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histore originale par Andrej Koymasky


MAIS QUE D'INTRIGUES ! CHAPITRE 10 - PLUS QU'UNE ALLIANCE

Savino et Amedeo étaient assis au lit, appuyés à la tête de lit, un plateau sur les genoux avec le petit-déjeuner apporté par un des employés de maison.

"Notre cuisinier nous gâte vraiment !" dit Amedeo ravi par l'excellent petit déjeuner.

"Oui, nous avons de la chance. Il est vraiment doué, Carlo. Nous devrions l'augmenter pour qu'aucun restaurant ne puisse nous le voler !"

"Tu sais déjà ce qu'il nous prépare à déjeuner ?"

"Non, je lui ai laissé carte blanche. Je l'ai juste averti que Sergio et Dario seront là. Plus je les connais, plus ils me plaisent, ces deux là. Je me demande quand ils se décideront à se dire qu'ils s'aiment... Ça me semble si évident ! À moins que je sois trop romantique et que je voie l'amour là où il n'est pas..."

"Non, Savino, je suis tout à fait d'accord avec toi. Je crois que Sergio ne veut pas mettre la pression à Dario, et qu'il attend que ce soit lui qui se décide à en parler clairement. Mais je crois aussi que Dario a un problème avec son fils, Silvio... pour arriver à lui dire qu'il est gay sans le traumatiser, et par la suite pour lui faire accepter Sergio..."

"Oui, tu as peut-être raison. Mais ce gamin a presque quatorze ans, il devrait être capable de comprendre. À ce que Dario m'a dit, depuis quelque temps, sans aborder ouvertement le sujet, il le prépare."

Ils finirent le petit-déjeuner, posèrent les plateaux sur les tables de nuit. Savino regarda sa montre : "Nous avons encore quelques minutes pour paresser un peu, puis je devrai descendre voir l'avancement des travaux. L'architecte m'a promis que d'ici un mois tout sera prêt et que je pourrai enfin transférer tous les bureaux commerciaux dans l'aile est, au rez-de-chaussée les administratifs et la direction, et les laboratoires de recherche dans l'aile ouest."

"Et ici, le dernier étage... tu n'arrives vraiment pas à convaincre les propriétaires de vendre ?"

"J'y travaille. Ou plutôt je les travaille. De toute façon, dès le premier appartement que nous arriverons à acheter, nous pourrions y installer nos employés de maison et faire réaménager les chambres qu'ils habitent en ce moment. Sinon, tu m'as dit que c'était quand, ta soutenance de thèse ?"

"Je ne te l'ai pas dit, parce que le secrétariat ne l'a pas encore décidé. Mais ce sera très certainement en juillet. Ma thèse est prête, mon prof l'a relue, je fais les dernières corrections et je peux emporter le CD à imprimer. Celle de Sergio est déjà à la repro. Il m'a dit qu'il a hâte de venir travailler ici avec moi."

"Ici ? Au lit ?" plaisanta Savino.

"Pourquoi ? Serais-tu jaloux ?"

"Nooon ! Je me contenterais de le castrer !"

"Mais allez, tu sais bien que tu n'as aucune raison d'être jaloux..."

Savino lui sourit, l'attira contre lui et l'embrassa.

"Eh, arrête !" lui dit joyeusement Amedeo, "Ne m'as-tu pas dit qu'on n'avait que quelques minutes avant de devoir se lever ? Si tu continues comme ça... c'est sûr, je t'empêche d'être à l'heure !"

Ils se levèrent. Pendant que Savino descendait vérifier les travaux, Amedeo se mit à l'ordinateur pour voir les corrections à apporter à sa thèse. Puis son portable sonna. Il regarda l'écran et vit que c'était Dario. Il se demanda s'il avait un problème pour ce midi. Il répondit.

"Salut Dario, c'est Amedeo." dit-il.

"Salut. Désolé si je te dérange, mais je voudrais te demander un service..."

"Oui..."

"Écoute, tout à l'heure juste avant le déjeuner, je voudrais faire une surprise à Sergio... je voudrais lui offrir un anneau et lui demander si..."

"Hourrah !" cria Amedeo, "Alors tu t'es décidé à lui demander d'être ton ami !"

"Oui."

"Mais... et ton fils ?"

"Je lui ai parlé, hier soir..."

"Ah. Et alors ?"

Dario rit : "Il m'a dit qu'il se demandait quand j'allais lui en parler, et il m'a demandé s'il ne s'agirait pas de Sergio, par hasard ! Ce morpion avait déjà tout compris. Et quand je lui ai dit oui, que c'était bien Sergio, il m'a dit qu'il était très content, parce qu'il aime bien Sergio et qu'il sait qu'ils s'entendront bien."

