Il entendit frapper à la porte du camping-car et il eut un léger sursaut. Il se retourna et regarda vers la porte, avec l'espoir absurde que Dave était de retour vers lui. "Entre !" cria-t-il d'une voix étranglée par l'émotion.
C'était Douglas.
"Hey, qu'est-ce que tu fais là tout nu ? Et Dave ? On ne vous voyait pas arriver et alors..." dit l'homme, étonné.
"Il est parti."
Douglas le regarda et remarqua l'expression noire du garçon.
"Tu veux dire... que vous vous êtes disputés ? Il est parti ... pour toujours ?"
"Oui, ce trou du cul !"
Douglas alla s'asseoir sur le bord du lit, en face de lui. Il vit le slip du garçon et le lui lança. Freddy ne le mit pas, mais il s'en couvrit les organes génitaux.
"T'as envie de m'en parler ?" demanda l'homme, avec un sourire amical.
"Je ne sais pas. Qu'y a-t-il à dire ?"
"Vous vous êtes disputés." dit Douglas, sur un ton évident.
"Oui."
"Pourquoi ?"
"Je... Je lui ai dit... Mais qu'importe ?"
"Tu ne crois pas qu'il est préférable de parler plutôt que de tout garder à l'intérieur ? Nous sommes amis, non ? Nous avons toujours parlé de tout, toi et moi. Qu'est-ce que tu lui as dit ? "
"Que... que j'étais tombé amoureux de lui."
"Ah. Et pour cela... il s'est échappé ?"
"Mais non. Il a dit que... que lui aussi était amoureux de moi." dit Freddy, et il se tut.
Après un certain temps, Douglas dit : "Eh bien... Je ne pense pas qu'on peut se battre pour cela... Au contraire. Qu'est-il arrivé après ?"
"Je... Je lui ai dit de venir avec nous. Et il a dit qu'il ne pouvait pas, lui aurait dû se disputer avec les siens, et qu'il ne voulait pas quitter l'université, et même pas se faire entretenir par nous... Enfin, que de la merde. Et que plutôt j'aurais dû rester ici. "
"Eh bien, cela aurait été une solution."
Freddy le regarda surpris. "Mais quelle solution de merde ! Je devrais trouver un boulot, et en attendant, qui m'aurait entretenu ? Quoi qu'il en soit, nous voir toujours en secret. Au lieu de cela, j'aurais du aller à Newcastle où il étudie... ne comprends-tu pas que ce n'est pas possible ? Il était plus facile pour lui de venir avec nous, non ?"
"Il semble toujours que les problèmes et les sacrifices des autres soient plus faciles à accepter que les nôtres..."
"Mais s'il était vraiment amoureux de moi..."
"Ou si tu étais vraiment amoureux de lui. Évidemment, aucun d'entre vous n'était assez amoureux. Ta mère a tout quitté, sauf toi, bien sûr, pour venir avec moi."
"Justement, mais pas lui, il n'a pas voulu le faire."
"Mais si Joy ne se sentait pas, je me serais arrêté avec elle. J'aurais cessé de faire les tournées, de jouer, j'aurais essayé n'importe quel autre travail pour être avec elle. Aucun de nous deux n'a pensé à ce qu'il voulait que l'autre fasse, mais seulement ce qu'il pourrait faire pour l'autre. Parce que nous étions vraiment amoureux. Il est évident que vous deux ne l'êtes pas assez." répéta gentiment Douglas.
"J'étais si heureux, ce matin... mais..." murmura Freddy. Puis il ajouta, presque en colère : "Et nous n'avons même pas fait l'amour..."
"Vous auriez dû vous disputer plus tard, peut-être, pas avant..." dit Douglas avec une ironie légère. "Ou plutôt, vous auriez du essayer de comprendre l'autre, et pas de vous quereller."
"Mais pour lui, c'était plus facile de repartir avec nous, non ?" insista Freddy.
"C'est l'égoïsme en toi qui est en train de parler en ce moment..."
"En bref, c'est de ma faute !" dit Freddy, ombrageux.
"Non, ce n'est pas ta faute ni la sienne. Aucun de vous deux ne se sentait de risquer la vie à laquelle vous êtes habitués, pour sauver l'amour qui était né ou était en train de naître. Pour vous deux l'amour était moins important que votre confort, que votre routine. Voilà. Mais tu ne peux pas jeter tout le blâme sur lui. À mon avis, vous êtes exactement égaux."
"Belle consolation. Mais s'il..."
