Nous avons donc commencé à servir Sir Brett, en faisant de notre mieux pour le remercier pour sa générosité à nous avoir enlevé de la rue.
Parfois, le soir, Sir Trace venait le retrouver et après avoir passé un peu de temps à causer, ou à lire, l'un pour l'autre, un livre ou à jouer aux échecs, ils se retiraient dans la chambre de Sir Brett, pour faire l'amour.
Sir Trace, la première fois qu'il nous avait rencontré dans la maison de son amant, nous avait tout de suite reconnus et il sembla heureux de nous revoir. Maintenant que nous étions là tous les deux, Sir Brett voulait que ce soit l'un d'entre nous deux qui les servent quand ils étaient ensemble, au moins ils pouvaient échanger leurs effusions sans problèmes, chose qu'ils n'avaient jamais pu faire devant les autres serviteurs. Souvent, ils se caressaient de façon intime et s'embrassaient en notre présence, avant de se retirer dans la chambre pour faire l'amour.
Un jour, Sir Brett reçut un message qui le convoquait à la cour, je ne sais pas bien pour quoi. Alors il nous dit que Sir Trace devait venir lui rendre visite et qu'il ne savait pas s'il pourrait revenir à temps, donc, de le prier de l'attendre, aussi longtemps que cela lui était possible.
Dans l'après-midi, en effet, arriva Sir Trace. Nous l'avons fait s'asseoir dans les pièces du maître, nous lui avons expliqué le contretemps et je lui demandai s'il désirait quelque chose. Il me dit de lui apporter une cruche d'hydromel. Quand je le servais, il me demanda de rester un peu avec lui pour lui tenir compagnie.
"Bien sûr," dit-il, "c'est une chance mutuelle que Brett vous ait à son service, et que vous ayez trouvé un bon travail."
"C'est sûr que pour Simon et moi, c'est une grande chance de servir Sir Brett le Waleys. Non seulement parce que nous pouvons être ensemble sans problèmes, mais aussi parce que notre patron est toujours très courtois avec nous."
"Ouais, je vois... Et... Brett, au delà d'être courtois, il prend aussi son plaisir avec vous deux ?"
"Avec nous, mon sieur ? Mais nous ne sommes que ses serviteurs... " je lui ai répondu, sans comprendre ce qu'il voulait dire.
Il sourit : "Serviteurs ou pas... vous êtes tous les deux des garçons très beaux, surtout toi, et certainement des experts à donner du plaisir à un homme et à satisfaire ses pulsions..."
Je rougis, je crois. "Non, mon sieur, certainement pas dans ce sens que vous voulez dire."
"Mais allons... il a à la maison un petit bijou de beauté comme toi... et il n'en a jamais tiré profit ?"
"Seigneur, il en est ainsi, ma parole ! Soit parce qu'il sait que je suis lié à Simon par une affection spéciale, et il respecte notre lien, soit parce que... il y a vous, mon sieur, vous le savez mieux que nous, il est lié a vous par une forte affection."
Sir Trace sourit : "Mais quel mal il y aurait s'il prenait, de temps en temps, son plaisir avec toi ?"
"Je ne peux pas vous dire s'il y aurait du mal ou pas, mais je sais que ce n'est jamais arrivé." insistai-je.
Sir Trace se leva, il vint à côté de moi et me fit lever, me serra la taille avec un bras et sa main me caressa sur la braguette. J'essayai respectueusement de me libérer, mais il me tenait fermement à côté de lui.
"Tu me plais beaucoup, Robin ... et je voudrais goûter à la saveur de l'union charnelle avec toi..."
"Seigneur... laissez-moi, s'il vous plaît..." lui dis-je, en essayant de me libérer de son étreinte.
Il m'était venu une érection et cela aussi me mettait encore plus mal à l'aise. Il la sentit et sourit.
"Ton corps semble contredire tes mots..." me dit-il.
"Je... par respect... je n'ose pas me battre contre vous, cavalier, mais... mais ne profitez pas de mon respect. Je suis lié à Simon... et vous à mon maître."
"Et je ne veux pas dissoudre ni l'un ni l'autre lien. Mais tu me plais beaucoup... que veux tu que ça soit, si pour une fois, on oublie pour un instant nos liens et nous donnons du plaisir mutuel ?"
