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histore originale par Andrej Koymasky


ON NE S'EST JAMAIS DIT
"JE T'AIME"
CHAPITRE 27
Une nouvelle vie

Le partisan réussit à les amener derrière les lignes ennemies sans qu'ils fassent de mauvaises rencontres. Quand ils furent assez éloignés, ils se sont séparés. Alors, Alfredo et Libero recommencèrent à aller vers le nord, dans la partie de l'Italie encore aux mains des nazis et des fascistes de la République Sociale.

Ils furent arrêtés par une patrouille de chemises noires, mais Alfredo s'en tira remarquablement bien, avec une air très sûr il inventa une histoire bourrée de grands noms de fascistes qu'il avait entendu nommer par le comte, et il raconta l'histoire qu'il devait porter des papiers secrets à Milan, au siège du gouvernement républicain. Malgré les craintes de Libero, l'histoire d'Alfredo fut incroyablement crue, et ils les laissèrent aller.

Le problème était maintenant la possibilité de franchir la frontière entre l'Italie et la Suisse, en particulier par la partie italienne contrôlée par les républicains et les Allemands.

"Si j'avais pensé à prendre aussi les faux documents que le comte avait fait faire... Mais ils étaient dans le tiroir du bureau où il était assis, et... et je n'ai pas eu le cœur à toucher le corps du comte..." dit Alfredo, réfléchissant, alors qu'ils étaient assis à la table d'une auberge de rue Bellinzona à Ponte Chiasso, la dernière ville près de la frontière entre la Lombardie et le canton du Tessin.

"Nous pourrions tenter de passer entre les montagnes. Hors de la route..." proposa Libero, mais incertain, "A pied, laissant ici les motos..."

"Si nous les connaissions, ou si nous avions une bonne carte des lieux... mais sans un guide local, comment nous faisons ?"

Ils discutaient, en avançant des propositions, et en les rejetant, quand Alfredo se figea et regarda un officier de l'armée italienne. "Attends-moi ici. Et si quelque chose m'arrive, tu fais semblant de ne pas me connaître." dit-il, et avant que Libero ne puisse lui demander ou lui dire quelque chose, il se leva, se mit à se promener autour comme un bon à rien, mais dans le but de croiser la direction dans laquelle l'officier marchait.

Quand il lui fut près, il lui adressa la parole : "Mais tu... tu n'es pas... Tommaso Ferrante ?"

L'officier s'arrêta et le regarda d'un air interrogateur, puis sourit : "Et tu... tu es le conducteur du colonel... tu es... Alfredo, pas vrai ?"

"Oui, c'est moi! Comment vas-tu Tommaso ? Je suis content que tu te souviennes encore de moi."

"Et comment pourrais-je oublier... les inspections de nos véhicules au dépôt ? Bien que cela fait plus de vingt-cinq ans, et que nous sommes à la fois devenus des hommes mûrs ! Mais comment vas-tu, vieux libertin ?"

"Vivant et vigoureux, comme tu peux le voir. Mais toi aussi, il me semble."

"Oui, malgré tout, et malgré que je me suis presque trouvé devant un peloton d'exécution."

"Vraiment ? Et pourquoi ?"

"Pour trahison... Mais heureusement, je suis parvenu à les convaincre que je suis de leur côté, et ainsi ... Et d'officier de l'armée royale je suis maintenant un officier de l'armée républicaine. Mais toi plutôt ? Où t'as fait cette guerre ? Où t'ont-ils envoyé ?"

"Je n'ai pas pu la faire, réformé pour des problèmes de santé."

"Ah, toi bienheureux! Et que fais-tu par ici ?"

"J'étais en train de tâcher d'aller en Suisse avec mon cousin, car il semble que notre grand-père aille mourir... et c'est un homme bien riche, il a dit qu'il laisse tout en héritage aux seuls petits-enfants qui vont lui rendre visite avant qu'il casse sa pipe."

"Ah, tu vas devenir un propriétaire ?"

"Je crains que non. À la frontière, ils ne nous ont pas laissé passer..."

"Mais il est vraiment riche ?"

"Tu paries. Si on divisait tout entre nous ses six petits-enfants, nous pourrions tous vivre de rente."

"Mais tu risques de tout perdre..."

"Malheureusement."

"Changeant le sujet... Tu t'es marié, Alfredo ?"

"Non... tu devrais savoir que je suis orienté vers... d'autres horizons."

"Bien sûr, je le sais, je le sais bien. Mais qu'est-ce que cela veut dire ? Je suis marié et j'ai aussi quatre filles, rien que des femelles. Peux-tu imaginer ma souffrance d'avoir à vivre avec cinq femmes ?" l'ancien compagnon d'armes rit.

"Ben, tu te seras aussi fait un ami... un ami secret et discret, non ?"

