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histore originale par Andrej Koymasky


LE BARYTON ET LE TORERO CHAPITRE 4
EN DANGER DE MORT

Lorsque Fernando arriva à Malaga, sa dernière étape en Espagne, il eut une surprise curieuse. En allant en taxi de la gare à l'hôtel il vit que souvent côte à côte, il y avait deux affiches, l'une annonçant son concert, avec une image en smoking prise lors d'un concert précédent, et l'autre annonçant une corrida de el reyecito, celle-ci aussi avec une image dans laquelle il portait bien évidemment le costume de lumière.

Cette coïncidence le frappa beaucoup, et aussi le fait que, bien souvent, leurs photos étaient côte à côte ! Quand il arriva à l'hôtel, il demanda à la réception s'ils avaient une carte de Malaga, quand il l'eut, il demanda à la réceptionniste d'y marquer deux cercles le Teatro Miguel de Cervantes, où il devait chanter, et la Plaza de Toros de la Malagueta, où devait s'exhiber Rafael. Il vit qu'ils étaient à un seul kilomètre de distance.

La réceptionniste lui dit que s'il aimerait pouvoir assister à la corrida de el reyecito elle pourrait presque certainement lui obtenir une invitation. Fernando la remercia et refusa. Quand il monta dans la chambre, il n'y avait ni bouquets de fleurs ni boîtes, et pas de lettres. Rafael lui avait promis qu'il ne le dérangerait plus et il semblait qu'il tenait sa promesse.

La corrida, il avait vu, aurait lieue le lendemain du concert. Il aurait eu le temps d'aller la voir, car il était prévu que, avant de retourner en Italie, il passerait deux autres jours à Malaga pour la visiter.

Mais il ne se sentait pas attiré par ce genre de spectacle. Tout en ne le condamnant pas avec acharnement comme le plus grand nombre des défenseurs des animaux, il ne l'approuvait pas non plus. Il savait que s'il y allait, il aurait pris le parti du taureau... Prendre le parti du taureau, bien sûr, ne signifiait pas espérer que l'animal tue le toréador. Mais sûrement il aurait eu du mal à voir faire souffrir puis tuer le taureau.

Son agent espagnol avait fait de son mieux pour lui expliquer toutes les valeurs symboliques, l'histoire et l'art de la tauromachie, mais il n'avait pas réussi à le convaincre sur sa validité. Pourtant, il ne se sentait pas le droit non plus de la juger ou de condamner les «acteurs» de ce qui lui semblait un spectacle terrible. Il ne condamnait pas non plus el reyecito, dont la statue et la photographie se trouvaient dans sa valise, dans la boîte noire décorée en or.

Quand le jour du concert vint, un samedi, comme il entrait dans le vestiaire pour se préparer, il vit un bouquet de fleurs. "Et voilà, il recommence !" s'exclama-t-il à haute voix. Il prit le billet qui y était épinglé, mais il vit que cette fois ce n'était pas Rafael qui le lui envoyait : il venait de la direction du théâtre. Il sourit. Aucun autre théâtre ne l'avait jamais accueilli avec un hommage floral.

Quand il entra en scène, il salua avec une révérence le pianiste, cette fois c'était une femme, puis le public avec une autre révérence, en recevant en réponse des applaudissements. Pendant l'entracte entre la première et la deuxième moitié du récital, la pianiste alla dans son vestiaire pour le féliciter, lui disant que c'était un honneur pour elle d'accompagner «le célèbre maestro Fernando Adami».

Une fois le concert terminé, obtenant aussi cette fois un grand succès, l'agent espagnol lui dit qu'il avait reçu de nombreuses demandes pour une autre tournée, dans le cadre des théâtres des villes qu'il n'avait pas visitées. Fernando lui dit qu'il prendrait certainement la possibilité en considération, mais qu'il voulait se reposer pendant au moins un mois. Il lui dit de toute façon de voir cela avec son agent italien.

Cette tournée lui avait sans doute donné beaucoup de satisfactions, mais elle l'avait également fatigué. La tension des jours précédents l'avait empêché de sentir la fatigue, mais maintenant que tout était fini, il la sentait tout à fait sur lui.