"Seigneur, pour l'estime et le respect que je vous porte... je vous prie d'arrêter et de me laisser aller. Vous êtes beau, et à votre toucher mon corps réagit, mais... réfléchissez, s'il vous plaît... vous êtes en train de me proposer une double trahison."
"Une double trahison ? Allez ! Pourquoi double, et pourquoi trahison ?" me demanda-t-il, sans encore me laisser aller.
"Double, chevalier, parce que s'il y avait entre vous et moi ce que vous voulez, on ferait un tort à la fois à Sir Brett et à mon Simon..."
"Il suffit qu'ils ne le sachent pas."
"Et, justement, ce serait une trahison, car dans le secret on manquerait à notre amour envers ceux que vous et moi on aime."
"Une trahison ? Je ne te demande pas de devenir mon amant mais juste..." dit-il en me regardant avec un léger sourire amusé.
"Seulement pour baiser ensemble. Mais vous deux, vous avez couru de grands risques pour protéger votre amour, et Simon et moi on s'est enfui de l'auberge pour pouvoir nous appartenir l'un à l'autre. Vous savez combien Sir Brett vous aime... vous ne l'aimez pas autant, peut-être ?"
"Mais oui, certainement que je l'aime, au point de risquer l'ire de nos familles et ne pas cesser de nous voir, bien qu'en secret..." répondit-il, en desserrant un peu sa prise sur moi. "Mais je ne suis pas en train de te demander de briser le lien qui..."
"Seigneur... Je ne sais pas utiliser de belles paroles comme vous, mais... vous voyez... l'amour est comme la couronne de notre roi, d'or et de belles pierres brillantes. Mais si vous la souillez, si vous en déchaussez une pierre, elle devient quoi ? Un objet de moins en moins beau, jusqu'à ce que vous décidiez d'en enlever les pierres restantes, d'en fondre l'or, car elle n'est plus une couronne de roi, mais un objet sale et laid. La couronne du roi est belle tant qu'elle est brillante et a toutes ses pierres. Et ce n'est pas en lui enlevant en secret une pierre que la couronne reste aussi belle qu'avant... Alors, s'il vous plaît, ne me demandez pas de faire quelque chose qui peut endommager les couronnes de l'amour qui nous lient à nos bien aimés."
"Mais je... tu me plais beaucoup..."
"Et pour cela, je vous remercie. Mais vous voyez, ce n'est pas parce que l'un des joyaux de la couronne vous plaît que vous l'enlèveriez... Ça y perdrait à la fois la couronne et la pierre elle-même. Même si Sir Brett et Simon ne le savaient jamais, nous deux on le saurait que nous avons endommagé la couronne que nous avons construite avec tant d'efforts et de peine. Admirons cette couronne qu'est l'amour, sans cependant l'endommager."
Sir Trace me laissa, enfin, et revint s'asseoir, pensif. Puis il me regarda et me dit : "Robin, bien que tu sois de cinq ans plus jeune que moi, tu m'as montré que tu êtes plus sage et mûr que moi. Tu as raison... ce que je te demandais n'était pas une bonne chose. Tu as raison, je devais comprendre que je peux t'admirer, sans pourtant désirer de t'avoir. Et maintenant, tu me fais avoir honte pour t'avoir sollicité à accomplir avec moi... ce que tu as appelé à juste titre une double trahison."
"Je n'entendais pas vous faire sentir honte, mon sieur. Tout le monde peut avoir un moment de... d'égarement, de faiblesse."
"De fait, c'est comme si j'avais trahi Brett, contrairement à toi qui as eu la force de ne pas trahir ton Simon. Et maintenant, je me sens en faute."
"Je suis désolé, seigneur..."
"Non, je suis celui qui devrait être désolé. Et à la fin... je t'ai manqué de respect, et pour ça je dois te présenter des excuses."
"Ce n'est pas seulement parce que vous m'avez touché de façon intime, en me révélant ainsi votre désir, que vous m'avez manqué de respect, seigneur."
"Non, pas tant pour cela, mais parce que, t'ayant connu comme garçon d'auberge, je pensais que tu étais prêt à te donner sans hésitation... Mais maintenant, grâce à toi, je me rends compte de mon erreur et je l'admets. Et je t'en demande pardon."
"N'y pensez plus, seigneur. Rien n'est pas arrivé d'irréparable. Ce qui est arrivé... personne à part nous deux ne viendra à le savoir. Et vous, en dépit d'être un chevalier, un seigneur, bien plus important que moi, vous avez accepté ma prière et vous m'avez respecté."
