Ahina'dab prit un sentier à travers les arbres, en le parcourant à pas rapide. Ader le suivait tranquille et serein. Le jeune prêtre choisissait les branches à couper, Ader grimpait sur les grands troncs et les coupait en les laissant tomber en bas, où l'homme les collectait et les déposait dans le grand panier. Le garçon aimait cette gymnastique, monter et descendre des grands arbres, au milieu de la nature. De garçon habitué à la vie de la ville, cette occupation était pour lui une expérience nouvelle, agréable et amusante.
Il avait grimpé un autre arbre, et venait de couper la branche que le prêtre lui avait dit, quand, comme il descendait, il réalisa que Ahina'dab n'était pas en vue. Le panier avec les branches était là, alors Ader pensa que peut-être le jeune prêtre s'était simplement écarté pour un besoin corporel. Il ramassa la branche qu'il venait de couper, se pencha pour la poser dans le panier, et l'aligner avec les autres. Il était en train de se redresser, quand du coin de l'œil, il vit un mouvement. Pensant que c'était le prêtre qui revenait, il se retourna pour regarder et vit que, à la place c'était un groupe de soldats qui l'avaient encerclé. À l'œil il en compta six, et remarqua que ce n'étaient pas des soldats du temple.
"Attrapez-le !" ordonna celui qui, à en juger par les vêtements, devait être leur chef.
"Que voulez-vous ? Je suis un serviteur sacré du temple, n'osez pas me toucher !" s'exclama Ader se mettant sur la défensive.
Le commandant du groupe se mit à rire : "Pourquoi tu dis de ne pas te toucher ? Ton service ne consiste pas à te laisser vraiment toucher... et baiser ?"
Ader alla pour se pencher et prendre la lame avec laquelle il coupait les branches, avec laquelle il entendait se défendre, mais les soldats étaient sur lui. Le garçon essaya de se libérer et cria appelant au secours avec tout le souffle de sa gorge, en espérant que le prêtre soit assez proche de lui et accourut pour lui venir en aide. Mais les soldats l'immobilisèrent avec facilité, le bâillonnèrent, le lièrent, puis ils le soulevèrent, le chargèrent sur l'épaule de l'un d'eux, et l'emmenèrent.
Ader eut comme un éclairage et soudain il comprit tout : ceux-là devaient être des soldats du roi Zikriit, Ittho'baal, qui avec l'aide de Ahina'dab l'avaient enlevé pour l'emmener au roi. Il se demanda combien de temps il faudrait à ses amis pour réaliser qu'il avait disparu et aillent avertir la Grande Prêtresse. Il se demanda également si, et que pourrait-elle faire pour lui. Puis il essaya d'imaginer comment le roi voulait se venger sur lui... et ce qu'il imaginait le fit trembler. Le ferait-il torturer ? Allait-il le tuer ? Ou peut-être qu'il le ferait châtrer? Mais avant, il défoulerait sur lui sa luxure, il en était sûr.
Alors, dans son cœur se leva spontanément une prière à son Dieu, au grand 'Adon dont il était encore, de toute façon, serviteur.
" Ô grand 'Adon plus puissant qu'un cèdre puissant,
Toi qui es plus agile que l'agile gazelle,
Qui est beau et luisant plus que le soleil qui brille dans le ciel,
Je t'invoque, ô grand Dieu : j'invoque ta justice !
J'ai parcouru tes voies - et les parcourir je veux encore
En toi j'ai confié - et pour toujours je confie
Mon cœur - que tu connais - n'a pas de recoins sombres.
Tu lis dans mon esprit - en lui il n'y a pas de tache.
Je ne suis pas de mauvais chemins, dans le mal je ne marche pas
Toute fausseté est étrangère à mon esprit et à mon cœur
Mes mains sont saines de toutes actions impures,
Dans ton portique je sers avec joie et avec honneur.
Chante mon corps, chante ta louange et ton amour
Tous mes actes révèlent tes merveilles
Raconte, chacun de mes mots, raconte ta grande puissance
Et toutes mes pensées contemplent ta puissance.
J'aime, oh mon dieu grand, oh grand 'Adon, j'aime
La maison que tu as voulu habiter parmi nous
Le lieu sacré où ta gloire brille
La hauteur où brille ton feu éternel.