Retourné à l'hôtel et ayant pris la douche habituelle, dès qu'il se mit au lit il s'écroula endormi jusque tard le dimanche matin. Il voulait visiter le Musée Picasso, bien sûr, le célèbre Alcazaba, le château Gibralfaro, et même quelques églises et aussi, mais quand elle n'était pas utilisée, la Plaza de toros de la Malagueta.

Il déjeuna à l'hôtel avec l'agent, puis il fut mené visiter les splendeurs de la ville. Quand il revint au soir à l'hôtel, il remarqua tout de suite qu'il y avait une animation étrange. Dans le hall, il y avait des groupes de gens qui parlaient à voix basse mais de manière excitée, certains se déplaçaient d'un groupe à un autre, et d'autres qui acquiesçaient gravement.

Ce qui lui sembla étrange était que les groupes étaient constitués de clients et de personnel mêlés. La première chose qu'il pensa fut que quelque chose de grave avait dû arriver dans l'hôtel... peut-être un suicide, ou un vol rocambolesque... mais dans ce cas il y aurait eu aussi la police.

Il était en train de se demander à quoi était due cette atmosphère inhabituelle lorsque l'agent vint à sa rencontre : "Avez vous appris ? Avez-vous entendu la nouvelle ?" lui demanda-t-il avec une expression grave.

"Non... qu'est il arrivé ?"

"El reyecito... il est mourant à l'hôpital. Encorné en pleine poitrine, il semble avoir un poumon perforé et que le cœur ait aussi été effleuré... Encorné par un taureau de 546 kilos ..." lui répondit l'agent, avec la voix brisée par l'émotion.

"Il est mourant ?" demanda Fernando, se sentant pâlir.

"J'étais à la Malagueta à sa corrida... Je l'ai vu... Bon Dieu, une scène que je n'oublierai jamais !" dit l'homme, en secouant la tête. Puis il ajouta, presque avec un élan de fierté : "Il était là, encore empalé sur la corne du taureau, et il a eu la force de lui planter son épée et le foudroyer ! Un vrai homme, el reyecito ! Un grand torero !"

"Oui, mais maintenant il est en train de mourir." murmura Fernando.

"Mourir dans la rencontre avec le taureau et mourir avec lui... la mort la plus glorieuse pour un matador !"

"Ne dites pas n'importe quoi, s'il vous plaît !" lui dit Fernando. "Et si Dieu le veut, Rafael n'est pas encore mort, non ? Comment peut-on faire pour obtenir des nouvelles récentes ?"

"La radio, la télévision vont certainement donner les bulletins médicaux dès qu'ils en auront. Ils sont en train de l'opérer, il est sur la table d'opération... depuis au moins deux heures."

Fernando monta dans sa chambre et il alluma la télévision. Comme il l'imaginait, ils transmettaient la séquence du terrible accident, et la retransmettaient, et la retransmettaient. La scène était tellement terrifiante que Fernando sentait comme un étau lui serrer l'estomac et ses yeux se remplirent de larmes et il dut éteindre. Alors il alluma la radio, en attendant qu'ils transmettent quelque nouvelle.

Il était couché sur le lit, habillé ; ces scènes terribles étaient encore devant ses yeux, et le faisaient sentir mal. Il se demandait quel était le sens de risquer sa vie pour un spectacle... puis il se dit que ce n'était pas très différent de la Formule 1, où après tout tous les spectateurs attendaient de pouvoir assister à un de ces incidents spectaculaires où parfois les pilotes perdaient la vie comme c'était arrivé à Ayrton Senna, Gilles Villeneuve et bien d'autres. Beaucoup de gens semblent fascinés par les spectacles dans lesquels les acteurs mettent leur vie en danger.

Il était plongé dans ces réflexions lorsque la radio transmit un bulletin médical : l'opération avait réussi mais le pronostic était encore réservé. El reyecito était encore sous anesthésie, il n'avait pas encore repris conscience. La corne du taureau avait effleuré l'aorte et s'était arrêté à un centimètre du cœur. À un centimètre du cœur ! Fernando frissonna en entendant cette information.

Il se leva et redescendit dans le hall, il alla à la réception et a dit à l'employée qu'il avait l'intention de rester à l'hôtel une semaine de plus que prévu. La réceptionniste vérifia les réservations et lui dit qu'il n'y avait pas de problèmes, sa chambre était encore libre, et marqua le prolongement du séjour de Fernando.

