Une fois mes esprits assez rassemblés, secoué plus par la peur que par la course, je me levai et je me remis en route, en remâchant entre moi et moi sur mon mauvais sort. Séduit, baisé et chassé à coups de pied en cul ! Mais bon... pendant quelques années, j'étais allé bien... Je me suis dit : il te suffit d'espérer que dorénavant tu n'iras pas trop mal.
Je suis enfin arrivé dans le village de Harbledown, et à l'église de Saint-Nicolas avec sa massive tour carrée. L'église est utilisée pour accueillir les lépreux. Les malades enfermés là, essaient de gagner quelque chose en proposant de montrer, en échange d'une bouchée de pain, une pantoufle qui avait appartenu à saint Thomas Becket ; et si l'aumône était assez généreuse, ils plongeaient la pantoufle dans l'eau bénite et avec elle bénissaient les pèlerins qui s'étaient arrêtés là, en leur dernière étape avant Canterbury.
Une vieille femme au visage grêlé, en fait, m'appela de la porte de l'église : "Viens ici, beau jeune homme. Donne-moi une pièce de monnaie et je vais te montrer la pantoufle du glorieux martyr saint Thomas !"
"Grand-mère, je n'ai même pas la moitié d'une pièce de cuivre, désolé, ni quelque chose à manger, et pas de maison, pas de famille, pas de... rien !"
"T'as ta santé, mon fils ! Comment peux-tu dire que tu n'as rien ? Regarde-moi !"
"Mais malheureusement, ma santé je ne peux pas te la donner."
"Et si tu pouvais, tu me la donnerais ?"
"Bon, peut-être pas toute, mais un peu oui, que je te la donnerais."
La vieille femme me regarda et dit : "Eh bien, si tu attends près d'ici, qui sait qu'un pèlerin passe avec la bourse pleine, et ainsi tu peux aussi jeter un coup d'œil à la pantoufle du glorieux martyr... Et puis, tu sais ce que je te dis... tes yeux sont bons, un signe que ton cœur est encore pur. La santé ne te manquera jamais. Pas tout de suite, mais... tu trouveras aussi l'amour, même si pas encore la bonne chance. Ensuite, tu rencontreras la reconnaissance... et enfin aussi le bien-être. Et alors... alors, mon fils, n'oublie pas ceux qui ont moins que toi et tu verras que le Seigneur te bénira."
"Et quand arrivera tout cela que tu me prophétises, grand-mère ?"
"Pas trop tôt, pas trop tard." elle répondit par derrière la grille qui fermait l'entrée de l'église.
"Tu ne peux pas être plus précise, grand-mère ?"
"Vous êtes toujours pressés, vous les jeunes... Si je te disais que dans trois mois à partir de maintenant, tu trouveras un sac plein de pièces de monnaie en cuivre, tu compterais les jours et tu attendrais, mais en attendant tu ne verrais pas, peut-être, un sac plein d'or. Non, mon fils, la vie doit être vécue jour par jour, en essayant d'obtenir de chacun d'eux ce qu'elle t'offre." ainsi me dit la vieille. Puis elle me demanda : "Je parie que t'as faim..."
"Il est ainsi, grand-mère."
À ce moment arrivèrent quelques pèlerins. La vieille femme leur lança aussi son rappel et, obtenant quelques pièces de monnaie, leur montra la pantoufle du saint, puis elle dit : " Et si vous donnez à ce pauvre jeune homme un peu de votre nourriture, je vous assure que demain vous aurez une grande récompense."
Ceux-là alors me donnèrent un morceau de pain, un fruit et un morceau de fromage, et ils sont partis. Je me suis mis tout de suite à manger, mais en l'entre temps j'ai demandé à la vieille : "Mais tu leur as dit quand ils auront une grande récompense. Pourquoi à eux et pas à moi ?"
"Mon fils, demain ceux-là seront à Canterbury et prieront sur la glorieuse tombe du martyr, ils seront bénis par le prêtre et donc leur récompense est assurée. Ce n'est pas une prédiction, celle-là." et, en ricanant, elle se retira dans l'intérieur de l'église sombre en appelant à grande voix quelqu'un.
