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histore originale par Andrej Koymasky


MAIS QUE D'INTRIGUES ! CHAPITRE 4 - COMMENT TISSER SA TOILE

"Il n'a pas de loge au théâtre, mais il va souvent aux premières et il prend toujours un fauteuil central, au dixième rang. Il fréquente les cours de tennis régulièrement au parc ducal dont il est copropriétaire. Il va souvent déjeuner au restaurant San Giorgio, près de ses bureaux," lista le comte Demetrio en lisant ses notes sur quelques feuillets. "Il a un yacht et il y passe ses vacances en croisières partout en Méditerranée, il a un jet privé de quatre places qu'il pilote parfois lui-même, à la place du pilote. Il a une Mercedes, une Ferrari, une Nissan-Crossover et une Nouvelle Panda. À part le palazzo où il a ses bureaux en ville, il possède une villa au bord du lac de Côme, qu'il utilise souvent, une sur la côte d'Azur, une à Santorini et encore une en Normandie. Plus différentes propriétés immobilières qu'il loue."

"Fantastique ! Bien, il faut essayer de le rencontrer au théâtre... et je crois qu'Amedeo devrait arrêter ses entraînements de volley pour s'inscrire à ce club de tennis." dit la comtesse.

"Oui, évidemment." confirma le comte. Puis il prit une enveloppe en papier beige et en sortit quelques photos : "Voilà, regardez, c'est le chevalier Savino Bellucci."

La comtesse Béatrice les prit, les examina et les passa à son fils. "Bel homme ! N'est-ce pas, Amedeo ?" s'exclama la comtesse, joyeuse.

Le jeune homme les regarda et dut admettre qu'il n'était pas mal du tout : il avait le visage ovale, les cheveux châtains, drus et courts, la raie au milieu, peu marquée, les sourcils légèrement arqués, plus épais au centre et fins vers l'extérieur, les yeux marrons, le nez droit, les lèvres droites et bien dessinées, il souriait sur une des photo et elles se relevaient un peu, lui donnant l'air sympathique tandis qu'apparaissaient à côté de sa bouche deux petites fossettes rappelant deux parenthèses arrondies. De vagues rides horizontales sur le front. Le menton presque carré lui donnait l'air volontaire et décidé.

L'une des photos le montrait à la plage, pieds nus, en pantalon blanc léger et sa chemise noire ouverte révélait un fin duvet sur le torse, des muscles bien définis et un ventre plat. Amedeo se dit que s'il n'avait pas su qu'il avait quarante-deux ans, il lui en aurait donné au plus trente-cinq... Oui, il semblait avoir un beau corps et en prendre soin.

Sa mère reprit les photos et les mit les unes à côté des autres sur la table et les observa encore : "Le chevalier a un style vestimentaire bien à lui, comme on le voit ici où il doit être habillé classique et là où il est en tenue sportive. Nous devons faire faire une nouvelle garde-robe à Amedeo dans ce style... juste un peu plus jeune et... serré, pour mettre en valeurs ses qualités physiques. Les couleurs aussi, vous voyez, sont plutôt classiques, toujours assez sobres. Demain, Amedeo, nous irons chez monsieur Ferlaino, faire prendre tes mesures et lui commander ta nouvelle garde-robe. Il nous conseillera aussi un bon chemisier. Et n'oublions pas les cravates, les chaussures, les ceintures... tout ce qui pourra t'aider à avoir belle allure."

"Et on paie comment ?" demanda Amedeo.

"C'est un investissement, mon cher Amedeo ! Nous trouverons le moyen de tout payer... peut-être en vendant un des garages... ou peut-être bien le secrétaire de ton grand-père, c'est un Maggliolini authentique, on en tirera une belle somme."

"Tu t'imagines que grand-père va renoncer à son précieux secrétaire !" répliqua Amedeo. "Déjà pour vendre son lit, que de problèmes vous avez eus !"

"En fin de compte c'est aussi dans son intérêt !" affirma la comtesse Béatrice. "Quoi qu'il en soit, il suffit de prendre le secrétaire et de le faire disparaître pendant que toi, Amedeo, tu emmèneras ton grand-père prendre un bain, après il pourra se lamenter à sa guise, il ne pourra plus rien y faire ! Il devra s'y faire, comme nous l'avons tous dû."