Puis il se renseigna à quel hôpital avait été hospitalisé Rafael. Quand il le sut, il demanda une carte et y écrivit un court message : «Avec mes meilleurs vœux pour un prompt rétablissement. Fernando Adami». Il la donna à la réceptionniste lui demandant de faire livrer à l'hôpital un bouquet de fleurs et y faire mettre son billet.

"Quelles fleurs vous préférez envoyer ?" lui demanda la réceptionniste.

"Peu importe, tant que ce sont des fleurs blanches." dit le baryton.

"D'accord, monsieur Adami, ce sera fait dès que possible."

Il vit que l'agent était encore dans le hall, donc il s'approcha pour lui parler. Il lui dit qu'il prolongeait son séjour à Malaga d'une semaine.

L'homme le regarda avec une expression un peu surprise : "Vous ne rentrez pas en Italie ?"

"Pas encore. Me reposer ici ou en Italie ne fait pas une grande différence."

"C'est à... à cause de l'accident de el reyecito ?" lui demanda l'homme, en l'étudiant.

"Eh bien... aussi." admit Fernando qui se sentit rougir légèrement.

"Vous ne m'aviez pas dit que vous étiez agacé par ses attentions ?" lui demanda l'agent, en le regardant un peu surpris.

"Mais maintenant, il est en train de risquer sa vie... Bien qu'il n'y ait jamais eu d'amitié entre nous, c'est néanmoins un être humain, nous nous sommes rencontrés une seule fois, mais je regrette beaucoup ce qui lui est arrivé."

"Oui... Oui, nous sommes tous très choqués... Je comprends."

En fait, Fernando lui-même se demandait pourquoi il voulait rester à Malaga. Après tout, lui et Rafael étaient vraiment des étrangers... Sauf cette fois quand il avait dérangé involontairement son concert, il y avait eu entre eux seulement un échange de messages...

Quand il revint dans sa chambre, cependant, il prit de ses bagages la statuette du torero et sa photographie et les mit sur la table de chevet. Il prit une profonde inspiration et murmura : "Espérons que tu puisses t'en sortir bien."

Le bulletin médical annonça enfin qu'il était hors de danger et avait repris conscience. Fernando se rendit alors à l'hôpital : il était à une vingtaine de minutes à pied de l'hôtel. Devant l'hôpital il y avait une foule de journalistes, d'aficionados, de curieux et la police qui retenait la foule en arrière.

Il alla près d'un policier et il lui dit : "Je suis le baryton Fernando Adami. Je voudrais pouvoir entrer pour rendre visite à monsieur Rafael Jiménez."

"Je suis désolé, Maître Adami, mais l'accès à la chambre de el reyecito est permise seulement à la famille et à ses proches collaborateurs ou à ceux qui sont spécifiquement appelés à son chevet par le même monsieur Jiménez. Je ne peux pas vous faire passer. Je suis vraiment désolé. J'ai eu le plaisir d'être de service pour votre concert et j'ai eu la chance d'apprécier grandement votre chant... mais je dois obéir aux ordres, Maître. "

"Oui, je comprends. Je vous remercie." dit le baryton. Il s'éloigna et s'ouvrit le chemin à travers la foule, reprenant le chemin pour l'hôtel. Puis il s'arrêta à mi-chemin. Il chercha dans son portefeuille et en sortit la carte de visite de el reyecito. Il prit le portable et essaya de composer le numéro privé qui y était marqué.

Peu de temps après une voix féminine répondit : "Allô ? Qui est-ce ?" demanda-t-elle.

"Mon nom est Fernando Adami, je suis un baryton italien et..."

"Oh, oui, le Maître Adami ! Je suis Alba Ortega, sa secrétaire. En quoi puis-je vous être utile, maître ?

"Je désirais avoir des nouvelles de monsieur Jiménez... et savoir s'il peut déjà recevoir des visites."

"Très aimable de votre part, maître. Les médecins ne l'ont pas encore déclaré hors de danger, mais nous sommes confiants que tout ira bien. Quant à la possibilité de lui rendre visite, je crois que el reyecito l'apprécierait beaucoup."

"La police ne m'a pas laissé passer..." dit Fernando.

