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histore originale par Andrej Koymasky


MAIS QUE D'INTRIGUES ! CHAPITRE 6 - DE COUTEUX CADEAUX ET LA DECOUVERTE

Après le dîner, ils allèrent au séjour. Avant d'allumer la télé pour passer le film, Savino invita Amedeo à s'asseoir sur ses genoux, face à lui, les genoux contre le sofa. Puis il sortit de sous un coussin un petit paquet qu'il lui tendit.

"Qu'est-ce que c'est ?" demanda Amedeo en le prenant.

"Un petit souvenir de Suisse. Ouvre-le."

Amedeo déchira l'emballage et vit qu'il contenait un écrin de marque Rolex. Il l'ouvrit et y trouva une montre magnifique. Il restait là à la regarder, les yeux écarquillés.

"Elle te plait ?" lui demanda Savino en souriant.

"Euh... c'est trop ! Une Rolex... ça vaut... la peau du cul..."

"Mais non, rien n'est trop beau pour toi." lui dit Savino.

Il lui enleva sa vielle montre et la remplaça par la Rolex. Puis il prit le visage d'Amedeo dans ses mains, l'attira contre lui et l'embrassa. Amedeo le prit dans ses bras et se serra contre lui. Leur baiser se fit plus profond et plus passionné. Amedeo se collait de plus en plus à lui, au point de sentir la pression de son érection, chaude et dure.

"Emmène-moi dans ta chambre... on a bien trop attendu..." murmura-t-il.

"Et le film ?"

"Une autre fois. Pour l'instant je ne veux qu'être de nouveau à toi !" dit le garçon, excité et plein de désir. Il glissa de ses genoux, se leva et le fit se lever : "Emmène-moi dans ta chambre." dit-il encore, les yeux brillants.

Savino l'y emmena et ils furent vite sur le grand lit circulaire, les membres enlacés, à se frotter l'un contre l'autre, s'embrasser et se caresser avec de plus en plus de désir. Amedeo était partagé entre son envie de prolonger le merveilleux supplice qu'étaient ces préliminaires et le brûlant désir de partager une union physique avec ce bel homme.

Quand enfin Savino le prit, Amedeo se sentit heureux. Il accueillit en lui son puissant membre en accompagnant sa progression en lui d'un long "oui..." étouffé. Et dès que Savino commença à bouger en lui, parfois en longues poussées puissantes, parfois à un rythme rapide et vigoureux, Amedeo se sentit tout de suite enflammé de plaisir et il bougeait sous lui, accompagnait chacun de ses à-fonds d'une poussée, comme pour l'accueillir mieux, plus profond.

De temps en temps ils ralentissaient, pour ne pas atteindre trop vite l'orgasme, et attendaient que leur excitation s'apaise un peu, ils se caressaient et s'embrassaient. Puis ils reprenaient l'agréable gymnastique d'un rapport sexuel. À mesure que l'orgasme approchait, leurs gémissements, qui semblaient en harmonie, tendaient à se synchroniser au point qu'il aurait été difficile de dire duquel des deux ils provenaient.

Comme la première fois, Amedeo jouit sans être touché, sans devoir se masturber, mais par la seule intensité du plaisir que Savino lui donnait en le prenant. Et à nouveau, peu après, Savino s'abandonnait à un puissant et merveilleux orgasme et jouissait dans le canal chaud et accueillant d'Amedeo avec quelques poussées puissantes. Amedeo adorait sentir le puissant membre palpiter en lui à chaque jet.

Ils s'arrêtèrent, haletant et en nage, se relaxèrent l'un sur l'autre, encore intimement unis, tout au plaisir du retour graduel à la normale de leur souffle et de leur pouls.

Savino soupira profondément : "Je t'adore, Amedeo ! C'est merveilleux de faire l'amour avec toi."

"Oh... va savoir à combien de types tu as dit ça..."

"Non, à aucun. Bien sûr, à mon âge j'en ai eu pas mal, c'est vrai. Mais jamais je n'en avais rencontré un capable de me donner un plaisir aussi fort que toi. Il faut que tu me croies, Amedeo, c'est vrai. Tu me plais vraiment beaucoup, plus qu'aucun des types que j'ai eus jusque là. Depuis ma première fois, il y a vingt-quatre ans, tu es le seul à me donner tant de bonheur."

"Vingt-quatre ans ? Alors tu avais dix-huit ans, à ta première fois ? Tout comme moi..."

"Oui, j'avais dix-huit ans."