"Fantastique. Mais alors... pourquoi n'emmènes-tu pas aussi Silvio à déjeuner ?"

"Et bien... il est à l'école... Il y déjeune."

"Et tu ne pourrais pas passer le prendre, pour une fois ? C'est une occasion bien spéciale, je crois que Silvio serait content d'y être."

"Oui... tu as sans doute raison. Ce serait une bonne idée... Cela ne vous ennuie pas si nous venons à trois ?"

"Mais non, pas du tout, au contraire ! Mais maintenant... je vais descendre au jardin chercher des fleurs pour la table. Ce ne peut pas être un déjeuner comme les autres, il faut qu'il soit spécial... Et je vais dire à Carlo de préparer un gâteau ou, s'il n'a pas le temps, je vais en faire acheter un !" dit Amedeo, enthousiaste.

"Tu es très gentil. Vous êtes toujours très gentils, vous deux..."

"Mais non, nous ne sommes pas gentils, nous vous aimons bien !" lui répondit Amedeo.

La nouvelle le remplissait de joie. Un amoureux est toujours heureux de voir d'autres couples amoureux. Il éteignit l'ordinateur et alla avertir le cuisinier, descendit donner la bonne nouvelle à Savino, puis il alla au jardin et choisit les plus belles fleurs pour décorer la table : il n'avait plus à le faire en cachette, puisqu'ils l'avaient racheté depuis près d'un an.

Peu après que Savino soit rentré, arrivèrent aussi Dario, avec Sergio et Silvio. En attendant que le déjeuner soit prêt, ils les accueillirent au salon. Alors Dario sortit de sa poche une petite boîte qu'il tendit à son Sergio.

"Ceci est pour toi. J'espère que tu vas l'accepter et qu'en l'acceptant tu voudras bien venir vivre avec moi, et mon fils." lui dit-il en ouvrant la boîte.

Amedeo regardait tantôt son ami Sergio, tantôt le fils de Dario, et observait leurs visages. Le jeune garçon avait l'air attentif et joyeux. Sergio regarda l'alliance, puis à voix basse et visiblement ému, il demanda : "C'est pour moi ?"

"Veux-tu être mon compagnon ? Partager ta vie avec moi ?" lui demanda Dario, lui aussi ému.

"Oui... Oui, je le veux !" s'exclama Sergio.

Le sourire de Silvio s'accentua. Dario prit l'anneau et le passa au doigt de son amant. Ils se prirent dans le bras et le jeune garçon dit : "Un baiser ! Un baiser ! Un baiser !"

Ils se regardèrent, se sourirent et échangèrent un baiser.

Sergio se retourna alors vers Silvio et lui demanda : "C'est vrai, toi aussi tu veux de moi chez vous ?"

"Tant que tu aimes bien papa, bien sûr que je suis content que tu viennes chez nous. D'ailleurs il est temps que vous cessiez toutes ces cachotteries et que je n'aie plus à faire semblant de ne rien voir. J'attendais que papa se décide depuis un bout de temps."

"Mais tu es content que je sois avec ton père et que je vienne vivre avec vous ?" insista Sergio, toujours dans les bras de Dario.

"Celui qui doit être content, c'est papa... mais bien sûr, moi aussi je suis content. Depuis que vous êtes ensemble, papa est plus... serein. Et je t'aime bien, Sergio. Et tu sais bien qu'on s'entend bien, toi et moi."

Peu après ils passèrent à table. Carlo avait fait des merveilles pour ce repas, et tout le monde le félicita. Après le repas, Silvio demanda à Amedeo s'il lui ferait visiter l'appartement "qui est plus beau qu'un musée !" dit-il. Et tous les deux ils laissèrent les autres prendre le café au salon et firent le tour des pièces.

"Tu es vraiment content que ton papa se soit mis avec Sergio ?" lui demanda Amedeo.

"Bien sûr, s'ils s'aiment. Savino et toi aussi vous vous aimez et vous vivez ensemble ! Je sais qu'il y a des gens pour dire que les hommes ne doivent pas coucher ensemble, mais après tout c'est vos oignons ! Même chez les élèves de mon collège, il y en a pour mépriser les gays, mais l'espèce est en voie de disparition, heureusement. Je comprends pas, est-ce que parce que tout le monde est pour la Juve, moi je ne peux pas être supporter de la Torino ! Vous êtes tous gays chez toi, n'est-ce pas ? Est-ce que vous allez pour autant m'interdire de courir après les filles ?"

