ON NE S'EST JAMAIS DIT "JE T'AIME" |
CHAPITRE 21 La lettre anonyme |
Peu avant l'heure du déjeuner, Cecilia était en train de fermer le bazar tandis que la mère était déjà à la maison pour préparer le repas pour tout le monde. Libero, en tenant pour main Alfredino, était en face de l'école à attendre que Massimo et Maurizio sortent. Le père de Cecilia était en train de saluer les amis à la porte du Cercle Récréatif où il avait terminé son énième partie de cartes. Cecilia, ferma la porte à clé, se retourna pour aller chez le boulanger pour prendre leur pain, quand une jeune fille sur un vélo s'arrêta devant elle, sans descendre et demanda, "Madame Cecilia Norzi ?" "Oui... c'est moi." "Ceci est pour vous." dit-elle et lui tendit une enveloppe blanche, sans en-tête ni expéditeur derrière. "De la part de qui ?" demanda-t-elle, en levant les yeux, mais la jeune fille était déjà loin sur son vélo et pédalait en direction de la Porta Marina. Cecilia haussa les épaules et avec un doigt sous le rabat collé, comme un coupe papier, ouvrit l'enveloppe, la déchirant en partie. Elle en sortit une feuille vergée avec une élégante calligraphie. Elle regarda la signature : il n'y en avait pas, ou plutôt elle était signée «Une de vos Amies» Alors, en s'acheminant lentement vers le four, elle lut l'étrange message. «Estimée Madame Cecilia Sensi en Norzi,Cecilia s'arrêta en sentant le sang lui monter à la tête, puis s'écouler complètement. Elle chancela un moment et dut appuyer contre le mur de la maison à côté de laquelle elle marchait. Elle se remit, lut la lettre deux fois, trois fois, en restant appuyé avec son épaule contre le mur. Elle secoua la tête comme pour s'éclaircir les idées. Puis elle plia la lettre anonyme, le remit dans l'enveloppe, se redressa en respirant profondément et reprit son chemin vers le four au pas rapide. En elle s'agitaient des émotions contrastées : effroi, incrédulité, douleur, colère... Elle se disait que ça ne pouvait pas être vrai, qui pouvait être cette personne perfide qui cherchait, avec ce moyen lâche, à ruiner son mariage ? Non, non, ce n'a était pas possible, Libero qui la trahissait ? Mais allez ! Et ce qui est plus, il la trahirait avec un homme ! Cecilia rit nerveusement, en secouant la tête. Vraiment, elle ne pouvait pas croire à quelque chose de si absurde. Son Libero n'était pas un pédé... il ne pouvait pas l'être. Mais... et si par contre tout cela était vrai ? Celui qui avait écrit cette lettre connaissait les voyages à Rome de Libero... Et... et il ne s'appelait pas Alfredo Milani l'ancien compagnon d'armes, dont son mari avait mis un jour la photo dans le salon ? Alors... celui qui avait écrit cette lettre connaissait plutôt bien Libero... Qui était cette fille en vélo qui lui avait donné la lettre ? Elle ne l'avait jamais vue auparavant... et là dans le pays, elle connaissait, au moins de vue, tout le monde. D'où elle venait ? Qui lui avait donné la lettre à livrer ? «Une de vos Amies», c'était signé. Une femme... mais qui ? Elle porta la lettre à son nez et flaira... elle n'avait pas d'odeur. Très souvent, les lettres des femmes ont un léger parfum. L'écriture était élégante, de quelqu'un habitué à écrire, de quelqu'un d'instruit. Elle secoua de nouveau la tête et entra dans la boutique du boulanger, retira les trois formes de pain qu'elle avait apportées à cuire, paya et rentra chez elle. Elle devait en parler avec son mari, lui montrer la lettre : Libero la tranquilliserait sûrement, et ils en riraient. Elle