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histore originale par Andrej Koymasky


LE TEMPLE SUR LA HAUTEUR CHAPITRE 2
MÂLES, FEMELLES, EUNUQUES

Ader était allé dans la ville vieille pour effectuer une commission que son père lui avait confiée. Comme il rentrait chez lui, il vit le vieux Shillek qui, avec deux paniers pleins, marchait lentement vers sa maison. Le garçon hâta le pas jusqu'à l'atteindre.

"Hé, Shillek, donne-moi tes sacs que je te les apporte !" dit-il en guise de salut.

"Oh, Ader! Tu es toujours gentil, toi. Tu es un bon gars. Merci." dit-il, lui laissant prendre les deux paniers.

"Tu es allé faire les provisions ? Pourquoi tu n'y envoies pas une des femmes de ta maison ?"

"Ça me plaît de le faire, et je fais un peu de mouvement, afin de ne pas vieillir trop vite."

"Tu sais, Shillek, je voulais te demander de m'expliquer une chose."

"Dis-moi, mon fils. Si je connais la réponse, je te la dis volontiers."

"Nous les hommes, mais aussi les dieux et les animaux, nous sommes fait en deux sexes, les mâles et les femelles. Un mâle et une femelle, s'ils font du sexe, et si les dieux les assistent, peuvent engendrer une progéniture. Pourtant, il y a des mâles auxquels il plaît plus, ou même seulement, de le faire avec d'autres mâles. Mais, contrairement aux dieux, deux humains mâles ne peuvent pas donner la vie à un autre être. Tu sais m'expliquer ce mystère ?"

"Laissons de côté les dieux qui sont trop supérieurs à nous, et les animaux, qui nous sont trop inférieurs. Parlons du genre humain. Si on ne considère que l'aspect extérieur, le corps, il y a trois sexes, les hommes, les femmes et les hermaphrodites, qui sont très rares, et qui ont les organes des deux sexes."

"Tu n'en as jamais vu, d'hermaphrodite ?"

"Non, jamais, mais je sais qu'ils existent. Ils sont très rares, comme je te l'ai dit, mais ils existent. Par conséquent, il y a un principe mâle dit Jeber et un principe femelle dit Acta..."

"Et un principe hermaphrodite ?"

"Non, comme je t'ai dit l'hermaphrodite est la somme des deux principes, le masculin et le féminin. Maintenant, comme tu sais peut-être déjà, toute la nature, non seulement hommes et animaux, participe de ces deux principes. Comme tu peux le savoir, le principe mâle imprègne aussi le ciel et la pierre, et il se manifeste à travers l'eau et la pluie, et enfin par l'air et le vent. Le principe féminin imprègne le bois et les plantes, et se manifeste dans la terre fertile et dans le feu, de sorte que la femme est en charge du feu. Est-ce clair ?"

"Oui, je le sais jusqu'ici, et ça m'est clair."

"Maintenant, quand les principes masculins et féminins se réunissent, sont engendrés la vie et le souffle, qui participent des deux principes. L'eau dans l'homme est son sperme, la terre dans la femme est son utérus. Quand l'homme s'accouple avec la femme, ainsi que lorsque la pluie tombe sur la terre, ils peuvent donner lieu à la vie."

"Mais l'eau est donc le sperme des dieux, et la terre est l'utérus des déesses ?" demanda Ader en fronçant les sourcils.

"On pourrait dire ainsi, dans un certain sens."

"Et les hermaphrodites, que font-ils ?"

"L'hermaphrodite peut s'accoupler d'une façon générale, soit avec les hommes soit avec les femmes ou, peut-être, entre eux."

"Et qu'engendrent-ils ?"

"À ma connaissance, rien, ils sont stériles comme une mule. Mais les principes masculins et féminins, qui se manifestent dans la pierre et le feu, donnent lieu aux métaux et au verre. Pour cela le métal et le verre sont consacrés à la fois aux dieux et aux déesses, car ils enferment les deux principes et sont précieux pour la vie humaine. Alors même les hermaphrodites sont consacrés aux dieux, puis qu'ils renferment les deux principes."

"Mais pourquoi à certains hommes il plaît davantage... ou seulement, d'avoir du sexe avec d'autres hommes ? Ou d'autres n'ont jamais de sexe avec personne ?" insista Ader.

"Tu parles peut-être des Harish ? Tu vois, Ader, il existe trois types de Harish. Le premier type représente ceux qui sont nés ainsi par la volonté des dieux, ils pourraient aussi avoir du sexe avec toutes les femmes du monde, mais ils ne peuvent jamais avoir d'enfants. Le second type sont ceux qui le sont de leur propre volonté : ils pourraient avoir des enfants avec une femme, mais ils décident de ne jamais avoir du sexe avec quelqu'un, ou préfèrent avoir du sexe uniquement avec les hommes, donc ils n'ont pas de fils. Enfin, le troisième type sont ceux qui deviennent Harish par la volonté d'autres hommes, qui ont été châtrés, et donc ne peuvent plus avoir de fils. S'ils ont été châtrés très petits, ils se développent pour ressembler beaucoup à des femmes, à la fois par les formes du corps, à la fois dans la voix et dans la façon dont ils agissent et pensent. S'ils sont castrés après la maturité, ils restent dans la forme, la voix et l'apparence des hommes, mais ils ne peuvent pas engendrer. Le premier type est souvent couplé, mais n'a pas d'enfants ... sauf si à leur insu sa femme a du sexe avec un autre homme. "

"Il y a aussi des femmes Harish ?"

