logoMatt & Andrej Koymasky Home
histore originale par Andrej Koymasky


LES ÉPREUVES
DE MODESTE
CHAPITRE 10
LA LAMPE ÉTERNELLE

Ils avaient marché pendant plusieurs miles, en côtoyant la chaîne de montagnes étincelantes, quand ils virent que, sur leur gauche, se levait une haute tour ronde faite de la même pierre brillante que la montagne.

La tour avait un grand portail en fer, puis tout autour des fenêtres étroites sur le dessus, et au sommet il y avait de grands arcs : Sincère estima qu'il devait y en avoir sept, et il comprit que dans cette tour, ils trouveraient le septième trésor. De la forme de la tour il avait aussi compris qu'elle devait être habitée par un magicien, car elle était conçue d'une manière similaire à celle du magicien Chemin où il avait vécu pendant de nombreuses années.

La tour était entourée d'un fossé large et en face de la porte il y avait un pont en bois qui la reliait à la route où ils voyageaient. Quand ils atteignirent le pont, ils virent qu'il y avait deux guerriers de garde, deux jeunes hommes, beaux et forts, seulement vêtus d'un kilt court et ils avaient une longue lance et un bouclier rond, des jambières, des bracelets et un casque.

Un des deux guerriers les apostropha avec la phrase coutumière : "Qui êtes-vous, étrangers, et que vous voulez à la tour de Muriele ?"

"Nous demandons à être admis en présence du magicien." répondit Sincère certain de ne s'être pas trompé.

"Mais le magicien Herboun ne nous dit pas qu'il attendait des visites. Personne ne peut entrer s'il n'est pas invité par lui. Allez-vous en, reprenez votre chemin, si vous ne voulez pas finir mal!"

Sincère alors comprit que c'était le moment d'utiliser la dernière pierre précieuse : l'améthyste, en fait, a le pouvoir de dissiper les pensées négatives et de disposer les âmes favorablement. Alors il glissa la main dans son sac, en sorti l'améthyste et la montra aux deux soldats. Un rayon de soleil la frappa et elle brilla d'une belle lumière céleste.

Sincère dit : "Nous devons donner cette pierre à Herboun le magicien, et il doit nous donner quelque chose en retour, avant de reprendre notre voyage. Allez et dites-lui que Modeste et Sincère sont arrivés, et vous verrez qu'il vous dira de nous laisser entrer."

L'un des deux guerriers se tourna vers le haut de la tour et prit une corne qui pendait à son côté, souffla en elle et en tira une série de notes courtes. Du haut de la tour vint un son semblable, modulant d'autres notes. Le guerrier souffla de nouveau dans sa corne, et Sincère comprit que cela était un système pour communiquer à distance, un langage composé de notes de musique.

Enfin, le guerrier laissa sa corne, se tourna vers les deux amis et leur dit : "Vous pouvez entrer. Le magicien Herboun dit de vous laisser passer."

Les deux amis passèrent sur le pont, et à mesure qu'ils approchaient de la grande porte, un battant de celle-ci s'ouvrit et deux autres guerriers attendirent à côté que Modeste et Sincère soient entrés, puis fermèrent la porte.

Dans l'étage inférieur de la tour des autres guerriers paressaient, et contre le mur il y avait un grand escalier qui en occupait la moitié et qui montait à l'étage supérieur. Escortés par deux guerriers, ils atteignirent le premier étage, où quelques esclaves étaient en train de choisir des herbes, des terres, des racines, et d'autres ingrédients. Au deuxième étage, il y avait plusieurs foyers avec des alambics, des meules de pierre, des mortiers en bronze, des chaudrons en fonte qui bouillonnaient et d'où venaient des odeurs étranges et forts.

Le troisième étage était occupé par une cuisine avec beaucoup de tables et de chaises et quelques cuisiniers travaillaient en elle. Au quatrième étage, il y avait beaucoup de lits, tous vides et quelques esclaves étaient en train de balayer et nettoyer la salle ronde. Le cinquième étage était plein d'étagères remplies de bocaux, boîtes, ampoules, flacons, amphores et autres récipients, portant tous des inscriptions.

