."
Je suis donc devenu le passe-temps favori de mon jeune maître. Comme il l'avait prédit, non seulement peu à peu je m'y habituai, mais cela a commencé à me plaire de plus en plus. En effet ils me venaient des érections agréables seulement à entendre l'ordre de Charles de me déshabiller et tandis qu'il s'amusait avec moi, je commençais à « frapper » mon Jack et mon plaisir devint beaucoup plus fort, ainsi que je commençais presque à le désirer plus que lui.
Comme Charles était dans la vigueur de sa jeunesse, il était rare qu'il me mette sous qu'une seule fois par jour. Habituellement, au cours de la journée, il s'écartait avec moi et me le faisait sucer puis, quand on se retirait dans sa chambre, la nuit, il me baisait à l'aise, calmement et longtemps, dans le cul.
Tout s'est bien passé pendant une paire d'années. Mais un après-midi, alors que j'étais accroupi entre ses jambes et lui donnais du plaisir avec ma bouche, juste au moment où nous étions tous deux proches d'atteindre le maximum du plaisir et à délivrer nos semences, probablement parce que nous étions tellement excités, nous n'avons pas entendu son père entrer dans la chambre et ce qu'il vit était certainement très clair.
Nous avons entendu un cri et les deux sursautâmes avec une telle terreur que je tombai assis sur le sol et Charles tomba en arrière avec tout le banc. Pendant qu'il se remettait frénétiquement à la place les pantalons, tremblant comme deux brindilles ballottés par le vent dans une tempête, le marchand me prit par les cheveux me faisant lever du sol et, en me frappant à coups de pied et de poing, me chassa de la maison, en criant que j'étais un dévergondé, parce que j'avais séduit son fils et je l'avais induit à faire ces pratiques obscènes.
Il me jeta dans la rue et me cria de disparaître de Canterbury, si la vie m'était chère. Je me suis levé et me suis enfui, me disant que j'avais été chanceux de ne pas finir comme l'amant de notre roi. À la porte du bourg, je pris le chemin des pèlerins qui allait vers le nord-est, vers Harbledown. Je courus, courus avec tout le souffle que j'avais en gorge, jusqu'à ce que je sois assez loin et que je me sente un peu plus en sécurité.
Puis je m'assis sous un arbre au bord de la route, appuyant mon dos contre le tronc, mes jambes étendues et écartées, en essayant de reprendre mon souffle et d'arrêter de trembler.
Et ainsi, avec l'accusation d'avoir séduit mon séducteur, maintenant je me trouvais sans-abri, sans nourriture, sans travail, seul dans le vaste monde inconnu, le corps endolori par la grêle de coups que j'avais reçus. Je me demandais ce qui avait pu arriver à Charles, mais je me suis dit que c'étaient ses oignons. D'ailleurs, si notre père avait jeté le blâme sur moi, peut-être Charles pouvait s'en tirer mieux que moi.
Alors je me demandais ce que je pouvais faire pour vivre : je n'avais ni talent ni métier, tout ce que j'avais étaient les vêtements que je portais. Je me dis que la seule chose était de suivre le chemin et espérer dans la bonne chance.
J'avais, alors, dix-sept ans, en effet, c'était l'année où le roi Edward III, pendit comme traître Roger Mortimer, premier comte de Mars, son régent et amant de sa mère, la reine Isabelle, et s'assit vraiment sur le trône. C'est aussi l'année de la naissance du premier fils du roi, le prince Édouard de Woodstock, héritier du trône.