"Oui, du premier ou du second type. Pas du troisième, car elles n'ont rien qu'on puisse leur couper. Mais elles sont plus difficiles à détecter, donc en général on n'en parle pas. Alors, je te disais, le Harish du premier type est habituellement marié, mais sans enfants. Ceux du second type deviennent souvent des prêtres, ils ne devraient pas avoir du sexe parce qu'ils font un serment de chasteté, si ce sont des hommes, et de virginité si ce sont des femmes ; du second type sont aussi les hommes qui, par leur nature, ont du sexe uniquement avec d'autres hommes. Ceux du troisième type sont généralement au service des rois et des puissants, pour garder leurs harems de sorte qu'ils ne peuvent pas produire des enfants avec les femmes de leur seigneur et maître."

"Je peux te confier quelque chose, Shillek ?"

"Bien sûr, gamin."

"Mais tu n'en parleras jamais avec personne ?

"Je te le promets, mon fils."

"Je... Je pense que je suis un Harish du second type..."

"Je ne pense pas que tu veux dire que tu veux rester chaste et devenir prêtre. Donc, tu me dis que ce que tu fais avec tes petits amis, pour toi n'est pas seulement pour t'amuser, un jeu, dans l'attente de pouvoir t'unir avec une femme, mais c'est parce que ta nature te conduit à le faire ?"

"C'est ainsi, Shillek. Je ne voudrais pas me marier. Je voudrais trouver un compagnon pour partager ma vie, pas une copine."

"Cela ne te sera pas facile, mon fils, tant que tu vivras dans la maison. Lorsque tu termineras ton année de service dans le temple de la hauteur comme serviteur sacré de 'Adon, et que tu rentreras chez toi, ta famille va commencer à regarder autour pour te trouver une épouse, et tu devras l'épouser et lui faire des enfants pour donner une continuité à ta famille."

"Comment est-ce que je pourrais faire pour éviter tout cela, Shillek ?" demanda Ader, pensif et inquiet.

"Vers la fin de ton service au temple de Adon'is, tu pourrais demander d'y rester et de devenir prêtre."

"Mais les prêtres et les prêtresses ne doivent pas rester chastes et vierges ? Je voudrais, comme je t'ai dit, je voudrais trouver un partenaire, ne pas rester chaste."

"Oui, je l'imagine. Mais les prêtres et les prêtresses ont parfois des histoires de sexe avec des femmes, des hommes ou des garçons."

"Mais comment ? Les dieux ne les punissent pas quand ils violent leur serment de rester chastes ?" demanda le garçon, en le regardant étonné.

"Non, tu vois, les dieux et les déesses sont beaucoup plus patients et magnanimes que les hommes. Rarement leur colère tombe sur nous les hommes. Un prêtre surpris ayant du sexe est généralement expulsé avec déshonneur du temple, après une correction solennelle en public. Une prêtresse prise dans l'acte sexuel entraîne la fin du prêtre, mais si elle reste enceinte par hasard, elle est généralement condamnée à mort... à moins qu'elle ne réussisse à s'échapper avant."

"Cependant, je ne veux pas devenir prêtre. Alors, comment puis-je faire ?" demanda Ader, presque dans un murmure.

"Tout d'abord, tu dois partir de la maison. Ensuite, si tu ne veux pas devenir prêtre, tu peux devenir par exemple, un matelot, en essayant d'obtenir une embauche sur un bateau, en particulier ceux de long cours."

Ader était pensif.

Le vieillard reprit : "Bien sûr, tout te serait plus facile si tu acceptais de te marier. Tu peux toujours te trouver un amant mâle et te rencontrer en privé avec lui, discrètement. Il y a des hommes qui font cela, même parmi ceux qui vivent à côté de nous."

"Vraiment ? À qui fais-tu allusion ?"

"Il ne convient pas de bavarder sur le dos des autres, mon garçon. Si quelqu'un veut garder un secret, on doit lui permettre de le maintenir, tant qu'il ne fait pas de mal à personne."

"Pourquoi deux hommes qui veulent vivre ensemble, doivent le faire en cachette, en secret ? Cela me semble injuste."

"Tu vois, Ader, aucune société n'aime ceux qui sont différents de la masse. L'homme, par sa nature, est toujours indécis entre être égal à tous les autres et être différent de l'autre. Mais si l'individu tâche toujours de se différencier des autres, la société à l'inverse fait toujours des pressions pour que tous ses membres soient égaux les uns aux autres. Pour cette raison, chaque société a tendance à avoir un style unique d'habit, une seule langue, une même religion, une façon de faire cuire la nourriture et ainsi de suite. La société ne permet, n'accepte et ne tolère que de petites variations mineures."