croyait en Libero, elle savait que son mari n'était pas capable de dire des mensonges. Non ! Son Libero au lit avec un homme? Allez ! Elle savait bien qu'il était mâle, il n'était pas l'un de ceux-là... il lui avait bien fait faire trois fils, non ? Revenue à la maison, elle essaya de cacher son trouble. Puis, quand ils eurent déjeuné et fait la vaisselle, Cecilia demanda : "Papa, veux tu emmener les trois petits aux jardins communaux ? Reste dehors jusqu'au dîner, papa, s'il te plaît. Et toi, maman, peux tu aller ouvrir le bazar seule, s'il te plaît ? Je dois parler seule avec Libero..." Tous la regardèrent qui plus qui moins surpris, mais à l'expression grave de Cecilia, ils acquiescèrent hochant la tête. Grand-père sortit avec ses trois petits-fils, Gemma Sensi alla en bas ouvrir le bazar, après avoir jeté un coup d'œil inquiet à sa fille. Quand ils furent seuls, Libero tranquillement demanda : "Qu'est-ce que tu as à me dire de si... privé, que tu les as fait sortir tous ?" "Assieds-toi." dit Cecilia, et elle s'assit à table en face de lui. Elle tira la lettre de son sein, où elle l'avait placée, et se pencha sur la table, la poussant avec un doigt vers son mari. "Lis-la." dit-elle doucement. Libero la prit, tira le papier de l'enveloppe et l'ouvrit, il le lut... et sentit son sang se glacer dans ses veines. Il lutta pour se contrôler afin que ses mains ne tremblent pas. Il souleva le regard et rencontra celui de sa femme. "Eh bien ?" demanda-t-elle presque dans un murmure. "C'est un mensonge, pas vrai ?" L'homme était incapable de penser, de parler. "C'est faux, non ?" elle insista dans un ton de prière. Libero secoua lentement la tête, puis murmura : "Non." Et il baissa le regard. Cecilia laissa échapper un sanglot brisé et murmura : "Oh mon Dieu ! Mon Dieu ! Libero ! Tu... tu as vraiment..." L'homme acquiesça d'un signe de la tête, en se sentant sombrer. Il imaginait combien Cecilia était en train de souffrir à son aveu, et il se sentit profondément triste. Et maintenant, il imaginait que sa famille allait se briser, il devrait laisser leurs enfants, ne jamais les revoir, et il se sentit saigner le cœur. "Alors... c'est vrai ?" insista doucement Cecilia, sentant le monde s'effondrer sur elle. Libero hocha la tête, les yeux toujours rivés sur cette lettre anonyme, mais incapable d'en détourner le regard. "Regarde-moi... et dis-moi que c'est vrai." demanda la femme, accablée, toujours doucement. Libero n'avait pas le courage de le faire, mais il savait qu'il le lui devait. Alors lentement, il souleva les yeux et vit de manière confuse l'image de sa femme, mais il en perçut toute la douleur et, se sentant mourir, il murmura : "Oui, c'est vrai." "C'est vrai." murmura. Cecilia "Mais pourquoi ? Pourquoi Libero ?" "Parce que... parce que je... parce que je suis... ainsi fait." répondit l'homme, ne sachant pas lui donner une autre explication. "Mais toutes ces années... toutes ces années, Libero... toutes ces années avec moi... quel sens ont-elles, alors ?" Libero ne savait pas quoi dire, et pourtant il sentait qu'il lui devait une réponse. Il émit un bref soupir tremblotant et ses mains tenant toujours la lettre, se mirent à trembler légèrement. "J'ai toujours cherché à être... à être un... un bon mari, Cecilia... et un bon père ... À te respecter et je... et je te suis très attaché... je t'aime bien... mais... mais je... je suis fait ainsi." "Un bon mari... un bon père... Mais tu me trahissais... me trahissais avec... avec un homme." Libero