"Tu veux bien me raconter... comment c'était ?"

"Je n'en ai qu'un vague souvenir. Ça n'a rien eu de mémorable, même si c'était fort agréable."

"Moi, ma première fois c'était dans un sauna... avec un inconnu. Ça m'a plu, mais... mais c'est complètement différent avec toi."

"Oui, je peux en dire de même avec toi. Ma première fois... Il avait vingt ans ou un peu plus et moi dix-huit ans, comme je t'ai dit. Il y avait bien deux ans que je savais que je n'aimais que les garçons, mais je n'avais pas encore eu le courage de le faire, d'essayer. Un soir après dîner, j'attendais un ami qui devait passer me prendre avec sa moto pour aller danser, j'étais sur le trottoir et je scrutais la rue de haut en bas en me demandant par où il allait arriver... Une voiture s'est arrêtée devant moi et ce type m'a demandé combien je voulais pour aller baiser avec lui."

"Non ! Il t'a pris pour un tapin ?"

"Oui, à l'évidence. Je l'ai regardé, j'ai vu qu'il était beau garçon, il avait un beau sourire franc... Et j'ai soudain décidé d'aller avec lui. Le lendemain mon ami était furieux contre moi que je lui aie fait faux bond..." dit Savino en riant.

"Et ce jeune homme t'a emmené chez lui ?"

"Oui, et il m'a tout de suite emmené dans sa chambre, on s'est déshabillés et mis au lit... on a commencé par un soixante-neuf, puis il m'a fait le prendre, puis il m'a pris. Contrairement à ce que je craignais, il ne m'a pas fait mal... juste une légère gêne. Mais enfin, ça m'a plu."

"Et après... il t'a vraiment payé ?"

"Oui, bien sûr." dit Savino en riant. "C'était la première fois que j'ai gagné de l'argent ! Depuis, je ne l'ai plus jamais fait pour de l'argent, uniquement par plaisir. Il m'est arrivé de payer un beau garçon... mais en général, ceux qui le font pour le fric ne sont pas très bons. Pour eux c'est du travail, pas du plaisir."

Amedeo se sentit gêné, après tout ne faisait-il pas lui aussi un travail, aux ordres de ses parents, même si s'il n'y avait aucun doute qu'il le faisait avec grand plaisir ? Il essaya de chasser cette pensée gênante de son esprit. Et il n'eut pas grand mal puisque Savino se remit à le caresser et à l'embrasser et qu'ils furent vite tous deux de nouveau excités et pleins de désir. Et ils se remirent à faire l'amour.

Quand Amedeo rentra chez lui, le vendredi matin, son père se fit immédiatement remettre la Rolex : "Parfait ! Une Rolex Datejust en acier et or jaune. Elle doit valoir quelques milliers d'euros ! On n'aura pas de mal à la placer, encore mieux que le collier de saphirs."

"Mais papa... il va s'étonner de ne jamais la voir à mon bras..."

"Mais non, Amedeo. Dis-lui simplement que ton père l'a mise au coffre de peur qu'on te la vole. Le chevalier sait bien que ça arrive, il comprendra et il te croira." dit la comtesse Béatrice en admirant à son tour la belle montre. "Demetrio, combien crois-tu qu'on en tirera, de cette Rolex ?"

"Je ne sais pas, mais sans doute pas moins de deux mille euros."

Amedeo n'était pas content. Pas vraiment de perdre la Rolex, mais de perdre le cadeau de Savino. Il aurait été tout autant affecté s'il ne s'était agi que d'une boîte d'allumettes que son père lui aurait prise !

Avec la bénédiction de son père et de sa mère, Amedeo voyait Savino et couchait avec lui trois à quatre fois par semaine. Savino lui avait offert un iPhone Apple 3G pour pouvoir l'appeler et Amedeo était arrivé à convaincre son père qu'il fallait le lui laisser.

Un jour, Savino passa devant la boutique d'un vieil ami antiquaire et décida d'entrer pour lui dire bonjour. En discutant avec lui, il vit un meuble qui attira son attention : "Excuse-moi, Dario, mais ce secrétaire ne serait pas un authentique Maggiolini ?"

"Tu as toujours l'œil très sûr. Effectivement, c'est un authentique Maggiolini."

"Il est très beau. Où l'as-tu déniché ?" lui demanda-t-il en allant voir de plu près les riches marqueteries.