Amedeo arrêta l'escrime et, en tenue de tennis et avec une raquette neuve, il alla s'inscrire au club de tennis du chevalier Bellucci. Sachant que l'industriel y allait deux fois par semaine, le mardi et le jeudi après-midi, il demanda à y aller ces jours-là. La deuxième fois où il y alla, il trouva ce fameux Bellucci.

Il l'approcha en jouant son rôle : "Excusez-moi, êtes-vous l'un des profs de tennis ?" lui demanda-t-il

Bellucci le jaugea rapidement de la tête aux pieds puis, avec un sourire, il répondit : "Non... je suis un associé du club. Vous avez déjà un peu d'expérience en terme de tennis ?"

"Non... je suis complètement débutant. C'est pourquoi, puisque l'inscription inclut quelques cours, je cherche l'un des professeurs. Auriez-vous l'amabilité de m'en indiquer un ?"

"Oui, bien sûr. Mais si vous voulez, je pourrais vous enseigner les premiers rudiments." lui dit Bellucci avec un sourire poli.

"C'est trop aimable... je ne voudrais pas vous ennuyer..."

"Je le ferais très volontiers, ne vous en faites pas. Mais nous ne nous sommes pas présentés. Je m'appelle Savino Bellucci."

"Enchanté. Amedeo Marini."

"Etudiant ?" lui demanda-t-il en souriant tandis qu'ils se serraient la main.

"Oui, je termine ma première année de droit." dit-il, frémissant à la poigne décidée et virile de cet homme.

"Très bien. Si vous voulez bien me suivre, nous pouvons aller sur un court libre et commencer..."

En le suivant, Amedeo regarda ses jambes, un peu poilues, que montrait son short blanc et il se dit qu'il avait aussi de belles jambes, comme ses bras qui sortaient de son polo blanc à manches courtes.

Bellucci lui expliqua comment tenir la raquette, et peu à peu les fondamentaux de ce sport. Quand ils quittèrent le court de tennis, ils se tutoyaient déjà. Amedeo trouvait que cet homme avait un charme subtil, qu'il était assez sensuel et il se sentait un peu excité. Il se demanda comment Savino pouvait être au lit... et son excitation s'accrut. Il vérifia que son short ne trahissait pas son état...

Ils entrèrent dans deux douches séparées. Amedeo se déshabilla et son érection, jusqu'alors compressée dans son slip, jaillit enfin, raide et frémissante. Il se mit sous l'eau, se savonna et commença à se masturber, les yeux fermés et en pensant au corps de cet homme. Il aurait aimé le voir nu... Si Savino était bon au lit, ou plutôt faisait l'amour comme il aimait, cette histoire à laquelle il se soumettait de mauvais gré, pourrait bien avoir aussi son côté agréable.

À son retour chez lui, il fut soumis à un interrogatoire en règle par ses parents qui voulurent tout savoir de leur rencontre. Amedeo fit de son mieux pour répondre à leurs questions et se sentit un peu gêné par leur insistance à lui demander si et à quel point il avait séduit Bellucci.

"Tu ne dois pas te presser de te faire mettre dans son lit, mais tu ne dois pas non plus perdre trop de temps." pontifia son père. "Nous ne pourrons pas tenir longtemps le rythme des dépenses nécessaires à ce que tu fasses bonne figure devant ce richard !"

"Tu dois être adroit, Amedeo, pour qu'il se décide au plus vite à en venir avec toi au niveau d'intimité qu'il faut, mais sans que ce soit toi qui t'offres à lui." surenchérit sa mère. "Tu dois suggérer sans dire, lui faire comprendre que tu serais disponible, s'il sait te prendre comme il faut."

"Et grand-père... comment a-t-il pris la disparition de son secrétaire ?" demanda Amedeo pour changer de sujet.

"Oh, à croire qu'il ne s'en est pas aperçu... il est assez diminué, désormais, grâce au ciel !" dit la comtesse Béatrice en haussant les épaules. "Il se contente de peindre ses horribles natures mortes !"

"Elles ne sont pas horribles, maman !" protesta Amedeo. "Ce ne sont peut-être pas des œuvres d'art, mais elles ne sont pas horribles !" insista-t-il devant le petit sourire de sa mère.

"En tout cas elles ne sont pas assez belles pour être vendues !" coupa court sa mère.


Amedeo et Savino se voyaient régulièrement au tennis, deux fois par semaine, et ils se rapprochaient, sans toutefois jamais passer les limites civilement convenables entre connaissances ou dans un rapport de camaraderie mondaine.

