Ader prêtait service dans le temple depuis trois mois, et le plus vieux groupe de sept qudishim fut remplacé par sept nouveaux garçons : deux venaient de la ville de Ader, et étaient Xabdo et Hasdru. Trois étaient de Bytmiri et deux de Zikriit. Ader connaissait de vue Hasdru, mais n'avait jamais rencontré Xabdo, qui était le plus jeune fils d'un fabricant de pourpre et d'autres pigments pour les tissus. Hasdru était par contre le second fils d'un potier.
Au cours du mois précédent, avait été préparé avec les rites appropriés le Jardin de 'Adon, qui consistait en une série de corbeilles fabriquées en tressant des feuilles de palmier, remplies avec de la terre, où avaient été ensemencés divers produits de la terre. Lorsque les petites plantes avaient grandies suffisamment et étaient robustes, elles étaient transplantées dans le jardin des prêtres.
Durant le mois suivant, qui était le mois de la fin de la saison sèche cependant, on célébra le jour de la purification, pendant lequel aucun feu n'était allumé, ni celui des lampes, et sur l'autel du feu on sacrifia un agneau. Avec sa viande ainsi consacrée et en marinade, car même dans la cuisine on ne pouvait allumer aucun feu, se nourrirent tous les prêtres et les qudishim, sous la supervision de la Grande Prêtresse.
Puis on célébra la fête de sept jours, où les agriculteurs des terres environnantes qui appartenaient au temple, amenaient la première récolte de grappes de raisins. Le jour de la pleine lune le temple resta fermé et tout le personnel s'abandonna à une fête où on but et mangea à la satiété, et se firent des danses lascives. Seulement pendant cette semaine, même les esclaves pouvaient participer aux célébrations, comme s'ils étaient des hommes libres, puis à la nuit, comme aussi les soldats, ils s'abandonnèrent aux plaisirs du sexe avec les qudishim, cette fois non pas dédiée au Dieu, mais à eux-mêmes.
Au cours de cette semaine, les prêtres accomplissaient des rites pour invoquer la pluie, le sperme de 'Adon, pour qu'il fertilisât la terre. Un groupe de prêtres avait recueilli dans les bois des branches feuillues de la bonne forme et longueur, qu'ils placèrent tout autour du grand bassin d'eau. Un prêtre versa de l'eau sacrée sur les branches du bassin invoquant la pluie. Ensuite, tous les prêtres, en prenant en main les branches trempées, tournèrent trois fois autour du grand bassin en chantant des hymnes.
À la nuit, les qudishim, complètement nus, exécutèrent des danses imitant de manière rituelle l'accouplement sexuel. Les garçons avaient dû essayer à plusieurs reprises cette danse hautement ritualisé, mais aussi très érotique, de sorte que beaucoup d'entre eux montraient des belles érections. À la fin, les prêtres sortirent du temple en chantant des hymnes, et battirent la terre sept fois avec des branches humides d'eau sacrée, pour rendre la terre fertile.
Le mois suivant était le seul mois de l'année sans célébrations ou rites spéciaux, mais c'était le mois durant lequel commençaient les longues pluies et dans les champs on plantait les graines pour la seconde récolte.
Au cours de ce mois, arriva au temple un jeune homme d'environ vingt-cinq ans, habillé de la façon des matelots, avec une barbe courte bien taillée, un beau casque de cheveux bouclés et la peau bronzée par les longues heures passées en mer. Quand il entra dans le portique des qudishim, il regarda autour comme presque tout le monde qui, pour la première fois, montait au temple sur la hauteur. Puis il se dirigea vers l'un des prêtres, et parla avec lui.
"Je suis le flûtiste qui marque le temps aux rameurs sur un navire à vingt rames. L'équipage m'a chargé de venir ici pour remercier le grand dieu 'Adon, parce que la lumière de sa tour du feu, il y a quelques nuits, au cours de la tempête, nous a permis de trouver la bonne voie pour atteindre le port de Be'erot, sains et saufs, quand nous étions déjà en train de craindre de nous briser contre les rochers de la côte. Nous avons invoqué 'Adon, et il nous a exaucés, en nous faisant voir son feu sacré. À qui puis-je faire mon offre ?"
"C'est la première fois que tu viens à notre temple. Je présume."
"Oui."
"Eh bien, regarde nos qudishim, choisis celui avec qui tu voudrais languir pour honorer le dieu 'Adon du Feu, et place l'offre sur son giron. Le qudish te guidera pour accomplir l'union sexuelle sacrée de la meilleure manière et la plus juste."
Le jeune homme regarda les qudishim assis entre les colonnes, puis demanda au prêtre : "Puis-je tourner pour faire mon choix ?"
