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histore originale par Andrej Koymasky


LES ÉPREUVES
DE MODESTE
CHAPITRE 4
LA COUPE DE CRISTAL

Ils marchèrent, marchèrent, marchèrent, et la route courbait vers la gauche encore plus, tournant autour de la dernière des montagnes dont les sommets étaient couverts de nuages blancs purs. Le ciel était d'un bleu brillant, le soleil doux, une douce brise caressait leur corps.

Ils avaient juste contourné la dernière montagne, quand ils virent au loin une construction blanche étroite et haute, qui brillait sous la lumière du soleil. La route semblait mener dans cette direction. En approchant ils virent que c'était une espèce de tour circulaire, faite de sept étages sans murs, chacun avec treize hautes colonnes qui soutenaient l'étage supérieur.

Ils se rapprochèrent, et ils virent qu'au centre de la tour il y avait un escalier en colimaçon qui conduisait d'un étage à l'autre, également fait de marbre blanc comme les colonnes et les planchers de chaque étage. La tour était entourée, au niveau du sol, par un mur circulaire, également de marbre blanc. La route léchait le mur et où elle le touchait il y avait un haut portail en or pur, fermé.

Ils virent que soit la surface du mur d'enceinte, soit la surface des piliers à l'intérieur, étaient couverts de reliefs raffinés formant un motif géométrique qui s'entrelaçait de manière continue et régulière. Les battants du haut portail d'or étaient tellement lisses et polis qu'ils ressemblaient à deux miroirs.

Modeste était sur le point de frapper au portail avec son poing, quand ils entendirent une voix venir d'en haut :

"Qui êtes-vous, et que voulez vous au temple de Ténas ?"

Ils regardèrent en haut et ont vu un vieillard avec une barbe blanche, vêtu d'une tunique blanche, qui les regardait, les sourcils froncés.

"Je suis Modeste et celui-ci est mon copain de voyage Sincère. Qui êtes-vous, vénérable vieillard ?"

"Je suis Anset, le grand prêtre du temple."

Sincère réfléchit un instant sur ces noms si étranges et il s'illumina : c'était tous les deux un anagramme du mot «santé». Donc, ce temple devait contenir la coupe de cristal qui verse l'eau de la vie.

Alors il dit : "Nous sommes venus ici pour prendre la coupe de cristal. Ouvre-nous et fais-nous la prendre, digne gardien du temple."

"Je peux vous ouvrir, mais je ne crois vraiment pas que vous réussirez à la prendre avec vous."

"Aie la courtoisie de nous laisser entrer, et tenter notre chance." insista Sincère.

"Je vais vous laisser entrer et je vais vous laisser essayer d'enlever la coupe de cristal qui verse l'eau de la vie. Mais je vous préviens : si vous réussissez à la prendre avec vous, vous pourrez sortir d'ici en bonne santé et saufs, sinon vous deviendrez les esclaves du temple."

Modeste dit : "Si tel est notre destin, nous le suivrons. Mais si notre destin est de prendre la coupe, nous l'emporterons avec nous. Mon roi m'a ordonné de la prendre et je dois obéir à ses ordres et tenter de le faire, coûte que coûte !"

"Entrez voyageurs, et tentez votre chance !" dit le vieux prêtre.

Les deux battants du portail d'or s'ouvrirent lentement, et ils résonnèrent dans une cascade de légères notes retentissantes qui ressemblaient à des éclats de rire de mille enfants.

Ils entrèrent et le vieil homme descendit agilement du haut mur par un escalier en marbre blanc. Sa tunique voltigeait autour de lui comme les ailes d'un vol de colombes. Le vieil homme les conduisit à l'étage inférieur de la tour et leur dit : "Pour monter cet escalier, vous devez d'abord me dire pourquoi chaque étage est soutenu par treize colonnes, et pourquoi la tour a sept étages."

"Treize," dit rapidement Sincère, "est le nombre de lunes qui divisent l'espace entre le jour du plus bas soleil et le suivant, moins un jour : sept de ces jours, après sept ans, constituent un quart de lunaison."

Le vieil homme fronça les sourcils mais hocha la tête, puis dit : "Pour faire un cycle entier de lune, cependant, il faut quatre fois sept. Où est le quatre, dans ce temple ? Seulement si vous pouvez me dire où est le quatre, vous pourrez monter."

Modeste et Sincère se regardèrent et aucun d'entre eux ne savait comment donner cette réponse.

Modeste alors demanda : "Il n'y a pas d'autre moyen de surmonter cette question, dont nous ne connaissons pas la réponse ?"