"Oui, bien sûr, je comprends. Nous devons essayer de protéger la tranquillité de el reyecito, surtout dans un moment délicat comme celui-ci. En appelant, j'ai le numéro de votre téléphone cellulaire. Puis-je vous appeler à ce numéro dès que je pourrais vous donner une réponse ?"

"Je vous remercie beaucoup, mademoiselle Ortega. Donc j'attends votre appel."

Il retourna à l'hôtel. Il attendit l'heure où ils commençaient à servir le déjeuner en restant dans le hall et en lisant quelques journaux locaux. Tous rapportaient encore en première page des photographies et des nouvelles concernant le reyecito et son terrible accident.

Son téléphone portable sonna et Fernando eut un sursaut. Il répondit. Ce n'était pas la secrétaire de Rafael, c'était l'agent espagnol qui le saluait, car en ayant terminé sa tâche, il retournait à Madrid. L'homme lui dit que, comme convenu, il se mettrait en contact avec son agent italien pour se mettre d'accord sur un second tour en Espagne, le plus tôt possible, car il convenait «battre le fer tant qu'il était encore chaud». Fernando lui rappela qu'il voulait toujours avoir au moins un mois de repos.

Enfin, ils commencèrent à servir le déjeuner et Fernando se rendit dans le restaurant de l'hôtel. Pendant qu'il mangeait, le téléviseur allumé, maintenu à un volume très faible, diffusait les nouvelles. Pour la première fois depuis qu'on diffusait des nouvelles sur le reyecito, on vit pendant quelques secondes une image du torero dans son lit d'hôpital. La chambre était pleine de fleurs de toutes sortes. Fernando se demanda quel pouvait être le bouquet qu'il lui avait fait envoyer par l'hôtel.

Dans la salle du restaurant, descendit immédiatement un silence parfait. Fernando regardait aussi l'écran. Le torero était pâle, mais ses yeux étaient ouverts et il arborait un léger sourire sur ses lèvres. Un grand bandage blanc couvrait en grande partie sa poitrine nue. Fernando pensa qu'il était vraiment beau, en dépit de son état. Le journaliste interrogea ensuite l'un des médecins de l'équipe qui avait pris soin du héros national, qui dit que le toréador avait bien résisté à l'opération et que l'équipe médicale avait revu son pronostic : Rafael Jiménez ne risquait plus sa vie.

De longs applaudissements surgirent spontanément de toutes les personnes présentes dans le restaurant, y compris des serveurs qui s'étaient aussi arrêtés pour regarder le petit écran. Puis il y eut encore une fois le silence, quand le médecin dit qu'il n'était pas encore en mesure de dire si le torero pourrait revenir dans l'arène affronter d'autres taureaux, mais qu'il y avait beaucoup de doutes qu'il pourrait vraiment le faire. Une exclamation de déception se leva de la salle du restaurant. Puis le journaliste passa à d'autres nouvelles et dans la salle le bourdonnement habituel revint.

Fernando, après le déjeuner, sortit de l'hôtel pour une promenade dans les environs. Sans s'en rendre compte, il était en train de se rapprocher de l'hôpital. La journée a été sereine, et le climat agréable. Il s'arrêta devant la vitrine d'un magasin de musique, et une bonne partie lui était dédiée ainsi qu'à ses disques. Il alla plus loin.

Soudain, son téléphone sonna. Il le sortit immédiatement et répondit.

"Maître Adami ?" demanda une voix féminine.

"Oui, c'est moi... mademoiselle Ortega ?" demanda-t-il, en retenant son souffle.

"Oui, maître."

"J'ai entendu à la télévision que monsieur Jiménez est hors de danger..."

"Heureusement, il en est ainsi. Quant à votre désir, Maître, êtes-vous libre demain matin à dix heures ?"

"Certainement."

"Alors, venez à l'hôpital. Je serai là à vous attendre à l'entrée pour vous laisser passer. El reyecito est très heureux de recevoir votre visite. Il m'a chargé de vous remercier."

"Je vous remercie pour votre assistance, mademoiselle Ortega. À dix heures, je serai en face de l'hôpital, le plus près possible de la porte d'entrée."

"Très bien. Rendez-vous demain, alors, Maître."