"Certainement, sans aucun problème. Choisis librement le qudish avec lequel tu veux honorer le dieu."
Le jeune marin commença à tourner dans le portique. Quand il arriva devant Ader, il s'arrêta, le regarda avec une expression fasciné, et se pencha pour déposer sur son giron un sac en cuir plein des pièces offertes par son équipage.
Ader se sentit immédiatement fasciné par le beau jeune homme. En essayant de garder son expression sereine mais impassible, il prit le sachet de son giron, se leva et, à voix basse et légèrement incertaine par l'excitation qui l'avait cueilli, il dit au matelot de le suivre. Dans sa vie, le garçon ne s'était jamais senti aussi fortement attiré par une personne. Dans son cœur, il remercia 'Adon pour lui avoir envoyé un tel homme, si beau et sensuel. Son cœur battait plus rapide que jamais.
Ayant déposé le sachet dans la caisse à côté de la porte, il se tourna vers le matelot en lui faisant signe de le suivre, et le conduisit à sa cellule. À peine entré, il entonna l'hymne initial, sa voix presque tremblante d'excitation, et il n'avait jamais chanté cet hymne avec une telle participation intense. Puis, il s'enleva sa tunique blanche, en restant nu, il s'approcha au beau matelot et commença à le dévêtir.
Le jeune homme, pendant qu'il le laissait faire, lui dit : "Je n'ai jamais vu un garçon aussi beau que toi, dans toute ma vie, dans un des nombreux ports où mon navire a jeté l'ancre."
"Ni j'ai jamais vu un homme aussi séduisant que vous êtes, mon noble seigneur."
"Peut-être c'est vraiment le dieu 'Adon qui, bien qu'en des jours différents, a guidé nos pas vers ce lieu, parce que nous avions à nous rencontrer." dit à basse voix le matelot.
Il enlaça le garçon le tirant contre son propre corps, et posa ses lèvres sur celles d'Ader, en les entrouvrant avec la pointe de la langue. Ader n'avait jamais été embrassé, et tout d'abord trouva étrange cette chose, mais bientôt il sentit un frisson dans tout le corps. En essayant d'imiter ce que le marin était en train de faire, il répondit au baiser. Leurs langues jouèrent légères, chacun à son tour l'un suçait une lèvre de l'autre, tandis que leurs mains coulaient légères tout au long du dos de l'autre. Ader se sentait tout le corps en flammes, et une faiblesse douce l'envahir.
Le matelot descendit sur le grabat, en faisant aussi descendre le garçon, tant que tous deux étaient couchés sur leurs côtés, encore enlacés. Leur baiser devint alors de plus en plus chaleureux et intime, plus profond. Ader se sentait tourner la tête comme une toupie, comme s'il avait bu trop de vin.
"Personne ne m'a jamais embrassé de cette merveilleuse façon..." murmura le garçon.
"Bien sûr, parce que 'Adon voulait que tu m'attendes." répondit le matelot avec un sourire.
Après un peu de temps passé à s'embrasser et se caresser, le matelot fit tourner le garçon de manière qu'il soit couché sur le dos et se coucha sur lui. Il s'inséra avec les jambes entre celles d'Ader, en les lui faisant écarter, puis il se mit à genoux, prit les jambes d'Ader en les lui faisant mettre avec les chevilles sur ses épaules. Le garçon comprit comment le jeune homme entendait le prendre : avant cette fois il lui était arrivé une seule fois d'être pris dans cette position.
Le matelot se mit dans la bonne position, avec les deux mains il fit soulever un peu le bassin du qudish puis, glissant vers l'avant sur ses genoux, les jambes bien écartés, il commença à pénétrer le garçon. Ader le regardait, en s'enivrant dans le sourire chaud et beau de l'autre. Il l'entendit entrer dans lui, puis commencer à le prendre avec un lent et vigoureux va et vient. L'homme lui taquina les mamelons. Même cela pour Ader était la première fois et il estima que c'était une agréable surprise comme très agréable d'être si chatouillé sur ses mamelons ce qui augmentait considérablement son excitation: il n'aurait jamais pensé être si sensible aussi dans cette partie du corps.
En outre, alors que le seul homme qui avait voulu le prendre dans cette position l'avait pris avec une fougue impétueuse, presque avec violence, la danse du membre du jeune matelot en lui était incroyablement agréable. Ader était perdu dans les yeux d'un beau bleu profond du jeune matelot. Pendant que celui-ci continuait à le prendre avec un calme solennel, les deux se regardaient et se souriaient, savourant le plaisir que chacun tirait de l'autre, que chacun donnait à l'autre. Ader pensa confusément que 'Adon devait être heureux pour leur rite, pour leur union. Si les unions entre un dévot et un qudish étaient sacrées, cette union devait certainement être sept fois sacrée.