Le vieux prêtre acquiesça en hochant gravement la tête, puis dit : "Une façon existerait. Donne-moi, pour quatre nuits, ce que tu as donné à ton roi. Si tu le fais, je vous laisserai aller tâcher de prendre la coupe de cristal qui verse l'eau de la vie."

Modeste en fronçant les sourcils répondit : "Mais j'ai promis que j'appartiendrais seulement à mon roi !"

Le vieil homme sourit légèrement : "Tu as à choisir entre la tentative d'amener l'un des trésors qu'il t'a demandé, et donc te donner à moi, ou ne pas accéder à ma demande et ne pas lui apporter ce qu'il veut !"

Sincère intervint : "Tu ne pourrais pas nous demander quelque chose de différent ?"

"Non. Ceci est mon dernier mot." dit le vieux prêtre fermement.

Modeste se gratta la tête, comme il le faisait quand il pensait, puis dit : "De toute façon, si je passe cette épreuve, j'appartiendrai à mon roi. Que ce soit donc comme tu demandes !"

"Penses-y, Modeste. Si tu te donnes à lui, tu ne peux pas encore être certain de pouvoir avoir la coupe de cristal qui verse l'eau de la vie ! Peut-être que nous pouvons trouver une autre façon de ..." protesta Sincère.

"J'y ai pensé et j'ai décidé." répliqua Modeste, d'un ton déterminé.

"Très bien." dit le vieil homme avec un sourire satisfait. Suis moi donc à l'étage supérieur. Viens toi aussi, Sincère, et profite du spectacle !"

Quand ils montèrent au premier étage, le vieil homme les fit asseoir à une table avec lui, claqua des mains et immédiatement surgirent de nulle part trois jeunes nus qui leur servirent nourriture et boissons. Pendant qu'ils mangeaient, Modeste et Sincère virent que les rides du visage du vieux s'étendaient, ses mains décharnées reprenaient consistance et sa longue barbe se raccourcissait : le vieil homme semblait rajeunir. Puis le vieil homme claqua des mains à nouveau, et les trois jeunes hommes firent un geste comme pour étaler une toile sur le plancher et entre eux apparut un matelas blanc doux.

Alors le vieil homme se leva, prit la main de Modeste et l'amena sur le matelas. Il fit un geste dans l'air, prononça un enchantement et ses vêtements disparurent, comme ceux de Modesto.

"Mets-toi à quatre pattes, Modeste, et sois prêt à me recevoir en toi !" ordonna-t-il.

Modeste obéit et le vieux prêtre se mit à genoux derrière lui, le saisit avec ses mains décharnées et son membre, déjà dur, glissa lentement dans le trou du jeune. Quand il lui fut dedans, Anset commença à déplacer son bassin d'avant en arrière avec une force insoupçonnée, dans un rythme soutenu et régulier, en le faisant osciller légèrement devant et derrière à chaque poussée.

Sincère les regardait : il aurait voulu détourner son regard, à la fois parce qu'il se sentait gêné de voir deux êtres s'accoupler, et parce que cela lui faisait ressentir une émotion vague qui lui réchauffait le corps et le faisait frémir comme cela ne lui était jamais arrivé auparavant.

En voyant cette union sexuelle, Sincère tantôt s'imaginait à la place du prêtre qui prenait Modeste, tantôt à la place de celui-ci alors qu'il était pris par Anset. Quoi qu'il en soit, sentit-il, il toujours voudrait être à la place du vieux, avec Modeste et il sentit désirer son compagnon de voyage. Sous ses vêtements, le membre de Sincère se leva progressivement et poussa fort contre ses vêtements.

Il savait qu'il était essentiel pour le succès de la mission de Modeste qu'il conserve sa virginité, alors il essaya de bannir de son esprit ces pensées qui étaient colorées de plus en plus par le désir, la convoitise, mais il ne pouvait pas détourner le regard ni fermer les yeux. Par conséquent, il se sentait de plus en plus troublé.

Quand Anset atteignit l'orgasme, en se poussant à fond dans les intimités chaudes de Modeste, finalement, il se désenfila lentement de lui, avec une expression satisfaite, il fit un geste en l'air en prononçant un enchantement, et le matelas disparut et les habits couvrirent à nouveau leurs corps. Les deux se mirent debout.

"Bon," dit alors Anset, "ça a été une belle baise. J'aime la jeune chair et toi, Modeste, as juste le bon âge. Maintenant, nous pouvons monter au deuxième étage. Là, tu te donneras de nouveau à moi et ce sera la deuxième fois."