Ne me laisse pas, ô dieu, dans les mains de l'impie
Sauve ma vie du puissant cupide
Ne soit pas mon corps, objet de corruption vile
Ne m'associer pas, je t'invoque, avec l'homme avide et impur.
Guide mon pas toujours dans les voies de l'amour
Dieu, sauve-moi, je crie vers toi, ton amour me protège
Fais que mon pied repose sur un terrain plain et solide
Et tant que tu me donnes la vie, je bénirai ton nom."
Le fait d'avoir composé et récité dans son esprit cet hymne, fit descendre dans son cœur un grand calme et éloigna de lui toute crainte.
Les soldats descendaient rapidement à travers la forêt, en direction de l'ouest. Un d'eux à son tour le portait sur l'épaule, plié sur le ventre le tenant avec les deux bras avec ses jambes pendantes devant lui et sa tête derrière, presque comme s'ils transportaient un sac de grains. De temps en temps les soldats se relayaient pour le porter, de manière à ne pas trop se fatiguer. Dans sa position inconfortable, Ader ne pouvait voir que le bas du dos du soldat qui le portait et un bout de terrain. Le chemin des soldats dura pendant quelques heures, et le groupe s'arrêta à côté d'un ruisseau pour manger un repas léger et se donner un peu de repos. Un des soldats nourrit le garçon. Les hommes faisaient des blagues obscènes et vulgaires au sujet d'Ader, à haute voix, et riaient entre eux. Après un certain temps ils reprirent la marche rapide, en descendant et remontant des pentes différentes.
Ader ne savait pas où ils l'emmenaient, parce que, dans la position où il était, il ne pouvait pas voir grand-chose : il ne comprenait pas s'il était proche ou à quelle distance de la côte. Toutefois, il ne devait pas être trop près, sinon il entendrait le bruit des vagues et l'air n'était pas salé. À un moment, il entendit dans le lointain, les coups de haches de bûcherons qui abattaient des arbres.
Après un autre long moment, l'escouade de soldats s'arrêta et Ader fut remis sur ses pieds. Il vit qu'ils étaient en face d'une maison, pas très grande mais solide et bien faite, construite en partie avec des pierres bien coupées et jointoyées et en partie avec du bois de cèdre massif. Les chevilles lui furent déliées et il fut poussé en avant. À un appel du chef des soldats, un vieil homme habillé comme un serviteur ouvrit la porte et s'écarta. Les soldats poussèrent le garçon à l'intérieur de la maison. L'homme ferma la porte derrière eux.
"Vous savez déjà où le mettre, n'est-ce pas ?" demanda l'homme.
Ader pensa que c'était drôle qu'il ait utilisé le mot «mettre» et non «porter», comme s'il n'était qu'un objet. Mais, se dit-il, après tout peut-être qu'il était pour ces hommes, rien de plus qu'un objet.
"Bien sûr." répondit laconiquement le commandant des soldats.
Le garçon fut poussé à travers une porte dans une pièce ample, au centre de laquelle il vit un grand lit en cèdre massif solide. Autant le lit que la chambre n'avaient pas de décoration, mais le lit semblait bien fait, et il y avait un matelas épais. Les soldats le délièrent et ils lui ôtèrent sa tunique, puis ils le déposèrent sur le matelas. Ainsi nu, ils l'attachèrent aux quatre montants du lit, sur le ventre, de sorte que les bras et les jambes étaient tendues comme pour former une grande lettre «taw» de l'alphabet, la lettre nommée aussi «le signal».
Quand il fut bien lié, le commandant lui donna une claque retentissante sur le cul et tous ses hommes se mirent à rire. Puis, sans rien dire, ils sortirent tous hors de la chambre, le laissant seul.
De la haute fenêtre venait un rayon de lumière. En tournant la tête à gauche et à droite, Ader essaya de regarder la pièce. Elle était dépouillée, seulement sur un mur à sa droite pendaient des armes de chasse, et sur la gauche était suspendue à deux chevilles une riche tunique bleue brodée de fils blancs dans un motif géométrique complexe d'environ un pouce de large, qui courait autour du cou, des manches et du bord d'en bas.