"Mais quel droit a la société de nous imposer son mode de vie ?"

"Elle a deux droits : elle a le droit du plus fort, la société est clairement plus forte que l'individu, et puisque la société te garantit protection des dangers, de la nécessité, elle a le droit d'exiger en retour que chaque membre soit comme la majorité décide qu'il devrait être. D'autre part, si une société n'a pas de règle, elle ne serait pas une société, mais semblable à un groupe d'animaux errants. Aucun d'entre nous peut être complètement indépendant, chacun de nous a besoin de l'autre, et alors il doit accepter les règles que les autres lui imposent."

"Ou les violer en secret." commenta le garçon.

"Eh bien, oui, bien sûr, on peut les violer en secret. Mais, si on est découvert, on doit alors en subir les conséquences. Ou alors on peut réussir, avec le temps et avec le soutien des autres, à faire changer les règles. Ceci ne réussit pas toujours ; un homme seul ne peut pas y arriver, et ça prend beaucoup de temps, de force de persuasion, de courage et de détermination. Et souvent les réformateurs ont une fin laide, comme l'histoire nous enseigne. Peut-être alors leur idée peut également s'affirmer plus tard, mais ils n'en voient pas le résultat, ils ne bénéficient pas de la victoire."

"Pourtant, tout le monde sait que entre nous les garçons, souvent nous avons du sexe, mais ils font semblant de ne pas le savoir et nous laissent en paix."

"Bien sûr, parce que vous êtes jeunes, trop jeunes pour avoir une relation sexuelle sérieuse avec une fille, pour fonder une famille, mais en même temps, vous êtes assez matures pour vouloir avoir du sexe. Donc, ça vous est permis, tant que vous n'entrez pas dans la maturité, jusqu'à ce que vous deveniez adultes. Et la société tolère que les adultes s'amusent de temps en temps avec un garçon, pourvu qu'il ait une femme et des enfants et qu'il ne le fait pas de manière trop effrontée. Ce fait d'ailleurs, vous permet à vous garçons d'expérimenter le sexe et d'apprendre à le faire de mieux en mieux pour, un jour, être de bons maris aussi."

"Mais alors, pourquoi certains d'entre nous les garçons sont choisis pour un an en tant que serviteurs sacrés dans l'un des temples sur les hauteurs ?"

"Cela est très différent. C'est un service que la communauté offre en l'honneur d'un dieu ou d'une déesse. Ce n'est pas du sexe fait par amusement, mais il est sacré, car il permet aux fidèles de s'unir avec le dieu ou la déesse, et permet au dieu ou à la déesse, à travers le saint serviteur ou la sainte servante, de s'unir aux fidèles. Le plaisir que les fidèles et le serviteur recevront est une jouissance mystique qui se manifeste à travers une jouissance physique."

"Mais dis-moi, Shillek, comment fais-tu pour tout savoir ?" demanda le garçon quand ils arrivèrent à la porte de la maison du vieil homme.

Shillek sourit : "Ce n'est pas du tout vrai que je sais tout. Je suis chanceux, parce que j'ai su répondre, au moins jusqu'à présent, à tes questions. Quoi qu'il en soit, j'ai de nombreuses années sur mes épaules, et la plupart des questions que tu m'as faites... moi aussi, je me les suis posées au cours de ma vie. Eh bien, je te remercie pour m'avoir porté jusqu'ici les paniers, mon fils." dit l'homme, puis fouillant dans l'un des paniers que le garçon lui avait rendus, il en sortit un petit gâteau de pâte de dattes, de miel et de noix enveloppé dans une feuille, et le tendit au garçon.

Ader le remercia, le salua et, tournant le coin, alla à la porte de sa maison, en grignotant pensif le gâteau.

Il devrait aller loin de chez lui, après l'année passée au temple, ou plutôt, quitter le temple sans même rentrer à la maison. Oui, ça pourrait être une idée, mais pour aller où et pour faire quoi ? Il ne savait toujours pas bien le métier de son père ; il serait certainement incapable de lancer sa propre entreprise. Alors, il pourrait monter à bord d'un navire, l'un des grands navires marchands qui vont et viennent au port. Peut-être qu'ils le prennent : un garçon de bord ne doit pas savoir faire de grandes choses, ce n'est pas encore un marin, il va juste commencer à apprendre le métier de marin. Cependant, très probablement, à bord, il devrait contenter, même sexuellement, tous les marins. Eh bien... ce ne serait pas très différent de ce que pour un an, il ferait comme serviteur sacré dans le temple sur la hauteur. De toute façon, ce ne serait pas quelque chose de sacré, mais certainement seulement profane. Étant sur un bateau, cependant, pourrait-il trouver le bon partenaire pour sa vie ? Peut-être pas sur le bateau qui pouvait avoir vingt, ou trente, quarante marins, mais peut-être dans l'un des ports où le navire accosterait.