"Je n'aurai même pas dû essayer, cependant."
"Seigneur, ne soyez pas trop sévère avec vous-même. Ce n'est qu'ainsi que vous pourrez comprendre les autres. Mon respect pour vous est inchangé, vous devez me croire."
"Pas le mien envers moi-même..."
"Chacun de nous peut faire un faux pas... l'important est se reprendre avant de tomber, parce qu'une chute peut juste nous faire plier un genou, mais aussi nous plonger dans un ravin..."
"Je me suis repris grâce à toi, certainement pas grâce à moi-même..."
"L'important est de s'être repris, seigneur, ça n'a pas d'importance grâce à qui. Quoi qu'il en soit, vous avez accepté et respecté ma prière à renoncer à votre tentation."
"Et... tu ne diras rien de ce que j'ai essayé de faire avec toi... à Brett ou à Simon ?"
"Pourquoi je devrai ? Vous avez ressenti le désir de voler un bijou de la couronne, mais vous ne l'avez pas fait, vous avez abandonné, et la couronne est encore intacte. Et je pense qu'à l'avenir, vous saurez par vous-même résister à une telle tentation."
"Je pense que oui... Je l'espère. Tu... tu serais plus digne que moi d'être un chevalier."
"Ne dites pas ça, mon sieur."
Peu de temps après Sir Brett revint et je les laissai seuls.
Au soir, après que Sir Trace ait quitté la maison, notre maître nous a appelé dans sa chambre et nous fit asseoir.
"Robin, Simon... Trace m'a rapporté tout ce qui est arrivé aujourd'hui en mon absence..."
Je le regardai avec étonnement, et je remarquai que Simon, à qui je n'avais rien dit, était encore plus surpris que moi.
Alors je dis : "Mais rien ne s'est passé..."
"Merci à toi, Robin. Trace est vraiment désolé d'avoir essayé de te séduire, il a voulu que je le sache et il m'a demandé pardon."
"Et vous, vous lui avez pardonné, j'espère, mon sieur."
"Oui, certainement. Merci à toi, pour son repentir et pour sa sincérité. Nous avons discuté longuement, et nous avons décidé que tu dois avoir un prix pour ton intégrité morale."
"Oh, mon sieur, ce n'est pas pour avoir un prix que je... Et le prix je l'ai déjà eu, en sachant avoir bien protégé mon amour pour Simon, et votre amour à la fois."
Sir Brett hocha la tête, souriant, et dit : "D'accord. Mais nous avons décidé de te montrer notre gratitude d'une manière concrète et non seulement en paroles. Donc, puisque Trace sait que hors les murs, non loin de l'église Saint Botolph, sur la route que de Bishopsgate va à Aldgate il y a trois maisons mitoyennes à vendre, nous avons décidé de les acheter, les réunir et les transformer en une taverne pour vous la donner."
Je l'ai regardé avec de grands yeux et je lui demandai : "Il ne vous semble pas de faire trop pour nous ?" Puis j'ajoutai, "Et puis... une auberge... il y en a plein dans et autour de la ville..."
"La ville est en train de grandir de plus en plus rapidement et il n'y en a pas assez. En outre, en répandant la bonne parole, cela peut devenir un lieu de rencontre pour des gens comme nous, qui ont souvent le problème de savoir où pouvoir avoir... un bon repos."
"Une auberge comme celle où vous nous avez connus, seigneur ?" je lui demandai. "Avec des garçons prêts à répondre aux besoins secrets des voyageurs, des clients ?"
"Oui et non... Tu vois, parmi nos amis et connaissances, il y a plusieurs couples qui ont des difficultés à se rencontrer sans éveiller les soupçons, sans prendre de risques. Par exemple, John de Mokkyng, le boulanger, et Henry Leche, le chaudronnier, qui ont leurs boutiques dans Bridge Street et qui sont amoureux ; Richard de Lambeth, propriétaire de bateaux de pêche et de ferries et son homme, Alan le Palmere, maître charpentier ; Jean de Caustone et son fils William de Caustone, drapiers, l'un des plus riches familles de Londres qui ont maison et magasins à Billingsgate, et qui aiment les garçons, mais ne peuvent pas les ramener chez eux où il y a leurs épouses.