Lorsque la lumière avait presque disparu, annonçant l'arrivée du nouveau jour, le serviteur entra dans la pièce portant deux bols en terre cuite en main. Il alluma une lanterne, puis alla à côté du lit en face de sa tête.
"Essaye de lever la tête, pour que je puisse te donner quelque chose à manger." dit-il.
"Quand vient le roi Ittho'baal ?" demanda alors le garçon.
Le serviteur souleva un sourcil et le regarda avec une expression inquisitrice : "Qu'en sais-tu ?"
"Je le sais." dit Ader laconiquement.
"Demain, presque certainement."
"Ceci est son pavillon de chasse, n'est-ce pas ?"
L'homme ne répondit pas, il prit un morceau de fromage et l'approcha des lèvres du garçon. Ader ouvrit la bouche, le prit et le mâcha. Puis il dit, d'un ton ironique: "Je pensais qu'un roi pouvait se permettre un fromage de qualité meilleure !"
"S'il ne te plaît pas, tu peux aussi rester à jeun." dit le serviteur sur un ton hargneux.
"Je n'ai pas dis qu'il ne me plaît pas. Que me donnes-tu à manger, seulement du fromage ?"
"Fromage, pain et fruits."
"Bon. Un vrai repas de roi !"
Ayant fini de le faire manger, le serviteur porta à ses lèvres le petit bol contenant un peu de vin dilué et il le lui fit boire.
"Qu'en est-il du vin ? Est-il à ton goût ?" demanda l'homme d'un ton ironique.
"Ceci n'est également pas la meilleure qualité. Au temple, j'en buvais un de bien meilleure qualité."
"Tu viens d'un temple ? Mais tu n'es pas un prêtre, non. Tu n'as pas la tête rasée."
"Non, je suis un qudish du temple sur la hauteur. Ils ne te l'ont pas dit ?"
"La chose ne me regarde pas, et ne m'intéresse pas. Un qudish, t'as dit. Je n'ai jamais baisé un qudish, de ma vie. Même s'ils disent que vous faites mieux que les putains. Mais pour moi, je n'ai jamais été attiré par les garçons. Non, vraiment pas."
"Si tu veux en profiter... Je ne suis certainement pas en mesure de te résister, comme tu le vois !" dit le garçon sur un ton de défi.
"Je ne veux pas perdre ma tête."
"Tu crains de trop aimer ? Tellement pour te faire perdre la tête ?" le taquina le garçon.
"Mais non, idiot ! Je la perdrai à cause de la colère du roi, si seulement je te touchais. Maintenant, tu lui appartiens, tu es à lui."
"Tu as tort, l'homme ! J'appartiens encore au dieu 'Adon. Et je ne suis pas une chose."
"Peut-être aussi longtemps que tu étais dans le temple. Ici, tout appartient au roi."
"Toi aussi ?"
"Je suis un homme libre. Le roi est mon maître, mais je suis un serviteur, pas un esclave."
"Même moi, je suis un homme libre."
"Non, tu es un garçon, pas un homme. Un garçon devient libre seulement quand il atteint l'âge de la majorité. Avant il dépend de son père, qui en fait ce qu'il veut. Ce n'est pas ainsi également dans la ville dont tu viens ?"
"Es-tu marié ?" lui demanda Ader, sans répondre à la question.
"Bien sûr."
"As-tu des fils ?"
"Bien sûr."
"Que dirais-tu si ici, à ma place, il y avait un de tes fils ?"
"Mais il n'y est pas. Quoi qu'il en soit, ils sont maintenant adultes, mariés et pères. Quand ils étaient garçons, si le roi les avait voulu, je ne me serais pas opposé, c'est clair."
"Mais quel bon père !" s'exclama sarcastiquement le garçon.
"Une baise dans le cul n'a jamais tué personne. Et les garçons, parmi eux, ils le font très souvent, avant qu'ils ne deviennent adultes." dit l'homme avec un haussement d'épaules. Puis, sans un mot, il prit les bols vides, la lanterne et sortit de la chambre, le laissant dans l'obscurité qui était survenue, puisque le soleil s'était couché depuis peu de temps.