Un navire marchand, cependant, s'arrête pour peu de temps dans chaque port ; seulement le temps de décharger les marchandises à livrer aux commerçants locaux et charger celles à apporter dans un autre port, à d'autres marchands. Et durant ces quelques jours, il aurait probablement peu de temps libre, puisqu'il devrait presque certainement aider à décharger et puis à charger. En fait, il n'avait pas tout à fait les idées claires sur ce que doit faire un garçon à bord d'un navire marchand. Il pourrait peut-être demander à l'un des marins des navires qui accostaient au port, il pourrait éventuellement leur demander des informations et des conseils. Oui, il devrait se mettre à fréquenter le port, se dit-il.

Il entra dans la maison et trouva son père assis dans la salle commune, qui faisait les comptes avec l'abaque. L'homme, en l'entendant entrer, leva la tête et le regarda. Ader le salua d'un signe de tête. Son père lui fit signe de s'asseoir à côté de lui.

"Dans quatre jours, Ader, je vais t'accompagner au temple sur la hauteur pour t'offrir au grand dieu 'Adon du Feu. Tes sœurs sont en train de finir de broder ta belle tunique de lin égyptien. Et quand tu reviendras, nous ferons une belle fête pour annoncer ton engagement avec Melita, fille de Mahar, le fabricant de pourpre et de bleu royal."

"Melita fille de Mahar ? Qui est-ce ? Je ne l'ai jamais vue." demanda le garçon, fronçant les sourcils.

"Quelle importance ça peut avoir si tu l'as vue ou pas ? Ce sont des choses que les parents décident, pas vous les garçons. Mahar est très riche. Tu sais certainement que la production et le commerce de la pourpre et du bleu royal sont très rentables."

"Et la production de la pourpre est le métier le plus puant qu'il y ait sur la face de la terre, tout le monde le sait ! Qui travaille à la fabrication de la pourpre peut être identifiés à distance. Je parie que cette Melita puera comme une latrine !" dit Ader ombrageux, en faisant le geste de se boucher le nez.

"Mais est-ce possible que tu ne réalises pas que puisque Mahar n'a pas de fils mâle et que Melita est la fille aînée, en l'épousant, tu hériteras un des commerces les plus lucratifs de la ville ? Et qu'un jour tu pourras presque certainement siéger dans le conseil du roi ? Tu ne comprends pas que nous, en tant que parents, nous faisons toujours tout pour le bien de nos enfants ? As-tu le courage de protester et de grommeler, au lieu de me remercier ? Et, de toute façon, comme mon grand-père disait, la richesse ne pue jamais."

"Mais si à moi cette Melita ne plaît pas... ou si je ne lui plaisais pas à elle ?"

"Cela n'a aucune importance si vous vous plaisez ou pas : il suffit juste que vous fassiez des enfants sains et forts, que tu soutiennes ta famille et qu'elle garde bien la maison et élève bien, tant qu'ils sont petits, vos enfants. Il n'est pas du tout nécessaire que les mariés se plaisent. Ils doivent tout simplement se respecter l'un l'autre et collaborer pour avoir une famille dont être fiers. Si alors ils se plaisent, tant mieux. Regarde moi et ta mère : nos parents ont décidé que nous devions nous marier, pas nous. Et regarde quelle belle famille, belle maison nous avons, une famille et une maison que beaucoup nous envient."

Ader pensa qu'il était inutile de continuer sur ce discours : lui de toute façon, d'une manière ou d'une autre, ne se marierait jamais. Puis il changea de sujet, en revenant à sa prochaine présentation au temple.

"Dans quatre jours, tu vas m'accompagner pour m'offrir au service du temple sur la hauteur. Tu viendras également me chercher à la fin de l'année de service ?"

"Ce n'est pas nécessaire. À la fin de l'année tu seras déclaré majeur, et tu reviendras donc tout seul. Toutefois, ce ne sera pas un problème. Tu ne peux certainement pas te perdre dans le bref bout de route qu'il y a entre le temple sur la hauteur et notre ville ! En tout ce sera moins d'une lieue plus un mile." lui dit le père avec un léger sarcasme.

"Bien sûr, je ne peux pas me perdre, je pourrais aussi bien y aller seul..."

"Non tu ne peux pas y aller seul, parce que tu es encore mineur, donc je dois te présenter, je dois t'offrir au temple."

"Mais non, je disais pour le fait que je puisse me perdre. Ma question était juste pour savoir comment les choses se passent. Si tu venais me chercher, je devrais t'attendre là-haut. Si je retourne seul, quand le grand prêtre me donnera congé, je prendrai le chemin tout seul. Voilà tout." expliqua Ader, qui voulait vraiment juste savoir si et quand il devrait fuir, comme maintenant plus que jamais, il avait décidé qu'il ferait.