"Un ?" rit l'officier. "Plus d'un dans toutes ces années, et le dernier est ma nouvelle ordonnance. Un jeunot de la Brianza qui de visage n'est pas beau, mais de cul et de bite est une vraie beauté, je te le garantis ! Et toi ?"

"Quelqu'un moi-même, oui, je ne peux pas me plaindre."

"Alors maintenant, tu es ici avec un cousin et vous voudriez aller en Suisse..."

"C'est ça..."

"Il est aussi de la paroisse ?"

"Non, pas lui... et il ne soupçonne rien de moi. C'est celui qui est assis là devant le bistrot, près de nos motos."

L'officier le regarda. "Mmmhhh, dommage qu'il ne soit pas des nôtres, c'est un bel homme !" dit-il doucement.

"À qui tu le dis. Pense quand nous avons à partager le même lit... Quelle souffrance pour moi."

"Écoute, Alfredo, en souvenir de notre ancienne... et plutôt intime amitié... je vais voir si je peux vous faire traverser la frontière, au moins de ce côté. Ensuite, vous devrez vous débrouiller tous seuls, de l'autre côté, avec les Suisses."

"Vraiment ? Je t'en serais reconnaissant..."

"Pas encore, je ne t'ai pas encore dit de réussir, mais je peux essayer. Vous vous êtes arrêté dans un hôtel ?"

"Non, pas encore, nous sommes arrivés ce matin."

"Alors viens, je te dépose à l'hôtel Trois Colonnes, le propriétaire est un de mes amis, et j'espère qu'il peut vous donner une chambre... même si cela te coûtera cher..."

"J'ai un peu d'argent..."

Tommaso se mit à rire : "Non, pas de cette façon, dans le sens que t'auras à coucher avec lui. Si tu restes là, je viendrai te donner une réponse !"

Ils allèrent rejoindre Libero, et Alfredo fit les présentations, puis Tommaso les conduisit à l'hôtel. Le propriétaire dit qu'il avait seulement un lit libre, les autres chambres étaient toutes occupées par des officiers allemands. Tommaso eut un petit rire discret, et Alfredo avec une expression imperturbable dit que c'était très bien. Donc, ils ont déménagé leurs motos en face de l'hôtel et ont apporté leurs bagages dans la chambre. Quand ils se furent rangés, Tommaso les salua, promettant qu'il reviendrait dès qu'il aurait des nouvelles.

Restés seuls, Alfredo expliqua à Libero qui était cet officier, et conclut : "Tu vois que là-haut quelqu'un nous aime vraiment ?"

"En espérant qu'il puisse vraiment nous aider à passer..."

"Et ne sois pas toujours pessimiste, Lino ! Nous avons réussi jusqu'ici, nous allons réussir de nouveau."

"Il baise bien ce Tommaso ?"

"Oui, tout à fait. Mais je ne m'en souviens presque pas."

"Comment peux-tu dire de ne t'en souvenir presque plus ? Tu l'as reconnu... et il s'est rappelé de toi."

"Oui, heureusement. C'était un gars sympathique, de toute façon. Tu sais, la première fois que le comte m'avait amené au rassemblement des anciens combattants, j'avais espéré le rencontrer, je l'avais cherché..."

"T'aurais aimé le faire à nouveau avec lui ?" demanda Libero.

"Oui, parce que je n'espérais pas, je croyais pas que je pourrais te trouver. Et au lieu de lui, heureusement, je t'ai retrouvé !"

Libero sourit, satisfait.

Deux jours passèrent et ils craignaient déjà que Tommaso ne puisse pas les aider. Au contraire, l'officier revint et les appela. Il les invita à aller pour le déjeuner dans un petit restaurant, et demanda une pièce privée au propriétaire. Après avoir commandé et mangé, restés seuls, Tommaso leur dit :

"Comme je l'ai dit tout à l'heure, c'est fait. J'ai pu voir que après-demain un de mes amis, un officier italien, sera de service à la frontière. Je vous accompagnerai, je vous présenterai à lui et il m'a assuré qu'il vous fera passer. Il sera avec un officier allemand. Il a dit que l'allemand lui doit plusieurs faveurs et donc sera occupé ailleurs, quand il vous fera passer."

"Merci, Tommaso. Comment pouvons-nous te remercier ? Une fois que nous sommes à la maison de grand-père et que nous avons obtenu l'héritage, nous aimerions faire quelque chose pour toi. J'en ai parlé avec mon cousin, qui est d'accord..." dit Alfredo.

"Oubliez ça. Je vous ai dit que je le ferais pour notre vieille amitié. À moi, ça ne coûte rien. Préparez-vous pour demain matin à neuf heures, en face de l'hôtel. Je viendrai avec ma voiture et je vais vous conduire jusqu'à la frontière. Oh, une dernière chose : à mon collègue italien, j'ai dit que vous êtes mes cousins, sans lui parler de l'héritage, bien sûr. Je ne pense pas que cela ira sortir dans les discours, mais sinon ne me démentez pas."