Ader eut de la difficulté à s'endormir, à la fois pour la position inconfortable parce que, chaque fois qu'il glissait dans le sommeil, juste inconsciemment il essayait de se retourner et les cordes aux poignets et aux chevilles tiraient et le réveillaient. Mais, pour le meilleur ou pour le pire, il somnola pendant la plupart de la nuit. Mis à part la position inconfortable, le matelas était plus mou que le grabat auquel il était habitué, que ce soit celui sur lequel il dormait à la maison ou au temple sur la hauteur.
Quand il se réveilla, la première chose qui lui vint à l'esprit fut l'hymne qu'il avait composé la veille alors qu'ils le portaient là-bas, alors il le récita encore, dans son esprit. Peu après le serviteur revint avec le repas du matin. Les deux, cette fois, n'échangèrent même pas un mot. Seul à nouveau, Ader pensa à ses amis dans le temple sur la hauteur, à la Grande Prêtresse, au jeune prêtre qui l'avait trahi. Il se sentait étrangement détaché, comme si sa situation ne le concernait pas. Il avait confiance en 'Adon, il savait qu'il ne l'abandonnerait pas.
À un certain moment il entendit le bruit des sabots et des hennissements de quelques chevaux et, peu après, un son de voix provenant de derrière la porte de la pièce où il était lié. Dans l'une, il reconnut la voix du serviteur. L'autre parlait fort et riait souvent comme si le serviteur racontait quelque chose de très comique. Ader ne se souvenait pas de la voix du roi Ittho'baal, mais quelque chose lui dit que ce devait être lui qui était arrivé.
Après un certain temps, il entendit que la porte de la chambre était ouverte, puis refermée avec le pieu. Et le roi arriva en face du lit, devant son visage.
"Alors, nous nous revoyons encore une fois, garçon !" dit le roi d'un ton sarcastique, se caressant la barbe.
"C'était suffisant que tu reviennes au temple sur la hauteur, si tu avais envie de me revoir." dit tranquillement le garçon, en le tutoyant.
"Non, ici au moins personne ne peut te soustraire à moi. Et je n'ai pas besoin d'enrichir les coffres du temple pour profiter de toi."
"Tu ne comprends pas qu'en ayant fait enlever un serviteur sacré du temple tu as commis un sacrilège ? Si vraiment tu ne pouvais pas éviter de me faire enlever, ne pouvais-tu pas attendre que je finisse mon service au grand dieu ?"
"Oh, écoutez, vous entendez le coquelet ! Pour commettre un sacrilège, je devrais avoir offensé un dieu. Ne sais tu pas que les dieux n'existent pas et ceux qui en parlent, ne racontent que des histoires pour les imbéciles ?"
"Au sacrilège tu ajoutes même le blasphème ? Penses-tu que ton pouvoir t'éloigne de la colère des dieux ?"
"Je crains la colère des hommes, surtout s'ils sont des rois plus riches et plus puissants que moi. Les dieux... Comment une statue de pierre ou de terre cuite peinte peut-elle me faire peur ? Ce ne sont pas les dieux qui ont créé l'homme, mais l'homme qui a créé les dieux. Mais nous ne sommes pas ici pour parler de théologie ou de philosophie. Je ne peux plus attendre de verser ma contribution dans ton beau petit cul. Si toi, ce jour-là, tu avais accepté mon bracelet en or, maintenant au lieu d'être attaché sur ce lit tu serais mon préféré à la cour."
"Ta pute personnelle ?"
"Mon préféré. Maintenant, par contre, c'est sûr que tu seras ma pute personnelle, comme tu l'as dit à juste titre. Cependant, même une putain doit être payée mais toi, par contre tu me coûteras juste un peu de nourriture... tant que je décide de te laisser vivre. Puis la terre de la forêt accueillera ta carcasse. Et tu ne renaîtras pas comme raconte l'histoire du dieu 'Adon, ou du dieu Baal dont je porte le nom. Ceux-ci peuvent renaître, dans l'imagination des crédules, parce qu'ils n'existent pas. Mais ce n'est pas dit que je décide de te tuer : si tu sais me convaincre avec ton attitude, avec des mots et des prières, avec ton comportement, peut-être que je pourrai changer d'avis et te concéder de vivre !"