"Et puis Richard de Hakeneye, un riche commerçant en laine ; John Makeheved, qui vit en Bread Street et a la boutique de marmites et de vaisselle en face de la Stone-Cross ; Richard de Torinton, importateur de tissus et un des plus riches habitant de Candlewick Ward , et son petit ami, John de Somersham de Walbrook, qui vit en Candlewick Street ; John Carlton, le tailleur, Robert les Callere, boucher en Vintry, Benedict de Fulsham, l'apothicaire... Pour ne pas parler que de chevaliers et de nobles seigneurs..."
"Donc... plutôt que de leur fournir des garçons serviables et disponibles, nous devons leur fournir une pièce où s'écarter en paix et sécurité..." ai-je dit.
"C'est ça, même si une chose n'exclut pas l'autre. Et aussi, on a pensé à ces trois maisonnettes à deux étages, non seulement car elles sont dans une bonne position, mais aussi parce que, s'il devait y avoir une embuscade similaire à celle où toi Simon, tu m'as sauvé, en ayant trois escaliers et des sorties dans deux cours différentes, ainsi que sur la route, ce serait un endroit sûr pour se rencontrer..."
"Mais... comment est-ce que vous connaissez tous ces messieurs et marchands, et..." demanda Simon.
"Petit à petit, comme dans une chaîne, nous avons appris à nous connaître, à nous soutenir les uns les autres. Et le besoin d'un endroit sûr s'est fait de plus en plus évident et urgent. C'est pour cette raison qu'on a décidé, avec Trace, en plus que pour vous montrer notre gratitude, d'accomplir ce pas, d'entreprendre cette démarche."
Alors, le lendemain, on alla voir les trois maisonnettes. En effet, en les unissant à l'intérieur par des portes et des passages, elles pourraient devenir une belle auberge. Les pièces au rez-de-chaussée ont été unies en ouvrant de larges arcades dans les parois de séparation, et au premier étage elles ont été connectées en ouvrant des portes qui reliaient les trois couloirs, de sorte qu'on pouvait monter ou descendre par trois escaliers différents. Sir Brett et Sir Trace payèrent l'achat des maisonnettes, Richard de Torinton paya pour les relier, et les de Caustone y mirent l'argent pour acheter les meubles.
On ferma deux des portes vers la rue et en laissant ouverte seulement celle du centre, on accrocha à côté un beau signe, et la nouvelle auberge fut appelée « Good Rest Tavern »... et notre nouvelle vie commença.
Logiquement, nous ne pouvions pas ouvrir l'auberge seulement à deux, il était donc nécessaire, pendant que les travaux progressaient de trouver ceux qui travailleraient avec nous. Nous avons décidé de tourner en ville, pour chercher parmi les garçons qui mendiaient et se vendaient dans les rues, et ainsi d'aider ceux qui étaient en train de vivre les difficultés que nous deux avions vécu quand avions fuis l'auberge « Lonely Knight Inn ».
Le premier que nous avons rencontré, ce fut toi, Lance Lambyn. Tu avais alors vingt ans. Tu avais fui de chez toi avec ton cousin, c'est à dire lui, Kirby Edwards, le fils de la sœur de ta mère, afin de vivre votre amour. Kirby avait alors seize ans. Veux-tu bien, Lance, raconter aux garçons votre histoire ?"
L'histoire de Lance:
"Je suis le troisième fils de John Lambyn, marchand de grain qui a un magasin en Bridge Street et maison en Great Yarmouth. Depuis quelque temps, j'avais remarqué que pour moi les filles ne me intéressaient vraiment pas, au contraire des garçons, qui me faisaient par contre ressentir des émotions fortes et avec qui je rêvais de faire les choses interdites que... que vous savez bien.
Alors parfois, avec d'autres garçons, dont l'un des garçons engagés par mon père, on se cachait pour nous amuser, pour nous baiser... Mais, alors que pour les autres, c'était juste un soulagement dans l'attente de trouver l'occasion de le faire avec une fille, je me suis vite rendu compte que pour moi c'était la seule chose que j'aimais faire. J'avais essayé une fois avec la fille d'une des femmes de chambre de mon père, mais ça ne m'avait pas plu comme les autres disaient que ça devrait être.