Le jeune homme fit passer ses bras sous le dos de du garçon, tant que ses mains le saisirent par les épaules. Ainsi il pourrait éviter que le garçon glisse ailleurs à ses poussées ; il pouvait le tenir à lui, donc il pouvait imprimer plus de vigueur à ses coups. De la bouche d'Ader sortit doucement un "Ouiiiii" plein de plaisir. Le sourire du matelot, à ce «oui», s'accentua. En continuant à le prendre avec un plaisir évident, il se pencha sur lui, en lui faisant en même temps soulever un peu le torse, de sorte que leurs lèvres purent se réunir à nouveau et se sceller dans un long, intime, chaleureux et profond baiser.
Ader vit le visage du matelot se colorer d'une rougeur légère, assumer une expression intense, égale à celle d'un prêtre qui célèbre un rite à la présence du Dieu. Il sentit sous ses doigts avec lesquels il caressait le corps de l'homme un intense frétillement, et enfin il sentit que celui-ci était en train de verser tous son sperme, ainsi consacré, dans sa cellule intérieure, la plus sacrée de tout son corps. Et sans aucun préavis, le laissant presque stupéfait, aussi le garçon répandit tout son sperme entre les deux ventres contractés dans l'apogée de la jouissance. Le beau matelot continua pour un peu son aller et venir dans le canal chaud et plein de sa semence, avec des mouvements de plus en plus calmes et lents.
Ader, au moment de son orgasme, avait fermé les yeux. Quand il les rouvrit, il vit que le beau matelot le regardait et un doux sourire ornait son visage. Il répondit à ce sourire, se sentant heureux, se sentant bien comme jamais auparavant, même dans sa jeune vie. Le matelot se baissa pour l'embrasser à nouveau, cette fois avec passion douce, en prenant son visage entre ses mains.
Puis il demanda : "Quel est ton nom, ô serviteur sacré de 'Adon ? Dis-moi, s'il te plaît, que quand je serai en mer, en le répétant dans ma tête il puisse réchauffer mon cœur !"
"Je suis Ader, le fils de Killetz, né en Be'erot, qudish du grand dieu 'Adon du Feu."
"Et je suis Mithon, fils de Addi, né à Ghiyyaat, flûtiste sur le navire d'Arsun. Je te jure sur le Dieu 'Adon, que chaque fois que mon navire accostera à Be'erot ou à Zikriit, je viendrai ici et je vais te choisir pour honorer le grand et bon dieu 'Adon, qui a d'abord sauvé mon bateau, puis m'a fait la grâce de me faire te rencontrer, toi, sa plus belle fleur."
"Si... si quand..." Ader commença à dire, puis se tut.
"Si, quoi ?"
"Je ne sais pas si je peux oser, mais..."
"Dis-moi n'importe quoi, ma belle fleur."
"Si quand j'aurai fini mon service ici dans le temple... si je trouve votre vaisseau... Je peux être accepté pour y travailler comme garçon de cabine ?"
Mithon sourit : "J'en serais heureux. Bien sûr que tu peux, et je vais certainement convaincre le capitaine de te faire venir à bord. Et tu dormiras avec moi dans ma couchette, si tu me promets de ne pas accepter d'aller avec aucun d'autre..."
"Mais vous... vous êtes marié ?"
"Non"
"Et vous entendez vous marier ?"
"Non, parce que je ne peux pas demander à mon père de demander à ton père de te donner à moi en tant qu'époux."
"Vous parlez sérieusement ? Vous n'êtes pas en train de vous moquer de moi ? Votre mot n'est pas le mot de matelot qui fait des promesses dans chaque port et il les oublie dès que son navire navigue au large ?"
"Je le jure sur le Dieu 'Adon : qu'il me fasse mourir au moment-même où je manque à mes promesses envers toi."
Ader l'enlaça impulsivement, et ses lèvres cherchèrent celles du jeune homme. Ils échangèrent encore un long baiser. Puis, selon le rituel, Ader entonna le chant final de remerciement, ils allèrent se laver, le garçon renfila sa tunique blanche et aida Mithon à se rhabiller, puis l'accompagna à la sortie du portique, en le suivant du regard jusqu'à ce qu'il disparaisse de sa vue.
Il revint s'asseoir à sa place entre les colonnes en se sentant si heureux qu'il lui semblait même ne pas toucher les belles mosaïques qui ornaient le sol du portique. Il était totalement amoureux du beau matelot, amour à première vue, mais ce qui était encore plus étonnant était que Mithon, même s'il n'avait jamais prononcé le mot amour, était certainement amoureux de lui : il était en effet arrivé à dire que s'il pouvait, il aurait voulu le prendre comme époux. Comme époux, il avait dit, pas comme épouse. Donc, Mithon était un harish comme lui, harish du second type, comme lui avait expliqué le vieux Shillek.