Puis il y eut une première à l'opéra, "Les Capulets et les Montaigus" de Bellini. Evidemment, la famille Marini de Vallalba, sauf le vieux grand-père Romano, s'y rendit. À l'entracte, ils descendirent cultiver leurs relations mondaines. La comtesse Béatrice allait à la buvette, chercher quelque chose à boire, quand elle y aperçut le chevalier Savino Bellucci.

Le verre en main, elle fit en sorte de se retrouver dos à dos avec le chevalier et, d'un geste adroit, elle se cogna à lui et renversa sur elle le contenu de son verre. Le chevalier se retourna aussitôt et s'excusa.

"Oh, ma robe !" se lamenta la comtesse en le regardant d'un air savamment affligé.

"Je suis extrêmement désolé, madame. Je vous prie de me pardonner... Comment pourrais-je remédier à ce déplorable incident ?"

"Il faudra que je jette cette robe, elle est complètement fichue... et dire que je viens tout juste de la faire venir de Paris !" se lamenta-t-elle.

"Je suis vraiment désolé, madame. Si je pouvais seulement..."

À cet instant Amedeo, qui avait entendu la voix de sa mère et son ton plaintif, s'était approché et, croyant à un vrai incident, il lui dit : "Que s'est-il passé, maman ?"

Sa mère le trouva très bon acteur. "Ce monsieur m'a bousculée par inadvertance et... regarde ce désastre !"

Le chevalier Bellucci, l'air désolé, dit : "Oh, Amedeo ! Je suis confus d'avoir heurté ta mère..."

Laquelle dit aussitôt : "Vous vous connaissez ? Veux-tu me présenter ce monsieur, Amedeo ?"

"Maman, voici le chevalier Savino Bellucci... Savino, ma mère..." dit Amedeo pour faire les présentations, un peu gêné par cette scène.

Bellucci ébaucha une petite courbette : "Je suis navré, madame la comtesse, de faire votre connaissance d'une façon si... inexcusablement maladroite. J'ai en effet le plaisir de connaître votre fils, puisque nous allons au même club de tennis."

La cloche sonna pour annoncer l'acte deux.

Bellucci insista : "Je voudrais pouvoir me faire pardonner, madame la comtesse..."

"Oh, allons... il n'y a pas grand mal. Avez-vous une loge, chevalier ?"

"Non, je suis dans la salle..."

"Alors, si vous voulez vous faire pardonner, pourquoi n'accepteriez-vous pas d'être l'hôte de notre loge ? Si vous êtes un ami de mon fils..."

"C'est trop aimable, madame la comtesse... mais j'accepte volontiers. Je voudrais toutefois me faire pardonner d'avoir ruiné votre robe..."

"Oh, ne vous en faites pas, je l'offrirai à l'une de nos domestiques et j'en commanderai une autre à Paris..." dit la comtesse, puis, voyant son mari venir vers eux ; elle fit les présentations et expliqua que le chevalier et leur fils étaient amis.

Le comte regarda la robe de sa femme, ostensiblement tâchée à l'avant et lui demanda : "Mais qu'est-il arrivé à ta nouvelle robe ?"

Bellucci, gêné, intervint aussitôt : "C'est ma faute, monsieur le comte. J'ai par inadvertance bousculé votre charmante épouse et... veuillez croire que j'en suis profondément navré."

"Oh, mais personne ne la verra, dans notre loge, après quoi elle mettra son manteau... et pourra rentrer à notre palazzo sans avoir à rougir. Etes-vous marié, chevalier Bellucci, votre épouse vous accompagne-t-elle ?"

"Non... je suis célibataire et je suis venu seul à l'opéra."

Après le spectacle, les parents d'Amedeo invitèrent le chevalier à une réception à leur palazzo. Bellucci accepta avec reconnaissance.

Quand il se présenta au palazzo Marini et que le majordome "de location" l'eut introduit au salon, le chevalier Bellucci tendit à la comtesse un grand écrin carré recouvert de soie bleue, avec dessus le blason doré du plus grand joaillier de la ville.

"C'est pour moi, chevalier ?" demanda la comtesse en prenant l'écrin, sans l'ouvrir encore.

"Un petit présent pour me faire pardonner d'avoir anéanti votre belle robe, l'autre jour à l'opéra..."