"Mais si tu..." l'interrompit Douglas. "Le problème est tout là. Pourquoi penses-tu que, après tant d'années, Joy et moi nous entendons toujours aussi bien ? Parce qu'aucun de nous n'exige quelque chose de l'autre, et qu'au contraire chacun de nous essaie de donner le plus qu'il peut à l'autre. Aucun d'entre nous ne dit à l'autre «mais si tu...», tu ne comprends pas ? Mais ne le prends pas pour toi maintenant. Voilà ce qui est arrivé... et ça va passer. Mais si tu ne comprends pas ce point, je doute que tu puisses jamais connaître le vrai amour."
"Si nous n'avions pas cette vie nomade, peut-être que je pourrais trouver le bon gars pour moi."
Douglas rigola doucement. "Eh bien, maintenant c'est la faute de cette vie... Si cette vie te pèse tellement, tu as l'occasion d'arrêter et de rester avec lui, non ? Ne cherche pas des excuses, Freddy. Tu n'es plus un enfant, et tu n'es pas un idiot."
"Cependant, il est vrai que cette vie de nomades ne rend pas les choses plus faciles, non ?" insista Freddy, obstiné.
"Ce ne fut pas le cas pour Joy, je pense."
"Elle a eu du cul... Ça aurait pu mal tourner."
"Bien sûr. Ça peut toujours aller mal. Cela pouvait aller mal pour moi, si je découvrais qu'elle n'était pas ce que j'espérais... ou si tu avais mal grandi, nous avais donné plein de problèmes et tu étais devenu un type odieux et insupportable. Ou ça pouvait aller mal à Joy, peut-être, si je n'étais pas fidèle, en voyant mon passé... ou pour toi, si j'étais un bâtard envers toi... Mais si nous n'avions pas essayé, nous n'aurions jamais eu la bonne vie que nous avons et permets-moi de te dire, nous n'aurions jamais été la belle famille que nous sommes. Habille-toi, allez, et viens à la plage, Joy pourrait être inquiète, à ne me voir même pas revenir."
"Je n'ai pas envie..."
"As-tu peur de rencontrer Dave ?"
"Non. Je lui ai dit de ne pas venir à la plage, et même de pas venir nous écouter jouer dans la soirée."
"Il ne te semble pas avoir exagéré ?"
"Non. Encore quelques jours et nous partons, de toute façon. Et je te jure que je ne vais pas tomber amoureux à nouveau."
"Ne jure pas sur quelque chose que tu ne peux pas tenir. Mais... tu ne penses pas que vous pourriez en reparler ?"
"Non. Je serai égoïste, comme tu me dis, je serai un trou du cul, mais vraiment non. Ce qui est fait est fait. On recommencerait simplement à se disputer. Mais oui, tu as raison, c'est un connard et égoïste autant que moi. Et je ne veux plus tomber amoureux. Et puis, évidemment, nous ne sommes pas faits l'un pour l'autre..."
"Ouais. Les raisins ne sont pas mûrs, dit le renard."
"Quel renard ? Quels raisins ? De quoi tu parles ? "
"Rien, oublie-le. Une histoire d'un certain Ésope, il me semble. Rhabille-toi, allez, et viens sur la plage."
"Dans pas longtemps... Et tu commences à dire à maman... à lui demander, s'il vous plaît, de ne pas commenter ; je ne suis pas vraiment d'humeur."
"D'accord, comme tu veux. Ne tarde pas trop, cependant, parce que nous devons aller quelque part pour le déjeuner. "
Seul à nouveau, Freddy s'habilla lentement, immergé dans ses pensées. Il vit la caméra, et a été tenté d'effacer toutes les photos qu'il avait prises de Dave, il la prit en main, hésita, puis la reposa sans les effacer.
Il défit le lit et le plia. Il n'avait pas envie d'aller à la plage, ne voulait pas aller déjeuner, mais il savait que sa mère n'entendrait pas raison. Bien qu'à contrecœur il se dirigea vers la mer, il espérait que la mère ne lui fasse pas des blagues, ne le force pas à parler, qu'elle ne le gave pas de sages conseils...
Quand il arriva à la plage, la mère était couchée sur le ventre au soleil, l'inévitable cigarette entre ses lèvres, et lisait un magazine. Douglas était assis à côté d'elle en essayant de remplir un sudoku à seize cases.
"Salut." dit Freddy, à voix basse, et il s'assit à côté d'eux.
"Salut." dit sa mère, sans lever les yeux.