Ader en était sûr : c'était 'Adon qui avait fait en sorte qu'il soit choisi comme qudish ; c'était le dieu qui avait envoyé la tempête au navire de Mithon, qui ensuite l'avait sauvé avec son feu sacré sur la tour, et enfin qui fit choisir Mithon par l'équipage du navire pour amener l'offre à son temple. Il devait aller, la première fois que ça lui serait permis, dans la cellule du dieu pour le remercier en personne, et brûler de l'encens en son honneur. En attendant, il le remercia dans le secret de son cœur.
Il se sentait tellement plein de bonheur que, quand il lui arriva d'être seul avec ses camarades en qui il avait le plus confiance, il se confia à eux. Il avait besoin d'en parler avec d'autres, ou il craignait que son cœur éclate.
El'hani, l'aîné de ses amis, qui dans deux mois laisserait le temple, lui fit ses félicitations. "De toute évidence, notre Dieu a mis son œil sur toi, et sa main sur vous deux. Puisque aucun de vous deux ne veut se marier, ce qui est très difficile si vous restez avec votre famille, dans votre ville, il vous a fait rencontrer pour que vous soyez heureux avec l'autre. Je suis très heureux pour toi."
"Quand tu rentres à Be'erot, ne dis rien à personne. Je ne veux pas que mon père le sache avant qu'il soit temps."
"Oui, bien sûr, n'en doute pas. Je sais comme est difficile la vie pour des gens comme vous, qui ne sont pas du tout attirés par les femmes. Heureusement pour moi, je n'ai pas de problèmes, soit avec des femmes ou des hommes. Je vais donc me marier et, si ma femme me rend heureux, je lui serai fidèle. Sinon, je trouverai une autre femme, ou un homme avec qui connaître le bonheur. Nous verrons."
"Cependant, tu préfères les femmes, il me semble."
"Certainement, parce que avec une femme je peux avoir une famille et des enfants, chose à laquelle je tiens beaucoup. Celle avec les gens de mon sexe, très probablement, est juste une parenthèse de ma jeunesse. Même si on ne peut jamais savoir."
Puis Ader en parla avec Yehaw. Comme il avait imaginé, celui-ci tout de suite le tourna en plaisanterie. "Oh, mon cher ami, cuit comme un poulet à la broche sur les flammes de l'amour. Mais tu ne m'avais jamais clairement dit que tu préfères t'unir à ceux de notre sexe, même si en partie je l'avais imaginé."
"Ce n'est pas que je préfère ceux de notre sexe !"
"Oh non ?" lui demanda Yehaw avec ironie, en soulevant les sourcils dans une expression d'incrédulité.
"Non, me plaisent SEULEMENT ceux de notre sexe. Mais même si j'avais eu seulement une préférence, maintenant que j'ai rencontré mon Mithon, sûrement, je ne voudrais que lui."
"TON Mithon ? Il n'est pas encore à toi, et il faut voir si, de matelot qu'il est..."
"Il me l'a juré sur le dieu 'Adon. Et le dieu le foudroiera s'il m'a menti !"
"Ouais, parce que selon toi les dieux se dérangent pour nous les hommes ? Selon moi ils se foutent de nous tranquillement."
"Ne sois pas blasphématoire, comme d'habitude."
"Si je ne l'étais pas... je ne serais plus Yehaw !" rit l'ami. Puis il devint sérieux. "Cependant, et sans blagues, je suis heureux pour toi et je te souhaite que tout se passe comme tu désires." Puis, en revenant à son air railleur, il dit : "Je suppose qu'il sait baiser très bien, pour t'avoir conquis si vite! En général, les matelots sont des baiseurs qualifiés, on le sait."
"Oui, bien sûr, il baise bien, très bien, mais ce n'est pas sa qualité principale."
"Oh, et dans le court laps de temps d'une baise, quelles autres qualités tu peux avoir découvert ?" le taquina l'ami.
"Il est gentil, il est empressé, il est... il est..."
"Qu'est ce qu'il est ? Quoi d'autre ? Même toi tu ne le sais pas, évidemment. Mais oui, ne t'en fais pas, comme entre mâles vous ne pouvez pas vous épouser et qu'il n'y a pas de dot de mariage, vous avez l'avantage de pouvoir vous quitter si les choses ne vont pas bien. Oh, fais gaffe, je te souhaite que tout se passe de la meilleure façon. Après tout... après tout tu le mérites. Même si à toi seulement les hommes te plaisent, tu es un ami cher. "
Dan'el quand Ader se confia à lui, l'embrassa et lui dit : "Je suis très heureux pour toi, mon ami. Tu as du courage, de toute façon, à ne pas rentrer à la maison, à tout quitter pour aller vivre avec lui sur un navire."