Ce soir-là, quand ils étaient dans leur chambre, ils firent l'amour à nouveau, longuement. Quand enfin ils se détendirent, satisfaits, Libero demanda : "Te plairait-il le faire de nouveau avec ce Tommaso ?"

"Non. C'est à dire, si je ne t'avais pas, peut-être oui, mais je t'ai, en fait, c'est donc un non fort et clair."

"Mais s'il te disait qu'il t'aidait à passer seulement si tu allais au lit avec lui ? Qu'est-ce que t'aurais répondu ?"

"Je me serais trouvé dans un beau dilemme. Si je lui avais dit non, nous ne pouvions pas passer au-delà. Mais si je lui avais dit oui, je me serais senti coupable envers toi."

"Je... j'aurais... certainement compris..."

"Oui, et tu me le dis d'un ton qui me fait réaliser que tu n'aurais pas été content du tout."

"Content certainement pas, mais je l'aurais compris."

"De toute façon il ne me l'a pas demandé, heureusement. Maintenant, il m'a dit qu'il s'amuse bien avec son ordonnance, et ils semblent être bien ensemble. Donc, il n'a pas besoin de moi. Heureusement." répéta Alfredo.

Quand arriva le jour de leur passage. Tommaso les conduisit au poste de frontière, leur dit d'attendre à côté de sa voiture et alla parler avec son ami. Celui-ci parla brièvement avec l'officier allemand qui hocha la tête, alla dire quelque chose au chef de poste à la barrière et s'éclipsa. Tommaso et son ami allèrent à Libero et Alfredo.

"Votre cousin m'a expliqué. Conduisez lentement jusqu'à la barrière, je vais vous faire ouvrir. Parcourez toujours bien lentement le kilomètre jusqu'au poste de la Suisse... et espérons qu'ils vous laissent passer. De l'autre côté, je ne peux rien faire pour vous. Si par hasard vous deviez revenir en arrière, je serai toujours autour, et je vous admettrai en Italie."

"Merci beaucoup. Vous êtes très gentil."

"Non, je suis juste en train de violer les consignes, mais comme c'est le capitaine Tommaso Ferrante qui me le demande..." répondit l'officier avec un haussement d'épaules.

Alfredo et Libero les saluèrent, Tommaso leur souhaita bonne chance, et ils allèrent à leurs motos et presque au pas d'homme, ils arrivèrent à la barre. Ils virent que deux soldats s'affairèrent tout de suite pour la soulever et ils allèrent au delà. Toujours conduisant au pas d'homme, ils arrivèrent à la barrière du côté suisse.

Ici, ils furent arrêtés par un officier de police qui leur demanda les documents. Ils lui donnèrent leurs cartes d'identité.

"Passeports ? Vous ne pouvez pas entrer sans passeport, les cartes d'identité ne sont pas suffisantes." dit l'officier.

"Les passeports nous ont été réquisitionnées par la milice fasciste..." déclara Alfredo rapidement, "parce que ni moi, ni mon cousin n'avons pas la carte du parti fasciste."

"Mais alors, comment avez-vous passé la frontière italienne sans passeports ?"

"Eh bien..." dit Alfredo, "vous devrez savoir comment les choses fonctionnent en Italie, en particulier dans ces jours-ci... Une enveloppe bien gonflée à l'officier italien..."

"D'accord, mais l'officier allemand ?"

"L'officier italien nous a fait passer tandis que son homologue allemand était aux toilettes..." dit Alfredo, toujours rapidement.

"Et pourquoi voudriez-vous entrer en Suisse ?" demanda l'officier de la gendarmerie.

Alfredo était préparé à une question similaire : "Parce que j'ai un dépôt important à la Banque de la Suisse italienne à Lugano, et avec cet argent nous avons l'intention de nous établir dans un pays plus pacifique et civil que l'Italie."

"Vous auriez un dépôt ? Pouvez-vous le prouver ?"

"Bien sûr." dit Alfredo. Il revint au sidecar, ouvrit sa valise, se démena pour enlever les clous dans l'un des tableaux, se brisant un ongle, et sortit quelques reçus et retourna voir l'officier.

"Cela dit que c'est un compte au porteur, vous pouvez avoir volé ces cartes." dit l'homme, les regardant avec suspicion.

"Vous avez ma carte d'identité à la main, vérifiez mon nom et ma date de naissance. Là, voyez-vous ? Le sigle du compte contient exactement mon nom et ma date de naissance."

L'officier vérifia, acquiesça d'un signe la tête, rendit leurs documents et papiers et enfin ordonna de soulever la barrière. Alfredo et Libero, lâchant un soupir silencieux de soulagement, toujours au pas d'homme, franchirent le dernier obstacle et furent en Suisse.