Freddy se demanda si Douglas avait parlé avec sa mère sur ce qui était arrivé et regarda d'un air interrogateur l'homme, qui comprit la question muette et simplement hocha la tête. Freddy poussa un soupir silencieux.
Plus tard, ils allèrent ensemble pour le déjeuner, en vélo vers le Low Hauxley. Même à table Joy n'aborda pas avec lui la dispute avec Dave, et Freddy lui en fut reconnaissant.
Le soir, quand ils allèrent jouer comme d'habitude sur la place, Freddy ne faisait que regarder autour, de peur, ou dans l'espoir, de voir Dave dans le public, mais il n'y avait même pas une ombre de lui.
Et enfin, quelques jours plus tard, ils repartirent avec le camping-car pour reprendre leurs tournées.
Freddy n'avait pas effacé les photos, il les avait transférées dans son ordinateur portable mais sans les rouvrir, sans les regarder. Il ne le sentait pas : la rupture avec Dave était encore assez brûlante. Cependant Freddy retrouva progressivement sa bonne humeur et il commença même à trouver, de temps à autre, la chance d'avoir quelques agréables aventures.
Ils étaient à Stoke on Trent quand, un soir, alors qu'il se promenait juste avant d'aller dormir, Freddy se trouva en face de Dave ! Il le regarda avec étonnement, sentant sa tête en feu et son cœur sauter un battement. Puis, en le regardant mieux, il réalisa que ce n'était pas Dave.
L'autre, se sentant observé, lui demanda : "Qu'as-tu à me regarder comme ça ?"
"Non, non, désolé... c'est juste... que tu ressembles extraordinairement à un de mes amis..." dit Freddy un peu confus.
"Oui, l'excuse classique !" dit l'autre ironiquement. "Si je suis ton type, il suffit de me le dire... Tu me plais."
Freddy le regarda surpris, il ne s'attendait pas à une telle approche si directe, en fait, il ne s'attendait pas à une approche, tout simplement.
"Non... vraiment... que racontes-tu..."
"Ici, à cette heure, mon beau, on vient juste pour draguer. Ne me dis pas que tu ne le savais, parce que je ne te crois pas."
"Non, je ne savais pas. Je ne suis pas d'ici. Et je voulais simplement revenir au camping où nous avons notre camping-car. Vraiment tu ressembles incroyablement à un de mes amis..."
"Un ami... intime ? Qui te plaisait ? Vous baisiez ? "
"Eh bien... oui..." admit Freddy.
"Alors, veux-tu venir baiser avec moi ?"
Freddy le regarda de la tête aux pieds... "Pourquoi pas ? T'as un endroit ?"
"Dans l'arrière boutique de mon père. J'ai les clefs et à ce moment il n'y a aucun problème. Ce n'est pas loin."
"Boutique, de quoi ?" demanda Freddy en le suivant.
"De fleurs."
Freddy le regarda avec une expression étonnée.
"Quoi, ça te semble si étrange ?"
"Non... non, bien sûr. Et... quel âge as-tu ?"
"Vingt-deux ans."
Eh bien, il n'a pas le même âge que Dave... pensa Freddy. Les coïncidences auraient étés trop nombreuses.
"Je m'appelle Freddy... et toi ?" demanda-t-il encore, presque en retenant son souffle alors qu'il attendait la réponse.
"Daniel."
Au premier «Da...» Freddy avait presque craint qu'il pourrait s'appeler Dave...
L'autre lui demanda : "Aimes-tu le prendre dans le cul ?"
"Oui..."
"Et le mettre aussi ?"
"Oui ..."
"Très bien."
"Mais avec la capote." précisa Freddy.
"Oui, bien sûr."
Freddy était légèrement perturbé par cette approche si crue, cependant, il voulait vraiment faire une bonne baise. Physiquement, il ressemblait à Dave, donc il lui plaisait. Certainement pas l'attitude.
Daniel entra dans une cour, sortit une clé de sa poche et ouvrit une petite porte en bois. Juste entré il alluma la lumière et fit signe à Freddy d'entrer. L'odeur des fleurs, des plantes et de terre était forte, mais pas désagréable. Des étagères pleines de vases, de outils, de boîtes. Dans un coin il y avait un vieux fauteuil, qu'en un instant Daniel ouvrit et transforma en lit.
"Nous y voilà !" annonça-t-il satisfait, se tournant vers Freddy, qui était resté debout au milieu de la pièce. "Veux-tu une bière ?" demanda-t-il, en ouvrant un petit réfrigérateur sous l'étagère.