"Mais il ne fallait pas, vraiment pas..." s'exclama la comtesse, elle ouvrit l'écrin et se retint à grand peine d'afficher sa stupéfaction, il contenait un collier d'or blanc ou de platine, avec douze pierres de diamètres décroissants qui devaient être des saphirs, le plus grand de la taille d'une pièce d'un euro ! "Oh, c'est ravissant ! Je vous remercie, chevalier." dit-elle en refermant l'écrin qu'elle posa d'un air presque indifférent sur une table d'angle. "Mais installez-vous, je vous en prie !" dit-elle alors avec un sourire éclatant.

Puis elle s'approcha de son fils : "Et toi, qu'attends-tu pour aller t'asseoir à côté de Bellucci ? Allez, bouge-toi, empoté !" lui murmura-t-elle.

Amedeo se sentit rougir, mais il obéit.

"J'ignorais, Amedeo, que tu habitais un palazzo si beau et si ancien !" lui dit Savino.

"Les Marini habitent ici depuis presque trois cents ans..." murmura Amedeo.

"Heureusement tu n'es pas aussi... vieux !" plaisanta le chevalier. "J'ai toujours admiré et aimé ces antiques demeures. Vous avez de la chance d'habiter ce palazzo. Moi je n'ai qu'un petit pied-à-terre, en ville, un appartement très moderne et fonctionnel, tout le contraire de ce beau palazzo."

"Vous vivez seul ?"

"Oui. À l'occasion, j'ai quelques hôtes."

"Des amis ?"

"Non, le plus souvent des hôtes occasionnels..."

"De jeunes femmes ?" demanda Amedeo, sachant bien qu'il n'en était rien.

"Non, pas de jeunes femmes. Disons... des connaissances occasionnelles... J'aimerais te montrer où je vis en général, quand je suis en ville."

"Et j'aimerais voir où tu habites..." hasarda Amedeo en se demandant si ce n'était pas un peu trop explicite comme façon de se faire inviter.

Les serviteurs passèrent avec les rafraîchissements, le salon était animé. Savino et Amedeo restèrent tout le temps à côté l'un de l'autre, à bavarder de tout et de rien et à se regarder longuement. Ils parlèrent art, architecture, histoire et littérature. Amedeo trouvait Savino cultivé et très agréable. Ils étaient d'accord sur presque tout et, quand ils ne l'étaient pas leur discussion n'en restait pas moins calme et agréable.

À la fin de la réception, peu avant de prendre congé, Savino dit à Amedeo : "Nous ne pourrons nous voir que mardi, au club, parce qu'après je dois aller une semaine en Suisse. Tu as envie d'un souvenir de Suisse ?"

"Non, merci... Ou peut-être une plaque de chocolat..." se reprit-il avec un sourire.

"Et pourquoi après le tennis, mardi, ne passerais-tu pas un moment avec moi ? J'aimerais t'inviter à dîner puis t'emmener voir où j'habite... Cela te serait possible ?"

"Je crois, oui. Ce sera avec plaisir..."

"Oui, pour moi aussi, Amedeo. J'aimerais que tu puisses venir en Suisse avec moi... mais je crains que tu ne puisses pas manquer les cours à la fac..."

"Merci. Et tu as d'autant plus raison que les examens de juin sont proches."

Quand la famille Marini de Villalba fut seule, les parents d'Amedeo le submergèrent de nouveau de questions. Quand ils apprirent que la semaine suivante, mardi soir, le chevalier l'invitait à dîner puis, surtout, à visiter son appartement, ils en furent ravis.

"Ne t'en fais pas si tu rentres tard... ou s'il te dit de rester dormir chez lui ! Accepte et fais de ton mieux !" dit son père.

Puis sa mère se rappela du collier de saphirs, le prit et le montra à son mari. Le comte Demetrio le prit en main, le regarda avec attention et dit : "Voilà qui compense largement toutes les dépenses faites jusque là. Excellente idée que tu as eue, de te renverser ce verre dessus, à l'opéra. Ces saphirs sont certainement birmans, de première qualité et ils sont admirablement gros."

"Mais si vous vendiez un collier si beau et si particulier... et si Savino le revoyait dans la vitrine d'un joaillier..." objecta Amedeo.

"Oh, nous le vendrons à la galerie Musso qui a aussi une succursale à Londres et une à New-York et nous demanderions de les mettre en vente dans une de ces villes et pas ici. Ne t'en fais pas, Amedeo." lui dit son père avec un sourire satisfait en reposant le beau collier dans son écrin.