Le sixième étage de la tour de Murièle était le logement du magicien Herboun où commençait la dernière rampe d'escalier, qui menait au septième étage.

Le magicien était un homme menu aux yeux vifs et perçants, avec des cheveux noirs à l'épaule et une courte barbe bien taillée, aussi noire. Il portait une ample tunique de pourpre avec un capuchon, toute matelassée de perles de tailles différentes qui formaient un dessin d'étoiles à sept rayons, entourées d'une broderie d'or. Il était assis sur un haut tabouret, en face de lui un lutrin avec un grand livre ouvert, le tout sur une plate-forme sur laquelle on montait par sept marches en bois. Autour de l'estrade étaient assis six jeunes assistants, chacun avec un lutrin à l'avant et un livre d'une couleur différente.

Lorsque les deux amis furent entrés, les guerriers les poussèrent sur les sept marches, puis se retirèrent. Modeste et Sincère se trouvèrent en face du pupitre du magicien et pendant un certain temps il semblait ne pas les avoir remarqués et continua à lire dans son grand livre. Puis, l'homme leva le regard, le déplaçant plusieurs fois sur les yeux de Modeste à Sincère, puis il hocha la tête en direction de deux bancs de chaque côté et leur dit de s'asseoir. Quand ils s'assirent ils virent que sur une étagère en face du pupitre il y avait une boule de cristal aux couleurs changeantes.

"Je vois..." dit le magicien, "que vous avez déjà six des sept trésors, et vous êtes ici pour obtenir le septième et le prendre avec vous dans le monde des hommes. Vous aimerez aussi la lampe éternelle qui disperse les ténèbres, qui flamboie au septième étage de cette tour dans la loge aux sept arches. La lampe qui doit donner aux hommes le bonheur.

"Mais l'homme n'est pas prêt à chasser de son cœur toutes les ténèbres, parce que en elles il cache ce dont il sait qu'il devrait avoir honte, qu'il ne veut pas laisser les autres le savoir, ou que lui-même ne veut pas connaître. L'homme qui n'a pas le cœur pur, ne pourra jamais obtenir le bonheur de cette lampe. Par conséquent, parmi les sept trésors, celui-ci est le meilleur, mais aussi le plus dangereux.

"Comme vous l'avez maintenant bien appris, pour l'avoir vous devez encore passer deux épreuves, après que vous ayez déjà dépassé la première en convaincant mes guerriers de vous laisser entrer, en leur montrant l'améthyste. Le premier test comme toujours, est pour toi, Sincère.

"Ceci est le septième trésor, qui est conservé au septième étage de la tour Murièle et est entouré de sept arches. Le sept, comme tu le sais bien, c'est un quart de cycle de la lune, mais dans ce cas les sept indiquent aussi quelque chose d'autre, concernant la lumière de la lampe éternelle qui disperse les ténèbres. Eh bien, si tu me dis ce qui signifie le sept dans ce cas exactement, on peut passer à l'épreuve de Modeste, sinon vous deviendrez mes esclave, et vous travaillerez à jamais dans cette tour."

Sincère réfléchit quelques secondes, puis il dit : "Sept les trésors, sept les étages, sept les arches... manque un autre sept pour faire un plein cycle de lune. Le dernier sept c'est les sept directions. Les sept directions sont formées par trois paires plus une. Avant et arrière sont la première paire, la deuxième c'est à gauche et à droite, et au-dessus et au-dessous forment la troisième, et enfin le centre est la septième. Avant et arrière indiquent l'avenir et le passé, la gauche et la droite montrent les autres parties du monde, au-dessus et au-dessous indiquent les mondes supérieurs et inférieurs et enfin le centre indique le présent, l'ici, le monde dans lequel on est, qui est le point de départ pour chacune des six autres réalités."

Herboun hocha la tête : "Je ne doutais pas que tu saurais répondre correctement. Mon collègue le magicien Chemin t'a formé correctement, durant ces années où tu as été son disciple. Il t'a instruit au-delà de ce que toi-même tu es en mesure de réaliser...

"Mais maintenant vient l'épreuve ultime, celle que doit subir Modeste. Toi aussi, Modeste, tu sais désormais que cette épreuve implique le sexe, parce que le sexe est le moteur du monde, même si l'amour en est le guide.