Entre autres, je me sentais très attiré par mon cousin, Kirby, qui était, et est toujours, grand et mince, avec ce beau casque de cheveux blonds et qui avait déjà une ombre de duvet sur la lèvre supérieure... ce qui me fit réaliser comment il était en train de se développer vers la virilité, et donc comment lui aussi devait déjà sentir certains désirs qui te font brûler la chair comme un feu intérieur.
Donc, depuis qu'il me plaisait tant pour son apparence que pour son caractère, j'ai commencé à lui faire la cour... jusqu'au jour où je trouvai le courage de le toucher entre ses jambes, et quand il ne se recula pas, mais ricana, comme je me fis plus hardi et enfin, caché dans l'entrepôt de grains de mon père où lui aussi travaillait, je lui ai appris à baiser et se faire baiser.
Après cette première fois, c'était Kirby qui cherchait des occasions pour le faire à nouveau, je ne dis pas plus que moi, mais au moins autant. Nous aimions tous les deux vraiment le faire entre nous, et nous avons bien compris que, contrairement aux autres, nous n'étions vraiment pas intéressés par les filles..
Après un moment que nous étions ensemble, un jour, Kirby alla à l'entrepôt pour prendre un sac d'avoine à transporter dans la boutique quand il entendit des bruits étranges. Craignant que ce puisse être un voleur, il alla silencieusement voir et trouva deux des garçons de mon père, c'est à dire lui, Daryl Graspays et lui, Aaron Lovekyn, qui étaient en train de baiser gaiement.
Daryl et Aaron soudain s'aperçurent qu'ils n'étaient plus seuls, ils le virent et s'arrêtèrent nerveux, même effrayés, d'avoir été découverts, d'ailleurs par un neveu du propriétaire, nus et unis dans ces pratiques interdites. Ils essayèrent de se rhabiller à la hâte, mais Kirby les arrêta.
"Non, arrêtez-vous, restez là, ne vous préoccupez pas," leur dit-il, "à moi aussi il me plait de le faire avec mon cousin..."
"Avec le fils du patron ? Avec lequel ?"
"Avec Lance, le troisième fils de mon oncle." et disant cela, il m'appela sous prétexte de l'aider.
J'arrivai tout de suite et je souris à voir les deux garçons, à demi nus, qui étaient encore couchés sur un tas de sacs vides, toujours immobiles comme deux statues. Alors je revins en arrière pour fermer la porte, puis allai là-bas et je m'enlevai la tunique. Même Kirby se l'enleva, nous nous étreignîmes et nous avons échangé un baiser gaiement. Aaron et Daryl nous regardèrent l'air surpris pour notre performance, comme nous on s'enlevait l'un l'autre aussi la culotte, décidés de réjouir l'un de l'autre.
Kirby me frotta les mamelons, puis il approcha son beau visage près du mien et on se donna une autre long, profond baiser, jouant avec nos langues et en frottant notre aine l'un contre l'autre. Au bout de quelques minutes quand, encore debout, nous nous sommes embrassés et caressés, nous nous sommes tournés vers Aaron et Daryl, qui étaient à nouveau excités et, sans nous perdre de vue, ils se caressaient les pieux droits et durs, prêt à l'action.
"Divisez en deux la pile de sacs, que nous voulons venir nous aussi." je commandai alors aux deux garçons.
"Vous voulez nous baiser ? Que c'est bien !" dit Aaron, le plus jeune des deux, celui qui a le même âge de Kirby.
"Non, vous continuez à le faire entre vous et nous le ferons entre nous : Kirby et moi nous nous aimons, nous ne voulons pas le faire avec d'autres mais nous aimons vous regarder pendant que vous le faites. Vrai Kirby ?" répondis-je.
"Vous vous aimez ?" Daryl demanda avec étonnement. "Tout comme... comme deux amants ? Comme... comme mari et femme ?"
Kirby rit : "Non, pas comme mari et femme, mais comme mari et mari !"
"Nous deux... il n'est pas que nous nous aimons... Il nous plaît le faire, mais aussi avec les autres." déclara Daryl. "Et il nous plairait le faire avec vous, si vous étiez d'accord..."
"Non, comme je vous l'ai dit. Mais vous deux, vous deux vous aimez aussi les filles ? Nous deux elles ne nous intéressent pas..."
"Non, à nous deux les filles ne plaisent pas, seuls les mâles, et en particulier ceux plus âgés de nous... Mais c'est difficile à trouver..." dit Aaron.
