"Je ne savais pas si tu m'attendais vraiment..." dit le garçon dès qu'il fut devant lui.
"Je te l'avais dit, non ?" Lui répondit Freddy en descendant de la clôture, puis lui demanda : "Tu habites loin ? Je le laisse ici, mon vélo, ou je l'emmène ?"
"Non, c'est à deux pas, mais prends-le. Tu le laisseras dans le hall d'entrée de ma maison, c'est préférable. On y va ?"
"Oui..."
Ils marchaient en silence, côte à côte. De temps en temps, ils se jetaient un coup d'œil, et quand leurs regards se rencontraient, Kenneth lui faisait un sourire timide, un peu gêné, mais évidemment content.
Il habitait dans une vieille maison non loin du restaurant où il travaillait. Il lui fit laisser le vélo dans la petite cour et ils montèrent l'escalier en pierre usée. Au deuxième étage, Kenneth ouvrit une porte en planches de bois peinte en vert et un peu décrépie, qui semblait plus la porte d'un débarras que d'un appartement.
Ils se trouvèrent dans une petite pièce avec une seule fenêtre, une cheminée sur la gauche et une porte sur la droite. Presque sous la fenêtre, il y avait un lit d'une place et demie, avec les draps en désordre. En face de la cheminée il y avait une petite table ronde avec deux chaises, à côté de la cheminée d'un côté un buffet et de l'autre un placard, non assortis. Tout cela donnait l'impression de vieux et de pauvre et Freddy pensa que l'intérieur de leur camping-car était plus agréable que cette pièce.
Kenneth verrouilla la porte derrière eux, puis avec une expression un peu embarrassée, il s'excusa pour le désordre. "Je ne pensais pas ... emmener quelqu'un ici ..." conclut-il.
"Tu n'as pas de petit ami ?" lui demanda Freddy.
"Non. Et ici... ce n'est pas si facile..."
"Et comment fais-tu, alors ?"
"D'habitude, quand je suis libre, je vais à Newcastle... à The Yard dans Scotswood Road... parfois on y trouve... C'est un bar gay. Tu le connais ?"
"Non..."
"D'où es-tu ?"
"Je suis né à Gloucester... mais depuis que j'ai trois ans, nous avons toujours tourné... Nous vivons dans un camping-car."
"Tu veux dire... vous ne disposez pas d'une maison ?"
"Oui... le camping-car."
Freddy tendit la main et attira à lui le garçon, sentant que l'autre était trop gêné pour faire le premier pas. Kenneth se pencha contre lui, le prit entre ses bras et l'embrassa avec une langue dans la bouche presque sauvage, ce qui surprit Freddy. Il sentit l'érection de l'autre pousser contre lui. Il semblait que le jeune homme avait soudainement perdu tout embarras.
Les mains de Kenneth descendirent ouvrir le pantalon de Freddy et se démenèrent fiévreuses, jusqu'à ce qu'il réussit à le lui ouvrir. Puis il glissa sur ses genoux et plongea prendre en bouche le membre dur de Freddy. Pendant ce temps, il se déboutonna et ôta ses vêtements et quand il fut à moitié nu, il se leva de nouveau.
En le regardant, il lui dit d'une voix basse et avec des yeux pleins de désir : "Tu as une belle bite ! Tu me la fourres toute dans le cul ?"
"Comme tu veux ..." dit Freddy avec un sourire, étonné par la disparition soudaine de toute la timidité apparente de l'autre.
Kenneth se retourna et s'appuya sur la tête du lit, en tendant en arrière vers lui le petit cul. "Allez !" l'encouragea-t-il en regardant en arrière, les yeux brillants.
"N'as-tu pas une capote ?" Lui demanda Freddy.
"Ah... oui... attends..." dit le garçon.
Il s'enleva les chaussures, finit de retirer son pantalon et son slip, prit une boîte dans la table de chevet et en sortit un sachet, le donnant à Freddy.
"Mets-toi sur le lit... sur le dos. Je veux te prendre de devant..." lui dit Freddy alors qu'il tirait le préservatif.
Kenneth immédiatement se coucha et replia ses jambes contre sa poitrine. Freddy monta à genoux sur le lit et descendit sur le garçon, en guidant son membre dur à destination.
"Vas-y !" l'exhorta encore l'autre.