"Non merci."
"Un cola, alors ? Je n'ai rien d'autre. "
"Juste un peu, merci. "
"Alors un pour deux. Les verres sont là, prends-en deux. Ils sont propres."
"Tu viens toujours ici pour baiser ?" lui demanda Freddy, en regardant autour comme il sirotait le cola.
"Bien sûr. Mes vieux ne veulent pas que j'emmène des inconnus à la maison..." dit Daniel avec un sourire.
"Tu veux dire... tu veux dire que les tiens savent pout toi ?"
"Bien sûr. C'est pourquoi il n'y a pas de problème ici. Et c'est pour cela que nous avons mis ici le fauteuil lit et le mini réfrigérateur."
Freddy se sentait un peu étourdi par la forte odeur des fleurs qui imprégnait la pièce.
Daniel lui enleva de la main le verre vide, le posa avec le sien dans l'évier, puis il s'approcha à nouveau de Freddy, commençant à enlever ses vêtements et en le regardant avec un sourire. Freddy commença également à se déshabiller. Il pensait que Daniel n'était pas mal, physiquement, et que, maintenant qu'il le voyait mieux, qu'il voyait son corps, les différences avec Dave étaient plus évidentes. Il remarqua que, comme lui, l'autre n'avait pas encore d'érection.
Daniel, quand ils furent tous deux nus, ouvrit une boîte de fer blanc et la posa à côté du lit sur une chaise. Freddy vit qu'elle contenait un flacon de gel lubrifiant, quelques paquets de préservatifs et des mouchoirs en papier. Daniel le poussa sur le lit et se coucha sur lui, en prenant ses poignets et les mettant à côté de la tête. Il lui demanda : "Tu aimes embrasser, non ?"
Freddy hocha la tête et immédiatement leurs bouches s'unirent ; presque immédiatement les deux eurent une érection de plus en plus forte. Les jambes de Daniel s'insérèrent entre celles de Freddy, qui les écarta et avec ceignit celles de l'autre.
"Je te baise en premier. D'accord ?" Lui demanda Daniel, en le regardant avec un léger sourire, et tendant la main pour prendre un paquet de préservatifs de la boite. "Je dois te mettre le gel ou tu vas bien sans ?"
"Ils sont lubrifiés, non ?" dit Freddy qu'avait reconnu la marque. Puis, en regardant le membre en érection de l'autre, qui s'était mis à genoux pour mettre un préservatif, il ajouté : "Et tu l'as de la bonne taille, il me semble. Non, pas de gel... Dans quelle position préfères-tu le faire ? "
"Ainsi, par devant. T'en as pris déjà beaucoup ? "
"Plus ou moins autant que j'en ai mis..." dit Freddy.
Il ne pouvait pas dire que la façon de faire de l'autre était romantique, mais pas désagréable. Il pensait que ça ressemblait presque à... une transaction commerciale. D'ailleurs, pensait-il avec une ironie légère, ils étaient dans un magasin... Peut-être à la fin Daniel lui dirait : «Le seigneur est servi».
Pendant que l'autre lui prenait les jambes et les lui écartait et les soulevait en les poussant vers sa poitrine, et se mettait en place pour le pénétrer, Freddy pensa qu'il n'était pas mal, ce garçon, bien que moins bien fait que Dave. Sûrement plus décidé. Et enfin, il le sentit commencer à pousser, à pénétrer en lui secouant légèrement la ferme hampe de chair pour en faciliter l'entrée, en vrai expert.
Contrairement à Dave, Daniel ne souriait pas, mais avait une expression concentrée, sérieuse, intense. Quand il arriva à la fin de la course, il s'arrêta un moment, il s'installa mieux, laissant les jambes de Freddy et pointant ses mains à ses côtés, puis il commença un calme et profond va-et-vient, les yeux fixes sur ceux de Freddy.
"Tu n'es pas pressé, non ?" lui demanda à Daniel un moment donné.
Freddy secoua la tête. Il leva les bras pour caresser le corps de l'autre, pour taquiner ses mamelons.
"Oui bien, c'est bon." murmura Daniel avec l'ombre d'un sourire.