Se marier avec cette Melita ? Jamais ! Si ça avait été un Melito, il aurait aussi subi la puanteur d'un fabricant de pourpre... surtout s'il était un beau Melito. Mais oui, il n'existait, qu'il sût, aucun mâle qui s'appelait Melito. Puis Melita, est un nom qui ne lui plaisait même pas, puisqu'il signifie «amère». Comment pouvait-on appeler une fille du nom d'«amère» ? Comment appeler un enfant «laid» ou «faible», ou «indésirable»... tous des noms qui n'existent heureusement pas, pensait le garçon. Ader, au moins, signifie «aide», qui devrait être ce qu'un père attend de son enfant... même si lui, en fuyant, le ferait manquer à son père.

Cette pensée lui causa un léger sentiment de malaise, le fit se sentir un enfant ingrat, mais il le chassa de son esprit, en se disant que, malheureusement, il n'avait pas le choix. Si seulement il était permis à quelqu'un comme lui de s'unir avec un garçon plutôt qu'avec une fille, le problème n'existerait pas. Ce n'était certainement pas de sa faute qu'il soit né ainsi.

Puisque son père avait recommencé à faire ses comptes et calculs, le garçon se leva et alla dans l'autre pièce, où se trouvaient ses sœurs qui brodaient sa tunique de lin. Il les salua et se mit à regarder ce qu'elles faisaient. Utilisant des fils de coton blanc, mat sur la toile de lin brillant, mais blanc comme celui-ci, elles étaient en train de broder, comme sa mère l'avait dit, une rangée de petites étoiles. Le long des bords latéraux chaque étoile avait une largeur d'environ un doigt, tandis que le long du bord supérieur, ce qui serait sur les épaules et autour du cou, et sur le bord inférieur, celui replié pour donner la bonne longueur, chaque étoile était large d'environ deux doigts et demi. L'effet était beau, il devait l'admettre : c'était une décoration à peine visible, discrète, qui se distinguait seulement de près. Chaque étoile était composée de six longs rayons unis au centre en alternance avec six rayons courts qui n'atteignaient pas le centre.

Ader fit les compliments à ses sœurs, qui le remercièrent avec un sourire, puis entra dans la cuisine déserte, prit une poignée de pistaches du bol, et sortit dans la grande cour commune. Outre les enfants habituels qui jouaient bruyamment, il n'y avait personne. Il n'y avait même pas le tabouret de Shillek. Il aurait voulu encore parler avec le vieil homme. Il haussa les épaules et rentra dans la maison. Traversa les pièces, en passant devant son père, toujours absorbé dans ses calculs, et vint à sortir.

Le père leva la tête et l'apostropha : "Et maintenant, où penses-tu aller ?"

"En bas, au port." dit le garçon, se retournant vers lui.

"Et pour quoi faire ?"

"Pour regarder les navires."

"Ah, quelle occupation rentable !" dit le père d'un ton sarcastique. "Va plutôt acheter de l'huile, ta mère m'a dit que nous n'en avons presque plus. Prend la cruche, et ces pièces de monnaie et va. Et ne perds pas de temps." lui ordonna l'homme.

Ader retourna à la cuisine, ramassa la jarre d'huile vide, vérifia qu'elle avait été lavée, puis revint à son père qui lui donna quelques pièces de monnaie. Sans qu'aucun d'eux ne dise un mot, Ader sorti dans la rue et se dirigea vers la boutique du vendeur d'huile, qui se trouvait non loin du temple du roi. Quand il fut sur le point d'y arriver, il rencontra son ami Milki, qui portait lui aussi une jarre dans la main pour acheter l'huile. Ils se saluèrent avec un clin d'œil et un sourire, et marchant côte à côte, continuèrent à aller vers le magasin.

"Bientôt, t'auras à aller au temple sur la hauteur, n'est-ce pas ?" lui demanda son ami.

"Oui, dans quatre jours, dit mon père. Le jour de la fête de Shaharu et Shalemu, les jumeaux divins."

"T'as de la chance d'avoir été choisi pour servir au temple."

"Oui." répondit laconiquement le garçon.

"T'as un peu de temps ?" demanda Milki.

Ader comprit immédiatement à quoi tendait cette question : il était clair que son ami voulait se faire baiser par lui. À Ader cela ne lui déplairait pas, et il se demanda si son ami avait trouvé un endroit pour le faire, puis il se dit que s'il tardait à rentrer chez eux, son père le gronderait certainement. Il pesa le pour et le contre, puis décidé lui demanda : "Il n'y a personne chez toi, ou as-tu trouvé un endroit sûr ?"

"Non, dans ma maison, nous ne pouvons pas, cependant, nous pourrions aller à la porte de la montagne, et nous cacher entre les buissons, non ? Tu ne veux pas ?"

"Nous perdrons trop de temps pour aller jusque-là. Mon père m'attend."

"Mais allez ! Nous allons courir, et nous ferons vite."

"Tu sais que je n'aime pas les choses rapides. N'insiste pas, on trouvera une autre occasion où tu me donneras ton joli cul."