"Le courage que peut nous donner l'amour, mon bon Dan'el. D'ailleurs, je pourrai faire quoi, si je retourne à la ville avec vous, si je retourne chez mes parents ? Je devrai me marier, forcément, et si j'avais la chance de trouver un amant mâle, je devrai toujours le voir en secret. Tu sais comment ces choses vont, non ? Ce serait différent si j'étais attiré tant par les femmes que par les hommes, je pense."
"Je pensais bien sûr que nous sommes un peuple étrange, nous Kena'ani de la côte : En tant que garçons, gare à nous si nous essayons avec une fille, et en tant qu'adultes gare à nous si nous essayons avec un homme !"
"Eh bien, tu sais : le bon vieux Shillek, un bon ami à moi, m'a dit que la zone de l'intérieur a été envahie par un peuple étrange. Pense qu'ils sont de différentes tribus, apparemment toutes descendantes d'un certain Ishra'el. Ce ne sont pas des gens libres comme nous sur la côte. Pense qu'ils ont un seul dieu, 'El, et un seul temple, un seul roi. Et ils savent être cruels non seulement envers d'autres peuples qu'ils soumettent, mais aussi entre eux. Pense qu'ils tuent à coups de pierre leurs femmes qui ont des relations sexuelles avec un autre homme, et aussi les blasphématoires. Et ils ont plein de lois incroyables qui leur interdisent de faire presque tout ! Si tu penses à celui-ci, nous avons la chance d'être nés dans notre peuple et pas dans celui-là! "
"Oh oui !" dit Dan'el avec un petit rire. "Notre ami Yehaw aurait été tué à coups de pierres, le pauvre garçon !"
"Mais il n'est pas vraiment un blasphématoire. Mais certainement parmi ces gens là il devrait être très, très prudent."
Enfin Ader se confia aussi avec Xabdo et Hasdru, qui était venus au temple après lui.
"D'une part, Ader, il m'est difficile de comprendre comment tu n'es pas attiré par les femmes." lui dit Xabdo. "Mais, si c'est ainsi, je suis heureux pour toi que tu aies rencontré le matelot dont tu nous as parlé. J'espère que tu trouveras le bonheur avec lui, lorsque tu quitteras le temple, et que vous puissiez avoir une longue vie heureuse ensemble. Même parmi les matelots ce n'est pas très commun qu'ils ne soient pas attirés par les femmes, il est de notoriété publique qu'ils ont garçons et filles dans tous les ports, sans préférence particulière. Si notre Ader en a trouvé un, il ne peut qu'être dit chanceux."
Hasdru dit : "Ils ne sont pas beaucoup, Xabdo, ceux comme notre ami Ader, mais même pas si peu nombreux. Comme ils ne sont pas nombreux, mais même pas si peu, ceux qui ne coucheraient jamais avec un de leur sexe, même s'ils étaient menacés de mort. Après tous ceux qui sont comme toi et moi, qui n'ont pas de problème en ce qui concerne le sexe, nous sommes chanceux : nous avons un plus grand choix. Même si nous devons nous marier, de toute façon. Même notre roi, il est connu, il se délecte à la fois avec femmes et hommes, aussi longtemps que les unes et les autres sont beaux et jeunes, bien sûr. "
"Mais à toi," Xabdo lui demanda : "Ca ne te plairait pas d'avoir des fils qui prennent soin de toi lorsque tu seras vieux, et qui continuent ta lignée ?"
"Certes, j'en serais heureux si je pouvais les générer sans coucher avec une femme. Mais cela n'est possible qu'aux dieux, disent-ils, certainement pas à nous les hommes."
"Il n'est pas exclu que tu puisses adopter un jour un fils. Il y a trop d'enfants trouvés dans nos villes, qui si quelque personne de bon cœur ne les adopte pas, sont destinés à mourir de faim ou tout au moins de mener une vie bien misérable." dit Dan'el.
Cela faisait moins d'un mois depuis qu'Ader avait rencontré Mithon, quand fut annoncée la visite du roi de Zikriit, Ittho'baal, avec neuf hommes de sa suite et dix soldats. Tandis que les soldats attendaient à l'extérieur du temple, le roi et sa suite entrèrent dans le portique, immédiatement accueillis par le Protecteur et par quelques prêtres, avec tous les honneurs.