"Oh, tu vois... un aristocrate désargenté, qui de temps à autres m'appelle pour me vendre une pièce. Désormais chez eux il n'y a plus de meubles de valeurs que dans le hall d'entrée, le salon, la salle de bain et le couloir. Autrement dit le minimum pour donner des réceptions sans que leurs hôtes ne réalisent la misère noire dans laquelle ils sont."

"Tu l'as restauré ?" demanda Savino en ouvrant les tiroirs et l'écritoire.

"Non, il était en parfait état, je n'ai fait que le nettoyer à fond. Tous les meubles que les Marini m'ont vendu jusque là étaient en parfait état, je dois dire."

"Tiens, les Marini de Villalba ?" demanda Savino, surpris.

"Oui, c'est bien eux. Tu les connais ?"

"Non... je n'ai qu'entendu leur nom... c'est bien eux qui ont un palazzo devant le couvent de Santa Chiara ?"

"Oui, eux-mêmes."

"Combien veux-tu pour ce Maggiolini ?"

"Oh... pour toi... je me contenterais de vingt-cinq-mille euros."

"Soit bien le double de ce que tu as payé à l'ancien propriétaire !" lui dit Savino en riant.

"Non, honnêtement. Je leur ai donné vingt-mille euros, donc je te le propose à juste vingt pour cent de plus, à peine plus. Si tu ne me crois pas je te montre le reçu !"

"Mais non, mais non, je te crois."

"Et alors, tu le veux ?"

"Oui. Tu as d'autres meubles venant de cette famille ?"

"Oui, il m'en reste quelques-uns. Mais rien que des pièces de grande valeur, pas faciles à vendre. Tu veux les voir ?"

"Volontiers."

Ainsi Savino, en plus du secrétaire Maggiolini, acquit un lit une place et demie, deux chaises et un fauteuil assortis, une petite table, un bahut, une bibliothèque et une belle armoire. Il paya le tout trois cents mille euros. Il demanda à son ami de lui faire la faveur de les garder en dépôt jusqu'à ce qu'il les fasse prendre.

Quand il revit Amedeo, il ne lui dit rien. Mais à présent il commençait à comprendre certaines "bizarreries" qu'il avait déjà remarquées, mais auxquelles il ne s'était pas attaché. Ce garçon lui plaisait beaucoup, il aurait voulu qu'il devienne son ami attitré et il se disait qu'à présent qu'il savait quelle était sa véritable condition, il aurait voulu le tirer de la misère dans laquelle son ami antiquaire disait qu'était tombée sa famille.

Les Marini de Villalba donnèrent une autre réception à laquelle, bien entendu, ils invitèrent le chevalier Savino Bellucci. Lequel sous prétexte de devoir aller aux toilettes, se fit accompagner par Amedeo. À la porte il lui dit : "Merci. J'en ai pour un instant. Inutile de m'attendre, je reviens tout de suite au salon."

Amedeo lui sourit et repartit. Alors Savino sortit des toilettes et alla sur la pointe des pieds ouvrir une des portes du couloir, puis une autre, et encore une autre... et il vit l'état sordide des autres pièces. Il reconnut, aux livres de droit, la chambre d'Amedeo et son cœur se serra. Oui, se dit-il, je dois le sortir de là.

Il revint au salon. L'atmosphère joyeuse et mondaine de la réception lui semblait à présent presque absurde. Il se demandait ce qu'il pouvait et devait faire. Il arriva à faire semblant de rien jusqu'à ce que les hôtes commencent à prendre congé. Sur le pas de la porte, il demanda à Amedeo quand ils pouvaient se voir.

"Demain soir ?" lui proposa Amedeo.

"D'accord, très bien. Tu viens directement chez moi à l'heure du dîner ? On mange un morceau et tu restes chez moi..." lui proposa-t-il à voix basse.

"Oui, volontiers. Alors à demain."

Le lendemain soir ils dînèrent à l'appartement, puis regardèrent un film et finirent par aller au lit. Comme les autres fois, ils firent l'amour, longuement, avec passion et plaisir. Depuis quelque temps, plus précisément depuis que Savino avait réalisé être amoureux d'Amedeo, il lui avait demandé de le prendre à son tour, ce qui avait fait très plaisir au jeune homme.

Aussi, ce soir là, après s'être pris l'un l'autre, tandis qu'ils se relaxaient enlacés, Savino lui dit : "Amedeo... depuis quelque temps je me suis rendu compte que je suis amoureux de toi. Alors... et bien j'aimerais que tu viennes habiter avec moi."