J'ai passé la nuit là à Harbledown, pelotonné dans un coin abrité entre deux maisons, puis, au début du matin, je repris le chemin. Je me sentais un peu les os cassés pour avoir dormir sur le sol... la rue s'enfonçait dans la forêt de Blean et croisait le petit village de Boughton, une poignée de maisons plus qu'un vrai village. Je réussis à mendier un peu de nourriture.
La forêt était belle et mystérieuse... il y avait de petites clairières pleines d'herbe sur lesquelles poussaient d'innombrables anémones blanches : puis je m'arrêtai pour regarder deux petits oiseaux qui becquetaient sur une souche ancienne. Je ne sais pas leur nom, mais ils étaient beaux, un tout gris clair et bleu très clair, l'autre avec un plumage blanc et la tête jaune et noire. Le bleu arrêta de picorer et tourna la tête à me regarder comme s'il m'étudiât. Je le saluai et repris mon chemin. Il y avait des écureuils et des papillons : les rayons du soleil, qui commençait à parcourir son infatigable chemin quotidien, créaient des jeux de lumière et d'ombre très suggestifs.
Je rejoignis Ospringe où il y a, à côté de l'église, une précieuse source d'eaux fraiches. L'église était en pierre massive, dans l'ancien style des Normands, mais maçons et tailleurs de pierres travaillaient pour la moderniser et pour décorer la nouvelle chapelle de la Grande Mère de Dieu, à côté de l'église, mais détachée de celle-ci.
Laissant Ospringe, je suis arrivé à Sittingbourne, un arrêt important pour les pèlerins qui vont de Londres à Canterbury. En fait, on y tient un marché vaste, animé et bruyant. J'ai commencé à mendier pour un peu de nourriture, si bien qu'un commerçant me demanda de l'aider à déplacer des caisses lourdes et des paniers, me promettant en échange de la nourriture et un endroit pour dormir. J'acceptai et je me mis à l'œuvre. Je trimai jusqu'au coucher du soleil, et alors il m'apporta un bol de soupe aux choux avec des petits bouts de couenne, une chope de bière diluée et une tranche de pain.
Après que j'ai mangé le repas abondant et savoureux, l'homme me dit que pour dormir je pouvais me coucher sur la paille dans l'étable. Je lui demandai, plein d'espoir, si le lendemain aussi il aurait besoin que je lui donne un coup de main, mais il me dit non. Je le remerciai et je m'étendis, mort de fatigue, en attendant que le sommeil vienne. Je me demandais quel serait mon avenir : est-ce que je continuerais à vagabonder et mendier ? La vieille lépreuse m'avait dit que je connaîtrais l'amour, la gratitude et enfin le bien-être. S'était moquée-elle de moi, avec bonhomie, comme elle l'avait fait avec les pèlerins, ou vraiment connaissait-elle l'avenir ?
Gratitude, pour quoi ? Et puis, il n'aurait pas été préférable de connaître avant le bien-être et ensuite l'amour ? Elle avait dit que la santé, ne me manquerait pas, et cela était très positif. Mais avait-elle vraiment la capacité de prédire l'avenir ? Bien sûr, elle était laide, la pauvre vieille, son visage grêlé par son mal et ridée avec l'âge, ses vêtements en lambeaux pire que quand j'étais un garçon, un garçon de cuisine, mais j'avais remarqué qu'elle avait des yeux clairs et beau comme un ciel de printemps et si on les regardait, on oubliait sa laideur.
Quand je me réveillai, le soleil était déjà haut dans le ciel. Je m'étirai pour retrouver un peu d'élasticité dans mes membres, je me brossai les fils de paille qui, en me retournant pendant la nuit, s'était faufilés un peu partout, et je retournai sur la place du village, pour voir si par hasard je trouvais quelque chose d'autre à faire pour gagner encore un peu de nourriture.