"Pourquoi, tu cours déjà après les filles ?" lui demanda Amedeo, amusé.

"Et bien... pas vraiment... pas encore. Mais moi, pour l'instant c'est les filles qui me plaisent, pas les garçons. Chacun est comme il est, n'est-ce pas ? Notre prof de religion nous dit que nous devons respecter tout le monde, même si après il prêche bien en raisonnant mal, parce que lui aussi il en veut aux gays."

"Pourquoi as-tu dit que les filles te plaisent, pour l'instant ?" lui demanda Amedeo, amusé.

"Parce que j'ignore ce que je penserai demain ! Il y a tant de trucs que j'aimais, petit, et qui ne m'amusent plus du tout. Tu sais, gamin, je voulais être pompier !"

"Et maintenant, alors, tu voudrais faire quoi ?"

"Maintenant ? Je n'ai pas encore les idées très claires. Peut-être photographe d'art, ou cuisinier sur un bateau, voire médecin... Mais c'est vrai que ta famille habite ici depuis au moins trois cent ans ?"

"Oui, c'est vrai. Tu aimes notre maison ?"

"Oh, oui, elle est trop belle ! J'ai été scié par la cuisine et la salle de bain si modernes, comme dans les revues, et les chambres qui ont l'air de sortir d'un livre d'art antique. Tu ne crois pas que vous avez le meilleur de toutes les époques ?"

Quand leurs amis s'en allèrent, Savino dit à Amedeo : "Je ne t'ai jamais offert d'anneau pour sceller notre amour..."

"Tu m'as offert ce palazzo que ma famille perdait peu à peu et qui, si nous arrivons à récupérer le dernier étage, sera tout à nous. C'est bien plus qu'un anneau ! Et puis, après tout, un anneau n'est qu'un symbole."

"Les symboles aussi ont leur importance."

"Oui, Savino, mais il m'importe bien plus que tu continues à me donner ton amour et à accepter le mien. Sinon, ils étaient mignons, Dario et Sergio, aujourd'hui plus que jamais, et Silvio aussi, c'est un chouette gamin."

"Au fond, je dois moi aussi être un peu reconnaissant à tes parents d'avoir décidé de... te pousser dans mes bras. S'ils ne l'avaient pas fait, je ne t'aurais jamais rencontré." lui dit Savino en le prenant dans ses bras.

"Oh... tu les en as... bien trop récompensés, au-delà de leur soi-disant mérite. Comme dit le proverbe, de tout mal il vient un bien, mais il n'en reste pas moins qu'ils n'ont fait ça ni pour ton bien ni pour le mien. Ils ont toujours eu une vie fausse, comme des corbeaux qui se pareraient de plumes de paons."

"Ne crois-tu pas être trop dur à leur égard ?" lui demanda Savino.

"Non, vraiment pas. Mon grand-père d'abord, puis mon père, n'ont fait que dilapider la fortune familiale. Et moi, par la suite, ils ont essayé de se servir de moi pour poursuivre leur absurde jeu. Et j'ai eu le tort de m'y prêter, au début du moins. J'ai vraiment beaucoup de chance de t'avoir trouvé, toi et, bien que je ne le mérite pas, ton amour."

"L'amour ne se mérite pas, il se donne." dit Savino en lui souriant. "La vraie chance c'est quand, outre le donner à quelqu'un, on le reçoit de lui. Tout comme, grâce au ciel, cela s'est produit entre nous."

Amedeo posa la tête sur la poitrine de son amant, qui le caressait tendrement en le serrant contre lui. Il se sentait serein, près de lui, fort et complet. Il se sentait en sécurité, entre ses bras.

Etreintes et caresses se firent peu à peu plus intimes, au point que tous deux sentirent monter, de plus en plus impérieux, leur désir mutuel. Les mains se mirent à fouiller sous les habits, au plus grand plaisir des deux amants. Leurs corps frémissaient et répondaient aux caresses de l'autre. Leurs lèvres se trouvèrent et se posèrent l'une sur l'autre dans un fougueux baiser.

"Peut-être..." murmura Amedeo, "Vaudrait-il mieux aller dans notre chambre, tu ne crois pas ?""

"Oui..." soupira Savino.

Ils se levèrent du sofa et, en se tenant par la main comme deux tourtereaux, ils allèrent dans leur chambre. Dans le couloir, ils croisèrent leurs deux domestiques albanais, qui les regardèrent avec tendresse disparaître presque avec hâte derrière la porte de leur chambre, puis qui, à leur tour, se prirent par la main et allèrent s'enfermer dans leur chambre avec à l'évidence les mêmes intensions que leurs employeurs.