hocha la tête, baissant à nouveau le regard. "Et que faisons-nous maintenant ?" demanda la femme dans un murmure. "Que pouvons-nous faire, Libero, hein ?" "Je ne sais pas. Ce que tu choisis, Cecilia. Ce que tu choisis... Je... Je... Je sais que je n'ai pas le droit de dire quoi que ce soit. Je suis désolé de te blesser... alors..." "Me blesser ? Oui, oui, bien sûr. Tu as m'as enterré sous un tremblement de terre, Libero, tu ne comprends pas ? Plus que me blesser..." "Je suis désolé..." "Ouais, tu es désolé. Je peux même... même te croire, mais... mais cela ne me réconforte pas. Non, ça ne me réconforte pas du tout. Je ne me sens mieux pour rien du tout. Toutes ces années..." "Dis-moi ce que tu veux que je fasse... Quoi que ce soit..." "Tu arrêterais de... de voir cet homme ?" "Je peux certainement essayer..." "Ouais... mais tu continuerais à... si tu es ainsi fait, comme tu dis... qu'est-ce que ça changerait ? Tôt ou tard... tu manquerais à ta parole... si tu es fait ainsi. Tu as dit bien, Libero, tu pourrais essayer, mais tu n'es sûr non plus de... de réussir... de le vouloir. Ai-je tort ?" "Tu ne te trompes pas." murmura l'homme avec un fil de voix. "Mais oui. Au moins tu es un homme honnête... tu ne l'as pas nié... tu ne le promets pas. Oh Libero, Libero !" "Je regrette..." "Depuis combien de temps dure cette... cette histoire ?" "Depuis... depuis avant notre mariage..." "Et toutes ces années... Je n'ai rien soupçonné !" "Que dois-je faire ?" demanda de nouveau Libero. "Je ne le sais pas. Je ne sais vraiment pas. J'ai besoin de temps pour y penser, de comprendre. Je ne sais pas ce que... comment... Va en bas à la boutique, et dis à ma mère de revenir ici et tu restes là-bas. Ça te convient ?" "Il est nécessaire que... tu le dises à ta mère ?" "Et à qui d'autre ? À qui d'autre ? Elle connait la vie mieux que moi... et c'est ma mère. Envoie la moi ici." Libero hocha la tête, se leva et descendit. Un peu plus tard la belle-mère redescendit. "Ferme, mets le signe «bientôt de retour» et reviens à la maison." dit-elle avec un regard sévère. Libero hocha la tête, comme la belle-mère lui avait demandé et, en sentant les jambes et le cœur lourd comme jamais, il rentra à la maison. Les deux femmes l'attendaient dans le séjour, assises côte à côte d'un côté de la table. Il s'assit en face d'elles. La lettre avait disparu. Il vit que Cecilia avait les joues striées de larmes. Gemma avait une expression dure, sévère. Il s'attendait que la belle-mère l'invective, qu'elle lui donne le verdict. Ce fut par contre Cecilia qui parla. "J'en ai discuté avec maman, et elle m'a convaincu que la chose la plus importante, Libero, c'est de sauver le bon nom de la famille et même plus de nos enfants. Elle a dit que nous devons garder le secret, pour qu'il ne descende pas la honte sur la nôtre et sur leur famille. Et nous devons rester ensemble. J'ai décidé que je vais mettre de côté cette lettre... que je ne vais en parler à personne, et maman est d'accord. "Honnêtement... honnêtement, mon premier instinct a été de te demander de partir. Mais ce serait une trop grande douleur pour nos enfants, ils ne pourraient pas comprendre, ce serait pire que si tu étais mort, si tu t'en allais. "Tu as été... tu es un bon père pour eux... et grandissant ils auront besoin de toi. Mais... mais je ne peux plus... Je ne peux plus te sentir comme... comme mon mari, il faut que tu le comprennes. Nous resterons ensemble pour le bien de nos enfants. Mais nous allons séparer les