Les marchands étaient déjà en train de monter leurs stands et d'exposer leurs produits. J'ai demandé ici et là s'ils avaient besoin d'un coup de main, mais personne ne semblait avoir besoin de mon aide. Je regardai amusé la querelle entre deux marchands, l'un prétendant que l'autre lui laisse la place, parce que lui, à la veille, était là avec son stand ; l'autre faisant valoir que le premier arrivé avait le droit de choisir la place.
J'étais amusé parce que vraiment il y avait là assez de place pour les deux, et que celui-ci était à droite et l'autre à gauche, ou vice versa, je ne voyais pas comment cela ferait une différence. Ils s'envoyaient de grands mots, des menaces, des insultes, et je me demandai s'ils en viendraient aux mains. Puis arriva un moine, criant d'une voix aiguë, stridente : "Paix, paix mes frères, par le Sang du Christ ! Paix !" et après avoir discuté avec eux, il les convainquit de résoudre leur conflit avec le tir à la courte paille : il en avait deux, cassées de différentes longueurs et cachées dans son poing ainsi qu'il en épointent deux bouts alignés : celui qui tirerait la paille la plus longue choisirait le lieu et l'autre resterait dans l'espace libre.
Comme il semblait qu'à Sittingbourne il n'y avait pas de travail pour moi, après avoir reçu l'aumône d'un peu de nourriture, je repris mon voyage. Le long de la route je fus dépassé par un groupe de cavaliers qui se déplaçait au petit trot dans la même direction que moi. Je me mis de côté pour les laisser passer. Ensuite, je croisai un groupe de pèlerins qui allaient par contre à Canterbury, en chantant des hymnes sacrés.
Le ciel était en train de s'assombrir, menaçant la pluie. De temps en temps, juste dans la direction de ma marche, on pouvait voir un éclair déchirer les nuages et bientôt vint, en roulant, le long grondement sourd du tonnerre. L'air était chaud et humide, et des rafales de vent ébouriffaient mes cheveux.
Puis, les vannes du ciel s'ouvrirent et je fus frappé par de violentes rafales de pluie, si fortes que je ne voyais pas à plus d'une douzaine de pas de moi. Je sentais l'eau couler de mes cheveux, glisser sur mon cou et sous mes vêtements, maintenant bien trempés. Je marchais dans la boue, maintenant, en essayant d'éviter les flaques d'eau, en sautant en zigzag.
Presque tout à coup, je me suis retrouvé devant les murailles d'un bourg et son portail. Deux soldats aux longues piques le surveillaient. Quand je fis pour entrer, ils me barrèrent le chemin.
"Qui es tu, d'où tu viens et que viens-tu faire à Rochester ?" demanda l'un d'entre eux.
"Mon nom est... Robin Hall, je viens de Canterbury et je veux aller à Londres." je lui ai répondu.
"Connais-tu quelqu'un à Rochester ?" me demanda l'autre, tandis que l'eau ruisselait sur moi : ils étaient sous l'arc du portail, au sec.
"Non, personne..."
"T'as de l'argent pour payer la gabelle ?" demanda le premier.
"Non..."
"Alors, tu dois faire le tour des murs, si tu veux continuer. Tu ne peux pas couper à travers la ville. Nous ne voulons pas des clochards ici à Rochester."
J'essayai de protester. "Mais je ne suis pas un clochard, je suis un voyageur..."
"Quelqu'un qui voyage sans argent n'est pas un voyageur, mais un clochard." déclara l'un des deux.
Je compris qu'il était inutile d'insister, je suis retourné jusqu'à la bifurcation des chemins que j'avais vue en arrivant. Le ciel était plus sombre, la pluie tombait sans relâche, et il commençait à faire froid. Je remarquai sur le côté de la route une sorte de cabanon en bois et écorce, avec un côté ouvert, de ceux où on met à l'abri le foin, et je décidai d'y entrer pour rechercher un peu d'abri dans l'espoir que la pluie cesse.