"Voulez-vous aller à la cellule sacrée pour honorer le dieu 'Adon, noble et grand seigneur?" demanda le Protecteur.
"Après... oui, plus tard. Maintenant, je veux voir quels nouveaux qudishim a le temple pour offrir à ses fidèles, et en choisir un. Après, même mes hommes vont faire leur choix. En attendant, fais préparer un bon repas pour nous tous, y compris mes soldats qui sont maintenant hors du temple. Mes soldats, s'ils le souhaitent, choisiront les qudishim après le repas."
"Comme tu le désires, seigneur noble et grand." dit le Protecteur en s'inclinant devant le roi.
Entretemps, Mithon était entré dans le portique, le beau matelot qui pendant que le roi parlait avec les prêtres, regarda autour cherchant avec les yeux Ader. Il ne le vit pas tout de suite, puis que le roi et ses hommes le cachaient à son regard.
Tandis que le roi commençait à passer en revue les qudishim d'un côté du portique, Mithon tranquillement commença à chercher Ader, à partir du côté opposé. Le roi arriva devant Ader. Il le regarda avec intensité, puis se désenfila lentement du bras un lourd bracelet en or et alla pour le déposer sur le giron du garçon. Mithon également arrivé devant Ader, comprit l'intention du roi, prit une pièce de monnaie en cuivre et la jeta sur le giron du garçon, en le centrant avant que le roi y dépose son bracelet.
Quand le roi plaça le bracelet sur sa tunique, sur le giron du qudish, celui-ci le prit et le remit au roi, en lui disant d'un ton respectueux : "Je suis désolé mon seigneur, grand et noble, mais cet homme a déposé sa monnaie sur mon giron juste avant que vous y déposiez votre bracelet."
Le roi fronça les sourcils : "Alors, elle aurait plus de valeur la pièce de cuivre de cet homme que mon précieux bracelet en or ?"
"C'est ainsi, grand seigneur, parce que, quand une offre est placé sur mon giron, elle a la même valeur aux yeux du Dieu 'Adon, donc il n'y a pas de différence entre une pièce de monnaie de cuivre ou un objet précieux en or massif. Et la monnaie de cet homme a été posée sur mon giron avant votre offre. C'est donc avec lui que je dois accomplir le rituel. Si vous souhaitez également l'effectuer avec moi, vous devrez attendre jusqu'à ce que je congédie cet homme, ou bien demander mes services un autre jour."
Pendant ce temps le Protecteur avec les autres prêtres, voyant que le roi et un autre homme se tenaient en face d'un des qudishim et qu'il semblait qu'ils discutaient, ce qui était très inhabituel, s'étaient approchés et avaient entendu la dernière partie de leur conversation.
Le roi, ayant remarqué la présence du Protecteur, se tourna vers lui, et dit, en colère : "Qu'est-ce qu'il raconte ce garçon ? Avec quelle hardiesse ose-t-il refuser mon offre ?"
"Très noble et très grand seigneur, le qudish est en train de suivre seulement les règles du temple, et ce ne sont pas des règles fixées par moi, mais par le Dieu lui-même, ce qui est la raison pour laquelle je ne peux pas les changer. Ce que vous a dit le qudish est exactement ce que j'aurais pu vous dire. Je le regrette."
"Cet homme, qui est n'importe quel matelot, vaut donc plus que moi ?" tonna le roi.
"Certainement pas, mon gracieux et bon seigneur. Entre vous et lui il y a une distance incommensurable. Mais puisque son offre a précédé la vôtre, elle est devenue sacré au dieu 'Adon, et donc son offre dans ce cas, vaut plus que la vôtre."
"Mais même ce bracelet a touché le giron de ce garçon, il est donc sacré !"
"Non, malheureusement, ce n'est pas ainsi, mon sage et grand seigneur. Votre offrande n'a pas été consacrée par le giron du qudish, parce qu'il y avait déjà une autre offre. Je vous prie, grand seigneur, tournez votre regard vers un autre de nos qudishim : ils sont tous jeunes et de beauté avenante et tous consacrés à notre grand Dieu. Et comme ils représentent tous notre dieu, tous ont la même valeur. Je te prie mon grand et noble seigneur."
Pendant ce temps Ader silencieusement se leva, il prit la monnaie du beau matelot, et il lui fit signe de le suivre. Quand le roi, fronçant les sourcils, se retourna vers les colonnes, le lieu d'Ader était vide. Grognant, le souverain de Zikriit continua sa tournée, faisant danser dans sa main le bracelet en or massif qu'il s'était désenfilé du bras.
Lorsqu'Ader et Mithon furent dans la cellule du qudish, ils s'embrassèrent étroitement.
"Bienvenue, Mithon !"