Amedeo le regarda, les yeux écarquillés, puis, ému, il lui dit : "Mais tu ne me connais pas encore depuis assez longtemps... comment peux-tu croire que je sois la bonne personne pour toi ?"

"Trois mois, bientôt quatre, ne sont pas trop peu."

"Mais mes parents... je ne sais pas si..." objecta Amedeo en se sentant perdu.

En fait lui aussi avait compris qu'il tombait amoureux de Savino et il ressentait de plus en plus mal de devoir profiter de lui comme ses parents voulaient qu'il fasse.

"Mais tu es majeur ! Qu'importent tes parents ? Tu... tu n'es pas bien avec moi ?"

"Si. Et... moi aussi je me sens... je sens de plus en plus que... que je t'aime." balbutia-t-il. "Mais je ne crois pas possible que..."

"Je ne te demande pas une réponse immédiate. Mais je veux que tu y penses, sérieusement. Je sens que j'ai de plus en plus besoin de toi, de t'avoir près de moi. Et quand tu auras fini tes études, si tu veux, tu pourras aussi travailler avec moi. Avoir un avocat chez soi pourrait être pratique." lui dit Savino en essayant de donner un ton insouciant à sa proposition.

"Tu me prends au dépourvu... laisse-moi un peu de temps Savino, s'il te plait." murmura-t-il en sentant sa tête tourner.

"D'accord, Amedeo. Ne nous précipitons pas... pas trop... Mais penses-y bien, s'il te plait."

À son retour chez lui, il y pensa, longuement. Il aurait aimé pouvoir aller vivre avec Savino, il se sentait de plus en plus conquis par cet homme. Il finit par se décider à aborder le sujet avec ses parents.

"Papa, maman... Savino m'a demandé d'aller habiter avec lui... il dit être amoureux de moi et..."

"Parfait ! Garde-le quelques mois sur les charbons ardents, pour en profiter encore un peu, pour bien le presser... Tâche d'obtenir d'autres cadeaux de valeur." lui dit son père.

"Si tu vas vivre chez lui... tu penses pouvoir nous faire avoir d'autres objets de valeur ?" lui demanda sa mère.

"Non. Et je m'en fiche. Je veux en finir avec ce jeu, cette farce. Je... je suis amoureux de lui, et je ne veux plus profiter de lui !"

"Allons, amoureux de lui ! C'est un homme, pas une femme !" lui dit sa mère en grimaçant.

"Et j'aime les hommes, pas les femmes. Tu devrais le savoir ! Et non seulement il me plait, mais nous sommes amoureux." répliqua Amedeo.

"Oh non ! Non !" dit le comte Demetrio, maussade, "L'accord était clair, il me semble. Alors à quoi donc aurait servi tout ce que nous avons fait pour le faire tomber dans tes bras... ou vice-versa ? Non, hors de question. Il faut que tu continues à le faire soupirer et à le tondre mieux encore que tu n'as fait jusque là !"

"Vous ne pouvez pas me demander ça, vous ne pouvez pas m'y obliger. Je suis majeur et je peux décider tout seul !"

"Oh que si, nous le pouvons !" tonna son père. "Ne te hasarde pas à nous jouer ce mauvais tour, tu t'en repentirais. Nous ferions savoir à toute la bonne société que vous êtes homosexuels, nous ferions un scandale, nous le ruinerions et toi avec ! S'il était si sûr que crier sur les toits qu'il est homosexuel ne lui nuirait pas, pourquoi ferait-il tant pour garder le secret, à ton avis ? Tu veux que nous le roulions dans la boue ?"

"Et vous avec lui ? Si vous criez sur les toits que lui et moi sommes homosexuels et amants... moi je dirai partout que vous m'avez poussé dans ses bras... vous ferez quoi, alors ?"

"Nous, tu le sais bien, nous n'avons plus grand-chose à perdre, hors la face. Mais lui il y perdrait une bonne part de ses affaires. Et je ne sais pas si les gens te croiraient plus toi que nous ! Tu te doutes que personne ne pourra croire que nous t'ayons poussé dans le lit de cet homme ! Tu n'es plus un enfant, ni mineur. Evidemment qu'ils croiraient plutôt deux parents accablés qu'un homosexuel débauché !"

"Mais réfléchis, Amedeo... alors même que nous arrivons à nous refaire quelques économies... Tu ne peux vraiment pas abandonner comme ça. Après tout ce que nous avons fait pour toi ! Ne sois pas si égoïste, Amedeo !" lui dit la comtesse Béatrice. "Et puis, que crois-tu que penserait ton Savino s'il apprenait que tu n'as été dans son lit que pour le tondre ? Tu crois qu'il voudrait encore de toi ?"