Freddy commença à pousser et glissa à l'intérieur en une seule poussée, avec facilité, tandis que Kenneth le tenait par la taille, en le tirant à lui, son visage légèrement rougi par l'excitation. Lorsque son aine fut pressée contre les fesses du compagnon, il s'arrêta un instant pour mieux s'installer.
"Allez !" dit encore Kenneth. "Baise-moi. Fort !"
Freddy pensa qu'il aurait préféré s'il y avait eu quelques préliminaires, mais il s'apprêta à le contenter. Il commença à avancer et reculer vigoureusement.
Kenneth faisait palpiter avec art son sphincter, il s'agitait dessous légèrement, et avec les doigts il lui frottait les mamelons. "Allez ! Plus fort !" il demanda d'une voix enrouée.
Le lit grinçait à chaque poussée et le garçon poussait de bas gémissements en rythme. Freddy pensa que c'était presque la base rythmique pour une chanson. Un gémissement tous les quatre grincements... Cri-cri-cri-cri... ahahahah... Cri-cri-cri-cri ... ahahahah... Intérieurement, il lui vint à fredonner « I-can-get-no... satisfaction... » et il sourit.
"T'aimes me baiser ?" lui demanda Kenneth.
"Oui."
"Allez, plus fort... mais ne viens pas tout de suite... laisse-moi en jouir... ça fait un siècle que je n'ai plus pris une bite dans le cul..." déclara Kenneth, sa voix un peu rauque grâce au plaisir. "Allez, baise-moi !"
Mais putain, je ne suis pas déjà en train de le faire ? Se demanda Freddy, légèrement amusé. Il augmenta l'énergie de ses poussées et maintenant la tête du lit battait rythmiquement contre le mur. Les gémissements de Kenneth redoublèrent et Freddy se demanda si les voisins pouvaient les entendre et comprendre... Eh bien, ce serait un problème pour ce garçon pas pour lui...
"Aimes-tu mon cul ?"
"Oui..." Répondit Freddy presque machinalement.
Soudain Kenneth grogna un bas "Nooon..." et atteignit son apogée, giclant et gémissant, les yeux fermés étroitement, et ses doigts le griffant presque violemment. Il le sentit sursauter sous lui et rincer leurs ventres avec ses jets tièdes. Et lui aussi déchargea en poussant à fond et avec force dans le garçon.
Ils se détendirent presque d'un coup, et Freddy laissa échapper un long soupir, presque un râle.
"Merde, tu as été fantastique !" murmura Kenneth.
"Ouais..." haleta Freddy.
Kenneth se débattit en essayant de glisser hors de dessous lui, et Freddy se mit sur les genoux.
"Je vais un instant à la salle de bain pour me nettoyer, après tu y vas..." dit le garçon, laissant le lit.
Freddy poussa un autre soupir et s'accroupit sur ses talons. Il entendit l'eau couler derrière la porte. "Je parie que maintenant il me fait me rhabiller et me dit de m'en aller..." dit-il doucement.
Et il gagna le pari. En fait, quand il alla à la salle de bain pour se nettoyer et qu'il en sortit, Kenneth s'était déjà rhabillé, et était assis à la petite table. Alors, lui aussi se rhabilla, un peu déçu : ça avait été une chose trop rapide, même si très intense. Aucun préliminaire et rien après avoir joui... Alors qu'il se rhabillait, Kenneth lui demanda : "Reviens-tu à Warkwort ? Pouvons-nous nous rencontrer à nouveau ?"
"Je ne sais pas... comme je t'ai dit, nous tournons..." Lui répondit-il, sans lui dire qu'ils allaient s'arrêter à Amble pour une grande partie du mois.
"Pour les vacances ?"
"Non, pour le travail. Nous sommes musiciens ambulants. "Dit Freddy en terminant de se rhabiller.
"Eh bien... tu sais où me trouver, si tu reviens par ici..." dit Kenneth. Il se leva et alla ouvrir la porte. "Bon. Salut."
"Salut."
Freddy descendit, prit sa bicyclette et pédala lentement jusqu'à Amble. Il s'était défoulé, mais il n'était pas satisfait. Il avait joui et pourtant il n'était pas entièrement satisfait. Il arriva à Amble, la traversa, prit le Links Road et alla au Links Golf Course, devant lequel il y avait le parking pour les camping-cars. Il quitta la bicyclette à côté du camping-car, Douglas était en train d'en sortir.