Il faisait moins froid, là dedans. Alors, faisant quelques pas à l'intérieur, je décidai de retirer mes vêtements, de les essorer et de me coucher sur le foin. On n'y voyait pas bien, mais je pouvais distinguer les masses de foin amoncelées en trois grands tas. Je m'enlevai les chaussures et frottai mes pieds sur le foin qui était sur le terrain, puis j'ôtai ma casaque, ma culotte, en les tordant pour faire ressortir l'eau, mais pas trop fort pour ne pas déchirer le tissu, je secouai la tête pour éliminer une peu d'eau de mes cheveux et regardai le rideau de pluie voilant l'extérieur comme un voile flottant.
Nu, je sentais moins froid qu'avec mes vêtements mouillés et en effet, peut-être par réaction, je sentais même un peu de chaleur sur la peau. Je me suis frotté les bras et la poitrine avec de l'énergie.
Tout à coup, j'ai entendu une voix derrière moi : "Hé toi, qui es tu, tout nu comme ça ?"
Je sursautai et me retournai : je vis une silhouette d'ombre se découper contre les tas de foin et je distinguai les formes d'un homme d'armes, comme je le compris à cause de l'épée suspendue à ses côtés. Il fit quelques pas vers moi et j'en distinguai les traits : c'était un homme, probablement d'une quarantaine d'années, plus gros et plus grand que moi, mais pas massif, et il me regardait comme s'il m'étudiait, faisant glisser ses yeux de haut en bas sur ma nudité.
"J'ai été surpris par la pluie et on ne m'a pas permis d'entrer dans le bourg parce que je n'ai pas d'argent. Je viens de Canterbury et je voudrais aller à Londres pour me trouver un travail..."
L'homme me prit par un bras et me fit faire un tour complet sur moi même. Il avait une prise forte et décidée, et je ne pensai pas du tout de lui résister. Puis il me tira vers l'intérieur de la cabane.
"Tu me plais, et il y a aussi trop longtemps que je n'ai pas baisé le beau cul d'un mec. Couche toi à quatre pattes !" m'ordonna-t-il, me laissant et commençant à ouvrir ses vêtements.
J'étais nu, et il était plus fort que moi, et j'étais habitué à me laisser baiser par mon jeune maître, donc je n'ai même pas essayé de résister et me baissai sur le foin.
Il enleva la ceinture avec l'épée, s'agenouilla derrière moi, et je l'ai entendu tripoter pour libérer son membre de ses vêtements. Il m'attrapa et m'empala avec peu de poussées décidées. Il commença à me battre dedans et je commençai à me branler : au moins, comme il prenait son plaisir avec moi, j'aurais aussi eu ma part de jouissance.
Je me souviens avoir pensé qu'il y savait y faire mieux que Charles : il me l'agitait dedans en faisant flotter le bassin, et parfois son membre frottait un certain point de mon canal en me procurant des pics de plaisir plus intense...
Ses forts doigts me serraient la poitrine presque comme des griffes délicates, en la manipulant, et il me donnait des coups virils, calmes et forts, soulignés pas des brefs gémissements.
"Je ne suis pas le premier, non ?" me demanda-t-il, la voix un peu enrouée, en s'arrêtant un peu, sans doute pour ne pas venir tout de suite.
"Non..." je répondis.
"Et ça te plaît."
"Oui... ça me plaît."
"Presque comme mon fidèle écuyer... Je ne peux pas attendre de le retrouver... j'aurais dû le prendre avec moi..." me dit-il et recommença à me marteler avec vigueur.
De temps en temps il arrêtait et me parlait.
"Quel travail tu faisais, le paysan ?"
"Non, le serviteur d'un marchand."
"Pourquoi tu l'as quitté ?"
"Le maître m'a foutu à la porte."
"Il t'a surpris à voler ?"
"Non, à me faire baiser par son fils."
Il ricana. Puis il recommença à me battre dedans.
Après un instant, il arrêta à nouveau : "Quel âge as-tu ?"
"Je crois dix-sept ans."