Savino et Amedeo, à peine dans la chambre, debout à côté du lit, se serrèrent dans les bras et s'embrassèrent encore avec une passion renouvelée. Leurs mains, comme mues de leur propre volonté, se mirent à déshabiller l'autre, avides de toucher la peau nue de son corps.

Quand ils furent tous deux entièrement nus, ils montèrent sur le grand lit, à genoux, face à face, se serrèrent dans leurs bras et s'embrassèrent avec encore plus de passion. Ils étaient plein de désir l'un pour l'autre, et s'ils avaient hâte de s'unir, ils essayaient de se retenir pour faire durer le plus longtemps possible ces merveilleux préliminaires.

"Tu me fais tourner la tête..." murmura Amedeo, en regardant Savino les yeux pleins d'amour et de désir.

Ils se couchèrent sur le flanc, encore enlacés, face à face, croisèrent leurs jambes et pressèrent l'une contre l'autre leurs chaudes et impérieuses érections.

"Tu es magnifique !" murmura Savino en prenant entre les mains le visage de son amant qu'il regardait dans les yeux.

"Tu ne me trouves beau que parce que tu es amoureux..."

"Non ! Je t'ai trouvé très beau dès le premier regard que j'ai posé sur toi, au tennis club, et je n'étais pas encore amoureux de toi. Ce jour là je te désirais seulement. Mais à présent que je sais que ta beauté est entièrement pour moi, bien sûr je la trouve encore plus spéciale qu'avant."

"Un jour, j'ai entendu à la radio une vieille chanson qui disait : nous sommes le plus beau couple du monde. Tous les couples amoureux peuvent sans doute le dire et le chanter."

"Je t'aime, Amedeo, je t'aime tant ! Et je te veux !"

"Je suis là, tout à toi."

Peu à peu, ils changèrent de position jusqu'à ce que le membre puissant de Savino glisse entre les fesses de son amant et que sa pointe frémissante cherche l'accès à son canal d'amour. Amedeo bougeait de façon à l'aider, et quand enfin il sentit le gland de son amant se poser sur son trou palpitant, il bougea le bassin de façon à pousser contre lui et il lui dit, d'une voix basse et excitée : "Allez !"

Savino plia le bassin et poussa, il se sentit accueilli et tandis qu'il glissait en lui, ils lâchèrent tous deux à l'unisson un râle étouffé et ravi de plaisir. Il vit le visage d'Amedeo commencer à rougir sous l'intensité du plaisir.

"Je t'aime..." murmura Savino en se sentant le cœur très ému.

"Je t'aime..." répéta-t-il en commençant à bouger d'avant en arrière dans son amant.

Amedeo sourit, ravi, il ferma les yeux et se passa inconsciemment la langue sur les lèvres. À chaque poussée de Savino, il se pressait contre lui, comme pour se faire pénétrer plus à fond, mieux y prendre plaisir. Il n'était jamais rassasié de son amant, pas plus qu'il ne l'était de le faire sien.

Un jour où ils en avaient parlé, Savino lui avait dit : "Tu sais, Amedeo, l'amour est une chose et le sexe en est une autre..."

Amedeo lui avait alors, par plaisanterie, demandé en prenant un air bête : "Ah ? Mais alors, ce que nous faisons, qu'est-ce que c'est ?"

"Les deux ensemble. Mais quand les deux sont là, au lieu de simplement s'additionner, ils se multiplient." lui avait répondu Savino avec le plus grand sérieux.

Amedeo savait que c'était vrai : le sexe fait avec amour devient bien plus agréable, l'amour exprimé à travers le sexe devient bien plus fort. Il l'expérimentait chaque fois qu'ils faisaient l'amour.

Avec Sergio aussi il avait eu bien des séances de sexe des plus agréables, mais ils ne s'aimaient pas, ils n'étaient qu'amis, aussi le sexe entre eux n'était-il resté que simplement agréable et si leur amitié s'était renforcée ce n'était certainement pas grâce au sexe. C'était là la plus grande différence avec sa relation avec Savino.

Evidemment, Amedeo ne pensait à rien de tout cela pendant ses ébats avec son amant, ce n'était qu'à d'autres moments qu'il en prenait conscience, mais s'il le savait c'était que, pendant leurs unions charnelles, leurs corps disaient ces choses à leurs âmes.

Tant il est vrai que l'homme, grâce au sexe fait pour exprimer l'amour, surpasse ses limites et atteint une dimension supérieure.


F I N


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17eEtagère

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