lits, dans la chambre... Peut-être avec l'excuse de... de ta fausse maladie, que sais-je. "En ce qui concerne ta vie... ton «autre» vie... étant donné que... que pour moi tu n'es plus mon mari... tu fais comme tu veux, mais tu dois être très prudent, très attentif qu'on ne le vienne pas à savoir, car alors oui je te demanderai de partir... et nos enfants devraient avoir honte de toi, en face de tout le pays. "Tâchons de nous comporter comme des gens... civilisés. Pour le bien de Maurizio, Massimo et Alfredino. Nos enfants ont besoin aussi d'un père. Donc, reste ici." Libero avait remarqué que la femme n'avait pas dit «tes» fils comme quand elle était mécontente d'eux, ni «mes» comme quand elle en était fière, mais «nos» fils et cela lui donna un léger soulagement. Pour la première fois Gemma parla aussi : "Maintenant... maintenant il serait bon que tu partes... pour quelques jours... peut-être avec l'excuse de tes... analyses." dit la femme avec sarcasme dans les derniers mots. "De façon que, nous deux... et même toi qui semble plus capables que nous, nous puissions... nous mettre un masque et prétendre que rien ne se soit passé." Libero regarda sa femme : "C'est ce que tu veux, Cecilia ?" demanda-t-il tout doucement. "Oui... oui, je crois qu'il vaut mieux faire ainsi. Nous en avons besoin... tous. Personne ne doit jamais savoir quoi que ce soit. Personne ne doit soupçonner rien. Oui, tu pars, maintenant... pour un peu de jours, comme les autres fois. Et quand tu reviens... nous ferons semblant de rien. Que pouvons-nous faire d'autre, hein ? Que pouvons-nous faire à ce point, Libero ?" "Je regrette..." "Ah, tu regrettes ! Et comment tu crois que nous nous sentons ? Hein ?" dit Gemma avec sarcasme ouvert. "Va dans la chambre, prépare ta petite valise habituelle, prends ta motocyclette et va-t-en pour quelques jours." Libero acquiesça hochant la tête, et alla dans la chambre à coucher se préparer, et sans rentrer dans le séjour, sans saluer, sortit. Il prit la moto et quitta le pays. Pendant un certain temps il se demanda où aller, quoi faire. Puis il décida. Il prit la nationale et se dirigea vers la villa du comte, pour voir Alfredo, dans l'espoir de le trouver. Il se sentait le cœur lourd, il avait envie de pleurer, mais les larmes ne sortaient pas. En demandant, il réussit à trouver la villa ; c'était le milieu de l'après-midi. Il s'arrêta devant la grande grille en fer forgé et tira la corde de la clochette. Après un peu un homme arriva. "Vous désirez ?" "Est-ce que monsieur Alfredo Milani est là ?" Il demanda en peinant presque à parler. "Oui..." "Vous pouvez me l'appeler, s'il vous plaît ?" "Attendez un instant..." dit l'homme. Après quelques minutes, il vit Alfredo arriver vers lui. Quand il vit Libero un grand sourire surpris éclaira son visage, mais le sourire s'éteignit quand il arriva à la grille et vit l'expression de Libero. "Lino ! Pourquoi ici ? Que se passe-t-il ? Dieu saint, qu'est-ce que tu as ? Une... une disgrâce ?" demanda-t-il en entrouvrant la grille et en sortant dehors. "Fredo... Cecilia a tout découvert... elle a découvert pour nous deux... Elle a tout découvert..." "Mais comment ?" demanda Alfredo en écarquillant ses yeux et retenant son souffle. "Une lettre anonyme." "Mais tu... tu as nié tout, non ?" "Non, Comment pouvais-je ? Dans la lettre il y avait tout... ton nom... mes fausses analyses à Rome... Il y avait tout..." "Mais qui peut... qui aurait pu l'envoyer ? Et pourquoi ? Dieu saint, et maintenant ? Elle t'as