"Hey, tu es déjà là ?" Lui demanda l'homme.
"Oui... Je l'ai attendu pendant une heure et demie, puis... Même pas une demi-heure... et tout était fini."
"Mais... vous l'avez fait, non ?"
"Un petit truc rapide." répondit le garçon, d'un ton déçu, haussant les épaules. "Trop rapide. Où est maman, dedans ?"
"Non, elle est allée faire les courses. Eh bien... vous avez combiné en hâte et vous avez terminé en hâte..."
"Ouais. Trop en hâte." dit Freddy à nouveau, en secouant la tête.
"Je te comprends, tu sais ? Les choses faites à la hâte ne me plaisent pas non plus..."
"Je sais..." dit Freddy avec un sourire espiègle et un clin d'œil, en admirant le beau torse nu et tatoué de l'homme.
"Comment, tu sais ?"
"Eh bien, je vous entends, bien sûr..." dit Freddy en souriant, l'air amusé, à l'homme un peu gêné, puis il ajouta : "Même si vous essayez de ne pas vous faire entendre."
"Ça te donne... ça te dérange ?" l'homme demanda, en hésitant.
"Mais allez, idiot. Je suis heureux que vous soyez bien ensemble... et même au lit... Ne vous inquiétez pas pour moi. Vous ne devez pas vous faire des problèmes. Pas pour moi."
Douglas ne répondit pas. Au lieu de cela, il dit : "Peut-être que ce garçon... Cela faisait trop longtemps qu'il ne baisait pas, et alors... Cependant, c'était un gars sympa, non ? Peut-être la prochaine fois..."
"Il n'y aura pas de prochaine fois, bien qu'il m'ait fait comprendre qu'il aimerait bien."
"Mais pourquoi ? Après tout..."
"Je ne veux pas faire l'infirmière... y aller juste parce qu'il en a besoin et parce qu'il a aimé la façon dont je l'ai baisé. Même dans une aventure, pour moi, il doit y avoir un peu de... tendresse... le plaisir d'être ensemble, à la fois avant et après l'avoir fait... En parlant même un peu, connaître aussi l'autre un peu..."
"Eh bien, oui... Je te comprends. Mais peut-être si vous vous connaissiez mieux, si vous parliez... "
"Non. Même si d'aspect il était mignon, en dehors de son petit cul, il ne m'a pas donné beaucoup plus..."
Douglas eut un petit rire.
"Maintenant, il vaut mieux que je m'exerce un peu avec la Fender..." annonça Freddy.
"Cela te va si nous révisons quelques morceaux ensemble ?" suggéra Douglas.
Ils entrèrent prendre leurs instruments, ils sortirent un tabouret, Freddy s'assit et Douglas, debout à côté de lui, attaquèrent un morceau. Ils étaient en train de jouer, quand Joy revint, le vélo chargé de sacs. Douglas arrêta, tendit le saxophone à Freddy et courut l'aider à rentrer les provisions.
Freddy entendit venir du camping-car un éclat de rire gai, de Douglas et sa mère ensemble, et sourit. Peu après Joy apparut à la porte du camping-car.
"Viens à l'intérieur un moment, j'ai acheté une crème glacée pour tout le monde... Rentre les instruments, c'est mieux."
Freddy entra : "Nous ne nous entraînons plus ?" Demanda-t-il à Douglas.
"Quel besoin il y a ? Nous sommes déjà tout à fait prêts pour ce soir." répondit la mère ; elle donna une serviette en papier, une cuillère et une tasse de crème glacée à chacun, puis se mit à manger avec eux.
Douglas, tout en savourant la crème glacée, feuilletait le journal lentement. "Hey, écoutez ceci : ici il est dit que à partir d'une enquête réalisée par une célèbre entreprise de préservatifs américains, les amateurs les plus rapides sont les Indiens, avec une moyenne de treize minutes à baise, et ceux qui durent plus longtemps sont les Nigériens avec une moyenne de vingt-quatre minutes..." dit-il à un moment, levant les yeux, avec un sourire.
Joy ricana : "Douglas, tu n'aurais pas du sang nigérien dans tes veines, par hasard ?"
Freddy les regarda amusé et la mère lui fit un clin d'œil.