"Tu as eu du courage de t'opposer à la volonté du roi." murmura le beau matelot.
"Je n'aurais pas pu le faire, si vous n'aviez pas lancé votre monnaie et qu'elle ne soit pas tombée sur mon giron. Et on a eu de la chance qu'elle n'ait pas rebondi dehors, puisque vous l'avez lancée et non pas déposée. De toute façon, le Protecteur m'a donné raison, comme vous l'avez entendu. "
"Lui aussi a eu du courage."
"Il ne pouvait pas faire autrement. S'il avait osé le faire, la Grande Prêtresse et tout le corps sacerdotal serait contre lui, et il aurait risqué d'être expulsé du temple pour violation de la volonté du Dieu."
"Bon. Ne pensons plus à ce sujet. Pensons seulement à nous deux. Chante ton hymne comme tu le dois, et alors nous pouvons accomplir le rite sacré. Ces jours je ne faisais que penser à toi."
"Même moi à vous, Mithon. Même si j'ai du coucher avec d'autres hommes."
"Pas moi. Sais-tu qu'après toi je n'ai jamais plus cherché aucun garçon ?"
"Vraiment ? Et pourquoi ?"
"Est-ce que tu me le demandes ? Je ne t'ai pas dit que, après que je t'ai connu, je ne veux pas avoir quelqu'un d'autre ?"
"Oui... mais pourquoi ?"
"Parce que je crois que la déesse vierge Ashtart, la Mariée de 'Adon et déesse de l'amour, a dompté les chevaux de mon cœur pour que, maintenant dociles ils se laissent chevaucher seulement par toi."
"Est-ce que vous me dites que... peut-être vous aussi... vous êtes amoureux de moi ?" demanda Ader dans un murmure.
"Aussi, tu as dit. Donc, mon amour pour toi est réciproque, ma noble fleur !"
"Réciproque, dites-vous ? S'il y avait un mot plus fort et plus beau que «réciproque», je voudrais l'utiliser, mon beau matelot maître de mon cœur."
Bientôt, les deux amants étaient couchés nus dans les bras l'un de l'autre. Ils commencèrent avec calme et gaieté, à faire l'amour. Si déjà la première fois avait été très belle, cette deuxième fois était pour les deux, splendide. Ader se rappela comment la fois précédente il avait découvert combien aussi les mamelons d'un homme sont sensibles, alors il se déplaça plus bas pour les embrasser, les bequeter, les grignoter au beau matelot. Celui-ci lui caressait la tête, le cou et les épaules. Leurs membres, bientôt droits et durs, se frottaient l'un contre l'autre. Mithon le tira à lui-même, et l'embrassa encore avec chaude passion.
"Vraiment lorsque tu termineras ton service au temple, tu viendras avec moi ?" lui demanda le jeune homme.
"Si vous me voulez, bien sûr, je viendrai. Je vais vous suivre au bout du monde, partout où vous allez. Je serai vôtre autant que je le suis maintenant de 'Adon."
Mithon le fit se retourner sur lui-même afin qu'ils puissent se donner le plaisir en prenant chacun le membre dur de l'autre dans la bouche. Alors que le beau matelot s'occupait avec soin et amour du membre du garçon, ses doigts lui taquinaient l'anus, comme pour annoncer sa prochaine visite. Ader agita légèrement son bassin, se sentant en proie à une excitation croissante. Bien qu'il lui plaisait beaucoup cet agréable soixante-neuf, il était impatient d'accueillir à nouveau le beau membre de celui qu'il pouvait appeler maintenant «son homme». Tous deux avaient oublié l'incident qui avait opposé peu avant le roi au jeune matelot.
Roi Ittho'baal avait choisi un autre qudish, mais avant d'aller avec lui, avait déclaré au Protecteur, qui était encore à côté de lui : "Cependant, vous faites savoir à ce gars que je le veux, et je l'aurai ! Le jeu n'est pas conclu ainsi !"
"Noble, grand et vaillant seigneur, chaque fois que vous venez honorer de votre présence ce temple, vous pouvez choisir le serviteur sacré du Dieu 'Adon qui vous plaît plus." dit-il, en essayant de le calmer.
Le roi ne lui répondit pas, il prit le garçon qu'il avait choisi au lieu d'Ader et il se retira dans la cellule du qudish. Ensuite, aussi les dignitaires de l'escorte du roi choisirent chacun un des garçons et avec eux ils se retirèrent. Les prêtres allèrent donner des ordres aux esclaves travaillant à la cuisine pour qu'ils préparassent le repas sacré pour les hommes du roi et les qudishim qu'ils avaient choisi, comme il avait été demandé par le roi.