Comme le plaisir envahissait ses membres, Daniel accéléra ses allées et venues, et sa respiration devenait plus profonde et plus rapide. Freddy sentait la grosse vague de crue de la jouissance monter dans son partenaire occasionnel et attendit avec un vague sentiment de plaisir qu'elle déborde. Enfin, il sentit que Daniel avait passé le point critique, ses coups devinrent presque frénétiques, moins profonds, désordonnés et avec une série de frétillements accompagnés par un long gémissement, il se mit à décharger, et serra ses yeux et son visage s'empourprait. Puis brusquement il se figea, encore un peu tremblant, les yeux toujours fermés, haletant.
Freddy attendit que l'autre retrouve son calme, en continuant à le caresser avec les doigts légers sur la poitrine et les hanches.
Daniel soupira, ouvrit les yeux et regarda : "J'en avais vraiment besoin. Cela faisait une semaine que je n'avais pas baisé. Maintenant, c'est à toi." Dit-il alors qu'il glissait lentement hors de lui, se redressant encore et restant assis sur ses talons. Puis il demanda : "Dans quelle position veux-tu que je me mette ?"
"Comme moi, sur le dos, si ça te va bien."
"Comme tu veux." répondit l'autre, s'enlevant le préservatif et s'essuyant sommairement avec un mouchoir de papier. Puis il lui remit un autre paquet de préservatifs.
Freddy se redressa, puis se mit à genoux, prit le sachet et se glissa un préservatif sur le membre à nouveau dur. Sans changer de place, Daniel se coucha sur le dos et poussa ses jambes repliées contre sa poitrine, attendant. Freddy se pencha contre lui et, à la première poussée, entra en lui et se glissa tout dedans sans résistance. Quand il fut entré, Daniel fit palpiter le sphincter, avec énergie, et dit : "Allez !"
Lorsque Freddy avait eu d'autres aventures, il ne les avait presque jamais comparés à sa courte histoire avec Dave, mais cette fois, peut-être pour les coïncidences, pour la ressemblance physique, il ne pouvait pas faire autre chose... et, il dut l'admettre, bien que Daniel ne soit pas mal, la comparaison était en faveur de Dave.
Il remarqua qu'il y avait une autre différence entre Daniel et Dave : leur odeur. Dave avait une odeur propre, mais «naturelle», d'un corps masculin, en bonne santé, une odeur aphrodisiaque. Daniel à la place sentait le bain moussant... une odeur artificielle, pas désagréable, bien sûr, mais impersonnelle.
Il essaya de ne pas penser à ce sujet et commença à battre dans l'accueillant derrière de l'autre, en se disant que, dans tous les cas, il devait en jouir. Sans doute Daniel savait y faire... il accompagnait chaque poussée de Freddy avec de légers mais habiles mouvements. Il était sur le point de lui demander : «Combien en as-tu pris dans le cul ?» mais il ne le fit pas, ça ne lui semblait pas une bonne chose à demander. Sans aucun doute, dans l'ensemble, le sexe pourrait être décrit comme agréable, et pourtant... et pourtant avec Dave c'était mieux... et non seulement vers la fin des jours passés ensemble, quand ils avaient appris à connaître l'un le corps de l'autre, mais aussi la toute première fois.
"Tu es très bon pour baiser..." dit à un moment Daniel, qui clairement jouissait aussi de cette phase de leur union.
C'était, en un sens, un compliment, mais Freddy s'en sentit un peu agacé. Dave n'aurait jamais fait ce commentaire, il le lui aurait plutôt laissé entendre avec un sourire satisfait, avec une expression heureuse...
Il essaya de bannir de nouveau ces pensées de son esprit et de se consacrer complètement à profiter de ce beau garçon avec qui il était maintenant. Daniel, contrairement à lui, ne le caressait pas, ne le regardait pas non plus, il avait fermé les yeux et appréciait la monte vigoureuse de Freddy.
"Ouais, après tout... logiquement, pour lui, je suis juste un moyen de se défouler : qu'est-ce qu'il en a à faire de moi ?" se dit Freddy. "Alors... ne pense qu'à en profiter, toi aussi !"
Enfin, il sentit que l'intensification progressive de plaisir avait atteint son apogée, donc, enfin, son esprit fut libre de toute pensée et il s'abandonna à l'orgasme, en jouissant avec des poussées vigoureuses dans le garçon et son canal chaud.
"Une bonne baise !" déclara Daniel sur un ton satisfait, tandis que Freddy glissait à côté de lui, lentement.
Freddy ne répondit pas. Il se libéra également du préservatif et s'essuya avec un mouchoir en papier.
Daniel se redressa. "On se revoit ?" demanda-t-il, comme il passait ses doigts dans ses cheveux, l'air satisfait.