Douglas haussa les épaules : "Les médias... signifient peu. Si tu manges trois pommes, et nous deux aucune, nous en avons mangé une par tête, selon les médias..."
"Il ne dit rien, l'article, sur nous anglais ? Toi, cependant, tu gardes notre moyenne nationale élevée..." insista Joy.
"Et arrête ! Pas devant le gamin !" protesta Douglas, espiègle mais un peu gêné.
"Hé, je ne suis plus un gamin, d'accord !" protesta espiègle, Freddy.
"Ne te donne pas des airs, juste parce que tu viens juste d'être majeur !" rétorqua Douglas. 7 Ils ont continué à rire et à plaisanter, se taquinant les uns les autres, et Freddy pensa, avec un sentiment de tendre plaisir, qu'ils étaient vraiment une très belle famille. Joy, une fois la crème glacée terminée, alluma une cigarette. Douglas tendit la main et Joy lui remit le paquet avec le briquet.
"Hey, vous deux, si vous ne vous faites pas une dose de nicotine et de goudron vous n'êtes pas heureux ? Si vous pouviez, vous vous l'injecteriez par voie intraveineuse !"
"Ne me les casse pas..." dit la mère en jetant une bouffée de fumée contre lui.
Freddy la chassa en agitant une main devant son visage, et il protesta à nouveau : "C'est vous qui me les cassez, en me faisant fumer même si je ne veux pas. Vous me faites devenir un fumeur passif ! Vous m'intoxiquez !"
"Et alors tu n'as qu'à sortir, si cela te dérange." dit Joy, tranquille.
"Il serait peut-être mieux que nous deux on sorte fumer..." dit Douglas conciliant.
"Je sors... Et laissez ouvertes la porte et la fenêtre, ou ce soir je dois dormir dans l'odeur de vos cigarettes !"
"Mais non, nous sortons..." dit Joy se levant.
"Je vais sortir !" insista Freddy.
"Eh bien, ne vous mettez pas à vous disputer sur qui doit sortir maintenant ! Nous sortons tous les trois, parce que dehors l'air est bon..." dit Douglas, et ils sortirent ensemble du camping-car.
Plus tard Joy prépara un repas léger, comme ils le faisaient avant leurs spectacles de rue. Puis, ayant pris leurs instruments de musique, ils allèrent à la place de la mairie, et se placèrent, comme les soirs précédents, à côté du grand cadran solaire vertical en acier inoxydable de sept mètres de haut qui avait récemment été placé pour orner le centre de la place.
C'était la tombée de la nuit et les résidents et les touristes se promenaient en grand nombre sur la place et ses environs. Les Stone arrangèrent leurs affaires, prirent les instruments et commencèrent à jouer et à chanter. Bientôt, il se forma un groupe de gens autour d'eux, pour les écouter. Dans le panier qu'ils avaient placé sur le sol en face d'eux, commencèrent à affluer les pièces de monnaie et aussi quelques billets : comme d'habitude, les gens appréciaient leur bonne musique.
À un moment donné, Freddy remarqua, parmi les gens qui s'étaient arrêtés pour écouter leur performance, le petit brun qui le matin, sur la plage, n'avait rien fait d'autre que de le regarder. Il était dans la deuxième rangée, caché derrière les autres spectateurs, mais il le reconnut immédiatement. Et, encore une fois, le brun ne détournait pas le regard de lui.
Il portait un jean bleu délavé et un T-shirt blanc avec quelque chose de très coloré dessiné devant, que Freddy ne réussissait pas à bien distinguer. Lorsque la personne devant lui s'éloigna, le brun se déplaça derrière un autre des spectateurs, comme pour se cacher à son regard.
Freddy, quand ils firent un bref arrêt, posa sa Fender et alla directement vers le brun. Celui-ci, en le voyant venir, se retourna et fut pour partir, mais Freddy accéléra le pas, l'atteignit et le prit par le bras.
"Hey !" lui dit-il, et il laissa son bras, comme le garçon s'arrêtait et le regardait stupéfait. "Qu'as-tu à continuer à me regarder ainsi ? Ce matin sur la plage, et maintenant ici..."
Le brun semblait embarrassé. "Rien... J'aime votre musique..." murmura-t-il.
"Mais on ne jouait pas, ce matin..." dit Freddy malicieusement.