"Ah. Mon écuyer en a vingt. Je l'ai dépucelé quand il avait seize ans, il y a quatre ans. Ça lui a plu, et même à moi. Oui, j'aurais dû le prendre avec moi... il m'a manqué pendant ces mois. Mais maintenant je peux me rattraper un peu, avec toi... "
Et pendant un autre arrêt, il me demanda : "il t'a dépucelé le fils de ton maître ?"
"Oui..."
"Et ça t'a plu."
"Oui."
"Et tu ne l'as jamais fait avec d'autres ?"
"Avant maintenant avec toi, jamais."
"Qui baise mieux : moi, ou ton jeune maître?"
"Les deux..."
"Il te baisait tous les jours ?"
"Oui... certains jours même deux fois."
Et nous continuâmes ainsi, un peu baisant et un peu parlant, jusqu'à ce qu'il me vienne dedans et je vins moi aussi. Il se désenfila de moi, me donna une petite tape sur les fesses et nous nous sommes assis sur le foin, côte à côte.
"Ahhh... une très bonne baise. J'en avais vraiment besoin. Quel est ton nom ?"
"Robin."
"Et que penses tu faire à Londres ?"
"Je ne sais pas..."
"Si tu aimes le prendre dans le cul, tu pourrais faire le garçon d'auberge. Je connais un aubergiste, à la périphérie de la ville, qui a quelques garçons à fournir à ses clients. Ça t'irait ? Paye, nourriture, un toit et quelques pourboires de ceux que tu satisfais... "
"Je ne sais pas..."
"Tu le suces aussi ? Et tu le mets aussi dans le cul ?"
"Le premier oui, le second je ne l'ai jamais essayé..."
"Si tu viens avec moi à Londres, je te fais connaître mon ami aubergiste. Et en chemin je peux te baiser encore deux ou trois fois. Qu'en dis-tu ?"
"Bah... pourquoi pas ?"
Il ricana : "C'est vrai, pourquoi pas ? Si je n'avais pas déjà mon écuyer qui m'attend, je te prendrais presque à mon service. Mah. Combien de temps ça fait que tu ne manges pas ? T'as faim ?"
"Un peu..."
"J'ai encore avec moi quelque chose à manger. Attends..." dit-il.
Il se leva, revint aussitôt avec un sac et en sortit un peu de nourriture qu'il partagea avec moi. La pluie ne semblait pas vouloir arrêter. Pendant que je mâchais bien la nourriture, lui aussi mangeait et me regardait de haut en bas pour le corps.
"Il y a peu de lumière, mais tu sembles bien fait, tu sembles un beau garçon. Oui, tu irais très bien comme garçon d'auberge. Espérons que cette putain de pluie cesse. Je me demande pourquoi je n'ai pas emmené mon beau Ryan avec moi..."
J'imaginais que Ryan était son écuyer. Je ne savais même pas comment s'appelait, cet homme.
"Tu baises mieux que mon ancien maître..." je lui dis.
"Mais tu m'as dit avant que tous les deux on baise bien..." se mit-il à rire.
"Ben, tous les deux, oui, mais tu le fais mieux."
"Quel âge a-t-il, ton ancien maître ?"
"Trois plus que moi."
"Alors, j'ai beaucoup plus d'expérience. J'ai commencé à baiser que j'avais seize ans..."
"Et maintenant, quel âge as tu ?"
"Quarante-et-un. Vingt-cinq ans d'expérience !" il me dit en riant, fier.
"Qui sait combien de gars t'as baisé !"
"Je les compte plus ! Des paysans de mon père aux serviteurs, aux garçons d'auberge, et même quelques compagnons d'armes... Vraiment, je les compte plus !" dit-il en riant.
Je lui ai demandé de me raconter quelques-unes de ses expériences de baise et il s'y prêta volontiers. Il faisait nuit, nous avons fini de manger ce qui restait, puis nous étendîmes, et il me baisa à nouveau, mais me faisant rouler sur le côté et me prenant par derrière. Ensuite, nous nous sommes endormis, ainsi...