"Non, je suis seulement de passage." dit Freddy.
"Dommage. Cela m'a plu de baiser avec toi. On voyait que tu sais comment le faire."
"Toi aussi. Mais je suis seulement de passage." répéta Freddy. Puis il demanda : "On se rhabille ?"
"Et tu es aussi bien fait. Dommage que nous ne puissions pas nous revoir. As-tu un petit ami ?"
"Non..."
"Moi non plus. Mais pour l'instant je ne m'en soucie pas, je veux m'amuser encore."
"Tu m'as dit que les tiens savent pour toi ?"
"Oui, bien sûr. Depuis... presque quatre ans. Au début, ils ne l'ont pas pris très bien, mais après..."
Freddy demanda : "Tu leur avais dit ou..." en descendant du lit pliant et en commençant à se rhabiller.
Daniel aussi se leva pour prendre ses vêtements. "Ils l'avaient imaginé. Ils me l'ont demandé et je n'ai pas nié. Cela faisait déjà au moins trois ans que je voulais leur dire mais je n'avais pas pu trouver la bonne façon. Ou peut-être que je n'en avais pas eu le courage, qui sait ?"
"Alors... quatre... plus trois, t'avais quinze ans quand..."
"Tu veux dire ma première fois ? Oui, exactement, j'avais quinze ans. Depuis un bon moment je savais être gay, mais je ne savais pas comment essayer. Puis, à quinze ans, en fait, avec un camarade de classe, chez lui où j'étais allé jouer avec son Playstation... tu vois comment ça se passe... nous avons fini sur le canapé pour faire des jeux plus intéressants." déclara Daniel, fermant le fauteuil lit.
Ils sortirent de l'arrière-boutique, Daniel ferma et verrouilla la porte.
"J'aurais aimé te revoir, baiser de nouveau avec toi." Dit-il quand ils furent dans la rue.
"Je te l'ai dit..."
"Oui, oui, bien sûr. Eh bien, salut, alors."
"Salut."
Freddy se dirigea vers où était leur camping-car. Quand il entra, Douglas et Joy étaient couchés dans leur couchette au-dessus du siège du conducteur. Son lit, comme toujours, était prêt. Avant de se déshabiller, il prit son ordinateur portable, s'assit sur le bord du lit, l'ouvrit et l'alluma.
Après plusieurs mois, pour la première fois, il alla ouvrir les photos de Dave. En les passant, l'une après l'autre, il pensait que, en fait, Dave était différent de Daniel... différent et mieux, à la fois physiquement et dans le lit. Il soupira doucement et secoua la tête.
"Dommage... Mais pourquoi je ne peux pas t'oublier, hein ? Quel est le problème? Qui sait ce que tu fais maintenant ? Certes, tu es dans ta chambre à Newcastle, à l'université. Tu es endormi ou éveillé ? Peut-être que tu baises... Ou tu rêves de baiser... Te souviens-tu encore de moi, ou as tu réussi à m'effacer de tes pensées ? J'aurais aimé que... Peut-être que j'aurais dû rester, risquer... risquer, bien sûr, mais au moins essayer de rester avec toi." pensait-il alors qu'il continuait à faire défiler les images.
Quelques-unes était mauvaises, d'autres étaient vraiment bien. Il pensa effacer les moins intéressantes, mais après les avoir mises à la poubelle, avant de la vider, il les reprit et les mit de nouveau dans le dossier intitulé «Dave». Contrairement à ce qu'il avait dit, il ne les avait pas protégées par un mot de passe. Mais il savait que ce n'était pas nécessaire : ni Douglas, ni sa mère n'avaient jamais mis le nez dans son ordinateur portable.
Il éteignit l'ordinateur, le ferma, le rangea et se déshabilla. Il se glissa sous les couvertures.
Les premières images qu'il avait fait de Dave le montraient souriant, mais, peu à peu, il devenait sérieux, triste. Pas en colère, non, juste triste. Et dans les premières photos, il hissait une belle érection, qui avait disparu dans les suivantes.
Il s'endormit avec les images de Dave, mélangées et superposées avec celles de Daniel, qui s'agitaient dans son esprit voltigeant comme des feuilles sèches dans un tourbillon de vent.
D'autres mois s'écoulèrent, il eut d'autres aventures, quelques unes plus agréables, d'autres plus insignifiantes... et peu à peu la mémoire de Dave se brouilla, se décolora. Elle ne disparut pas, mais elle faisait partie du passé, désormais.