"Non, ce matin... nous étions voisins par hasard..."
"Par hasard." dit Freddy d'un ton peu convaincu. "Tu ne m'as pas quitté des yeux."
"Je ne voulais pas t'ennuyer. Je suis désolé..."
"Non, tu ne m'as pas ennuyé. Bien qu'il ne soit pas bien de fixer ainsi les gens. Tes parents ne te l'ont pas enseigné ?"
"Désolé..." Répéta le petit brun, encore plus embarrassé.
"Quel est ton nom ?"
"Eh ? Comment ?" Demanda le garçon, étonné.
"Mais oui, t'as un nom, non ?" demanda Freddy, amusé. "Mon nom est Freddy."
"Ah... enchanté... Je suis Dave."
"Quel âge as-tu ?"
"Moi ?"
"Et qui d'autre ?"
"Dix-neuf..."
"Comme moi. Tu es d'ici ou tu es ici en vacances ? "
"Non, je suis né ici. Mais j'étudie à l'université de Northumbria à Newcastle et, juste en été, je reviens ici pour donner un coup de main aux miens."
"Qu'est-ce que font tes parents ?"
"Ils ont la boutique de fleurs sur le coin là-bas, dans Wellwood Street. Il s'appelle Simply Flowers."
"Oh, celui tout peint en vert et aux rideaux jaunes..."
"Oui, c'est ça."
"Et quand tu étudies, tu vis à Newcastle ?"
"Oui. Mon père m'a pris un petit appartement."
"Tout seul ?"
"Oui."
La voix de Douglas l'appela.
"Je dois aller jouer. Si tu le souhaites, tu peux rester nous écouter, si tu n'as rien d'autre à faire."
"À cette heure le magasin est fermé. Je suis libre."
Ils sont retournés ensemble vers le cadran solaire au centre de la place, et tandis que Freddy prenait son instrument, Douglas lui demanda, à voix basse : "Ce n'est pas le garçon aux cheveux noirs de la plage ce matin, celui-là ?"
"C'est lui."
"Et..."
"Et quoi ?" demanda Freddy, amusé.
"Et ?" répéta Joy avec une expression malicieuse.
"Rien. Jouons, allez."
"Il est mignon... Qu'avez-vous dit ?"
"Et arrête !"
Ils recommencèrent à jouer. Dave continuait à le regarder, maintenant sans plus tenter de se cacher. Un regard caressant, agréable, éloquent, qui procurait un vague sentiment de plaisir à Freddy. Ils n'avaient rien dit d'explicite, mais Freddy sentait, savait en effet, que le beau brun serait partant, que ce beau garçon voulait faire quelque chose avec lui, et cela lui allait à merveille. Oui, ce Dave était vraiment un grand beau garçon. Si seulement il savait bien faire l'amour...
Freddy, en jouant, s'était distrait quelques minutes et quand il chercha Dave de ses yeux, il vit que le garçon n'était plus parmi les spectateurs. Il sentit une légère déception. Il se dit que, sachant où il travaillait pendant la journée, il pouvait le retrouver, peut-être avec l'excuse d'acheter des fleurs pour sa mère...
Il pensait que, physiquement, il aimait Dave plus que le serveur de quelques heures auparavant. Il l'avait vu nu sur la plage, il était très bien fait. S'il était mieux que le garçon du restaurant, au lit... au moins pour cette période de vacances, il aurait de quoi s'amuser.
Lors d'une autre pause dans leur performance, Joy et Douglas s'allumèrent une cigarette. Joy demanda à Freddy : "Et le brun ? Qu'enfin a-t-il fait ?"
"Et qu'est-ce que j'en sais."
"Vous vous êtes donné rendez-vous ?"
"Mais allez ! C'est possible que tu..."
"Tu l'as suivi, vous vous êtes parlé, vous êtes revenus ensemble... Je pensais... Et puis, il est aussi plus mignon que le serveur de Warkworth..."
"Écoute, maman, laisse-moi penser à ma vie sexuelle, d'accord ? C'est possible que tu aies toujours à y mettre ton nez ? Je ne mets pas mon nez dans votre vie sexuelle !"
"Oh là là, que t'es hargneux ! Avec toi, il est impossible de parler..." dit-elle et elle lui souffla une bouffée de fumée.