Ader ne répondit pas, le regarda dans les yeux sans détourner le regard, jusqu'à ce que ça soit au roi de détourner ses yeux. L'homme commença à se déshabiller en déposant ses riches vêtements de chasse sur un tabouret bas. Le garçon le voyait de trois quarts, et il ne put qu'admettre que l'homme avait un corps puissant et beau, proportionné, avec des muscles bien développés et harmonieux. Mais quand il vit le membre du roi, qui était déjà dressé, il en fut déçu : bien turgescent et érigé, il n'était pas proportionné au reste du corps. Certainement il ne pouvait pas dire qu'il soit petit, mais celui d'Ader était légèrement plus grand.
Le roi se retourna vers le lit et caressa et palpa le corps du garçon, en s'arrêtant à en pétrir les petites et fermes fesses. Puis il monta à genoux sur le grand lit, et se mit entre les jambes écartées du garçon, baigna de salive le doigt moyen de sa main gauche et avec celui ci pénétra le trou du garçon en l'insérant avec une forte poussée. Ader instinctivement se relaxa, pour éviter d'être trop gêné par cette intrusion grossière. Pendant un peu le roi s'amusa à le baiser avec son doigt.
Puis Ittho'baal descendit sur le garçon, en dirigeant d'une main son membre dur, et avec une forte poussée l'inséra dans le trou d'Ader, qui se détendit encore plus pour l'accueillir sans problèmes. Il le sentit le pénétrer brutalement, s'insérer avec arrogance dans sa chair, entraîné vers le bas par le poids du corps de l'homme. Puis Ittho'baal appuya fermement mains et genoux sur le matelas et commença sa monte vigoureuse, en soulignant chaque poussée avec un gémissement rauque et bas de plaisir.
"Je suis ton taureau et tu es ma vache !" lui siffla à l'oreille le roi, en continuant à marteler en lui avec force.
Ader ferma les yeux et ses pensées errèrent loin, son esprit s'éloigna de ce qu'il était en train de subir. En dépit d'être attaché sur ce lit que le charpentier Sikar'baal, sans pouvoir l'imaginer, avait construit sur les ordres du roi à cette seule fin, il se sentait libre. Après tout, se dit-il, le roi n'était qu'un homme. En effet, un homme sans Dieu, sans principes moraux, donc il était plus un animal qu'un homme. Bien qu'il fût encore juste un garçon, il se sentait plus un homme que le roi, plus digne d'être appelé homme.
Le roi s'agita sur lui assez longtemps, jusqu'à ce qu'avec une sorte de mugissement, il vint et déchargeât avec quelques coups frénétiques. Puis, presque immédiatement après l'orgasme il se leva et descendit du lit. Ader entendit un léger bruit d'eau et imagina que le roi se lavait le membre. Peu après, Ittho'baal revint dans son champ visuel : maintenant, il portait la riche tunique bleue avec la broderie blanche que Ader avait vu accrochée au mur.
"Eh bien, maintenant, je vais manger un bon repas et me détendre un peu, puis je reviendrai visiter ton beau petit cul. Repose toi aussi, garçon. La prochaine fois je vais te baiser plus longtemps, maintenant que je me suis enlevé en partie le désir." dit-il.
Ader le regarda sans dire un mot.
Il entendit la porte s'ouvrir et se refermer, puis il entendit à nouveau, sans être en mesure de distinguer les mots, la voix haute et arrogante du roi et la basse et pleine de respect du serviteur âgé. Le roi, de temps à autre, riait à haute voix. Puis, presque tout à coup, le silence revint. Ader repensa à ses amis qui servaient encore dans le temple sur la hauteur, et se demanda ce qu'ils faisaient, s'ils avaient réussi à parler avec la Grande Prêtresse. Cela faisait déjà un jour qu'il était absent du temple, donc sûrement sa disparition devait avoir été remarquée, devait avoir été connue au moins depuis le soir précédent.
Ses pensées furent interrompues par l'arrivée du serviteur qui venait pour le nourrir. Ader nota que cette fois, la nourriture était un peu meilleure et il pensa qu'elle avait probablement été élaborée en utilisant les restes du déjeuner du roi.
"Où est le roi ?" demanda le garçon après avoir mangé.