Nous nous sommes assis sur les sacs que les deux garçons nous avaient préparés, et Kirby se pencha immédiatement pour me sucer. Aaron immédiatement descendit sucer son compagnon, en avalant le pieu tant qu'il pouvait et déplaçant doucement sa tête de haut en bas : il était excitant de les voir alors que nous étions en train de le faire aussi. Après un certain temps, je me mis en genoux derrière mon cousin en le serrant par derrière, en lui frottant les mamelons tout en frottant la pointe de mon poteau entre ses fesses.
Aussitôt, les deux garçons nous imitèrent, et Daryl fit mettre son ami à quatre pattes, il se le mouilla avec de la salive, il le monta et le lui enfila avec un plaisir évident, commençant tout de suite à s'agiter avec un va-et-vient vigoureux. Pendant ce temps, on se regardait, et notre excitation augmentait rapidement. Au bout d'un moment, je me désenfilai de mon cousin, qui se coucha sur son dos, mit ses jambes sur mes épaules et je l'enfilai à nouveau.
"Je veux essayer moi aussi ainsi..." dit alors Aaron en se séparant de son ami et se couchant sur le dos. Daryl l'enfila encore et Aaron dit : "Ça me plaît même plus, ainsi."
"À moi aussi " dit gaiement Daryl, en lui battant dedans avec enthousiasme.
L'action de nous quatre devint plus chaude, plus rapide et plus intense, des bas gémissements accompagnaient nos unions, dans une espèce de chœur soumis, qui ne faisait qu'augmenter nos excitations respectives, nous faisant de plus en plus avides d'atteindre le plaisir. Aaron, ses yeux fixés sur nous, alors que son ami martelait en lui, se l'astiquait...
Je commençai alors à donner des coups plus forts et profonds dans mon cousin, dont le beau visage était rougi pour l'intensité du plaisir, et je le sentis frémir en anticipation. Je compris qu'il allait jouir et je sentais que je me rapprochais de plus en plus de l'orgasme, et regardai Daryl battre avec le même enthousiasme dans le cul doux d'Aaron. Jusqu'à ce que, l'un après l'autre, tous les quatre nous sommes venus dans une symphonie de bas gémissements.
Alors nous nous abandonnâmes sur les sacs, pour reprendre haleine, en nous regardant et en ricanant nerveusement.
"Nous le faisons encore d'autres fois ?" demanda Aaron. "Tous les quatre ensemble ?"
"Pourquoi pas ! Mais vous deux entre vous et nous deux entre nous." lui répondit Kirby.
"Pourquoi pas aussi en nous échangeant ?" demanda Daryl. "Il me plairait me le laisser mettre par Lance."
"Parce que Kirby et moi nous aimons l'un l'autre, et nous ne voulons pas le faire avec d'autres... même si nous avons aimé vous regarder. Il était agréable de vous voir le faire, je l'avoue, et même excitant, mais Kirby et moi on s'est promis que nous ne le ferons jamais avec quelqu'un d'autre."
Ainsi, parfois seuls, parfois à quatre, nous l'avons fait, cachés dans l'entrepôt de grains.
Mais mon père soupçonna sans doute quelque chose, ou tout au moins se demanda pourquoi parfois on disparaissait à deux ou à quatre... je ne sais pas. Le fait est qu'un jour qu'on était tous les quatre à baiser gaiement, même si j'avais fermé la porte de l'intérieur comme les autres fois, mon père, qui avait volontairement laissé une fenêtre entrouverte, réussit à entrer silencieusement et à nous surprendre.
Ce fut la fin du monde. Il prit, je ne sais pas où, un roseau et il tomba sur nous, en nous insultant atrocement et en nous fouettant, tandis que nous quatre on essayait de lui échapper et de nous rhabiller, terrifiés. On sautait sur les sacs, on courait à travers l'entrepôt en faisant un grand vacarme jusqu'à ce que Daryl réussisse à ouvrir la porte et nous sommes tous enfuis tous les quatre à toute vitesse.
Et donc nous nous sommes ainsi retrouvés, sans maison, ni travail... Alors Kirby et moi nous avons commencé à mendier, alors que Aaron et Daryl, en plus de mendier comme nous, quand ils trouvaient quelqu'un qui les payait pour baiser avec eux, acceptaient. Donc, ils faisaient un peu plus d'argent que nous, mais ils étaient généreux et partageaient tout avec nous, toujours.