"Mais dans quatre jours tu partiras..."

"Tu trouveras quelqu'un d'autre."

"Quand tu reviendras... même si nous serons probablement tous deux mariés... tu voudras continuer à me le mettre ?"

"Je ne vais pas me marier."

"Mais allez! Nous devons tous nous marier."

"Pas moi. Et je me demande, comment vas-tu faire, toi à qui les femmes plaisent encore moins qu'à moi ?"

"Oh, eh bien... je les baiserai. Patience !"

"Mais elle ne peut pas te le mettre dans le cul. Sauf si tu lui achètes une queue fausse." Ader rit.

"Mais toi, comment peux-tu pas te marier ?"

"Un secret."

"Et dis-le moi, je ne vais pas le dire autour, non ?"

"Un secret reste un secret si on ne le dit à personne."

"Tu ne me fais pas confiance ? Nous sommes amis depuis que nous étions nourrissons, on peut dire."

"Tu le sauras dans un an, Milki. Oui, dans un peu plus d'un an."

"Je parie qu'à Hanni ou à Osir tu vas le leur dire." dit l'ami se mettant à bouder.

"Non, non, je te le jure. Même pas à Hanni qui est mon meilleur ami. Et certainement pas à Osir, qui est un grand bavard."

Ils arrivèrent à la boutique du vendeur d'huile, ils l'achetèrent et reprirent le chemin du retour.

"Au cours de cette année..." commença à dire Milki, puis il se tut.

"Au cours de cette année ? Quoi ?"

"Peut-être que je me mettrai avec le frère plus petit de ma mère, qui m'a fait comprendre qu'il lui plairait de goûter mon petit cul."

"Sans blague ? Et comment il te l'a fait comprendre ?"

Milki ricana : "Il m'a dit que sa femme au lit, sait y faire assez bien, mais malheureusement ne veux pas faire les choses qu'il faisait comme garçon avec ses amis, comme le sucer ou le laisser mettre dans le cul. Puis il ajouta : comme je suis sûr que tu sais faire par contre."

"Quel effronté ! Un homme marié qui fait ces discours à un garçon comme toi ou moi ! Et toi, qu'as-tu dit ?"

"Qu'il ne peut pas savoir si j'aime, et même pas si je sais faire bien, parce qu'avec moi, il n'a jamais essayé."

"Putain, tu es même plus effronté que ton oncle ! Tu le lui as vraiment dit ?"

"Oui, bien sûr."

"Et lui ?"

"Et il m'a dit que peut-être un jour, nous allons en reparler."

Ader secoua la tête, un peu incrédule et un peu amusé. À lui, aucun homme adulte n'avait jamais fait certains discours, bien qu'il soit indubitablement un beau garçon. Bien que parfois il ait deviné, à certains regards, que certains hommes adultes auraient pu désirer avoir du sexe avec lui. Mais il n'avait jamais flirté avec des hommes adultes, et jusque-là il avait préféré le faire seulement avec des garçons de son âge.

Deux jours avant la fête des jumeaux divins, il y eut la fête que les garçons de leur âge offrirent à Ader et aux deux autres garçons choisis par sa ville dans ce trimestre pour aller servir dans le temple sur la hauteur. C'était une fête traditionnellement réservée seulement aux adolescents, aucun adulte ne pouvait y participer, surtout pas les femmes. La fête eut lieu dans la cour des acolytes du grand temple royal. Peu avant midi tous les adolescents de la ville étaient en chemin vers le temple, portant les cadeaux de leur famille pour les deux ou trois garçons choisis. À midi, les prêtres fermèrent les portes de la cour. Les prêtres avaient laissé dans les paniers la nourriture, et les gâteaux et les pots d'eau fraiche dans lesquels de temps en temps, les gars puisaient librement.

Alors, tous les garçons se dénudaient complètement et commençaient les compétitions en l'honneur des élus, qui y assistaient d'une estrade d'honneur, protégée du soleil par un baldaquin de toile en grandes bandes rouges et blanches. Ils exécutaient des compétitions de course, la lutte libre, de jets de pierres sphériques qui devaient entrer dans la ligne d'un cercle dessiné sur le sol. Ensuite, il y avait des concours de danse et de chant. Enfin, ils effectuaient la course à pied avec le cercle, le lancement des toupies, des exercices de dextérité avec un ou avec deux yo-yo. Après chaque course les trois garçons célébrés déclaraient un vainqueur qui recevait comme prix un ruban de couleur différente selon la compétition gagnée, qu'ils ceignaient autour des tempes.

Assez souvent, surtout pendant les compétitions de lutte et de danse, soit aux candidats qu'aux spectateurs, venaient des érections remarquables, qui donnaient lieu à des plaisanteries et des blagues, dans la gaieté de tous les garçons. Et parfois, un couple de gars, s'écartait pour échanger des épanchements aboutissant à un accouplement joyeux. Ader fut heureux de pouvoir donner à son ami Hanni le ruban pour la victoire dans la compétition de danse, qu'il encercla sur sa tête personnellement. Osir ne gagna aucune des compétitions et Milki gagna la compétition d'adresse avec deux yo-yo, et encore Ader obtint pour ses deux compagnons de couronner du ruban la tête de ses amis.