"Si tu sais comment faire le sexe avec moi de la juste façon, la lampe éternelle qui dissipe les ténèbres sera la tienne. Viens avec moi, donc, Modeste et toi aussi Sincère, car même si tu es condamné à témoigner une fois de plus de ce que tu ne voudrais pas voir, enfin tu seras récompensé pour ta souffrance."

Le magicien se leva de son siège, descendit les sept marches en bois, tourna autour de l'estrade et les emmena où il y avait un grand lit entouré de lourds rideaux matelassés en damas pourpre avec des étoiles d'or et au centre de chacune un diamant gros comme une noix, étincelant.

Le lit était circulaire, et autour de lui sept piliers de marbre soutenaient sept poutres en marbre d'ou pendaient les lourds rideaux. Sur chaque colonne il y avait aussi un support en saillie vers l'intérieur, dont pendait une sphère de verre dans laquelle brûlaient sept flammes flottantes sur une huile transparente comme de l'eau.

"Bon, déshabillons nous et montons sur mon lit. C'est à toi, Modeste, de faire ce que tu penses devoir faire, et si tu fais ce que tu dois et dans la bonne séquence, aussi l'épreuve ultime sera surmontée." Puis il prit une carafe et versa le contenu dans deux bols, en en donnant un à Modeste : "Voilà, buvons, cela va nous donner l'énergie nécessaire pour atteindre l'orgasme autant de fois que nous voulons..."

Tout en sirotant la liqueur savoureuse et forte, Modeste repensa aux six précédentes expériences qu'il avait eues : elles consistaient dans l'ordre à être pris, prendre l'autre et faire un soixante-neuf, répété deux fois. Il pensa que ce devait être quelque chose qui répétait le tout, mais de manière symétrique, donc, après une brève hésitation, il décida ce qu'il devait faire.

Ayant posés les bols vides, Modeste dit : "Bon, on va commencer avec un soixante-neuf. Couche-toi et je viendrai sur toi à quatre pattes et là, on se sucera jusqu'à atteindre tous deux l'orgasme."

Ils firent ainsi. Sincère, avec un certain plaisir secret, nota que si le magicien semblait apprécier cette union sexuelle, Modeste semblait y participer de manière détachée, sans aucune passion, presque comme si c'était une tâche ingrate à accomplir.

Après qu'ils aient atteint tous les deux l'orgasme, Modeste, restant à quatre pattes, demanda au magicien Herboun de le prendre. Le magicien se désenfila lestement de dessous lui, se mit à genoux derrière lui, et le pénétra avec quelques coups bien donnés et commença à se déplacer dans un rythme rapide. Après que les deux atteignirent à nouveau l'orgasme, Modeste fit mettre à quatre pattes le magicien et le pénétra à son tour.

Modeste alors fit se coucher Herboun sur son côté et gisait renversé en avant, afin de le rejoindre dans un nouveau soixante-neuf. Sincère, malgré lui, était excité à voir ces deux beaux corps unis dans les activités sexuelles. Encore une fois, il rêvait de pouvoir être lui à la place du magicien pour faire l'amour, et pas seulement le sexe, avec Modeste.

Après avoir atteint leur quatrième orgasme, Modeste fit coucher le magicien sur son dos, lui fit soulever bien et écarta les jambes et le prit avec véhémence. Quand ils eurent joui, il se coucha sur son dos, et ayant écarté à son tour les jambes, il s'offrit ainsi au magicien, qui le pénétra et s'agita vigoureusement avec plaisir jusqu'à ce que les deux aient atteint leur sixième orgasme.

Enfin Modeste, resta couché sur le dos, il fit mettre à quatre pattes Herboun et renversé sur lui, pour un soixante-neuf final. Grâce à la potion qu'ils avaient avalée au début, ils étaient tous deux encore pleins d'énergie et de luxure, même s'ils allaient atteindre leur septième orgasme.

Quand finalement ils se laissèrent aller sur le grand lit, haletants et satisfaits, le magicien frappa de ses mains et quelques jeunes esclaves écartèrent les rideaux et avec une délicate attention nettoyèrent les deux corps, puis leur firent des massages. Puis le magicien et Modeste descendirent du lit et se rhabillèrent.