renvoyé de la maison ?" "Non, pas vraiment... Oh, Fredo, Fredo... Nous ne pouvons pas aller quelque part ? En parler ?" "Pas dans la villa... Écoute, je vais demander au comte s'il peut me donner quelques jours de congé... Je peux peut-être lui dire que... que mon... que ma mère est très malade et que je voudrais aller..." "Et puis ?" "Et puis nous allons... nous allons à l'hôtel des thermes. Tu as dit que tu as quelques jours, n'est ce pas ?" "Oui." "Alors on fait ainsi. Le comte ne devrait pas faire de difficulté. Il ne peut pas le faire. Attends-moi une minute. Oh mon pauvre Lino ! Ceci ne devait pas arriver." Alfredo dans un premier moment, s'était presque réjoui pour la nouvelle, pensant que finalement son Lino serait libre, pour lui, tout pour lui. Mais ensuite, il eut honte de cette pensée, en voyant comment son ami était détruit, peiné, bouleversé. Après moins d'une demi-heure, qui semblait éternelle à Libero, Alfredo sortit, avec son sidecar. "Allons-y." il dit simplement. Libero hocha la tête. Ils démarrèrent les moteurs et partirent. En un peu plus d'une heure, ils étaient à l'hôtel. À l'accueil, le réceptionniste leur dit que, depuis qu'un groupe était arrivé, ils avaient libre seulement une chambre double. Alfredo dit que c'était très bien. Les deux amis montèrent. Dès qu'ils furent enfermés dans la chambre, Libero se jeta dans les bras de son ami et se mit à sangloter. C'était la première fois que Alfredo voyait Libero pleurer, qu'il le voyait si bouleversé. Il l'enlaça étroitement entre ses bras, en le berçant, lui caressant la tête tendrement, sans rien dire, parce qu'il sentait que tout mot aurait été inapproprié. Quand Libero fut capable de commencer à se calmer, ils allèrent s'asseoir sur le bord du lit, encore à demi enlacés, et Libero lui raconta tout, en détail, du texte de la lettre anonyme à la décision et aux mots de Cecilia et de la belle-mère. "Je pense que ta femme est une femme forte... forte et sage. Je pense que sa... solution est la meilleure pour tout le monde, Lino. Je crois que ces jours d'éloignement sont utiles à la fois pour toi et pour elle. Nous les passerons ici ensemble, Lino. Allez... courage... tu verras que les choses vont s'arranger..." "Je... je... pardonne-moi Fredo, mais... mais je pense que... au moins pour le moment... Je ne me sens certainement pas de... de faire l'amour..." "Oui, bien sûr, je le comprends. Ne t'inquiète pas pour ça, maintenant. Tu dois te calmer, retrouver ta force. Pour tes enfants, au moins. Elle a raison, ta femme, vos enfants ont encore besoin de toi..." "Si quand tu m'avais demandé, là-haut à la tour sarrasine, de rester avec toi... tout cela ne serait pas arrivé." "Non, bien sûr. Mais tu n'aurais pas eu Maurizio, Massimo et Alfredino... Et puis, tout le monde est savant après coup. Il est inutile de penser au passé. Nous devons juste penser au présent et, pour ce qui est en notre pouvoir, à l'avenir." "Je me sens... complètement détruit..." "Et nous allons voir dans ces jours-ci, de reconstruire ta force, Lino. Tu sais que tu peux compter sur moi, non ?" "Oui. En dehors de mes enfants... tu es tout ce qui me reste. Merci pour... pour être ici pour moi, avec moi." "Eh ! Pourquoi pas, à quoi ça sert un ami ? Tu peux toujours compter sur moi, tu le sais." "Oui. Je le sais, certainement. Merci." "Entre amis aussi le merci est superflu. Allez, Lino, tu verras que tu en sortiras sans trop de dommages. Nous, on en sortira."
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