Amedeo craignait que ses parents aient raison, autant quant au mal qu'un scandale ferait à Savino qu'à propos de sa réaction s'il découvrait le jeu auquel il s'était prêté. Et en même temps, à présent qu'ils s'étaient déclarés l'un à l'autre leurs sentiments respectifs, Amedeo ne se sentait vraiment plus de continuer à faire ce que ses parents attendaient de lui.

Il ne savait pas quoi faire. Quand Savino l'appela sur son portable, il lui dit pour gagner du temps qu'il était un peu grippé et qu'ils ne pourraient pas se voir de quelques jours. Mais plus il y pensait moins il trouvait de solution. Evidemment il ne pouvait pas continuer à tondre l'homme qu'il aimait, mais il ne pouvait pas plus refuser de le faire.

Quand Sergio, pendant un cours à la fac, lui proposa de venir dans sa mansarde travailler un peu ensemble, Amedeo accepta. Mais à la surprise de Sergio, quand ils furent seuls et qu'il lui proposa de commencer par une bonne baise, Amedeo lui dit qu'il avait un gros problème et qu'il avait besoin de ses conseils et de son aide.

Ainsi, au début avec un peu de mal parce qu'il avait honte de ce qu'il avouait à son ami, puis peu à peu avec plus de courage, il lui expliqua d'abord la réalité de la condition financière de sa famille, puis comment ses parents l'avaient poussé dans les bras d'un certain homme, qu'il ne nomma pas, puis qu'ils étaient tombés amoureux et enfin la conversation qu'il avait eue avec ses parents.

"Et maintenant je ne sais plus quoi faire." conclut-il. "Je ne peux pas continuer cette farce malhonnête avec celui que j'aime, je n'aurais d'ailleurs jamais dû accepter de commencer, mais je ne peux pas non plus m'opposer à mes parents décidés à lui faire du mal et à lui révéler que je me suis moqué de lui..."

Sergio acquiesça : "Quelle serait la moins mauvaise solution pour toi ? Continuer à jouer ce jeu ou risquer de le perdre et de lui faire du mal ?"

"Tout le problème est là, il n'y a pas de moins mauvaise solution."

"Et ne vois-tu pas une troisième solution ?" lui demanda son ami.

"Non... et toi ?" lui demanda Amedeo d'un ton suppliant et l'ombre d'une tristesse sans fond dans le regard.

"Tu t'es mis dans un beau pétrin, Amedeo. Tu réalises que dans tous les cas tu as perdu cet homme ?"

"Oui..." gémit le jeune homme.

"Et bien... perdu pour perdu... pourquoi ne coupes-tu pas simplement les ponts avec tes parents en t'en allant ?"

"Oui... mais où ? Et pour faire quoi ?"

"Où... et bien, tant que tu ne trouves pas mieux, tu pourrais rester ici avec moi. Commence par te chercher du travail... Bien sûr, il faudrait sans doute que tu arrêtes la fac..."

"Je me moque de la fac."

"Mais tu peux refaire ta vie, libre... et qui sait, tôt ou tard trouver un autre homme avec qui tu pourras te mettre sans problèmes."

Amedeo ne dit rien. Il était assis à table, face à son ami, se tenait la tête entre les mains, le regard rivé sur la table mais c'est à peine s'il la voyait, perdu qu'il était dans une terrible confusion qui frisait le désespoir.

"Mais si tu... si tu allais voir cet homme et que tu lui racontais tout comme tu viens de le faire avec moi, s'il t'aime vraiment, tu ne crois pas qu'il pourrait comprendre et t'aider ?"

"Non... je le décevrais. Comment pourrait-il me pardonner ? Non. Si vraiment... si tu me laisses rester un peu ici... c'est peut-être la seule solution. Désormais j'ai perdu Savino pour toujours..."

Sergio prit mentalement note du nom de l'ami d'Amedeo. "Je te l'ai dit, tu peux rester ici. Et puis comme je n'ai qu'un lit, tu peux être tranquille que tant que ce ne sera pas toi qui me le demande... je n'essaierai rien avec toi." lui dit-il avec un sourire.

"Oh, ça... Merci, quand même. Il est certain que pour l'instant je n'aurais pas envie de... Tu es un ami, merci."


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