Herboun dit alors : "Eh bien, venez au dernier étage et là-haut je vous confierai la lampe éternelle qui dissipe les ténèbres. Je ne pensais pas que vous étiez en mesure de surmonter si brillamment toutes les épreuves, mais évidemment ce sort avait déjà été décidé."

Arrivés au septième étage, dans le centre de la galerie circulaire avec sept arches, il y avait un piédestal cylindrique sur lequel était placée une sphère de verre, dans laquelle dansait une flamme qui ne s'élevait de rien. Sa lumière se répandait tout autour et avait la caractéristique de tout éclairer sans en tirer aucune ombre. Le magicien prit la sphère avec les deux mains, la souleva et la tendit à Modeste. Quand celui-ci la prit, il sentit que d'elle se dégageait une chaleur agréable.

"Maintenant, vous pouvez rentrer dans le monde des hommes, mais ne pensez pas que vos épreuves soient terminés. D'autres, d'un autre genre, vous attendent. Je sais que vous allez les passer, bien que parfois vous craindrez pour votre vie. Pour les surmonter, cependant, vous devrez être capables... d'être dignes du nom que vous portez : chaque homme a un nom qui en détermine la destinée. Allez, et que les sept dieux, comme ils vous ont assistés jusqu'à présent, vous assistent jusqu'à la fin de vos jours."

Ainsi, Modeste et Sincère, descendirent jusqu'à la base de la tour, en sortirent, traversèrent le pont en bois et reprirent leur chemin, apportant avec eux tous les sept trésors. La route se penchait brusquement vers le sud et ils virent qu'ils revenaient ainsi au point de départ de leur long voyage dans le Monde Magique. Enfin, devant eux, ils virent le Pont de l'Arc-en-Ciel.

Avant d'y monter, ils décidèrent de stationner à côté d'une touffe de buissons pleins de baies succulentes de différentes couleurs et types, pour en manger et se reposer un peu. Ils en cueillirent de toutes sortes, en quantité suffisante, et s'étendirent en manger.

Maintenant que la mission était presque conclue, Modeste regarda son compagnon et pour la première fois il fut pleinement conscient de combien il était beau et désirable. Alors il tendit un bras et commença à le caresser par tout le corps, avec plaisir croissant et désir.

"Que fais-tu ?" demanda Sincère, profondément troublé. "Tu ne sais pas que je dois rester vierge pour le succès de ta mission ?"

"Mais maintenant, la mission est accomplie, nous avons tous les sept trésors. Laisse-toi aller, et réjouissons-nous de ces derniers moments dans le Monde Magique, en faisant l'amour."

Sincère aurait voulu résister, mais il se sentit à l'improviste vidé de toute énergie et tout son corps voulait que ce contact non seulement continue, mais qu'il devienne même plus intime, que leurs corps s'unissent comme il l'avait désiré pendant tout ce voyage.

Ils arrêtèrent de manger, Modeste se pressa contre son compagnon, le prit entre ses bras et l'embrassa profondément, avec passion et chaleur. Sincère tenta une dernière résistance : "Mais tu as, dans ton cœur, ton roi Valdemar..." dit-il.

"Après avoir eu du sexe avec les sept gardiens des trésors, qu'est-ce que cela peut changer si je le fais avec toi ? Après tout, nous sommes maintenant amis, et je sais que toi aussi tu le désires. Une fois de plus, ne peut pas changer ce que je ressens pour roi Valdemar. Allez, ne résiste pas à ce que toi aussi tu veux." dit doucement Modeste, en commençant à le déshabiller et à se déshabiller, de plus en plus en plus enflammé de désir pour son compagnon si aimable et beau.


Chapitre précédent
back
Couverture
ToC
17eEtagère

shelf 1

Chapitre suivant
next


navigation map
recommend
corner
corner
If you can't use the map, use these links.
HALL Lounge Livingroom Memorial
Our Bedroom Guestroom Library Workshop
Links Awards Map
corner
corner


© Matt & Andrej Koymasky, 2019