Zaph, le Protecteur, était encore un peu inquiet au sujet de la colère de son auguste hôte, qui était l'un des trois grands patrons du temple, desquels dépendaient beaucoup la sécurité et la prospérité de celui-ci. Mais il se dit que l'incident serait bientôt oublié, dépassé. Il savait que le qudish que le roi avait choisi était l'un des plus expérimentés parmi les garçons, donc il savait certainement comment faire éprouver au roi l'extase mystique qu'il était venu chercher entre ces murs.
Ader et Mithon continuaient à faire l'amour avec passion calme, se donnant l'un l'autre un plaisir croissant, une jouissance toujours plus forte. Enfin, Mithon fit mettre Ader sur le dos, lui fit relever ses jambes et le pénétra lentement en lui souriant alors qu'il envahissait le canal de l'amour, qu'il visitait la crypte du plaisir. Ader lui caressa la poitrine, insistant sur ses mamelons, puis les bras et les hanches, et à son tour sourit béatement à son homme, en lui disant sans mots mais de tout lui-même combien il l'aimait.
Lorsque les deux eurent atteint l'extase du plaisir, et après un dernier long baiser, sont sorti de la cellule pour aller se laver ; à la porte de la salle de bain, les intercepta un des prêtres.
"Zaph a décidé que vous vous laviez en hâte, puis que vous sortiez du temple, avant que le roi Ittho'baal sorte de la cellule de son qudish, et ne vous voie, pour ne pas raviver sa colère." leur dit-il.
"Lui, il peut retourner à son navire. Mais moi, je fais quoi ? Où puis-je aller ?" dit Ader, un peu perplexe.
"Tu vas tout simplement aller dans le jardin des qudishim, et attendre là jusqu'à ce que nous venions t'appeler, après que le roi et ses hommes auront quitté le temple. Je vais envoyer un des esclaves pour vous apporter le déjeuner. Le temps est beau, il n'y aura pas de problèmes."
"Puis-je l'amener lui aussi dans le jardin des qudishim ?" demanda alors Ader.
Le prêtre sembla réfléchir un peu, avec expression incertaine, puis il répondit : "Oui... s'il peut rester longtemps et donc sortir après que le roi et ses hommes auront quitté le temple."
"Vous pouvez ?" demanda alors Ader avec une lueur d'espoir dans les yeux.
"Certainement." répondit le beau matelot avec un large sourire. "En fait, voilà, prêtre, mon obole pour nous faire préparer un bon repas, que vous chargerez un esclave de nous l'emmener dans le jardin."
"Il sera fait ainsi, monsieur." répondit le prêtre en les laissant.
Après s'être lavés et rhabillés, les deux amants, s'assurant qu'aucun des hommes du roi n'étaient en vue, s'éclipsèrent hors du portique. Dans le bref couloir qui reliait le hall d'entrée au portique, Ader ouvrit une petite porte et sortit dans le jardin des qudishim, qui à cette heure là était désert. Le garçon conduisit le beau matelot au parapet de pierre qui donnait sur la falaise et la mer, où ils s'assirent, se tenant une main, les doigts entrelacés.
"Est-elle belle la ville où vous êtes né ?" Ader lui demanda.
"Ghiyyaat ? C'est un petit port sans importance. Je suis parti quand j'avais treize ans, il y a onze ans, et je n'y suis jamais revenu."
"Et pourquoi avez-vous quitté votre ville ?"
"Pour m'embarquer, pour suivre un matelot qui m'avait séduit, et dont je m'étais entiché."
"Et où il est maintenant, ce matelot ?"
"Je ne sais pas. Notre histoire a duré seulement un an... parce que je m'étais donné à lui, mais il voulait me faire aller dans les couchettes des autres marins en échange d'une pièce de monnaie en cuivre ! Il voulait me prostituer, pour y gagner. Ainsi, dès que le navire arriva à un port, je suis descendu et je ne suis jamais plus retourné là-bas. J'ai trouvé bientôt du travail sur un autre navire. Et après j'ai fait très attention de ne plus tomber amoureux d'un homme quelconque. Je me suis amusé avec d'innombrables garçons et hommes, au cours des dix années suivantes. Jusqu'à ce que je te rencontre, et je n'ai pas pu résister à l'amour qui s'est approprié mon cœur, dès que je t'ai vu."
"Heureusement que vous ne pouviez pas résister, sinon j'aurais langui pour un amour non partagé. Savez-vous que tous les matins, dès que j'ouvre les yeux, je récite un hymne d'action de grâces à 'Adon qui a voulu nous faire rencontrer ?"
Mithon lui donna une caresse sur une joue, puis approcha ses lèvres de celles du garçon, et ils échangèrent un doux baiser.