Jusqu'au jour où... Simon rencontra Daryl et, après une longue conversation avec lui, il décida de lui offrir de venir travailler dans cette auberge, qu'ils devaient ouvrir. Daryl lui demanda tout de suite s'il cherchait un garçon seul ou plus, et Simon lui a dit qu'il pensait en trouver trois autres... juste le nombre que nous étions.
Daryl alors vint nous chercher et nous avons aussi parlé avec Simon. Aaron accepta immédiatement, mais Kirby et moi lui dîmes que nous ne voulions pas aller dans les chambres avec les clients pour baiser.
Simon nous a dit que ce n'était pas un problème : aucun des garçons, comme il nous a aussi expliqué, ne serait jamais obligé d'aller dans la chambre avec un client s'il ne voulait pas : ce n'était absolument pas nécessaire.
Nous avons donc accepté. Et nous sommes là. La clientèle est choisie, tous sont des gens bien, et comme vous l'a expliqué Robin, beaucoup viennent ici avec leur homme, ils ont juste besoin d'une chambre. Et les autres, ils peuvent demander si l'un des garçons est disponible, et alors Simon ou Robin ou moi on vous demandera si vous voulez monter dans une chambre avec ce client et si vous dites oui, si le client vous plaît ou ne vous déplaît pas, la chose est combinée.
Le seul point important, je vous préviens, est qu'aucun d'entre vous ne doit jamais essayer de voler un client, ou vous passerez un mauvais quart d'heure ! Le «Good Rest Inn», depuis son ouverture, s'est fait un bon nom que nous devons protéger et renforcer : service excellent, courtoisie, serviabilité et honnêteté. Grâce à cela, et à la bonne clientèle que nous avons, on n'a jamais eu de problèmes avec les shérifs de la ville et leurs hommes.
"Voilà, les garçons, vous avez entendu nos histoires. Avez-vous des question ?"
"Oui, Robin... Si un des clients, nous veut toujours avec lui et si nous sommes d'accord, s'il devient notre protecteur, pouvons-nous le faire ?"
"Certainement, John, soit qu'il vous laisse à travailler ici, soit qu'il décide de vous emmener. Vous êtes libre de décider."
"Et nous pouvons baiser entre nous ?"
"Bien sûr, Nicolas, pourvu que vous soyez d'accord à le faire. Bien, les garçons, maintenant Simon vous montrera vos chambres : gardez les très propres, et vous aussi soyez toujours propres. Dieu vous aide si l'un d'entre vous pue. Ici ce n'est pas un bordel ! Rappelez-vous que votre premier devoir ici est de servir nos clients et de le faire bien. Si vous aimez baiser et gagner quelques pièces de monnaie supplémentaire, ce sont vos oignons."
"Mais l'argent que nous gagnons à nous laisser baiser par l'un des clients, nous le gardons tout ou nous avons à vous le donner ?"
"Vous le gardez tout, Willy. Pourvu que vous travaillez bien ici dans la taverne, bien sûr. Vous le gardez et vous en faites ce que vous voulez. Mais rappelez-vous, vous ne devez jamais le miser au jeu, pas ici dedans, au moins. Ce sont les règles de la maison. Pas de bagarres, pas de disputes."
Les garçons s'étant installés, ils les mirent au travail tout de suite. La taverne était ouverte lorsque les portes de Londres étaient ouvertes à un peu après leur fermeture. Parfois, il y avait des clients qui s'arrêtaient toute la nuit, avec un des garçons de l'auberge. Mais souvent, les couples qui y venaient faire l'amour tranquillement, arrivaient dans la matinée ou dans l'après-midi, puis retournaient à leurs ménages en ville.
Comme la taverne, au rez-de-chaussée, était composée de trois grandes salles et de quatre petits salons, ceux-ci étaient souvent réservés par des gaies compagnies des habitués, pour pouvoir parler librement, même de leur vie privée, de leurs préférences secrètes.
La clientèle était nombreuse et composée en petite partie par de voyageurs occasionnels, en grande partie par les habitants de la ville qui l'utilisaient pour leurs réunions secrètes et qui étaient des clients fidèles. Parmi ceux-ci, bourgeois pour la plupart, il y avait aussi des nobles, en particulier des jeunes, ainsi que plusieurs soldats du roi qui, quand ils n'étaient pas en service, espéraient être « engagés » par un client et gagner ainsi quelques pièces en plus de leur paye.