Quand ils arrivèrent à Chiasso, le premier centre habité de la Suisse, ils demandèrent le chemin pour Lugano. En effet, Alfredo n'y était plus allé depuis pas mal de temps, et ne s'en souvenait pas. Et enfin ils arrivèrent dans la ville. Demandant encore des renseignements, ils réussirent à trouver le siège de la Banque de la Suisse italienne. Alfredo se présenta ici avec tous les reçus des payements et demanda comment il devait faire pour prélever la totalité du montant déposé dans ce compte.

Le greffier au guichet lui dit d'attendre. Après un moment, il lui demanda de le suivre et l'emmena au bureau du directeur.

"Excusez-moi, monsieur, mais je connais plutôt bien la personne qui venait faire un dépôt chaque année, c'est notre ancien client, et n'êtes pas vous..."

"Mais le compte est au porteur..." Alfredo dit, étonné par ces mots.

"C'est bien sûr le cas. Mais vous comprenez que nous avons le devoir de protéger nos clients. Si vous ne pouvez pas me prouver que vous pouvez légitimement accéder au dépôt..."

"Mais j'ai avec moi tous les reçus des versements !"

"Certes, mais ils portent tous la signature du comte Sanfelice."

"Le comte déposait ces sommes pour moi. En fait, vous voyez..." dit-il en sortant sa carte d'identité, "le sigle du compte correspond parfaitement à non seulement mon prénom, mais porte aussi ma date exacte de naissance. Vous ne croyez pas que le comte Filippo Martini de Sanfelice n'aurait pas choisi ce sigle pour le compte si l'argent ne m'appartenait pas à moi ?" et il retint son souffle.

Le directeur contrôla sa carte d'identité, acquiesça et la lui rendit.

"Parfait, je pense que tous les doutes sont dissipés maintenant. Dites-moi, monsieur Alfredo Milani, qu'entendez vous faire du montant déposé dans notre banque ?"

"Je compte m'installer ici en Suisse, donc je veux avoir la somme à disposition. Je pensais transférer sur un compte bancaire à mon nom et à celui de mon cousin, qui m'attend ici en face de la banque, de sorte que nous puissions avoir un carnet de chèques et l'utiliser quand nous en aurons besoin, sans avoir à venir ici dans la banque."

"Ça me semble une bonne solution, monsieur Milani. Bien, je vais donner l'ordre au caissier de préparer tous les documents pour ouvrir le compte bancaire, puis vous et votre cousin devrez déposer vos signatures, décidant si les deux signatures sont égales, conjointes ou disjointes ou si l'une des deux signatures sera la principale, après quoi la totalité de la somme sera transférée au nouveau compte... bien sûr, nous espérons que vous resterez nos clients."

Ils rangèrent tout, déposèrent les reçus et retirèrent deux carnets de chèques. Puis, midi étant maintenant passé, ils allèrent manger dans un restaurant.

"Je t'avais dit, Lino, que tout se passerait bien ? Nous sommes plus riches que nous pouvions l'imaginer, et nous sommes ensemble, libres dans un pays libre... Maintenant, il ne reste plus qu'à trouver une maison et quelque chose à faire... À toi, qu'est ce que te plairait faire ?"

"Avoir un lit et y faire l'amour..." dit doucement Libero en riant.

"Cela je le savais bien, je n'avais pas besoin de te demander, idiot ! Je veux dire comme travail. Bien que nous soyons riches... je n'aime pas rester les bras croisés."

"Mais je ne sais rien faire. Et toi aussi, à part le chauffeur..."

"Nous ne pourrions pas ouvrir un magasin ?"

"Une boutique ? De quoi ?"

"Je ne sais pas. On peut voir si nous en trouvons une en vente, peut-être déjà bien achalandée, nous faisant assister au début par l'ancien propriétaire et... et essayer."

"Peut-être un bazar comme celui de mes beaux-parents..."

"Et pourquoi pas ? Tu y as travaillé, non ?"

"Pas dans le magasin. J'allais d'habitude seulement faire des commandes, ramasser des articles, les placer au dépôt ou les ranger sur les étagères, où et comme ma femme et ma belle-mère me disaient... C'étaient elles deux qui faisaient marcher la boutique."

"D'accord, c'était seulement pour parler, et tu l'avais proposé, pas moi. Cependant, tout d'abord, nous devons trouver la maison, ou au moins l'appartement, puis nous allons penser aussi au travail. Nous ne sommes pas pressés."

"Notre maison... me fait un bel effet de le dire, d'y penser..."

"Oui, à moi aussi. Cet après-midi nous cherchons un hôtel où rester jusqu'à ce qu'on trouve la maison. Et nous demandons un lit double, bien sûr." dit Alfredo.

Libero sourit : "Certainement." acquiesça-t-il d'un signe de la tête.


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