Et le mardi arriva.

Ils jouèrent au tennis, puis prirent une douche et se changèrent. Savino l'emmena dans un petit restaurant sur la colline où il avait réservé un petit salon avec une seule table, mise pour deux et éclairée seulement par un nombre de bougies, tout autour, chacune dans un vase en verre de couleur différente.

Amedeo trouva l'ambiance magique. Les serveurs, chaque fois qu'ils venaient avec un plat, frappaient. En milieu de repas, alors qu'ils attendaient le plat principal, Savino tendit la main et la posa sur celle du jeune homme.

"Je suis très bien avec toi, Amedeo." lui dit-il en le regardant, les yeux lumineux. "Je suis content de t'avoir rencontré."

"Moi aussi..."

"Je regrette que nous nous puissions pas nous voir pendant plus d'une semaine. C'est devenu une habitude agréable de pouvoir te voir deux ou trois fois par semaines. Tu vas me manquer."

Amedeo ne savait pas quoi dire. Cette main doucement posée sur la sienne lui valait un léger et agréable trouble. Puis Savino bougea doucement les doigts et les croisa avec ceux d'Amedeo. Lequel leva les yeux, surpris par ce geste soudain si intime, et le regarda. Savino lui sourit.

"Vois-tu, Amedeo, je..." commença-t-il, mais à cet instant un serveur frappa doucement à la porte. Savino retira aussitôt sa main, un instant avant que n'entrent les serveurs avec le plat suivant.

"Biche braisée à la tyrolienne avec cèpes au four et sauce au chocolat blanc et pistaches." annoncèrent-ils avant de se retirer.

À nouveau seuls, pour surmonter sa propre gêne, Amedeo dit : "Je n'ai jamais goûté ce plat... une sauce au chocolat avec de la viande et des champignons... cela me semble étrange."

"La recette est particulière, mais excellente, tu verras. Une spécialité du chef, il est jeune mais c'est l'un des meilleurs d'Italie. Si tu n'aimes pas laisse-le, je te commanderai autre chose."

Amedeo commença à manger puis s'arrêta et dit : "Le goût est très original... mais c'est vraiment très bon. Oui, j'aime !"

Savino sourit : "La recette est originale... et on dit qu'elle est... aphrodisiaque." murmura-t-il.

Amedeo se figea, la fourchette en l'air, à mi-course, et le regarda, stupéfait. Savino lui sourit à nouveau. Le jeune homme baissa le regard, un peu confus, mais il se dit qu'ils en arrivaient au concret... et il se sentit excité à la perspective de bientôt pouvoir découvrir comment Savino était au lit. À présent il n'en doutait plus.

Ils finirent de dîner en silence, puis Savino signa l'addition et demanda de la mettre sur son compte. Ils sortirent, prirent la voiture de Savino pour redescendre en ville. Au centre-ville, près de ses bureaux, il stationna dans un parking souterrain et ils prirent un ascenseur privé pour monter à son appartement, au dernier étage.

Amedeo était nerveux, il attendait que Savino fasse le pas décisif et l'emmène au lit. D'un côté il était excité et souhaitait que cela arrive, mais de l'autre il se sentait encore plus incertain qu'avant.

L'appartement était très bien arrangé, uniquement meublé de meubles chers d'un designer contemporain de renom. Savino le lui fit visiter et quand ils arrivèrent dans sa chambre, Amedeo pensa qu'ils étaient au bout du chemin. Au milieu de la chambre se trouvait un grand lit circulaire aux draps bleus. La chambre avait trois fenêtres sur trois côtés et dehors on entrevoyait les branches de plantes variées.

"Tu as un jardin suspendu, là-dehors ?" demanda Amedeo pour rompre le silence.

"Oui, un petit jardin suspendu tout autour de l'appartement. Retournons au salon, maintenant." dit Savino.

Amedeo fut surpris, un peu déçu mais un peu soulagé aussi. Il s'était imaginé que Savino allait le pousser sur son lit et lui sauter dessus...

De retour au salon, Savino mit un CD, baissa l'éclairage, puis invita Amedeo à s'asseoir avec lui sur le sofa. Alors il lui passa un bras à l'épaule, doucement, et lui dit dans un murmure : "J'ai envie de t'embrasser, Amedeo..."


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