"De quoi te soucies-tu, garçon ? De toute façon, il est allé pour une promenade dans les alentours. Mais sois tranquille, il sera de retour bientôt. Il m'a dit qu'il veut t'enculer encore une fois, avant de retourner à son palais."
"Il ne sait même pas comment bien enculer." dit Ader d'un ton ironique. Puis il ajouta : "Beaucoup de fidèles des classes inférieures qui sont venus au temple savaient le faire..."
"Quoi que ce soit que le roi fait, il le fait bien, garçon présomptueux !" coupa court le vieil homme.
"Et qu'en sais tu ? Il t'a déjà enculé, par hasard ?"
"Personne n'a jamais utilisé mon cul." répondit le serviteur, le regardant avec un froncement de sourcils. "Il te convient de baisser la crête, si tu ne veux pas mal finir."
"J'aurai la fin que les dieux m'ont réservée, homme. Bien que le roi soit un mécréant blasphématoire. Il croit être tout-puissant, mais il n'est qu'un être mesquin, indigne de s'asseoir sur un trône de roi."
Le serviteur secoua la tête, en désapprouvant l'attitude du garçon, puis il alla pour partir. Ader l'apostropha : "Je dois vider les intestins et la vessie. Si tu ne m'emmènes pas faire mes besoins, je salirai tout le lit de ton grand et vaillant roi."
Le serviteur le regarda en fronçant les sourcils. Puis il dit : "Je vais appeler les gardes, je ne peux pas te délier. Et fais gaffe de ne pas salir le lit, en attendant, ou je te jure que tu vas le regretter amèrement..."
Il sortit et après peu revint avec deux des soldats du roi. Ceux-ci d'abord lui attachèrent une corde autour du cou et de la taille, puis ils lui délièrent les poignets et les relièrent derrière son dos. Enfin ils lui délièrent ses chevilles et l'aidèrent à descendre du lit. En tenant les cordes qu'ils lui avaient mises, ils sortirent de la maison. Ader vit que devant elle, liés à des troncs d'arbres, il y avait trois chevaux, le blanc du roi et deux noirs, qui devaient appartenir aux soldats. Le blanc avait une riche selle décorée.
Les soldats le menèrent à côté d'un épais buisson derrière la maison et tenant les deux cordes qui le liaient, ils lui dirent de se dépêcher à se vider.
"Si vous ne me déliez les mains et ne me laisse pas trouver quelques feuilles approprié, comment puis-je me nettoyer après avoir fait ? Je ne veux pas salir de merde la bite précieuse de votre roi." dit-il d'un ton sarcastique.
"Quand nous te ramènerons à la maison, tu te laveras le cul comme il faut, garçon. Ne fais pas le malin, cela ne te convient pas." dit un des soldats.
Ader haussa les épaules et s'accroupit pour se vider. Quand il eut fini, il se releva, et les soldats le ramenèrent dans la maison. Là le serviteur lui donna un bassin et un petit chiffon et Ader se nettoya. Alors les soldats le ramenèrent sur le lit, où ils le lièrent à nouveau. Un des deux soldats, avant de partir, lui palpa les fesses, sans dire un mot, puis sortit lui aussi.
Le garçon n'aurait pas su dire combien de temps il était passé, quand le roi revint dans la pièce avec le grand lit. Avant de s'ôter la belle tunique bleue, il s'approcha du lit et regarda longtemps le garçon, en silence. Ader avait tourné la tête pour le regarder. Le roi continuait à le regarder, impassible, grattant sa barbe avec un doigt. Puis il s'enleva la tunique et monta sur le lit. Toujours sans dire un mot, il descendit sur le garçon et le pénétra avec rudesse. Pour un peu il resta immobile, étendu sur lui, puis il commença à bouger en haut et en bas seulement le bassin, avec des va et vient lents mais profonds. Les mains du roi griffaient les épaules du garçon.
Il continua ainsi assez longtemps, et sa respiration devenait progressivement plus profonde, plus forte et plus rapide. Puis il arrêta, en agitant simplement le bassin, et en lui agitant dedans le pieu de chair dure. Lorsque son souffle redevint normal, l'homme recommença à s'agiter en haut et en bas avec une vigueur renouvelée. Parfois, il mordait le garçon sur ses épaules, mais heureusement sans lui faire trop mal. Ader le laissait faire, en restant complètement inerte. Cet homme, pensait-il, ne méritait pas sa participation, pas du tout.