Le lendemain matin, la pluie avait cessé. Il me regarda dans la lumière du jour et me dit que j'étais vraiment beau. Il me fit rhabiller et nous sommes allés à Rochester. Aux gardes à la porte, deux différents de la veille, il dit que j'étais avec lui, alors ils me laissèrent entrer. Je portais son sac. Mes vêtements étaient encore humides, mais ils séchaient grâce au soleil qui était finalement revenu.
Rochester est un centre important avec une belle cathédrale dédiée à Saint-André, avec de belles sculptures sur la façade, qui est dit être la deuxième plus ancienne en Angleterre, construite environ sept siècles plus tôt. La ville est dominée par un château presque en ruines, carré et massif, blanc, avec quatre tours aux angles, dont une arrondie.
Le chevalier alla rendre hommage à l'évêque, Hamo de Hythe, et on mangea très bien, dans sa résidence, avec d'autres hôtes de passage. Ce fut ainsi que j'ai appris que le chevalier s'appelait Sir William De Morgan et que sa mère était une parente éloignée de l'évêque.
Nous séjournâmes là-bas, hôtes dans la résidence de l'évêque, même la nuit, et Sir William me prit de nouveau et longtemps, et le faire sur le lit était très agréable. Sans aucun doute, il savait bien y faire, parce qu'en plus de prendre son plaisir avec moi, il m'en donnait, me touchant à dessein pendant qu'il me baisait. Je pensais que c'était dommage qu'il ait déjà son écuyer et n'ait donc pas l'intention de me prendre à son service.
Je dois dire que Sir William était moins avenant que Charles, et un peu trop poilu à mon goût, mais il savait me le mettre très bien, il n'y avait aucun doute à ce sujet. S'il était tout aussi brave sur le champ de bataille comme il était à baiser, il devait être un vaillant guerrier.
Le lendemain, nous avons repris la route. Souhaitant continuer à s'amuser avec moi, il me faisait toujours manger et dormir avec lui. Nous avons donc traversé Dartford, un bourg avec deux grands couvents, un de dominicains et un de franciscains, coupé en deux par les rivières Darent et Cranpit, pour traverser il dût payer le batelier en dépensant un penny pour chacun. Même ici, il y a un abri pour les lépreux, dédié à la bienheureuse Marie Magdeleine et à saint Laudus.
Nous traversâmes, sans nous arrêter, le village de Greenwich, qui se trouve sur la Tamise et où se dresse le manoir construit par le roi Edouard Ier, et on arriva à Deptford, un village de pêcheurs et de charpentiers de bateaux, à l'endroit où le fleuve Ravensbourne se jette dans la Tamise. Enfin, nous étions en vue de Londres et de son pont.
Nous traversâmes la Tamise : au-delà les murailles de la ville semblaient ne jamais finir, des deux côtés. A droite elles se terminaient sur la Tour de Londres. Je regardais enchanté... Mais avant d'atteindre le pont, Sir William s'arrêta au « Lonely Knight Inn » dans le Borough, une auberge qui est, comme certains d'entre vous le savent, avant le « Tabard Inn » et de l'église de Saint Olave, sur le côté opposé de la rue menant au pont.
Entrés dans le Lonely Knight, je regardais autour de moi : il y avait trois garçons qui étaient en train de s'affairer, d'aspect assez avenant, plus ou moins de mon âge. Puis il y avait un homme sur la cinquantaine, un peu corpulent et pas très grand, avec un casque de cheveux de la couleur du cuivre avec des touffes blanches aux tempes, un grand tablier de chanvre brut et crasseux devant, qui salua Sir William avec un large sourire.
"Vous êtes déjà de retour, Sir William De Morgan ! Vous avez fait bon voyage ?"
"Oui, Greene, et je t'ai apporté ce rouge-gorge à la recherche d'un travail. Son nom est Robin, bien sûr, et je te garantis que soit de cul soit de bouche il n'est pas mal du tout Le reste, bien sûr, je ne le sais pas. Il faut vraiment que tu le prennes à travailler ici avec toi ?" lui dit Sir William en me faisant avancer et me poussant vers l'hôtelier.