Dans la soirée, juste avant le coucher du soleil, et donc de la fin de la journée, ils finirent tous en mangeant ce que les prêtres avaient préparé pour eux, alors ils entonnèrent le chant rituel en l'honneur des élus. Puis les prêtres rouvrirent les portails de la cour et tous les enfants essaimèrent retournant à leurs foyers, chacun des trois choisis accompagnés par des amis qui transportaient les dons reçus par les familles des autres gars.

Ader avait reçu de nombreux beaux cadeaux : trois coupures de bonne étoffe, un poignard de bronze avec un étui en cuir, un sac de pièces de monnaie, un mince bracelet de filigrane d'or, une boîte de cèdre décoré avec de belles applications d'ivoire, un panier plein de figues sèches farcies aux noix et amandes et de miel, deux belles bouteilles d'onguents, un en verre transparent avec des reflets irisés et l'autre en verre blanc et bleu translucide, et une bague à sceau en argent avec un petit Ba'al représenté sur la tablette. En plus de ces cadeaux, il avait reçu d'autres objets moins précieux, mais pas moins bienvenus. Chaque famille avait en effet offert quelque chose aux trois choisis, en fonction de leurs possibilités financières.

En face de la porte de sa maison, Ader prit congé des autres garçons et demanda l'aide de Hanni pour apporter dedans tous les cadeaux reçus. La mère et ses sœurs admiraient les cadeaux avec des cris de joie et les commentaient entre elles.

Le père prit les deux garçons à part et leur dit : "Pendant un an Ader, tu ne verras plus ton ami Hanni. Et quand tu reviendras, tu seras un adulte, tu auras de nouvelles responsabilités qui t'imposeront les responsabilités de la vie d'un homme adulte. Par conséquent, amène ton ami Hanni à l'étage pour un dernier adieu. Aucun d'entre nous ne vous dérangera aussi longtemps que vous ne descendez. Allez, les gars."

Ader regarda son père, la bouche bée, et Hanni rougit, mais l'homme, après avoir donné une lampe à huile à son fils, s'était retourné pour aller avec sa femme et ses filles.

"Mais ton père sait que nous deux..." murmura Hanni.

Ader haussa les épaules : "Il semble que oui. Peut-être nous n'avons pas été assez prudents."

"De toute façon, il ne semblait pas enragé, pas du tout, et... il nous a dit d'être tranquilles."

"Je crois que, à notre âge, nos pères doivent avoir fait ce qu'il nous plaît de faire entre nous. Donc, plus que de le savoir, il l'a probablement imaginé, car nous sommes toujours ensemble. Quoi qu'il en soit, viens, et faisons l'amour une dernière fois, avant que je doive partir."

Les deux garçons montèrent, entrèrent dans la pièce où il était la paillasse d'Ader qui posa la lampe sur un tabouret, et se dépouillèrent rapidement. Ils se mirent à genoux sur le lit, face à face et ont commencé à se caresser l'un l'autre et à se palper les membres déjà dressés partiellement. De temps en temps ils se regardaient dans les yeux et souriaient.

"Ça me fait un effet étrange de savoir qu'en bas, il y a toute ta famille qui sait ce que nous faisons." chuchota Hanni.

"Peut-être que seul mon père le sait ; Je ne pense pas que ma mère et mes sœurs le savent aussi."

"Peut-être que tes sœurs ne le savent pas, mais cela ne me surprendrait pas que même ta mère le sache. Comment justifier, sinon, avec tes sœurs qu'elles ne doivent pas monter et nous déranger ?"

"Quoi qu'il en soit... faisons-le, Hanni. J'en ai vraiment envie." dit Ader, et il poussa son ami à se coucher sur le grabat, et il se coucha lui aussi, de façon de s'unir à son ami dans un soixante-neuf.

Après un certain temps les deux avaient une belle et forte érection à qui la bouche de l'ami donnait un plaisir croissant. Puis Hanni se détacha de l'ami, il se mouilla de salive le trou entre ses fesses et, allongé sur le ventre, écarta les jambes dans une invitation silencieuse à l'ami de le prendre. Ader alors se mit à genoux entre les jambes de son ami, baigna avec sa propre salive son membre palpitant et dur, et le guida vers le bas sur sa destination. Lorsque la pointe du pénis s'appuya contre le trou en attente, Ader le fit remuer en un cercle frottant légèrement sur le bord du trou, puis l'amena au centre et se mit à pousser. Il commença à couler dans l'ami qui émit un gémissement léger et long de plaisir.