Comme le roi de Zikriit l'avait promis au garçon, sa gymnastique sexuelle continua longtemps. Mais, enfin, l'homme ne put plus se contrôler, atteignit un nouvel orgasme, et avec des poussées frénétiques il déchargea pour la deuxième fois dans l'intimité chaude du garçon. Il laissa échapper un long soupir bas et tremblant et s'affaissa sur le corps d'Ader. Après quelques minutes, il s'enleva de sur lui et descendit du grand lit. Il prit sa tunique bleue et il la mit.
Puis, se déplaçant pour aller devant le garçon, il s'accroupit de sorte que leurs visages fussent l'un devant l'autre. Il le regarda droit dans les yeux, les lèvres courbées dans un léger sourire de mépris hautain, et lui dit : "Malheureusement, je dois retourner à mon palais, maintenant. Mais ne t'inquiète pas. Je reviendrai à toi, et je te ferai encore goûter ma verge de chair, encore et encore, tant que je me serai rassasié de toi. Mais ça n'arrivera pas très vite que je puisse me sentir satisfait ! Mon appétit pour la chair fraîche est formidable !" dit-il avec un sourire amusé. "Tu ne dis plus rien maintenant, garçon ?"
Ader continuait à le regarder droit dans les yeux, en gardant le silence.
"Dans un certain sens, tu me plais, tu sais ?" recommença à dire le roi. "Je ne parle pas seulement de ton cul doux, non. J'aime ton caractère de poulain sauvage. Mais tu verras que, tout comme un poulain sauvage, je vais te mettre le licou ou je te casserai les reins." dit-il. Il se leva et quitta la pièce.
Peu après, Ader entendit les chevaux s'éloigner au galop du pavillon de chasse du roi.
Le garçon se demandait ce qu'Ahina'dab, le jeune prêtre qui l'avait trahi, il en était sûr, en le conduisant à l'endroit du guet-apens, avait pu dire en rentrant au temple sans lui. Il aurait fait semblant de ne pas savoir où il était, demandant d'une expression innocente si par hasard il était rentré avant lui? Ou il aurait dit qu'à un moment donné il avait fui ? Ou tout simplement que tout à coup, il ne l'avait plus vu ?
Puis il se demanda même si Ahina'dab n'était pas en connivence avec le scribe, avec Amash qui, il le savait, ne l'avait jamais regardé d'un bon œil. Qu'avait donné ou promis le roi à l'un ou à l'autre ou aux deux, pour organiser cette embuscade ? L'intendant du roi, qui, avec Sikar'baal avait grimpé au temple et qui avait parlé avec Amash, était allé lui apporter la récompense et pour régler les derniers détails de son enlèvement ?
Il sourit en lui-même quand il se rappela comment Sikar lui avait parlé de cette maison, sans doute n'imaginant pas, même de loin que le travail qu'il avait fait là-bas était pour préparer l'endroit où le roi entendait le séquestrer. Ou peut-être même Sikar faisait-il partie de la conspiration ? Non, il ne pouvait pas le croire, et cela pour deux raisons : premièrement, il ne lui aurait pas parlé de la maison et, deuxièmement il ne lui aurait pas dit que l'un des deux hommes qui étaient montés au temple avec lui était l'intendant du roi Zikriit. En outre, Sikar lui avait semblé un honnête homme, pas le genre qui aurait participé à un complot.
Le sommeil était en train d'alourdir ses paupières. Il espéra pouvoir dormir un peu mieux que la nuit précédente. Avant de l'oublier, il récita en silence l'hymne qu'il avait composé. Pendant qu'il s'endormait, il eut la sensation comme s'il était en train de couler dans l'eau profonde, mais en réussissant à respirer de toute façon. Au-dessus de lui était le reflet d'une grande flamme, comme celle qui devait brûler en ce moment sur le sommet de la tour du feu, entretenu par la Grande Prêtresse et ses servantes. Il vit que la belle Arsai lui souriait... puis il ne se souvint plus de rien, en s'abandonnant à un sommeil profond.