Fernando dit au revoir et raccrocha. Il se sentait un peu nerveux, mais heureux de pouvoir aller apporter personnellement ses meilleurs vœux au beau torero. Il empocha son portable et recommença à marcher, quand il sonna à nouveau. Cette fois-ci c'était son agent en Italie. Il lui dit qu'il était en train de s'accorder avec l'agent espagnol pour organiser une deuxième tournée. Fernando confirma qu'il voulait au moins un mois de pause.

L'agent lui a dit qu'il n'y avait pas de problèmes, car pour organiser le deuxième tour, ils avaient besoin encore d'un peu de temps. Puis il lui dit qu'il avait reçu aussi des demandes de concerts en provenance du Japon, des États-Unis et de l'Argentine. Fernando lui dit qu'il n'y avait pas de problèmes, lui demanda de s'en occuper et de le tenir au courant.

Il se trouvait en face de la cathédrale. Il y entra. Fernando, en dépit d'être croyant n'avait jamais été pratiquant. Mais il s'arrêta, presque appuyé contre un des grands piliers, regardant le grand crucifix polychrome qui se trouvait dans une chapelle latérale, et pria pour la guérison de Rafael.

Au soir, il s'arrêta dans un petit restaurant local où il commanda des spécialités locales : jusque-là, dans les restaurants des hôtels, il avait seulement mangé la cuisine internationale, que l'on trouve dans n'importe quel restaurant occidental. Le propriétaire du restaurant le reconnut et lui demanda un autographe. Fernando le lui fit et l'homme, reconnaissant, insista pour ne pas lui laisser payer l'addition.

Il retourna à l'hôtel. Monté dans sa chambre, il prit une douche et alla se coucher. Il pensait au lendemain, à la visite qu'il rendrait au toréador et se demanda ce qu'il allait lui dire, à part bien sûr lui offrir ses vœux pour un prompt rétablissement. Il regarda la statuette et la photo sur la table de chevet. Presque sans le réaliser, il glissa peu à peu dans un sommeil profond.

Le lendemain matin, il se réveilla à sept heures et demie. Il s'habilla et descendit pour prendre le petit déjeuner. Il regardait constamment sa montre : c'était encore tôt, mais il était inquiet d'être en retard à son rendez-vous. Il retourna dans le hall où il trouva quelques journaux, qu'il feuilleta à la recherche des dernières nouvelles du toréador.

À neuf heures il sortit de l'hôtel et se dirigea vers l'hôpital à pied. Il y arriva à neuf heures vingt : il devait attendre encore quarante minutes. Face à l'entrée il y avait encore la police, plusieurs journalistes et un peu de foule, mais moins de gens que le jour précédent.

Un des journalistes le reconnut et il lui demanda s'il était là pour le toréador.

"Certainement." répondit Fernando.

"Vous, Maître, le connaissez personnellement ? Vous êtes un ami de el reyecito ? Vous étiez à la plaza de toros le jour de l'incident ?"

"On s'est rencontrés une seule fois, à Pampelune. Il était venu à mon concert, mais je n'ai jamais vu une corrida de monsieur Jiménez."

Le journaliste lui posa quelques autres questions, puis il s'éloigna, ayant peut-être reconnu quelques personnalités plus intéressantes, pensa Fernando.

Quand il vit qu'il manquait seulement peu de minutes à dix heures, il se rapprocha de l'entrée de l'hôpital, se demandant si la secrétaire du toréador le reconnaitrait. Il vit sortir une jeune femme plutôt belle, qui s'arrêta parler avec le gradé de la Guardia Civil.

Alors, il fit un pas en avant et appela à haute voix pour être entendu, "Mademoiselle Ortega ?"

La femme se retourna et lui sourit : "Oui, Maître. Venez."

La police le laissa passer. La femme lui tendit et lui serra la main.

"El reyecito vous attend. Il est très heureux que vous soyez venu le voir."

"Comment va-t-il ?" demanda le baryton, en la suivant à l'intérieur.

"Disons pas trop mal. Le pire est passé. Notre-Dame du Rosaire l'a protégé. El reyecito a toujours été très dévoué à la Vierge du Rosaire."

Ils montèrent avec un ascenseur. Dans le couloir il y avait un autre groupe de policiers qui contrôlaient la porte de la chambre d'hospitalisation du toréador. La jeune fille leur dit que le baryton était avec elle, ouvrit et le fit entrer, en refermant la porte derrière lui et restant dehors.


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