Au fur et à mesure qu'il le pénétrait, inconsciemment Ader retenait son souffle, de sorte que quand il lui fut complètement dedans, il laissa échapper un soupir fort et bas, et reprit l'air bruyamment. Ensuite, les coudes sur les côtés du torse de l'ami et les genoux entre ses jambes, il commença à bouger le bassin en haut et en bas, avec force. Le silence de la chambre était parfois rompu par le rire des sœurs d'Ader qui venaient de l'étage inférieur, parfois par la voix de son père ou de la mère, mais les deux garçons étaient trop absorbés à jouir de leur union pour en être pleinement conscients.

La lumière tremblotante de la lampe à huile et les ombres vacillantes suscitées dans les muscles des corps des deux garçons, ce qui les rendait encore plus beaux, et les jeu de lumière rose faible et des douces ombres ambrées, faisaient penser à un précieux tissu avec un design chatoyant et moiré.

Ader aimait se concentrer dans le plaisir qu'il ressentait, le sentir s'accumuler surtout là-bas dans le pénis et les testicules, puis sentir se développer progressivement, dans tout le corps, des tremblements et des vagues de chaleur douce, qui semblaient se concentrer derrière sa tête, dans la nuque, juste au-dessus du cou, pour finalement exploser dans un orgasme agréable dans l'intimité chaude et accueillante de l'ami.

Souvent, quand il revenait en lui, en respirant lourdement, satisfait et repu pour le moment, il se rendait compte que son ami avait aussi atteint l'orgasme. Quand ce n'était pas le cas, il se consacrait à lui principalement en le lui suçant, jusqu'à donner un agréable orgasme aussi à son ami. Mais cette fois, il n'en eut pas besoin : Hanni était venu presque simultanément.

"Ça a été beau ! Comme toujours avec toi d'ailleurs." murmura Hanni pendant qu'Ader s'enlevait de sur lui, afin qu'il puisse ainsi se retourner sur le dos.

Ader s'assit sur le lit et l'ami s'assit à côté de lui.

"Tu vas me manquer, mon ami." dit Hanni doucement. "Comme me manqueront nos moments d'intimité. Tu me promets que quand tu reviendras, tu t'uniras encore ainsi à moi ?"

Ader, instinctivement, encore plein du plaisir obtenu avec son ami, était sur le point de promettre, mais il se souvint alors qu'il avait prévu de s'échapper à la fin de son année de service au temple du dieu 'Adon.

Alors il dit : "Je ne sais pas ce que me réservera la vie après cette année de séparation, mon cher ami. Si je peux, je ferai ce que tu me demandes, mais je ne peux pas te promettre. Certainement, quoi qu'il arrive, je vais toujours te porter dans mon cœur."

Hanni le regarda, en se demandant ce que cette réponse pouvait lui cacher, mais il n'insista pas. Il était certain qu'Ader avait de l'amitié et de l'affection pour lui, et il était content de cela. Puis il hocha la tête, se leva et remit sa tunique. Ader se rhabilla aussi. Presque à l'unisson, ils se tournèrent face à face et s'étreignirent étroitement, longtemps, dans un dernier adieu silencieux. Puis Ader reprit la lampe et les deux garçons descendirent à l'étage inférieur.

Hanni salua la famille de son ami et partit. La mère amena Ader dans la salle commune et lui montra le panier qui contenait, enveloppé dans un manteau de laine blanche, la courte tunique de lin, la ceinture aussi de lin et les cinq fibules de bronze.

"Voilà, Ader, mon fils, tout est prêt, comme tu vois. Aujourd'hui c'est ton jour. À l'aube, ton père t'accompagnera au temple sur la hauteur. Sois sage, et accomplis bien tes tâches. Sois obéissant aux prêtres et respectueux de tes camarades. Sois gentil avec les dévots qui viendront au temple. Et prie le dieu pour ton avenir et pour notre famille. Dieu écoute avec une oreille bienveillante ses serviteurs sacrés."

"Oui, maman."

"Quand tu te lèveras, tu mettras cette nouvelle tunique de chanvre et de coton, que j'ai tissée pour toi, la tunique d'un homme et non plus d'un garçon. C'est une tradition dans notre famille pour la majorité ils portent une tunique nouvelle rayé de ces quatre couleurs, les couleurs de notre famille, le jaune clair, le beige, le gris clair et le gris sombre. De cette tunique tu préserveras un carré, que ta femme coudra au dos de la tunique qu'elle tissera pour la majorité de tes fils. Ici, tu vois, ce carré sur le dos, derrière le cou, vient de la tunique que portait ton père pour sa majorité."

"Oui, maman."

"Tu mettras cette tunique seulement pour aller au temple, puis pour revenir, et tu la porteras seulement jusqu'au jour de ton mariage. Ensuite, tu peux en couper un carré que tu donneras à ta femme, qu'elle gardera pour ton fils premier-né. Ceci est le symbole de la continuité de la famille, et en regardant comme il est tissé, ta femme sera en mesure de tisser un tissu égal à celui là."

"Oui, maman."

"Maintenant, va te reposer : cette journée sera l'une des plus importantes de ta vie, comme celle de ton mariage."


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