L'étage supérieur est identique à l'autre, mais, au lieu de la table et des sièges, il y avait une baignoire pleine d'eau claire qui semblait monter du fond avec un léger gargouillement, qui ensuite s'écoulait à travers un canal qui l'entourait et disparaissait dans un trou en un petit vortex.

À la surprise des deux voyageurs, les rides sur le visage du prêtre avaient disparu, et à la fois sa barbe est ses cheveux n'étaient plus blancs, mais sel et poivre. Il était évident qu'en montant chaque étage, le prêtre rajeunissait. Sincère se demanda si quand il descendrait il serait vieilli à nouveau, et se demanda aussi, alors, quelle pouvait être l'âge véritable de l'homme.

"Ici, il est nécessaire que vous deux vous vous purifiiez pour pouvoir monter aux étages supérieurs. On va se baigner donc tous les trois dans la vasque." annonça le prêtre.

Il claqua des mains et se montrèrent six jeunes serviteurs, toujours nus, et chaque couple enleva tous les vêtements à Anset, Modeste et Sincère. Celui-ci se demanda pourquoi Anset ne les avait pas fait disparaître comme il l'avait fait à l'étage inférieur, mais ne put pas se donner une réponse.

Quand ils furent nus, tous les trois descendirent dans la vasque. L'eau joignait à la hauteur de leurs mamelons. Ils s'immergèrent complètement et re-émergèrent trois fois, puis Anset poussa Modeste contre la paroi de la vasque, lui faisant mettre les mains sur le bord, se pencha contre lui par derrière et le pénétra encore, debout dans l'eau. Puis il commença à bouger son corps en avant et en arrière avec vigueur, de sorte que tout autour des deux se formèrent des petites vagues et des tourbillons d'eau ridée, qui léchèrent et massèrent de manière sensuelle aussi le corps de Sincère, en lui provoquant une forte érection.

Pour Sincère c'était comme une torture subtile qui le troublait profondément. Heureusement pour lui ça ne dura pas trop longtemps. Anset se détacha de Modeste avec un large sourire sur ses lèvres. Puis il dit qu'ils pouvaient sortir de la vasque. Les six esclaves les essuyèrent, puis ils leur remirent leurs vêtements et disparurent.

Ils montèrent à l'étage, et comme Sincère s'y attendait, Anset avait maintenant la barbe courte, et ses cheveux étaient d'un beau brun foncé avec quelques cheveux blancs. Cet étage est identique aux autres, avec treize colonnes et pas de murs autour mais en face de chaque colonne il y avait un siège de marbre, blanc comme tout le reste. L'un des sièges était plus grand et plus décoré que les autres. Anset s'assis sur celui-ci et fit asseoir les deux jeunes de chaque côté.

"Les dix places libres représentent le nombre de mes esclaves, qui ont essayé de prendre la coupe de cristal qui verse l'eau de la vie. Si comme j'espère vous deux échouerez, vous aussi deviendrez mes esclaves et tous les sièges seront occupés ; ainsi ma vie va doubler de durée."

"Par conséquent," dit Modeste, "tu nous empêcheras de prendre la coupe de cristal qui verse l'eau de la vie ?"

"Non, il n'est pas en mon pouvoir de vous arrêter. Mais ce n'est pas nécessaire : dans toute ma vie, personne n'a jamais réussi. Maintenant viens ici, Modeste, assieds toi sur mes genoux : cette fois, je veux te prendre comme ça. Déshabille-toi."

Pendant que Modeste obéissait, Anset tout simplement ouvrit le front de sa tunique, montrant son pénis dur et érigé à nouveau, droit vers le haut. Modeste alla s'asseoir sur ses genoux, face à lui, et se laissa pénétrer par le membre dur et fort, se tenant avec ses bras au cou d'Anset. Celui-ci l'attrapa par la taille et commença à le faire monter et descendre.

Sincère tremblait en les regardant, et pensait qu'il n'avait jamais vu dans sa vie personne d'aussi beau et désirable que Modeste. Sa main se déplaça, comme animée par sa propre volonté, vers son membre dur, pour se donner du plaisir. Quand elle fut sur le point de glisser sous ses vêtements, Sincère se secoua et réussit à se maîtriser à la dernière minute.

Anset vint presque subitement, avec un gémissement qui semblait résonner entre les colonnes. Sincère put alors fermer les yeux et retrouver la pleine maîtrise de soi. Quand il les rouvrit, Modeste s'était déjà couvert et le prêtre recomposé était en train de se lever de son siège.

En silence ils montèrent l'escalier central en colimaçon et se trouvèrent à l'étage supérieur. Maintenant Anset avait l'air d'un homme d'âge mûr, fort et musclé. Sa peau était lisse à nouveau, la barbe et les cheveux courts et bien coiffés.