Freddy la regarda avec une expression amusée, et agita sa main devant son visage pour éloigner la fumée de la cigarette de sa mère.
Ils recommencèrent à jouer. Mais il était tard, et il y avait de moins en moins de monde. Donc, ils décidèrent d'arrêter pour ce soir.
"Douglas, veux-tu apporter mes affaires au camping-car ? J'ai envie de faire un tour..." dit Freddy. Il remarqua le regard malicieux de sa mère et dit, un peu agacé et un peu amusé : "Un tour tout seul !"
Joy haussa les sourcils minces et bien soignés et haussa les épaules. "Combien avons nous fait ce soir, frère ?" Demanda-elle à Douglas qui comptait l'argent laissé par les gens.
"Plus ou moins la moyenne, sœur. Pas mal... "dit l'homme, en mettant de côté l'argent, puis il aida sa partenaire à ranger leur équipement.
"Eh bien, j'y vais... On se voit plus tard..." dit Freddy, et au signe affirmatif des deux, il marcha lentement vers la mer, les mains dans ses poches.
Il ne savait même pas pourquoi il avait décidé de se promener encore un peu avant d'aller dormir. Cependant le matin, ils pouvaient dormir jusqu'à tard, et donc... Il n'avait pas sommeil, tout simplement. Et puis, peut-être qu'il était bon que sa mère et Douglas puissent être un peu seuls, parfois. Au moins, ils ne devaient pas se soucier de ne pas être entendu, s'ils avaient envie de baiser...
Il sortit de la ville, marcha le long de la rivière et se dirigea vers la mer. Il arriva à la plage, s'enleva les chaussures, qu'il attacha ensemble avec les lacets, et les mit sur l'épaule. Il arriva en face de la longue courbe de jetée en bois culminant par le phare sud, peint de rayures rouges et blanches. Les réverbères sur le côté droit du quai étaient allumés.
Il le prit et le parcourut lentement, en respirant à pleins poumons l'air saumâtre. La lumière rouge du phare blessait périodiquement l'air de la nuit. Il aimait sentir les planches de bois sous ses pieds nus. Il se promenait dans un zigzag autour des bancs doubles de bois qui étaient à intervalles réguliers au centre du ponton.
Il avait couvert les deux tiers du long ponton quand, juste au-delà de la courbe, il remarqua une ombre appuyée contre la balustrade, juste avant le phare, qui faisait face à l'autre phare, le blanc avec le feu vert, qui marquaient l'entrée du port. Il se rapprocha, et il le reconnut : c'était le brun ! Quand il lui arriva à côté, il le salua sur un ton gai.
"Salut, Dave !"
Le garçon se redressa presque brusquement et se retourna, regardant avec une expression étonnée, le reconnut et il répondit en hésitant, au salut.
"Salut, Freddy."
"Que fais-tu ici tout seul ?" lui demanda Freddy en s'arrêtant devant lui.
Dave s'appuya contre la balustrade avec son derrière et ses mains. "Rien... Je n'ai pas encore envie d'aller dormir... Et toi ?"
"Idem. Ça te dérange si je m'arrête un peu ici ? Si nous parlons un peu ?"
Dave semblait hésiter, mais il répondit : "Non. Non, non..."
"Tu n'as pas d'amis, toi, ici ?"
"Peu."
"Tu me plais, Dave..."
"Hein ? Comment ?" demanda l'autre, et Freddy eut l'impression qu'il avait légèrement rougi.
"J'ai dit que tu me plais."
"Ah, merci...Toi aussi tu me plais..."
"Tu ne sembles pas très convaincu..."
"Non... je veux dire, oui..." balbutia presque le garçon.
Freddy fit un pas vers lui, de sorte que maintenant seulement un empan séparait leurs corps. "J'ai envie de t'embrasser..." dit-il et, avant que l'autre ne puisse réagir, il se pencha contre lui, le prenant entre ses bras, et posa ses lèvres sur les siennes.
"Hey... attends... quoi..." protesta doucement Dave, qui se raidit.
"Allez, toi aussi t'en as envie..." murmura Freddy.
"Nous nous connaissons à peine..." protesta l'autre.
Freddy l'avait fait taire en lui pressant ses lèvres sur les lèvres. Dave sembla résister un moment, un instant, puis écarta ses lèvres et retourna le baiser qui immédiatement devint profond, chaleureux, passionné.