"Mah... Je ne sais pas... ce n'est plus comme autrefois, quand ceux qui faisaient le métier le faisaient par vocation, avec engagement. Aujourd'hui, les garçons et les filles d'auberge ou de taverne, pensent seulement à l'argent, ils n'y mettent plus le cœur, mais seulement le cul, ou le con, ou la bite..."
Je me sentais un peu honteux à cette déclaration, parce que non seulement l'aubergiste me regardait de la tête aux pieds avec un intérêt évident, mais aussi les trois autres garçons avaient arrêté pour un moment de faire leur travail, pour me regarder.
Puis l'aubergiste demanda : "Comment se fait-il, Sir William, que vous ne gardiez pas pour vous, cette splendeur ?" et il me vint à mes côtés et me palpa le cul avec un sourire lascif.
"Tu sais bien que j'ai mon Ryan, que je ne l'échangerai avec qui que ce soit dans le monde. Non, j'ai fait un tronçon de route avec lui et j'ai apprécié sa compagnie, mais je te garantis que je n'ai pas l'intention de renoncer à Ryan, bien que ce Robin soit bien agréable à baiser. Tu lui donnes du travail ?"
"Laissez-le ici chez moi, je vais le mettre à l'épreuve et s'il me satisfait je le laisse travailler pour moi." dit maître Greene, puis il ordonna à l'un des garçons d'apporter une pinte de bière au chevalier, avant qu'il reprenne la route pour Londres.
Me prenant par le bras, il me conduisit dans la cuisine, il la traversa et me fit entrer dans une pièce, que j'appris plus tard être la sienne, avec un grand lit à caisse, une garde-robe énorme, une boîte de sécurité renforcée avec des bandes de fer, deux coffres à siège.
"Robin est ton nom ?"
"Oui, monsieur, Robin Hall."
"Ici, on se tutoie tous, parmi nous de l'auberge. Mets-toi nu."
J'obéis. Il me tourna autour, en me palpant, en émettant des "Uhm" d'assentiment. Dès qu'il me doigta les parties intimes, il me vint une érection et il se mit à rire et hocha la tête.
"Ça te plaît le prendre dans le cul ?"
"Oui..."
"Et le sucer?"
"Aussi..."
"Et le mettre dans le cul ?"
"Je ne l'ai jamais fait, je ne sais pas..."
"Ici on doit être prêt à faire un peu de tout, avec nos clients. Tu es très bien fait... As-tu déjà travaillé dans une auberge ?"
"Non..."
"Et quel travail tu faisais avant ?"
"Le garçon de peine et le garçon de cuisine, j'aidais dans la cuisine, ensuite je me laissais enculer par le fils de mon maître." je lui ai répondu.
"Bon. Maintenant, je n'ai pas beaucoup de temps. Rhabille toi et rentrons dans la salle. Simon te dira ce qu'il y a à faire. Puis, après la fermeture, tu reviendras ici et nous verrons si tu sais y faire au lit."
"Qui est Simon ?" je demandai, comme je m'habillais.
"Le plus vieux de mes garçons et le plus expérimenté. Dommage qu'il ait déjà vingt ans, un peu trop pour moi. Je préfère des gars comme toi ou Jan et Gavin, les deux autres. Mais tu es le plus beau d'entre eux, par conséquent, si tu sais me contenter aussi au lit, tu travailleras pour moi."
Nous sommes retournés à la grande salle. Sir William était assis et buvait sa pinte d'ale.
"Alors, tu lui donnes du travail ?" lui demanda-t-il quand nous sommes rentrés.
"Je pense que oui." lui dit Greene. "Laissez le ici avec moi." Puis il se tourna vers le plus grand des trois autres garçons : "Simon, je te le confie, apprends lui ce qu'il doit faire." et il alla s'asseoir à côté de Sir William avec lequel il se mit à causer.
Simon Hugues, me fit signe de le suivre et d'abord il me fit faire le tour de toute l'auberge, en commençant à me donner des instructions.