Il y avait ici une haute table de marbre. Le prêtre se déshabilla et fit déshabiller Modeste, et Sincère se demandait pourquoi chaque fois ils devaient se déshabiller et se rhabiller... Puis Anset fit coucher Modeste sur le dos au dessus de la table, lui fit soulever les jambes, se pencha contre lui, et avec une forte poussée il s'inséra complètement dedans.

Alors il dit à Modeste de lui ceindre la taille avec ses jambes, en la serrant avec vigueur, se pencha sur lui et lui demanda de ceindre son cou avec ses bras. Puis il se leva, le tenant serré contre sa poitrine, de sorte que le corps de Modeste lui pèse sur le membre profondément ancré en lui. Anset alors marcha dans un cercle à grands pas, et à chaque pas le corps de Modeste rebondissait sur le membre dur, qui remuait en lui.

Sincère les regarda surpris : il n'avait jamais imaginé que deux hommes pussent s'unir de si nombreuses et différentes façons. L'acolyte du magicien nota également que Modeste ne semblait ni se réjouir ni détester ces unions. Sincère pensa aussi que celle-ci était, heureusement, la quatrième et dernière fois. Il ressentait un trouble partagé d'envie pour le prêtre, mais il savait qu'il ne pouvait même pas se permettre ces pensées, car il devait rester vierge. Pour la première fois, cependant, sa virginité commença à lui peser.

Après qu'Anset était finalement venu à nouveau, tremblant avec force et poussant un faible cri de triomphe, les deux se détachèrent, et se rhabillèrent. Ensuite, tous les trois montèrent à l'étage. Ici Anset avait l'apparence d'un jeune homme dans toute sa force. Là, au sixième étage, il y avait les dix esclaves du prêtre, tous nus en une rangée, les bras croisés et une expression sérieuse sur les jeunes et beaux visages.

"Maintenant, il vous suffit de monter au septième étage, où je ne suis pas autorisé à monter. Si vous pouvez prendre la coupe de cristal qui verse l'eau de la vie, vous pourrez sortir de ce temple sans aucun obstacle. Mais si vous descendez de cet escalier sans la coupe, vous serez mes esclaves pour toujours. Allez tenter votre chance."

Sincère et Modeste grimpèrent la dernière rampe de l'escalier en colimaçon et furent au septième étage. Entre deux des treize colonnes et l'escalier il y avait une table de marbre blanc, toute couverte de sculptures très fines et belles, soutenue par quatre colonnettes. Au centre il y avait une belle coupe, sculptée dans un seul bloc de cristal de roche qui, frappée par un rayon de soleil, brillait comme un diamant précieux.

Modeste la regarda fasciné, puis étendit ses mains pour la prendre, mais la coupe semblait fermement attachée à la table. Il essaya de la soulever, la pousser, la tirer, la tourner, mais la coupe ne bougeait pas d'un seul millimètre.

Alors Sincère se souvint des sept pierres précieuses que le magicien lui avait donné. Il les tira de sa poche et les regarda, se demandant laquelle des sept il devait utiliser. Pendant un moment, il pensa qu'il pourrait être le diamant et il était sur le point de le placer sur la table, quand il changea d'avis : l'aigue-marine contenait dans son nom le mot «aigue» c'est à dire «eau» comme la «coupe de cristal qui verse l'eau de la vie» et ce devait donc être la bonne pierre. Hésitant, il la posa sur la table à côté de la coupe... et enfin Modeste réussit à la soulever, et à la prendre sans aucun effort.

"Mais elle est vide !" dit-il un peu surpris.

"Si tu essaies de la verser, comme son nom l'indique, elle va déverser l'eau de la vie." dit Sincère, soulagé d'avoir utilisé de bonne façon la première des pierres précieuses.

Amenant la coupe avec eux, ils descendirent de la tour. Tous les étages étaient vides, il n'y avait aucune trace ni d'Anset ni de ses dix esclaves. Ils les ont tous trouvés hors de la tour, entre celle-ci et le haut portail d'or dans le mur. Anset avait à nouveau l'aspect d'un très vieil homme, avec une longue barbe et de longs cheveux, blancs comme sa robe.

"Je vois que vous avez réussi à remporter la coupe. Je ne peux pas vous empêcher de vous en aller. Il est évident que les sept dieux vous assistent. Allez, allez en paix."

Modeste et Sincère, sortirent du portail à deux battants d'or, qui se ferma lentement derrière eux avec un son d'éclats comme le rire de mille enfants.


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